J’étais le second enfant de la famille Rosier, mais le premier garçon. Ma sœur changerait de nom en se mariant, moi non. La charge de transmettre et d’embellir le nom des Rosiers me revenait. Ce n’était pas une tâche facile pour le petit garçon que j’étais. Mes parents étaient des mangemort, voyez-vous, bien que rien ne puisse le prouver, leur attirance pour les forces du mal est connue de tous. Les Rosiers sont connus pour être de grands sorciers, aux idées extrémistes quant au sort que l’on devrait réserver aux sang-de-bourbes. J’ai donc été conditionné dès l’enfance à haïr les impurs. Rien d’étonnant au fait que je sois fasciné par la magie noire.
Je suis un enfant de l’été. On dit souvent des enfants de l’été qu’ils sont beaux. Je peux confirmer, j’en suis la preuve.
Enfant je n'ai pourtant pas eu la vie facile, j'ai été élevé dans l'optique de devenir un jour la première tête des Rosiers. Père ne me montrait pas la moindre affection, seulement un intérêt froid, Mère quant à elle me montrait de temps en temps un peu de tendresse, mais sans aller trop loin dans les familiarités. Cette situation aurait été très dure à vivre s'il n'y avait pas eu ma soeur. Ma soeur avec qui je jouais enfant, ma soeur qui venait me rassurer quand j'avais fait un cauchemar. Ma soeur qui me montrait son amour. Vous l'aurez compris, je fus élevée dans la plus pure tradition des nobles sang-purs. Mon nom faisait de moi un petit garçon arrogant et fier, dès le plus jeune âge, et c'est ce genre de comportement qui m'a permis de gagner le respect des miens. Dans la communauté sorcière, je n'eus pas beaucoup d'amis avant l'adolescence. Je n'allais pas à l'école, c'est Mère qui nous apprenait à moi et ma soeur ce que nous devions savoir. Malgré tout j'adorais ma famille. Mère est une femme très belle et orageuse, Père quant à lui est très calme et froid. J'ai hérité du physique de ma mère, mais du psychisme et du mental d'acier de mon père.
Cette enfance solitaire fit de moi le garçon froid et hautain que je suis aujourd'hui.
Le 5 août 1967, j'avais cinq ans quand mes pouvoirs se sont révélés. Nous vivions alors tous dans une grande maison londonienne. J'en fis exploser toutes la fenêtre dans un accès de colère. Père était furieux, mais Mère montrait sa fierté. Je possédais visiblement un grand pouvoir. Ma soeur me cajola toute la soirée et Mère me fit préparer un gâteau au chocolat par notre elfe de maison. À partir de ce moment-là, je fus estimé et respecté, mes parents me parlaient comme à un adulte. Père prit en main mon éducation, et m'appris à garder mon sang-froid en toutes circonstances et à toujours réfléchir avant d'agir. J'ai bien retenu sa leçon. Il vit également en moi un grand potentiel et m'appris les bases de la magie noire. L'année de mes 13 ans il me montra le sortilège de doloris pour la première fois. Il torturait un hamster. La bestiole se tordait dans tous les sens en couinant pitoyablement. Je n'ai pas réagi, même si au fond de moi je me dis que j'aimerais pouvoir faire cela aux sang-de-bourbes. Il entreprit donc de m'enseigner tout son savoir.
Le 27 aout 1973 je reçus une lettre de Poudlard, celle que j'attendais tant. Ma soeur y avait déjà été admise et je ne rêvais que de la rejoindre. J'avais entendu parler des merveilles de l'école de magie depuis des années, n'attendant que de pouvoir enfin y poser les pieds. Je suis donc allé, comme tous les sorciers de 11 ans, sur le chemin de traverse. Je me souviens encore très bien des mots d'Ollivander. « De tous les bois de baguette, l'orme, est celui qui entraîne le moins d'accidents, le moins d'erreurs stupides et qui produit les sortilèges et les enchantements les plus élégants. Ce sont des baguettes raffinées, capables d'exercer une magie très avancée si elles sont entre de bonnes mains. Elles choisissent toujours un sorcier de talent, mais faites attention à ce que vous en faites, Mr. Rosier... En sortant de la boutique, j'ai bien ri avec ma soeur, cette baguette convenait parfaitement à un pro sang-pur tel que moi. Au fil des boutiques, je me sentais de plus en plus énervé par ces sang-de-bourbes qui grouillaient autour de moi, ils méritaient la mort. Mais je gardais mon sang-froid, me contentant simplement de leur lancer des regards dégoutés et dédaigneux.
Ma soeur et moi primes ensuite le train en direction de fameux château. Mère m'avait déjà fait part des noms de ceux que je pourrais fréquenter en toute tranquillité. Ma soeur parti dans un wagon avec ses amis, tandis que je me retrouvais avec les 1ères années. Le trajet fut long et ennuyeux. Je n'avais qu'une hâte, que l'on pose le choixpeau sur ma tête. Et qu'une envie, celle d'être envoyé dans la maison de Serpentards, comme ma soeur, ma mère, mon père et tous les membres de la famille Rosier. Je savais qu'en entrant dans cette maison, j'aurais également plus facilement accès aux rangs des mangemort.