10 ans." Mère ? Ils vont bientôt rentrés ?" Toute la journée, j'ai attendu le retour de mon frère, le premier jour des vacances de noël. Je sais qu'il va revenir, il revient toujours pour noël. En tout cas, sa dernière lettre le laissait penser. S'il ne revenait pas me voir, je lui en voudrais énormément. Je n'ai que dix ans, mais je veux encore qu'il me raconte des histoires sur Poudlard. L'année prochaine, j'irais le rejoindre là-bas et moi aussi, je deviendrais une puissante sorcière.  " Je ne sais pas, Lilith. Ton père et ton frère vont sans doute rentré tard." " D'accord..." Ma mère se lève et s'approche de moi pour me caresser les cheveux, je la regarde, elle sourit, je fais de même. " Allons dîner, cela les feras sans doute venir. Va te laver les mains." J'étais en train de me laver les mains à l'étage, quand la porte d'entrée s'ouvrit. Un large sourire se dessina sur mes lèvres. J'entendis la voix de mon père, puis celle de mon frère. Je n'avais pas le droit de courir dans les escaliers, Mère me l'avait toujours dit, mais j'étais tellement contente de le revoir que j'oubliais cette règle.  " J'ai crû que tu m'avais oublié !" J'avais une mine boudeuse, mais je ne pouvais pas être fâchée contre lui longtemps. Et immédiatement, je me jetais dans les bras de ce frère qui m'avait manqué. " Impossible, Lilith. Des petites soeurs comme toi, y en a pas deux." Je souris et fini par le lâcher, je saluais mon père ensuite. Lui, je le vois tous les jours, mais Charon... Même quand il est en vacances, il est jamais là. Mais je suis trop petite pour comprendre. Et peut-être égoïste aussi. Mais surtout trop petite pour comprendre qu'il ne peut pas toujours être là quand je le souhaite.

11 ans. Le jour tant attendu est enfin arrivé. Moi, Lilith Ambre Mégara Malefoy, je vais faire mon entrée à Poudlard. Je souris, je marche la tête haute dans ce hall, je ne baisse pas le regard, je suis sûre de moi. Parce que... Parce que je ne pourrais pas aller dans une autre maison que celle de Serpentard, parce que je suis ambitieuse, rusée, mais surtout, je suis une Malefoy. Pour toujours. Je regarde vers la table et je croise le regard de mon frère, de mes cousins et cousines qui y sont également. Je ne veux pas les décevoir. Ni eux, ni mes parents, ni moi-même. Je n'accepterais pas d'autres choix que la maison de Salazard. J'entends mon prénom et je souris.Je m'avance et prends place sur le tabouret. Et quant au bout d'une poignée de secondes, il m'envoie dans la maison de mes rêves, je suis soulagée et heureuse. Parce que je suis le chemin qui m'est tracé. J'étais sur le point de devenir la sorcière que je voulais être et rien ni personne ne m'empêchera d'y parvenir.

16 ans. " Lilith ma chérie, je sais que tu es une jeune femme responsable, mais ton père refuse de te laisser plus de liberté." " C'est pas juste ! Charon, quand il avait mon âge, je suis sûre qu'il faisait ce qu'il voulait ! Pourquoi je suis punie de la sorte ! J'ai seize ans, Mère." " Ne compare pas l'adolescence de ton frère à la tienne, ça n'a rien à voir." Tout ce que je demande, c'est de pouvoir sortir en dehors du domaine sans avoir l'impression d'être surveillée de toute part, par les connaissances et les amis de mon père. Et ceux de mon frère également. Je soupire, regardant ma mère, j'avais espéré qu'elle me soutienne, mais elle semble se ranger de l'avis de mon père, comme bien souvent. " Père est fier de moi au moins ?" Elle me regarde, surprise que j'ose lui poser une telle question. Je ne sais pas quoi penser, il ne parle que de mon frère, des fiançailles qu'il espère pouvoir négocier et du boulot que ce dernier à eu au Ministère. " On est tous fiers de toi. Seulement, ton père est moins démonstratif." Je lève les yeux au ciel, ce qui la fait rire. Je grogne encore quelques secondes avant de quitter la pièce. Visiblement, je ne gagnerais ma liberté qu'à mes dix-sept ans, et encore...

18 ans. " Me marier ? Maintenant ?" " Père te choisira un bon parti et puis, le mariage, c'est pas si mal." " Parle pour toi." Je savais que cette idée allait finir par être concrète. Plus d'un an que père en parlait, mais... Je pensais avoir un peu plus de temps devant moi. Mes études sont loin d'être finies et qui plus est, aucun candidat ne trouve vraiment grâce à mes yeux. Aucun de mon âge en tout cas. Je regarde mon frère, lui, il a de la chance, Euphrasie est jolie, intelligente et gentille avec moi. J'aimerais avoir la même chance que lui. Je me lève de ma chaise et fais les cent pas dans la pièce. " Et puis d'abord, pourquoi est-ce que TOI, tu fais toujours ce que tu veux hein ? C'est vrai quoi. Je suis une élève brillante, une digne Serpentard, une digne Malefoy et j'ai l'impression que ça ne suffit pas. Si j'avais été un garçon, je suis certaine que ça serait différent." Je pose les yeux sur mon frère qui ne réponds rien. Frustrant. Je râle, je grogne encore pendant dix bonnes minutes avant de retourner m'asseoir en face de lui. Impassible, je ne lisais rien sur son visage. A contrario, je suis trop expressive, il paraît. Je reste silencieuse quelques secondes avant de reprendre. " Charon..." " Oui ?" " Je ne veux pas me marier avec n'importe qui. J'ai peur. Imagine, je suis marié à un homme que je n'aime pas ? Quand je te vois avec Euphrasie, où même nos parents... J'ai envie d'avoir la même chose." " Tu sais que Père n'ira pas marié son petit démon à n'importe qui." Je souris. Il essaye d'être rassurant, sans vraiment l'être non plus. " Tu soutiendras le choix de Père, j'imagine." " Je n'ai pas mon mot à dire, Lilith, mais, si tu trouves quelqu'un qui te conviens, je te soutiendrais." Trouver quelqu'un... Plus facile à dire qu'à faire dans le fond.

18 ans et demi. Encore une fois, la fête était à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre d'un membre de ma famille. Euphrasie rayonnait au milieu des invités, mon frère était en discussion avec d'autres personnes. Une coupe de champagne à la main, je suivais ma mère, écoutant pour la dixième fois les mêmes histoires, répondant toujours aux mêmes questions. Tout le monde voulait savoir quand je serais décidé à me marier. Ma mère répondait que j'étais trop exigeante et que mon père n'accorderait pas ma main à n'importe qui. Pour le moment, j'étais tranquille. Je m'excusais auprès d'elles pour m'éloigner, j'avais besoin de prendre l'air. J'inspirais légèrement l'air frais. " Permettez que je vous tienne compagnie un moment, Mademoiselle Malefoy ?" Mes yeux se posèrent sur cet homme que je reconnaissais pour être un ami de mon frère. Plus âgé que moi et un peu plus jeune que Charon, il me semble. Je lui fais signe que j'acceptais un peu de compagnie. " Je me présente, je suis Maxence Goyle, héritier de ma famille." " Et ami de mon cher frère, également." " Tout à fait. Je tiens à vous dire que... Que vous êtes encore plus belle que ce votre Mère le laisse entendre." Je reste sans voix quelques secondes. Venait-il de me faire un compliment ? Doucement, un sourire se dessine sur mes lèvres. " Vraiment ?" Il se met à rire de bon cœur, avant de reprendre. " Tout à fait, j'ai même fais part à votre frère de mon intention de vous courtisez." " Ah oui ?" " Il m'a juste souhaiter bonne chance." Je vais le tuer. Sérieusement, dès que l'occasion se présente, j'aurais deux mots à lui dire. " Si cela vous dérange..." " Absolument pas. Parlez-moi de vous, je suis curieuse." Je suis resté une bonne partie de la soirée à l'écouter, à apprendre à le connaître. Il y avait quelque chose chez lui qui se dégageait, qui me mettait en confiance. Un sourire charmeur, un regard captivant, une gestuelle parfaite, une discussion intéressante et le fait qu'il vienne d'une bonne famille comme la mienne. Il avait gagné quelques points en tout cas. Et la soirée toucha à son terme. Je me levais et posai les yeux sur lui. " Me laisseriez-vous une chance de vous revoir rapidement ?" Surprise, mais contente malgré tout, je lui souris, tout en jouant avec une boucle de mes cheveux blonds. " Je retourne à Poudlard dans deux jours, mais... Je vous ferais signe." " J'attends ce moment avec impatience." Mon sourire s'élargit sur mes lèvres, tandis que je m'éloigne de lui. Je passe saluer Euphrasie avant de partir. Mon frère est un peu plus loin et je vais vers lui.  " Merci." Il sait pourquoi. Ce n'est pas un hasard si justement, je rencontre quelqu'un qui pourrait me plaire, à cette fête et sous son toit.

19 ans. J'allais devenir Madame Goyle et j'avais encore du mal à y croire. L'homme que j'allais épouser n'était pas celui auquel mon père aurait voulu accorder ma main, mais à force d'insistance et du soutien de Charon, il avait fini par être d'accord. Après tout, l'important n'est-il pas de garder notre sang-pur ? Je savais qu'une partie de la famille de mon futur époux avait perdu ce prestige, mais pas lui. Et je l'aimais. Nous avons échangé bon nombre de lettres au cours des mois passés, apprenant à nous connaître. Et à force de le voir durant mes vacances, j'avais fini par en être amoureuse. Et lui aussi. Je rayonnais dans ma robe blanche, je crois que je n'ai pas arrêté de sourire toute la journée. Tout le monde était heureux et content de cette union. Je savais qu'après le mariage, la question des enfants allait se poser, mais nous avions convenu tous les deux de ne pas avoir d'enfants avant que j'aie finis mes études et que j'ai un bon poste. Je ne voulais pas qu'on me voie seulement comme son épouse. Je voulais être quelqu'un, je voulais être respecté.

26 ans. J'étais au manoir quand les contractions ont commencé. J'ai hurlé à cause de la douleur et ça à alerter mon mari et les autres membres de la famille. Je savais exactement à quoi m'attendre, aux gestes que je serais amené à faire, mais la douleur et la peur panique du moment m'empêchait de voir et de faire les choses clairement. J'avais demandé à une amie de Sainte-Mangouste de m'aider à mettre mon enfant au monde. Normalement, ça aurait dû se passer là-bas, mais visiblement, le bébé voulait naître à la maison, alors soit. Je n'étais pas en état de transplaner. Je n'ai jamais eu aussi mal de ma vie. Mais, à présent, j'ai une fille. Elizabeth. Le fruit de mon amour avec Maxence. Et elle était magnifique.

27 ans J'étais aux côtés de mon père, fière, droite et silencieuse. Aujourd'hui, était un jour spécial. Aujourd'hui, je recevais la Marque. Comme mon père, mon frère et mon mari. J'avais attendu ce jour avec impatience. Je savais ce que cela impliquait, mais j'étais prête. J'avais longuement réfléchi, je voyais ce qui se passait dans notre monde et c'était de plus en plus difficile pour moi de rester simple spectatrice. Je voulais agir. Une fois la Marque, apposée sur mon bras, j'étais fière. Et je voyais bien la même chose dans le regard de mes proches. C'était un engagement que je me tenais prête à tenir.

31 ans Baguette en main, mes longs cheveux blonds attachés sous ma capuche, j'attends. Il avait été décidé qu'on frapperait un grand coup à Belize. J'étais prête, mentalement et physiquement. Et tout alla beaucoup trop vite pour qu'on contrôle vraiment ce qui se passait. La panique était totale et je voyais les corps tomber les uns après les autres. Des enfants, des adultes. Eux, nous. Mais, pas de pitié, c'est comme ça que ça doit être. Violemment projeter à travers les buissons, je reste un moment par terre, sonnée, un peu perdue. Je pense à ma fille et soudainement, j'ai peur. Peur qu'elle grandisse sans moi, peur de mourir, même si je sais que ça serait pour la bonne cause. Mais je me relève, tant bien que mal. Baguette en main, j'essaye de retrouver les miens à travers cette pluie de sorts, d'injures et d'insultes lancés à tout-va. Je retrouve mon mari, blessé et je hurle comme une damnée. Personne ne me prendra mon époux et surtout pas eux. Et le repli est ordonné, c'est la panique. Aidant mon mari, on s'éloigne. Et on revient moins nombreux qu'au départ.

35 ans Rosier est au pouvoir depuis quelques semaines et bien que je sois contente qu'un sang-pur conservateur comme lui soit au pouvoir, sa politique m'inquiète un peu. Déclencher une guerre civile, c'est dangereux. Je ne m'occupe pas de politique, donc je me garde bien de dire quoi que ce soit. Disons que je suis... Observatrice. J'attends. Je passe le plus clair de mon temps à Sainte-Mangouste, étant médicomage en chef du service des Blessures par Créatures Magiques depuis quelques années, je prends mon rôle très au sérieux, et le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai pas mal de travail. Même si l'idée de sauver la vie aux impurs me répugne, je ne peux pas les laisser mourir sans rien faire non plus. Alors, je fais mon travail, sans doute en étant plus froide, plus dure. Le reste du temps, je suis chez moi, auprès de ma fille et de mon époux. Et il m'arrive de soigner mes camarades quand c'est nécessaire. Après tout, il faut s'entraider.

36 ans Le début des procès suite à ce qui s'est passé avec les Disciples s'ouvre. Et je vois des personnes que je connais. J'ai toujours pris soin de rester en dehors de tout ça. Même si je n'aime pas cette idée de patronus, je vois bien que ma fille est très attachée au sien et jamais, il ne me viendrait à l'idée de lui faire du mal. J'écoute ce qui se dit, ce qu'il s'est passé. Quelque part, je me dis que c'est un mal pour un bien. Mais il n'y avait pas que des impurs concernés. Je rentre chez moi le soir même et j'observe Elizabeth parler et jouer avec son compagnon. Et je me dis que le premier qui essaye de le lui enlever ou le premier qui touche à ma fille, je m'en occupe moi-même.

Actuellement Rosier à chuter. Il est mort, assassiné. J'ai un peu de peine pour sa famille, mais je dois bien admettre que je ne suis pas vraiment étonnée au final. Seulement... Maintenant, on est tous dans la peur de ce qui va se passer. J'ai peur des représailles contre les miens, contre les sangs-purs. Mais rien, ou pas grand-chose. De nouveaux partis politiques entrent en jeu et essayent d'inverser l'équilibre des pouvoirs. Une fois de plus, je me garde bien de dire ou faire quoi que ce soit, mais, ma sympathie va vers les Gardiens. La peur est passée à présent et il est temps de voir l'avenir. Nous avons de nouveaux objectifs, il ne tient qu'à nous de les atteindre.