BELLUM PATRONUM


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you got witch-oil in your soul (fayth)
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par Invité, Sam 9 Juin - 11:45 (#)
Fayth Zhade
Washington
Nom: (washington) elle a le nom facile, celui qui s'oublie parce qu'il est celui des centaines d'autres, celui d'une famille qui n'est pas vraiment la sienne puisqu'elle ne l'a pas choisi, un amas de lettre une fois glorieux; (damballah) il est dit que les humains possédés par damballah, dieu serpent blanc sont incapables de parler, mais sifflent tel les serpents, et c'est ainsi devenu le nom de la lignée de fourchelangue de laquelle fayth descend Prénom: (fayth), celle qui devait croire mais dont la foi s'est dissoute dans son sang acide (zhade) un prénom jamaïcain comme une ultime preuve d'une origine qu'elle n'a jamais cherché à comprendre Âge et Date de Naissance: (vingt-cinq) envolées lyriques, crachements sauvages, sifflements étranges, tintements de ruelle (six novembre) une date presque oubliée, qu'elle ne fête plus depuis quatre ans Nature du sang: (sang-mêlée) sa mère a arrêté toute pratique magique bien avant sa naissance, et fayth la voleuse en a hérité, la seule de sa fratrie aux pouvoirs suffisamment puissants pour mériter une éducation Situation familiale: (sang) sa famille est celle qu'elle décide, celle pour qui elle saigne, celle qu'elle a suivit au delà des océans, même si elle a prit du retard (eau) elle l'a fait coulé sous les ponts, elle l'a laissé sans rien, un sifflement passager en guise d'en revoir Patronus: (lincoln, chat à pied noir) a sand cat with an attitude au feulement incessant, à la rage contestée par sa petite taille Miroir du Rised:(crew) elle est comblée la petite, tout simplement parce qu'elle n'a jamais vraiment rêvé, parce qu'elle n'a jamais vraiment désiré ; tout ce qu'elle veut c'était appartenir à un groupe sans fissure. mais michèle est morte, et le miroir lui renverrait l'image décrépite de son crew entier  Epouvantard: (iron maiden) elle a peur de l'enfermement, de ne voir le monde que par une fente tandis que son corps immobile se déverserait de son sang Baguette magique: (écaille de serpent cornu; pin) crée par Shikoba Wolfe et obtenue après la cérémonie de répartition, autorisée par un permis du MACUSA Occupation : (premier lieutenant des forces spéciales O.T.H.E.R., MACUSA) ils l'éloignent de sa formation d'auror, et elle ne dit rien lorsqu'ils la trainent jusqu'à cette salle sombre, et elle apprend à se taire, à laisser ses sifflements parler pour elle (auror infiltrée, Poudlard) elle est un atout offert par son gouvernement, un auror qui n'en a que le nom, et ils sourient n'était-ce pas ce que tu voulais être? Maison souhaitée : (thunderbird) le serpent ne s'est pas avancé vers elle, et elle a grondé, comme un tonnerre, un éclair éblouissant, alors l'oiseau lui a répondu Groupe souhaité : (protego) et l'ironie est totale. elle n'a jamais pu protégé qui que ce soit, parce que son individualisme est ancré dans sa gorge, mais le crew s'est enfoncé dans les cavités de son coeur, alors elle essaye, encore une fois. Crédits images : constantine
 
Caractère
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ı. Elle a la réplique facile, la moquerie coulant de ses lèvres tel un secret qu'elle ne peut partager. Elle aime rire, à gorge déployée, au son presque cristallin pour une femme à la voix si grave. Si elle est réservée, c’est presque traumatique, parce que la langue qui l’entoure n’est pas la sienne, et qu’elle ne se sent en sécurité qu’entre les bras de son crew. Fayth n’est pas quelqu’un de froid, mais pas non plus quelqu’un dont la chaleur est communicative, et cela en résulte à créer un caractère taciturne, étrange, toujours sur un fil de balançoire.
ıı. Elle n'aime pas qu'on la touche. Alors elle investigue tous les premiers contacts, décidant que lorsqu'elle veut toucher, alors elle touche. Elle est née telle une gamine affamée par un contact physique qu'elle ne supportera jamais dans sa vie. Elle a faim de tout, vorace gamine qui découvre tout sans jamais montrer sa surprise. Les mouvements sur sa peau sont fais de papiers de verre. La luminosité de certains endroits blessent ses yeux, et elle vit le plus souvent en apnée pour éviter de respirer les odeurs qui la bouleversent. Elle a le corps en bataille, parce qu'elle j'arrive jamais à se concentrer et que l'absence de mouvement la dérange.
ııı. Elle ment si souvent qu’elle ne connaît la vérité que dans sa langue maternelle. Mais ces mensonges ne concernent qu’une partie de sa vie, son travail caché aux yeux de tous par une couverture aussi naturelle que celle qu’elle orne sa peau depuis des années. Pourtant, elle est franche, Fayth. Peut-être trop. Elle n’a pas appris la politesse, et son éducation est rudimentaire, alors elle dit ce qu’elle veut dire, presque incapable de comprendre pourquoi elle est la seule ainsi. Il ne faut pas prendre cela pour de la simplicité; après tout n’est-ce pas une forme de génie, de savoir toujours couper jusqu’au coeur?
ıv. Elle a un serpent collé à son poignet que certains prennent pour un tatouage, et lorsque son doigt trace les écailles elle se souvient des murmures de sa mère. La vérité est qu'elle n'a jamais oublié cette structure familiale dans laquelle elle a grandit, quand ses sifflements étaient compris. Elle en rêve, parce qu'elle est cette sauvageonne pris en cage par une langue qu'elle ne comprendra jamais complètement.  
v. Elle a de multitudes de talents, Fayth qu'elle ne montrera jamais. Elle est ce genre de gamine dont l'intelligence déliée est celle des rues, qui apprennent dix talents pour une connaissance précise. Elle est cette enfant trop indépendante, celle qui vole pour survivre, et qui est plus dure à tuer qu’un cafard, qui restera en vie aussi longtemps qu’il faudra pour être sure d’être la dernière à se venger, à avoir le dernier mot.
vı. La comparaison a un chat s’inscrit si profondément dans son caractère qu’elle ne s’en rend même pas compte. Pourtant, elle a leurs mauvais côtés tout comme leurs bons, aussi rares soient-ils. Comme un chat, elle attaque dès qu’elle est menacée, et elle est féroce, l’enfant, aux yeux acérés comme ses griffes, aux membres fins mais puissants. Pourtant, elle ne saisit pas tant que cela ce qui est une menace physique; elle se protège en attaquant avant qu’elle soit attaquée. Elle est d’une cruauté presque condamnable lorsque sa famille est attaquée, et le chat se transforme alors en jaguar, à la mâchoire assez puissante pour enfoncer un crâne.
vıı. Fayth est ce genre de femme qui fait les choses à son rythme, car elle ne sera jamais poussée, forcée par les autres, car l’influence des uns passent au dessus de sa tête. Elle ne parle pas de choses non nécessaires, et préfère utiliser son corps pour s’exprimer, car les gestes passent la barrière de la langue.
vııı. Il est difficile de lui faire confiance, parce qu’elle est elle tout simplement. Elle est capricieuse, et trop facilement ennuyée, incroyablement égoïste dans la plupart de ses réflexions. Elle va et vient comme elle l’entend, sans jamais être retenue. Elle est trop spontanée, elle est trop féroce et attachée à sa liberté. Elle a ce sentiment de supériorité instinctif, ancré dans son regard, cet entêtement qui la rend possessive. Elle met au dessus de tout son indépendance, et son auto-préservation est un de ses soucis inhérents, qu’elle ne pourra jamais oublier, malgré sa loyauté incommensurable à sa famille, dans une dualité qui lui arrache le crâne dès qu’elle essaye de trouver un compromis.
ıx. Elle connait les villes et leurs ruelles sombres, parce qu’elle a très tôt appris à déstructurer cette amas pour en retirer le glamour et enfoncer ses mains dans l’enduit. Trop débrouillarde trop tôt, elle a appris comment survivre seule dans une société qui n’aide pas, qui ne donne pas de raccourcis.
 
Votre personnage a-t-il été touché malgré lui par les éléments récents du monde sorcier ? elle ne brûlera jamais dans les feux anglais, et son nom est marqué par un tampon de l'administration américaine; son monde à elle est autre part, de l'autre côté de l'océan, et pourtant elle subit ce qui se passe parce qu'elle a choisit l'exil à son tour. elle n'a posé le pied sur le sol anglais que depuis quelques mois, depuis l'année quatre-vingt-trois, alors elle observe, se faufilant entre les corps des étudiants, perdue dans la masse.

  S'est-il impliqué d'une certaine manière (volontaire ou involontaire) ? Comment ?  elle est impliquée parce que son gouvernement lui a demandé. ses opinions politiques personnelles n'importent pas, et elle n'en a que très peu finalement. elle ne sera jamais celle qui s'expose au grand jour puisque le secret est inscrit dans ses veines, et parce qu'elle porte un uniforme sous l'armure de nonchalance qu'elle expose. elle est lieutenant, la gamine, alors elle obéit aux ordres, murmure les règles de son unité, et coud ses lèvres d'un fil immaculé, comme la perception que les autres ont sur elle, le blanc du fil cachant le rouge perlant de ses dents.

  Quels sont les idéaux politiques de votre personnage ? Se rallie-t-il à une cause ?  elle est supérieure aux moldus, elle le sait, parce que son être tout entier vibre au rythme d'une magie qui vie dans ses articulations. elle ne sait pas faire autrement qu'être une créature magique, une au langage plus vieux que le monde, qui trouve son origine dans le sifflements des créatures issues des profondeurs de la terre. elle ne sera une de ceux qui veulent voir les deux mondes cohabités, car elle a vu la noirceur dans les deux, et ne désire aucunement voir son monde trembler et se briser.

  Votre personnage est-il engagé politiquement ?  Que pense-t-il de la situation actuelle ? elle rit lorsqu'abel lui parle de son engagement politique, parce qu'elle a grandit dans le bronx des années soixante, parce qu'elle sait ce que c'est d'être pauvre. il ne lui apprend rien, et pourtant il n'arrive pas à lui ouvrir les yeux sur la réalité. elle est une sorcière, son seul engagement est dans la survie de sa famille, et elle ne sera jamais aux premiers rangs d'une revendication qu'elle exècre.

  Lors de l'apparition de son patronus corporel en décembre 1978, quelle a été la réaction de votre personnage ?  Elle feule en seule réaction, et elle observe le chat, cette boule de poil qui la suit partout. Elle ne sait pas comment réagir à cette apparition, alors elle fait ce qu'elle fait de mieux, elle disparaît, elle se fond avec la brume, et le chat en fait de même. Ils se poursuivent dans les rues, ils rugissent ensemble, et la gamine frêle commence à accepter le chat trop svelte, trop petit.

  Quelle a été sa relation avec celui-ci au départ ? Comment a-t-elle évoluée ? Ce n'est pas la forme qu'elle voulait. Elle attend depuis des années les excuses des serpents cornus et lorsqu'elle voit les autres patronus prendre une deuxième forme, elle s'enerve, parce que comme celui de Pablo, son chat ne bouge pas. Il ne devient pas un serpent, un de ces êtres qui se bousculent sur le corps de Fayth. Il n'est qu'un félin, celui dont la forme étire les lèvres de Dimitri, parce que Fayth n'arrive pas à cacher son caractère, son indépendance et ses feulement incessants. Lincoln est aussi sauvage et dangeureux que Fayth, alors leur entente se fait dans le silence, dans leur regards. Ils sont tous les deux indépendants, jusqu'à réfuter l'existence de l'autre, et s'ils s'amusent à tirer sur leur lien, ils sont tous les deux attachés à une seule constante de leur vie, le crew.

  Votre personnage a-t-il été touché par la Peste en 1980 puis en 1983 ? Comment l'a-t-il vécu ? Lincoln a été touché mais inchangé, et la maladie a glissé sur le corps de Fayth, car elle n'a pas montré signe d'un seul constat désagréable avant de voir son patronus disparaître d'un coup. Puis, il est revenu et elle l'a accepté dans ses bras comme si de rien n'était, comme si elle n'était pas surprise. Touché une deuxième fois, Lincoln n'a pas bougé, restant dans sa forme de chat à pattes noirs, permettant à la gamine de regarder par ses yeux.

Questions
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Pseudo et âge: istari (louise), vingt quatre piges Où as-tu trouvé le forum ? mdr  Personnage: pv de the pie to my dean :loulsa: Avatar akira reid hashtag crew d'hipster As-tu un autre compte sur BP ? i'll be lying if i say no Présence: emoji lol avec la tête de sangoku Une remarque ? cute cute


Dernière édition par Fayth Washington le Sam 23 Juin - 17:33, édité 2 fois
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Sam 9 Juin - 11:45 (#)
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first life (1958-1966)

Elle bat les rues du Bronx, elle n’est qu’une gamine de plus.
Elle entend la voix de son père, mais cette dernière se perd dans sa mémoire, et est superposée par les sifflements de sa mère, de ses frères, de sa soeur. Elle se perd dans ce langage qu’elle comprend, qu’elle reproduit à l’identique. Mais eux, ils ont une chance qu’elle n’a pas, alors elle ferme les yeux et imagine un monde différent.
Son corps se courbe entre les passants, et elle marche, depuis peut-être trop longtemps, mais elle n’a jamais eu la notion du temps. Alors elle continue, et elle attend qu’on la trouve, qu’elle se trouve, elle attend. Elle a le feulement sauvage des chats des ruelles, alors personne ne l’approche, et elle continue sur sa lancée. Ses yeux sont féroces, ses crocs aiguisés, elle est trop jeune pour cette lueur dans les yeux. Sa gorge se serre, ses doigts se délient et s’enfoncent dans les poches de ces personnes qui puent l’argent, ceux qui ne sont pas du Bronx. Elle referme sa main sur sa prise, et elle est vive comme un serpent, peut-être parce qu’elle leur parle, peut-être parce qu’ils sont les seuls à la comprendre. Elle se cache derrière une caisse quand l’homme se retourne, et elle disparaît.
Elle est trop petite pour qu’il fasse attention à elle, avec ses grands yeux noirs, et ses tresses trop lourdes pour son corps trop frêle. Elle martèle d’autres ruelles, et ferme les yeux. Il n’y a que sa mémoire qui la guide, et elle connait trop bien sa ville pour se perdre. Sa mère est comme une mère tortue, elle a laissé ses oeufs et attend que les enfants se débrouillent. Ils sont trop nombreux, et Fayth, elle est perdue dans la masse. Elle n’est pas différente du reste, une énième enfant dont les sifflements sont présents, mais les siens sont incessants, et ils refusent de se modifier en une autre langue, et pourtant, elle essaye, Fayth, pourtant elle attend, sa mère. Elle observe celle qui n’est pas son ainée, mais qui n’est pas sa plus jeune, qui est un juste milieu, une pensée de plus, une pensée de trop. Elle l’observe sortir sa langue et essayer de prononcer ces mots anglais, et elle n’arrive même pas à lever la voix lorsque la gamine abandonne, la gorge prise au piège par une langue qu’elle ne pourra jamais oublier. La mère se souvient de son village, avant qu’elle ne prenne la décision de venir sur les terres américaines, et elle revoit ces arbres qui abritaient une famille qu’elle n’a jamais pu oublié, mais qu’elle a mit de côté. Fayth aurait été heureuse dans son village, près de Morant Bay. Elle aurait pu continuer à siffler tendrement, au lieu de se mordre la langue jusqu’au sang lorsqu’elle se rend compte qu’elle n’y arrive pas, elle seule gamine pour qui les miroirs se fissurent, les papiers volent et les fleurs s’épanouissent. La magie l’habite, Fayth, bien plus que chez les autres enfants. Mais elle n’est qu’une autre gamine, alors la mère détourne les yeux et se concentre chez le plus jeune. Parce que Fayth n’a jamais rien attendu de personne, parce qu’elle a toujours tout fait toute seule, alors on l’oubli, Fayth. Comme elle n’a besoin de personne, personne ne pense à elle. Le constat tombe, et Fayth disparaît.
L’école appelle une fois pour alerter d’un problème, mais le père ne tend pas l’oreille. Il a déjà trop d’enfants qui sifflent, alors une de plus n’est rien, et il lui donne les livres de son ainé lorsqu’il apprend qu’elle ne parle pas anglais. Lorsqu’elle siffle encore, que son fils ainé lui dit qu’elle n’arrive pas à lire, il s’inquiète, mais il est épuisé, alors il rassemble les enfants et leur lit une histoire. Lorsqu’il la voit rentrée, les coudes égratignés, il s’inquiète, mais il doit s’occuper de son autre fille, qui tire les cheveux de son jumeau, et Fayth n’est déjà plus là. Elle n’a rien dit, alors elle va bien. Le constat tombe, et Fayth disparaît.
L’école n’appelle plus, et Fayth oublit le chemin de l’énorme bâtisse plein d’enfants pour les ruelles sombres du Bronx. Son esprit se met à parcourir tous les plans qu’elle apprend à lire, et dans son esprit sa représentation spatiale est immense, si précise qu’elle en oublie presque sa voix. Puis, la ruelle de trop, celle malfamée, et Fayth n’est qu’une gamine, invisible, trop adroite pour se faire prendre, mais ils la voient, et elle ne peut pas ne pas accepter, c’est qu’une gamine après tout. Elle hoche la tête, elle commence à voler, et son plan s’étend à Manhattan. Ses doigts se referment sur les portes monnaies, elle ne dit toujours rien. C’est l’enfant qu’ils commencent à apprécier, parce qu’elle est efficace et qu’ils la pensent muette. Puis, elle entre dans un parc, et elle joue avec un de ses amis qui la comprend, lui. Il est petit, et brun, et il glisse le long de ses doigts, et lorsqu’il veut se mettre entre ses tresses, ils arrivent, et ils sont violents sans raison. Elle ne voit que son ami se faire torturer, elle ne comprend pas, elle hurle, elle siffle, elle ne fait pas la différence. Ils hurlent, parce que les sons qu’elle émet ne sont pas humains, et parce qu’il y a cette aura autour d’elle qu’elle ne peut pas imaginer contrôler. Ils partent en courant, ces êtres qui ne parlent pas sa langue, qui ne l’acceptent pas. Elle se replie sur le sol, et son ami se mêle à ses tresses. Ils ne valent rien, ils ne sont rien. Le constat tombe, et Fayth disparaît.

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second life (1966-1969)

Elle ne dira jamais comment elle l’a trouvé, cette ruelle.
Elle murmure serpent, elle siffle un prénom, elle susurre hasard. Elle grogne des réponses à n’en plus finir, parce que même dans sa langue maternelle destin sonne faux. Elle connait le mot anglais, elle sait comment l’écrire, même si les lettres volent sous ses yeux, s’écrasent pour devenir des lignes qui deviennent des sifflements dans son esprit.
Le destin est une réponse trop facile, une perte de temps.
La vérité est qu’elle disparaît et qu’elle apparaît, qu’elle est une gamine des ruelles, mais que la magie dans son sang la rend différente.
Alors quand elle passe le sort de protection, elle ne s’en rend même pas compte, parce qu’elle est trop jeune pour sentir cette magie passer sur son corps. C’est une enfant qui ne sait même pas qu’elle est magique, qu’elle a un don.
Sa mère lui parle une langue étrangère, comme cette fille venant du Mexique, dont la mère crie dans une langue presque aussi sifflante que la sienne. Elle n’est pas si spéciale que cela, Fayth. Sa mère ne souffle aucun mot sur son village jamaïcain dans lequel les Damballah règnent en maître, lorsqu’ils glissent sur le sol comme les animaux qui tracent leurs veines. Elle ne sait rien de cet héritage qui la façonne cependant depuis des années. Cette particularité qui lui coupe toute connexion sociale n’est rien d’autre qu’une langue étrangère, une qu’elle refuse d’effacer de son muscle pour accepter les sons improbables de la langue anglaise. Elle ne l’aime pas particulièrement en plus, cette langue anglaise. Fayth se plait dans le mouvement inhérent au fourchelangue - et elle ne sait même pas que cela a un nom, ce ne sont que des sifflements, des bruits inhumains. C’est une langue vivante, qui évolue, dont la construction est impossible à expliquer. Pourtant elle essaye, parce que un de ses frères ne parle pas cette langue, et elle explose presque en pleure, parce qu’elle n’arrive pas à lui parler. Parce qu’il est son sang, son visage, mais qu’elle hurle de tous ses poumons, et qu’il n’y arrive pas, parce qu’il crie lui aussi, il lui demande de faire un effort et elle s’arrache sa gorge à siffler pour lui répondre; elle crache les mots anglais telle de la glaire, et c’est son sang qu’elle goute sur sa langue.
Elle disparaît parce que c’est son premier réflexe, parce qu’elle se sent plus proche de les nuages qui cachent les astres que ces derniers.
Elle disparaît même lorsqu’elle se rend compte qu’elle est arrivée dans un quartier inconnu du Bronx, que les adultes sont habillés de manière étrange, que les sons sonnent différemment à ses oreilles. Elle tourne sur elle-même, et ses yeux sont incapables de se rendre compte du changement qui s’est opéré autour d’elle. Alors elle fuit, elle court jusqu’à la fin de cette ruelle qui a tout changé.
Puis, elle revient.
Puis elle repart.
Puis, elle est là.
Puis, elle n’est plus là.
Errante, elle apparaît pour disparaître tout de suite après, comme une sorte de fantôme que les habitants du Bronx sorcier acceptent sans ciller, parce qu’ils sont depuis toujours habitués à la différence. Fayth, elle, sait que la différence n’est pas forcément une bonne chose, et que l’assimilation est ce qu’elle devrait vouloir, laisser ses cheveux sur la place publique et passer un couteau sur sa langue pour lui arracher les consonnes étrangères. Alors elle ne sait pas quoi faire de ce quartier, si ce n’est que lui voler ses vivres, l’observer de loin puis de plus proche. C’est un animal sauvage, qui mord chaque main tendue, et qui pourtant semble à incapable de s’arrêter de venir.
Son regard croise celui d’un garçon, plus vieux qu’elle, et elle évite son regard droit, parce qu’elle ne sait pas ce que c’est, d’être noble, et ce sentiment glisse des pores du garçon, alors elle disparaît.
Lorsqu’elle revient, deux jours plus tard, elle le voit entrer dans un appartement, et lorsqu’il se retourne, elle est déjà partie. Les jours passent, et elle est là, à comprendre le fonctionnement de ce quartier qui vit autour d’elle. Elle observe cette sonnette que le garçon, puis la fille, puis la copie de cette fille aux cheveux plein de grelots, agitent. Elle essaye d’apprendre la mélodie, plisse les yeux, s’approche de la sonnette. Elle tente, une fois puis deux, et rien ne se passe. Lorsque la porte s’ouvre, elle est déjà partie.
Les jours passent, et le quartier devient le sien, puisqu’elle le connait par cœur maintenant. Elle l’a arpenté, elle a gravit les murs, elle a fait de son domaine un espace qui ne l’a jamais accueillit. Elle agite toujours la sonnette, et il ne se passe toujours rien. Elle agite de plus belle, parce qu’elle ne sait pas quoi faire d’autre, parce qu’elle a toujours eu du mal avec les mélodies qui ne sont pas les sifflements qu’elle construit aussi facilement que certains composent une symphonie classique. Elle tire, la gamine, elle tire en hurlant de ces sons éreintants, mais beaux, majestueux presque. La porte ne s’ouvre pas, et elle est trop curieuse pour s’arrêter, elle veut savoir où vont ce garçon, aux yeux d’étoile, et ces deux filles, l’une avec le regard du soleil et l’autre avec celui de la lune. Elle veut savoir, mais elle ne sait pas demander. Quand elle veut, elle prend et elle disparaît. Personne ne pense à elle, tous l’oublient. Sa mère ne se pose pas de question sur ses allées et venues, et son père l’appelle par un nom autre, celui d’une de ses sœurs, ou quand son regard est trop féroce, par le nom d’un frère, comme si elle ne pouvait pas être femme et sauvage en même temps. Elle tire sur la sonnette, l’agite, et dans ses sifflements, sa magie prend forme, se mêle aux syllabes pour devenir autre, pour tirer une puissance d’un corps faible de gamine, une magie instinctive, primitive. Elle tombe par terre, la sonnette dans les mains, et la porte s’ouvre sur le garçon lumineux, mais ses yeux sont sombres, alors elle feule, et elle disparaît.
Elle revient une semaine plus tard, se poste devant l’entrée. Elle serre contre son torse le carillon, l’agite, une mélodie différente, mais toujours aussi rudimentaire. La porte s’ouvre, et elle voit la fille du soleil, au regard harmonieux, et aux grelots dans les cheveux.
La porte reste ouverte, et Fayth entre, longe les murs, échappe à la main tendue. Elle court dans la cuisine, prend un pain, ressort de l’appartement.
La semaine d’après, Fayth rentre par la fenêtre laissée entrouverte, se roule sur le canapé. Elle agite le carillon et s’endort.
Elle ne rend pas la sonnette, ne la retournera jamais. La porte sera laissée ainsi pendant des années, incapable d’être ouverte autrement que par l’intérieur. Elle gardera l’instrument dans une poche, et parce que ses pas sont trop souples, parce que ses allées et venues sont toujours impossibles à déterminer, alors elle sort le carillon pour annoncer son retour, avec l’arrogance de croire que son arrivée est incontournable.

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third life (interlude, 1969)

Elle fait gamine émaciée, au milieu de tous les autres, et les longues tresses qu'elle porte relevées semblent trop lourde pour sa stature. Mais elle est droite, éloignée des autres nouveaux, ramassés en un troupeau offrant protection. Fayth n'en a pas besoin, de protection et elle ne désire aucunement le contact physique que semblent apprécier les élèves. Elle est heureuse lorsqu’on le la touche pas, ou alors que les gestes sont ceux d’une personne en qui elle a confiance. Les murmures des autres enfants sont un fond qu’elle n’apprécie guère, et elle veut couvrir ses oreilles, mais elle se contente de fermer ses poings. Ses lèvres restent fermées et ses yeux balaient le balcon, cherchant de son regard perçant quelques visages familiers. Il y a celui de Michèle, qui brille parmi tous, et Fayth admire son regard généreux, ses traits tirés dans un sourire qu'elle ne réserve pour personne, qu'elle offre au monde sans rien demander en retour. Fayth ne peut être comme cela ; elle a les mots avares et le contact difficile. Ses sourires sont hésitants, souvent rongés par une malice qui étire ses traits. Mais Michèle, du haut de son balcon, arrive à capter la lumière du soleil pour illuminer son environnement et à ses côtés Dimitri est le réceptacle de la chaleur des rayons. C'est le sourire de son frère d'adoption qu'elle observe le plus longtemps, car il y a une grande fierté dans le mouvement de ses lèvres. Fayth se demande pourquoi, parce qu'elle ne sait pas ce que c'est, de rendre fier les gens. Elle est la gamine qui disparaît, qui vole, qui feule. Elle n’a jamais rien fait dans sa courte vie qui peut inspirer la fierté. C’est l'incompréhension dans son esprit, et pourtant elle sourit lorsqu'il effectue de grands mouvements en direction de la statue de la panthère. Pour une raison qu'elle ignore, il l'imagine Wampus, et elle cligne des yeux, parce qu'elle sait que ce n'est la bonne maison pour elle. Quand son regard sombre glisse vers Solange, elle essaye de lui faire comprendre qu'elles seront surement proches tout au long de leur scolarité. « Fayth Washington. » Les consonances américaines passent rapidement, et pendant un moment elle ne reconnait pas son nom, parce qu’elle l’a oublié, parce qu’il n’est jamais prononcé. Elle ne connait rien de ce nom, parce que son père le porte sans rien y penser, et que sa mère lui a déjà sifflé qu’il n’est rien à côté du pseudonyme maternel. Ce dernier, elle peut l’écrire dans sa langue maternelle, et c’est peut-être pour cela qu’elle le porte contre son coeur. Il ne reste plus qu’elle, et ils l’observent tous, gamine farouche et assurée. Elle se positionne au centre comme l'indique son professeur et son regard se pose sur la statue du serpent cornu pour ne plus la quitter.
Elle sera dans cette maison, car elle est fourchelangue, car sa famille est un nid de serpent, car ils s'entourent autour de son bras, coulent le long de sa colonne vertébrale. Elle est Fayth, elle est fourchelangue, elle est une gamine qui rêve de couleuvres dans ses cheveux et dont les tresses sont enchantées pour se mouvoir telles des vipères.
Alors elle attend, et ses iris sont des armes dont elle se sert depuis son plus jeune âge.
Zhade.
La voix de sa mère, le dernier mot qu'elle lui a adressé, le prénom qui est un de ses derniers reliquat d'une culture dont elle n'est pas proche. Derrière ses paupières, elle voit le visage d’une mère qui lui a légué un magnifique cadeau sans un seul mode d’emploi. Elle lui a donné deux prénoms qu’elle ne comprend pas, parce que le premier est trop littéral et que le deuxième lui hérisse les poils. Il est beau le dernier pourtant. Il résonne comme un oracle en fourchelangue, lorsqu’il se mêle aux sons sibyllins pour devenir un tout. Le premier détonne, dans sa langue maternelle. Il n’est pas fait pour se plier aux règles toujours changeantes du fourchelangue. Mais Zhade, il glisse sur sa langue, il est le réceptacle d’une histoire que sa mère n’a jamais voulu vraiment lui expliquer, il est le produit d’une famille qu’elle n’a jamais rencontré.
Une statue se réveille, mais ce n’est pas le serpent cornu, alors Fayth ne bouge pas, elle brûle son regard sur celle qui l’intéresse, elle siffle sous ses lèvres des compliments comme des injures.
Damballah.
Ce n’est pas son nom, Zhade Damballah. C’est Fayth Washington qui est appelé, c’est ce nom qui est écrit sur sa lettre d’Ilvermony. Mais c’est un autre nom, un nom de moldu qu’elle porte parce que la vérité coule sur son éducation passagère. Elle ne connait que peu le monde magique, Fayth. Elle a été élevé par un moldu et par une sorcière qui n’a jamais pris la peine de penser au fait que ses enfants sont magiques. Une seule sur les huit a décidé de poursuivre l’éducation qui lui a été refusé par une mère qui n’a jamais cru bon pour eux de savoir d’où ils venaient. Alors Zhade Damballah, c’est le dernier cadeau de sa mère. C’est l’illusion d’une vie où la gamine est magique du début à la fin, dès sa naissance dans un village où elle n’est qu’une fourchelangue parmi d’autre, à cette énième mue qu’elle offrira à la forêt, à ce dieu dont elle porte le nom et qui lui a enlevé toute notion de langue humaine.
Mais ce n’est pas sa vie. Parce que dans celle que sa mère lui a donné en ultime au revoir, elle est choisie par le dieu serpent, et celui en face d’elle ne bouge pas. Elle siffle entre ses dents, mais rien ne se passe et elle brûle, elle a mal, elle voit ce nom - il est si doux murmuré dans sa langue, ce nom - lui échapper des mains.
Elle entend Dimitri, puis des murmures, parce qu’ils ne sont pas censé parler les autres étudiants. Elle l’entend crier, elle l’écoute lui dire de choisir la panthère, mais elle ne sait pas ce qu’elle fait. Elle observe juste le serpent, immobile, à la corne obscure. Ses yeux tirent, alors elle plonge ses canines dans sa lèvre inférieure et lorsqu’elle voit le professeur aller vers elle, elle ferme les yeux, et sa rage la dirige, choisissant la première statue qui lui tombe dessus, refusant de pleurer.
C’est le cri de désespoir de Dimitri qui lui arrache le premier regard vers le groupe qu’elle a choisi, et c’est sous le couvert de l’aile déployée de l’oiseau tonnerre qu’elle referme à tout jamais l’illusion que sa mère lui a offert.
Elle suit la foule, laissa sa baguette la choisir. Elle est docile, comme un chat à la patte brisée. Elle se saisit du bois et n’ose rien dire lorsqu’on lui dit que l’écaille en son sein provient de ce même animal qui parle sa langue mais qui ne l’a pas choisit. Elle lui murmure son prénom, celui anglais, celui de la fillette qui découvrit trop tard qu’elle était différente. Elle suit les autres, s’assoit à sa table. Elle recule lorsqu’un corps se jette à ses côtés, et lève les yeux pour voir le garçon qu’elle connait trop bien, qui lui fait peur aussi, parce qu’il est si stable, si harmonieux qu’il l’accorde comme un piano, et elle ne veut pas se laisser faire, alors elle mort toujours quand il est là. « Fayth! Je suis vraiment heureux de te retrouver chez les Birds. » Son sourire la crispe, parce qu’elle veut le griffer hors de son visage et l’encadrer, et la dualité de ses sentiments la ronge, et elle est déjà assez perturbée pour la soirée. Alors, elle se tourne vers lui, pose sa main sur sa joue, et son ton est neutre lorsqu’elle s’adresse à lui, avant de porter les yeux vers Dimitri qui semble rager sur une autre table. « Joaquim c’est ça? »

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fourth life (1969-1978)

« Et celle qui traine, c’est Fayth. » La première fois que Dimitri prononce ces mots, il parle à un jeune garçon, plus âgé que Fayth mais de peu. Elle ne prend pas la peine de lui demander son prénom, parce qu’elle n’est déjà plus là, parce que ses pas ne se sont pas arrêtés même après que Dimitri lui ait fait signe. Ce dernier hausse les épaules et pousse Pablo à l’intérieur de l’appartement.

« Tu ne la verras sûrement pas beaucoup, mais je te présente Fayth. » Cette fois-ci, elle ne bouge pas, parce que la main énorme de Dimitri est posée sur son épaule, et qu’elle est trop svelte pour avoir la force de se dégager. Il a le sourire facile d’une traque réussie, parce qu’attraper Fayth est comme attraper un oiseau, une perte de temps, parce qu’elle va s’envoler tout de suite après avoir été relâchée. Elle feule, l’animal sauvage. « Vu comment je me suis laissée faire, je comprends mieux pourquoi t’es pas Attrapeur, lourdaud. » Il se retourne vers elle, et le nouveau garçon se cache les lèvres pour masquer son sourire. Michèle éclate de rire, Solange lève un sourcil comblé. Elle œuvre depuis deux ans pour Fayth parle anglais, et est agréablement surprise de la voir parler autant, même si c’est pour insulter Dimitri. Elle échange un regard avec sa sœur et sourit ; Fayth a les yeux sombres, mais son corps sous la poigne de son ainé est relâché, comme un chaton agressif dont le cou est saisi par sa mère. « Fayth, voici Joaquim, il est dans ma maison, et a l’âge de Pablo. » Elle hausse les épaules, se demande de qui Solange parle, se retourne brusquement pour planter ses dents dans le bras de Dimitri. Elle court vers la sortie, ses pas en rythme avec les grelots qui se secouent en réponse au rire de Michèle. 



« Gamine, voici un gamin encore plus jeune que toi, Crash. » Elle n’est pas maintenue par Dimitri cette autre fois, et elle lève les yeux sur le garçon aux côtés du Wampus, un air distant sur le regard. Un sifflement passe ses lèvres, et l’enfant sursaute, parce que le son est étrange, complexe, et pourtant il ne perd pas sa contenance. Il observe la vie continuer autour d’eux ; Yassine ne cille même pas, Solange continue sa lecture, et derrière lui, Dimitri grogne, comme s’il comprend ce que la gamine dit. « Ne prend pas ce ton avec moi, Fayth. » Michèle pouffe, tandis que le sourire sur les lèvres de Fayth s’étend, moqueur. Les deux ont de l’amusement dans les yeux, et Crash sait que ce n’est pas envers lui, alors il hausse les épaules, ses yeux survolant Fayth de bas en haut pour s’attarder sur la fine ligne qui encercle plusieurs fois son poignet, ligne que l’autre thunderbird trace avec une affection non dissimulée. « Ilvermony. Thunderbird, » prononce t’elle de cette voix trop grave que Crash a déjà remarqué depuis plusieurs semaines. Il s’y attache, à cette voix, parce qu’elle est différente, parce que la jeune fille pose ses mots avec un manque d’assurance troublant pour un être dont les yeux sont aussi féroces, aussi dominateurs. Il y a une vulnérabilité dans ses mots que chaque acte dément, et il aime les jeux d’énigmes, et sous ses yeux curieux se dévoile un mystère sous des traits humains. « Pablo. » Ce dernier se retourne, un sourire illuminant ses traits, plissant ses yeux pour ne laisser que l’éclat d’un jeune homme dont chaque parole veut faire du bien autour de lui. « Tu vois que tu connais mon nom. » Michèle rit, Dimitri grogne, Fayth feule, et Crash s'installe sur le canapé, portant sa limonade à ses lèvres.


« Approche Fayth. Il faut que je te présente quelqu'un. » Elle n'ose pas dire un seul mot, et ses yeux sombres sont plissés, perçants la couverture qui bloque son regard. Elle arrive à voir un bout de peau, et lorsque le bébé s'exprime, elle arrête net tout mouvement. Ce n'est pas le premier bébé qu'elle voit pourtant. Elle a des frères et des sœurs plus jeunes, et sa mère n'a jamais accouché dans un hôpital. Elle avait trop peur que ce soit des sifflements qui passent ses lèvres, incapables de les arrêter dans sa douleur; et il y avait la crainte que des non-maj entendent les premiers sifflements de ses enfants. Elles étaient célébrées, ces premières paroles qui arrivaient si tôt pour les fourchelangues, et c'était la dernière tradition familiale qu'elle respectait. Alors Fayth a tenu dans ses bras des enfants aussi jeune que celui devant elle. Mais elle ne sait pas quoi faire maintenant. Parce que ce n'est pas un simple enfant, et si elle n'a jamais cherché à créer des liens entre les frères et soeurs oubliés, elle ne peut pas prétendre la même chose pour ce dernier. Parce que quand elle pose pour la première fois ses yeux sur l'enfant, son palpitant explose, et elle le laisse faire. Il y a de l'amour, tant d'amour pour une petite chose si fragile. Ses pas n'ont rien de nonchalants alors qu'elle s'avance vers Michèle et son fils. Elle tend un doigt vers la joue du bébé, levant des yeux craintifs vers la mère. Cette dernière hoche la tête et Fayth retient un sifflement de surprise en sentant la texture douce de la peau du bambin. « Tu es si beau. » Michèle sourit, enchantée par la réaction de la jeune fille qui ne semble jamais surprise. « Il s'appelle Ydriss. » Le sourire que Fayth lui tend coupe le souffle de la nouvelle mère, qui se demande pourquoi elle est aussi heureuse, et pendant un moment l'enfant de la brume qu'est la fourchelangue devient aussi lumineuse que Michèle. Fayth répète le nom et Michèle comprend. Il glisse sur la langue de la jamaïcaine avec une légèreté que l'anglais n'a pas, le son final devenant une oeuvre d'art dans la bouche de la jeune femme. L'espace d'un moment, elle veut demander à Fayth de prononcer le nom de son fils dans sa langue maternelle, mais se retient, car il y a une autre chose plus présente. « Tu veux le porter? » Fayth relève la tête rapidement, et elle se mord les lèvres. Elle tend instinctivement les bras, mais se retient, apeurée à l'idée de blesser le bébé, de lui faire ne serait-ce qu'un peu mal. Pourtant, après quelques secondes, elle avance de nouveau et Michèle, attendrie par cet enchainement, et la vulnérabilité dans les traits de Fayth, lève Ydriss pour le poser dans l'embrasse de la jeune femme. Elle est incapable de détourner les yeux, et elle promet de le protéger à tout jamais, elle prit tous les dieux qu'elle connait et auxquels elle ne croit pas. Elle se penche vers le bébé, murmure quelques mots dans son oreille, se forçant à utiliser la langue que sa famille lui a apprise. « Bienvenue dans notre famille, Ydriss. » 



« Tu dois être Fayth. Pablo m’a beaucoup parlé de toi. » Abel, elle le dévisage, ses mots mourant dans sa gorge. Elle ne sait jamais quoi dire, Fayth, et le jeune homme en face d'elle a la particularité de tuer chaque parole dans son esprit, et sa gorge la pique parce que ses sifflements se retrouvent également coincés. Elle trouve cela étrange, d'être aussi à l'aise avec Pablo, et d'être constamment sur ses gardes avec son frère. Pablo est sa famille, Abel ne l'est pas. Abel est la famille de Pablo, et Fayth l'est également. Pablo est magique, il est un oiseau dont les mouvements d'ailes sont liés aux éclairs, Abel est un non-Maj qui n'a rien en commun avec elle. Dimitri ne l'aime pas, et Fayth a une loyauté ancrée dans ses veines qu'elle ne pourra jamais retirer. Elle est la véritable panthère du groupe, mais elle est bien trop attachée pour ne jamais revenir, ou pour ne pas suivre les propos de Dimitri. Sa loyauté est la base d'une manipulation que son ainé peut réaliser sans que Fayth ne s'énerve, parce que la gratitude est un sentiment qu'elle ne pourrait extérioriser. Elle se demande des fois, s'ils savent ce qu'ils ont fais pour elle. S'ils savent ce qu'elle pourrait faire pour eux, parce qu'ils lui ont offert sans rien demander en retour tout ce qu'elle voulait. Alors oui, l'indépendance est sa plus belle qualité et son plus grand défaut. Elle ne pourra jamais rester à les côtés sans bouger, mais elle sera à tout jamais l'une des leurs. Et Abel, il ne comprend pas cela. Il ne peut pas parce qu'il ne la connait pas, et elle n'a pas envie de changer cela. Il lui fait peur en plus. A chaque fois qu'un nouveau arrive, Fayth a peur. Elle voit trop loin, une prophétesse que personne ne croit, que personne n'écoute. Ses poils s'hérissent et elle siffle sur leurs têtes pour se rappeler à leurs souvenirs, une crainte pathétique d'être encore oubliée. C'est pathologique cette phobie qui se bataille avec une autre phobie qui est d'être enfermée, incapable d'aller et venir comme elle le fait. Il n'y a que cette famille qui lui permet de relativiser cette crainte, et Abel a le pouvoir de briser cette quiétude. Il est celui que Pablo pourrait choisir de prioriser, et il est celui qui rentre dans l'espace privé de Fayth. Elle n'aime pas qu'on l'approche, et les autres le savent, et lui, il ne sait rien. Il n'est qu'un inconnu avec des liens trop forts qui ne la comprendra jamais, qui le sait, alors il creuse. Ses yeux sombres ne la quittent pas, et elle est énervée par le regard trop profond. Même pendant l'anniversaire de Pablo, alors que Fayth était lovée contre Dimitri pour ne pas s'approcher du Non-Maj, il l'observait. Elle veut siffler, pour lui faire peur, pour lui rappeler qu'elle est une créature magique jusque dans sa voix, mais ses yeux glissent vers Crash et elle se retient. Elle a sifflé lorsqu'elle a accueilli Crash, et ne veut pas qu'il croit qu'elle fait la même chose pour Abel. Si jamais ce dernier accepte ses sifflements aussi facilement que Crash, elle se mordrait la langue jusqu'au sang, car ils ne sont pas pareils. Crash est sa famille, Abel un étranger. Crash et Fayth volent ensemble, elle lui offre des serpents pour qu'il soit sain et sauf, et elle ne dit rien lorsqu'il décide que son manque d'adrénaline doit être comblé. Elle est douée pour les secrets, Fayth. Elle a une langue dédiée uniquement à cela, puisqu'elle a laissé derrière elle les seuls personnes capables de la comprendre. Pour son groupe, ses sifflements ne sont pas qu'un langage, ils sont la preuve de sa présence, ils sont ces bruits étranges qu'elle émet et qu'ils peuvent interprétés par le ton qu'elle utilise. Elle ne veut pas en offrir à Abel, mais ne veut pas non plus lui parler anglais, cette langue qu'elle a apprise au sein de ce groupe qu'elle veut tant protéger, et qu'elle réserve pour Ydriss. Alors elle utilise un son guttural, monosyllabique qui est tant facile pour elle de créer depuis sa gorge abimée par une pratique de l'anglais destructrice. Son corps se tord pour échapper au regard d'Abel, et elle sort de la pièce, les bras crispés par des tremblements de panique.


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fifth life (interlude, 1979)

Il s’esclaffe et elle le fusille des yeux, et le son ne s’étouffe pas dans sa gorge comme elle aurait aimé. Elle écarte les lèvres, passe sa langue sur ses dents, et avec un sourire elle se détourne, filandreuse gamine qu’il observe partir, la malice coulant de sa peau dorée. Elle n’en fait qu’à sa tête, il le sait, et il soupire. Il a la patience que Javier n’a pas, alors il est présent à ses côtés pour conforter le mensonge dans lequel elle vit depuis des mois.
Elle ne semble pas le vivre mal, ce paradis de mensonge.
Elle semble presque faîte pour cela, comme si le fait d’avoir son propre langage lui permet tous les artifices dans celle qu’elle utilise pour les autres.
« Tu viens, Ryu-chan? » Elle ne s’est pas vraiment éloignée de lui, et il sait pourquoi. La foule s’amasse à leurs côtés, et ses regards semblent invisibles, mais il est trop vieux pour ne pas les capter. Elle imagine déjà des murs se refermant sur elle, la paranoïa la prend, et elle voit plus d’une dizaine façon d’être tuée. Il sourit. L’entrainement porte déjà ses fruits. Il baisse les yeux. Il ne sait pas si elle était comme cela avant d’être recrutée, si déjà elle était fictive, insaisissable, une brume fraiche dans une pièce aérée. Il aimerait prétendre qu’elle l’est devenue, parce que c’est ce qui est attendu d’elle, mais la férocité dans son regard est une preuve supplémentaire de ce qu’il ne veut pas voir. Alors il la suit, et la conversation coule, dominant dans son sens, car elle ne prend pas la peine de lui répondre. Elle ne lui dit jamais qu’il parle trop, et dans ses yeux intelligents, il peut voir qu’elle l’écoute, avide d’une connaissance qu’elle n’aura jamais la patience d’obtenir. Son regard parle pour elle, parce que sa gorge se coince, il le sait, et qu’elle ne sera jamais à l’aise à l’oral. Il ne lui en veut pas, et simule une conversation, et les sifflements qu’elle laisse échapper quelque fois sont une réponse qu’il apprécie. Il continue de lui emboiter le pas, et ses regards vers lui ne lui échappent pas. Elle veut lui dire qu’il détonne sur la foule, mais en réalité, c’est elle qui semble étrangère au reste des étudiants, alors que comme eux, elle va recevoir aujourd’hui son diplôme. Ils en riaient la veille, mais le moment est passé, et il y a le voile d’une vie mensongère inscrite sur les traits de son front. Fayth se rend compte de ce qu’elle fait, peut-être un peu trop tard, peut-être un peu trop tôt. Il ne peut rien lui dire, puisqu’il est de ceux qui réinventent leur vie, changeant de noms à défaut de tête. Les années passent et l’effleurent, passant sur ses épaules une cape transparente. Elle ne voudra pas de vieux à sa cérémonie, alors c’est mieux que tu y ailles, Ryuku, a déclaré Javier, et l’humour étirait les lèvres du mexicain alors qu’il observait l’homme qui avait trois fois son âge. C’est Javier qui a décidé, et Fayth n’a rien dit, a battu un cil en guise de réponse. « Je vais aller m’asseoir, on se voit après, » glisse t’il en un murmure, et elle hoche la tête, continuant son chemin vers la file d’aurors qui s’amassent, prêts à recevoir leur diplôme. Quant à lui, il trace un chemin jusqu’à un groupe dont plusieurs membres suivent Fayth du regard depuis plusieurs minutes, et lorsqu’il s’assoit, l’air de rien, un jeune homme se tourne vers lui, et Ruyku est transpercé par son regard, comme si un aigle se pose devant lui, une lueur dans ses iris sombres, presque similaire à celle qu’abritent les yeux de Fayth. « Comment connaissez vous Fayth? » Le reste du groupe se retourne, et un clignement plus tard, le sorcier lui répond, la voix courbée de manière élégante, les mensonges glissant de sa langue avec facilité ; il ne siffle pas, lui, mais les vérités évitent la courbure de ses lèvres, et il se mord l’intérieur des joues pour ne pas détruire ce que la jeune femme en question construit dans l’ombre depuis des mois. Il ne prend même pas le temps de réfléchir, parce qu’il savait que les questions allaient venir, et il n’a rien fait pour les en empêcher. L’instant était celui de l’adrénaline, du mensonge passager, de la phrase de trop, du mot qui comble les trous. Le moment l’amuse presque, tout comme ce qu’il est en train d’articuler. « Je suis un de ses nombreux professeurs. » Il sourit, et derrière ses dents il sent l’ironie s’insérer dans ses gencives, et il n’imagine pas le regard foudroyant de Fayth, puisqu’il lui suffit de lever les yeux pour la voir les observer, lui et le groupe qu’elle ne veut inclure dans aucune de leurs conversations. Elle sépare sa vie en deux cases, et passe de l’une à l’autre, avec une facilité presque déconcertante, comme si disparaître est ce qu’elle fait de mieux, comme si elle n’appartient à rien, finalement. « Nous sommes tous tellement fiers d’elle » murmure l’une des deux femmes présentes, aux tresses relevées en chignon serré. L’homme à ses côtés a le rictus facile, et pourtant, il ne semble pas énervé, mais au contraire blasé, comme si rien ne pouvait l’étonner désormais. « Surpris, je crois que c’est ce mot là que tu cherches. »La femme roule des yeux et émet un sourire contrit envers Ryuku qui fait mime d’accepter son geste. Il connait leurs noms, parce que les activités de Fayth sont suivies même lorsqu’elle n’est pas en mission ; parce qu’un élément comme elle a été observé avant d’être intégré dans O.T.H.E.R. Son passé coule dans les ruelles du Bronw, se mêle aux routes de ce groupe qu’elle suit encore, auquel elle ment parce qu’elle n’a pas le choix. Et il est presque surpris de voir à quel point elle semble apaisée à leurs côtés, comme un chat errant enfin nourri. Il y a une tranquillité dans ses sourires, qu’elle n’a pas lorsqu’elle est entourée de ses collègues, et il peut la comprendre, car malgré son jeune âge, ses yeux sont vieux, comme si elle a vécu la vie de tous ses ancêtres en plus de la sienne. Lorsqu’il la voit, le regard dans le vide, Ryuku a l’impression qu’elle est plus vieille que lui, qu’elle porte sur ses épaules un siècle d’existence, une centaine de sifflements ancrés sur son palais. « Pourtant, Fayth est une de nos recrues les plus prometteuses, » poursuit-il avec un sourire, cachant dans sa barbe le cynisme de la situation. Elle est prometteuse la gamine, il le sait, malgré son incapacité à écrire les rapports qu’on lui demande, et son mutisme qui n’apparaît jamais au bon moment. Elle se meut avec une agilité féline, une rapidité dans ses gestes venant d’un instinct animal, et elle s’adapte si facilement qu’elle semble faite pour vivre dans un monde en perpétuel mouvement. Elle ne sera jamais satisfaite d’un temps tranquille, parce que son propre mécanisme est le balancement, la synergie d’un monde en flammes. Un rire attire son attention, et Ryuku déplace ses yeux sombres vers un homme au sourire soulagé ; s’inquiète-il tant de Fayth, que de la savoir avec un tel avenir le rassure? Ryuku veut lui dire qu’il ne doit pas relâcher ce soupire, que la jeune femme va continuer à se mettre en danger, qu’elle va tournoyer autour de serpents vénéneux et ne jamais se faire mordre, pour tomber ensuite face à une erreur. C’est toujours comme cela, la guerre. La mort sur le front est héroïque, et elle ne sera jamais celle réservée aux êtres comme Fayth. « Qui aurait cru que la fillette qui a réussi à arracher ta sonnette serait capable d’en arriver là? »continue l’homme au rire communicatif, alors qu’il se tourne vers le premier homme qui a parlé - Dimitri résonne dans le crâne de Ryuku, comme un souvenir passager. Dimitri grogne, un son presque aussi inhumain que ceux qui passent la gorge serrée de Fayth lorsqu’elle ne prend pas la peine de répondre par des mots. « La gamine doit toujours la réparer, cette foutu sonnette! » Le rire qui prend le groupe est étranger pour Ryuku, qui ne partage pas l’hilarité ambiante, mais qui comprend qu’encore une fois, Fayth a troublé la monotonie d’un moment, créant sans le vouloir un souvenir comparable à une ellipse, une futilité passagère.
Puis, le nom de la gamine en question est annoncé, et elle marche, le dos droit, l’air neutre. L’absence d’émotion sur son visage pourrait être évocateur d’une certaine nervosité, mais Ryuku sait que la gamme d’expression de Fayth est réduite. Incapable de s’exprimer oralement, Fayth possède également un caractère distant, entre l’indifférence et la froideur, et sa sensibilité résonne dans une cage thoracique étroite, trop fermée pour s’harmoniser avec celle des autres. Le japonais observe le groupe de sa collègue, leurs airs fiers et heureux alors que la jeune femme reçoit son diplôme, mais il entend les murmures des autres apprentis aurors, ceux qui n’ont pas vus Fayth depuis des mois, tout simplement parce que cette cérémonie n’est qu’une énième couverture, un mensonge de plus. Elle n’est pas auror, la gamine, elle est un membre d’une unité régulée par le secret gouvernemental, et ses lèvres sont cousues par des fils d’accréditation et de permission. Elle a les mains couvertes d’un or fondu, qui se fond dans ses veines sous la forme de ces serpents qu’elle manie avec tant de dextérité. Et lorsqu’il lève les yeux, Ryuku ne trahit rien lorsque les yeux trop observateurs du jeune homme - Christopher Ashton siffle son esprit - se tournent vers lui, une question sur le bout des lèvres. Se doute t’il des mensonges que berce Fayth, se doute t’il des secrets qu’elle cache dans le fond de ses yeux sombres?
Fayth traverse la foule au milieu des regards étonnés, et lorsqu’elle se dirige vers eux, il hoche la tête, et se lève. Dans ses iris, il peut lire le même questionnement, l’attente d’une fin, une apocalypse qu’elle ne pourra survivre.
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Sam 9 Juin - 11:46 (#)
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sixth life (1978-1980)

Sa présence est rare et elle le sait.
Elle voir leurs regards, leurs sourires mais également leur confiance alors elle ne dit rien. Elle se glisse dans l'appartement, se colle à Pablo qui étire un bras pour le passer au dessus de ses épaules, et elle s'endort. Lincoln se roule en boucle auprès de l'autre félin et Fayth est chez elle. Elle oublie le sang sur ses paumes, les mensonges, les traques, ceux qu’elle a laissé mort, ou ceux qu’elle a sauvé. Crash lui demande où elle vit et elle hausse les épaules. Il n'y a pas de lieu précis, parce qu'elle bouge trop pour officialiser une résidence. Mais il y a cet appartement, ce carillon qu'elle fait retentir lorsqu'elle pose un pied sur le tapis ancien dans l'entrée. Elle vit partout et nul part, elle passe ses nuits dans des taudis aux quatre coins du monde, elle se réveille sur des lits militaires dans des bases qu'elle arpente jour et nuit. Ses yeux se sont habitués à l’obscurité, et ce qu’ils manquent est compensé par le chuchotement de pythons dans ses oreilles.
Elle est chanceuse l'enfant, et elle est le sait. Ils ne posent pas de questions, parce qu'ils la connaissent, et elle se couche tranquillement. Les cauchemars la réveillent parce qu'elle imagine un monde où ils savent, ils apprennent ce qu'elle fait. Elle rêve d'autres illusions, celles qui puisent leur origine dans les actions qu'elle entreprend pour son métier. Ses sifflements deviennent des armes, et ce n'est plus les serpents qui plantent leurs venins mais c'est elle, à la bouche sanglante. C'est ses mains qui encerclent les cous, et non pas les corps constructeurs de ses armes vivantes.
Second Lieutenant Washington, agent du gouvernement, ce même monstre à tête d'hydre qui se moque du Bronx, qui les laisse dans la pauvreté.
Et dans les revendications de Dimitri, il y a une puissance qu’elle ne comprend pas, qu’elle préfère ignorer, parce que c’est plus simple de disparaître que d’admettre qu’elle fait partie de ce qu’il cherche à abattre.
Souvent, elle leur dit tout. Elle siffle aux oreilles de Joaquim ce qu'elle est, ce qu'elle fait, et il ne comprend pas. Ils ne comprennent jamais mais son cœur s'allège, et elle est enfin apaisée avant que sa loyauté se bataille de nouveau, tiraillée entre le patriotisme instauré par une formation trop sévère et un amour trop profond pour qu'elle le reconnaisse parfaitement. Joaquim lui sourit, replace une de ses tresses, et lui donne le gâteau qu'il s'apprête à dévorer. Elle frotte sa joue contre la sienne, et se réconforte dans un contact humain.
Abel pose des questions.
Elle voudrait le détester, le Non-Maj, mais il y a Yassine à ses côtés et il est doux, l'époux de Michèle. Il est le premier à passer ses mains dans les cheveux lisses qu'elle arbore suite à une mission, et le premier à lui dire qu'elle est belle. Elle cligne des yeux, et sa gorge s'effondre. Elle ne sait pas ce que c'est d'être belle. Michèle et Solange sont belles. Elles rayonnent. Fayth est sombre, parce qu'elle est une créature chthonienne, et ne veut pas faire de l'ombre aux deux autres femmes. Fayth sait juste être attirante, à séduire sa proie. C’est tout ce qu’il lui faut, alors elle ne cherche pas à obtenir plus. Alors elle demande à Solange de tresser ses cheveux, et elle comprend sans un mot.
Dimitri lui dit qu'Abel la trouve belle aussi. Elle détourne les yeux parce qu'elle le sait. Il la trouve importante également, et elle ne sait pas non plus comment gérer cela. Elle voudrait lui cracher dessus, l'ordonner d'arrêter de croire cela. Elle ne veut pas être importante pour lui, et malgré la possessivité qu'elle a pour les autres, elle n'est pas sur de vouloir être importante pour eux également. Elle va être enfermée si elle est importante. Elle ne va pas être oubliée, ses pas seront surveillés et elle sera mis en cage. Ses parents ne la trouvaient pas importante, et elle n'a pas de contact avec eux depuis des années, parce qu'elle était une énième gamine, une de plus, une de trop. C'est son manque d'importance qui lui a permis de vivre avec le crew. Alors elle doit rester insignifiante, même si elle souhaite plus que tout vivre avec eux chaque nouveau levé du soleil. Et Lincoln rit, parce qu’elle est incapable de se vouloir toute petite, parce qu’elle veut que le monde tourne autour d’elle, parce qu’elle ne veut rien et désire tout. Elle claque la porte sur Abel, lui siffle au visage, l’ignore. Elle voit son regard sombre s’abaissé, et elle n’aime pas être aussi cruelle, mais ne sait pas être autrement. Elle veut qu’il se taise, mais c’est dans sa nature d’être inquisiteur. Fayth est la descendante de sorcière brûlée au buché, alors elle fuit devant Abel, parce que les yeux du cracmol sont plus ardents que les flammes d’une vie passée.
Le sourire d’Alejandro est plus facile à supporter, et son contact sur sa peau la fait frémir, et pourtant, elle ferme les yeux pour oublier qu’il n’est pas comme elle, qu’il est un autre cracmol, et l’espace d’un instant elle les déteste. Mais il la fait rire, et elle ne peut s’empêcher de répondre à ses phrases, tirant sur sa gorge pour produire des sons qu’il peut comprendre. Alejandro ne pose pas de questions, parce qu’il sait pour qui elle travaille, il sait ce qu’elle fait lorsque les autres ont les yeux fermés, et il a nettoyé tant de fois le sang sur ses bras qu’elle ne sait pas se cacher devant lui. Il sait qu’elle refuse d’approfondir ce qu’ils ont entre eux, parce que la nature de son sang lui déplait. Il sait qu’elle ne peut pas s’attacher sans se sentir mal, sans avoir l’impression que sa peau brûle. Il sait aussi qu’elle est hypocrite, parce qu’elle ne supporte pas voir son regard d’homme se poser sur d’autres corps. Elle est la première à partir, et la première à revenir. Ils se complaisent dans un jeu ambiguë, une fois souris, une fois chat, une fois serpent, une fois ce qu’il deviendra lorsque les ordres de Fayth le porteront disparus. Alejandro est celui avec qui elle verse son sang, celui dont les lèvres parcourent son cou dénudé, en un geste tacite de confiance, parce qu’elle sait mieux que quiconque que cette partie du cou est la plus fragile, parce qu’elle sait que son venin est létal, et ensembles ils s’offrent cette vulnérabilité qu’ils cachent aux autres. Pourtant, elle part, pourtant elle revient. Il est comme Javier, comme Ryuku. Il est celui qui connait cette partie d’elle que sa famille n’ose pas imaginer exister, et dans ses bras, elle trouve le repos dont elle a besoin pour sourire à Pablo, pour tenir la main d’Ydriss, pour s’asseoir contre Dimitri.


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seventh life (1980-1981)


Elle veut disparaître, et pourtant elle n'y arrive pas.
Ses pieds sont liés au sol, cloués, et elle ne peut rien faire d'autre que d'observer son sang coulé autour d'elle. Elle ne ressent même pas la douleur, fixe le rouge qui coule au même rythme que les larmes sur ses joues. Sa gorge se serre sur du vide, car elle ne peut pas parler, parce qu'elle n'a rien à dire mais tout à hurler. 
Elle veut disparaître parce que c'est ce qu'elle fait de mieux. Elle veut disparaître parce que c'est comme cela qu'elle gère la mort, parce que c'est ce qu'il se passe après ses missions, lorsque ses serpents ont planté leurs venins dans le sang de la victime, et qu'elle part, les mains propres, l'âme en deuil. C’est si facile de disparaître. Elle se courbe telle la brume, et elle s’en va, et son esprit délié enferme dans une case de sa mémoire ce qu’elle souhaite cacher. 
Mais elle ne peut effacer Michèle, tout comme elle ne veut oublier Yassine. 
C’est tout ce qu’il reste désormais d’eux, un souvenir, une vague caresse sur sa tête dont la sensation s’efface au fil des jours. Elle ne sait pas quoi faire, comment réagir. Elle aurait pu serrer Pablo dans ses bras, s’occuper d’Ydriss plus longtemps. Mais son esprit s’était figé, elle a été inutile, parce que son monde s’écroulait, et qu’elle n’avait aucun outil pour le redresser. 
Sa rage s’épaissit, parce que ce sont les non-majs qui ont tué Michèle et Yassine, parce que c’est leur faute si maintenant elle ne sait pas quoi faire, si elle se tient devant deux cercueils, le corps recouvert de noir. Elle songe à ces enterrements du sud de son pays, qui se font en musique, dans une joie fausse mais apparente. Du jazz aurait satisfait Michèle, dont chaque pas était annoncé par des grelots, et une symphonie dont seule elle avait le secret. Mais Michèle n’est plus là pour leur faire savoir ce qu’elle voulait. L’enfant de Jamaïque se tient près de Dimitri, parce qu’elle sait qu’elle veut sauter sur les non-maj présents, qu’elle veut leur redonner cette peur du serpent dont seule elle peut parfaitement insuffler. Ils murmures des prières et le dégout s’infiltre dans sa gorge, parce qu’elle entend son prénom utilisé comme une injure à ses oreilles. Il n’y a pas de croyance qui existe pour elle. Aucun dieu ne voudrait voir Michèle morte, et dans aucune religion elle ne peut être le démon qui vient briser les esprits. Fayth veut arracher cette notion de croyance, et leur cracher à la figure, à ces religieux qui ont brisé l’esprit de Pablo, qui ont vociféré des injures sur tous ceux qu’ils considèrent comme des hérétiques. Elle n’a jamais pu croire, malgré la volonté de son père, et elle s’en réjouit, parce qu’elle n’acceptera jamais de suivre un dogme. Elle enterre Michèle, Yassine, mais également le peu de foi qu’il lui reste, une flamme qu’elle éteint à jamais. 
Elle ne disparaît pas, même quand les corps sont abaissés, et lorsque le cimetière se vide, elle se penche sur les tombes, elle murmure à des serpents de jardins de veiller sur pierres, et trace des lettres qu’elle n’a pas besoin de lire pour connaître. 
Elle rentre dans le Bronx avec sa famille, reste avec eux parce qu’elle ne peut imaginer partir, parce que si son corps vibre au rythme d’une mélodie étrangère à son quartier natal, son coeur lui est pris au piège d’un deuil trop profond pour songer tourner les talons. Alors elle ne bouge pas. Elle aide comme elle peut, parce qu’elle sait masquer son visage, et que sa rage est faite de glaciers qui ne vont pas fondre avant qu’elle ne le décide. Elle reçoit une convocation de son officier, et voit une lettre trainée, et l’artifice moldu croque dans son palpitant encore chaud. Elle transplane jusqu’à Alejandro, lui tend sa lettre non ouverte, et lui apprend qu’entre eux, c’est terminé. Elle ne peut le regarder, parce qu’il est un de ces êtres qui possèdent une connaissance des armes qui ont tué Michèle et Yassine, parce qu’il n’est pas si différent de ceux qu’elle déteste. Parce que tous les murmures entre eux deux ne peuvent changer le fait qu’elle souffre plus que tout, qu’elle souhaite arracher de ses propres dents son coeur qui se brise à chaque battement. Elle lui offre un dernier sourire, et elle part.
C’est presque facile de continuer à travailler avec lui, malgré tout. Ils savent tous les deux obéir aux ordres, et ils sont doués pour faire semblant, et si elle y arrive mieux que lui, elle ne veut pas y penser. La rage aide, même si elle s’apaise au fil des mois. 
Puis, Alejandro disparaît. La rage n’apparaît pas, parce que Fayth n’a jamais été fervente de la haine de soi, et que c’est de sa faute si ses yeux ne se perdent plus dans ceux de l’homme dont les mots résonnent encore à ses oreilles. Ce sont ses ordres, ses serpents, ses analyses qui ont mené Alejandro à sa perte, et elle accuse le coup sans broncher. A l’intérieur, c’est une autre fissure de plus, mais le corps de son ancien amant n’est pas retrouvé, et sans ce dernier, elle n’a aucun moyen de faire son deuil, alors elle préfère arracher ses souvenirs et les mettre dans une caisse. Il disparaît, et l’espace d’un moment, ils sont plus proches qu’ils ne l’ont jamais été.
This is the slings and arrows of this job, Washington.
The mission was a success, and that’s all that matters.
Alejandro devient un aléa, une note sur une fiche d’une mission réussie. Les enjeux de cette mission sont énormes, les pertes réduites à un seul non-maj, alors elle monte en grade, et les insignes pendent sur une poitrine qui se creuse. Elle oublie le soleil d’Amérique du sud et ses rayons meurtriers lorsque Solange vient la voir.
« We have tickets for London. » Fayth détourne les yeux, parce qu’elle sait ce que Solange lui demande, et qu’elle ne peut pas répondre. Elle est premier lieutenant Washington, et elle est liée à un gouvernement, pour lequel elle a déjà trop donné pour partir. Mais ils n’en savent rien, eux, alors ils se demanderont pendant des années pourquoi elle est restée, pourquoi elle ne les rejoint pas. « I can’t. There are things I need to do. » Solange comprend, parce qu’elle a toujours accepté Fayth sans ciller, et elle lui sourit, lui demande de donner de ses nouvelles régulièrement, même si elles savent toutes les deux que cela ne sera jamais le cas.

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eight life (1981-1983)


Il passe le pas de la porte, et sa démarche se transforme.
C'est une chose magnifique, cette transformation, ce corps chimère. Il laisse tomber une peau pour une autre, et il n'est guère différent de ces animaux qui changent d'enveloppe corporelle quand vient leurs temps. Comme ces serpents dont la mue est synonyme de renouveau, d'immortalité.
Peut-être est-ce pour cela qu'il se sent si proche de Fayth.
Peut-être est-ce tout simplement parce qu'il n'a pas le droit de prononcer son prénom à voix haute, et que s'il peut se délaisser des traces des missions, elle les porte sur le corps comme des insignes d'honneur. Quand ils rentrent chez eux, il peut se permettre de se croire un nouvel homme, alors que les yeux de la jeune restent aussi sombres, une lamentation de ce qu'elle a entendu et murmuré dans les coins obscurs, aux oreilles d'animaux chtoniens.
La transition est douce, et il sait comment continuer de marcher même si ses jambes se transforment, gagnent en centimètre, pour redevenir celles avec lesquelles il a appris à courir. Ses yeux parcourent l'appartement, deux petites pièces étouffantes qu'il partage avec elle, et enfin, il pose son regard sur le sol, sur les papiers qu'elle a positionné avec une logique qu'il ne prend pas la peine de comprendre, couvert d'une écriture illisible pour d'autres yeux que les siens. Elle est au centre des rayons qu'elle fabrique, un parchemin à la fois, et elle l'observe, sans ciller. Elle répond à son sourire, et il va se positionner sur le canapé délaissé, repliant les jambes contre son torse. « Carlos. » Il relève la tête vers elle, les consonances ibériques de son prénom transformées à jamais dans la voix grave de la jeune femme. Ce timbre le marque depuis leur rencontre, et il s'est longtemps demandé si sa gorge lui avait été arraché, si c'était la raison pour laquelle elle parlait si peu, pour laquelle elle pouvait passer des journées sans rien dire. Si c'était pour cela qu'un accent étrange résonnait encore dans la façon qu'elle avait de prononcer ses lettres. Puis il l'avait entendu siffler, avait capté que les sons qu'elle prononçait n'avaient rien d'humain, et il a enfin compris, Javier.
Fayth n'était pas faite pour les langues qu'il connaissait et dans son sang coulait l'instinct de l'animal, un langage oublié de tous qui lui volait l'alphabet anglais.
« Il n'y a pas eu de problème, tu n'as pas à t'inquiéter. » Elle lâche un rire court et presque violent, et il sent ses propres épaules se soulever en réponse. Ils sont tous les deux fatigués, éreintés par leur traque. Javier contemple les yeux de sa collègue, enfoncés dans leurs orbites, et il la comprend. S'il sort la journée, quand son don lui permet d'être n'importe qui, c'est la nuit qu'elle s'aventure dehors. Alors, elle marche dans les ruelles, et les serpents la suivent, incapable de résister à son attrait, et ils lui susurrent tous les secrets qu'elle désire entendre.
Fourchelangue, ils murmurent.
Fayth, elle leur répond.
« Des nouvelles de la maison? » Le mot de code, insipide et presque ridicule, coule de ses lèvres et l'ironie est presque entachée par la dure réalité. Le QG, la maison, pour eux, c'est la même chose. Derrière Carlos et Maria se cachent Premier Lieutenant Javier Baquero et Second Lieutenant Fayth Washington, membres des forces spéciales magiques américaines, des espions pour la solde de leur gouvernement. Le QG abrite les leurs, ceux qui font partie de cette partie de cette unité nommée les freaks par leurs collègues aurors. Ils n'ont de noms réels qu'au sein de leur maison, parce que dès qu'ils quittent le sol américain, ils sont autres. Et c'est tellement facile pour Javier d'être un autre, parce que son corps ne sait pas à quoi il ressemble véritablement, et que son apparence de naissance lui échappe, lui coule des doigts dès qu'il essaye de se concentrer dessus. « Le frère de Camilo n'a toujours pas répondu pour le mariage, mais Camilo a confirmé sa présence. » Une phrase presque trop longue pour Fayth, mais les codes exigent d'elle de faire un effort, alors même que son visage se contorsionne pour accueillir cette langue qu'elle juge encore comme étrangère, même après toutes ces années. Javier sourit en entendant sa réponse, et l'affection qu'il éprouve pour la jeune femme, de presque dix ans sa cadette, perce ses yeux sombres. Elle est étrange, car l'indépendance qui s'échappe de ses pores pourrait créer une cape autour d'elle, mais il n'en ait rien. Elle a cette part de mystère, cette férocité dans le regard qui attire, et cette lueur de solitude dont elle ne pourra jamais se débarrasser. Elle est inoxydable, comme si elle est faite de cet acier qui ne peut pas se corrompre, qui reste fidèle à lui-même. Elle n'a guère changé depuis sa rencontre avec son ainé, et Javier respire plus sereinement dès qu'il la voit dégager avec nonchalance la cendre de ses cicatrices. Elle parle aux serpents, alors il n'est pas étonnant de la voir montrer la même capacité d'eux à changer de peau, à se renouveler, elle dont la démarche et le caractère est plus assimilé à un félin, symbolisé par la boule de poil qui la suit, couvert par l'apparence de millions d'étoiles.
« C'est parfait alors. Je suis passé devant un fleuriste dont un bouquet correspondait bien à une de tes idées, en fait. » Ils s'amusent, et dans leurs yeux, la même lueur malicieuse. Les traits de Fayth sont étirés par un rictus sardonique alors que ceux de Javier résistent à la tentation de sourire. Ils savent comment agencer leurs expressions, pourtant ils ont appris au cours de ces dernières semaines à s'ouvrir un peu plus lorsqu'ils étaient entre ces quatre murs. C'est également dans leurs ordres, ce repos, car il n'est jamais bon pour un agent de leur unité de s'enfermer dans un personnage.
Unité d'élite O.T.H.E.R, dont les travaux sont dans l'ombre, que les soldats d'origines moldues s'amusent à appeler OTTER en référence aux services spéciaux de la marine moldue.
Orders.
Tracking.
Hostage.
Execution.
Rescue.
Ils viennent de toutes branches, certains anciens aurors comme Javier, ou même des recrues comme Fayth, arrachées à leurs programmes de formation pour intégrer les rangs d'OTHER, pour la simple et bonne raison qu'ils possèdent une particularité magique. Et c'est pour cela que cette unité est aussi prisée, car pour rentrer dans leurs rangs, il faut être différent. La plupart sont animagus, loup garous, legilimens et certains comme Javier sont des métamorphomages. Depuis l'arrivée des patronus, il y a ceux dont le pouvoir est de lire dans l'esprit des ces représentations de l'âme, devenant des interrogateurs de talents, ou même ceux capables d'envoyer leurs patronus très loin d'eux. Et il y a Fayth, dont la particularité est très rare, même en Amérique, capable de répandre ses espions partout où elle le souhaite. Alors elle a eu un choix. Née avec un don, elle pouvait être l'outil de son gouvernement ou être un auror, qui n'aura jamais la sensation d'être spécial. Fayth a eu pris le choix de la supériorité, comme Javier l'a fait avant elle. Elle a fait le choix de l'ombre, des missions discrètes, dans des pays qu'elle ne connait pas.
« Donne moi l'adresse, je vais y jeter un coup d'oeil. Je dois aller faire des courses de toute façon, si tu désires te nourrir demain. » Fayth se lève d'un coup, s'étire comme un chat, et ses cheveux lisses barrent ses yeux avant un mouvement rapide pour les replacer correctement. Javier la regarde sans rien dire, lui lançant uniquement un bout de papier sur lequel est inscrit l'adresse demandée. Elle se dirige vers un coin de la pièce, et met un genou à terre devant un coffre qu'elle ouvre avec une certaine délicatesse qui dénote, comme si elle n'en a pas l'habitude. Des sifflements viennent aux oreilles de Javier qui observe le visage de Fayth s'étirer en une douceur délicieuse quand ses yeux se posent sur les serpents enroulés les uns autour des autres au fond de la caisse. Sans aucune peur, elle plonge la main dedans pour en ressortir avec une vipère qui s'enroule autour de son bras. Javier n'a jamais eu peur des serpents, mais il est le premier à avouer qu'il n'a jamais été très à l'aise, notamment entouré d'espèces aussi dangereuses que celles natives à la région d'Argentine où ils se trouvent. Mais travailler avec Fayth l'a rendu insensible à ces reptiles, car ils ne présentent aucun signe d’agressivité, comme s'ils comprennent instinctivement que Fayth est l'une d'entre eux, ou encore même celle à qui ils doivent obéir.
Puis vient les sifflements de Fayth, et le corps de Javier se relâche de toute tension. Il y a quelque chose d'artistique, de merveilleux qui se dégage lorsqu'elle parle sa langue maternelle, avec une facilité qu'elle ne montre pas lorsqu'il s'agit de l'anglais. Les sons sont étranges, et incapables à reproduire parfaitement pour une personne n'étant pas née avec un tel don. Il avait essayé, pourtant. Mais ce n'était pas naturel dans sa bouche, et l'impression de détruire complétement une langue plus ancienne que la sienne lui avait donné envie d'arrêter tout essai. Mais ces sons, qui semblent vibrer à des fréquences que seules des oreilles de fourchelangue peuvent comprendre, détruisent également une partie de l'image que Fayth envoie sans le vouloir, la laissant vulnérable, et pourtant presque déifiée. Le serpent n'est-il pas partie intégrante de toute religion moldue, adoré et détesté, mais jamais inexistant. Et Fayth les comprend, les gouverne, et lorsque la vipère glisse le long de son corps, ce dernier se courbe pour instinctivement accueillir les mouvements du serpent. Fayth récupère un autre serpent, un plus petit, qu'elle glisse sous sa manche, et que Javier voit remonté jusqu'à son cou, et l'espace d'un instant, il a en tête le mythe de Méduse, et il détourne les yeux de la jeune femme, presque apeuré à l'idée de se faire transformer en pierre. « Je rentre bientôt. » Il hoche la tête, et sait qu'elle va faire le tour de la ville, ses espions entre ses doigts, captant toute information dont elle a besoin pour qu'ils précisent la localisation du mage noir qu'ils traquent, Elle sort de l'appartement, et il se pose à la fenêtre, pour observer sa collègue se fondre dans la nuit, et il a l'impression qu'elle bouge comme ses créatures, rampant à même le sol, dans une tentative primitive de rejoindre le centre de la terre.

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ninth life 1983-now
L’ordre de mission tombe, et Fayth disparaît.

Ce n’est pas pourtant pas vrai, parce qu’elle ne peut disparaître complètement, pas quand son ordre est tout l’inverse. La vérité s’explique par le contraire, en réalité. 
L’ordre de mission tombe, et Fayth apparaît.
Elle prend un sac, quelques affaires. Elle sait comment partir, Fayth, alors elle ne porte jamais vraiment rien dans son cœur, et lorsqu’elle bouge, elle n’a qu’une chose avec elle, un carillon qui résonne avec les mélodies d’une enfance qui est devenue heureuse après huit ans d’existence. 
Elle prend un dernier café avec Javier et Ryuku, et ils n’osent pas vraiment parler. Elle va devoir renaître, ils ne savent, mais elle ne sait pas comment faire. Depuis le départ de son groupe, deux ans plus tôt, elle n’est que le second puis premier Lieutenant Washington, une espionne du gouvernement américain, et son identité s’efface sous les sifflements qu’elle utilise pour abattre ses cartes. Elle a trop vu, trop fait, et ses yeux sont toujours aussi vieux, ses tresses toujours aussi lourdes pour son corps. Elle se tourne vers l’hybride vampire, puis vers le métamorphomage et elle murmure. 

how do you breath again after all this time? how can you crawl away from the earth and not call yourself an eurydice?

Le premier sourit, le deuxième fronce les sourcils. Ils savent comment devenir autre, parce l’un a du apprendre à jongler avec sa vie trop longue, avec un pays qui a l’a rendu orphelin, et l’autre parce qu’il ne sait pas comment être lui même sans forcer. 

why would you want to breath when you can live without that burden?
call yourself medusa. own it. remember what happened. use it. do not let it be you. own it.

Elle brille d’un sourire, et elle disparaît. Elle ne leur donne pas de nouvelles, car elle ne les a jamais connu. Elle est maintenant Fayth Washington, auror, et les cinq dernières années de sa vie n’ont jamais existé. Premier Lieutenant Washington est désormais secret d’état, et les mensonges s’accumulent. 
Ils comprennent maintenant pourquoi elle ne pourra jamais aimer l’anglais, parce que cette langue est synonyme de mensonge, de trahison de ceux qu’elle aime. Elle est aussi liée à l’amour, à la loyauté, et cette dichotomie arrache les consonnes de sa gorge. 
Elle se met devant la porte de Pablo, agite la sonnette. Il ouvre, elle sourit, entre et se sert dans sa cuisine. Il y a Ydriss, alors elle dépose sur son front un baiser. L’enfant cligne des yeux, et elle cache sa tristesse par un départ fulgurant, comme si elle n’est qu’une apparition. Elle a peur d’avoir été oubliée, Fayth, alors elle préfère repartir. Elle se mord la langue, et traine dans la rue, comme toujours. Elle passe les premiers jours à roder dans les rues, parce qu’elle ne peut pas habituer une ville sans la connaitre par coeur. Lorsque le plan de Londres est tatoué dans son esprit, que Lincoln s’impatiente, et qu’elle s’est rendue compte qu’elle n’aime pas cette ville, elle retourne chez Pablo. Elle y trouve les autres, et cette fois-ci Ydriss lui sourit, alors elle reste. Ils ne disent rien, parce qu’ils la connaissent mieux qu’elle-même.
Mais c’est faux, cela, parce qu’elle ne dit rien sur sa vie précédente, celle qui coule encore dans ses veines. Elle murmure des illusions, et ils ont confiance, alors ils sourient, et s’ils ne la connaissent pas aussi bien qu’elle le veut, c’est de son unique faute. C’est elle qui s’est forcé à devenir une espionne, à consommer des mensonges comme certains respirent. Son air est pollué, mais il s’éclaircit maintenant qu’elle peut être aux côtés de sa famille. 
Dimitri la prend à part, l’observe, et elle respire facilement, parce que ce n’est pas Crash devant elle, parce que Dimitri n’est pas celui qui ouvrir le coffre. Il est celui qui pose la main sur la clef pour la cacher, pour lui permettre d’être ce qu’elle veut.
 « I get why you didn’t say anything to Abel. But for what it’s worth, I’m glad you’re here. » Elle sourit, rougit presque, et glisse ses mains sur les épaules de Dimitri, se rangeant contre le torse de celui qui sera à tout jamais son frère. Elle est si contente de cette confession qu’elle parvient presque à adresser un regard aimable à cette fille qu’ils ont ramassé en Angleterre, qui ne sera jamais l’une des leurs. L’accent qu’elle a, Zohra, lorsqu’elle parle anglais n’est qu’un souvenir mauvais pour l’autre jeune femme, qui la voit apprendre une nouvelle langue avec une facilité qu’elle n’aura jamais. Elle est bien plus étrangère au crew que Zohra peut l’être, et sa jalousie dévore un cœur qui ne peut jamais s’exprimer convenablement. Crash s’avance vers elle, et elle disparaît. Il la retrouve dans l’appartement de Solange, les mains enfoncées dans un plat qu’elle prépare, et il veut lui demander depuis quand elle sait réaliser des plats indiens. 
« Can you just tell me why? » Elle hausse les épaules, et la désinvolture de son corps est naturelle, une cape qui s’est soudée à ses os pour ne plus jamais la quitter. « I wasn’t made like that. » Ce n’est pas la réponse qu’il attend, mais il ne sait qu’il ne peut pas avoir plus, parce qu’il ne sait même pas ce qu’il a posé comme question. Il a pensé, fut un moment, découvrir ce qu’il se cache dans ses yeux, mais deux ans sont passées. Deux ans sans nouvelles, deux ans sans rien, puis une visite, une autre disparition, et ces temps-ci, même lui a du mal à suivre ses mouvements. Alors il accepte la réponse, les sourcils froncés, et si le lendemain elle étire presque ses lèvres en réponse à une phrase de Zohra, il ne dit rien, parce qu’elle a toujours eu du mal à faire des efforts pour les autres. C’est ça d’être une gamine livrée à elle-même, d’être incapable à faire pour les autres ce qui est déjà difficile à faire pour soit. 
Elle se love contre Ydriss, les deux sous un plaid sur un canapé, et lorsqu’elle siffle, le patronus de l’enfant prend la forme d’une couleuvre qui se met à jouer avec Lincoln. Elle s’émerveille de cette particularité, qu’elle connait, mais jamais liée à cette innocence qu’Ydriss possède. Les polymorphomages qu’elle connait sont des espions, qui consomment régulièrement du polynectar pour associé leur patronus avec l’apparence qu’ils prennent alors. Elle ne sait plus ce que c’est, qu’un don qui n’est pas utilisé militairement, alors elle ferme son esprit aux différentes visions qu’elle a, et siffle un peu plus fort. 

Without burden.
Medusa. Own it.

Elle agit comme si son retour est aisé, comme si elle n’est jamais partie. Mais son corps est en manque d’action, parce que sa mission n’a pas encore commencé. Lorsqu’elle est rappelée par le MACUSA, elle sourit, et elle nie devant Javier que l’intégration est difficile. C’est facile de lui mentir, et elle disparaît de nouveau, parce que ses ordres débutent enfin. Elle n’est pas auror, pourtant elle doit le devenir, alors elle se force à apprendre les lois anglaises, voit les lettres danser devant ses yeux. Tout se passe comme prévu, et elle annonce sans vraiment y penser son nouveau métier, ravagée par son mépris de savoir que Pablo allait encore laisser quelqu’un entrer dans sa vie, comme si elle n’est pas pour lui. Ses pas l’amènent à Poudlard et elle passe les premiers jours à arpenter les couloirs, cartographiant chaque couloir. Elle observe le serpent qui orne des bannières, et elle sait que son don - sa langue, sa perfection, son tout - est un signe de malheur, ici, parce que les anglais sont pervertis par cette vision que les moldus occidentaux ont des serpents, condamnés par une religion en quelle elle ne peut croire, et qui pourtant est au cœur de son prénom. Elle sourit, et ses lèvres sont mauvaises quand elles s’étirent. Sa langue sibylline émet des sons qui ne seront jamais humains, et à ses pieds résonnent les vibrations de multiples corps chthoniens qui sont les siens, une multitude de poisons à sa disposition. Telle est son armée, tel est son domaine.
quels démons, quels serpents traîne-t-elle après soi ?
hé bien, filles d’enfer, vos mains sont-elles prêtes?
pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Sam 9 Juin - 11:46 (#)
edit - Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo
is this the best thing i'm having this month?
sachant que ça veut dire que c'est mieux qu'avoir un stage, voir björk en concert, écouter non pas un mais deux nouveaux albums de kanye (son projet avec cudi, je te le recommande à 3000% pck ost du crew direct oh god), manger dans mon resto indien préféré, revoir cmbyn, avoir un nouveau perso et valider mon année
allez j'aurais dit oui, mais roro revient demain pour de bon donc je peux pas lui faire ça
mais t'es genre super close ok

marvel: infitiny war is the most ambitious crossover event in history
us: loulsa

ptn g rien à dire c'est juste perf, t'es perf, i love you like kanye loves kanye

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when we find ships between characters (and then shipnames #fayo)

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when someone says something bad about entps

J'PEUX CONTINUER LONGTEMPS OK
BISOU DU COUP
et non j'oublie pas nos autres liens mais 8) 8) 8) 8) 8)


Dernière édition par Pablo Young le Sam 9 Juin - 12:06, édité 1 fois
A. Narcisse Hepburn
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A. Narcisse Hepburn
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par A. Narcisse Hepburn, Sam 9 Juin - 11:51 (#)
MY QUEEN Chou Chou

dlkgjhsdkgjhdlfskgjhldfjksghldskfjghjfdbv,ncxbv,nxcbvn,sdf c'est tout ce que j'avais à dire. ok. je spoil pas. ok.

J'AI HATE DE LIRE ET REBIENVENUE Daengelo
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Sam 9 Juin - 12:54 (#)
faut qu’on parle.
sinon t’es trop belle
et trop badass
et trop stylée
can you stop please roll tu nous complexes ok je vais arrêter de rp avec toi moi roll
bref
AMAGAD Brille PARTY HARD wazaaa Twisted SCREAMING #teamashy4ever


ps: respecte les règles et met ton avatar en description stp roll
O. Jill Peverell
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O. Jill Peverell
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par O. Jill Peverell, Sam 9 Juin - 13:02 (#)
7 taré

Bonne écriture, et surtout bon courage Megaël

Et re-reeeee[...]eeee[...] bienvenue hihi
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Sam 9 Juin - 15:56 (#)
ah bah j'dois bien dire que t'es trop belle dead bave
Rebienvenue chez toi Brille Chou
Invité
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Sam 9 Juin - 16:03 (#)
Je me demandais bien qui avais pu faire un perso aussi classe SCREAMING
Mais c'est toi du coup pas vraiment de surprise de ce côté là HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
J'ai dévoré ta demande et hâte de voir la suite
Rebienvenue Daengelo
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Sam 9 Juin - 19:03 (#)
t'as toujours des persos tellement intéressants, t'es trop classe louise roll
rebienvenuuuuuuuuuuue j'ai trop hâte d'en lire plus Chou et liens évidemment Nih
Bonnie Boston
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Bonnie Boston
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Bonnie Boston, Dim 10 Juin - 0:28 (#)
Queen loulou Daengelo Ta plume nous éblouit sans cesse, tes neurones à la pointe nous font tellement rêver Chou Ce personnage, cette particularité Daengelo
(est-cequejepeuxtepéchoplease)
Tu es magnifique comme toujours Daengelo

Bref, je ne pourrais rien dire de plus devant tant de perfection parce qu'à ce stade, il n'y a plus de mots Daengelo

Rebienvenue Daengelo
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Dim 10 Juin - 15:03 (#)
Rebienvenue hihi
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Mar 12 Juin - 0:26 (#)
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sérieux, ce message, trop de beauté dedans, je ne vais pas m'en remettre cute cute
je te dirais bien que t'es trop cute, mais on sait toutes les deux comment cela va se terminer, avec toi essayant de prétendre que non c'est moi, puis je vais dire que t'as tord et puis on va y passer trois ans roll donc je préfère dire que t'es trop cute et point final.
faudrait pas que roro soit jaloux tho

one does not simply define loulsa

et stop avec tes gifs parfaits, déjà tu sais que sam.
#pomwich
#kitchentp
#intjenfpistherealdeal

du love sur tes deux joues stpplease stpplease


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QUEEN JENN crymeariver crymeariver
trop d'honneur crymeariver
oui ne spoilons pas siffle siffle
merci et à bientôt dans le cercle très fermé dont je vais taire le nom Robert47cm :hugs:


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] merci t'es trop damn cute dead
on parlera bientôt tkt.
mdr la complexée c'est moi ici roll
je fais ça stpplease

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faut pas compter, c'est ça ma solution jaredditoui
merci beaucoup Chou

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pas autant que toi siffle
merci beaucoup Jenna Brille


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t'es trop gentille, j'espère que tu vas apprécier le reste de la fiche quand je l'aurais terminée Brille (un jour Yeah! )
merci Daengelo

@"Emilien M. Delacroix"
EM crymeariver stop being such a cutie plz
comment si tu pouvais m'éviter question liens, je vais te sauter dessus, et tu vas me fuir Nih

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est-ce que je peux t'appeler impératrice léanna en retour? stpplease stpplease
t'es trop adorable, arrête crymeariver
quandtuveuxpourpécho
mybodyisready
merci merci Twisted

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merci beaucoup :hugs:
Invité
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Anonymous
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Sam 23 Juin - 12:03 (#)
fiche en danger
happiness can be found even in the darkest of times
Ton premier délai pour finir ta fiche de présentation est à présent dépassé Potté Il te reste une semaine à partir d'aujourd'hui pour la terminer ou apporter les modifications que nous avons pu te demander, sans quoi tu seras supprimé.

Si tu as besoin de plus de temps, n'hésites pas à répondre à la suite pour demander un délai, nous t'accorderons alors une semaine supplémentaire. Daengelo


délai jusqu’au 30 juin Daengelo
Invité
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Anonymous
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Invité, Mar 26 Juin - 0:44 (#)
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Spoiler:
#spngif4ever

I'M SENSING A JUDGE JUDY VIBE IN DAT FAYTH GURL, AM I RIGHT??
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ch'uis émotion ojd et t'es trop le point culminant
sorry mais si cette fiche est une fiche bâclée pour toi stp écris plus rien pck j'vais complexer de ouf vu le niveau dead dead dead dead dead dead

qu'on valide cette femme. (svp? Daengelo)

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faut qu'on s'fasse une soirée gladiator à l'occasion
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Message Re: you got witch-oil in your soul (fayth)
par Contenu sponsorisé, (#)
 

you got witch-oil in your soul (fayth)

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