BELLUM PATRONUM


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Comment fait-on pour se le dire ?
Adonis A. McLeod
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Message Comment fait-on pour se le dire ?
par Adonis A. McLeod, Ven 31 Aoû - 16:16 (#)
La musique tonne étonnament dans le marbre vert et sombre. Les lignes d'or reflètent du monde qui pour une fois n'est pas juste la cohorte des sorciers en costume de travail. Le tailleur administratif est pour une fois remplacé par des robes, traditionnelles ou cocktail, et les chapeaux pointus sont parfois portés haut.

Les verres dont pleins. Réunion générale des employés du ministère.  Sous couvert de fêter le tricentenaire d'un mage ayant contribué à l'avancée de la magie en la nation, une fête est organisée entre tous les collègues, et bien plus encore.

Dans le pays on se contente d'accrocher des fanions au dessus des portes sorcières. On en parle dans nos journaux. Certains immiteront la St-Patrique.

Au ministère, c'est comme à Versailles. Chaque moment est une occasion de prouver que le tout va bien dans le meilleur des mondes, surtout si vous êtes du bon côté. Les collègues se félicitent et prennes les nouvelles les uns des autres, des départements partagent des points de vus ou se yeutent en ruminant des vieilles rancoeurs alimentée par un service organisé pour nous mettre dans un certain degré de concurrence. Des hommes d'affaires proposent leur service à un état qui, le ventre pas si plein de galions, pèse le pour et le contre de devenir à son tour un investisseur. En l'avenir d'une part minuscule et cachée d'un pays ayant bien plus de facettes encore.

J'y suis. Et je ne suis pas seul. Près du buffet nous sommes deux silhouettes, et nous nous parlons tour à tour dans l'oreille.

C'est une femme presque ronde, dont l'apparence potelée est sauvée par un corset bien serré et une robe haute en couleurs chatoyantes. Une vraie femme, bien vivante, bien humaine, au maquillage heureux, aux yeux rieurs et aux lèvres très rouges.

La juste mesure avant d'être tout à fait vulgaire. Dans sa manière de se tenir dignement tout en lançant derrière un éventail à plume des regards qui ne doutent pas de sa féminité.

Elle a certainement mon âge. Et contrairement à moi qui en respire dix de plus, elle parlait dix ans moins. Juste croire à la joie. Être d'un optimiste débordant et incontrôlable.

Ce genre d'attitude transforme toutes les imperfection et souligne un autre genre de grandeur. Un qui n'a pas de blason. Un que parfois nous environs depuis nos trônes de pierre et de fer poussiéreux.

Elle me sourit. Je lui souris aussi. Elle rit, parlé, et me fait esquisser un sourire. Sa bonhomie est contagieuse. Et il me faut toutes les forces du monde pour rester digne et en contrôle comme toujours.

Elle m'invite à danser. En me tirant par le bras.

"Nous avons un deal, McLeod. Marché conclu. Maintenant, montre-moi que les rumeurs sont vraies."

Et nous dansons.

Des gens s'écartent. Je prends de la place quand je fais danser quelqu'un. Et elle est bruyante de vie et de joie. Si une passe est manquée ou en arythmie, tout est rattrapé par cet enthousiasme effrayant.

Et à la fin de la danse, je lui baise la main et elle rit, essoufflée, alors que je me tiens droit et serein en baissant la tête.

"Je vous vois bientôt dans mon bureau, très cher !
- Je n'y manquerais pas, ma Dame."

Et dès qu'elle s'éloigne, mon sourire s'amenuise. Je remets une main dans le dos et demande à quelqu'un de m'apporter un verre. Mon regard dévie vers toi en le portant à mes lèvres.

Tu fixes. Résolument.

Tu fixes et jamais vraiment je ne comprends.

Cette expression étrange.

T'ai je blessé ? Je redresse la tête sans boire et te fixe à mon tour. Dans le brouhaha de la fête, nous sommes deux silhouettes immobiles. Le monde avance, tourne et danse, et nous jamais vraiment.

Qud sommes nous a present ? Maintenant que nous sommes ici et maintenant, après mon 28e anniversaire, frère et soeur de la plus haute des lignée, moi ton assassin par inaction, moi ouvertement amoureux, du vrai toi ou d'une chimère, qui sait... et toi qui sait et qui ne m'a pas repoussé avec dégoût. Tu m'as simplement pardonné. Et tu pardonnes encore l'impardonnable.

Le mépris, la violence, derrière ce sourire distant et froid. La faiblesse. L'obstination. Tu vois les failles et tu plonges les yeux dedans. Tu penches et menace de tomber dedans. Je l'ai craint des années durant. Mais tu es plus forte que ça.

Lentement je le déchiffre. Trop lentement.

Je sais qui tu es à mes yeux.

J'ignore qui je suis et ne veux pas savoir.

Je regarde autour, et autour de toi. Et parce que rien de m'en retiens, je marche vers toi.
Delliha McLeod
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Message Re: Comment fait-on pour se le dire ?
par Delliha McLeod, Mar 4 Sep - 20:51 (#)
La musique tonne trop lourdement, assourdissante, écrasante. Les verres sont trop pleins, trop rapidement vidés et emplis de nouveau. Les sourires ne sont que des parures de mensonges. Les rires ne sont que des diamants taillés dans le plus pur des malheurs. Elle ne sait plus réellement pourquoi, cela lui a semblé être une bonne idée, d’accompagner quelques hauts décisionnaires de Sainte-Mangouste, dont sa mère, au cœur du Ministère qui fêtait seul Merlin savait quoi, rien de bien extraordinaire. Son avenir, ses études, continuer perpétuellement à tisser ses connexions, à ajouter son prénom à la suite de son nom trop connu, un visage peut-être. Quand bien même pouvait-elle se prêter à ce jeu avec une certaine aisance, elle n’y avait guère le cœur. Elle était fatiguée et la poudre dissimulait trop peu ses traits tirés. Elle portait une robe de qualité, sans en être extravagante ou indécente. Elle n’était qu’au Ministère, elle gardait cela pour les réceptions d’un autre genre. Ennuyée, elle jouait avec l’olive dans son verre à martini. Verre qu’elle finit par avaler avant de s’éloigner d’un groupe, s’approcher d’une fenêtre, prendre de la distance.

Elle est seule, Delliha. Etrangement seule, pour une jeune femme qui a toujours pris un soin tout particulier à bien s’entourer. Le cœur n’y est pas et elle semble être incapable de se forcer ce soir. Elle ressent comme un manque, un vide, une ombre dans son équilibre qui tient à un fil. Son séjour à l’étranger lui apporte peut-être un goût amer de retour à la réalité trop brusque. L’approche de la rentrée la tire vers des humeurs maussades, quand à l’idée de revoir Poudlard peuplé de nouveau pour une multitude d’inaptes. Les derniers échanges avec toi. Cet anniversaire manqué. Elle fermait les yeux quelques secondes, soupirait, avant de laisser son regard glisser sur cette foule mouvante.

Il y a un rythme. Une mécanique invisible. Des fils qui tirent les uns et les autres, pour défaire et refaire ces groupes qui se mêlent. Rien ne se perd, tout se mélange et se créé afin de tisser de nouveaux liens invisibles, incompréhensible. Finance, commerce, politique, éducation, terrorisme, magie, secret international, moldu, une palette multicolore de sujets divers et variés, sans oublier l’anniversaire de mariage, la dernière maladresse du stagiaire, les derniers exploits du petit dernier, la future belle-fille de son fils préféré, l’achat d’un nouveau bien perdu dans les Vosges, ou encore d’un bateau en Californie. Oh, c’était un rythme effréné, regardez-les à engloutir un petit four, vomir une niaiserie, boire une gorgée, rire à gorge déployée et trouver le moyen de détourner la conversation vers soit, ou un des nôtres.
Il y avait de quoi vivre une crise d’épilepsie. Pourtant, ce n’était que danse d’opulence, œuvre des boulimiques compulsifs du ministère.

Et puis il y avait toi.

Et elle.

Figée, elle vous observait, la jeune femme, déglutissant lentement.

Vos sourires.

Vos murmures.

Vos regards.

Et cette danse qui lui fit détourner le regard.

Qui peut se permettre de te soutirer des rires ?

Qui peut se permettre de trouver un peu de chaleur au sein de sa reine des glaces ?

Il y a quelque chose qui tremble.

Quelque chose qui s’écroule.

Elle se sent soudainement étouffer.

Et son regard, pourtant, reste désespérément fixe. Ton visage qu’elle redécouvre encore, entre le mensonge et la vérité, entre l’ombre et la lumière.

Parce qu’il y a eu ces derniers échanges de lettres. Sans réponse. Juste des insultes.
Parce qu’il y a eu ton anniversaire auquel elle n’est pas venue.

Parce qu’il y a cette jalousie qui la ronge, parce qu’il y a cette insécurité qui la cisaille. La tristesse et la colère. Faire des efforts pour toi, pour vous, et avoir l’impression que cela ne suffirait jamais assez. Qu’il n’y a qu’elle qui joue à l’adulte, lorsque tu joues au fils de riche à qui l’on doit out. Mais les efforts sont moindres. Désespérément inutile. Le silence. Le vide. Désespérément inutile. Ce n’est que la preuve, qu’elle n’est que naïveté, qu’elle s’accroche à un fragment de rêve qui ne fait que la blesser davantage.

Elle se détourne Delliha, elle ne t’attend pas non plus, Delliha. Elle fait quelques pas, pour passer une alcôve, descendre quelques marches et se retrouver à un balcon enchanté, dissimulé aux yeux des non-magiques.

Elle respire Delliha.

Et elle avale ce goût d’amertume et de défaite. Peut-être est-il temps qu’elle cesse de s’accrocher à toi. Elle s’est déjà bien assez fait mal après toutes ces années.

Pourrais-tu seulement l’aider à ce que l’espoir et son courage masochiste ne s’éveille-t-il plus ?
Adonis A. McLeod
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Message Re: Comment fait-on pour se le dire ?
par Adonis A. McLeod, Mer 5 Sep - 9:09 (#)
Ta silhouette fuyante est révélatrice de trop de choses. Ton dos me nargue. Et quand je viens à tes côtés, je ne pose pas les yeux sur ton visage. Je regarde le même horizon. Et je sens l'air sulfureux.

"Tu as fais l'effort de venir. Qu'est-ce qui t'arrives pour que tu n'aille pas au bout ?"

Carry your deeds to the end. Un enseignement marqué au fer chauffé blanc par père. Il ne martèle pas sa sagesse. Il la donne avec une aiguille blanche dans notre être.

Efficace. Efficient. Pour une vie entière de droiture.

Et parfois, la réussite.

Je m'appuie à tes côtés. Tu n'étais pas là. Je me suis retrouvé dans un traquenard, mais au moins j'étais avec Cain. Nous avons célébrer notre naissance, et sans doute notre lien trop étrange.

Mais tu n'étais pas là.

Je suis toujours souriant. Toujours. Même froidement, ou dans l'indifférence feinte la plus totale. A tes cotés mon sourire ne veut rien dire. Tu le sais. Ce sourire là en particulier.

Le tiens ? L'absence du tiens ? Comme un livre ouvert.

"Tu n'es pas content que je sois là."

Tu voulais que je parles à Cavendish. Que je présente des excuses. Tu voulais que je m'adresse mieux à toi. Je ne suis pas certain si c'est possible. C'est juste moi. Je ne connais pas d'autre manière de dire où écrire ce que je pense.

Les femmes.

Cette plaie.

Et tu crois que tu peux me parler ainsi, parce que nous ne sommes pas face à face ? Parce que tu crois que cela te protège, la distances des battements d'ailes de nos messagers nocturnes ?

Je vois encore les lettres que tu as posé sur la parchemin. Tu n'as peut-être pas tord. J'ai mon avis sur bien des questions et je juge bien vite les femmes. Lenore, Cavendish. Bien d'autre sans doute.

Je n'attends rien d'elle. Et c'est triste à dire, mais avec ce silence, je comprends aussi, trop vite, que je n'ai rien à attendre de toi.

C'est triste. Après tant de temps à se chercher et à se retrouver. Qu'as-tu trouvé ? Ma faiblesse. Ce que je hais à mon propos. Mes souvenirs si honteux que je les ai scellés. Ma confiance mal placée trahi par une autre née parmi les Usurpateurs.

Ma dépendance envers Alekseev. Ma dépendance envers quelque chose. La société.  Ton fichu collègue psy.

Tu sais que je ne suis pas invulnérable. Vous n'êtes peut-être que deux à la savoir.

L'un le garde dans une boîte et fait mine de l'oublier.
Toi tu remue et ramène à la surface. Tu as l'impression de régler des problèmes ? Mais quand vient le moment d'y faire règlement face, regarde toi. Tu redeviens une huître.

Tu es bien une femme.

Et pourtant tu es celle qu'aucune autre ne surpassera.

Je m'en veux. De m'ouvrir à toi juste parce que tu me fais la faveur de ne pas me rejeter. Parce que tu fais mine de l'accepter.

Mais tu hais la faiblesse autant que les autres. A quoi je m'attendais ?

Vulnérable. Et c'est de ma faute.

Visage de pierre. Sourire de Bouddha. La grande indifférence. Comme je l'imite bien.

"Elle est bientôt de retour."

L'espoir. Les bons souvenirs. Tout ce qui fait que je peux me réfugier dans un songe pour ne pas plonger tête baisser dans une état de déprime meurtrière.

"Je la soupçonne d'être déjà capable de se réformer mais de faire sa timide. Elle tire sur la distance."

Elle a toujours été lente à la détente.

Comme moi sans doute, concernant ce qui te venait aussi naturellement que de respirer.

L'empathie. La passion. L'émotion. Le courage. Les mots justes.

Comme je jalouse tout ton être.

Je regarde en bas. Quel effet cela donnerait-il ?  Un corps qui chute depuis rien semble-t-il, en bas du bâtiment ministériel ? Un inconnu bien habillé.

"Comme c'est risible."

De se cacher. Ainsi. Alors que nous ne faisons que vivre. Que nous avons peut-être plus de pouvoir. Que nous n'avons rien volé. Ce sont nous les prisonniers invisibles, et ils ne le savent même pas.

Ils n'ont même pas de quoi se sentir coupable. On leur a fait croire que nous sommes un mensonge.

Qui se sentirait coupable d'un crimes contre un songe ?

Sourire froid. Miroir cruel tout au fond des yeux. Regard glacial. Je me tourne enfin vers toi. Tu es adorable. A cueillir. J'en oublierai presque que que m'en veux.

Si ce n'était pour ton air. Tu m'en veux. Et je décide que ce sont pour mes mots durs envers Lenore dans mes lettres.

Je le sens. Je te gêne.

Ou étais-tu ?
Et pourtant encore je veux ta présence. Pourquoi ? Je vois bien que je ne suis pas le bienvenu. Je ne le serai jamais. Mon sourire s'efface. Et je détourne à nouveau la tête pour boire une gorgée dans mon verre. Et puis je le lâche au dessus du vide.

Le verre chute. Semble se dissoudre dans l'air. Et il est posé sur le rebord à côté de moi.

"... McLeod. Fiable depuis l'aube des temps."
Delliha McLeod
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Message Re: Comment fait-on pour se le dire ?
par Delliha McLeod, Mer 19 Sep - 22:40 (#)
Il y a ta voix derrière moi. J’ignore si cela me rassure que tu viennes tout de même mon dos tourné, que tu viennes et que tu me parles. Mais tes mots ne sont que le venin des McLeods. Morsure acérée d’ambition. Je ferme les yeux sans répondre. Je ferme les yeux et respire lentement.

Et le silence que je t’offre, tu le combles avec parcimonie. Suis-je mécontente de ta présence ? Certainement, oui. Suis-je capable de l’affirmer et l’assumer ? Certainement beaucoup moins. Mais le mépris et l’agacement qui se glissent fugacement sur mon visage le prouvent pour moi. Je suis agacée.  

Mon regard reste perdu face à l’étendu. J’aimerai que tu t’en ailles, ou que tu me prennes dans tes bras. Je crois que je suis fatiguée d’essayer de recoller les morceaux. Et tous tes mots, toutes tes actions…. Je ne te connais pas. Je ne t’ai jamais connu. Et je crains de n’être que la jeune femme naïve, qui croit tout ce que tu peux bien lui dire. Puis-je avoir confiance en toi ? As-tu osé me mentir ? Pourquoi est-ce que tu restes là ? Je n’ai rien à te dire. Toi non plus.

Lorsque tu me parles de ton patronus, j’inspire lentement. Profondément. Les souvenirs sont encore trop frais, de cette violence gratuite. De cette lettre reçue pour venir t’aider. De vos insultes. De tous ces secrets. De ton vrai visage.

Lentement, mes doigts se glissent autour de mon propre poignet.

Tu parles. Mais il n’y a que toi, comme toujours. Toi et tes problèmes. Toi et tes mots, toi et tes jeux. Et je n’ai pas la moindre envie d’y participer ce soir. Tu m’as épuisé. Et il me semble que mon énergie ne soit pas suffisante. Ni même ma bonne foi ou ma stupidité. Cela ne serait jamais suffisant pour combler le vide qui se creuse de nouveau entre vous. Pour panser les années de blessure à ton égard. Pour panser les nouvelles creusées par tes lettres, par tes mensonges, par cette soirée organisée sans en être mise au courant, par ton comportement, par toi. Mais tu serais capable de me dire que si je suis blessée, c’est parce que je le veux bien. Que je l’accepte et que cela me convient très bien. Peut-être ai-je envie que pour une fois, tu aies la décence d’esprit de simplement…. Ouvrir les yeux ? Le remarquer ? Faire l’effort de me comprendre ? Faire simplement un effort pour nous. Juste un, pour une fois. Me donner la sensation que je ne suis pas seule à tenter de tirer le navire à l’opposé de toi… Ce n’est pas grand-chose pourtant, à mes yeux. Je suis une McLeod, prête à me contenter de quelques-unes de tes miettes. N’est-ce pas si risible ?

Je ne te porte aucun regard. J’attends que tu te lasses par mon silence. C’est un jeu qui pourtant, tu joues bien mieux que moi. Je me souviendrais toujours de ta mâchoire crispée et de cet air colérique qui ne faisait que s’accentuer parfois, lorsque je venais et te parlais. Je parlais trop, paniquée, angoissée, peureuse. Trop faible pour toi. Trop bavarde. Trop femme. Trop envahissante. Parfois tu craquais et me poussais dehors. C’était au début. En grandissant tu n’as fais que perfectionné ta froideur. T’es-tu entraîné sur moi ?

Va-t’en, toi et tes mensonges.

Va-t’en, toi et tes histoires.

Va-t’en retrouver tes démons et puis surtout tes amants et amantes. Ô sang de troll, combien sont-ils !

Pourtant, mon regard suit ton mouvement. Du coin des yeux je t’observe échapper ton verre et je fronce les sourcils. Tu joues. Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça.

Le mépris se glisse un instant sur mon visage et je détourne le regard, croissant les bras. Je crache, enfin, tout bas : « C’est le dernier mot qui me viendrait pour te qualifier. »  J’inspire. Je me redresse. Décroise les bras. Mon sourire est forcé, et je ne m’en cache pas. « N’as-tu pas quelqu’un d’autre à ennuyer ? » Je ravale mon venin. Une énième femme avec qui jouer. Je le pense peut-être trop fort…. Alors je me détourne, troublée, agacée, déçue, frustrée… Parce que quoi ? Tu avais raison ?! C’était peut-être mieux lorsque l’on ne se parlait plus du tout.
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Message Re: Comment fait-on pour se le dire ?
par Adonis A. McLeod, Mer 19 Sep - 23:18 (#)
Silence ravageur.

Regard de haine.

Je continue de sourire. Penche presque innocemment la tête. Torve.

Insulte à peine dissimulée. Le monde entier sait que je suis fiable. Dangereux, mais fiable. Pas dans leur camp, mais fiable. Tu crois que ça m’atteint, ce que tu penses de moi ?

Ça t’atteint. Toujours.


Ton irritation me fait ravaler le peu de bonne humeur de la soirée. Ne reste que mes regrets, tes reproches, et un sale goût de mépris que j’aimerais te recracher au visage. Tu m’as demandé cette attention. Tu m’as demandé d’avoir le courage de te voir. De t’affronter. Si ce n’était pas pour tes jérémiades, nous serions restés pour toujours, à cette distance qui avait le mérite de rendre au moins l’un de nous deux un tant soit peu serein.

Et maintenant tu me fais cette tête ?

Est-ce que la colère se remarque, à travers mon sourire ?

« A ennuyer, à distraire, non. Il n’y a que toi pour changer ma compagnie en jeu. »

Venin. Plus une trace de tendresse. Seulement un sourire plus froid encore que ceux d’avant. Tu te fous de moi. Te joues de moi. Tu crois que je vais revenir comme un toutou bien sage quand tu en auras envie ?

« J’allais te proposer de sauter avec moi, mais tu sembles indisponible. Je t’écrirai plus tard peut-être ? A moins que ça aussi ce soit trop terrestre pour Mlle. McLeod ? »

Je n’ai pas de temps à perdre avec toi. Je laisse mon verre derrière et repousse la rambarde de pierre pour me tourner vers la fenêtre d’où des lumières dorées dansent, entre les silhouettes des invités. Je ne voulais pas dire ça. Pas comme ça. Je ne veux pas partir. J’ai envie d’être avec toi. De n’être qu’avec toi. Mais il y a une chose que je veux plus que ça.

Ton respect.

Je creuse la distance en restant droit. Mon masque reste le même. Sourire. Quoiqu’il arrive sourire. Pour la foule, pour le bien commun, pour toi, pour moi-même.

N’admets juste pas à quel point ça fait mal.

Mais ça fait mal. Tu penses vraiment qu’elle te prend pour un idiot ?

Je m’arrête un instant. En colère.

Tu voulais l’inviter à danser.

Quelle importance. Je ne suis pas le bienvenu.

Est-ce qu’au souvenir que vous avez ensemble, depuis ces derniers mois, n’est pas précieux à tes yeux ?

Je serre le poing et le détends sur mon épaule pour appuyer sur ma nuque en expirant.

Je pense à l’hôpital. Je pense à la morgue. Je pense à tout ce que tu as dit ou fait pour accepter ce que j’étais. Ta patience. Ton amour peut-être. Fraternel.

C’est justement parce qu’ils me sont précieux, ces souvenirs, que ça fait si mal de la voir aussi dégoûtée de juste être à mes côté.

She’s upset. Not digusted.


Elle l’est. Et je ne veux pas me sentir misérable pour ça.

« Si tu changes d’avis, demande-moi une danse. Bien que tu sembles avoir repris tes esprits, on ne sait jamais. »

Repris tes esprits de ce drôle de rêve où tu ne me détestais pas. Je ne veux pas vivre ton dégoût. Je perds tout mon sourire.

Et pousse la porte. La musique terrasse l’air respirable. Et les dernière trace apparentes d’agitation dans mon regard, ma posture, où le ton de ma voix.
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Message Re: Comment fait-on pour se le dire ?
par Delliha McLeod, Mer 19 Sep - 23:51 (#)
Je crois que je frémis lorsque j’entend la voix, presque trop basse de ton patronus. Il est calme, si calme, par rapport à ce qui s’agite à moi, à cette détresse contenue que cela en est alarmant. Même mon propre patronus n’ose souffler aucun mot. A vrai dire, il ne tolère nullement ce qui se décrit entre nous, alors il a cessé de me parler, parce que nous n’étions guère d’accord. Accord neutre. Nous éviter de nous fatiguer outre mesure.

« A ennuyer, à distraire, non. Il n’y a que toi pour changer ma compagnie en jeu. »
« Pardon… ? »

Le mot m’échappe. Je suis indignée par ce que tu sous-entends en quelques mots. Je me redresse et pose mon regard sur toi. Pourquoi ai-je soudainement la sensation que tu échanges une énième fois les rôles ? Quand ai-je été si méprisable ou irrespectueuse avec toi ? Je suis sidérée et choquée par tes mots. Et je t’observe, simplement en serrant mes doigts entre eux. Mes phalanges blanchissent et mes ongles s’enfoncent contre ma paume.

Et pour être honnête, je ne comprends guère tes prochains mots. Sauter. Pourquoi aurais-je envie de sauter ? Sauter avec toi ? Pourquoi devrais-je faire semblant encore, que tu ne m’as pas blessé ? Tu y as été trop habitué…. A avoir tout ce que tu voulais. A faire comme il te semblait. Mais je n’ai pas envie d’ignorer une énième fois ce que je ressens juste pour… te préserver ? Pour nous préserver ? Je ne veux pas être seule.

C’est certainement les pensées calmes d’Elle qui l’aide à se calmer un peu. Pourtant, c’est un ouragan qui se déchaîne à l’intérieur, qui ravage ses émotions et ses pensées. Faible, bien sûr qu’elle est faible. Elle l’a toujours été sous ton regard. Et ses larmes, trop nombreuse, sa peur, trop intense, elle retient tout. Pas maintenant. Pas maintenant, pas face à toi. Elle est quelqu’un d’autre. Peut-être toujours trop sensible, mais elle n’est plus cette enfant… Et la jeune femme n’a plus envie de pardonner sans raison. Te laisser libre des pires insultes.

Une danse.

Es-tu seulement sérieux ?

J’ai repris mes esprits ? Je fronce les sourcils sans comprendre.

Et tu t’éloignes déjà.

« C’est tout ?! »

J’inspire un peu.

« Tu insultes ma meilleure amie. Tu m’insultes moi. Tu me mens ! Sur tellement de choses que j’ignore si je suis censée encore te donner un minimum de crédit…. Et tu cherches à me culpabiliser pour une danse ? A me faire passer pour la méchante de nous deux ? »

J’inspire profondément.

« Tu me dis que vous n’avez rien de prévu, mais c’était assez fantastique pour que la presse en parle ! »

Je fronce les sourcils.

« Tu ne t’excuses jamais pour toutes les horreurs que tu me dis…. Alors que mince alors ! Tu me vois tout le temps comme une ennemie, alors que je sache j’essaie d’être là ! Je ne suis pas certaine que tu puisses en dire autant, sur ces dernières années à mon égard ! »

Je t’observe.

« Tu dis que tu tiens à moi, mais y en a combien d’autres, de ces femmes avec qui tu te pavanes ? »

Je serre les dents.

« Parce que sincèrement, si c’est ça ton amour…. Passer ton temps à être…. Agressif, immonde, ou simplement méchant avec moi…. »  

J’avale ma salive.

« …Alors non. Je ne vais pas continuer ainsi. »

Je m’approche un peu de toi, cherchant ton regard.

« Je n’ai pas repris mes esprits. J’ignore d’ailleurs à quoi tu fais référence…. Je suis juste fatiguée d’être celle qui doit ramper à tes pieds. Tout comprendre. Tout accepter. Tout pardonner. Parce que je tiens à toi, alors qu’en face, tu…. » Tu fais l’enfant. Tu réclames encore et toujours. Tu tires. Tu tires. Jusqu’à ce que je n’aie plus de force. Jusqu’à ce que la corde, sans jamais te rendre compte à quel point tu m’uses. Parce que jamais il n’y a de retour. Jamais tu ne me parles sincèrement. Jamais tu ne me tends une main. Jamais je ne peux vraiment me reposer sur toi.

Je souris tristement et murmure. « Tu préfères chercher à me blesser un peu plus, alors que tu vois bien que cela ne va pas. » J’avale ma salive. « Et cela n’ira mieux, que si je décide finalement, que ce n’était pas grave, tu sais. »  Je relève mon regard. « Tes mots. Ton comportement….. »  Je lève ma main pour essuyer une larme qui s’échappe. « Oublier pour continuer à essayer. Et non, il n’y a rien que je ne puisse attendre de toi, à ce sujet, sinon je le saurais depuis toutes ces années…. » Je suis certainement trop dure. Mais j’ai besoin de te le dire. Que t’en rendes compte. Le mal que tu me fais. Pas de la manière que tu crois. Parce que tu ne sais rien. Parce que tu t’inventes tout un monde auquel je n’ai finalement aucune place. « Est-ce que tu trouves cela normal, toi ? … Je veux dire… Tu laisserai un homme se comporter ainsi avec moi ? …. Ou c’est juste… banal et sans importance, tout ce dont je te parle, dans ton prisme ? » Les émotions. Le respect. Les compromis. La collaboration. Ne pas prendre tant de place. Ce sont des années de thérapie, Adonis. Apprendre à ne pas m’oublier. SI tu savais tout ce que j’ai pu dire, penser, fais, pour ne plus exister. M’effacer totalement pour vous faire passer avant et toujours avant moi. Pour te faire passer avant. Mais aujourd’hui, après être sortie quelque peu de vos ombres, je me rend compte à quel point c’est douloureux, d’être obsessionnelle à ce propos.[
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Message Re: Comment fait-on pour se le dire ?
par Adonis A. McLeod, Jeu 20 Sep - 9:51 (#)
Je serre les dents, et garde mes appuis en me tournant vers toi. C’est tout. Respecter tes limites ? Je veux essayer. Mais tu rends ça difficile.

« Quand t’ai-je menti ? »

Tu continues. Tes mots passent pardessus les miens, et ton ton, surtout. Je ne cherche pas à te faire culpabiliser. Je ne m’en pensais pas capable à vrai dire. Je te sais susceptible. Pas…

Si. Tu as toujours été sensible. Je l’ai méprisé très longtemps. Parce que c’est comme se voir dans un miroir qui nous montre le passé. Cet enfant qui ne sait pas quoi faire de ce qu’il ressent. J’ai préféré tout avaler, quand toi tu l’as toujours craché à la face du monde. Comme si l’eau dans tes poumons avait réduit l’espace disponible à tes tourments intérieurs.

J’avais peut-être tort. Tu semble en avoir dans la bouteille. Et tu compte me la verser sur la tête, pour une fois.

« Tu me dis que vous n’avez rien de prévu, mais c’était assez fantastique pour que la presse en parle ! »

Tu parles de l’anniversaire ?

Bien sûr qu’elle en parle. Vous vous êtes disputé avec Caïn. Vous croyiez tous les deux que l’autre l’avait invitée. Il n’avait pas idée que tu ne savais pas ou que tu ne comptais pas venir.

« Tu ne t’excuses jamais pour toutes les horreurs que tu me dis…. Alors que mince alors ! Tu me vois tout le temps comme une ennemie, alors que je sache j’essaie d’être là ! Je ne suis pas certaine que tu puisses en dire autant, sur ces dernières années à mon égard ! »

Tes sourcils froncés trouvent leur réponse dans les miens.

Les McLeod ne s’excusent jamais.
Je ne dis pas des horreurs, juste des faits que tu n’aimes pas.
J’ai essayé d’être là d’une manière qui te conviennes. Une qui ne nous monte pas l’un contre l’autre, ni qui ne te porte préjudice. Tu ne veux pas de mes conseils. Je t’ai offert tout ce que tu demandais et plus encore, mais tu ne veux pas de mes solutions. Et maintenant que tu as le pouvoir de les trouver toi-même, quel rôle puis-je jouer quand tu décides que tu es trop noble pour respirer le même air que moi ?

« Tu dis que tu tiens à moi, mais y en a combien d’autres, de ces femmes avec qui tu te pavanes ? »

Mon visage se penche sur le côté, et mes sourcils se défroissent, interrogatif.

« Parce que sincèrement, si c’est ça ton amour…. Passer ton temps à être…. Agressif, immonde, ou simplement méchant avec moi… »

Et mon expression s’assombrit… Quoiqu’elle soit moins dure. Ton poignet dans ma main. Les marques. Ton sourire. Ta douceur. Tout ce dont je manque. Et que je ne sais comment te rendre. Toute cette violence que je pensais à l’abri dans les bras et les yeux d’un frère absolu qui soudain commencent à brûler tes doigts. Tu crois tendre la main pour caresser une petite bête. C’est un monstre que tu veux dompter.

Tu essayes. Est-ce que je m’attends à ce que tu essayes éternellement ?

Je crois que oui. N’est-ce pas comme ça que je sais qu’il m’aime un peu ?

Tu l'as entendue.

« …Alors non. Je ne vais pas continuer ainsi. »

Je ferme les yeux et soupire. Je veux être soulagé. Que ta mascarade affective soit terminée. Mais tu viens de me jeter. Purement et simplement. Je me détourne pendant que je peux encore retenir une expression neutre. Je n’avale ma salive et ne pince mes lèvres qu’une fois dos à toi.

« Je n’ai pas repris mes esprits. J’ignore d’ailleurs à quoi tu fais référence…. Je suis juste fatiguée d’être celle qui doit ramper à tes pieds. Tout comprendre. Tout accepter. Tout pardonner. Parce que je tiens à toi, alors qu’en face, tu…. »

Je quoi ? Je n’ose pas y croire ? Je n’ose pas penser que tu es possiblement sérieuse quand tu dis que tu vas accepter e que je suis, quand au moindre mot un tant soit peut sincère ou maladroit, je ne gagne que ta frustration et ton dédain ?

Not worth playing, Little Viper. Si tu tiens à moi, cesse de me le dire, et montre donc.

« Tu ne rampes pas. N’es-tu pas debout, maintenant ? »

Silence. Je me tourne vers toi. Je suis de nouveau calme. En apparence au moins. C’est la première fois que tu me fais face. Tu mérite au moins que je te regarde dans les yeux. Une main dans la poche, l’autre pendante, jamais loin de ma baguette. Mais il n’y a rien sur mon visage. Je ne fais que t’écouter.

Tu souris. Ta mélancolie me frappe en plein cœur et fait pleurer Elle dans sa langue absurde. Ma propre sècheresse me revient acidement à la gorge. Si je ne te donne ne serait-ce qu’un brin de compassion, qu’un brin de cette vulnérabilité, qu’en feras-tu ? Est-ce que tu me feras confiance, ou préfèreras briser le peu qu’il me reste ?

Celle que j’ai en toi ? En moi ?

« Tu préfères chercher à me blesser un peu plus, alors que tu vois bien que cela ne va pas. »

Ne fais pas ça. Ne me regarde pas ainsi. Ne t’approche pas si près. Ne fais pas battre mon cœur si fort. Ne me demande pas envie de comprendre ce que tu dis, ce que tu vis. Ce que je tn fais vivre. Ne me mets pas à nu. C’est un ordre. Je t’interdis. C’est mieux pour toi. C’est mieux pour moi aussi, pour ce que tu t’en soucie vraiment.

« Et cela n’ira mieux, que si je décide finalement, que ce n’était pas grave, tu sais. »

Décide-le ? Ne t’approche pas ? Ne m’approche pas avec ce regard, cette attitude désespérée. Je n’ai rien fait de mal. Je n’ai rien fait de mal.

« Tes mots. Ton comportement….. »

J’ai tout fait pour te protéger.

Tu pleures.

« Oublier pour continuer à essayer. Et non, il n’y a rien que je ne puisse attendre de toi, à ce sujet, sinon je le saurais depuis toutes ces années…. »

J’ai été honnête quand tu me l’as demandé.

« Est-ce que tu trouves cela normal, toi ? … Je veux dire… Tu laisserai un homme se comporter ainsi avec moi ? …. Ou c’est juste… banal et sans importance, tout ce dont je te parle, dans ton prisme ? »

J’ai réfléchi quand tu m’as posé des questions, tu me fais me poser des questions, tous les jours, que tu sois là ou non, sur tout ce que je fais, sur tout ce en quoi je crois, suis-je autorisé à ne montrer à personne à quel point tu m’influences ?

Je n’ai pas fais les mauvais choix ! J’ai fais tout ce qu’il fallait ! Je n’ai rien fait de mal !

Tu fais tous mal, Adonis.
C’est pour ça que tu ne vaux rien.
Tu sais comment faire pour que tout soit parfait, et tu ne le fais pas.
Pas étonnant qu’elle se payes ta tête. Tu es si facile à émouvoir.
Protège-toi. Tu ne peux pas rester un rêveur pour toujours. Tu as déjà perdu une vie et deux êtres chers sont brisés en deux.
Tes ténèbres n’appartiennent qu’à Caïn. Elle n’est qu’une belle âme qui cherche ce qu’il y a de beau en toi.
Tu sais que ça n’existe pas.

Je ferme les yeux. Pose juste une main sur ton bras. Pour te repousser sans violence. J’ai besoin d’air. De m’endurcir ? De me persuader. Mais c’est trop tard. Quand j’ouvre les yeux tu as encore des traces de tes larmes essuyée sur ton maquillage. Je me souviens de ton poignet.

Je me souviens du cou de Greer.

Je te lâche comme si ta peau brûlait sans cesser de fixer cette foutue trace de larme.

Je veux te toucher. Te dire de te taire. Tu dire que tu comprends tout de travers.

« Je ne t’ai pas tout dit. J’ai jugé que tu n’avais pas besoin de savoir, et tu en as jugé autrement. Maintenant que tu sais, tu veux m’en vouloir ? »

Je ne t’ai pas dit que j’étais faible. Je ne t’ai pas dit que j’ai eu des histoires d’amitiés et d’amour que je regrette. Je ne t’ai pas dit que j’avais une vie à mener pour échapper à ce destin de papillon de nuit qui se brûle les ailes en se plongeant dans tes flammes.

Tu m’en veux pour ça ? Pour avoir tenté de rester ton frère alors que j’aurais voulu être ton amant ? Pour avoir décidé de garder la tête haute quand je savais pertinemment que j’aurais juste dû me jeter dans tes bras et pleurer comme un enfant, abandonner ma place et la fierté qui en drape le trône ? Jeté notre notion de la dignité pour ta version de l’amour ?

Je serre les dents et relève la tête. Le regard dur.

« Je ne comptais pas y aller. Je l’ai appris après t’avoir écrit. Je pensais que Caïn et toi auriez réglé vos problèmes, et qu’il t’en avait parlé. Tu m’as affirmé que tu n’avais pas le temps. Ni aucune envie de me voir d’ailleurs. Depuis quand as-tu besoin d’une invitation pour nous faire grâce de ta présence ? »

N’est-ce une évidence que pour moi ? Que si tu avais vraiment envie de nous voir, lui ou moi, tu serais venue de toute manière ? Que ne pas venir, pour la première fois de notre vie, relevait de ta réponse aux évènements, que c’était bien ça, ton message ?

Si aucun de nous deux ne compte, c’est que tu ne nous regardes plus. Nous ne t’intéressons plus. Tu as grandi après tout. T’es affranchie de nous, enfin ! Grâce à Merlin ! Tu trouves enfin tes frères trop misérables ou odieux, assez pour mettre le pied sur la ligne. Assez pour dire stop, et ne pas venir. Les autres appellent ça l’orgueil, les McLeod appellent ça l'amour-propre.

Nous t’avons attendue. Nous avions vu toutes les autres, tous les autres. J’ai été entraîné dans ce tourbillon d’une nuit en pensant pouvoir me noyer et recommencer. Avec lui. Avec toi.

Tu as sérieusement besoin de notre approbation pour être là comme tu dis ? Je ne t’ai pas sentie là, cette nuit-là. Il s’en est passée des choses, mais pas toi. Il n’y avait que toi qui comptais, mais tu avais besoin d’une lettre, pour savoir qu’on t’a dans le sang.

« Tout le monde est un ennemi, Delliha. Tu es le pire. Je t’aime. »

Cette fois c’est glacial. Glacial parce que si je ne m’y astreins pas, je vais laisser ressurgir la faiblesse. Parce que mon affection pour toi me rend vulnérable. Mon désir maladif de te comprendre aussi.

« J’ai une femme. Je la respecte assez pour ne pas prendre à mon bras n’importe qui. Je n’aurais jamais dû te dire la vérité, juste par respect pour elle. Et je vois que c’est sans doute du gâchis. Comment me crois-tu capable de continuer à fréquenter qui que ce soit d’autre que vous après mes noces ? »

Aurea, toi…

Et lui. J’aurais voulu m’en sortir. Mais il y a des chaînes qu’il est impossible à briser.

« Tu vas me demander combien d’hommes aussi ? Je suis à côté de tout le monde là où je dois être vu. Je me fous que ce soient des hommes ou des femmes. Est-ce que tu conclus que je les suce aussi ? »

Je ris, désabusé.

« Ça en dit assez long sur ce que tu penses de moi. Donc oui, c’est tout, Delliha. Quand tu veux que je m’en aille, je m’en vais. Parce que tu es capable de me faire ramper comme ça. Lucky you. »

Je m’appuie contre la porte. Je te regarde. Un nœud dans la gorge.

« Je ne pars pas du principe que lorsque tu dis non, c’est pour dire oui. Si ça pouvait être réciproque ? Si tu pouvais arrêter de me traiter de menteur ? Peut-être deux minutes. Que je comprenne ce qui te fais croire que j’ai aucun intérêt à faire ça ? »

Je croise les bras. Mon souffle se calme. Je ne dévie pas le regard. Tu m’as piégé, entre ton corps et la fenêtre. Ou me suis-je laissé piéger ? Tu m’enfermes, et tu veux quelque chose, et j’ai peine à comprendre quoi.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qui as-tu vu se pavaner avec moi ? »

Mes dents se serrent comme mon cœur.

« Et si tu ne veux pas de mon amour immonde, à quoi tu joues exactement ? »

Si je ferme autant les yeux, ce n’est pas parce que tu me fatigues.
C’est aussi vrai. Je n’en peux plus, de danser sur un fil.

C’est surtout parce que je me sens larmoyer. Tiraillé entre ce que tu essaies de me dire, ce que tes efforts essaient de me transmettre, comme affection et comme espoir, et ce que tu dis vraiment.

Mes doigts se serrent sur mes manches. Je réaffiche un sourire. Et les larmes viennent toutes seules. Droites sur mon visage. Et cette fois c’est trop pour que je prenne ne serait-ce que la peine de les essuyer.

« Va donc oublier mon amour immonde chez Seev, et faisons comme si je ne t’en avais jamais parlé. C’était stupide de ma part. Ce n’est pas le genre de chose qu’on dit pour gagner la confiance de quelqu’un. C’est après la confiance qu’on se rend vulnérable. Aucun de nous deux n’était prêt pour ça. »

C’était ça mes pas vers toi, Delliha. C’était ça, et je me sens détruit, que tu n’aies jamais compris. Je me sens détruit que tu attendes de moi d’être quelqu’un d’autre, alors que je t’ai presque tout donné de ces pensées amers et intimes, de ces murmures secrets et mon vrai visage. Je me sens détruit que tu arrives à me prendre pour un mythomane sans race. Détruit que tu remettes aussi facilement en question l’aveu le plus difficile de ma vie.

Ce n’est pas ta faute ? Tu manques d’expérience ? Tes antécédents ne te rendent pas lucide sur la situation ?

C’est faux. Tu es lucide. Tu sais mieux que quiconque, mieux que moi-même à quel point j’ai désespérément besoin de me reconstruire. Besoin que tu me parles de toi, pour que je puisse te connaître. Besoin que tu me laisses t’écouter.

Te croire.

Te connaître.

Te reconnaître.

Mais quand je te demande si toi tu vas bien, je n’obtiens que deux choses.

Tu es fatiguée, et tu as du travail.

Et je suis du travail.

N’est-ce pas basiquement ce que tu viens de me dire ? Que c’est trop d’effort de me trouver quelque chose qui ait de la valeur ? Que mon attention est inexistante ou malsaine ? Que tous mes mots ne sont que de la méchanceté ?

C’était juste ne pas mentir. Ne pas tout dire. Je retiens à rire, ou un sanglot ? Je serre les dents et sourit presque douloureusement.

« Je ne t’ai pas demandé de m’aimer en retour. Je ne me suis jamais attendu à ce que tu le fasses. Alors au nom de quoi les femmes que je fréquenterais serait ton problème ? Est-ce que je te demande avec qui tu couches ? »

Ma voix est presque trop douce, dans ma colère froide, colère d’animal blessé, furieux de son impuissance. Je ne peux pas te toucher. Je ne peux pas garder le silence. Je ne peux pas te mentir. Je ne peux pas faire autre chose que te faire du mal. Chercher la distance.

« Je vais y aller, je pense. Tu as clairement besoin de te sentir aimée et je ne te fais pas sentir ça. »

Tu vois, Ad.
Ce n’était pas si compliqué.
De grandir.
C’est dommage que ça ne ramène pas ton enfant. Tu es toujours une anomalie vaniteuse.
N’aies pas honte de te sentir mal. Je suis là. Je ne te mens pas, moi.
Je t’aiderai à trouver de l’espoir.
Pas en elle, mais en toi-même.

En ce toi immonde. Agressif. Et incapable de rendre heureux.

Espoirs pervertis. Tourmentés. Annihilés par la peur constante, et la solitude. Par le besoin jamais vraiment comblé de toujours appartenir à quelqu’un. De toujours être en sécurité quelque part.

Patronus brisé, qui ne sait plus à quoi ressemble l’espoir véritable. Ni même le bonheur.

Tu m’as rendu le sourire dans un hôpital où j’avais enfin tout perdu.

Et j’ai honte d’y avoir cru.

Immonde. Immonde. Immonde.

Tu es immonde. Tu le savais. Alors pourquoi ça te surprend.
Tu devrais cesser de pleurer.
Bien sûr que si tu pleures, Adonis. Regarde comme elle te juge.
Elle n’est pas là pour te réparer. Ce n’est le boulot de personne. Ni elle, ni Caïn, ni Aurea.
Ravale tes larmes. Elle n’a pas besoin de te voir comme ça.
Ne panique pas. Ce n’est pas grave. Elle savait déjà que tu étais faible.
Bien sûr, prends quelques minutes pour te reprendre. Ce serait ennuyeux si qui que ce soit d’autre te voyait dans cet état. Mais ne tardes pas trop. Elle va encore s’énerver. Ce n’est pas grave. Elle n’est pas la première.
Ouvre les yeux.
Je ne pense pas que tu la dégoûtes, Adonis. Bien que ce soit vrai que tu es sale. Elle a le droit de le penser aussi. Tu lui as avoué après tout.
Qui se soucie que ce soit ton premier amour. Je l’aime aussi. Mais elle n’aime pas ça, tu as entendu. Ton affection est insupportable.
Va voir Caïn ?
Mais non, Caïn ne va pas te faire de mal. Rien que tu ne puisses pas supporter. C’est comme ça que tu te sens aimé, non ? Qu’on te consume.

Toutes les pensées sont des échos. Un tissu de conversations étranges, ou seul une voix est audible. Celle d’une très jeune femme, un d’une fille un peu joueuse, qui se rit d’un maître fort peu présentable.

Je détourne le visage. Tente de me calmer en respirant. Je n’ai rien perdu. Rien. Tout était faux. Même ce morceau de bonheur à l’hôpital. Tu t’es forcée. Tu ne passais pas un bon moment. J’étais juste un patient. Un patient à problème, de ta famille.

Tu n’as fait qu’arrondir les angles.

« Je ne t’embêterai plus. Reparle au moins à Caïn. Vous vivez ensemble. Ne rendez pas votre vie commune plus insupportable. Je ne viendrai pas l’an prochain. »
Delliha McLeod
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Message Re: Comment fait-on pour se le dire ?
par Delliha McLeod, Jeu 20 Sep - 20:28 (#)
Je n’ai pas fini de te parler que déjà, tu t’éloignes. Tu me tournes le dos. Et j’ai sincèrement envie de te mettre au sol. De te faire regretter de me manquer autant de respect. Oserais-tu si c’était quelqu’un d’autre ? Si c’était un homme qui se tenait face à toi ? La colère crépite. Le mépris bouillonne. Tu n’es qu’une ordure, un enfant capricieux, un faible qui se traîne son orgueil. Tu me fais honte. Et je te promets que je te ferais regretter de ne jamais me considérer moi. Femme, sœur, ou soi-disant amour. Foutaise. Tu n’es qu’un pauvre simple d’esprit.

Et tu oses ouvrir la bouche pour te moquer de moi. Me manquer de respect une énième fois. C’est un choc. De redécouvrir encore, à quel point tu es immature et vicieux. Avant, tu avais l’excuse du manque de maturité. De notre enfance. De la construction. Aujourd’hui tu es un homme. Un homme minable.
Et plus que la surprise qui se lit sur mon visage, c’est la déception.
Parce que tout dans ton comportement n’est qu’une ode au mépris. Tu te sens supérieur à moi. Entièrement. Pleinement. Il suffit de voir comment tu te tiens face à moi. Pas totalement en face. La main dans la poche.

Pourtant, j’essaie. Je dois être stupide, d’essayer d’être honnête avec toi. De communiquer pour avancer sainement. Pour construire. Tu n’as jamais été dans cette dynamique. Tu n’es pas Caïn. Ni mère. Et encore moins Père.

Les paroles de ton patronus sont certainement risibles. Tu vis ton propre mélodrame, et tu y es tellement bien.

Me repousser. Repousse-moi donc. Je ne reviendrai pas, Adonis. Je crois que tu l’as déjà compris. Mais je recule, en souriant faiblement. Triste. Amère.

« Je ne t’ai pas tout dit. J’ai jugé que tu n’avais pas besoin de savoir, et tu en as jugé autrement. Maintenant que tu sais, tu veux m’en vouloir ? »
« Cela n’a absolument aucun rapport, Adonis. N’essaie guère de me rendre responsable de ton comportement minable. »

Et même pour votre fête d’anniversaire, c’est encore visiblement de ma faute. Ta mauvaise foi ne m’étonne plus. Elle m’afflige.

« Difficile de faire grâce de ma présence, lorsque l’on est au courant un jour trop tard. »

Sèche. Froide. Tu n’es qu’un petit con.

Et j’échappe un soupire en entendant tes prochains mots. De mieux en mieux. Tu vis dans un éternel drame. Que tu te forces toi-même. Seul. Dans un château de cartes creux.

Je croise les bras. Le fossé se creuse entre nous.

Je te fixe, et tu creuses ton trou. Ton estime s’évapore lentement sans jamais s’arrêter.

C’est moi qui te fait ramper maintenant. De mieux en mieux. J’ignore comment je peux faire cela. Lorsque je passe mon temps à faire attention à mes mots, à mes gestes. Oh. Tu rampes, parce que je n’écarte pas les cuisses ? Si seulement.

Tu me parles d’autre choses. Tu ramènes encore tout à toi, ton prisme, ton regard, tes soucis. Nous ne parlons plus de ce que j’ai amené sur le tapis. Nous ne parlons d’ailleurs pas. Tu ne m’écoutes pas. Tu parles, tu engloutis tout le reste. A quoi cela sert, finalement ? Je devrais partir. Mais je reste figée. Peut-être que le respect de l’homme est trop ancré en moi. Mais mon sang palpite violemment dans mes veines.

Et puis en vient un sujet stupide, le sujet stupide que je n’aurais pas dû aborder. Je me crispe lorsque tu parles de ma jalousie mal placée. Je sais qu’il y en a des femmes. Tu en as toujours eu besoin. Des autres. Je n’ai jamais compris pourquoi.

Tu as clairement besoin de te sentir aimée…. Et peu importe la fin. Je trouve ces mots minables dans ta bouche. C’est bas, que tu me dises ça. Que tu me reproches toute mon insécurité de toujours. Alors, je respire lentement. Je décroise mes bras et étire mes doigts lentement. Ne pas toucher ma baguette. Ne pas l’effleurer. Ne même pas y songer. Cela serait pourtant si simple de t’envoyer valser. T’observer chuter. Alors je serre mes doigts, mes poings. Mes phalanges blanchissent.

Et tes larmes ? Elles ne m’intéressent plus.

Je fronce quelque peu les sourcils à tes mots. Je suis froide lorsque je réponse ; il n’y a pas l’ombre d’une émotion, d’une perturbation. Aucune tristesse, ni même méchanceté dans la voix. « Je ne reçois aucun ordre de toi. »  J’avance d’un pas. « J’espère que ce sont des promesses. » Ne plus m’approcher. Ne pas venir.

Tu regretteras, Adonis.
Un jour, tu regretteras amèrement de ne plus me compter dans tes alliés.
J’espère que tu en as seulement conscience.

Je n’attends pas. Je te contourne pour seulement partir avant toi.
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Message Re: Comment fait-on pour se le dire ?
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Comment fait-on pour se le dire ?

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