BELLUM PATRONUM


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Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
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Message Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 1:08 (#)
Admète Persea
Arbuthnot
ft. Jelle Haen
sang-mêlé
20 ans
Célibataire
Pansexuel
Vague employé à Pré-au-Lard
Loup de l'Est
Neutre
crédit moi
   
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À propos
Nom: Arbuthnot, banal nom gallois pour une famille banale. Prénom: Admète et tout surnom ou diminutif (difficile à trouver d'ailleurs) lui a été jusqu'ici déplaisant. Admète signifierait « indompté, insoumis » en grec. Quant à la signification de Persea, son deuxième prénom, elle est un peu moins belle. Voire incompréhensible. Persea est juste le nom latin des avocatiers. Non, on ne sait pas pourquoi. Âge et Date de Naissance: 20 ans, 20 février 1963. Nature du sang: Sang-mêlé. Situation familiale: Triste. Sa famille est très peu étendue. Du côté de sa mère, Admète a deux grands-parents en vie, Pyrrhus et Edna Howell, lesquels appartiennent à une vieille famille galloise dont les sympathies ont toujours penché vers le camp de Voldemort même si le sang-pur n'y coule plus depuis longtemps. Il n'a jamais vu Pyrrhus et n'y tient pas. Edna, en revanche, a soutenu son père dans la mesure de ses moyens et l'a vu grandir. Elle l'a entouré d'une affection qui fut bien rendue, mais il n'a jamais compris comment elle pouvait rester mariée à cet homme-là, ce qui a créé une distance entre eux avec le temps. Du côté de son père, un grand-oncle moldu à demi français obscur, Morvan Arbuthnot, qui vit en Bretagne et qu'il n'a jamais vu non plus. Son père, Nicon Arbuthnot, né-Moldu, se vit rejeter par le père d'Eirwen à cause de sa naissance. Il vit aujourd'hui tantôt en France et tantôt en Angleterre où il ne supporte plus de rester, mais où le souci de son fils le ramène sans cesse, bien que celui-ci se ferme comme une huître à son approche. Tous deux s'aiment, aucun n'a surmonté le drame. Sa mère Eirwen est portée disparue depuis ses huit ans. Atteinte de troubles psychologiques, elle fut régulièrement hospitalisée pendant l'enfance d'Admète. Cela n'empêchait pas qu'elle l'aimait et c'était réciproque. Son fantôme n'a jamais cessé de le hanter.Miroir du Risèd: Heureux, menant une vie normale, ni plus ni moins. Épouvantard: Devenir malade comme sa mère. Composition de la baguette magique: 24,7 cm, bois de houx, ventricule de dragon.  Emploi: Serveur au salon de thé de Mme Pieddodu. Animal de compagnie: Aucun.
Caractère
Admète, c'est la nuit. C'est la colère. Même à son meilleur, il ne sourit guère et s'il sourit, c'est toujours d'une manière ironique, inquiétante ou sarcastique. Il n'imagine pas être heureux un jour. Il ne le mérite pas. La plupart du temps, son visage est une muraille d'impassibilité apparente qui n'offre pas de prises. À son travail, ou bien quand un caprice de son humeur le pousse à s'inviter à une soirée et passer du temps avec un amateur ou une amatrice de bonne chair (on veut bien dire bonne chair, il n'est pas gourmand pour un sou), il n'attire pas beaucoup l'attention sur lui. Pas la sorte d'attention qu'amène une aura sociable et charismatique, en tout cas. Pour le remarquer, il vaut mieux être attiré par la marginalité, l'individualisme assumé et éventuellement par de jolies prunelles bleues. Alors on s'intéresserait peut-être à ce jeune homme laconique qui se fiche de la manière dont il peut se faire toiser. En fait, en dépit de son caractère sombre, Admète est tellement laconique et égal à lui-même que ça peut en devenir amusant d'un point de vue extérieur. Peu importe ce qui arrive autour de lui, il ne rit jamais et ses réponses courtes et impassibles, son regard froid et direct ont le don de mettre la plupart de ses interlocuteurs mal à l'aise. Dans le fond, c'est un être d'action qui préfère les actes aux bavardages. Vif et réactif, en dépit de son apparence assez fluette, il est très endurant, en bonne partie parce qu'il se défie de la douleur physique ou morale. Il peut travailler jusqu'à des heures indues, jusqu'à crever de mal partout, jusqu'à avoir les mains saignantes, et ne pas se plaindre ni vouloir faire une pause. Ce qui s'explique aussi par le fait qu'il se méprise. La rage qui ronfle dans son cœur le pousse à l'auto-destruction mais lui assure aussi une réserve quasi inépuisable d'énergie. Une sorte de lourd héritage familial, très lourd, conforté et développé par une société inique. La honte. La folie.
On écrirait bien qu'il est franc à couper au couteau, mais s'il est dans son intérêt de mentir, il ne se gêne pas. Bien sûr, il en va de même pour toute vérité, fût-elle déplaisante ou déplacée. Et tout cela pourrait amener à dire que c'est un individualiste sans morale, mais la vérité est plus compliquée que cela. Enfoui sous son dégoût de lui-même, se cache un profond sens moral dont l'existence se vérifie par de sévères auto-critiques et des explosions de colère face à l'injustice. Admète n'a rien d'un cynique et encore moins d'un individu malveillant. Il marche en permanence sur l'arête qui sépare l'obscurité de la lumière, la raison de la folie. Il est capable d'être magnifique, mais il refuse de le croire, en dépit de son courage, de son désintéressement. Malgré ses propres soucis, il peut parfaitement s'intéresser aux tracas d'un autre, fût-ce quelqu'un qu'il n'aime pas trop, et agir dans l'ombre dans son intérêt sans en tirer la moindre fierté. Il a aussi un esprit très ouvert et s'il peut paraître intimidant, il est bien rare qu'il prenne quelqu'un en grippe sans une excellente raison. Il peut faire du bien, il peut faire du mal, tout à fait volontairement ou non, aux gens qu'il déteste ou pas. Avis aux personnes qui s'aviseraient de s'attacher à lui : l'opération est dangereuse. Explosif, profondément déprimé, il ne peut pas lui-même toujours prévoir ses réactions. L'humilité le dispute à une indépendance farouche : Admète ne supporte pas de se sentir entravé et peut devenir dangereux si on essaie, même si on a les meilleures intentions.
Il est intelligent et sensible, mais sa raison est obscurcie par de vieux tourments invincibles qui le conduisent jusqu'à la névrose, notamment en ce qui concerne son sentiment envers l'actualité. Un côté de lui hait l'idéologie pro-sang-purs et la passivité. L'autre hait de manière égale son Patronus dont l'existence le désespère à tel point qu'il se précipite dans l'espoir illusoire que représentent les Disciples de Shacklebolt, à l'image de nombre de ses contemporains. Des voisins nés-Moldus qu'il ne connaît pas connaissent la peur, tant pis pour eux. Du moment que les quelques rares personnes chères à son cœur ne sont pas directement touchées ou qu'il peut encore l'ignorer. Et pourtant... Une crainte l'obsède. Crainte inavouée. Le reflet de son miroir ne cesse de lui renvoyer l'image de sa mère. Le foutu loup à ses côtés se meut comme un reproche silencieux, une réminiscence persistante. Comme il le dirait sans la moindre éloquence — ce qu'il n'a pas d'habileté avec les mots, il le compense avec une fougue sombre et impressionnante —, ça le rend dingue. Ça pourrait le rendre littéralement dingue.
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Patronus
Il y a quatre ans déjà. Lorsque ses yeux se posèrent la première fois sur cette bête, il eut d'abord la réaction de surprise et d'incompréhension attendue. Elle, la louve, était allongée, la tête dressée comme un sphynx, les yeux fixés sur lui. « Je m'appelle Silence » avait-elle décrété dans sa tête.
C'était tout. Le nom s'était expliqué de lui-même par la suite. Silence ne s'intéresse pas plus aux bavardages que son compagnon. Elle préfère rester à sa position d'observatrice avec le peu d'indépendance qui lui a été imparti à la création. Peut-elle prendre une deuxième forme ? En toute logique, oui mais Admète ne l'a jamais vue le faire. Ce qui l'exaspère encore plus. Elle sait qu'il n'aime pas cette forme. Il a longtemps supposé qu'elle se bornait à celle-là pour le narguer. Aujourd'hui, il est un peu moins catégorique. En fait, personne n'en sait rien. Parfois, et cela l'apaise un peu, Silence consent à prendre sa forme brumeuse. Le reste du temps, elle est une louve et rien n'a pu la persuader de changer de forme ni d'expliquer pourquoi elle se cantonnait à celle-là.
Elle fut obligée de suivre Admète dès le début, soit, mais cela ne voulait pas dire qu'elle allait l'aimer ou même s'intéresser à lui. Dans un premier temps, elle s'était donné celui de le juger. Or, s'il ne lui fit jamais de mal à proprement parler, il était clair qu'il ne voulait pas d'elle, son apparence lui rappelait trop de choses, sa manière de le suivre partout lui faisait horreur. Ce fut probablement la première raison pour laquelle elle le dédaigna, mais peut-être ne l'aurait-elle pas aimé de toute façon. Ses critères sont parfois durs à établir. En résumé, ces deux-là sont coincés ensemble comme dans une chanson ringarde de Huey Lewis, la romance niaise en moins, plus ou moins de mauvaise grâce mais sans guerre ouverte pour autant. Il existe une espèce de pacte de non-agression entre eux. Silence est obligée de le suivre partout, Admète a horreur qu'elle existe. Tous deux sont piégés dans cette situation et ils le savent. En ce sens, ils sont solidaires.
Ce qui ne veut pas dire qu'au plus fort de son mal-être, le garçon ne peut pas exploser de colère contre elle, mais elle y prend rarement garde. Elle lui répond par ce silence quasi-éternel contre lequel sa rage finit forcément par s'épuiser. De son côté, elle ne dit rien, elle ne confie rien, elle reste digne et imperturbable dans toutes les circonstances. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne ressent rien. Cela la rend imprévisible. Ses intérêts peuvent être cachés, fort éloignés de celui de son sorcier et comme ce dernier, elle est tout à fait capable de préparer ses coups par en-dessous dans la limite de ses moyens, limite fort contraignante d'ailleurs. Ceci dit, étant encore plus individualiste que lui, elle a moins d'intérêt à se mêler de la vie des uns et des autres. Du moins, on le pense. Silence est un mystère sur pattes. Et Admète se fiche de le résoudre. Il veut juste qu'elle s'en aille.
Une louve. Pourquoi une louve ? À cause de maman ? Fous-moi la paix. Je ne veux rien savoir...
   
Pseudo et âge: Hide Où as-tu trouvé le forum ? Je le connaissais GNOE Personnage: Inventé As-tu un autre compte sur BP ? Non mais j'étais Cyrus/Auriane Hide Présence: Régulière Une remarque ? Je suis super contente de revenir et votre nouveau design est magnifique love  SilversautesurBrao   


Dernière édition par Admète P. Arbuthnot le Dim 21 Mai - 17:49, édité 8 fois
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 1:08 (#)
Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times
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« Bonjour, Admète. Tu peux t'asseoir.
— ...
— Tu sais pourquoi tu es ici ?
— J'ai dit que j'étais désolé pour Leia. Y a rien à discuter.
— Tu n'as pas très envie de me parler.
— Oh, vous êtes une fine psychomage, vous. 
La jeune femme sourit, sans la moindre condescendance. Elle fut seule à sourire. L'adolescent devant elle avait perdu l'habitude de sourire depuis longtemps. Ses traits commençaient à rester figés en une expression butée, presque comme un vieillard acariâtre, sauf que son visage restait bien plus agréable à regarder, avec ses traits fins et délicats. Elle cessa de sourire et posa ses mains sur la table.
— Tu sais que cette thérapie est la condition pour que tu restes à Beauxbâtons...
— 'Pour ça que je suis venu.
— Nous allons donc nous revoir assez souvent, pendant un bout de temps, alors autant nous donner le temps de nous habituer l'un à l'autre, tu ne crois pas ?
— ...
— Tu regrettes vraiment ce qui est arrivé à Leia ?
— Oui.
— Pourquoi l'as-tu fait, alors ?
Silence.
— J'ai pas réfléchi. J'l'ai pas fait exprès.
— On sait que tu ne l'as pas fait exprès. Mais ce n'est pas la première fois que tu perds ton sang-froid...
Le silence s'éternisa. Le regard d'Admète, perdu quelque part sur la table, était dur comme de la pierre.
— Comment te sens-tu, maintenant ?
— ...
— Pourquoi ne veux-tu pas me parler ?
— Pas envie.
— D'accord. Mais pourquoi ?
— Je hais les psychomages, lâcha-t-il brutalement.
— Pourquoi ?
— ... »

----

Même si Admète refusait encore de parler, Esmé Rivière avait bien des idées de ce qui pouvait motiver son dégoût des psychomages. Son accointance avec le monde psychiatrique avait commencé avec la maladie de sa mère. Son dossier, transmis par l'hôpital de Ste-Mangouste et traduit en français de la pointe de sa baguette, en faisait foi.
Le garçon avait grandi avec cette mère hospitalisée la moitié de l'année, gavée de potions, abonnée aux cures d'électro-sorts. Elle avait dû à la seule ténacité de son mari de pouvoir rentrer à la maison de temps en temps et de brèves phases de lucidité, trop rares, durant lesquelles elle se montrait une épouse et une mère aimante, alternaient avec les journées passées allongée ou assise à pleurer, les délires durant lesquels elle hurlait, se déchaînait et parfois essayait de mordre ceux qui l'approchaient... Selon l'histoire familiale et les propres dires du petit Admète qui semblait n'en avoir jamais rien ignoré — bien qu'elle ne fût sûrement pas si simple que ça —, tout avait commencé quand le père d'Eirwen, mis au courant de sa grossesse, avait tenté de la forcer à avorter, la traînant par le bras pour la faire transplaner à Ste-Mangouste : elle l'avait repoussé d'un sortilège et s'était enfuie avec son amour, né-Moldu ou pas... Pourtant, plus une goutte de sang-pur ne coulait chez les Howell depuis longtemps, mais ça n'avait pas empêché le père d'Eirwen de s'accrocher aux idéaux de ses ancêtres, avec d'autant plus d'obstination qu'il ne leur restait plus, pour revendiquer leur prétendue supériorité, que des souvenirs d'un temps reculé, un petit manoir délabré en pays de Galles et deux ou trois reliques...
Eirwen s'était enfuie, n'ayant pu emmener avec elle à son grand déchirement les deux chiens-loups dont Pyrrhus Howell s'empressa de se débarrasser dans le dos de sa femme : elle essaya en vain de retrouver leur piste... Au drame s'étaient ajoutés les tracas financiers pour un jeune couple sans soutien, et Nicon Arbuthnot avait passé des mois à travailler dur et gravir les échelons à Gringotts, tout ça pour assurer la situation de sa famille.
Esmé feuilleta le dossier. Nicon y était décrit en gros comme un père équilibré, doux et affectueux, prêt à tout pour aider sa femme et préserver son fils, mais « s'obstinant à interférer avec les traitements », déplorait-on... Son attitude rebelle revenait souvent sous la plume des différents rédacteurs qu'on sentait outrés, derrière le rempart d'objectivité.
Bien qu'elle ne disposât pas de beaucoup de détails sur ce point, il semblait qu'à Godric's Hollow, où il avait passé le plus clair de son enfance, Admète avait su s'intégrer normalement parmi les enfants sorciers et moldus et à l'école moldue du village voisin où il avait été bon élève. Un gentil garçon, sans histoires. Jusqu'à sa septième année... quand la guerre avait commencé.
Esmé en frissonna et se réjouit mentalement de vivre en France... L'Europe était restée relativement épargnée par rapport à la Grande-Bretagne. Pour combien de temps ?
Ne voulant pas y penser, elle poursuivit sa lecture. À partir de cette année-là, le très fragile équilibre de la famille Aburthnot s'était disloqué, l'état d'Eirwen s'aggravant de plus en plus. Comme elle n'était plus rentrée depuis longtemps, Nicon emmena son fils lui rendre visite à Ste-Mangouste. Un autre souvenir terrible.

----

Elle semblait avoir vieilli de cent ans, elle ne marchait que par petits pas, le dos courbé, la voix tremblante. Les cris des autres patients. Les murs marqués de gribouillages obscènes. Quand ils partirent de là, ils l'entendirent sangloter et hurler, son père ne voulut pas se retourner.

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Il ne devait plus la revoir. Quelques semaines plus tard, elle disparaissait au cours d'une promenade. Ajoutant son nom à la liste interminable des disparitions mystérieuses dont les journaux se faisaient l'écho.
Était-elle parvenue à s'enfuir ? Ses partisans l'avaient-ils enlevée, par l'entremise d'un membre du personnel soumis à l'Imperium, peut-être ? les histoires de ce genre étaient devenues aussi terrifiantes que banales. En tant que traîtresse, sinon à son sang, du moins aux idéaux de sa famille, Eirwen était une cible idéale.
Peu de temps après, Nicon choisissait de partir en France.

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Il faisait ses préparatifs avec le calme du désespoir. Dès le début, il avait pensé à mettre sa famille à l'abri dans un autre pays. Mais l'état d'Eirwen le lui avait interdit. Il aurait pu envoyer seulement son fils, chez son vieil oncle français par exemple. Mais Eirwen n'aurait jamais supporté de ne plus le voir. Le moindre rhume, la plus infime blessure avait déjà suffi dans le passé pour la replonger dans ses crises. Elle n'était plus, Dieu seul savait ce qui lui était arrivé, et il ne fuirait pas ses responsabilités dans le déni, même s'il se sentait crucifié de douleur. Il fallait partir. Car s'il disparaissait à son tour, que deviendrait Admète ? C'était sa seule préoccupation désormais.

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Le dossier de Sainte-Mangouste s'arrêtait là. Ils s'installèrent en Hautes-Alpes, à l'écart de tout village et toute habitation.
Esmé se laissa vaguement aller à imaginer ce qu'avait dû représenter la suite pour cette famille brisée. Le deuil. La difficile adaptation dans un pays étranger, entièrement inconnu pour le petit garçon. La retraite dans ces montagnes où Nikon avait peut-être voulu chercher la paix de l'âme en même temps que la sécurité de leurs corps. Une paix impossible.

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Qu'est-ce qu'il en avait à faire de la montagne, des paysages, des rochers, des sapins. Admète ne voulait pas être ici. Il voulait revenir en Angleterre, revoir ses amis, son village et sa maison. Mais son père avait choisi l'exil. Pour fuir la guerre, il le savait. Pour le protéger. Mais il sentait aussi que s'il avait décidé de s'enfoncer si loin dans les Hautes-Alpes, inutilement pour leur seule sécurité, c'était que c'était sa manière de réagir à son terrible chagrin, comme s'il devait le brûler moins fort si moins de regards pesaient sur lui. Ou peut-être parce qu'il espérait secrètement se laisser consumer par lui.
Admète ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir de lui avoir imposé cette retraite à lui aussi. Leur petite cabane, construite avec indifférence, était comme un tombeau. Ne lui restait que l'école moldue des petits montagnards où son père l'emmenait par le transplanage d'escorte et où il devait s'escrimer à apprendre une langue qui n'était pas la sienne. Tout au fond de lui, il se sentait puni.
C'était de sa faute si sa mère était tombée malade. C'était donc de sa faute si elle avait disparu.
Une rage montait en lui qui ne devait plus jamais disparaître.

----

Quant au déroulement de la scolarité à Beauxbâtons du phénomène, à partir de sa onzième année, par contre, il ne faisait pas de mystères et Esmé n'avait pas besoin de relire son dossier scolaire pour se le remettre en mémoire.
Très vite, les professeures avaient remarqué ce garçon anglais taciturne au regard sombre, qui ne s'intégrait pas parmi ses camarades. Fort au courant des tristes circonstances de son émigration, certaines d'entre elles avaient voulu l'entourer d'une sollicitude qui l'avaient rendu furieux. Repoussant d'une manière passive-agressive toutes les mains tendues et les invitations aux confidences, il s'était enfermé à son tour dans l'isolement et le silence, se réfugiant dans un coin avec son gramophone dès qu'il le pouvait, essuyant avec indifférence les engueulades et les retenues portant sur certains devoirs non rendus, certaines leçons non apprises. Pour le reste, durant ses toutes premières années, il n'avait pas posé d'autre problème au corps enseignant qui lui trouvait, lui aussi, de « hautes capacités » simplement sous-exploitées. Les autres élèves, bien sûr, durent remarquer sa bizarrerie. Personne dans le personnel ne semblait avoir remarqué des moqueries ou des faits de harcèlement, mais Esmé subodorait que le garçon était déjà de taille à se défendre. Avec ce regard noir à ratatiner Médée en personne et ce franc-parler à couper au couteau, elle l'imaginait parfaitement envoyer au diable le premier indiscret.
En grandissant, néanmoins, il était devenu moins sage. Des colères explosives l'amenèrent successivement à lancer un sort destructeur dans le laboratoire d'alchimie, à se lever en cours pour insulter ou presque une professeure qui avait fait pleurer un élève, à mettre le feu à un arbre du parc et à se montrer agressif et désobéissant des quantités de fois. Les désastres magiques lui furent à peu près pardonnés car on avait bien compris qu'ils étaient principalement des accidents dus au fait qu'il se laissait vite déborder par ses émotions. La professeure de défense contre les Forces du Mal lui donna des cours particuliers à ce sujet qui ne parurent pas donner grand-chose. Finalement il refusa de s'y rendre. Et enfin, il y eut cet incident avec Leia. Les causes de sa colère contre elle restaient inconnues, il refusait d'en parler ou de se justifier. À en croire les camarades de Leia, témoins de l'incident, celle-ci était blanche comme neige et tout était de la faute d'Admète. Qui pouvait savoir ?
Un dur travail s'annonçait avec celui-là, mais elle n'avait pas choisi ce métier par facilité.

----

Il rata allègrement ses ASPICs. Ne les repassa pas, malgré l'insistance de son père.
Avec quelques BUSES en poche en-dessous de ce qu'il aurait été capable d'obtenir et une louve à ses côtés dont il ne voulait pas, il revint en Angleterre, son vrai pays. Guerre ou pas. Ou peut-être, justement, à cause de la guerre. Par solidarité ou pour se  faire tuer ? Pour se donner une chance de renaître ou pour s'enliser dans les souvenirs ?
Les petits boulots. Le studio à Pré-au-Lard. Les soirées où son regard bleu et son anti-conformisme lui valaient quelques succès. Le gramophone et les piles de disques chez lui. Le miroir qui lui renvoyait le reflet d'un visage aux traits si ambigus, si semblables à celui de sa mère. Ça l'exaspérait. Plus il grandissait, plus il semblait qu'il lui ressemblait. Jusqu'à se trimbaler une bête à ses côtés, maintenant. Et la nuit n'arrêtait pas de grandir dans sa tête. Allait-il connaître le même sort qu'elle ?
S'il ne crevait pas avant...


Dernière édition par Admète P. Arbuthnot le Dim 21 Mai - 17:52, édité 6 fois
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 1:16 (#)
Re bienvenue GAGA c'est trop cool de te revoir parmi nous :hugs:
Et ton avatar est trop chou, hâte de découvrir ton personnage dead
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 1:19 (#)
Merciiii Kaillou Brille Hide ça fait aussi trop plaisir de vous revoir SilversautesurBrao Han!
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 2:08 (#)
Je suis trop contente que tu sois de retour Brille et je seconde, j'ai trop hâte de voir ce que tu nous réserves avec ce nouveau personnage Han!
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 2:45 (#)
Merci Niou Han! Brille Hug
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 7:58 (#)
haaaaaaaaan Han! Bon retour parmi nous Chou c'est cool de te revoir Daengelo :hugs:
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Guest, Sam 13 Mai - 10:39 (#)
re bienvenue parmi nous Chou
Reine C. Delacroix
admin - i don't want just a memory
Reine C. Delacroix
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Reine C. Delacroix, Sam 13 Mai - 10:49 (#)
ça sent l'envoi de pâté ! Han!
(c'est un compliment jaredditoui )

Re bienvenue, même si on se connait pas Brille
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 11:23 (#)
you Chou réserve-moi un lien et why not une place dans tes rps, ton personnage promet déjà Twisted
je suis trop contente de re revoir Brille jesuismadisonbrookousofiaaucasoù.
rebienvenue sur bp Daengelo
Euphrasie Malefoy
admin - i don't want just a memory
Euphrasie Malefoy
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Euphrasie Malefoy, Sam 13 Mai - 13:39 (#)
Bon retour choupette Chou
Curieuse de voir ce que nois réserve Brille
J'adore ton avatar bave
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 14:18 (#)
Bon retouuur Chou
Avatar et tout et tout, j'ai hâte d'en lire davantage Yaaa
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 19:57 (#)
Rebienvenue sur BP Chou
Charlie de Breteuil
admin - their tense grace made tender
Charlie de Breteuil
Répartition : 22/02/2017
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Charlie de Breteuil, Sam 13 Mai - 20:13 (#)
Moh ça fait plaisir de te revoir Brille

Rebienvenue à toi et hâte d'en savoir plus sur ton personnage Brille
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
par Invité, Sam 13 Mai - 20:46 (#)
rebienvenue à la maison Brille
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Message Re: Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]
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Admète Arbuthnot - De l'encre dans les os, des pierres au bord de mots [Terminé]

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