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"- Mon dieu ! Appoline où as-tu encore traînée ? Tu as vu l’état de ta robe blanche ? C’est celle que ta tante t’a offerte. En plus elle arrive dans moins qu’une heure. Bon... retire-là… SALOME ! Viens ici… Lave cette robe en moins qu’une heure. Fais ton possible, utilise la magie si tu veux, mais je veux qu’elle soit prête dans une heure. Mon dieu, quelle idée aussi d’organiser une réunion de famille… "

Pendant que ma mère faisait son monologue habituel quand elle était stressée, je vais me présenter. Je suis Roksiann Appoline De Sade, mais on m’appelle Appoline. C’est un drôle de prénom n’est ce pas ? Mon père, Christophe De Volange voulait un garçon. Il n’envisageait pas que son ainée soit une fille.  Il allait l’appeler Apollon. Il aimait énormément ce dieu. Sauf que surprise ! Quand je suis née, j’étais une fille. Alors Apollon s’est transformé en Appoline. Mais cela n’a pas empêché à  Christophe de tomber amoureux de moi dès qu’il m’a vu. J’étais après tout son premier enfant.

Christophe de Volange était le seul héritier de sa célèbre famille. Il était en tête d’une entreprise familiale de textile qui avait beaucoup de succès dans le monde des sorciers. Ma mère Sarah De Sade était dans une grande et noble famille français qui était respectée dans le monde entier. C’était donc une évidence quand ils annoncèrent leurs fiançailles. Mes parents allaient tellement bien ensemble. Je n’avais jamais trop su si c’était un mariage arrangé. Je n’avais jamais osé le demander. Mais après tout, aujourd’hui ils avaient l’air très amoureux. S'ils n'étaient pas, ils n'auraient pas fait deux enfants si?

Comme cadeau de mariage, mes parents ont eu Salome, un elfe de maison. C'est un peu LE cadeau que tout le monde de notre famille possède quand ils se marient. J'ai longtemps réfléchi du pourquoi du comment le cadeau revenait constamment. Mon hypothèse est que les tâches ménagères peuvent encourager les conflits dans le couple. Surtout avec ma mère, rebelle quand elle est, elle ne supporterait pas de faire tous les tâches ménagères sous prétexte que c'est une fille... Je suis plutôt du même avis. Salome a toujours été pour moi une très bonne compagnie. Je n'ai jamais vraiment vu Salome comme une créature magique. C'était mon amie, mon égale. Elle m'a apprise énormément de chose. Je sais faire la vaisselle à la main, repasser mes vêtements. Elle a même essayé de m'apprendre à cuisiner. Mais je suis un cas désespéré je pense.

"- ...Tu as intérêt de te tenir droite quand ta tante arrive. J'en ai marre d'entendre des critiques sur mon éducation. Ce n'est pas comme si j'étais lourde avec toi. Leurs traditions et tout le tralala m’énerve autant que toi mais j'aimerais bien passé une bonne après midi avec ma famille..."

Ma mère aussi est un cas désespéré. Elle déteste toute cette tradition. Elle déteste contrôler tous ses faits et gestes. Elle n'était pas faite pour ça. Et j'étais la même.  

"-Persé sera là. Ne faîtes pas de bêtises... Je vous connais. Et sois gentille avec Hélios, même si il ne s'entend pas très bien avec Persé.
- Mais je suis gentille avec lui! Mais je ne supporte pas qu'on parle mal à ma Persé c'est tout
- Je pense qu'elle est assez grande pour se défendre toute seule non?
- Mais pourquoi Hélios n'aime pas Persé, elle n'a pourtant rien fait...
-Tu es trop petite encore pour comprendre ces choses-là."

Et elle avait raison. J'étais loin de me dire que ce que Hélios reprochait à Persé, c'est tout simplement d'être née. J'étais conscience du fait qu'on avait des cadavres dans les armoires. Mais je me suis toujours dis que c'était normal. On était une grande famille influente et tous nos erreurs doivent être cachées comme dans toutes les autres familles riches. C'est la première chose qu'on m'a appris. Mais jamais je n'aurais pensé que même nous, la nouvelle génération avait de la haine entre nous.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  Moi j'aimais tout le monde. J'étais peut être à l'époque très bisounours. Ce que Mathilde, ma tante, m'a beaucoup reproché. Les De Sade devaient avoir une longueur d'avance sur les autres. Persé m'a confié un jour la cause de la sévérité de notre tante. Elle était juste jalouse de notre don vélane. Persé avait l'air plus au courant des histoires de familles que moi. Je pense que ma mère nous a beaucoup protégés mon frère et moi. Elle ne voulait sûrement pas nous pervertir avec les tensions de leur génération. J'envie ce temps-là, où j'ignorai tout, ou mes gestes n'avaient aucunes conséquences.

Flash-back

"-Persée! J'ai une mission pour nous! "

La prénommée Persée leva les yeux de son magazine de sorcière qu'elle recevait tous les mois. Curieux, elle examina la boule de poil blonde essouflée qui était censé être sa cousine. Visiblement, Appoline avait couru dans toute la demeure pour rejoindre sa cousine.

"-Je savais bien que tu n'étais pas très endurante."

Appoline lui tira la langue. La De Volange lui aurait bien proposé de faire la course jusqu'au salon pour lui montrer qui était la plus forte à ce petit jeu là, mais le temps presse et elles devaient être discret, or la mère d'Appoline était au salon avec celle de Persée. Appoline sortit un bout de parchemin tout froissé de sa poche et le déplia. C'était un plan de la maison, très abstrait, mais toutes les pièces étaient présentes. Une grosse croix jaune était au salon et un symbole qui ressemblait à une voiture accidentée, selon Persée, dans la chambre des parents

"- Comme tu peux le savoir camarade, Maman a invité ta mère et ton père à venir prendre le goûter ici.
-Oui... je sais
-Donc Maman a préparé DEUX tartes aux pommes! Sauf qu'elle vient de les sortir du four et que froide, elles ne sont pas très bonnes. Et comme ton père n'est pas encore arrivé à cause de son travaille, la tarte sera forcément froide! Alors je te propose d'aller en chercher une, comme ça, il y aura qu'une tarte de gâcher. Ca te dit?
- Oui... Mais... C'est quoi ces symboles-là?"

Persée lui montra du doigt la croix jaune et la voiture accidentée. Appoline qui paraissait toute fière et excitée, lui répondit avec un grand sourire

"-J'ai déjà préparé le terrain. La croix jaune représente ma Maman et la tienne avec leurs cheveux jaunes et ce symbole-là, c'est papa avec ses lunettes tout le temps cassées!
-C'est des lunettes ça? On dirait plutôt une voiture accidentée!
-Mais n'importe quoi! Toi aussi tu as besoin de lunette.... Mais assez parler, le temps presse. Il nous reste une heure pour rendre fou le chat qui va courir dans le salon, qui va alerter Maman, qui elle va le suivre dehors. Pendant que je m'occupe du chat et de maman, toi tu vas dans la cuisine et tu prends une des tartes. Attention c'est chaud. Et pour ce qui est de mon Papa, on s'en fiche, il fait la sieste.
-Et s'il se réveille?
-Je resterai près de l'escalier de toute façon, le salon est juste à côté. J'imiterai le chat si Papa arrive. Ou sinon on l'achète avec une part de gâteau "

Persée resta silencieuse un moment... Mais c'était vraiment une chose à faire au moins une fois dans sa vie et puis même s' elles se font prendre, ça serait marrant de voir leurs mères courir derrière le chat pour le calmer. La De Sade hocha la tête et les deux enfants partirent en mission. Après leur mission accomplie, elles remontèrent avec la tarte chaude dans la chambre d'Appoline. Mais à peine, assis sur le lit que la mélodieuse voix de Sarah se mit à crier. Persée regarda Appoline

"-Tu as un plan aussi pour ça? "

Appoline avait l'air sûre, hocha la tête. La dernière glissa la tarte sous le lit. Les enfants entendirent les pas agacés de Sarah puis cette dernière ouvrit la porte.

"-Où est ma tarte?
- C'est le chat qui l'a mangé! " répondit Appoline d'un air innocent.

C'était ça, son excuse? Mais c'était la pire excuse qu'Appoline avait inventé jusqu'ici... Sarah la regarda surprise. Comme si les chats mangeaient des pommes... Sa mère répondit sceptique

"-Le chat?
-Oui tu as vu? Il était drôlement exité! C'est les pommes.
-Appoline... Ma tarte!"

La prénommée Appoline soupira de tout son cœur puis rendit la tarte à sa mère après l'avoir regardée une dernière fois. La tarte était encore tiède et croustillante. Sarah repartit avec...

Fin du flash back