20 Mai 1936, Erasme est né et c’est déjà trop. L’on pourrait s’arrêter là. La concision se révèle bien souvent être un atout, mais on y voit parfois un achèvement trop amer et ce pourrait être le cas. Avant lui, ils étaient trois. Désormais ils sont quatre issu du moule fabuleux des Black, façonné par les rétrogrades songes des Parkinson. Une alchimie redoutable qu’incarnait naturellement Electre Black ainsi que son époux Régor Parkinson. Réciproquement Oubliator et langue de plomb, deux somptueuses professions qui permit d’accueillir chaque héritier dans une aisance enviable, dès ses prémices il semblait donc destiné à fructifier ses acquis comme son aîné William, ou encore à rendre ce monde malléable comme son énième aîné Izar, voir peut-être à défendre l’aura conservatrice de la société sorcière à la cime comme son aînée Mérope. Gringotts et finance ? Ministère de la magie et politique ? Justice et Cour ? Entre vérole et démence, Erasme se voulait lépreux ce sera Ste Mangouste. Bien sûr cela fut tardif, l’annonce n’avait jamais semblé si lointaine qu’au regard de ses jeunes années passées paisiblement à tourmenter ses frères et sœur. Encore aujourd’hui le sorcier compatissait, mais ce n’était que quelques maux anecdotiques comparé à une existence rudement mené. Les années le séparant de Poudlard durent donc placées sous le signe de l’endoctrinement ainsi que de l’enseignement. On lui comptait des horreurs, on lui relatait des bûchers orchestrés par des moldus tout en lui octroyant les hauts plafonds d’une bibliothèque pour lui seul. C’est probablement cela qui développa son goût pour l’apprentissage et la connaissance…L’histoire de ce qu’il fut un jour et avait péri aujourd’hui le fascinait, mais cela ne constituait qu’une mignardise dans l’ensemble de se savoir à saisir. Lorsqu’enfin Erasme s’estima paisible, serein, dénué de toute existence le parasitant que constituait ses frères et sœur, le jeune sorcier embrassa ces feuillets purs de connaissance par centaine. Les livres devenaient ses comparses, ses amis, ses confidents, ses émois. C’est d’ailleurs eux qui assistèrent à son premier acte de magie.
C’était au cours d’une matinée morose, pluie et bourrasque se mêlait pour tambouriner aux fenêtres étroites du manoir Parkinson…Osseux était absent, Osseux cet infâme créature vêtue de haillon au nez démesurément cornu vivotait en fait piètrement sous les aboiements compulsifs de Régor ce jour-là et ainsi cet opulent bouquin demeurait hors d’attente. Hors de ses yeux bleutés, hors de sa cervelle frétillante ! Il le lui fallait, il l’obtint … En lévitant jusqu’à l’ouvrage. C’était de la belle magie ! Une sorcellerie pure voire ingénieuse, bien éloignée de la sauvagerie William qui avait écorché un nimbus sous son énervement, bien éloignée de la lâcheté d’Izar qui avait jadis rebondit contre la mer anglaise se dérobant à une baignade, bien plus brillant que l’hypocrite bienveillance de Mérope qui l’avait conduite à immobiliser le chaudron bouillant de sa mère dans sa chute maladroite. En somme il se distinguait déjà selon lui et cela venait à se confirmer avec son arrivée à Poudlard. Un choixpeau flou, une fierté avérée pour l’énergumène au sang-pur. William ? Serpentard. Izar ? Serpentard ! Mérope ? Serpentard … Erasme ? Serdaigle, naturellement. Sa première grande fierté ! Serdaigle signifiait tant pour le jeune sorcier que son essence malléable s’était coulée sans difficulté dans le moule de l’intellectuel passionné comme il l’avait fait jadis pour être un parfait Parkinson. Erasme étudiait. Erasme se cultivait. Il lisait, dévorait les pages, noircissait ses parchemins, soulevait des fontes de savoir à la bibliothèque et obtenait ses examens avec aisance. D’abord ses BUSES truffées d’Optimal, puis ses ASPIC avec toujours cette même effronterie dans ses résultats, que des Optimals.. Vraiment, quel bulletin provoquant. Entre ces deux lauriers le jeune homme avait cru bon d’intégrer l’équipe de Quidditch de sa maison au poste de gardien, après tout Mérope avait été batteuse pendant trois ans et avait raflé deux titres... Cela était donc impossible de la laisser dans une si avantageuse situation. Suite à sa septième année il intégrait le cursus de médicomagie de Poudlard et là semblait être l’inconvénient d’avoir le rôle du cadet. Toutes les voies étaient prises ! Argent, gloire, devoir ! Où pouvait-il reluire ? L’enseignement ? Sans façon, cela était comme se cloîtrer dans un carcan qui limiterait sa curiosité. La médicomagie lui semblait donc logique. Vaste territoire aux énigmes multiples. C’est également au cours de cette même année qu’il devint préfet de sa maison et que son seul amour fut promis à un ami. Le Serdaigle passa ainsi une année sous les augures de la contrariété à étudier avec rage comme pour réussir à contenir les éclairs qui le foudroyait à chaque fois qu’il côtoyait ses « amis ». Deux années venaient à passer avant que le sujet s’impose à lui, ses fiançailles. Visionnaire Erasme pensait avoir tout prévu mais cela avait été sans compter sur ce revers du destin qui avait lié son émoi à un autre. Un nom émergea tout de même, Calypso Crabbe.
Pour purger cet affront le jeune Parkinson se plongea avec plus d’ardeur dans ses études. On ne lui laissait pas le choix, les choses allaient ainsi et il devait s’en satisfaire. A ses 23 ans il se fiançait, à ses 24 ans Erasme était marié. Calypso Crabbe se révélait telle une odieuse mégère et pour s’en extirpé il avait d’abord songé à pécher avant de se lier définitivement à celle-ci par la matérialisation d’une héritière qu’il éleva de son mieux. Les années passant Erasme achevait ses longues études vrillant des horizons écossais aux courbes londoniennes. Ste Mangouste devenait son perchoir, son nid, il s’y évertuait, il laissait derrière lui cette femme colérique qui travaillait à quelques pas finalement … Une  auror à l’éthique fort particulière. On ne savait faire plus extrémiste que Calypso, plus tranché … plus tranchante, mais le terrain lui faisait du bien. Cela lui laissait du temps pour sa fille loin de cette ogresse. En même temps qu’Erasme sillonnait la montagne de ses ambitions, il avait vu ses parents quasi grabataires rejoindre un ordre protecteur des sang-pur, un ordre défenseur au-devant de cette décadence qu’il percevait quotidiennement s’immisçant comme le pire venin dans la société sorcière. Entre deux tromperies, entre deux dossiers, entre quelques aventures il avait eu le temps de se pencher sur la question et voyant lentement ses aînés se hisser dans les sphères sombres des Mangemorts lui-même s’y était joins. Le trépas de sa femme vint à lui et Erasme Parkinson porta le deuil. Pour la maigre poignée de larme qui avait indécemment coulé de ses yeux, Erasme avait à l'occasion renforcé le lien qui l'unissait à celle qui lui restait. Sa fille unique. Par la suite ce fut une existence paisible qu'il mena, désormais directeur de Ste Mangouste il se consacre à la gestion administrative du fameux centre de soin jonglant avec ses recherches. Naturellement rapidement il se vit gâté...L'épopée de Bélize lui avait tenu au teint quelques bons mois le rendant à bien égard fort aimable. Ces patronus le fascinait ! De quoi faire.