BELLUM PATRONUM


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Il suffit d'attendre un petit peu ~ Delliha et Ayden
BELLUM PATRONUM ::  :: Nox
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par Invité, Mer 23 Aoû - 6:18 (#)
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Delliha et Ayden
Il suffit d'attendre un petit peu
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Il avait reçu une missive en urgence par le hibou de son superviseur. Il y avait un corps dans les marais et on sommait Ayden d’y effectuer une pré-autopsie ou quelque chose comme ça. Il n’en avait lu que la moitié et ce qu’il avait retenu, c’est qu’il devrait se déplacer dans les marais boueux, à l’aurore dans le froid matinal. Il enfila sa veste et attrapa son sac de médecine pour se rendre sur place.

Avec dédain il avançait à tâtons dans le marais, veillant à ne pas tomber dans un trou d’eau dissimulé par les herbes hautes. Le soleil était encore à peine visible à l’horizon et le froid mordait la peau pour quelqu’un qui sortait tout juste du lit. Il avait les cheveux en bataille, au diable l’apparence, il n’y aurait que les bestioles pour juger sa mise en plis. Le chacal avait pris sa forme d’ours polaire. Avec des pattes légèrement palmées, il serait plus à l’aise pour marcher dans la terre boueuse et ne serait pas incommodé en cas de plongeon matinal surprise. Le guide d’Ayden le laissa devant un point d’eau au centre duquel était à l’évidence le corps de quelqu’un.

« Vous feriez mieux d’enfiler ça. »

Le sorcier lui tendit une salopette de caoutchouc qui se terminait par des bottes. Ayden les attrapa du bout des doigts de la même manière qu’on déplace un cafard avec la main. Il jura entre ses dents et enfila le hideux ensemble de bottes-pantalon d’un vert de viande en putréfaction et se dirigea vers la dépouille. L’individu avait une main en évidence qui tenait une baguette magique, cette main était visiblement celle d’un homme d’âge avancé. Comme sa tête était sous l’eau, il faudrait le bouger pour y avoir accès.

« Je laisse ce deuxième ensemble pour l’autre médecin qui est en route. Je vous prie de m’excuser, mais je vais devoir vous laisser. Nous sommes débordés. »

«J’aurais seulement une… »

Le bruit d’un craquement résonna. Lorsqu’Ayden se tourna pour faire face à son interlocuteur, il avait déjà transplané. Il était maintenant seul avec son patronus et cet amas de chair vide.  Il plaça son sac en suspension près de lui et en ouvrit les poignés. Il sortit de sa valise une paire de lunette ainsi que des gants. Comme il ne savait pas depuis combien de temps ce corps était là, il ne voulait pas courir le risque d’être aspergé d’il ne savait trop quoi en faisant la première incision. Prudence était mère de sûreté après tout. À l’aide d’un sort, il souleva la tête de l’homme hors de l’eau. Il avança lentement la tête vers le crâne de l’homme ouvert, il semblait y avoir quelque chose dans sa narine. Il prit le bout de sa baguette afin de toucher à ladite chose et fut étonné de voir que celle-ci bougeait. Il jeta un regard intrigué à Kali qui souleva les épaules. Il essaya tant bien que mal de retirer l’étrangeté des voix nasales du mort, mais en vain, fini par renoncer pour utiliser sa main libre. La chose était longue, mince, mais sortait avec difficulté. C’est lorsqu’il comprit la nature de ce qu’il avait pris pour un ver qu’un frisson lui parcourut la colonne, l’animal se mit à se tortiller dans sa main le faisant sursauter et échapper sa baguette au fond de la swamp. Les idées se bousculèrent à la vitesse de la lumière dans son esprit terrifié. C'était probablement un truc poison et Merlin sait où il pouvait y en avoir d'autre ou la taille de ceux-ci. Ayden savait qu'il y en avait de beaucoup plus gros dans le monde que ce que croyait les aveugles de moldus. Son coeur s'emballa et son corps se couvrit de sueur, soudainement il avait très chaud et cherchait nerveusement le rebord le plus près pour décamper en vitesse. Lorsqu'il eut celui-ci en vu, il sortit de l’eau plus vite qu’un elfe de maison ne peu enfiler une chaussette après trois cents ans de servitude.

« Merde, merde, merde! »

Comme un enfant, il sautillait d’un pied à l’autre. S’il y avait un petit serpent dans le nez de cet homme qu’est-ce qu’il pouvait bien y avoir au fond de l’eau. Il n’était décidément pas question qu’il y retourne. Sa baguette était au fond de la marre, c’était tant pis. Il n’aurait qu’à attendre que l’autre revienne. De toute façon il y avait bien un deuxième médecin en route non?  Il tourna la tête vers l’endroit où l’homme qui l’avait accompagné avait transplané plus tôt pour réaliser qu’il y avait déjà quelqu’un. Une femme qu’il connaissait bien. Leur dernière rencontre n’avait pas terminé comme il l’aurait espéré, mais sommes toute il ne s’était pas attendu non plus à ce qu’elle témoigne l’intérêt qu’elle avait eut pour son art moldu. Son cœur fit un bon dans sa poitrine en l’apercevant et soudainement l’air semblait moins nauséabonde et plus chaude. Peut-être que tu as seulement pissé dans ton froque aussi...   N'exagère rien, ce n'est qu'un petit reptile de rien...      
 
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Delliha McLeod
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Message Re: Il suffit d'attendre un petit peu ~ Delliha et Ayden
par Delliha McLeod, Mer 23 Aoû - 13:09 (#)
C’est de la torture de se lever si tôt… La poupée souriait faiblement et se tourna vers le loup massif qui était posé à ses côtés, dans le lit. Elle glissa ses doigts dans son pelage et souffla tout bas : « Tu pourras continuer à dormir sous ton autre forme, chanceux. » Elle se leva pour se préparer. Elle n’eût pas le plaisir de recevoir la première missive, mais la seconde, qui fut bien plus brève, omettant probablement le cadre de la mission. La petite princesse s’habilla de manière normale : des petites bottines, une robe sobre et sa robe-cape de sorcier par-dessus, d’un tissu coûteux. Après avoir laissé le temps à son patronus de se glisser entre les plis de ses vêtements, elle transplana directement à l’hôpital. Ignorant où était le cadavre, elle ne pouvait pas y transplaner seule. Et cela fut rapide. Très rapide. Une fois après avoir trouvé le sorcier qui t’avait accompagné, ils échangèrent peu et elle fut simplement larguée comme un colis dans les marécages.

Figée au milieu du décor, elle grimaça face à l’odeur prononcée des environs. Mais surtout, elle s’enfonçait. Elle échappe un soupire avant de sortir sa baguette pour métamorphoser ses bottines en bottes plus pratiques pour avancer dans cet environnement déplaisant. Voyant une silhouette plus loin, elle s’approcha doucement. Ses doigts remontaient un peu sa robe de sorcier, pour lui permettre d’enjamber les hautes herbes et elle s’arrêta en voyant de l’eau autour d’elle. Elle avait déjà du mal à avancer dans la boue, alors si en plus il y avait de l’eau… Par la barbe de Merlin, que je les méprise… C’est une farce, ce n’est pas possible. Elle n’est plus bien loin lorsqu’elle s’immobilise de nouveau. Elle sent simplement le malaise l’envahir en voyant que le cadavre était coincé probablement dans les hautes herbes, immergé dans l’eau. Si elle te reconnaît, elle ne dit rien. Elle t’observe juste faire avec le serpent, avant que tu ne sembles inquiet par la couleuvre que tu venais de retirer du cadavre. La poupée n’avait pas de peur particulière vis-à-vis des serpents, qu’elle avait appris à manipuler il y a des années. Ce qui l’inquiétait davantage, c’était toutes ces eaux environnantes, cette boue dégoûtante. Elle écarquille les yeux en te voyant échapper ta baguette et la couleuvre puis revenir sur la berge. Elle détaille ton visage et sent son cœur se réveiller soudainement. Bien joué. Vous allez pouvoir vous dégoûter l’un l’autre. Delliha McLeod n’était pas en état d’apprécier un quelconque humour stupide à l’heure actuelle.

Peut-être que tu as seulement pissé dans ton froque aussi. Delliha pose lentement son regard sur l’énorme ours, avant de reposer son regard sur toi. Tout au fond de son être, elle espère que ce n’est qu’une blague. Ses doigts étaient toujours crispés entre eux. Elle considéra une nouvelle fois le cadavre dont la tête avait basculé de nouveau dans l’eau. La poitrine se soulève doucement avant qu’elle n’affirme, glaciale : « Il est hors de question que j’aille dans cette chose. » L’eau n’était pas son amie depuis longtemps, alors de l’eau stagnante infestée de bactéries et autre faune particulière… C’était simplement impensable. Parce que la poupée ne préfère pas se moquer de la scène qu’elle a observée depuis son point, puisqu’elle sait qu’elle n’est pas mieux. Et elle se voyait bien mal enfiler cette combinaison hideuse qui puait presque autant que le marais face à eux.

« N’est-il pas possible de simplement sortir le corps et… de faire ce que nous avons à faire à l’hôpital ? Ou sur une zone…. Un peu plus sèche, je ne sais pas ? » Elle avait l’air réellement désespérée et se le permettait probablement parce que c’est toi. Elle n’avait jamais été dégoûtée par le métier qu’elle faisait, par ce qu’elle voyait parfois, ou même par les autopsies – qui la fascinaient plus qu’autre chose. Non. Mais aujourd’hui, c’était différent, cela l’atteignait elle aussi. Et l’eau n’était définitivement pas acceptable de si bon matin pour elle. C’est en fuyant tes peurs que tu les nourris toi-même. Elle retenait son envie d’attraper la mygale dissimuler contre ta nuque pour la jeter. Elle serra les dents et enfila simplement ses gants de protection, ses lunettes, et laissa en lévitation son sac et sa cape, dévoilant une robe quelque peu proche du corps et ses hautes bottes.

Delliha eut un mouvement souple du poignet, avec sa baguette. D’un sortilège informulé, elle extirpa lentement ta baguette des eaux, mais lorsqu’elle arriva à son hauteur elle hésita avant de l’attraper entre ses doigts. Elle te la tend sans rien dire, bien qu’elle te dévisage un instant. « Les serpents cela ne me gênent pas… Mais l’eau… » Oui, la poupée était clairement en train de négocier avec toi. Et elle espérait que tu aurais un minimum de pitié… ou une peur assez forte pour abdiquer. L’étudiante n’avait toujours pas bougé et ne comptait pas mettre un pied dans cette eau.
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Message Re: Il suffit d'attendre un petit peu ~ Delliha et Ayden
par Invité, Ven 25 Aoû - 17:36 (#)
Il reprit difficilement son souffle. Lui qui avait l’habitude d’être en forme en avait malheureusement perdu depuis le début de l’été. Il n’avait eu le temps de ne pratiquer absolument aucune activité physique vu son horaire surchargé. De plus, son cœur était empreint par la panique. Il avait horreur des serpents, pas comme quelqu’un qui en est dégouté non, plutôt comme un instinct de survie. Comme si il allait de soit que toutes ses saletés de créatures rampantes étaient synonyme de mort et bien qu’il n’avait jamais craint la mort, l’idée d’être empoisonné par une de ses choses ou encore étouffé le rendait malade. Il fallait avouer que ça n’avait rien de très noble pour ceux qui finissaient de la sorte, c’était même plutôt moche comme mort. Et comme Ayden ne s’était jamais intéressé ni de près, ni de loin à ses reptiles, il ne les connaissait absolument pas et ne pouvait différencier une simple couleuvre d’une vipère mortelle. Ça lui aurait sans aucun doute, évité d’avoir l’air d’un idiot. Surtout en ce moment où il croisa le regard du deuxième médecin qui l’assisterait.

Il se releva comme si rien ne s’était passé et glissa une main entre ses cheveux qui s’étaient entremêlés dans sa course pour fuir la créature. Kali était toujours près du cadavre et regardait le sorcier en retenant un fou rire. Il s’était toujours appliqué à avoir l’air en contrôle de lui-même. On pouvait dire qu’en cette belle matinée humide, c’était raté. Le regard de la jeune femme se tourna vers le cadavre au centre de la marre. Le jeune homme sentit à son regard un dédain, probablement de l’état horripilant de l’eau. Il fallait lui donné, l’odeur était nauséabonde, l’eau boueuse, pleine d’algues et d’il ne savait trop quoi d’autre.

« Il est hors de question que j’aille dans cette chose. »

Il aurait pu s’offusquer de son manque de politesse. Normalement les gens disaient bonjour en arrivant, mais la relation qu’entretenaient Delliha et Ayden n’était pas tout à fait normale. Ça faisait partie de leur jeu, un jeu à la fois passionnant et dangereux, pavé de désir et de pointe. Pour une fille qui n’avait habituellement pas peur de se salir les mains, Ayden la trouva bien princesse. Il la fixa un instant. Elle pouvait bien être contre l’idée, mais elle n’aurait pas le choix. La baguette du sorcier était au fond de la flotte et le sort qu’il devait utiliser pour sortir le corps de l’eau sans l’abimé était excessivement délicat à exécuté. Il avait détruit plus d’un corps lors de ses entrainements à la morgue et bien entendu il ne prendrait pas le risque de rater son coup en utilisant la baguette de quelqu’un d’autre. Pour ce qui était de donner un cours en accéléré à la jeune femme, c’était impossible et Ayden savait que cela ne faisait pas partie de la formation de Delliha qui n’était qu’en cycle secondaire. C’était une spécialisation que de déplacer le corps d’un mort en scène de crime, surtout dans l’état où il était. Son stade de décomposition était plutôt avancé et comme le corps trempait depuis longtemps dans cette marre, il était aussi enflé et délicat. Il n’avait pas envie de perdre des morceaux.
« N’est-il pas possible de simplement sortir le corps et… de faire ce que nous avons à faire à l’hôpital ? Ou sur une zone…. Un peu plus sèche, je ne sais pas ? »

« Au moins dans l’eau il n’y a pas de risque de je me brûle. »

Il n’avait pas répondu à son dernier hibou, non pas par manque d’idée de réponse, mais par manque de temps. À sa lecture, plus d’une réplique lui étaient venues à l’esprit, mais il avait posé le parchemin sur sa table de chevet et n’y avait pas retouché. Il pensait chaque mot qu’il lui avait écrit. Et rien ne l’animait plus que l’idée de se brûler en jouant avec le feu, si elle avait voulu le décourager, le choix des mots avait été mal fait.

« , Mais plus sérieusement Miss désert, ma baguette est dans la flotte et tu ne maitrises pas le sort qui nous permettrait de sortir le corps de l’eau. Donc, il faudra enfiler cette plus que charmante botte-pantalon et trouver ma baguette. Si t’aime pas la couleur, t’as qu’à la changer, t’es une sorcière à ce que je sache. »

Il ne l’avait pas regardé en lui répondant. Il n’avait pas remarqué que son visage s’était assombri devant ce point d’eau. Il n’avait pas fait le lien avec la presque noyade de Delli. C’est quand il tourna son regard vers la jeune femme qui pointait sa baguette vers l’eau afin d’en ressortir la baguette d’Ayden qui aperçut ses traits inquiets et comprit qu’il n’avait rien compris. Il se sentit soudainement idiot de n’avoir pas saisi la peur dans sa voix. De ne pas avoir été sensible à ce qu’elle lui disait et n’avoir entendu que ce qu’il voulait bien entendre. Il n’avait pas l’habitude qu’elle le laisse la voir comme ça. Lors de leur dernière rencontre, elle lui avait bien fait part de son accident et de sa maladie, mais il n’avait pas fait le rapprochement et maintenant il se maudissait de ne pas l’avoir fait. La baguette s’arrêta devant la jeune femme, elle l’attrapa hésitante et la tendu au jeune homme qui était maintenant face à elle. Il posa sa main sur sa baguette, caressant au passage les doigts de la sorcière. Il s’arrêta un instant et attendit que la jeune femme lâche prise sur sa baguette avant d’abaisser son bras.

« Je n’avais pas fait le lien, navré que l’eau t’incommode. Tu ne le sais pas, mais ça manque à ta vie. Rien de plus agréable que de se laisse flotter dans la mer. »

D’ailleurs, le bleu des yeux de Delli lui rappelait la mer qu’il aimait tant. Cette mer imprévisible et profonde qui lui donnait envie de s’y noyer. Il s’était perdu un instant dans ses pensés et ses Kali qui le ramena Hé oh… Le monde à Ayden, t’as un boulot à faire, je te signale, sort de ta tête un peu. Il posa à nouveau son regard sur le cadavre. Lui non plus n’avait pas trop envie d’aller dans l’eau avec cette infestation de serpents. Il pointa sa baguette mouillée vers en direction du corps et utilisa le sort requis qui ne fit absolument rien. Il fronça les sourcils et répéta les mots, mais en vint. Le corps était toujours inerte. Il se tourna vers Delli un peu mal à l’aise de son échec.

« Il doit être coincé. Il faudrait le décoincer. Sauf qu’il y a plein de serpent là dedans, je suis allergique mortel à ces bêtes, je ne peux pas courir le risque. »

Il avait menti le plus naturellement du monde. Pas question d’avouer qu’il avait une peur bleue de ses créatures. Instinctivement, il croisa les bras sur sa poitrine et se mis à réfléchir.

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Message Re: Il suffit d'attendre un petit peu ~ Delliha et Ayden
par Delliha McLeod, Ven 25 Aoû - 19:15 (#)
« Au moins dans l’eau, il n’y a pas de risque que je me brûle. » Delliha McLeod ne comprend pas tout de suite à quoi tu fais allusion. Mais rapidement ses pensées s’éclairent. Elle te dévisage un instant, les traits tirés. « Raison de plus pour y aller. » Un brin agressive, profondément glaciale. Elle parlait sans trop réfléchir, le masque habituellement si soigneusement glissé contre son visage était fracturé par la peur. La poupée s’animait dangereusement, la phobie commençait à s’éveiller pour gratter à l’intérieur de son corps, grignoter son sang-froid.

Tu ne la regardes plus, mais lorsqu’elle t’entendant elle te jette un regard noir. Elle se fait violence pour ravaler son venin. Elle inspire profondément et calmement pour se calmer. Sa colère n’était pas réellement justifiée, tout du moins, pas à ton égard. Sa mâchoire est crispée et ses doigts se serrent contre sa propre baguette avant de l’utiliser pour récupérer la tienne… probablement dans l’espoir que tu puisses toi-même sortir le cadavre de l’eau. Quant à la combinaison, elle ne préférait pas y songer pour l’instant. Si elle touchait cette hideuse combinaison, c’était dans l’objectif d’entrer dans l’eau. Et elle ne voulait pas y aller.

Ton regard se plante dans le sien. Elle sent tes doigts contre les siens lorsqu’elle te tend ta baguette, au travers vos gants. « Je n’avais pas fait le lien, navré que l’eau t’incommode. » Elle hausse un sourcil en retirant sa main, un brin vivement. « Tu ne le sais pas, mais ça manque à ta vie. Rien de plus agréable que de se laisser flotter dans la mer. » Elle échappe un éclat de rire moqueur avant de siffler : « Par la barbe de Merlin, Ayden, tais-toi…. Tais-toi ou c’est ton cadavre qu’ils reviendront chercher ici. » Elle est dure et agitée. Elle est froide et mesquine. L’ombre d’un instant, la petite poupée fragile n’était plus. Il n’y avait qu’une jeune femme caractérielle et brusque, loin de sa délicatesse légendaire. Elle avait toujours été gentiment mordante. La femme-enfant laissait entrevoir quelque chose de bien plus fort qu’à l’accoutumée. Et dans son élan de frustration capricieuse, elle s’était laissée allée à quelques familiarités qui ne lui ressemblait pas : c’était la première fois qu’elle prononçait ton prénom.

Mais elle se calma et ferma les yeux quelques secondes en te voyant commencer à entreprendre de sortir de cadavre avec ce sortilège qu’elle n’avait pas appris. Elle n’était pas en médicolégal. Elle se détend lentement. Elle n’aurait pas besoin d’y aller. Cette historie allait se terminer loin de l’eau.

Le cadavre ne bougeait pas.

La poupée se crispe un peu plus.

« C’est ça, le niveau d’un cycle tertiaire ? Incapable de déplacer un cadavre ? » Elle te provoque plus par désespoir et panique qu’autre chose. Pourtant elle est toujours désagréablement offensante et agressive. Mais le désespoir se lit quelques secondes sur son visage avant qu’elle ne peste : « Travailler comme des moldus… »

Elle inspire profondément.

Délliha pose son regard sur toi.

« Quoi ? »

Elle sent son cœur rater un battement.

« Tu te moques de moi ? »

Il était certainement impossible d’être plus pâle qu’elle ne l’était habituellement, mais pourtant… Elle s’était raccrochée à l’idée que tu y irais pour elle, peut-être par grandeur d’âme… Mais que tu lui dises ça, cela la tétanisait.

« Non, non, non… « Elle jetait un coup d’œil à la tenue et poursuivi : « Si je dois y aller, tu vas y aller, Sassine. Je m’occupe des serpents si tu veux, mais je ne plonge pas dans cette chose. » Son souffle était court et elle ferme la bouche soudainement. Elle doit se calmer, ce n’était pas le moment de faire une crise d’angoisse ou d’asthme. Elle fixait la main du cadavre et reprenait le contrôle sur sa respiration. Elle se connaissait assez pour savoir que c’était beaucoup pour elle. Elle ne te regardait pas et heureusement. Ainsi, elle s’échappait probablement à ce que tu vois ses yeux brûlants et brillants. Elle déglutissait rageusement en écoutant les encouragements tout bas de son patronus. Tôt ou tard, elle allait devoir surmonter sa phobie, sa plus grande peur. Et tant que l’eau n’atteint pas ses hanches, elle réussira peut-être à ne pas se paniquer. Mais avait-elle envie de te faire se plaisir ? Il a peur des serpents… Il ne t’en tiendra pas rigueur. Elle soupirait intérieurement avant de pivoter lentement dans cette boue. Elle s’approcha alors de la tenue protectrice qu’elle attrape sans grande conviction. Lentement, ses cheveux se coiffent d’eux-même dans un chignon et ses bottes sont décrassées avant qu’elle n’enfile la surprotection. La tenue est beaucoup trop grande pour elle, mais elle s’en moque. Au moins, l’eau ne serait pas en contact avec elle directement.

La poupée s’obligeait toujours à respirer lentement. Elle avait soudainement envie de transplaner pour retourner dans son lit. Putain de journée qui commençait très mal. Tu seras fière de toi après. Père et Mère aussi. Tes frères auront une arme en moins. Elle sourit faiblement, presque triste, avant de poser sa main contre ton dos pour te pousser très légèrement. Juste pour te faire comprendre de passer devant, bien qu’elle soit à tes côtés. Elle n’allait pas non plus te faire ce plaisir de simplement regarder.

Elle avançait doucement…. Son premier pied s’avançait du bord, si proche de l’eau. « Allons-y… » Ses bottes furent rapidement dans l’eau. Okay. De l’eau jusqu’aux chevilles. Elle était loin d’être rassurée. Elle posa son regard sur toi et t’attends avant d’avancer plus loin. Elle avait bien vu jusqu’à où tu avais de l’eau juste avant et elle n’était certainement pas prête pour tout ça. « Je tiens à ce que tu saches que, présentement, je n’ai jamais détesté autant une personne... » Elle échappait un soupire en observant autour d’eau. L’odeur était réellement insoutenable. Une puanteur d’œuf pourri persistante, probablement des gaz toxiques qu’ils ne devaient pas inhaler trop longtemps.

La poupée continuait à avancer doucement avec toi, brisant le biofilm à la surface des marais. Vous soulevez de nombreuses choses sous l’eau à chaque fois et elle aperçoit quelque chose bouger sous l’eau. Elle ne préfère pas le mentionner, avant de reposer son regard sur la main. Cela lui semblait soudainement si loin. Elle avalait sa salive en serrant les dents.

Soudainement, elle glissa sur quelque chose de mou. « Aaaah ! » Son premier réflexe fut de tenter de s’accrocher à toi : ses doigts ne firent que frôler ton dos. Sa perte d’équilibre, la fit trébucher un peu plus, son pied ne trouva pas le fond du marais. Elle écarquilla les yeux, lorsqu’elle se sentit happer dans l’eau, tombant dans un trou bien plus profond que le reste.

La poupée disparue dans l’eau marécageuse. Elle sentit la vase l’entourer, qui était bien plus dense au niveau de ses pieds et ses mollets.

Elle s’agitait et s’aida de ses bras pour remonter.

Sans succès.

La panique la prenait. Lui tenaillait la gorge.
Son patronus était soudainement lumineux et remonta à la surface. La mygale semblait marcher sur l’eau mais ne s’éloignait pas d’où était sa sorcière. C’était tout simplement impossible de toute manière.

Elle s’agitait sous l’eau, tentant d’extirper ses pieds, avant se serrer ses doigts sur sa baguette. Le sortilège partit tout seul, avant même qu’elle n’y songe.

De nombreuses bulles remontèrent à la surface.

Mais pas elle.

Les plantes lui semblaient si nombreuses sous ses mains.

L’araignée s’agitait un peu plus.


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Message Re: Il suffit d'attendre un petit peu ~ Delliha et Ayden
par Invité, Sam 26 Aoû - 1:55 (#)
Ce n'était pas dans leurs habitudes de s'appeler par leur prénom. D'ailleurs il trouva étrange de l'entendre franchir ses lèvres, il avait espéré l'entendre dans d'autres circonstances, moins agressive, moins apeuré. En la regardant, il eu l'impression de voir un animal blessé qui se sent menacé, mais sa propre crainte des serpents l'empêchait de compatir à sa peur. En temps normal il aurait compris, il aurait tout fait pour qu'elle n'ait pas à poser le pied dans l'eau, mais la situation l'y obligeait. Il se sentait coincé, dépourvu devant cet animal rampant qui menaçait d'entrer en contact avec lui. Il avait toujours eut la frousse de ses bestioles sans être capable d'identifier pourquoi. Son père avait déjà évoqué un accident entre un boa constrictor et le petit chien de la famille, mais techniquement, ça n'aurait pas dû avoir d'incidence sur Ayden puisque lors du dit événement, il n'était alors âgé que de 3 ans. Pourtant, depuis ce jour, Ayden avait toujours eut en horreur les serpents sans être capable de dire pourquoi. Bien entendu ça n'avait rien de très grave, sauf que pour Ayden, cela restait incontrôlable.

« Par la barbe de Merlin, Ayden, tais-toi…. Tais-toi ou c’est ton cadavre qu’ils reviendront chercher ici. »

Sur le moment, la première chose qui lui vint à l'esprit fut. Bien sûr, si tu fais mon autopsie et que tes mains touchent mon corps nu, pourquoi pas. Mais quand il voulu ouvrir la bouche, il se ravisa. Il n'avait pas envie de rire, ni de faire de plaisanteries, il ne trouvait pas le moment opportun et il devait prendre son courage à deux mains afin de ne pas avoir l'air d'un froussard et conserver le peu de crédibilité qui lui restait. Il exécuta sa tentative de sortilège raté à deux reprises et McLeod ne manqua pas de lui faire remarqué son échec. S 'il y avait quelque chose qu'il savait, c'était la difficulté d'exécution de ce sort dans une situation pareille et surtout, que Delliha n'y connaissait pas grand chose en la matière, sinon les bases pour faire une autopsie. Elle pouvait bien râler comme elle le voulait, Ayden ne se sentait nullement concerné par ses remarques en ignorance de cause. Il ne prit donc pas la peine de lui répondre. Cependant, en regardant le corps au loin, il se rappela qu'il était habité par un serpent et perdit tout le courage qu'il avait réussi à récupérer entre-temps. Tant pis si il devait avoir l'air d'un hibou mouillé, il n'était pas question qu'il y retourne, n'en déplaise à mademoiselle la princesse à la robe moulante.

« Non, non, non… Si je dois y aller, tu vas y aller, Sassine. Je m’occupe des serpents si tu veux, mais je ne plonge pas dans cette chose. »

Ce n'était pas une question, mais plutôt une condition. Ça lui allait. Maintenant qu'il avait de nouveau sa baguette, si un serpent croisait son chemin il n'aurait qu'à lui envoyer à la gueule puisqu'elle voulait gérer les serpents. Il hésita un instant, mais fini par consentir d'un hochement de tête. Son propre plan lui allait. Bien entendu il n'en fit pas part à la jeune femme qui n'aurait probablement pas aimé la formulation de son idée. Il la regarda enfiler l'hideux kit en caoutchouc et ne pu s'empêcher de sourire. Il avait beau être trop grand, elle réussissait à avoir un certain charme. Il se tourna pour retourner dans l'eau et commença à avancer suivi de près pas la Serpentard.

« Je tiens à ce que tu saches que, présentement, je n’ai jamais détesté autant une personne.. . »

« Et moi je n'ai jamais vu quelqu'un aussi bien porter ce genre d'accoutrement... il faut une première fois à tout. »

Ayden se concentra à nouveau sur le chemin qu'il avait à parcourir. Pas question de perdre pied et de se retrouver la tête sous l'eau. Pas à pas, il tranversa la moitié du chemin pour se rendre à destination déplaçant toute sorte de chose non identifié au fil de son passage. Il dû se mordre l'intérieur de la joue pour éviter de se poser trop de question sur les objets, animaux, choses... qu'il poussait avec son pied en avançant. Il y avait toute sorte de sons étranges. Parmi eux, il pu identifier des croassements de crapauds, des chants d'oiseaux et des criquets qui faisaient aller leurs pattes l'une contre l'autre, puis un cris vint briser le concert sauvage. Le cris d'une femme. Ayden senti une main caresser son dos, puis chercha du regard la source du bruit. Lorsqu'il fit demi-tour pour demander à sa collègue si elle avait entendu, il fut étonner de constater qu'elle n'était plus là. Pourtant son patronus était là. Sur le dessus de l'eau, comme si il pouvait y marcher et visiblement de plus en plus affolé. Ayden vit des bulles remonter à la surface et compris.

Instinctivement, il se jeta un sort de tête en bulle et à l'aide de sa baguette au bout lumineux, il s'enfonça dans l'eau. Dès qu'il apperçu la jeune femme, il l'attrapa avec une main puis fourra sa baguette dans la poche de son pantalon pour attraper la jeune femme à deux mains. Pas question de la laisser tomber. Il tira de toute ses forces pour la sortir de la vase dans laquelle elle s'était enlisé. Il eut tôt fait de la ramener à la surface. Lorsque sa tête en bulle explosa, il prit une grande bouffé d'air irrespirable de marais puis pris la jeune femme dans ses bras afin qu'il n'y ai plus que le bout de ses bottes trop grande qui touchent à l'eau. Son regard se posa sur elle et son visage pris un air désolé. Il s'en voulait. Il savait pourtant qu'elle avait peur de l'eau et lui en égoïste avait insisté. Elle semblait toute petite comme ça, dans ses bras. Comme une petite poupée de porcelaine, à la fois fragile et vulnérable. Il se tenait là, debout, au milieu de la marre à admirer Delliha qui reprenait son souffle.


Delliha McLeod
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Message Re: Il suffit d'attendre un petit peu ~ Delliha et Ayden
par Delliha McLeod, Sam 26 Aoû - 10:19 (#)
« Et moi je n’ai jamais vu quelqu’un aussi bien porter ce genre d’accoutrement… il faut bien une première fois à tout. » Delliha lève les yeux au ciel. Elle aurait préféré ne jamais enfiler cette tenue et surtout que tu n’en sois pas témoin. « Je vais tâcher de me remémorer vivement tout ce qui permet d’identifier un corps… » Elle haussait un sourcil en posant son regard sur toi. « … et ne rien omettre lorsque je m’occuperai de toi. » Pour elle, tu ne faisais que te moquer. Et si c’était un réel compliment – ce qui ne l’effleurait pas à une seule seconde – elle ne savait pas comment les recevoir dans beaucoup de situation.

(…)

Elle n’allait pas mourir ainsi.

Delliha savait qu’elle ne mourrait pas ainsi.

Elle crèverait dans d’atroce souffrance, mais pas ainsi. C’était impossible. Elle ne se traînait pas son boulet personnel qu’était sa maladie pour y échapper si facilement. Elle ne savait pas quand, mais cela débuterait n’importe où. Il y avait de fortes chances qu’elle rende son dernier souffle à l’hôpital ou chez elle.

Elle s’était toujours demandé si on viendrait lui rendre visite. Qui ferait le déplacement…

Après tout, elle s’absentait quelques fois à cause de ses états de santé. Rare étaient ceux qui venaient la soutenir et l’extirper de son quotidien si morne, aseptisé et douloureux. Cela ne serait qu’une fois de plus, si banale, pour ses proches.

Alors, qui s’en voudrait réellement de ne pas être venu lui dire au revoir ? Qui ne serait pas simplement hypocrite à son enterrement ?

(…)

L’air lui brûle la gorge soudainement, son cœur s’agite un peu et elle tousse. Désorientée, elle passe ses doigts contre son visage et elle cligne des yeux sans trop comprendre ce qui se passe. Je ne comprends pas. Elle sent la chaleur de ton corps contre le sien. Ses yeux lui brûlent, mais ce ne sont pas à cause des larmes. Quelques longues secondes s’écoulent. Sa joue se serre contre ton torse et elle souffle tout bas : « Tu sens mauvais. » L’odeur du marais et de l’eau avait pris le dessus sur ton parfum à toi, comme le sien. Elle en était presque déçue. Elle tousse encore un peu avant de relever son regard vers toi et elle souffla tout bas : « C’est bon…. » La poupée ignore combien de temps il s’écoule. Son souffle se stabilise et les battements de son cœur aussi. Il y avait eu plus de peur que de mal, fort heureusement.

Delliha te laisse la redéposer lentement dans le marais, sa main se posant un instant sur ton épaule alors qu’elle fixait l’eau. A un aucun moment donné elle ne s’était imaginé qu’il pouvait y avoir des trous pareils. Elle avalait sa salive. Après un sortilège pour sécher et vider l’intérieur de sa combinaison, ou même ses cheveux, elle se redressa. Ce genre d’aventure n’était pas fait pour être partagé. Elle préférait se concentrer sur votre objectif que sur ce qui venait de se passer ou l’état dans lequel elle était. Mais elle releva son regard vers toi et il s’attarda sur ton visage quelques secondes. « Merci. » Pourtant, cela paraissait si faible par rapport à la réalité. Elle ignorait comment elle pourrait réellement te remercier. Son patronus avait conscience que tu n'avais pas hésité une seule seconde, malgré ta peur des serpents. Elle se mordait l'intérieur de la lèvre sans rien dire, pensive.

Avec précaution, vous finissiez par atteindre le cadavre et elle souffla : « Qu’est-ce que je t’aide à faire ? » Elle n’avait jamais aidé à déplacé un cadavre dans l’eau. Finalement elle était bien plus un poids aujourd’hui qu’une aide. Elle eût une légère moue et se mordit l'intérieur de la joue.
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Message Re: Il suffit d'attendre un petit peu ~ Delliha et Ayden
par Invité, Dim 3 Sep - 0:06 (#)
Il espérait que ça n’aggraverait pas sa situation vu la fragilité de ses poumons. Maintenant il s'en voulait d'avoir insisté, ça avait été égoïste de sa part, après tout, ce n'était qu'une peur infondé des serpents, rien de réel, une angoisse infondé. Alors qu'elle... le marécage était dangereux, dangereux pour les chutes, il aurait dû se méfier, il ne l'avait pas fait. Il se maudissait intérieurement en regardant Delli reprendre difficilement son souffle. Alors que sa joue se lova contre son torse, il profita un instant de la chaleur qui se dégageait de son souffle. Il profita de cette sensation qui l'habitait, ce sentiment de paix. Il avait l'impression que c'était l'une des choses les plus naturelles qu'il n'ait fait dans sa vie. La tenir dans ses bras, ça allait de soit. Puis alors qu'il était concentré sur le battement de son propre cœur, elle rompit le silence qui s'était installé.

« Tu sens mauvais. »

À vrai dire elle ne sentait pas très bon non plus, mais il n'avait rien remarqué, enfin, jusqu'à ce qu'elle le lui fasse remarqué. C'était vrai que son doux parfum avait disparu sous l'odeur de vase et d'eau stagnante. Ça n'avait rien à voir avec ce qui titillait ses narines habituellements lorsqu'elle était à proximité. Elle toussa un coup de plus et redressa. « C'est bon... » Il hésita un instant avant de la déposer de nouveau, ambivalent entre le désir de vouloir que ce moment étrange mais agréable et son inquiétude qu'elle ne chute à nouveau. Il jeta un coup d’œil inquiet vers l'eau opaque et la laissa glisser doucement jusqu'à ce qu'il la sente debout sur ses pieds. Il lu, l'espace d'un instant dans son regard qu'elle était aussi inquiète à l'idée de replonger. D'un coup de baguette, les deux sorciers se séchèrent et vidèrent leur combinaison qui s'était remplie d'eau. Pas moins nauséabonde, mais à tout le moins plus sec, Ayden fixa à nouveau le cadavre au loin. Il jeta à nouveau un œil à la jeune femme qui lui lança un « Merci ». Comme si elle avait besoin de le remercier. Il n'avait pas réfléchis, pas une seconde, si son épouventard prenait la forme de quelqu'un qu'il appréciait sur une table d'autopsie, c'était qu'il mettrait volontiers sa vie en jeu pour sauver quiconque lui tenait à cœur. Il avait une peur terrible des serpents, mais encore plus de perdre quelqu'un à qui il tenait et si il ne s'était jamais demander à quel point il pouvait tenir à elle, maintenant il apparaissait clair qu'il n'avait pas à le faire.

« Il faut croire que je tiens à toi... »

Et sans lui demander son avis, il attrapa fermement sa main et glissa ses doigts entre ceux de la jeune femme. S'il n'avait pas eut de gant, le contact aurait probablement été agréable, mais ce n'était pas le but. L'idée étant plutôt d'éviter qu'elle ne tombe à nouveau.

Ils avancèrent tous deux avec précaution vers le corps. Le jeune homme s'arrêta à quelques pas du cadavre. Il ne voulait pas courir le risque que l'animal ne sorte subitement de la bouche de l'homme. Il leva la tête l'air dégoutté et invita Delli à passer devant.

« Devant c'est plat, j'ai déjà poussé les plantes avec mon pied. Il faudrait seulement retirer le serpent de la bouche de l'homme que je puisse retirer les plantes qui doivent être enliser à sa cheville en étant sûr que la bestiole ne me tombe pas sur le dos... on pourra retourner au bord après. »

Ils auraient bien pu attendre que la bestiole parte d'elle-même, mais combien de jours allaient-ils se passer avant qu'elle ne se décide? Considérant les capacités de survies sans nourriture de ses reptiles, ils pouvaient bien attendre pendant des semaines et plus vites ils sortiraient de se marais puant, mieux Ayden se sentirait.
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Message Re: Il suffit d'attendre un petit peu ~ Delliha et Ayden
par Delliha McLeod, Dim 3 Sep - 22:28 (#)
« Il faut croire que je tiens à toi… » Ses yeux clairs vrillèrent sur ton visage. Son visage est lisse : parfait visage de poupée de porcelaine. Pourtant, il y a ce très léger froncement de sourcil qui saccage le calme de son faciès, de ses yeux légèrement rougies. Elle est troublée par tes mots mais elle ne dit rien. Toi, tu tenais à elle ? Vous n’étiez pourtant que des collègues, loin de ce que l’on peut considérer des amis. Vous n’aviez que ce métier comme point commun. L’étudiante ne dit rien, préférant ignorer tes paroles et passer à autre chose… Elle ne voulait pas laisser son esprit se faire dévorer par ses démons d’autan, par vos différences ou une quelconque considération pour tes paroles.  Ce ne sont que de belles paroles… d’impur. Pourtant, quelque chose dans son esprit lui soufflait que ce n’était pas vrai. Ton comportement ne lui inspirait pas une telle bassesse d’âme. Dans son esprit, tu étais quelqu’un d’entier, qui possédait un honneur et qui était probablement loyal. Tout ce qu’elle se devait être auprès de sa famille et de leur idéologie, et pourtant… Elle n’en menait pas large.
Son regard s’éloigne et elle est prête à avancer jusqu’à ce qu’elle sente ta main se saisir de la sienne. L’enfant est surprise, mais une fois de plus, elle n’en fait aucun commentaire. Elle préfère rester muette sous cette avanlanche de gêne et d’honte. Il n’y a aucun témoin de ces scènes étranges et c’est bien la seule chose qui la rassure sur l’instant. Il n’y aura que ses souvenirs pour la trahir, ses émotions peut-être.

Vous n’étiez qu’à quelques courtes enjambées du cadavre. Les odeurs étaient toujours aussi pestilancielles – ce qui en soit, était une bonne nouvelle pour les potentiels gaz environnants. Elle détaillait la main qui trempait avant de retirer sa main de la tienne. Elle hocha simplement la tête. Alors qu’elle te laissait hisser le cadavre un peu plus en hauteur pour sortir sa tête de l’eau, l’étudiante approchait. Le serpent s’était de nouveau glisser à sa place, à la recherche de nourriture qui devait être abondante.
La poupée se pencha doucement pour glisser ses doigts contre la peau lisse du reptile et tira doucement sur cette masse de muscle pour l’extirper des tissus du cadavre. Ses doigts glissent un peu, mais elle fait attention. Elle scrute la cavité bucale, pour ne pas approcher ses doigts de la tête du reptile, là où il y avait plus de risque qu’elle se fasse mordre. Et lorsque sa tête plate s’extirpe, elle garde ses mains à plat sous son corps noueux, éloignées entre elle et des extrémités du reptile. Delliha s’éloigne avec pour te laisser faire ton travail, mais il finit par glisser entre ses doigts. Ce n’est qu’ensuite qu’elle lance un sortilège pour suivre ses mouvements au cas où pour toi. Pour le reste, elle t’aide à hauteur de ses moyens avec le cadavre : pour l’extirper des marais, pour la première observation et pour l’autopsie une fois à la morgue.


(…)

La poupée relève son regard sur toi alors qu’elle dépose sa blouse dans le bac prévu pour le nettoyage. Elle te détaille quelques secondes. Elle semble réfléchir. Elle pose le pour et le contre, un instant. Puis elle finit par hocher la tête. « On se rejoint où ? » Un léger sourire se glisse sur ses lèvres pâles. Et si quelqu’un te voit avec lui ? Elle s’en fiche. C’est un collègue. Elle sait que les temps ne s’y pretent pas, que sa famille verrait cela d’un mauvais œil, mais il n’est pas un sang-de-bourbe. Le monde a besoin de ces sangs souillés. Et puis qui seraient inférieurs aux sang-purs, si il n’y avait plus personne ? C’était un collègue.  Tu es douée pour te trouver des excuses. Elle se crispe un instant avant d’hocher la tête. « 20h, cela te convient ? » Elle attend ta réponse avant de quitter la morgue sans un regard de plus.

Sujet terminé.


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