[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Assise devant son bol de lait, une jolie gamine d’environ six ans aux longs cheveux châtains fixait sa mère intensément, une curiosité insatiable brillant dans ses yeux pleins de malice. Cette dernière, plus qu’agacée de sentir sa fille la fixer sans rien dire, se retourna quelque peu brusquement du plan de cuisine sur lequel elle préparait les tartines de la petite châtaine. Elle haussa un sourcil et se mit à fixer sa fille avec la même intensité. Eleanor fronça les sourcils et grimaça, appréciant peu que sa mère l’imite.

- Mamaaaaaan ! râla-t-elle
- Eleeeeeeee! L’imita aussitôt Harmony, qu’as-tu donc à me fixer comme ça? Si tu veux me demander quelque chose, dis-le ! Ajouta-t-elle, aussitôt, sa voix perdant les accents enfantins qu’elle avait pris pour imiter sa fille.

Presque aussitôt, la jeune fille baissa les yeux pour éviter le regard de sa mère, elle avait honte de ce qu’elle voulait lui demander et n’osait pas le faire, de peur de se faire gronder. La jolie mère de famille releva doucement la tête de sa progéniture pour planter son regard noisette dans celui identique de sa fille. Harmony fut de nouveau impressionnée de la ressemblance qu’elle avait avec sa fille, elles étaient quasiment identiques, et tant mieux, s’il fallait qu’elle ressemble à son crétin de père… Des cheveux châtains aux reflets blonds qu’elles portaient toutes les deux longs au nez en trompette en passant par la petite taille, elle partageait le même physique. La jeune mère eut un sourire indulgent et caressa lentement la joue de sa fille pour la pousser à se confier à elle. Tordant sa bouche en un rictus gêné, la petite fille leva des yeux larmoyants vers sa mère et commença d’une voix tremblotante.

- C’est juste qu’à l’école les autres ils disent que je suis bizarre parce que je n’ai pas de papa… C’est vrai que je suis bizarre ? Pourquoi moi je n’ai pas de papa?

Harmony se figea soudain, elle se doutait qu’elle devrait un jour aborder ce sujet avec sa fille, mais c’était si tôt ! Elle ne se sentait tellement pas prête. Elle se leva soudain et se détourna de sa fille pour fixer leur micro-onde, elle ne voulait pas que la petite Ele se rende compte de son désarroi. Mais trop tard, les enfants, même sans comprendre, sentent tout, et comme elle était persuadée que sa mère allait le prendre mal, ses yeux s’humidifièrent doucement, comme en préparation avant une dispute. Quand sa mère se retourna à nouveau de façon abrupte pour répondre à sa fille, elle vit sa mine défaite et se précipita à ses côtés pour essuyer une de ses larmes qui coulait silencieusement.

- Mais non, ma chérie, tu n’es pas bizarre, comme tout le monde, tu as un papa… C’est juste qu’il n’est pas là.
- Mais pourquoi il est pas là ? Répondit aussi sec la gamine, curieuse et étrangement mécontente.
- Parce que ! Répondit assez fort sa mère, se sentant agressée par la question, parce que ton père est quelqu’un de très méchant et qu’il n’en vaut pas la peine !
- Mais si j’ai un papa, je veux savoir qui c’est ! s’exclama Eleanor, les sourcils froncés.
Les larmes étaient complètement oubliées à ce moment-là, puisqu’elle avait un papa, elle voulait savoir qui c’était. Elle tenait de sa mère là-dessus, une fois qu’elle voulait quelque chose, bon courage pour le lui enlever de la tête.

- Ton papa est un connard ! Hurla soudain sa mère, ça lui rappelait vraiment de trop mauvais souvenirs, il t’a abandonnée !! Voilà, t’es contente de le savoir ?

Eleanor ne répondit pas, mais soudain son bol de lait encore plein explosa. Effrayée, la gamine mit ses mains devant son visage pour se protéger des débris et du lait mais ceux-ci se figèrent dans les airs. Un long silence choqué suivit. Emerveillée, Eleanor regarda cette scène tout droit sorti d’un film de science-fiction. C’était elle qui avait fait ça, elle le savait. Un sourire avait remplacé la mine furieuse de la jeune fille tandis qu’elle s’extasiait devant son exploit. Une légère exclamation provenant de sa mère la sortit de sa contemplation et son bol de lait retomba lourdement sur la table, éclaboussant finalement la petite fille. Dépitée, la châtaine se retourna vers sa mère avec un regard accusateur qui se transforma aussitôt en mine étonnée lorsqu’elle vit la tête de sa mère. Celle-ci regardait la table où s’était déroulé l’acte comme si elle était un fantôme. Elle était blanche comme un linge et ses mains tremblaient. Ce ne fut que lorsqu’une larme coula lentement sur la joue de la jeune femme qu’Eleanor réagit.

- Maman ? Ca va pas ? Toi aussi tu trouves que je suis bizarre? S’exclama la petite fille, une angoisse non-dissimulée dans la voix.

Harmony sembla retrouver ses esprits et c’est avec un doux sourire qu’elle alla vers sa fille et la prit dans ses bras, pour qu’elle arrête de voir ses pleurs.

- Non, bien sûr que non ma chérie. Tu es géniale et tu le sais bien, ma chérie, tu sais faire de la magie apparemment ! C’est une chose extraordinaire, non ? Dit-elle doucement, tentant de dissimuler les tremblements dans sa voix
- Mais alors pourquoi tu pleures ? demanda doucement sa fille.
- Ce sont des larmes de joie chérie, des larmes de joie….



Tu ferais mieux d'apprendre à déceler le mensonge, Eleanor...

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Des cris, la foule, des gens qui se bousculent, une main étroitement serrée contre la sienne, la petite Eleanor était quelque peu perdue dans tout ce brouhaha de gens réunis sur les quais de gare entre la 8ème et la 9ème voie. La main d’Harmony se resserra encore sur la main de sa fille fixant avec une appréhension certaine le mur qui se situait entre les deux gares. Elle ne voulait pas que sa fille parte dans ce monde, elle ne voulait pas qu’elle apprenne la magie et qu’elle se perde dans un monde qui rejetait les nés-moldus. Oui, elle savait ça, elle avait parfaitement conscience du fait que sa fille aurait bien du mal à s’intégrer… Et si jamais elle découvrait la vérité ? Un frisson glacial la parcourut soudainement et un spasme agita sa main agrippée à celle de sa fille. Elle baissa son regard vers elle et eut un pincement au cœur en voyant que toute son attention était focalisée sur ce pan de mur séparant deux univers totalement différents, et visiblement, elle était plus attirée par celui des sorciers que par le sien… Que c’était douloureux… Allait-elle perdre sa fille ?

Eleanor était figée sur le quai, le regard rivé sur le mur qu’elle allait devoir traverser, mais que sa mère ne pourrait pas franchir avec elle. Elle avait peur de quitter sa mère comme ça, avec qui elle vivait vingt-quatre heures sur vingt-quatre ou presque, aussi bien sa meilleure amie, que sa confidente… Mais pour rien au monde elle n’aurait renoncé à ce monde qu’elle venait de découvrir. La magie l’avait émerveillée au plus profond de son être, c’est comme une renaissance pour elle, en découvrant toutes les facettes plus extraordinaires les unes que les autres de cet univers magique. Elle se tourna brusquement vers sa mère et lui fit une rapide bise accompagné d’un je t’aime avant de foncer vers le mur, fermant les yeux en attendant l’impact. Crispée sur son chariot, ce n’est que lorsque son chat se mit à miauler qu’elle ouvrit les yeux, les écarquillant de plaisir devant ce qu’elle découvrait.

Il lui semblait apercevoir des milliers de sorciers aux robes plus éclatantes les unes que les autres, tantôt vert émeraude, tantôt jaune canari ou encore bleu saphir. Des jeunes sorciers courraient partout, saluaient leurs familles, tantôt riant, tantôt pleurant, avant de monter dans le train. C’était ce dernier qui avait le plus attiré l’attention de la jeune fille. Imposant, magnifique, le train à vapeur allant à Poudlard était très impressionnant et Eleanor n’avait qu’une hâte…. Monter dedans. C’est d’ailleurs ce qu’elle fit immédiatement, transportant avec difficulté ses malles dans les wagons. Une fois installée, elle sortit doucement sa baguette de son écrin et l’admira durant de longues minutes. Le chemin de traverse avait été une expérience merveilleuse. Jamais un endroit ne lui avait semblé être aussi… Magique. Il n’y avait pas d’autre mot. Les allées étaient toutes bondées et grouillaient de monde tous plus étranges les uns que les autres, leurs paquets flottants derrière eux. Tout était explosion de couleurs, feux d’artifice d’odeur, un vrai régal pour les sens. Mais la boutique d’Ollivander était de loin la plus mystérieuse et la plus impressionnante. Poussiéreuse, mal entretenue, avec toutes ces boîtes noires s’entassant les unes sur les autres dans un méli-mélo complet, elle parvenait quand même à attirer, à fasciner. Le gérant était à l’image de la boutique, mystérieux, et il rendait particulièrement mal-à-l’aise tant ses yeux étaient perçants et semblaient pouvoir fouiller le moindre recoin de votre âme. Après lui avoir fait faire toutes sortes de mesures plus étranges les unes que les autres –est-il réellement nécessaire de se faire mesurer le trou de nez ? – il lui fit essayer toutes sortes de baguettes… Visiblement, Eleanor était une cliente difficile à satisfaire car le vieux bonhomme ne cessait d’aller et venir en lui faisant essayer une bonne dizaine de baguette sans parvenir à trouver la partenaire idéale.

Il vint enfin avec un dernier écrin dont le dessus était couvert de poussière. Délicatement, il souleva le couvercle puis déposa la baguette dans les mains de la jeune fille. Eleanor n’eut même pas le temps de faire de geste avec que déjà une chaleur étrange et agréable se répandait dans tout son être. Elle avait l’impression d’être complète, d’avoir trouvé un compagnon, quelle sensation formidable ce fut. Quelques étincelles rouges rang jaillirent alors à son extrémité et un sourire énorme fit alors son apparition sur le visage de la châtaine. Elle qui pensait qu’elle n’allait jamais trouver de baguette lui convenant ! le bois clair de la délicate baguette semblait faite de la même teinte que le châtain des cheveux d’Eleanor. Bois de prunellier, plume de phénix, 25.5 centimètres et relativement souple. Voilà ce qu’avait annoncé Ollivander avant d’ajouter que cette baguette faisait des miracles pour les duels. Voilà qui enchantait la petite fille.

Eleanor descendit brutalement de ses nuages lorsque la porte de son wagon s’ouvrit et que deux jeunes sorciers s’invitèrent dans son compartiment sans lui demander quoi que ce soit. Aussitôt, la châtaine se crispa et regarda les jeunes gens entrer avec méfiance mais déjà l’un d’eux attaqua en voyant la façon dont la demoiselle tenait sa baguette… De façon totalement inexpérimentée, comme si l’artefact lui était totalement inconnu.

- Rassure moi, tu es bien une fille de sorciers ? Lança le jeune homme agressivement.


La jeune fille ne comprit pas la question. En fait si, mais elle ne voyait absolument pas ce que ça avait à voir là-dedans.

- Pardon ?
- Pour être aussi débile, ce doit être une sang de bourbe s’exclama avec dédain, la fillette de onze ans qui se tenait à côté du garçon.
- Une sang-de-bourbe ? Répéta stupidement Eleanor, perdue.
- Plus de doutes, c’est bien une fille d’un de ses sales moldus, sors de là, erreur de la nature !

Choquée, Eleanor ne répondit rien sur le moment puis une veine commença à battre sur sa tempe, signe de sa fureur imminente. Elle se leva soudain et se planta furieusement devant les deux abrutis qui lui faisait face. Elle enfonça son doigt dans la poitrine du garçon, la lui martelant douloureusement au même rythme que les mots qu’elle prononçait.

- Bande de crétins ! Vous vous trouvez malins à débarquer comme ça dans mon wagon puis à m’agresser ?! Et puis OUI, je suis une fille de moldus ? Ça te pose un problème ? Dans ce cas, va voir ailleurs, je ne vais certainement pas partir alors que j’étais là EN PREMIER !!



Bienvenue chez les sorciers Eleanor…



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Un D… Encore un D. Eleanor s’était brusquement réveillée dans la sale d’Histoire de la Magie, un D fièrement dessiné sur sa copie quasiment vierge de toute écriture. Un coup de coude lancé par sa voisine avait soudainement sortie la jeune femme des rêves dans lesquels elle était plongée. Un rêve dans lequel elle étranglait un de ses insupportables sang-purs qui ne cessaient de se faire plaisir à la rabaisser en permanence.

Bon, en fait, Eleanor était souvent celle qui déclenchait les bagarres. Une grande gueule ayant le sang-chaud, c’était souvent elle qui allait chercher les sang-purs en question lorsqu’un regard en coin ou une remarque emplie de dédain et de moquerie était lancée. Depuis l’épisode du train lors de sa première année, Eleanor était devenue une jeune fille plutôt agressive et pleine de préjugés devant cette catégorie de sorciers. Dès lors que l’un d’eux se disait sang-pur, la demoiselle le cataloguait dans les racistes anti-moldus fans de magie-noire et ne se gênait pas pour lui chercher la bagarre. Elle assumait totalement son sang, et plus que cela, elle se servait de son statut de née-moldue comme d’une arme contre les sorciers, arguant qu’elle était différente et s’en servant comme d’une force.

Beaucoup ne savaient pas trop comment prendre la jeune fille, ils marchaient sans cesse sur des œufs lorsqu’ils engageaient une conversation avec elle. Mais bon, à côté de ça, Eleanor était aussi un fille malicieuse et entraînante qui adorait rire et faire des farces… L’histoire de la magie en revanche… Dans tout ce qui requérait de la théorie et un séjour à la Bibliothèque, Eleanor n’était pas vraiment douée. Elle ce qu’elle aimait, c’était manier la baguette, lancer des sorts, se battre en duel… La pratique c’était son truc, le vol aussi. Décidemment, malgré que la population sorcière soit loin d’être idéale, le monde sorcier était lui, en revanche, extraordinaire. La demoiselle de quatorze ans lança un sourire innocent au professeur qui poussa un soupir désespéré tout en lançant un regard réprobateur à la jeune fille. Il ne savait plus comment faire avec elle. Peu importait les remarques, les mauvaises notes, les retenues –Eleanor y était bien trop habituée avec ses prises de becs contre les sang-purs-, elle ne cherchait pas à travailler plus sa matière. Une chose était sûre, jamais elle n’aurait sa buse d’Histoire de la Magie… Mais la Buse d’Histoire de la Magie était loin d’être quelque chose qui tracassait la petite Ele. Non, ce qui la tracassait, c’était les sourires en coin et les ricanements dédaigneux de certains élèves de Serpentards qui lui étaient tous destinés. Elle leur lança un regard noir avant de saisir brutalement sa copie et de la fourrer dans son sac sans la regarder. Elle releva fièrement le nez qu’elle portait légèrement en trompette et se mit à fixer de son regard noisette le tableau noir sans plus porter attention à son professeur.

Quelques minutes plus tard, alors que le professeur avait laborieusement repris son cours, Lauren, sa meilleure amie, une jolie blonde née moldue, lui tendis sa copie avec un sourire malicieux aux lèvres. Trop occupée à regarder les sang-purs qui se moquaient d’elle, Eleanor n’avait pas remarqué le long regard réprobateur du professeur sur Lauren. Elle jeta un coup d’œil à sa copie, un superbe T rouge soulignait le coin droit supérieur de la feuille tandis que sur le coin gauche, une superbe caricature du professeur. Un petit rire amusé s’échappa de la bouche d’Eleanor tandis qu’elle saisissait sa baguette et qu’elle lançait un sort pour animer la caricature. Dès lors, le dessin se mit à bouger de façon totalement ridicule faisant glousser les deux filles. Heureusement qu’elle était là Lauren. Son amie lui ressemblait sur de nombreux points, bien qu’elle soit bien moins agressive. Elle répondait toujours présente pour la calmer et savait parfaitement comment lui changer les idées. Une vraie perle.

Bientôt la sonnerie marquant la fin du cours retentit rapidement suivi de deux soupirs de soulagement venant des deux compères. Elles échangèrent un coup d’œil complices avant de se ruer dehors, faisant une mini course pour savoir qui allait sortir la première. Ce fut Lauren qui franchit la porte la première et elle leva les deux bras en l’air en signe de victoire devant la mine faussement boudeuse d’Eleanor. C’est en riant, bras-dessus bras-dessous qu’elles bifurquèrent dans un couloir adjacent ou arrivaient aussi une petite clique de sang-purs aux airs hautains. Ils lancèrent un long regard empli de mépris aux jeunes filles tout en chuchotant entre eux en ricanant. Eleanor sentit la moutarde lui monter au nez tandis que Lauren posait un bras rassurant sur son épaule.
Soudain, un des garçons se détacha des autres de la petite bande et se planta devant Eleanor, il lui lança un sourire sarcastique avant de lui lâcher sur un ton plein de morgue

- Bah alors les sang-de-bourbe ? Même pas capable d’avoir la moyenne en Histoire de la Magie ?

C’était le garçon avec qui elle avait eu une altercation dans le train en première année et il n’avait visiblement toujours pas digéré son petit discours de pré-rentrée. Pas plus qu’il ne devait avoir digéré le croche-patte qu’elle lui avait discrètement fait avant qu’ils n’entrent en cours d’Histoire de la Magie. La jeune châtaine fronça les sourcils et serra les dents, c’est dingue ce que ce type pouvait l’énerver. Elle n’avait qu’une envie c’était de lui écraser la tête contre les dalles du mur… Sûrement ferait-il moins le malin…

- Bah alors, Môsieur le sang-pur ? Même pas capable d’éviter un simple croche-patte lancé par une sang de bourbe ? à moins que ça ne t’amuse follement de t’étaler comme une merde devant tout le monde ?

La jeune fille sourit au jeune garçon avec effronterie, voyant avec plaisir la mâchoire de celui-ci se serrer brusquement, signe de sa rage.

- Moi au moins je ne vole pas la magie aux vrais sorciers ! Cria-t-il

Eleanor et Lauren levèrent simultanément les yeux au ciel. C’était toujours la même rengaine avec eux…

- Dis, tu ne voudrais pas un peu changer de disque pour changer ? Lança Lauren sur un ton ennuyé.
- Tais-toi, espèce de traînée ! Répliqua aussi sec son interlocuteur.
- Retire ce que tu viens de dire !! Hurla soudainement Eleanor, rageuse.
- Quoi ? Ose me dire que c’est faux? De toute manière, vos mères doivent en être aussi, c’est le seul moyen pour que vous ayez des pouvoirs magiques !

Ça, ce n’était pas à dire. Et le jeune Serpentard l’appris à ses dépens. Folle de rage, qu’il ose insulter Lauren, qu’il ose insulter leurs mères de la sorte, Eleanor se jeta sur le jeune sang-pur, arma son poing, et lui mit le plus beau crochet du droit de toute l’histoire de la magie. La jeune fille se retint de crier sous la force du coup. Bordel, elle s’était fait mal ! Le garçon s’écroula en hurlant de douleur et porta sa main à sa mâchoire en jetant un regard noir à la jolie châtaine. Celle-ci s’approcha, fière d’elle et lança sur le ton empli de mépris avec lequel il s’adressait à elle.

- Alors, elle te plaît la façon de se battre des moldus ?

Enervé, le Serpentard se redressa, ni une ni deux, avait saisi sa baguette et avait lancé un assourdissant « Expulso ! » contre la jeune fille. Eleanor ne put éviter le sort et elle fut brusquement propulsée en arrière et sa tête heurta violemment le mur. Elle lâcha un gémissement de douleur et elle s’écrasa sur le sol. Le garçon d’approcha de la demoiselle et s’accroupit à sa hauteur.

- Et la manière de se battre des sorciers, voleuse de pouvoirs, elle te plaît ?




Tu ferais mieux d'améliorer tes réflexes, Eleanor...

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Eleanor poussa un soupir fatigué avant de s’affaler de tout son long sur le canapé le plus proche du feu dans la salle commune. Le professeur d’Histoire de la Magie avait eu raison, Eleanor n’avait pas eu sa Buse d’histoire. Elle avait toutefois réussit à limiter les dégâts en ne recevant qu’un Piètre à l’examen, la meilleure note qu’elle n’avait jamais eu en histoire de la magie, songea-t-elle avec un sourire malicieux. La châtaine passa une main dans ses longs cheveux ondulés en poussant un nouveau soupir, ils étaient à peine rentrés que déjà les profs les stressait à propos des ASPICs. ASPICs qui ne se dérouleraient que l’année prochaine en plus. La jeune fille ne voulait même pas songer à quoi allait bien pouvoir ressembler sa septième année. Elle jeta un rapide coup d’œil à son sac entrouvert laissant déborder trois tonnes de parchemins dont la moitié était des devoirs à rendre pour le lendemain. Eleanor poussa un troisième soupir désespéré, peu désireuse de se lancer dans la montagne de devoirs qui l’attendait. Mais alors qu’elle se résignait enfin à se saisir du premier devoir à rendre, un devoir de potion en plus, lorsqu’un professeur fit une entrée fracassante dans la salle commune.


Tous les regards se levèrent sur le professeur au visage défait qui cherchait visiblement un élève particulier dans la foule réunie dans la salle. Finalement, l’homme releva la tête et dit d’une petite voix emplie de tristesse et de pitié « Eleanor ? Eleanor Jenkins ? » L’interpellée haussa un sourcil intrigué avant de se lever et de se désigner. Le professeur hocha doucement la tête, ouvrit la bouche, jeta un coup d’œil circulaire à la salle en jaugeant les curieux puis la refermât sans avoir prononcé un mot. Il lui fit ensuite signe de le suivre lui annonçant doucement qu’il allait la mener au bureau du directeur. D’intriguée, Eleanor devint inquiète. C’était vraiment louche toutes ses manières… Qu’avait-elle encore fait ? Sa dernière bagarre remontait à la semaine dernière et elle avait déjà été punie pour celle-là. Elle ne se souvenait pas d’une autre incartade entre temps. Allaient-ils finalement l’expulser, lassés de ses enfantillages ?


Angoissée, la jeune fille s’arrêta soudain de marcher et fit face à son professeur. Celui-ci, surpris s’arrêta aussi.


- Qu’avez-vous, Miss Jenkins ? Demanda-t-il de la même voix triste qu’il employait depuis tout à l’heure.
- Arrêtez avec ce ton ! S’exclama assez brusquement Eleanor, de plus en plus inquiète, pourquoi m’amenez-vous chez le directeur ? Je n’ai rien fait !

La seule défense d’Eleanor c’était l’attaque. Quand elle était angoissée, quand elle ne comprenait pas, quand elle avait peur, tout ce qu’elle arrivait à faire c’était s’énerver, se braquer, agresser. Elle ne savait pas réagir autrement.

- Ne vous inquiétez pas Miss Jenkins, nous savons bien que vous n’avez rien fait. C’est une toute autre affaire qui vous amène dans le bureau du directeur. Répondit calmement le professeur, conscient qu’il fallait rester calme, ce n’était probablement qu’un début.
- Et qu’elle est cette affaire ? Répliqua-t-elle aussi sec, méfiante.
- Attendez d’y être s’il vous plaît Miss, il vaut peut-être mieux que vous l’appreniez là-bas.

Mais qu’était-ce pour que cela rende un professeur aussi mal-à-l’aise ? Eleanor sentait l’entourloupe, elle voyait bien que ça ne tournait pas rond. Les battements de son cœur s’accélérèrent. Elle ne voulait pas y aller soudainement. Quoi que ce soit, ça n’allait pas lui plaire… Prenant son courage à deux mains, Eleanor s’avança bravement et dépassa son professeur avant de se diriger à grand pas vers le bureau du directeur. Il fallait qu’elle sache.

Trois petits coups frappés à la porte du directeur plus tard, Eleanor pénétra pour la troisième fois dans le bureau du directeur. Les deux premières fois étaient liées à ses frasques répétées et avait donné lieu à un rendez-vous dans le bureau du directeur pour un « recadrage ». Recadrage qui n’avait pas servi à grand-chose car Dumbledore s’était plus montré amusé qu’exaspéré par ses innombrables incartades. Et ainsi, la jeune fille était à chaque fois sortie de bureau du directeur avec une bonne dizaine de bonbons au citron dans chaque poche. Mais là, le visage habituellement malicieux et souriant du directeur était grave et empreint de tristesse. En revanche, contrairement à son professeur, nulle pitié n’était peinte sur faciès ce qui rasséréna un minimum Eleanor. Voir sans cesse le regard emplis de pitié de son professeur sur elle la mettait à fleur de peau. Elle s’assit prudemment sur le siège que le directeur lui présenta se retenant de lui sauter à la gorge en lui demandant d’en venir au fait. Albus Dumbledore était bien trop impressionnant pour que cette idée ne soit seulement envisageable.
Il croisa les bras et regarda Eleanor droit dans les yeux. Angoissée au possible par la nouvelle qui n’allait tarder à arriver, la jeune fille détourna le regard et se tritura les mains. Le sang battait à ses oreilles, sa respiration était hachée, elle ne savait pas pourquoi elle était aussi terrifiée.

- Eleanor… Commença doucement Dumbledore, je voudrais te dire que je suis profondément désolé… Une lettre m’est parvenue ce matin m’annonçant le brusque décès de ta mère…

La châtaine se figea. Il lui sembla que son cœur qui battait auparavant si vite c’était brusquement stoppé et elle se retrouvait incapable de respirer… Ce n’était pas possible, pas sa mère. Après quelques instants qui parurent une éternité à Eleanor, son cœur repartit, elle prit une longue goulée d’air avant de partir dans une respiration chaotique sous l’effet du choc. Ses yeux s’humidifièrent et un faible « non… » S’échappa de sa bouche étirée en un rictus douloureux. Elle ne pouvait pas y croire, ce n’était pas possible. Le directeur marqua la pause qui lui sembla nécessaire avant d’enchaîner.

- Ce n’est pas tout Eleanor… Tu n’es pas majeure et tu n’as personne pour te prendre en charge à présent du côté de ta mère, n’est-ce pas ?

Sonnée, la jeune fille ne faisait même plus attention et se contentait d’acquiescer à ses paroles. Qui se souciait d’où elle allait vivre, qui allait s’occuper d’elle ? Sa mère était morte… Morte. C’était tout ce qui importait. Le mot tournait en boucle dans sa tête vide d’émotions. Elle était morte ? cela signifiait qu’elle ne la verra plus jamais ? Qu’elles ne riront jamais plus ensemble ? Qu’elles ne feraient plus de shopping, plus de sorties, plus de confidences… Plus rien ? Jamais ? Non…. Enfin une larme solitaire coula sur la joue d’Eleanor. Trop fière, la jeune femme tentait du mieux qu’elle pouvait de juguler le flot d’émotion qui la saisissait d’un coup. Elle aimait tant sa mère…
Soudain un mot prononcé par le directeur prit soudain du sens dans l’esprit embrouillé de la demoiselle et elle releva un regard empli de larme vers Dumbledore.

- Comment ça, du côté de ma mère ? Prononça-t-elle difficilement, la voix chevrotante.

Elle voulait se retrouver seule, pouvoir pleurer toutes les larmes de son corps, mais non. Il fallait régler cette histoire de famille. Quelle famille d’ailleurs ? Ses grands parents avaient reniés Harmony en apprenant que sa fille était une sorcière, la mère de famille était fille unique et l’unique frère de sa grand-mère était décédé il y a trois ans d’une crise cardiaque, sans avoir d’enfants.

- Eh bien, il se trouve que nous savons qui est ton père et nous avons le regret de t’annoncer qu’il est mort également. Mais sa femme, Morna Mills est vivante et accepte de t’accueillir chez eux, nous les avons contactés.

Le vénéré directeur omis volontairement de la discussion houleuse à laquelle il eut droit et le sourire malsain de la vielle Mills une fois qu’elle eut accepté de recueillir la jeune Eleanor. Il n’avait pas le droit d’intervenir, c’était la dernière famille de la jeune fille.
Mills…Mills…Mills…Le nom tournait en rond dans la tête de la jeune fille à lui en donner mal à la tête. Une nouvelle fois ses yeux s’humidifièrent et elle ne fit rien cette fois pour retenir ses larmes. C’était juste trop. Non seulement on lui apprenait que sa mère était morte mais deux minutes plus tard on lui annonçait joyeusement que son père était l’un de ses sales sang-purs qui s’amusaient à la rabaisser depuis qu’elle était arrivée à Poudlard ? Leur sang coulait en elle, elle était souillée. Ses larmes redoublèrent. Quelle trahison. Tout prenait son sens maintenant, la peur de sa mère lors de sa première utilisation de ses pouvoirs magiques, l’abandon de son père, les réactions de sa mère face à la magie et tout ce qui l’approchait. Elle était révulsée par la magie, et en même temps, elle connaissait pas mal de choses… Oh mon dieu. C’était tout son univers qui partait en fumée. Qu’est-ce qui était vrai au juste là-dedans ? Qui était-elle en fin de compte ?

Elle se leva brusquement, une nausée la prenant. Elle murmura qu’elle voulait partir, murmure qui se transforma en hurlement lorsque le directeur voulut ajouter quelque chose. Elle ne voulait plus rien entendre, ça ne l’intéressait pas. Tout ce qu’elle retenait c’était que son statut de née-moldue duquel elle était si sûre n’était en fait qu’un gros mensonge, une énorme blague. Toute son existence en fait, n’était qu’une blague.

Elle ne savait plus où elle en était, elle avait besoin de prendre l’air. Elle s’enfuit du bureau sans qu’aucun des adultes présents ne cherchent à la retenir. Elle courut de façon effrénée dans les couloirs et les escaliers, comme si sa course pouvait plus permettre d’échapper à la réalité, comme si, une fois assez loin, tout ça partirait, elle recevrait une lettre de sa mère la réprimandant sur ses dernières retenues et elle rentrerait la voir pour les vacances de Noël. Un sanglot déchirant franchit les lèvres de la châtaine alors qu’elle pénétrait brusquement dans la salle commune sous les yeux étonnés des autres élèves de sa maison. Elle leur hurla de regarder ailleurs avant de foncer dans la salle de bain attenant à son dortoir. Une fois sur place, elle mordit sauvagement son poing avant de hurler sa douleur. Ça faisait mal… ça faisait si mal. La brûlure de la trahison dévastait tout son être et les larmes amères qui coulaient sur ses joues ne parvenaient pas à l’apaiser. Elle se laissa tomber à terre tout en sanglotant. Ce n’est qu’une demi-heure plus tard qu’elle se releva, vidée. Elle se regarda dans le miroir. Et ce qu’elle y vit la révulsa. Elle était exactement comme sa mère. Cette même mère qui venait de doublement la trahir en mourant et en la livrant à ses sales sorciers de sang-pur. Son regard dériva sur le lavabo où elle vit trôner un ciseau.
Son regard passa plusieurs fois du miroir au ciseau et c’est avec des gestes tremblants qu’elle se saisit de ce dernier avant de se couper violemment une mèche de cheveux au niveau de l’oreille. Une nouvelle larme coula. Elle ne voulait plus ressembler à sa mère…



Tu ferais mieux d’endurcir ton cœur, Eleanor…


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Comme souvent maintenant, Eleanor était postée à la fenêtre de son dortoir les yeux rivés sur un point qu’elle seule pouvait voir. Ses mains venaient régulièrement toucher ses cheveux courts qu’elle avait sauvagement coupés il y a de ça trois semaines. Comme c’était étrange d’avoir les cheveux qui s’arrêtaient aux oreilles elle qui les avais toujours portés longs ! C’était devenu un vrai tic, toucher ses pointes courtes juste derrière l’oreille quand elle n’était pas bien. Et comme elle n’était jamais bien depuis ses trois semaines, on la voyait tout le temps la main derrière la nuque à triturer ses cheveux trop courts qui la perturbait.

Eleanor détourna son attention de la fenêtre lorsqu’une de ses camarades de chambre déboula en piaillant dans sa chambre pour aller chercher sa malle qu’elle fit léviter derrière elle avant de redescendre tout aussi vite les escaliers menant à la salle commune. Un long soupir s’échappa de la bouche de la jeune fille avant qu’elle ne se détourne complètement de la fenêtre pour aller récupérer sa propre malle. Elle avança d’un pas absent vers celle-ci, avançant de la façon la plus lente possible, espérant probablement que le Poudlard Express partirait sans elle. On était déjà aux vacances de Noël et elle devait partir rejoindre sa « famille » dans un coin paumé au fin fond de l’écosse. Non contente d’y rejoindre ses deux demi-sœurs et sa belle-mère, elle devait aussi rejoindre le frère de cette dernière avec sa femme et ses trois gosses. Jolie réunion de famille en perspective. Elle avait tenté de refuser d’y aller, mais elle n’avait pas le choix. Morna était maintenant son tuteur légal et elle pouvait parfaitement l’obliger à rentrer pour les vacances, ce qu’elle avait fait.

La demoiselle se leva et jeta un sortilège sur sa malle pour qu’elle flotte derrière elle. Autant en profiter tant qu’elle était à Poudlard, dès lors qu’elle sortirait de l’enceinte du château elle ne pourrait plus utiliser la magie. Elle jeta des regards maussades aux élèves qui pépiaient de façon joyeuse et insupportable dans tous les coins. Quand on regardait Eleanor, on avait l’impression qu’elle se rendait à un enterrement…. son enterrement. Elle ne devait pas avoir tout à fait tort, après tout, les bâtards devaient rarement être bien acceptés dans ce genre de familles pour lesquelles le sang est le plus important. Veillant à éviter Lauren du mieux qu’elle le put, elle s’installa dans un wagon au fin fond du train et pria pour que personne ne vienne la déranger. Pour ce faire, elle s’appliqua à faire fuir tous les prétendants à son wagon. Bien que ce fût quelque fois difficile, elle parvint à garder son territoire plutôt calme à part lorsque ses répliques acerbes ne traversaient pas le silence pour viser des imprudents venus empiéter sur sa zone.

C’est avec une certaine angoisse qu’elle descendit du train. Telle une biche aux abois, son corps était tendu comme un arc et ses yeux tourmentés ne cessaient de regarder frénétiquement autour d’elle comme si un danger imminent approchait. Elle avait une terrible impression de se jeter dans la gueule du loup, et elle n’avait pas d’autre choix. Elle s’avança lentement sur le quai alors que tous les élèves présents dans le train avaient déjà rejoints leur famille ou étaient déjà sortie de la gare. Pas pressée pour un sou, la jeune fille resta plantée sur le quai, cherchant vaguement les Mills et espérant qu’ils étaient partis sans elle. Malheureusement pour elle, les Mills étaient bien là, au bout du quai, proches de la sortie et ne faisaient absolument pas mine de la chercher se contentant de regarder leur montre avec des regards furieux.

Résignée, Eleanor s’avança fièrement vers eux, refusant de montrer ne serait-ce que pendant un millième de seconde l’angoisse qui la tenaillait à l’idée de passer deux semaines coincée avec eux. Elle les vit se retourner vers elle et la jauger de haut en bas avec froideur et mépris. Dès lors, l’angoisse glacée que ressentait Eleanor se transforma en colère brûlante mais elle se retint de toutes ses forces. Ce n’était de toute évidence pas le moment et encore moins l’endroit pour se mettre en colère. Un des regards de la famille « ennemie » l’intrigua. Une des triplettes, une jolie blonde, son regard n’était pas aussi glacial et méprisant que celui de sa sœur, il apparaissait presque… Sympathique ? La jeune fille secoua lentement la tête, elle devait avoir des hallucinations, une Mills ne pouvait pas avoir l’air sympathique c’était contre-nature.

- Tu dois être … Eleanor?

Difficile de prononcer le prénom avec davantage de dédain et de dégoût. Eleanor se demanda un instant si elle s’adressait bien à un être humain ou à son chat, offert par sa mère en première année sui somnolait gentiment dans sa cage. Sans se démonter, la jeune fille leva fièrement la tête et haussa un sourcil.

- A votre avis ? Est-ce que je ressemble à votre mari ? Répliqua-t-elle aussi sec avec insolence et ironie. Lorsqu’elle vit les regards que lui adressèrent les deux adultes, elle sentit qu’elle risquait de le regretter. Et vous devez être… Morna ?

Une grimace de dégoût se peignit sur le visage de ladite Morna qui rétorqua « Je ne te permets pas de m’appeler par mon prénom, la bâtarde, tu m’appelleras Mrs Mills. » Eleanor haussa haut un sourcil, elle aurait presque eu envie de rire, tant cet ordre lui paraissait ridicule. Mais vu le visage fermé de la mère, elle semblait tout à fait sérieuse. C’était aberrant. Pourquoi la recueillir quand on voyait à quel point ils la méprisaient? Avant d’avoir pu répondre, la femme lui avait tendu un bras sans cacher son rictus dégouté lui expliquant qu’ils devaient transplaner pour aller chez eux. Or, Eleanor ne passerait son permis de transplanage que l’année prochaine donc elle avait besoin de quelqu’un d’autre pour l’aider. Grimaçant à son tour, la jeune fille se saisit du bras de « Mrs Mills » avec circonspection ce qui ne manqua pas d’agacer Morna. Et c’est ainsi qu’Eleanor débarqua chez les Mills.

Les vacances furent absolument désastreuses, rien n’aurait pu pire se passer d’après Eleanor. Son tempérament indomptable lui avait causé préjudice de nombreuses fois. Incapable de se laisser faire, Eleanor n’arrêtait pas de répondre, de rendre, elle ne capitulait jamais… Mais c’était d’autant plus dur derrière. S’il y avait bien quelqu’un avec qui elle ne cessait de se battre… C’était Skylar. Les deux jeunes femmes ne pouvaient juste pas se voir et l’aînée des deux n’arrêtait pas de martyriser la seconde. Eleanor n’en pouvait plus. Elle n’avait pas eu le temps de se faire à l’idée de la mort de sa mère qu’on lui refourguait une famille pareille. Et pour couronner le tout, quelques jours plus tard, les patronus firent leur apparition. C’en était réellement trop pour la demoiselle qui rejeta de toutes ses forces sont compagnon. Aujourd’hui de retour à Poudlard, Eleanor doit sans cesse faire face à des crises de maux de têtes et d’insomnies à cause de la bataille qu’elle mène contre son patronus. Renfermée sur elle-même, la jeune femme évite ses anciens amis au possible et passe la plupart de son temps dans le parc, à la lisière de la forêt interdite.

Bienvenue chez les Mills, Eleanor...