Nationalité ∞ Comme la sonorité de son nom peut le laisser penser, Alister est originaire de l'Est. Il est né en 1956 à Budapest, en Hongrie.
Baguette ∞ Elle mesure 32 centimètres, est en bois d'érable (un arbre connu pour symboliser l'indépendance, la réserve et le sens de l'observation, ce qui correspond plutôt bien à son propriétaire) et contient une plume de phénix.
Épouvantard ∞ Le corps sans vie de sa petite sœur Eszter. Imaginer qu'un jour elle puisse mourir lui est inconcevable, et la seule fois où il a eu affaire à un épouvantard lui a valu de retourner directement à Ste Mangouste.
Amortentia ∞ Le parfum des fleurs et des arbres porté par le vent en été, l'odeur de l'aquarelle, et l'arôme sucré des pâtes de fruit de chez Honeyduck que sa petite sœur mange souvent.

Alister aurait du être un garçon au sourire espiègle, pétillant de vie. Il aurait du être la fierté de sa famille. Mais malheureusement, Alister n'était pas comme les autres, cela se confirma dès son plus jeune âge. Il ne parlait pas, ne riait pas. Pas le moindre gazouillement de bambin ne s’échappait de sa bouche. Il n'allait pas jouer avec les autres enfants de son âge, d'ailleurs il n'allait pas jouer tout court. Il pouvait rester des heures assis, parfaitement immobile, ses yeux fixant un point imaginaire au loin, et personne ne semblait à même de saisir l'étincelle de vie qui aurait normalement du faire pétiller ses prunelles céruléennes. Pas même sa propre mère. On entend souvent dire que les yeux sont les portes de l'âme, celle d'Alister semblait être fermée à clé, scellée de l'intérieur, l'isolant dans un monde connu de lui seul. Désemparée, sa mère ne tarda pas à consulter un médecin, redoutant le pire pour son petit garçon. Mais c'était au delà de ce qu'elle aurait pu imaginer. Le diagnostic tomba, la frappant de plein fouet comme une dague qu'on lui aurait enfoncé dans le cœur. Alister était autiste. Elle était effondrée, il ne manquerait plus qu'il soit cracmol et elle aurait vraiment tout raté. Fort heureusement, il montra rapidement une habileté certaine pour la magie, bien qu'il demeure toujours de marbre, aussi immobile et silencieux qu'un fantôme.
Ste Mangouste devint alors sa deuxième maison, il est même fort possible qu'il ait gardé plus de souvenirs des murs blancs et nus et des draps rugueux de sa chambre d'hôpital que des sombres couloirs et du papier-peint humide du pavillon londonien où il vivait avec sa mère et son frère. Après plus d'une dizaine d'années de traitement intensif, Alister fut diagnostiqué comme « en voie de guérison » et déclaré apte à commencer sa scolarité à Poudlard, lorsque sa lettre arriva enfin. Grâce à son excellente mémoire, sa curiosité naturelle et sa capacité bien développée à pouvoir se concentrer pendant des heures sur un sujet, il acquit, au fur et à mesure que les années d'études se succédaient, un très bon niveau scolaire. Tout d'abord terrifié par le nombre de gens qui l'entouraient, et par le vacarme épouvantable qu'ils provoquaient, il finit cependant par s'y habituer, et bien qu'il ne semblait toujours pas très porté sur la conversation, prononçant au mieux quelques phrases qu'il oubliait souvent de finir, il semblait aller de mieux en mieux, ouvrant lentement au monde extérieur la porte de son âme jusque là prisonnière.
Avide d'apprendre, il passe beaucoup de temps à la bibliothèque dont le silence et l'ambiance calme ont le don de l'apaiser. Cependant, il sait qu'il ne doit pas rester seul, le médecin l'a dit, il doit faire des efforts. Alors il essaye de se mêler aux autres, mais la communication ne sera jamais son fort, il le sait bien. Il a beau faire tout ce qu'il peut, il est mal à l'aise lorsque la conversation dure trop longtemps. Les mots lui glissent entre les doigts, et il n'a plus en tête que de s'enfuir le plus loin possible et qu'on le laisse tranquille. Bien qu'il ait fait beaucoup de progrès, son regard reste un peu fuyant. La plupart du temps, quand on lui parle, il finit par fixer le sol, ou bien ses yeux se perdent dans le vague et vous traversent comme si vous n'étiez pas là. Il est parfois dur de saisir son regard, même pour ses amis. Pourtant, lorsqu'ils y arrivent, ses yeux bleus s'illuminent, et un sourire ravi vient bien souvent étirer ses lèvres. Ceux qui ne le connaissent pas pensent qu'il est distant et hautain – il faut dire qu'il ne parle pratiquement jamais de sa maladie et que peu de gens sont au courant, et il tient à ce que les choses demeurent ainsi. À moins d'avoir sa confiance totale, chose qu'il n'accorde pas facilement, vous ne saurez pas le pourquoi du comment. Pourtant s'il pouvait se comporter comme n'importe quel autre élève, les mauvaises langues se rendraient vite compte qu'il n'est pas bien méchant, son patronus en témoignerait volontiers s'il pouvait parler, lui aussi. Mais il ne se laisse pas faire pour autant, ayant trop souvent souffert des moqueries et de l'incompréhension de certains quand il était plus jeune. Il n'avait alors pas la présence d'esprit de riposter, mais il a grandi, et cette époque est révolue. Autant se montre-t-il doux comme un agneau avec les gens qu'il apprécie, autant sera-t-il froid comme la glace avec ceux qui viendraient lui chercher querelle. Plutôt solitaire et timide, il n'est pas le genre de garçon à collectionner les relations amoureuses, les quelques unes qu'il a connu lui ont toutes laissé un souvenir amer, peut-être parce qu'il est parfois difficile de le cerner, et qu'il faut une patience qui n'est pas donnée à tout le monde. Ce n'est donc pas une priorité pour lui, et d'ailleurs il préfère largement la compagnie de son patronus ou d'un bon livre.
Ne sachant pas trop comment s'occuper, Alister dessine et peint beaucoup entre les cours, laissant son imagination débordante faire s'épanouir sur le papier ce monde intérieur qu'il s'est construit au fil des années et qu'il ne sait pas exprimer par des mots. C'est quelqu'un de loyal et de très attaché à son quotidien et à ses amis, même s'il ne sait pas forcément bien le montrer et qu'il n'aime pas parler de ce qu'il ressent. Il sera toujours là pour les soutenir, même si la plupart du temps il se contente de rester silencieux car il ne sait pas quoi dire. Lorsqu'il est avec des gens en qui il a confiance et avec qui il se sent bien, il est plutôt jovial et passe son temps à rire, quelque chose qui aurait été impossible il y a de ça quelques années, c'est peut-être là son plus grand progrès. Il a horreur du changement et de la brutalité, bien qu'il puisse l'être lui-même de temps à autres, lorsque la pression est trop forte, il préférera fuir ou même se blesser, cherchant par dessus tout une échappatoire face à des sentiments qu'il ne peut affronter. Il paraît qu'aujourd'hui il est « presque guéri », mais lui n'en est pas aussi sûr...

Procyon lotor ; curiosité, ingéniosité, dextérité, discrétion.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Ce fut un bouleversement total dans la vie d'Alister lorsqu'une nuit, quelques jours après Noël, il fut réveillé par une vague forme brumeuse qui était apparue à ses côtés. Cette étrange créature ne tarda pas à se matérialiser en chair et en os sous les traits d'un petit animal à la fourrure épaisse et à la queue rayée qui ressemblait fort à un raton-laveur. Et ce dernier, pour une raison qui était totalement inconnue du jeune homme, le suivait dès qu'il esquissait le moindre mouvement pour s'en éloigner, ce qui eut le don de le plonger dans une terreur absolue. Alister conservait encore bon nombre des caractéristiques propres au syndrome de l'autisme, et parmi eux se trouvait la peur du changement. Il n'en parla bien évidemment à personne, pensant que c'était encore son imagination mêlée à la fatigue et aux médicaments qu'il prenait qui devaient lui jouer des tours. Mais il se rendit bien vite compte qu'il n'était pas le seul touché par cet étrange phénomène, et que tous les élèves de Poudlard avaient désormais à leur côtés un animal quelconque. Son quotidien tout entier s'en trouvait profondément altéré, c'était encore pire que ce qu'il avait imaginé. Cet étrange phénomène avait fait irruption dans sa vie avec une brusquerie qui le terrifiait, et c'est donc ainsi que pendant plusieurs semaines, il ne cessa de repousser son patronus par tous les moyens possibles. Ce n'est qu'au bout de quelques temps, lorsqu'il ne fut plus à même de supporter la douleur et l'angoisse qui le terrassaient, qu'il finit enfin par accepter le fait que cet animal et lui étaient étroitement liés et qu'il ne pourrait jamais rien y changer. Lentement tout d'abord, avec hésitation, il commença à se rapprocher de lui, et consentit finalement à communiquer avec lui, ce qui fut un grand soulagement également pour le patronus. Il le nomma Miklós, estimant que puisqu'il allait devoir vivre avec lui, il fallait bien lui trouver un nom.
Au final, Alister commence doucement à s'habituer à cette présence qui ne le quitte plus. C'est même devenu plutôt agréable, d'avoir quelqu'un à qui l'on peut parler facilement, qui sait ce que l'on ressent sans même avoir besoin de faire le pénible effort d'échanger des paroles. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Il faut dire que Miklós est d'un caractère plutôt sympathique. Une boule de poils malicieuse et pleine d'entrain qu'Alister laisse volontiers grimper sur son épaule. La sensation de ses petites pattes griffues qui s'accrochaient à lui et la tiédeur qui émanait de sa fourrure épaisse avaient quelque chose de rassurant.  Il devait bien reconnaître, pour une fois, que ce changement-ci représentait une nette amélioration pour lui. C'était peut-être même le meilleur qui lui ait jamais été donné de connaître.