Elle se déhanche, bouge doucement sur une musique qui maintenant enivre nos journées. Pourtant on s'en balance bien de la Valentina, de son escapade à Rome et de ses désirs de dolce vita, Elle vit dans nos crânes, avec son petit sourire mutin. It's wonderful, c'est comme ça. Depuis qu'on est gosse, on grandit à travers des spots publicitaires, des affiches aussi grandes que nos mères, fasciés brillant sur les immeubles parfois gris de Paris. On sifflote la musique de la dernière pub à la mode, inconsciemment pris dans l'engrenage, c'est qui ce type déjà ? Paolo Conte ? Si efficace. On rêve de liberté, de femmes modernes, du pantalon de Coco Chanel à la jupe asymétrique qu'on trouve dans n'importe quelle boutique de prêt-à-porter. Parce qu'il y a cette femme, dans notre dernier Vogue qui la porte tellement bien, et ce parfum, dieu ce parfum, si Hermès a l'air si sauvage, si libre, alors notre homme le sera aussi. Ce serait si beau, n'est-ce pas, d'être cet homme-là ? On les désire, férocement. Cet homme, cette femme. C'est l'histoire, d'une perfection calculée à la mèche près, la notre, la votre. Levé de rideau, catwalk illuminé. Ses talons claquent contre le sol, biche surélevée sur dix centimètres. A une époque, elle n'aurait jamais osé en porter. Parce qu'elle était déjà trop grande pour tout. Trop grande pour ce garçon, trop grande pour ce rôle-là, trop fragile pour celui-ci, trop froide pour celui-là. Ici pourtant, elle est parfaite, elle est tout ce qu'ils recherchent. Il n'y a jamais de trop, seulement des pas assez. Une course effrénée à la perfection. À celui et celle qui brillera le plus, à ceux qui nous ferons rêver. Parce qu'une faute peut être fatale et un sourire tout changer. Je suis celle qui habille les galeries Lafayette, celui qui couvre l’abribus juste en bas de chez toi. Je suis celle qui se trouve à Rio, Rome et Paris à la fois. Je suis celui qui incarne fragilité et force en même temps, celle qui peut se permettre d'enlacer Jean Paul Gauthier dans ses bras. Je suis cette femme, je suis cet homme. Je suis de ceux qui feront de demain ce qu'ils en veulent.