L'homme ne tarda pas à sentir la colère lui monter au nez. Cette détestable sensation grimpant rapidement le long de ses membres, faisant battre le sang à ses tempes, lorsqu’il lui parlait. Il était devant elle, il aurait pu la tuer facilement sans l’ombre d’un remord. Ses mains devenues calleuses à cause de son travail au Ministère en avaient envie, sa bouteille d’alcool coincée entre ses doigts. Mais même sans l’aide d’une bouteille, il aurait pu l’étrangler, ses paumes étaient larges comme des planches, et la boisson lui brûlait la gorge. Elle n’avait aucune excuse. Le ridiculiser devant ses camarades de travail, lui prendre son argent, le tromper. Lui voler sa vie, en faire ce qu'elle désirait. Tout ça sous prétexte que c'était une sorcière issue d'une famille plus ancienne que la sienne, sous prétexte qu'elle le surpassait. Il avait même recommencé à fumer, lui qui avait fait tant d’efforts pour arrêter, par amour pour elle. Elle qu'il avait fait sortir de sa famille de fous alliés. Oui, c'est bien lui. Le premier homme a être parvenu à briser les vœux de mariage que faisaient deux familles de sangs purs depuis de nombres décennies. Le jeune sorcier travaillant au ministère et ayant du mal à arrondir ses fins de mois. C'est lui qui avait réussi à obtenir le ticket de sortie de sa belle en manquant d'y laisser sa peau face à sa belle-mère capable de se transformer en Ours. Il avait prit tant de risque. Et tout ça pour finir comme ça. Il savait qu'il aurait dû la laisser là-bas. Vivre avec ses semblables. Loin de lui. Cela lui aurait évité bien des sacrifices. Tout ça pour une Lewis... Celle qu’il avait adoré si longtemps détestait l’odeur des longs cigares cubains qu’il s’était offert durant près de vingt ans ainsi que les tatouages dorés parsemant  son corps, désormais cachés  par du fond de teint. Le plus jeune des frères Mulligan était capable de tout pour elle. Et depuis ces quinze courtes années, depuis qu’il l’avait rencontrée, il avait tout fait pour lui plaire, tout, et elle s’était prise au jeu. Il avait fini par comprendre qu’elle se moquait de lui et que cela n'était qu'un simple passe-temps à ses yeux. Il ne voyait plus l’amour qu’elle avait éprouvé pour lui – il doutait même qu’elle l’eut éprouvé ne serait-ce qu’un seul jour. Les bretelles de son pantalon le serraient, elles creusaient dans ses épaules de profondes marques rougeâtres. Mais il ne sentait plus aucune douleur, parce qu’il avait oublié ce qu’était cette sensation,  à force de trop la fréquenter. Quelques mois auparavant, il s’était rendu compte de sa terrible tristesse, cette déprime tellement douloureuse. Et il n’avait pas supporté cela. Lui qui n’avait jamais été un grand buveur, il s’était dit qu’il pourrait tenter de noyer ses problèmes dans la luisante couleur cuivrée d’un verre de whisky. Et en effet, l’alcool avait tout fait disparaître. Tout. Comme si sa vie n’était qu’un tableau, et qu’il en recouvrait la toile d’une épaisse masse noire, un noir puant le pétrole. C’était la couleur de la colère. Depuis cinq mois, il n’éprouvait qu’une colère sombre, qui occultait le reste de ses pensées, les rendant presque inexistantes à ses yeux. Il s’était convaincu qu’elle l’avait trompé, et ses narines qui se soulevaient au rythme de sa respiration, ses ongles si bien taillés accrochés à ses doigts, ses fines lèvres étirant un faible sourire, ses cils qui, en battant, hurlaient sa possible innocence, oui, tout en elle, lui disait qu’elle l’avait trompé pour de bon.

Il ne pouvait plus accepter ça, et avait d’abord essayé de partir. Il avait fui, presque tous les soirs, prétendant rejoindre ses amis, dans les sombres rues de la ville afin de s’éloigner le plus possible de cet être malfaisant. Mais il n’avait pas prévu ce qui lui arriverait : elle croyait à présent qu’il la trompait et avait craché dans son dos, parlant avec tous les gens qu’il était susceptible de connaître. Et depuis à peine un mois, elle lui menait la vie dure. Elle était la mer, et elle le baladait tel un simple navire de pacotille. Elle ne lui parlait que pour lui dire des méchancetés, pour l’insulter et l’utiliser comme bouc émissaire. Et dire qu’elle le trompait, elle, il en était si certain ! Voilà qu’aujourd’hui, il n’en pouvait plus, et la voir assise sur le divan, en peignoir, sirotant un verre de vin, l’ignorant, songeant à ce qu’elle se ferait pour dîner avec  ses amies et à quelle idiotie elle pourrait bien inventer pour lui faire porter le chapeau... La voir ainsi lui donnait des envies meurtrières. Il était donc là, sa bouteille à la main, cette source de tant de noirceur, de tant de haine. Et dire qu’il avait aimé cette personne. Qu’à une époque, il l’aurait serrée dans ses bras tout le jour pour lui faire l’amour le soir, lorsque la seule noirceur de leur vie eut été l’absence de lumière dans leur chambre. Et ce soir-là, il n’avait que cette émotion : la rage. Il avait tant tenté d’oublier qu’il ne savait même plus tout ce qu’elle lui avait fait. Il la tuerait sans avoir aucun souvenir des choses qu’elle lui avait fait subir. Sortir en prétendant aller faire du shooping dans les boutiques magiques, quelle idée. Et penser un seul instant qu'il se croyait le père de deux jumelles blondes à la peau pâle, alors que lui était latino... Elle le prenait vraiment pour quelqu'un de stupide. Mais au final, peu l’importait. Ce qu’il savait, c’était qu’elle avait brisé son âme en milliards de morceaux. Que ces morceaux se répandaient sur le sol, coupants  comme le verre. C’était donc ça. Son esprit n’était bon qu’à blesser à présent. Après avoir été rempli d’une noirceur qui le noyait, il était devenu poussière.

Il était une bouteille d’alcool. Symbole de désespoir, brillant de folie, se terminant cassé au fond de sa propre vie.

S’avançant vers elle, il leva son bras le plus haut possible. Il n’y avait plus à réfléchir. Abattant la bouteille brutalement contre le buffet à côté de son crâne, il entendit le verre se briser et vit enfin le sang couler, où du moins, la sauce tomate qui jonchait désormais le plan de travail. Son cri sembla aussi doux que le vent, presque inaudible. Comme les flocons de neige s’abattant sur le camp en plein hiver. La folie de son regard accompagna son second geste, achevant sa pauvre victime. Plus de sauce pour les prochains jours. Lâchant les restes du cadavre de bouteille qu’il lui restait dans la main, il regarda sa paume gauche : du verre s’y était coincé, et il saignait quelque peu. Ignorant la douleur, il regarda son ancienne dulcinée droit dans les yeux, hargneux. Il aurait dû la tuer, mais même lui n'était pas capable d'un tel geste. Poussant le canapé, il saisit le revolver, dissimulé derrière depuis un bon moment. Il avait acheté le flingue un mois auparavant, et encore aujourd’hui, il ignorait vraiment pourquoi. Laissant la lumière allumée, il marcha vers la porte de sortie de sa maison et la quitta définitivement sans explication. Dehors, il faisait déjà nuit, la ville était vide. Le soleil habituel s’était couché depuis longtemps, le froid de la nuit le faisait diablement frissonner mais il trouva ainsi agréable l’idée de marcher sans but. Il passa les bornes encerclant la ville, puis décida d’aller se perdre dans les bois. Il verrait bien ensuite ce qu’il ferait, il avait le temps. Il ne tarda pas à rencontrer les premiers arbres. Avançant en rêvassant, il vérifiait tout de même de ne pas trébucher sur une racine ou glisser dans le sable. La personne qui avait fait chavirer son cœur avait disparu, elle n'était plus elle même, cet être capable de le rendre fou par sa simple présence n'était plus. Cette fille, descendante direct des Lewis, trop spéciale l'avait déstabilisé au point qu'il ne savait plus quoi faire. Il n’avait plus de raison de rester là-bas, avec elle. Il était libre désormais, libre de mener sa propre vie. Seul. Bientôt, il arriva à une petite cabane en bois. L’un de ses amis avait l’habitude de venir fumer de la marijuana ici, il était persuadé d’en voir les mégots sur le sol et d’en sentir l’odeur dans l’air environnant. Celle-ci n'était pas loin de chez lui. S’adossant contre le mur rafraîchissant de la baraque, il souffla longuement. Il verrait bien ensuite ce qu’il ferait, il avait le temps. Regardant le revolver à présent couvert du sang de sa main, il s’arrêta une seconde de penser. Le temps semblait s’être arrêté dans cette partie du monde. Ce que l’on y faisait, qui l’on y rencontrait, … ce n’était pas vraiment réel. Calant lentement le canon de l’arme sur sa tempe, il chanta un instant une chanson d’un auteur dont il avait oublié le nom. Ça l’étonnait même de se souvenir de l’air. C'était un homme bon au final. Peu être trop même. Il avait toujours servi avec dévotion les causes qu'il jugeait charitable.  Après tout, tant de gens l'avait manipulé dans sa vie pour lui faire faire le sale boulot. Cet endroit n’était pas vraiment réel. Ce qu’on y trouvait n’était pas vraiment notre vie. En effet, il ne faisait plus vraiment partie de la vie. Tombant à terre, son corps mort s’écrasa dans la poudreuse, sentant l’odeur humide de bois pourri. Un silence régna quelques  temps. Le parfum du sang recouvrit l’atmosphère avec le même poids que le regard d’un tyran sur le peuple qu’il martyrisait. Il allait en finir. Il verrait bien ensuite ce qu’il ferait, il avait le temps. Tout son temps.


« Dis Gwen', tu crois que maman nous a encore oublié ?» Du haut de mes sept ans, je tournai mon regard vers la fillette assise à côté de moi sur le trottoir et lui lançai un sourire confiant, hochant de la tête négativement, me voulant rassurante. « Il doit y avoir des bouchons, ne t'inquiètes pas, elle va bientôt arriver. » La petite blonde me servant de jumelle croisa les bras contre sa poitrine d'enfant et posa sa tête contre mon épaule, soupirant longuement. Avant, et même encore maintenant, notre mère nous oubliait. Que faisait-elle pendant que nous attentions devant l'établissement où nous étudions ? C'est un mystère. Petite, je me disais qu'elle avait trop de travail, mais en grandissant, je me suis demandé si elle n'avait pas un amant, voir plusieurs. « Hey Haz', tu veux voir un truc super cool ? » Ma voisine haussa les sourcils, soudainement intéressée par notre conversation et hocha de la tête en vitesse, pressée. Plus on s'amusait, plus le temps passait vite et plus vite on était chez nous. Je me sentais toujours épiée, comme si quelqu'un, au loin, nous surveillait. Et en grandissant, ce sentiment s'était intensifié, c'est pourquoi je ne me sentais en sécurité que chez notre beau-père. Ainsi, je me levai et gonflai les joues, mon visage devenant subitement rouge. Un léger bruit se fit entendre et les yeux d'Hazelle s'ouvrirent en grand. « Bwaaah ! Gwen', t'es vraiment dégoutante ! Si maman te voyait faire ça, elle ... » Commençais-t-elle, très vite coupée par ma moue boudeuse collée au visage. « Elle ne le saura pas, hein Haz' ? » Je soupirai longuement, soulagée par le haussement d'épaule de ma soeur. Elle semblait bien trop choquée par mon côté déroutant et mon manque de sérieux pour répliquer.

Soudainement réveillé par un corps frêle et tremblotant, j'ouvrais les yeux doucement, serrant contre mon moi l’intrus s'étant fait une place dans mon lit baladin. Je savais très bien qu'il s'agissait de ma jumelle. Elle faisait souvent des cauchemars et comme j'étais la seule personne sur qui elle pouvait réellement compter, elle s'incrustait toujours dans ma vie pour que je la protège et la câline. Non pas que cela me dérangeait, bien au contraire. « Dis Gwen', je peux rester avec toi ? J'ai fait un cauchemar et maman ne veut pas que je dorme avec elle et Paul ... » Comme à chaque fois, ma jumelle reniflait bruyamment, calant son visage dans le creux de mon cou, aussi innocent que possible. Et comme à chaque fois, je resserrais un peu plus ma prise sur elle, posant mon menton sur le haut de son crâne. Je me mettais à caresser ses cheveux tendrement, respirant aussi silencieusement que possible pour lui permettre de s'endormir. « Tu sais que mon lit t'adore ... et que je t'ai promis que je te protégerai toute ma vie ! Je suis ton héroïne, t'as pas oublié, hein ?»  A chaque fois que je lui disais cette phrase, je pouvais entendre son petit rire cristallin chatouiller mes oreilles avec tendresse. On avait toujours été proche, et cela perdure encore maintenant, mais c'était dans ce genre de moments que nous nous comprenions vraiment.  


L'infernal bruit de la station envahissait ses oreilles alors qu'une épaisse fumée noire s'échappait encore du train qui venait d'entrer en gare. Nostalgique, Gwendolyn observa un moment les wagons rouges éclatants de la machine vrombissante. Elle n'irait donc pas à Durmstrang cette année, le destin en avait décidé autrement. Cette année se ferait ailleurs. Ce lieu familier lui manquait déjà. C'était un des seuls où elle avait trouvé un semblant d'affection, son unique et véritable maison. Là-bas, elle se sentait bien, elle se sentait elle-même. Et surtout, il n'y avait aucun problème pour qu'elle circule un peu partout, à sa guise. Adieu les salles de classe, son lit préféré réservé dans le dortoir des filles, ses quelques amies, dès demain, elle serait plongée dans un nouveau monde, une marée humaine d'inconnus, tous là pour la même chose: l'apprentissage de la magie. Ainsi que l'obligation d'aller à Poudlard. L'affaire des Patronus n'étant pas résolu, le ministère avait vivement conseillé d'envoyer les élèves à Poudlard afin de tenter de règler cette histoire. La jeune fille dans quelques minutes s'installerait dans l'express et celui-ci quitterait le quais de Londres, fonçant droit vers l'école de sorcellerie Poudlard. La blondinette avait beaucoup de mal à approuver cette idée, simplement parce qu'elle ne tenait pas à rencontrer davantage de sorciers, et qu'à la base, elle n'avait jamais voulut étudier la magie. Oui, Gwen, depuis toute petite était destinée à une carrière olympique. La gymnastique. Elle avait commencé ce sport dès ses trois ans, et c'était très rapidement devenu une passion, son seul but dans la vie. Elle s'était avérée très douée, incroyable même. A ses quinze ans, on lui a même proposé une place dans l'équipe de Russie. Mais elle avait dû décliner en apprenant par sa mère qu'elle était une sorcière, et qu'elle le lui avait caché depuis toujours. Sur le coup, Gwendolyn n'avait pas réagit. Elle ne la croyait pas, tout simplement, c'était impossible étant donné que les magiciens n'existaient pas dans ce monde et que les rares personnes qui prétendaient l'être, n'étaient en réalité que de purs et vulgaires bluffeurs.

Mais elle avait finit par se résigner quand sa mère avait sortit sa baguette magique ainsi que son balais volant ainsi que le reste du Kit Sorcière et Compagnie. C'est à ce moment qu'elle s'était rendue compte qu'elle vivait dans un monde de fous. Elle qui était née à Moscou, d'une mère sorcière et d'un père moldu n'était finalement pas aussi normale qu'elle le croyait. Bon ok, sa mère avait dérapé tout du long, fallait l'admettre mais bon, lui en vouloir tout le temps, ça commence à être dur. Il y avait tant sur la liste de ses conneries. Mais bon, autant vous racontez l'histoire de Drizzle, ça vous aidera à comprendre celle de Gwen. Elle avait tout d'abord trompé son premier mari avec  le père de Gwendolyn et Hazelle, un simple moldu, avant de partir retrouver sa ville natale, Moscou. Drizzle Baxter, c'était son nom. Et pas n'importe lequel, celui représentant une grande lignée de sorcier de l'Est n'étant pas encore tombés dans la magie noire. Pendant toute sa jeunesse, elle avait résidé aux États-Unis. Là-bas, Drizzle avait fait fantasmer tous les ados de la Californie à la Pennsylvanie, avait expérimenté plusieurs carrières, notamment dans les domaines du mannequinat, du cinéma avec quelques films de série P, mais sa véritable heure de gloire n'était autre que son apparition dans PlayBoy magazine. Puis elle a été élue Ciné Sirène en je ne sais quelle année et a atteint le sommet de sa célébrité. Mais en même temps que ça, elle cachait une autre vie. Celle qu'elle menait dans le monde de la sorcellerie. Là-bas, elle était devenue membre du Ministère dès la fin de ses études menées avec succès. Puis d'une de ses nombreuses unions étaient nées deux pures merveilles, bien évidemment, ce n'était autre que Gwen' et Hazelle, uniques Héritières de la famille. Comme tous les enfant normaux, Gwendolyn appris à marcher, à tenir ses couverts convenablement, à faire toutes les petites choses répétitives que nous offrent la vie quoi. Et ce fut lors de son entrée au collège que tout cela se dégrada au fur et à mesure. La jeune fille devint irrespectueuse, elle se mis à jongler entre les coups d'un soir, la drogue et les soirée trop arrosées. Tout ça jusqu'à ce que Drizzle ne trouve son second mari, encore pire que le premier...

C'est ainsi qu'Hervé Hollister et son stupide fils firent leur apparition dans leur paisible cadre de vie. Cet homme, fraîchement divorcé également travaillait en tant que vendeur de sanitaire afin de rembourser les dettes dont il avait hérité lors de son premier mariage. Lui aussi était un sorcier, mais sa famille n'étant point appréciée, il n'était pas parvenu à percer dans le monde de la Magie. Sans doute car il était bien trop bête pour cela. Il était capable d'accumuler tellement de conneries en une journée que c'en devenait presque impressionnant. Nick, son fils, n'était autre qu'une personne que Gwen avait rencontré lors d'une soirée, ainsi qu'un bad boy étant le chouchou pur et dur de son papounet qui le croyait blanc comme la neige en Russie alors qu'en réalité, c'était tout le contraire. Un brun plus bête que la moyenne, voilà ce qui le qualifierait assez bien. A partir de là, les deux sont venus s'installer à la maison, contraignant Gwen à vivre avec quelqu'un la prenant pour la femme du Diable en personne. Pour lui pourrir, la vie, la jeune blonde a vite trouvé un second hobbie en plus de son sport : faire de la batterie pendant que le vieux essayait vainement de regarder son match de rudgy tranquille. Très efficace, je vous le fait pas dire. Mais ce deuxième amateur de vodka obstruant son espace vital le méritait amplement.

C'est à partir de là que Hervé et sa mère ont commencé un manège plutôt dégoûtant. Après qu'il se soit mariés et que Gwen ait faillit devoir prendre le nom du vieux, à chaque fois qu'ils se voyaient, les deux mariés étaient pris d'une obsession extrêmement forte et en venait à faire l'amour un peu partout dans la maison, même dans les endroits les plus insolites. Ainsi, il arrivait de retrouver des préservatifs usagés dans le placard de la cuisine ou dans la cave, c'était un pur cauchemar. Mais le pire restait à venir. Vers 1977, Drizzle s'est lancée dans les actions. A cause de ces choses, n'importe qui pouvait devenir riche à en perdre la raison et à s'en faire péter la rate. C'était le cas de ma mère qui ne cessait de boursicoter. Mais bien sûr, un jour la chance tourna. Le taux de prélèvement relatif aux investissements fut modifiés et le prix des actions se mit à chuter, ce qui précipita la 'famille' dans la ruine. Comme si ça ne suffisait pas, Hervé fut viré de l'entreprise de W.C, ne sachant pas se servir d'un simple ordinateur. Quelque part, ce n'était pas étonnant. Un handicapé de l'informatique ne sert plus à rien de nos jours. La famille avait tout perdu. Et un jour, alors que Nick, Haz' et Gwen' était en cours, l'année de leur 14 ans,  un drame, si on peut l'appeler ainsi, arriva. A force de se faire refuser à chaque entretient d'embauche, Hervé avait commencé à déprimer, puis en apprenant qu'il avait gagné au loto, son palpitant ne supporta pas le choc. Le Pacemaker sauta avec. Problème cardiaque, que voulez-vous. Tout ça pour une centaine de dollars, c'est quelque peu dérisoire. Les trois collégiens furent rapatriés chez eux pour les funérailles du bonhomme, puis renvoyés en cours quelques semaines après. Pour Gwen, c'était un peu le rêve. Plus d'Hervé pour la sermonner et lui dire qu'elle était inutile, que demander de plus? Bien sûr, elle était légèrement empathique vis à vis du chagrin de sa mère, mais bon, pas de quoi déprimer.

Bref, c'est dans cette optique là que Gwen appris qu'elle pouvait dire adieu à ses rêves de championne. Drizzle avait décidé de choisir le jour de leur renvoi à l'école pour les informer de leur véritable nature. Autant vous dire que cela lui avait pas plût. Briser sa vie en l'obligeant à aller étudier la Magie... Puérile comme idée. Surtout que les gymnastes atteigne leur apogée entre 15 et 18 ans et qu'elle ne sortira qu'à 18 ans au plus tôt vu le cursus scolaire. Bref, c'était la merde.

Mais elle avait pas le choix. C'est ainsi qu'elle avait passée trois ans à Durmstrang, se faisait des amis, beaucoup d'ennemis aussi et tentant en vain de se concentrer sur ses études. La seule chose de positive qu'elle parvint à réaliser, c'est de prendre plaisir à vivre en réalisant des défis plus fous les uns que les autres. Elle pouvait en être fière de ça. Ce n'était pas donné à tout le monde d'être aussi inconscient.

Lâchant son regard du vide, Gwendolyn Hollister releva fièrement la tête et d'une main habile attrapa la poignée de sa valise. Cette dernière était relativement petite mais contenait en réalité la quasi totalité des affaires de la jeune fille. Grâce à un enchantement de volume elle avait réussit par pur miracle à entasser sa pile d'innombrables vêtements de marques ainsi que ses albums photos souvenirs. C'est donc le sourire aux lèvres et sans prêter la moindre intention aux nouveaux sorciers en bas âge s'excitant sur le quai que la blonde se fraya un chemin jusqu'au wagon n°8. Sur son visage se peignait une expression à la fois malicieuse et exaspérée. Le 8 en plus du 69 étaient ses chiffres porte-bonheur, le fait qu'elle ait pris place à cet endroit lui faisait un minimum plaisir bien que pour ce qui est de la destination, ce n'était pas le cas. Quand elle entra dans le compartiment et se retrouva face à trois gosses bruyants et se planta devant eux, le regard sombre. Elle semblait effrayante et pourtant, elle n'était pas vraiment très grande mais les éclairs menaçants que renvoyaient ses yeux firent vite changer l'attitude des gamins. Rejetant sa crinière blonde en arrière d'un geste de la main, elle leur adressa un sourire forcé avant de froncer les sourcils.

«Vous trois, dégagez, allez vous trouver un autre wagon. Ce sera beaucoup mieux pour nous tous. ♥ »

Les trois garnements quittèrent le compartiment sans dire mots suite aux paroles mielleuse de la jeune femme. Satisfaite, Gwendolyn s'installa sur la banquette et regarda dehors. Cette année promettait d'être pleine de surprises. Il ne lui restait plus qu'à voir si celles-ci seraient bonnes, ou mauvaises.