Anton et Alice Prewett, respectivement âgés de vingt-cinq et vingt-sept ans, conçurent leur fils quelques mois avant leur recrutement au ministère de la magie. Leur mission, entrer en collaboration avec des pays étrangers. Leur premier voyage les obligèrent à confier un Rowen âgé d'un an et demi à la soeur d'Anton, Megali. Une garde qui dura bien plus longtemps que prévu, puisque les directives du ministère tombèrent une à une, les dirigeant ça et là, prolongeant leurs séjours. C'est donc officieusement que Megali Prewett devint la tutrice de Rowen, sa mère de substitution. Celle-ci en fut très heureuse, puisqu'elle n'avait jamais eut la chance de trouver l'amour, encore moins de concevoir un enfant. Elle considéra immédiatement Rowen comme un fils, et l'éduqua au mieux. Si Anton et Alice firent de leur mieux pour rendre visite à Rowen, ils ne le virent toutefois qu'une dizaine de fois par an, intégralement pris par leur travail.

Des membres de la famille Prewett, Megali était l'une des rares à croire encore à la supériorité des sangs-purs. Elle enseigna donc à son neveu les principes ancestraux des grandes lignées sorcières, lui inculquant des notions qu'Anton et Alice n'auraient jamais approuvé. Pour autant s'ils savaient que Megali avait de telles croyances, ils ne la pensaient pas mauvaise. Ils ne s'inquiétèrent donc pas vraiment de ce que Rowen pouvait bien entendre à ses côtés.

Et ils eurent bien raison. Du haut de ses cinq ans, le garçon était déjà très vif d'esprit, et d'une curiosité insatiable. Et c'est naturellement que Megali le laissait partir à l'aventure par-delà son manoir, sachant qu'il n'était pas bon pour un enfant de rester enfermé toute la journée. Bien sûr son elfe de maison, Alfi, gardait un oeil attentif sur Rowen. Un jour qu'il était partit courir près du ruisseau longeant le terrain de Megali, il se retrouva devant une grande forêt. Elle lui était interdite, lui avait dit sa tante. Mais ce jour là il y entra. Et ce jour là, il rencontra Eric. Un enfant du village voisin, âgé de sept ans et partant pour de grandes aventures. Alfi se cacha dans les fourrés pour observer les deux garçons jouer, et comprit rapidement qu'Eric était un moldu. Lorsque Rowen rentra à la maison ce soir là, Megali l'attendait de pied ferme, alertée de la situation par l'elfe. Ses traits sévères la rendait impressionnante, et ses cheveux bruns étaient tirés dans un chignon stricte. L'enfant subit le sermon sans broncher, après quoi il croisa les bras et déclara s'être bien amusé avec Eric, et qu'il était plus grand que lui, et qu'il lui avait apprit des choses, et qu'il n'avais pas l'air inférieur en quoi que ce soit. La conversation prit fin sur un soupir consterné de Megali. Comment résister à ces grands yeux insouciants ? Elle se dit qu'il apprendrait en grandissant, et ne pu l'empêcher de repartir s'amuser avec Eric les jours suivants. Lorsque Rowen voyait ses parents, il leur racontait ses aventures tout autour du manoir, et leur demandait ce qu'ils avaient vus pendant leurs voyages. Trop jeune pour leur en vouloir, il était simplement content de les voir. En plus eux ne le grondaient pas s'il disait s'être amusé avec un garçon du village moldu voisin.

Peu avant ses huit ans, Rowen fit sa première démonstration de magie. C'était un jour pluvieux, et il s'était infiltré dans la grande bibliothèque du manoir. Essayant de déchiffrer les titres de quelques ouvrages, il remarqua une reliure dorée à la quatrième étage. Intrigué, il commença à grimper à l'échelle pour attraper le livre. Mais dans un mouvement maladroit, son pied s'emmêla sur l'un des barreaux, et l'échelle tangua dangereusement avant d'entamer une descente vertigineuse vers le sol. La panique fit fermer les yeux à Rowen, et lorsqu'il les rouvrit il se trouvait bien à terre, mais allongé sur les deux coussins moelleux habituellement posés sur le canapé de la pièce. Alfi le trouva là, l'échelle étalée à quelques mètres de lui, et alla immédiatement trouver sa maîtresse. L'elfe était discret, toujours à épier le petit garçon, et il l'avait perdu de vu quelques secondes plus tôt. Megali débarqua quelques secondes plus tard, échevelée, les joues rougies par sa course. Mais le garçon allait bien, il était même tout sourire car il venait de remarquer que le livre était tombé à ses côtés. L'évènement fut marqué d'un sérieux coup de sang de Megali, mais aussi d'une fierté non dissimulée. Elle lui offrit une chouette pêcheuse rousse à son anniversaire, et Rowen la baptisa Hogarth. L'animal fit dès lors plusieurs voyages vers les pays étranger, une correspondance qui n'allait pas bien souvent dans l'autre sens. Anton et Alice étaient très pris par leur travail.

La lettre de Poudlard arriva trois ans plus tard, peu avant le mois d'août, et Rowen, accroché au bras de sa tante, eut le plaisir de choisir ses affaires scolaires sur le chemin de traverse. Sa première année le vit émerveillé et prometteur, et bien qu'il accumula les frasques avec ses camarades, il garda des résultats acceptables en cours. C'est à cette époque que commença à grandir en lui une certaine rancoeur envers ses parents, alors qu'il entendait untel ou unetelle lui raconter ce qu'il avait fait avec parents durant les vacances. Rancoeur qu'il cacha du mieux qu'il pouvait, et c'est avec de grands sourires qu'il racontait à quel point sa tante était géniale et tout ce qu'elle le laissait faire à la maison. Son humour et sa bonne humeur le tinrent à l'écarts des suspicions.

Sa deuxième année fut marqué par sa rencontre avec Evelyne, dans le train partant de Londres. La jeune fille était discrète, mais il réussit à la faire sortir de son mutisme par quelques paroles enthousiastes et blagues décalées. A la cérémonie de répartition, il entendit son nom de famille. Black. Il décida de pas divulguer le sien, de peur qu'elle ne lui tourne le dis. Les Prewett étaient très mal vu dans la société des sangs-purs, considérés même comme des traîtres. Mais la jeune fille finit par apprendre la vérité, et si elle lui en voulut, elle lui pardonna rapidement. Ils restèrent amis, et Rowen ne s'inquiéta pas plus que ça de l'avenir. Evelyne, elle, s'en inquiéta. La métamorphomage était ainsi, angoissé, renfermée. Mais Rowen la connaissait assez pour savoir la faire sourire, et se détendre. Une capacité qu'il était très fier de posséder. C'est aussi grâce à elle qu'il apprit au fil des ans à pardonner à ses parents pour leur manque d'attention à son égard. Il n'avait après tout pas eu une enfance malheureuse. Anton et Alice avaient simplement une vision particulière de la famille, et ils l'aimaient. Rowen recommença à leur écrire, via l'école car Hogarth commençait à fatiguer. Il continuait aussi d'envoyer des messages à Eric, mais prenait soin de les poster d'une boîte aux lettres moldus. Le garçon le pensait en internat dans une école spécialisée. Cet ami lui était cher car il était celui qui lui avait fait comprendre comme Megali se trompait sur ses principes de sangs-purs, sangs-mêlés et moldus. Il était celui qui lui avait permit de se bâtir sa propre opinion sur le monde non magique et qui l'avait rendu indépendant de sa tante en quelques sortes.

Cette rentrée en septième année ne sera pas une partie de plaisir, Rowen en a conscience. Entre la difficulté ascendante des cours et la guerre qui se prépare, le jeune homme se tient prêt. Il fera face, comme il a toujours eut la force de le faire. Accompagné d'Allec, il va de nouveau franchir les portes de Poudlard, dernière ligne droite avant le secondaire. Mais il ne compte pas laisser Evelyne derrière, et il saura être fort pour elle après les tragiques évènements de l'été passé.

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