Cher Cecil,

Je ne sais par où commencer. Je ne m'attendais pas du tout à recevoir une lettre de ta part après tout ce temps...
Je tiens tout d'abord à te dire que je n'ai jamais reçue les lettres dont tu me parles et je suis désolée si tu as à .cru que je ne voulais plus te parler. Tu dois suffisamment me connaître, tout du moins, je l'espère, pour savoir que si j'avais un reproche à te faire, je te l'aurais fais en face et je ne me serais pas détournée de tout comme cela.
Sache ensuite que mon silence n'était en rien normal... Beaucoup de choses se sont passées dernièrement et... je suis crains de ne pas pouvoir tout t'expliquer par lettre parce que c'est bien trop éprouvant et long à écrire.
Mais retiens que je n'étais pas disponible et que je ne t'ai pas répondu contre ma volonté...
et notamment aussi car, comme dis plus haut, je n'avais aucune connaissance de l'existence des lettres.
Ca me touche à vrai dire, beaucoup que tu aies pensé à moi pendant mon absence.
J'espère que tu vas bien et je suis encore désolée de t'avoir donnée une mauvaise impression.
Je comprendrais que tu veuilles arrêter cette correspondance mais sache que cela me fait énormément plaisir que tu m'écrives.

Prend soin de toi,

Cher Cecil,

Ta lettre m'a mis un peu de baume au coeur, tu sais ? J'étais persuadée que tu ne me répondrais pas... Après tout ce temps et tout ce qui s'est passé j'aurais compris, tu sais.

Non, en effet, je doute que Leonis ait pipé mot de quoique ce soit me concernant. Peut-être ai-ce mieux ainsi d'ailleurs.

J’ai du mal à mettre des mots sur ce qui s’est passé dans ma vie depuis septembre 1982. C’est difficile d’en parler. J’ai même encore du mal à me souvenir de tout… Je peux simplement te dire et t’avouer que quand j’ai disparu ce jour de septembre c’est qu’on m’avait tout simplement kidnappée. Je me suis retrouvée dans un endroit que je ne connaissais pas avec des gens que je connaissais et qui étaient dans la même situation que moi. Ces quelques semaines enfermées, loin de tout le monde, ont été le plus horribles de ma vie, Cecil. Ce qu’on nous a fait à Voltaire et à moi… je ne souhaite pour rien au monde que cela t’arrive et j’espère que tu es en sécurité là où tu es.

Mais enfin, je suis en vie, c’est le principal, n’est-ce-pas ?

Mais et toi ? Comment vas-tu ? Que deviens-tu ? Je me languis de savoir ce qui advient de toi après cette année de silence.

(Voltaire vous passe le bonjour)