La descendante des Potter a un sens de la justice très aigu, et lorsque injustice il y a, elle n'attend pas qu'on lui demande son avis pour le donner. Paradoxalement, Emya n'a rien de ces miss-je-sais-tout, qui se mêlent des affaires des autres pour le plaisir. En effet, elle n'est pas comme ces chipies indiscrètes qui une fois au courant de la moindre information, courent en informer leur cour d'admirateur. J'irais plus loin, jusqu'à dire qu'Emya méprise profondément ce genre de comportement : elle qui brille par sa franchise, sa loyauté et sa droiture. Pourtant, Emya n'en manque pas, d'admirateur je veux dire. L'adolescente est remarquablement jolie, avec ses yeux d'un bleu limpide, son visage en forme de cœur, et ses long cheveux châtain : elle fait bien plus que ses seize ans, et attire les regards. Mais si Emya ressemble à une poupée, ne comptez pas sur elle pour se comporter comme une barbie. La petite anglaise est fière, impulsive et plus têtue qu'une mule, pour elle il n'est pas (et ne sera jamais) question de se laisser marcher sur les pieds. En effet chez Emya, le courage prédomine et elle ne baisse la tête devant personne, exception faite de son père pour lequel elle a un immense respect.

Voilà qui était Emya Potter. Voilà ce que son père avait fait d'elle, voilà comment elle voyait la vie, et voilà comme elle cherchait toujours à être droite pour ne prendre que de bonnes décisions. Mais depuis peu, elle dans l'erreur son sens du jugement s'en trouve altéré, elle ne sait plus où se situe le bien ou le mal. Et si Don', son patronus, essaie de la freiner autant que possible dans cette irrémédiable descente aux Enfers ; il a beaucoup de mal à l'empêcher de glisser et c'est impuissant qu'il la regarde tomber toujours plus profondément dans la faute. Mais Donovan n'est pas dupe, Donovan le sait bien : tout cela est de la faute de Castiel Queen ! Le fiancé de sa maîtresse, celui qui sème le doute et la discorde dans ses idées si précieusement ordonnées. Le félin sent qu'Emya est perdu, qu'elle a pour le futur Mangemort des sentiments plus profonds qu'elle ne voudra jamais l'admettre. Des sentiments qui sont nés et qui grandissent chaques jours un peu plus, bien malgré elle ! Des sentiments qui la retiennent prisonnière et qui l'empêche de rompre ses fiançailles comme son instinct le lui ordonne. Emya n'a rien d'une imbécile, au contraire, elle est toujours de bon conseil, et sait prendre du recul. Mais elle n'arrive pas à fuir celui qui menace de la faire basculer du mauvais côté de la barrière. Elle est bien consciente de sa situation, et y penser la plonge irrémédiablement dans la colère, elle qui se bat contre une chose qui la dépasse. Elle qui refusera de s'avouer vaincue. Elle qui tiendra tête à Castiel, quitte à lui balancer le contraire de ce qu'elle pense à la figure. Mais, elle a besoin de son attention, elle a besoin de sentir la jalousie du garçon, cela signifie qu'il est là. Qu'il ne la déteste pas tant que ça. Ces pensées la rendent malade, et l'oiseau se fait un plaisir d'enfoncer le clou. « Idiote, tu penses trop, tu es faible, admet-le qu'on en finisse ! »

La baguette d'Emya est faîte de bois d'Aubépine, mais à cela, rien d'étonnant : Gregorovitch, le fabricant de baguettes, a écrit que l’aubépine « produit une baguette étrange, contradictoire, aussi pleine de paradoxes que l’arbre d’où elle est issue, un arbre dont les feuilles et les fleurs ont un pouvoir de guérison mais dont les branches coupées ont une odeur de mort ». Bien que je sois souvent en désaccord avec les conclusions de Gregorovitch, nous nous rejoignons sur les baguettes d’aubépine qui sont d’une nature complexe et fascinante, tout comme les sorciers qui les possèdent. Les baguettes d’aubépine peuvent être particulièrement bien adaptées à la magie de guérison mais elles sont aussi efficaces pour lancer des maléfices, et j’ai observé qu’en général elles semblent très à l’aise avec les natures conflictuelles ou les sorciers qui traversent des périodes tourmentées. L’aubépine n’est cependant pas facile à maîtriser et je ne placerais une baguette de ce bois qu’entre les mains d’une sorcière ou d’un sorcier au talent reconnu, sinon son utilisation pourrait avoir des conséquences dangereuses. Les baguettes d’aubépine présentent une singularité notable : lorsqu’elles ne sont pas manipulées correctement, les sortilèges qu’elles lancent peuvent avoir l’effet inverse.

Ce soir où le Ministère avait lancé le sortilège destiné à la protéger des Mangemorts, Emya était allée se coucher tôt. Après une énième dispute avec cet idiot de Castiel, elle était tout simplement épuisée, et n'aspirait qu'à se retirer au pays des rêves. Histoire d'oublier un peu cette situation intenable où son père l'avait plongée, bien malgré lui. Être la fiancée du jeune Queen n'avait rien d'une partie de plaisir. Angel Castiel Queen. Ange ? Laissez là rire. Castiel n'avait rien d'un ange,un démon plutôt, un diable qui aimait mettre la pagaille dans sa tête, et faire vaciller ses convictions les plus profondes. Dieu qu'il était agaçant. Et de toute manière elle ne ressentait absolument rien pour lui. Presque rien. Un tout petit rien qui ne comptait pas ! C'est donc dans un état d'énervement passablement avancé qu'elle s'était mise au lit, se tournant et se retournant entre ses draps sans parvenir à trouver le sommeil, ce qui ne faisait qu'accroître sa colère. C'est à ce moment là qu'il est apparut, un drôle de bruit se fit entendre, comme un « tac tac tac tac tac » contre la tête de lit, qui lfit se redresser en sursautant. « Tu te poses trop de questions Emya. » Elle se retrouva alors nez à nez avec un drôle d'oiseau aux yeux d'un noir profond, qui semblait la dévisager avec … amusement ? Elle se pencha et s'empara de sa baguette tout en chuchotant un « Lumos ! » empressé. « Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? » marmonna-t-elle en levant la baguette, mais l'oiseau n'y était plus. Il avait disparut. « Comment ça 'ce truc' ? Surveille un peu tes expressions, petite. » souffla une voix dans son dos. Ç'en était trop pour ses nerfs, un hurlement lui échappa et elle se retourna d'un bond, la baguette tendu devant elle, braquant le faisceau de lumière sur le propriétaire de la voix. « Par Merlin ... » murmura-t-elle tandis qu'un masque horrifié déformait ses traits, l'oiseau n'était plus, et sur le sol du dortoir se trouvait un félin gigantesque, le plus imposant qu'Emya ait jamais vu. Mais là ne s'arrêtait pas sa différence, la bête n'appartenait à aucune race définit avec son pelage sombre parcourut de striures dorées, comme un jaguar qui tiendrait plus de la panthère noire. Il était magnifique. « Je te fais peur ? » grogna l'animal en la vrillant de ses prunelles lumineuses et inquisitrices. « Non ! » répliqua-t-elle un peu trop vite. « Bien sûr que non, c'est juste que … je ne m'attendais pas à ça. Dis moi qui tu es. » exigea-t-elle la baguette toujours braquée sur lui, ses yeux bleus brillant de curiosité. « Ton patronus. » C'est alors qu'il projeta son esprit dans celui d'Emya, lui montra plutôt que lui expliquant ce qu'il était, et pourquoi, il était apparut en ces lieux. Pour la protéger, elle. Toujours.

Donovan car c'est ainsi qu'Emya prénomma l'énorme félin, est une force de la nature dont la férocité est sans égale, et qui mettrait en fuite la plupart des bêtes mal-intentionnées de la forêt interdite, et ce n'est pas peu dire. Sa présence rassure Emya, lui qui est toujours de bon conseil, sage et réfléchit. Contrairement à beaucoup de patronus il n'essaie pas d'influencer Emya, se contentant de répondre à ses questions, ou de donner son avis lorsque celle-ci le lui demande. Et si le félin est particulièrement bienveillant à l'égard de sa maîtresse, on ne pourrait pas en dire autant de l'oiseau qui fait son apparition au moment où Emya s'y attend le moins. L'oiseau n'a pas de nom, et elle a beaucoup de mal à s'entendre avec lui. Belliqueux, provocateur, susceptible, il n'a de cesse de la tourmenter, et de se moquer d'elle. Il est le doute qui plane dans son esprit. Et elle ne l'accepte pas comme une part d'elle même. Saleté de piaffe.