Je suis né à Manchester, en Angleterre bien sur. Ce pays est merveilleux. Quant à ma famille elle est plutôt normale. Par normale, j'entends qu'elle a des amis, qu'elle s'entend à peu près avec tout le monde, et que la vie à la maison a toujours été plutôt agréable. Peu de disputes. Peu d'hurlements. La maison était calme, tous les jours. Mes parents ont toujours été de bons penseurs, fervents de lecture et passionnés par la poésie et la nature. Ils n'ont jamais lever un petit doigt sur mon visage. Peut être aurait-il dû, au moins une fois, pour me remettre à ma place. Car, malgré mes notes excellentes, j'étais peu sympathique avec les camarades de seconde zone. Hors, cela, c'était lors de ma petite enfance. L'égoïste, l'emmerdeur, le manipulateur, ont fini par partir en fumée dès ma première année en primaire. La raison ? Bon sang, j'vais pas vous raconter toute ma vie. Il a fallu qu'un gros lard de ma classe me casse la figure pour que ces bons amis d'autrefois me tournent le dos. J'aurais pu pleurer chez mère et père à ce moment là, mais je m'en suis remis. Depuis ce jour pluvieux, j'ai fait parti du groupe des gentils. Sans pour autant me laisser marcher dessus. J'avais beau ne pas avoir le charisme d'un chef de groupe, je m'en sortais pas mal pour en animer un. D'ailleurs, aujourd'hui, on peut dire que j'ai beaucoup changé. Je ressemble presque à un bon vivant, comme mes parents. À la différence que j'ai une sainte horreur des poèmes, que les livres trop impressionnant me donnent sérieusement envie de vomir mon déjeuner, et que je ne danse pas sur du jazz.

Je ne ressemble pas tellement à mes parents. J'essaie d'être agréable autant que je le peux. Pourtant, il m'arrive souvent d'avoir des réactions contraire à ce que je recherche. Apparemment, j'ai la gueule trop grande ouverte. Je parle de choses tabous, je me la ramène, je rigole trop fort. En bref, j'envahi l'espace vitale des gens. Devrais-je essayer d'améliorer cela ? Non. Le temps s'est arrêté. Il est trop tard. Et certains m'acceptent. Alors, ça me suffit. [...]

Ma baguette renferme un poil de licorne, elle est composée de bois de marronnier. Ce qui fait qu'elle est solide. Elle fait vingt neuf centimètres et est plutôt difficile à manier dans le feu de l'action. Encore aujourd'hui, il m'arrive de raccrocher dans mes vêtements lorsque je la brandis. Ollivander était sur d'avoir trouvée la bonne baguette. Là aussi, malgré la composition plutôt intéressante de la baguette dont il m'a doté, je rêvais d'un peu mieux. [...]

Poudlard, c'est un peu compliqué. Pourtant, c'est ma nouvelle vie depuis que j'ai onze ans. Je ne suis pas le garçon de la situation, ni le mec qui va être entouré par une masse de gens. En réalité, je suis plutôt le mec dont on parle en chuchotant. Je ne suis pas cinglé non. Je parle tout seul quand la situation le demande. J'écoute des chansons bizarres parce que je les aime. Je mange des choses qui n'ont pas forcément beaucoup de goût. J'aime boire de l'eau, et uniquement de l'eau. Ah, et j'aime les garces aussi. Alors, ça, j'avoue, je ne sais pas d'où ça sort. D'ailleurs, j'ai beau creusé pour trouver l'origine de cette affection, je ne vois qu'une chose : le masochisme. Je n'aime pas particulièrement ce mot. Il est assez négatif. Disons que j'ai du mal à tomber amoureux de gentilles filles. Cela fait que je suis célibataire depuis longtemps. Si cela me satisfait ? Bien sur que non.

Je ne suis pas très loyal lorsque la situation me semble trop dangereuse. Comme je l'ai déjà souligné, je ne suis pas un homme de situation. Je ne suis pas un preux chevalier qui va secourir la demoiselle. Je me défile très facilement. Ou se trouve la dignité ? Je n'irais pas jusqu'à dire que j'en ai pas, puisque tout le monde en a, à un degré différent. Je veux seulement rester en vie. [...]

On s'attend toujours à un patronus original, qui étonnera les amis et qui vous permettra, sans doute d'être très bien entouré. Avec ma raie pastenague, un poisson peu commun, que j'ai quand même fini par accepter. Si j'avais eu le bon requin blanc, cela m'aurait arrangé. Qui plus est, elle a la sale habitude de se métamorphoser en grenouille. Mon fort intérieur est-il réellement composé de cela ? Une mémoire de poisson et la peau rugueuse d'une grenouille ? Avouez, c'est assez comique. D'ailleurs, je ne m'imagine pas dans un combat avec mon patronus. Il ne perdrait peut être pas, étant donné la réelle nature de ces deux animaux. En effet, d'après mes recherches effectuées, les deux espèces sont vénéneuses. Je pense que je pourrais considérer cela comme un atout, mais je n'ai pas réellement envie de voir les talents de Yalow en oeuvre. Hormis lui, je n'ai pas d'autre animal de compagnie. Cela prend trop de temps et d'énergie.

La première fois que j'ai fait face à cet animal marin, c'était au bord du lac. Il faut dire que j'ai moyennement apprécié lorsqu'elle est apparue puisqu'elle s'est collée sur mon visage. Avez-vous déjà toucher la peau lustrée d'une raie ? Ce n'est pas agréable, c'est lisse, mais poisseux. Je me souviens comme si c'était hier, lorsque j'ai essayé de l'arracher de moi. Généralement, il m'arrivait des choses assez banal et je mourrais d'envi d'un peu d'action. Finalement, je crois que je préférais ma tranquillité datant. Yalow est un peu casse pied, le peu de chose qu'elle me dit, c'est souvent pour me faire la morale. D'ailleurs, j'ai parfois l'impression d'avoir à faire à ma conscience ou à ma mère, au choix.

Pour ainsi dire, je n'ai pas nommé tous les points négatifs. Pourtant, je l'aime bien quand même. Il me donne l'impression d'être écouté pour une fois. Je sais bien que ce que je dis n'est pas toujours aussi captivant que les propos des stars de l'école, mais Yalow m'écoute. Je pense qu'il est inutile de débattre sur mon amour inconditionnel pour ce poisson. D'accord, j'prie encore aujourd'hui pour qu'elle se transforme en joli requin blanc, mais là, à ce stade, je crois que c'est un peu mort. Pourquoi un python de children ? C'est aussi agréable à toucher que la raie. C'est, certes, un peu plus "classe" que le poisson. Or, étant donné que Yalow préfère se transformer en raie, je passe le plus clair de mon temps près du lac.