[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]And I've been a fool and I've been blind, I can never leave the past behind ⊹ On dit que le soleil aimait la lune tellement fort que chaque nuit, il mourait pour qu’elle puisse respirer. Moi je pense que c’est le genre de phrases qu’on balance aux gamins pour leur faire croire que l’amour, c’est poétique. En vrai, c’est des conneries. Et Merlin que j’aurais aimé que ma sœur ne tombe pas, elle aussi, dans ce stupide piège. J’avais 15 ans quand c’est arrivé. Du moins quand ça a commencé je devais en avoir à peu près 13. Thea – ma grande sœur donc – sortait avec ce gros con, je le détestais à un point que dans mes rêves, je le butais encore et encore et sans jamais m’en lasser. Gaël, il s’appelait. Il devait avoir 30 ans je crois, ou 31, bref on s’en fout de ce détail, tout ce que vous avez besoin de savoir c’est que c’était un vieux, qui était marié et qui avait beaucoup d’influence dans le monde sorcier. Elle me disait qu’elle l’aimait, mais en réalité, ce n’était qu’un enfoiré qui utilisait ma sœur adorée comme punching-ball à ses heures perdues. Vous imaginez ma colère quand j’ai découvert ça. Parce que déjà je n’étais pas fan à la base de l’idée de voir ma sœur fricoter avec un homme marié mais si en plus de cela il la faisait souffrir. Forcément, je n’ai pas arrêté de répéter à Thea de le lâcher, qu’il n’en valait pas la peine, que ce n’était qu’un con, qu’une fille aussi exceptionnelle qu’elle méritait mieux, bien mieux. Mais autant vous dire tout de suite que mes efforts ont été bien vains. Elle m’a d’abord suppliée de ne rien répéter parce qu’il avait beaucoup trop d’influence et que de toute façon personne ne me croirait. A d’autres ! J’en avais rien à foutre, tout ce que je voulais c’était qu’il cesse de faire souffrir ma sœur. Mais après elle a commencé à me dire qu’elle l’aimait, qu’il ne recommencerait plus, qu’il lui avait promis qu’il ne lèverait plus la main sur elle. Alors la gamine de 13 ans que j’étais à l’époque n’a rien fait. Parce qu’après tout, j’avais beau faire la maline au fond j’étais terrifiée, et c’était ma grande sœur, j’avais envie de la croire, alors c’est ce que j’ai fait. En fait, c’est ce que j’ai fait pendant deux longues années. J’ai simplement fermé les yeux et autant vous dire qu’aujourd’hui je regrette amèrement de ne pas avoir agi. Parce que bien sur, cette histoire a dégénéré, mes parents l’ont appris et Thea a du partir vivre pendant un an loin de nous. C’était la pire année de ma vie et maintenant qu’elle est de retour, je vois bien qu’elle n’est plus la même. Parce que quelque part, cette histoire l’a brisée peut-être plus que quiconque ne semble s’en rendre compte. C’est donc comme ça que je suis devenue son ange gardien. Je voulais me rattraper de ne pas avoir agi alors aujourd’hui, elle a beau être ma grande sœur c’est moi qui la protège. Faut bien que quelqu’un le fasse non ? Ce n’est pas comme si mes parents en avaient vraiment quelque chose à faire, non, ils sont trop préoccupés par je ne sais quoi que des fois, je me demande s’ils savent que leur aînée est anorexique. Je m’entends très mal avec mes parents, je leur en veux de faire passer leur stupide réputation avant leurs enfants, je leur en veux parce que même si j’aime Thea, ce n’est pas à moi de m’occuper d’elle, je leur en veux parce que tout ce que je voulais c’était vivre une vie d’insouciance mais au lieu de ça, je dois assumer des responsabilités qui ne devraient pourtant pas être les miennes. Mais surtout, je leur en veux parce que malgré tout ça, ils persistent à vouloir m’imposer un style de vie qui n'est pas moi.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]We are the reckless, we are the wild youth, chasing visions of our futures. ⊹ Je crois que je vais encore passer un sale quart d’heure. Shit. C’est vrai, j’aurais pu réfléchir à deux fois avant de faire ma maligne et peut-être que je me serais rendue compte que non, Cam, essayer de sortir par la fenêtre parce que t’es privée de sortie n’est définitivement pas une bonne idée. Résultat : je suis tombée comme un gros tas sur les pâquerettes de maman et je me suis d’ailleurs très certainement foulée quelque chose. Putain. De toute façon, je m’en fiche elles sont moches ses stupides fleurs et elles allaient finir par crever anyway. Alors comme si elles n’étaient déjà pas suffisamment abîmées, je marche dessus avec toute la grâce d’un troll constipé et une minute plus tard, il ne reste plus rien que de la terre retournée et des fleurs arrachées éparpillées un peu partout. Et moi dans tout ça, je suis pleine de boue et dois avouer que pour le coup, je me sens un peu stupide d’avoir réagi comme ça et réalise très bien que je vais bien finir par devoir en assumer les conséquences. Minute papillon, chaque chose en son temps. Après tout, je ne viens pas de glisser le long de la gouttière et de m’écraser les fesses par terre pour retourner tout de suite dans ma chambre, non ? Et puis Monsieur et Madame Ashburry sont trop pris par leurs mondanités pour se rendre compte que le boulet qui leur sert de benjamine vient de faire le mur. De toute façon, je n’ai pas le temps d’y réfléchir davantage puisque j’entends un grondement lointain qui m’annonce que Sam est en train d’arriver. Samuel Peters, c’est un moldu qui vit à l’autre bout de la ville et avec qui j’ai pris l’habitude de passer mes étés loin de Poudlard. Lui et Gabrielle. Bref nous trois on est un peu comme les trois mousquetaires (soit dit en passant, j’aurais bien dit les 4 fantastiques mais dommage on n’est que trois). Je cours vers le portail de la maison pour le rejoindre avant que le bruit de sa moto commence à se faire trop entendre et que quelqu’un se rende compte que je suis sur le point de partir quand, arrivée à sa hauteur, il me tend son casque pendant que je grimpe derrière lui. « Yo la sorcière ! » Ah oui, j’ai oublié de préciser qu’il est au courant de notre petit secret. Franchement, on a vraiment essayé de ne rien lui dire à propos de Poudlard mais disons que c’était plus fort que nous, fort heureusement, lui sait mieux garder un secret que Gab ou moi. « MAIS TAIS TOI ! » J’écrase la paume de main contre son crâne alors que lui se met à rire. Je crois qu’il ne comprend pas vraiment à quel point on risque d’avoir des ennuis si quelqu’un l’apprenait. « T’es toute sale, qu’est-ce que t’as foutu encore ? » Je me contente de lui sourire et de lui faire faire un bisou sur la joue juste avant d’enfiler mon casque. « A la guerre comme à la guerre Sammy. » Et je n’ai pas besoin d’en rajouter davantage pour qu’il comprenne que j’avais encore fait des conneries. Il sourit, soupire, et une seconde plus tard, on est parti pour rejoindre Gabrielle, notre Gabrielle.
[...]
« Putain Gaby, t’aurais du me dire que c’était une mauvaise idée putain je vais me faire tuer ! Fallait pas me laisser faire, oh god, je crois que cette fois c’est bon, je ne verrais plus jamais la lumière du jour. » Et Gabrielle se met à rire tandis que moi je commence à réaliser que cette histoire de tatouage c’était une bien mauvaise idée. Ok, c’est moi qui l’ai entraînée dans mon délire, comme souvent, mais c’est surtout parce que je ne pensais vraiment pas qu’on allait vraiment le faire. Je voyais un peu ça comme une blague. Sauf que là, c’est décidément la blague de trop. « Je l’aime bien moi. » Me balance Loki dans mon esprit. Je souris. C’est vrai qu’il est beau ce phénix que j’ai dans le dos et je suis même bien contente de l’avoir d’ailleurs. NON. Je vais me faire tuer c’est certain. Bon au moins j’aurais un joli dessin sur la peau quand ça arrivera. Mais non Cam, merde, arrête de sourire c’est pas drôle ! Et pourtant je continue à sourire parce que l’idée que cela puisse rendre fou mes parents a tendance à être plutôt amusante. Je sais, là je fais la maline, mais ça ne va pas durer longtemps. « Resprire Cam, au pire tu peux le cacher, ils n’ont pas besoin de savoir que t’as gravé ta peau à vie. » Elle est mignonne ma Gabouche quand elle tente de me rassurer. Mais elle a raison, ils n’ont pas besoin de le découvrir et puis au pire tant pis. Ce qui est fait est fait.