29 octobre 1971

Le jour de mon anniversaire est arrivé. Plus que onze mois et je serais à Poudlard. Ma joie se fait ressentir dès le petit matin, encore ensommeillée, je me réveille au coups de casseroles que je peux entendre de notre cuisine de moldus. Je bondis hors de mon lit, par une force que je n'avais jamais eu jusque là, sûrement l'excitation de dire que j'ai onze ans. Ma nuisette de petite-fille, blanche en coton, virevolte avec mes longs cheveux vénitien, quoi que un peu plus clair que cela. Je déboule dans les escaliers de bois grinçant. Si personne n'est debout, ils le seront. Je saute par-dessus les trois dernières marches, petite casse-cou que je ne suis que rarement. Je passe par le salon, où trois canapé font un carré ouvert sur une cheminée de bois et une petite télévision dans le coin. Je remarque ma grand-mère moldu assise sur son fauteuil à tricoter dans son coin, non-loin de l'arche qui sépare la cuisine du salon. « Bonjour grand-mère ! » Je lui fais une légère bise de quoi lui donner encore plus le sourire. Elle laisse tomber son tricot sur ses cuisses et m’attrape par les bras, me les caressant de haut en bas. Elle fait toujours cela pour me calmer, il faut dire que je ne tiens plus en place, j’ai hâte d’être à Septembre de l’année prochaine. Nous vivons avec mes grands-parents moldus, dans leur petite trmaison de Londres avec papa, maman, mon petit frère et moi bien entendu. « Eurydice, calme-toi voyons. » Ma mère soupir en levant son regard au ciel, elle est sous l’arche de bois, en train de touiller une mixture avec une cuillère de bois. Ma mère est loin d’être une sorcière moche et acariâtre, comme ma grand-mère paternelle, pardon je fais mauvaise langue. Maman a de jolis yeux bleus et de très beaux cheveux soyeux. La porte d’entrée s’ouvre, je me retourne pour voir mon grand-père et mon petit frère âgé de sept ans. Ce dernier secoue son petit béret brun identique à celui de grand-père. Ils se dévêtissent et déposent leurs vestes sur le porte-manteaux. Ulysse, mon cadet, vient me rejoindre à la cuisine où il prend ses aises à se servir un petit cookie dans un pot transparent. Ma mère tape légèrement le revers de sa main baladeuse, continuant de touiller sa mixture. Ulysse fait une grimace mais réussit tout de même à en prendre un. Quant à moi, j'ai pris place à table, les coudes posés sur cette dernière en regardant le dehors pluvieux de Londres. Il est dix heures du matin, un vendredi mais la reprise des cours se fait lundi. Ma mère dépose sa mixture dans un plat avant de le mettre au four. Ici, on évite la magie même si mes grands-parents en ont déjà vu par mégarde de ma mère lorsqu'elle était bien plus jeune. Maman dépose un verre de jus d'orange devant moi et dépose un bol vide, une brique de lait et mon paquet de céréales multicolores. « Plus que quelques mois alors ? » Grand-père me frotte le haut du crâne avant de me dépasser pour piquer à son tour un des cookies. Ma mère le regarde du coin de l'oeil tout en nettoyant le plan de travail qu'elle a sali. Elle soupire en murmurant un simple « In-co-ri-gible. » Quant à moi je ricane face à la réaction de maman avant de répondre, d'un air bien plus mélancolique à grand-père qui s'installe derrière moi, dans son canapé au salon : « Onze mois à attendre, oui. » Je me retourne sur la chaise pour le regarder de profil. Il déguste son cookie avec lenteur. Ulysse, lui, déguste son cookie en s'appuyant contre l'arche de bois. « J'ai hâte de voir le premier courrier de Poudlard. » Il sautille sur place, le sourire aux lèvres. Je souris et je le comprend bien. Nous n'avons pas encore vu ce genre de lettre par ici. Je me retourne vers mon bol pour le remplir et déguster mon petit-déjeuner. Papa est dans la brigade policière magique, du coup, il a sûrement dû partir tôt ce matin. Maman ne travaille pas, elle s'occupe de mon frère et moi mais elle a suivi des cours de commerce à Poudlard. D'ailleurs j'adore parler de la rencontre entre mes deux parents, papa était à l'école de magie en Allemagne, une fois son diplôme en poche d'étude secondaire, il s'en ait allé visiter Londres et le Chemin de Traverse, c'est d'ailleurs dans une des boutique de là-as qu'il a rencontré ma mère. Ils avaient tout deux 24 ans à l'époque et se sont mariés à 26 ans. Maman est très vite tombé enceinte de moi et a quitté son boulot pour fonder notre famille du côté des moldus chez mes grands-parents. La famille de papa ? Une grande famille de sang-pur, aussi pur que les autres familles du moins jusqu'à ce que le second fils de la branche principale ne décide de se marier à une née-molue. Les Feuerbach dispose d'un emblème avec du feu, logique. Ils ne sont pas super riche, il y a toujours plus qu'eux je dirais mais ont une certaine influence en Allemagne. Ils renient les moldus et les sang-mêlés, sauf les plus nobles. Les Feuerbach ne nous ont jamais connus, Ulysse et moi, ils n'ont jamais envoyés de signe de vie mais nous le savons très qu'ils sont vivant. Ils sont une famille neutre, mais papa dit que cela ne l'étonnerait pas de les voir se tourner dans la magie noire, une chose pour laquelle il a décidé de leur tourner le dos également. Papa est très tourné vers le bien tout comme maman, finalement et Ulysse aussi malgré qu'il n'ait que sept ans.

Le soir-même après avoir passé la matinée en pyjama avec Ulysse devant la télévision et en jouant aux cartes, après une après-midi baillée dans le jardin, papa est enfin rentrée. L'heure du repas arrivant, je mets la table avec Ulysse. Nous nous installons, papi et mamie se regardent en souriant, un sourire complice. Je fronce les sourcils en regardant Ulysse, lui demandant un renseignement du regard mais il ne semble pas savoir également. Maman dépose le plat fumant au centre de la table, jette le torchon hors de son épaule et s'installe en bout de table. Papa arrive bien après, en souriant, la main dans la dos. « Bon ok, que se passe-t-il ? » Demande-je en fusillant mon père du regard qui s'installe à l'autre bout. Il sort de son dos un bout de papier, qu'il fait glisser sur la table vers moi. Lorsqu'il retire sa main, je remarque l'emblème de Pourdlard en cire. Depuis quand est-ce là ?! Je regarde papa avec les yeux pleins d'étoiles. « On l'a reçu hier matin, nous voulions attendre ce soir pour te la donner. » « Ils envoient la lettre avant le jour des onze ans du futur élève. » Je m'empresse d'ouvrir l'enveloppe.

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L'année prochaine, j'irais, à Poudlard. Je sais déjà que ma mère, mon père et Ulysse viendront avec moi pour prendre le train en voie 9 trois quart.