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« Le sang, il n’y a que le sang qui compte. » Une phrase fréquente de la part de son père. Une phrase sortie pour lui ancrer un peu plus dans l'esprit une façon de vivre. Le sang c'était le prestige, c'était de là qu'une famille de sorcier tirait toute son influence. Ahrmën s'était toujours vu comme supérieur aux autres et cela malgré le fait que son sang n'était pas le plus pur qu'il soit, malgré le fait qu'un de ses ancêtres ait jugé utile de mêler ce sang si pur à un autre de moindre qualité. La famille O'Hagan ne s'est jamais vantée de ça, non cela restait une honte, cela avait forcé à perdre une large part d'influence, mais le nom devait survivre pour permettre un jour de retrouver l'honneur perdu, le prestige qu'ils méritaient. « Tu dois défendre cela, c'est notre patrimoine, tu ne dois jamais oublier d'où tu viens et peu importe les moyens que tu devras employer, tu le feras, car c'est pour cela que tu es né. » Les valeurs inculquées étaient acceptées dans son esprit. C'était comme logique pour lui de se sentir au-dessus des autres et de faire en sorte que sa famille retrouve ce qu'elle avait perdu. Depuis longtemps il se savait fiancé de force à une demoiselle quatre ans plus jeune que lui. Il ne l'avait pourtant jamais vu, mais les deux familles avaient trouvé favorable de s'unir afin de renforcer une lignée. Elle n'était pas sang pur, elle aussi sang mêlé il y a de cela des générations, mais sa famille avait une influence plus que favorable sur le monde sorcier, tout comme la sienne. L'union ne le dérangeait pas plus que ça. A dire vrai elle lui plaisait. Il n'avait aucune idée de ce quoi à elle ressemblait, mais leur correspondance était des plus agréables. Pourtant il y avait toujours une contradiction particulière chez lui, toujours quelque chose pour compenser une pensée. Pas prêt pour le mariage, l'envie n'était pas là, souhaitant profiter de la vie, souhaitant vivre de nouveaux horizons. Il était clair que malgré cela il ne renierait pas sa famille et qu'il suivrait les principes inculqués quoi qu'il en coute.« Les convictions et la famille avant tout, je sais. » Et tout ce qu’il faudra faire pour glorifier le nom sera fait. La réputation comptait plus que tout et son camp avait naturellement été choisi dès lors. Sans rentrer dans les rangs, sans défendre quelconque camp pourtant, il avait fait le choix de défendre ses principes immortels plutôt que de devoir se montrer tolérant vis-à-vis des sorciers de plus faible ascendance. Ahrmën se devait de respecter ce qu’on lui avait transmis, c’était là son éducation. S’il en venait à perdre ses convictions, alors il ne serait plus rien.

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« Me marier ? Hors de question. » Tenant tête au chef de famille, il était clair pour Ahrmën que ce n'était pas le bon moment pour lui. Fonder une famille et assurer la pérennité du nom, il avait toute sa vie pour y parvenir, il était d'ailleurs parfaitement conscient qu'un jour il n'aurait plus le choix, mais pas maintenant, pas encore. Trop jeune pour y songer, sa motivation existait à travers une envie de liberté intense. O'Hagan avait des projets à mener à bien. Des projets qui amèneraient son nom à être un peu plus reconnu. Il était sûr de son coup, sûr de pouvoir redresser la barre, de faire ce pour quoi il était élevé. Le mariage ne rentrait pas encore en compte, pas pour tout de suite. Un jour très certainement, bien sûr qu'il y avait pensé, il n'était même pas contre l'idée à vrai dire, seulement il voulait choisir, il voulait prendre son temps. Ahrmën souhaitait contrôler sa vie, son père devait lui faire confiance. Il n'y avait pas besoin d'arranger un mariage avec une fille de bonne famille, il était capable de trouver seul une sorcière digne de ce nom pour lui. La séduction était un art trop souvent oublié dans ce milieu, les arrangements passant d'abord et la solution de facilité étant la plus prisée. Hors il n'en voulait pas. Il n'en voulait pas et s'y refusait catégoriquement. « Tu le feras et c'est tout. La famille passe avant tes envies. Trouve-lui une bague, corresponds avec elle et je suis sûr qu'elle sera à ton goût. Elle est un bon parti et sa beauté n'est plus à prouver. » Soupirant, le jeune homme sentait une certaine rage prendre le contrôle. Il ne la connaissait même pas, ne savait pas à quoi elle ressemblait et il devait l'épouser ? C'était absurde, si encore les choses se passaient différemment il n'aurait pas refusé d'obtempérer, mais c'était plus fort que lui. Cette situation ne lui plaisait pas. S'asseyant sur le premier fauteuil venu il fixait son père, visage fermé. Il ne plierait pas, il devrait même redouter de le contrarier. Que faire ? La tête du jeune homme se dirigeait droit vers un abysse qui ne lui plaisait pas. En pleine réflexion il dérivait ses yeux vers le feu brulant et crépitant de la cheminée. S'il refusait on le forcerait quand même, mais s'il acceptait alors peut-être qu'il pourrait user de ruse, rentrant dans le jeu pour mieux fuir par la suite, quitte à se mettre son père à dos, tant que sa liberté était acquise après tout. « Visiblement je n'ai pas le choix. Soit, je lui enverrai une bague, je correspondrai avec elle. Pour la famille n'est-ce pas ? » Bien sûr que non il ne l'avait pas et loin d'être fou il préférait faire croire à une coopération pour la famille, pour le prestige, pour toutes ces valeurs qu'on a forcées à intégrer son crâne. Formaté dans des idéaux vieux de plusieurs générations, il les avait acceptés. Il en payait aujourd'hui un certain prix sans jamais avoir pensé le devoir. Il s'y attendait à cette idée de mariage, mais il n'avait jamais pensé qu'on la lui imposerait de la sorte et son père le connaissait plus que bien, il savait qu'il ne se laisserait pas faire sans opposer de résistance, qu'il tenait trop à son libre arbitre pour ça. Pourtant il insistait, ne laissant aucun choix, il avait bien trop d'armes en sa possession pour le faire flancher. Ahrmën cependant se refusait à le laisser gagner, à lui laisser avoir le dernier mot. Sa femme serait celle qu'il choisirait et non pas un fichu arrangement. La confiance régnait visiblement, touché dans son égo il ne supportait pas ce sentiment. Il n'aurait pas choisi une sang de bourbe, le paternel s'en doutait bien alors pourquoi ? Tant pis, O'Hagan obéirait, la bague ne serait surement pas compliqué à trouver. Les mots en revanche pour paraitre sympathique à cette fameuse fiancée ne viendront pas si facilement. Si seulement il la connaissait, si seulement on avait pu décrire ses gouts pour lui faciliter la tâche, mais tout restait à faire, il se devait de se faire apprécier, de faire croire à une incroyable comédie pour mieux entuber la famille et éviter l'union. Du moins pour l'instant et le plus longtemps possible. Le jeune homme gagnerait cette partie.