Allongé sur son lit, paisible, il demeurait ainsi avec Glint; son fidèle patronus sous sa forme de berger suisse, blottit tout contre lui, au creux de ses bras. Il avait aussi un livre entre les mains, et il lisait, captivé. C'est alors que d'un coup, on le vu se figer, ses yeux devinrent perdus, ses mains s'étaient crispés sur le roman. Une phrase avait surement fait remonter ses souvenirs. Souvenirs qu'il s'efforçait de garder derrière une petite porte tout au fond de son âme mais qui s'en échappaient bien trop souvent pour venir le terroriser et le briser un peu plus à chaque fois.

Il revu des brides de son passé, depuis son plus jeune âge comme la fois où son père, un moldu travaillant dans la politique, n'avait pas voulu jouer avec lui, trop occupé par son travail. Il revu la découverte de ses pouvoirs, après une colère de gamin. Il revu aussi la réception de la lettre d'invitation pour sa scolarité à Poudlard, avec les achats au chemin de traverse où il avait eu ses premiers livres, son premier chaudron, son joli hibou aux plumes cendrées et dorées comme ses cheveux, et surtout sa baguette légèrement dure et droite, composé du bois de houx et d'un ventricule de dragon, mesurant 35 centimètres et que le vendeur avait qualifié de "Baguette d'équilibre et de force, autant morale que physique. Utile pour n'importe quel sortilège.". Cette journée il l'avait passé avec sa mère, une sorcière infirmière adorable et forte. Il revu aussi la rentrée, quand il s'était rendu à la gare, encore et toujours avec sa mère, avec la découverte de la voie 9 3/4, le train, les bateaux, la cérémonie de répartition. Il revu aussi la rentrée suivante, quand il fit connaissance d'une fille qui est devenue très cher à son coeur, la jeune Morrigan qui faisait son entrée à Poudlard et avec qui il avait passé le trajet à bavasser de tout et de rien, oubliant même un peu ses amis.

Le souvenir qui l'attaqua le plus, le souvenir qui le blessait, le souvenir qui le brisait, cassait, détruisait, était un souvenir datant des grandes vacances de 1973, il avait alors quinze ans et la scène qui va vous être racontée est gravée à vie dans sa tête et dans son coeur. Il avait passé la journée à l'hôpital de St.Mangouste avec sa mère, et le soir tombé, lorsqu'ils allaient rentré, un mangemort leur tomba dessus. Il reprocha à sa mère d'avoir sauvé un sorcier qu'il avait voulu tuer, qu'elle ne savait pas ce que ce sorcier lui avait fait et qu'il méritait de mourir. Elle lui murmura de courir à l'intérieur de l'hôpital, puis lui cria de ne pas se retourner. Les portes passées, son appel au secours lancé, il se retourna, mais c'était trop tard. Il vu le partisan des ténèbres porter le coup fatal à sa mère, qui s'effondra sous ses yeux. Il pleura, hurla de toute ses forces. On le retenu tandis que des sorciers allèrent s'occuper du mangemort. Quand on le ramena chez lui, son père lui balança en pleurant qu'il ne remettrait plus jamais les pieds dans quelconques lieux sorciers, y compris Poudlard. Le garçon avait hurlé qu'il continuerait à être un sorcier, hurler la promesse de venger sa mère, et d'éradiquer de ce monde le seigneur et ses partisans.


J'entendis une voix autre à mes proférations et à cellew de mon père. J'ouvris machinalement les yeux, tiré de mes cauchemars, me découvrant dégoulinant de sueur, sentant ma gorge asséchée à force d'avoir hurlée comme dans mon sommeil. Glint était là, tout contre moi, ainsi que mon compagnon de chambre et meilleur ami. Je soupirais comme à chaque fois que mes cauchemars revenaient s'immiscer dans mon sommeil pour finalement me faire réveiller à cause de mes hurlements qui déchiraient le silence de la nuit.