Famille connue : Père (disparu) : Erik Ó Raghallaigh Mère (décédée) : Alexandrina Gwalchg’wyn Grand-mère (décédée) : Luaine Gwalchg’wyn Frères et sœur : Ceallach (26 ans), Cinead (17 ans) et Eanna (12 ans) Baguette : Bois de Saule ; Plume de Phénix ; plutôt souple ; 27 centimètres
Nom : Gwalchg’wyn [Gval-ch-g-vine (Oui, vous y arriverez un jour, n’oubliez pas d’articuler)], vient de « Gwalchgwyn », la forme galloise du prénom « Gauvain ». Prénoms : Emil Aodhan [Emil Aw-d-i-ane]. Aodhan signifie « feu » en celtique. Date de naissance et âge : 31 décembre 1961, 17 ans Nationalité : Irlandais Nature du sang : Né-Moldu, à découvert ses pouvoirs à l’âge de 5 ans.
Taille : 177 cm Poids : 68kg Yeux : Quelque chose entre le bleu, le vert et le gris. A besoin de lunettes depuis ses sept ans, à cause de problèmes de vue assez forts. Cheveux : Châtain, portés courts. Amortensia : Odeur de la pluie, du fondant au chocolat, de la forêt et des vieux livres.
Il pleut. Il pleut comme il n’a jamais plu dans ce petit village d’Irlande, ce beau dimanche matin. Et oui, le soleil n’est pas le seul à être beau, savez-vous. La pluie l’est tout autant, sinon plus. Tout semble plus uni sous la pluie. Le ciel est gris, le monde est gris, et les gens se cachent. Là où le soleil rassemble et fait sourire, la pluie à tendance à faire râler, à embêter et à gêner, malgré toute sa bonne volonté d’abreuver un peu nos âmes desséchées. Si la pluie avait une conscience, elle serait rejetée, indésirable. Les humains ne souhaitent voir que le soleil. Ils veulent voir le soleil sourire, leur sourire. Mais ils ne voient pas le sourire des gouttes de pluie.
Dans ce village d’Irlande se trouve un jeune garçon, dans une maison de taille plus que respectable. Il est assis à son bureau en face de la fenêtre, comme souvent, faisant jouer un stylo entre ses doigts. C’est son histoire qui nous intéresse aujourd’hui. Il regarde par la fenêtre. Lui, il aime la pluie, il l’adore même. Il a l’impression de la comprendre. Il fait de son mieux, il essaye d’être un garçon aimé de tous, mais il n’y arrive pas, il est complexe. Emil Aodhan Gwalchg’wyn est son nom. Il est né le 31 décembre 1961, il a donc 17 ans.
Et bien évidemment, Emil n’est pas comme les autres garçons de son âge. Dès sa jeunesse, il s’est toujours senti différent. Son père fait d’ailleurs parti d’une très ancienne famille d’Irlande, l’une des premières du pays, les Ó Raghallaigh. Mais il ne veut plus jamais en entendre parler, sous aucun prétexte. Lui, il est un Gwalchg’wyn. Point barre. Tous les grands-parents maternels d’Emil sont Irlandais, depuis des générations. Son prénom est un dérivé d’Emile, du latin aemulus, « rival », ou du grec haimulos, « ruse ». Il est très fier de porter ce patronyme. Il a un frère jumeau, Cinead, un grand frère de 26 ans, Ceallach – qui est son adulte responsable d’ailleurs – et une petite sœur de 12 ans, Eanna. Respectivement « enfant de feu », « combat » et « oiseau ». Emil aime sa fratrie plus que tout, et même s’il ne ressemble pas exactement à son jumeau physiquement, ils ont presque le même caractère. Ils sont désormais sa seule famille, et ils sont plus unis que n’importe qui. Mais encore une fois, Emil est différent des autres. Et à cause de sa différence, il a dû vivre séparé de sa famille pendant presque toute son adolescence, ne les revoyant que trois mois par an.
Le garçon continuait de faire jouer son stylo. Il réfléchissait. Comme souvent. Parce qu’il réfléchissait très souvent, c’est un intellectuel. Il ne faisait jamais quelque chose sans avoir pesé le pour et le contre, sans avoir réfléchi à un plan B, sans avoir vérifié si c’était bien le meilleur plan possible. C’est un calculateur, mais pas un manipulateur. Il est simplement très doué pour observer les gens, pour la psychologie humaine en quelque sorte. Il est très sûr de lui, mais juste à ce niveau-là. Dans d’autres domaines, tels la magie par exemple – oui, la magie – il n’est absolument pas à l’aise. Il n’a aucun talent inné pour ça. Les sortilèges qu’il exécute ne sont jamais exceptionnels ou même puissants, ils sont basiques. Ce n’est pas un manque de talent, mais un manque de confiance en lui à cause de son père. Emil a très longtemps eu énormément peur de tout ce qui sortait de l’ordinaire, et donc de la magie. Il n’osait pas lancer le moindre sortilège, et quand il se forçait, sa baguette savait qu’il faisait ça à contrecœur, et le résultat n’était pratiquement jamais celui escompté. Comme son père était quelqu’un de très dominateur et violent, il détestait tout ce qu’il ne comprenait pas. Et il ne comprenait absolument pas Emil. Il ne supportait pas le moindre petit éclat de magie envers son fils, et le punissait sévèrement dès que le moindre signe d’ « occultisme » se présentait. C’est donc naturellement qu’Emil ne voulait pas exercer la magie, malgré lui, même pendant quelques années après sa répartition à Poudlard. C’est donc naturellement que l’épouvantard d’Emil représente son propre père. Ou en tout cas, celui qui jadis s’était présenté au garçon comme étant son père. Du point de vue de l’adolescent, il n’avait jamais eu de père.
Emil n’est pas ce genre de personnes qui, trop décalés ou marginales, ou simplement trop timides, se sont repliées sur elles-mêmes et ne veulent plus essayer de faire de nouvelles rencontres. Ce n’est pas non plus parce qu’il est très intellectuel et calculateur qu’il est froid et hautain. Non, Emil essaye d’aller vers les autres, il a très peur de la solitude. Sa personnalité peut sembler très gaie et très joviale quand on le regarde d’un point de vue extérieur, quand on n’est pas trop proche de lui. Il a une personnalité qui fait qu’il est très à l’aise quand il faut répondre à des questions où parler avec quelqu’un qu’il ne connaît pas. Etrangement, toutes les personnes qui se sont au fur et à mesure rapprochées du jeune homme ont fini par le laisser tomber, le trouvant soit prétentieux, ce qui n'est pas vrai, il est simplement très franc, soit trop décalé de la réalité. Emil est du genre rêveur, et avide de connaissance. Il veut tout savoir, sur tout le monde, et sur tout ce qui l’entoure. Les amis qui lui sont restés fidèles se comptent sur les doigts d’une main.
Il entend une voix, une voix qui l’appelle. C’est son frère, il l’appelle pour le dîner. Emil sait que le repas est prêt depuis déjà quelques minutes, il l’a senti. Oui, senti. Il range le stylo, gribouille quelque chose sur sa feuille, s’étire et descend de l’étage où se trouve sa chambre pour se rendre dans le salon. Une ombre noire et blanche le suit, se dandinant d’un air joyeux. Il s’assoit à table, écoutant ce que sa petite sœur a à raconter. Emil ne développe pas énormément ce qu'il raconte, même s'il aime parler, juste assez pour se faire comprendre, et encore. Il n’a aucun mal à discuter avec les gens, jeunes ou moins jeunes, il considère simplement qu’il y a des choses qui n’ont pas besoin d’être expliquées, qui sont totalement claires dans son esprit. Pas forcément dans celui des autres. Alors on lui demande souvent de répéter ses phrases, ou carrément de mieux les développer. Ce qui l’embête plus qu’autre chose d’ailleurs. Mais sinon, il aime discuter avec les gens. D’ailleurs, quand on le lance dans un sujet qui le fascine, il n’est pas rare qu’il vous perde totalement. Il n’utilise pas spécialement des phrases trop complexes, il ne dérive pas non plus, mais il arrive qu’il oublie des mots dans ses phrases tellement il est enthousiaste et qu’il veut nous exposer son idée, ce qui fait qu’il devient rapidement incompréhensible.
Il a toujours été un observateur, doublé d’une curiosité insatiable. Il adore observer les réactions des gens dans différentes situations. Une de ses favorites est le « remplacement d’objets ». La première fois qu’il avait fait ça, c’était à l’école de Magie Poudlard, lors d’un cours d’Histoire de la Magie. Tous les lundis, de 8h à 10h, Emil avait cours d’Histoire avec sa classe, en première année.
Il était toujours assis à la même place, troisième bureau à partir de la droite, rangée deux. Son voisin était un sang-mêlé, brun, qui était toujours très concentré sur son cours, mais avec des notes assez moyennes en Histoire. Emil l’observa pendant plusieurs semaines. Ou plutôt, il observa sa plume et son pot d’encre, ainsi que ses feuilles de parchemins. Puis, quand il fut certain de son coup, il agit. Il réussit à se procurer par hibou un pot d’encre de la même marque et une plume de la même couleur, de la même longueur et également de la même marque que celle de son voisin. Idem pour les feuilles. Et puis, il fit en sorte de reproduire l’exact réplique des objets de l’élève. Il tailla la plume jusqu’à ce qu’elle ait la même usure que l’autre plume, vida le pot jusqu’à ce qu’il y ait exactement le même niveau d’encre, et garda la feuille de parchemin bien à l’abri. Il abîma la plume exactement au même endroit. Et il agit. A la pause de 9h, l’élève se leva, et alla rejoindre ses amis. Si Emil n’était pas doué en Sortilèges, il l’était en Potions. Il sortit un petit flacon d’une de ses poches, et le lança dans un coin de la pièce en faisant attention à ce qu’on ne le remarque pas. Une légère explosion se fit entendre, et la pièce se remplit de fumée. Rapidement, Emil attrapa les affaires de son voisin pour les mettre dans son sac, et interchanger avec ce qu’il avait préparé. Et maintenant, il n’y avait plus qu’à attendre la réaction de celui-ci.
Les expériences qu’il faisait pouvaient demander des semaines de préparation comme se faire instinctivement, et ça pouvait être de tous les gens. Il avait également une fois observé les rondes des profs à l’entrée de leurs appartements pendant quelques jours, épiant les discussions, découvrant leur mot de passe. Et puis, alors qu’il savait qu’il avait une demi-heure pour faire son coup, il est entré dans les appartements des professeurs, a laissé un mot qui disait : « Je suis entré ici. – E », et est reparti aussitôt. Il adorait faire ça. Mais ce n’était jamais pour déranger, jamais pour blesser les gens, Emil n’était jamais méchant. Intelligent, calculateur, joueur, mais jamais méchant. Il était trop gentil pour oser vouloir faire du mal aux gens volontairement. Oh parfois, ses expériences ont mal tourné, et des gens lui en ont voulu, mais il n’avait pas conscience que ce qu’il faisait pouvait déranger les gens.
Et donc, pour ses expériences, il possédait une espèce de don qui lui était extrêmement utile. Effectivement, Emil est atteint d’hyperosmie, c’est-à-dire d’une exacerbation de l’odorat, depuis ses douze ans, suite au choc émotionnel de la perte de sa grand-mère. Et depuis, il a un odorat beaucoup trop développé, ce qui est une chance comme une véritable malédiction.
Emil se lève de table. Il a fini de manger, il retourne dans sa chambre. Il est assez fier d’être un sorcier, mais il ne pense pas que ceux qui sont dépourvus de magie ne soient bon à rien. D’ailleurs, il est persuadé d’être un sorcier très médiocre. Mais il faut garder à l’esprit qu’il est un garçon très amical et jovial, qui aime sourire, rire et faire rire. Même si malgré tout cela, il n’est pas populaire, il fait de son mieux. C’est le genre de garçon qui se fond dans la masse, considéré comme ordinaire, alors qu’il possède une culture hors du commun grâce aux livres qu’il lit. D’ailleurs, il a de bonnes notes dans les devoirs théoriques et en Potions, sa matière préférée, ou encore au botanique. Il n’a pas vraiment d’idées sur ce qu’il voulait faire plus tard, sans savoir vraiment si c’était dans le monde magique ou Moldu. Même si avec un diplôme de Poudlard, il n’allait pas aller bien loin dans son monde d’origine. Et il trouvait ça un peu injuste, mais il estimait qu’il avait le temps avant de se décider.
Récapitulatif:
Caractéristiques : Atteint d’hyperosmie depuis ses 12 ans – Vit seul avec ses frères et sa sœur depuis le même âge – Hais son père – Pleure sa mère – A d’abord été déçu d’être un sorcier, à cause de l’éloignement avec sa famille – Riche – A une peur indescriptible de la violence, envers lui et les autres – A longtemps été phobique de la magie – Son épouvantard est son père – Le vrai nom de son Patronus est Richard. Gentil – Amical – Intelligent – Calculateur – Sûr de lui, sauf dans le domaine de la magie – Joueur – Aime les défis – Pense toujours à un plan B – Jovial – Souriant – Fouineur – N’a jamais conscience de déranger – Intellectuel – Doué en théorie – Adore sa fratrie plus que tout – Aime être un sorcier seulement depuis quatre ans – A très peu d’amis, mais beaucoup de connaissances – Indécis quant à son avenir – N’aime pas le terme Moldu – Adore le Quidditch, voler n’est-il pas un rêve de gamin ? – Franc – Fainéant – A beaucoup trop tendance à se reposer sur ses bases – N’aime pas travailler – Absolument pas impulsif
BUSE:
- Cours de Botanique : O - Cours de Sortilèges et Enchantements : P - Cours de Défense Contre les Forces du Mal : A - Cours de Potions : O - Cours de Métamorphose : P - Cours d'Histoire de la Magie : E - Cours de Soins aux Créatures Magiques : A - Cours d'Astronomie : O - Cours d'Etude des Runes : E
Emil était assis devant son bureau, sa chambre plongée dans le noir, fixant les étoiles qui lui faisaient face, l’air songeur. La tête posée sur sa main, il était complètement immobile, et même ses yeux étaient fixés sur un point que lui seul semblait voir. Il ne vit donc évidemment pas la forme noire et blanche qui commençait à prendre forme dans son dos dans un tourbillon de brume. La forme plissa ses petits yeux sombres, se ramassant sur lui-même pour se préparer à sauter sur le jeune sorcier. Puis, il se lança, pour abattre ses espèces de nageoires sur la tête d’Emil. « AAAAAATTAQUE SURPRISE ! » Tout son corps de pingouin s’abattit sur l’adolescent qui tombe à la renverse dans un grand cri héroïque, se cognant la tête contre le sol. Un double cri de douleur résonna dans l’esprit d’Emil. « Ah mais… Qu’est-ce qui se… » Il se mit à quatre pattes pour essayer de se remettre debout, et tomba nez à bec avec le pingouin, qui se roulait au sol de douleur, essayant d’attraper sa tête de ses nageoires. « JE SUIS PAS UN PINGOUIN ! Je suis un manchot empereur espèce de rustre imbécile ! »
Le jeune irlandais ouvrit de grands yeux surpris. Déjà, parce qu’il y avait une espèce de pingouin – « Manchot empereur ! Man-chot Em-pe-reur ! » - dans sa chambre, et qui accessoirement venait de l’agresser, mais également parce que ce truc parlait. Et aussi parce qu’il ne l’avait pas senti arriver. . Sa respiration s’accéléra rapidement, et il porta sa main à son cœur, en proie à une peur sourde et incompréhensible, alors que son esprit curieux et avide de connaissance voulait en savoir plus.
« Tu ne sens rien… » fut la seule chose que Emil fut capable d’articuler, étant désormais assis sur son arrière-train, ses bras appuyés contre le sol, le corps vers l’arrière, tremblant. « E-VI-DEM-MENT QUE JE SENS RIEN ! Je suis propre, moi ! Et il ne sied guère à un oiseau aussi royal que moi d’être… puant ! » Le manchot continua de se rouler par terre quelques secondes avant de se relever, battant de ses espèces d’ailes-nageoires bizarres. « CE SONT DES AILES ! Je vole pas, je suis un manchot EMPEREUR, mais ce sont des ailes ! Je croyais tomber sur quelqu’un d’intelligent moi ! Tu seras prié de me considérer comme je suis ! Ton maître et seigneur ! » Le jeune Emil haussa un sourcil, plus du tout effrayé désormais, sans qu’il ne sache expliquer pourquoi. « Je ne voulais pas dire sentir dans ce sens-là. Je peux sentir les odeurs, un peu comme un… » L’irlandais s’interrompit. Le mot chien flotta dans son esprit, mais il n’en dit rien, se rappelant avec bien trop de netteté les moqueries que son odorat avait subi. Le manchot empereur avait arrêté de gesticuler et regardait Emil d’un air compatissant désormais. « Un peu comme un loup, » finit-il, amer. « Et toi, tu ne sens rien. Pourtant, je devrais pouvoir sentir quelque chose ! Même les humains sentent. Et en plus, tu parles. »« C’est parce que je suis le reflet de ton âme. » « Le… Quoi ? »
Emil, qui était en train de se relever, tomba à nouveau sur les fesses, ahuri. Son âme, c’était un pingouin ? « MANCHOT EMPEREUR ! » Il retint une grimace, la voix criante de l’animal se répercutant sur les parois de mon crâne, comme si elle ricochait. « Okay, manchot empereur. Tu lis dans mes pensées en plus. »« Je te l’ai dit, je suis ton noble Patronus. Et par ma condition d’Empereur tu me dois obéissance. » Son… Patronus ? Emil se tortilla un peu au sol, gêné. Il n’avait jamais réussi à faire apparaître son Patronus en cours, il était trop médiocre en magie. Une lueur amusée passa dans le regard d’Emil. « Un empereur est censé protéger son peuple. A quoi sert un empereur… manchot ? » L’une des ailes du Patronus s’abattit avec rapidité et toute la force des muscles du manchot sur la tête de l’irlandais, qui éclata d’un rire cristallin. « NE JOUE PAS SUR LES MOTS ! Un jour le monde sera aux pieds des manchots, tu verras ! Et toi, comme je t’aime bien, tu seras une sorte de bras droit. La main de l’empereur quoi ! »« C’est clair qu’il risque d’en avoir besoin. » Et une nouvelle fois, l’aile du manchot frappa le sorcier à la tête. Celui-ci sourit de nouveau et s’assit en tailleur, les bras croisé sur sa poitrine, la tête penchant sur le côté. « Tu as un nom ? »
***
« Cinead… Ceallach… Eanna… Je vous présente Riki. »
Le regard des trois irlandais restait bloqué sur le Patronus, qui s’amusait à aller toucher à tout dans la maison, et qui avait failli faire tomber le sapin en ce soir de Noël. En vérité, le Patronus disait s’appeler Richard, mais Emil trouvait ça beaucoup trop pompeux. Après s’être disputé avec le manchot – « Empereur. » - pendant un quart d’heure, ils avaient fini par trouver un compromis dans le surnom Riki. Emil renifla légèrement. Il n’inspirait jamais excessivement, sinon les odeurs l’assaillaient trop violemment. Il adorait la période de Noël. L’odeur des sapins étaient parmi celles qu’il aimait le plus. La neige tombant au dehors rajoutait une touche assez angélique au tableau, et il ressentait l’odeur de toute sa famille, réunie. C’était un sentiment très difficile à décrire pour des personnes lambda, étant donné que l’hyperosmie d’Emil lui permettait de sentir des odeurs imperceptibles aux autres.
La fratrie n’arrivait pas à y croire évidemment, mais depuis qu’ils avaient appris que leur frère était un sorcier et qu’il devait aller étudier toute l’année dans une école de magie, ils étaient beaucoup plus ouverts d’esprit pour tout ce qui était… incompréhensible.
« Emil c’est un… Pingouin ? » Riki poussa un petit cri outragé aux paroles de Cinead. « Manchot empereur ! Dis-leur Emil, dis-leur, je suis un manchot EMPEREUR ! » Le sorcier tapa sur la tête de son Patronus. Il ne le connaissait que depuis quelques minutes, mais il sentait qu’il allait bien rigoler avec lui. Même s’il avait des doutes quant au fait que son âme prenne la douce forme d’un manchot. D’un manchot un peu ridicule utilisant des mots abandonnés par la plupart des gens. « Et c’est bien dommage, néanmoins je me vois dans l’obligation de te rappeler à l’ordre, Emil. Je SUIS ton âme, et un manchot empereur. Et je ne suis pas ridicule ! Je vis simplement dans un monde où les gens ont oubliés les bonnes façons de parler. »
« Un manchot empereur plus exactement. En fait, c’est la matérialisation d’un sortilège de très haut niveau, normalement effectué pour repousser une certaine forme de ténèbres. Et d’après Riki… Ils ont été envoyés par le Ministère de la Magie. Enfin, plus précisément, le Ministère voulait arrêter la guerre, et ils se sont un peu trompés de sortilège. Pour faire simple. » Le regard ahuri de ses frères et sœur lui firent comprendre qu’ils n’avaient absolument rien compris. Emil se mordit la lèvre. Il espérait qu’ils ne poseraient pas de questions sur le terme « guerre ». Eanna néanmoins, croisa les bras sur sa poitrine, la tête penchée sur le côté et les sourcils froncés. Emil soupira, haussa les épaules et lança un regard vers Riki, qui s’était éloigné d’un ou deux mètres pour aller essayer d’attraper une boîte contenant des photos sur une étagère. On réussit à savoir qu’il avait lamentablement échoué quand ladite boîte fit plus ample connaissance avec son ami le sol. Le manchot était toujours dans la même position, les bras tendus vers l’étagère et le bec légèrement entrouvert, comme pour faire un sourire innocent. Emil soupira un bon coup avant de se retourner vers sa fratrie.
« En gros, Riki et moi ne pouvons pas nous éloigner de plus de trois ou quatre mètres l’un de l’autre, sinon une douleur nous parcourt tous le corps. Et je suis obligé de cohabiter avec un manchot. » Il termina par un petit sourire amusé, essayant de rassurer les trois Moldus, qui avaient toujours été un peu effrayé par tout ce qui touchait à la magie. Mais son sourire, il disparut bien assez rapidement, se demandant s’ils le prenaient pour un fou. Le manchot avait beau être présent dans la pièce, il n’en restait pas moins quelque chose d’invraisemblable. « Moi, j’ai tendance à te croire. » Emil tourna son regard vers sa petite sœur, qui réfléchissait rapidement à ce qu’elle voyait. « C’est vrai ? Tu ne me prends pas pour un fou ? »« Et bien… Si tu m’avais présenté un chien, oui, je t’aurais pris pour un fou – entends par là plus fou que je ne crois déjà. »« Eh ! » Elle sourit, alors que son frère fit une moue plutôt vexée. « Moi aussi, je te crois. De toute façon, ce n’est pas comme si les manchots empereurs… »« Lui c’est un bon gars ! » « … couraient les rues. » Le sorcier lança un regard reconnaissant à son frère jumeau, alors qu’il se tournait vers le seul qui n’avait pas parlé. Ceallach, son frère aîné, celui qui s’occupait de la fratrie depuis maintenant cinq ans. Il étudiait l’animal. Il leva les yeux vers Emil, puis sourit. « Ne t’inquiète pas, moi aussi je te crois. Mais… c’est un manchot, tu es sûr qu’il peut survivre ? » Le cœur d’Emil s’accéléra soudainement, en proie à une inquiétude assez forte. Oui, c’est vrai, est-ce qu’un Patronus pouvait mourir ? Riki tourna vivement la tête, offusqué, et se précipita vers les adolescents de sa démarche pataude. « Mais je ne suis pas un simple et stupide animal, voyons, je suis bien plus que ça, vous me devez res… » Il ne termina jamais sa phrase.
Au moment où Emil se tourna vers Riki pour lui lancer un regard intrigué, il… disparut complètement sous ses yeux. Ou plutôt, il rapetissa tellement rapidement que les Irlandais crurent qu’il avait disparu. « Riki… ? » Un peu effrayé par le phénomène, Emil baissa son regard jusqu’à la petite bête noire qui sautillait partout en glapissant, comme énervé. « Ah, voilà ce qui arrive quand Monsieur Gwalchg’wyn n’arrive pas à contrôler ses émotions ! Tout d’un coup ma précieuse personne devient plus vulnérable, je suis tout petit ! Tu me feras le plaisir de calmer ton cœur, Emil ? » Ce dernier lui lança un regard plutôt étonné. Il essaya de se calmer, ce qui était plutôt difficile, étant donné qu’il ne pouvait pas se servir de sa respiration pour ça, de crainte de se faire assaillir par toutes les odeurs du quartier. Mais quelques dizaines de secondes plus tard, le Patronus redevint un manchot empereur.
Emil tourna le regard vers sa fratrie. Sa sœur s’était à moitié cachée derrière Ceallach, alors que Cinead avait été pétrifié sur place. « Bon… Voilà, vous pouvez aussi voir qu’il peut changer de forme. » Il se sentait un peu stupide, mais il ne savait pas franchement comment expliquer tout ça à des non-sorciers. Il soupira légèrement, avant de se gratter la nuque. Il essayait de répéter au mieux les informations que lui balançait son Patronus. « En gros, il a deux formes, qui représentent deux facettes de notre particularité. D’après lui, le manchot empereur représente l’esprit de famille, le fait d’être chaleureux… Et le renard argenté – c’est le nom du petit renard noir qu’on vient de voir – représente plutôt l’intelligence et la ruse… Sûrement autre chose d’ailleurs, parce qu’il n’aime pas le stéréotype « renard et ruse »… »« … Parce que c’est trop facile sinon ! Il doit y avoir un autre sens, j’en suis totalement persuadé. La loyauté peut-être ? Mais envers qui… Je n’en sais rien, que c’est frustrant ! » Emil soupira légèrement. Il allait passer un long Noël.
***
« WOUHOU ! C’est là que tu étudies TOUTE l’année Emil ? » Rentrée à Poudlard, en 1979. Le jeune sorcier sortait de sa salle commune, accompagné de Riki. Ils étaient rentrés hier soir de vacances, mais le manchot semblait ne remarquer les couloirs de Poudlard que maintenant. « Oui Riki, c’est ici. Mais on n’a pas le temps de jouer j’ai cours là… » Le jeune sorcier fronça le nez, un peu incommodé par toutes les odeurs très fortes qui l’assaillaient en même temps, des odeurs bien plus puissantes que celles de son petit village d’Irlande. « … Riki ? » « Mais c’est totalement GENIAL ici ! Tu n’imagines pas TOUT ce qu’on peut faire ! » Le manchot empereur courait en rond autour de son sorcier, battant des ailes dans tous les sens, complètement excité. A croire qu’il était distingué, intelligent et tout le tralala qu’à temps partiel. « Riki ? Nom d’un… REVIENS ICI ! »
Le Patronus s’était arrêté de courir autour de son sorcier et s’était précipité de sa démarche pataude dans le couloir vide, prenant Emil par surprise. Et puis, sûrement par nostalgie envers sa banquise natale (Ironie, quand tu nous tiens), il se jeta à plat ventre. Au beau milieu du couloir. Et Emil fut obligé de lui courir après pour éviter de trop tirer sur le lien qui les unissait. Et c’est donc ainsi que commença l’année 1979 pour Emil. Par une course-poursuite avec son Patronus, au beau milieu de Poudlard, parce que celui-ci avait décidé que ça faisait une parfaite patinoire.
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Dernière édition par Emil A. Gwalchg’wyn le Lun 21 Oct - 21:06, édité 8 fois
« Comprends-tu Emil? Je ne veux plus jamais entendre parler de tout ça. Tu dois faire honneur à la famille. Honneur aux Ó Raghallaigh. » L’homme se tient en face du garçonnet. Celui-ci baisse la tête. Du haut de ses cinq ans, il ne comprend pas. L’adulte jette un regard dégoûté au papier qu’il tient dans la main. Il relève la tête de son fils Emil Ó Raghallaigh d’un coup sec. Il l’oblige à le regarder dans les yeux, alors qu’il brandit le papier, qui s’avère être le bulletin du garçonnet, entrant en première année d’école primaire. Et brusquement, Erik Ó Raghallaigh le déchire. Et, sans que le garçon ne puisse se rendre compte de ce qui se passe, il lui administre une gifle qui l’envoya au sol. Sans accorder un regard de plus à Emil, il laisse les morceaux de papier tomber à ses pieds, se dirigeant vers l’autre jumeau, Cinead. Le garçonnet a le regard baissé, il ne pleure pas. Sinon, l’homme allait devenir encore plus violent. Il a un coude au sol, à moitié redressé, sa main face au sol, et le regard contre celui-ci. Aucune larme ne coule sur ses joues. Ses yeux se figent sur une appréciation de ses professeurs. « Bon élève, mais un peu trop rêveur. Des progrès à faire, mais assez bon niveau dans l’ensemble des matières. » Être assez bon, ce n’est pas être excellent. Les Ó Raghallaigh ne doivent pas être médiocres. Il ferme les yeux, et quelques secondes plus tard retentit de nouveau le bruit insoutenable de la violence d’Erik Ó Raghallaigh envers ses fils.
***
Il est assis, dans sa chambre, seul. Son jumeau et son grand-frère son dehors, ils jouent au ballon. Lui, il n’a pas envie de bouger, il reste assis. Il est fasciné par ce qui l’entoure. Les yeux grands ouverts, émerveillés, il fait voler autour de lui de petits cubes en bois. Il les fait tourner autour de lui, il jongle, mais sans les mains, en quelque sorte. « EMIL ! » Le jeune irlandais sursaute, et sa concentration brisée, les blocs en bois tombèrent au sol. Emil lève les yeux, tremblant, vers son père qui vient d’entrer dans sa chambre, fulminant. Emil ne bouge pas, il se recroqueville sur lui-même, repliant les bras contre son corps, parfaitement conscient de ce qui allait se passer. Il a six ans. « Emil Ó Raghallaigh, qu’est-ce que je t’ai dit sur cet occultisme ? » Il gémit légèrement avant de secouer la tête, sans laisser les larmes couler sur ses joues. Il n’a plus pleuré devant son père depuis des mois, peut-être des années. « Je ne dois plus recommencer… » « Exactement. Tu me fais honte, à désobéir ainsi. Si tu te concentrais un peu plus sur tes études que sur tes âneries, les gens ne passeraient pas leur temps à te rejeter. » Emil baisse la tête. Les paroles de son paternel sont plus blessantes que n’importe lequel de ses coups. Ça n’avait rien à voir. « Je suis désolé… » Cette fois, il ne voit pas le coup venir. Il a la tête baissé, et il se retrouve soudainement le dos contre le sol, surpris. Se retenir de pleurer. Il n’a même plus besoin de faire d’efforts, il n’a plus la boule dans la gorge qu’il retient à tout prix quand il se sent faible ou triste.
***
« Il n’avait laissé derrière lui que désolation et destruction, sa rage emportant tout sur son passage. Il avait laissé derrière lui une femme brisée, deux jumeaux terrorisés, un fils battu et une fille hurlant au moindre signe de violence. Il avait laissé derrière lui une famille meurtrie. Mais en quittant la famille, il avait fait en sorte que celle-ci s’unisse de nouveau. »
La porte claque. C’est bon, c’est fini, il est parti. Emil tient Eanna dans ses bras, lui-même dans l’étreinte de son frère Ceallach de neuf ans son aîné. Il a sept ans. Et son père vient de quitter la maison, pour toujours et à jamais. Le cœur d’Emil bat la chamade, il n’ose pas respirer de peur que ce ne soit qu’un rêve. Ou un cauchemar. « Maman ! » Cinead, le plus téméraire, brise le silence. Eanna suit, du haut de ses deux ans, et pleure. Le petit garçon sort de sa cachette, sous la table du salon, et se précipite vers sa mère, qui est au sol. Un filet de sang coule le long de ses lèvres, mais elle respire encore. Faiblement. Emil, à son tour, sort de l’armoire où il s’était réfugié. Il sert Eanna tout contre son cœur, tremblant. Elle pleure toujours. « Emil, appelle à l’aide ! » Il sursaute. « M-Moi ? » « J’y vais. » Ceallach dépasse le jeune enfant, et attrape le téléphone. Il jure. Ó Raghallaigh a coupé la ligne, il dit. Il parle de leur père. Du monstre qu’il a été. Il ne veut même plus dire son prénom. Et Ceallach dit qu’il ne peut pas le qualifier de père. Un véritable psychopathe, ajoute-t-il, en se précipitant dehors. Ceallach hurle à l’aide. Emil ne bouge pas. Il a peur que son père revienne, qu’il vienne finir ce qu’il avait commencé.
Les secours, dans la maison, sont au chevet de leur mère. Eanna est dans les bras d’un inconnu. Emil reste dans son coin, il observe ce qu’il passe. Il pleure, et ça lui fait du bien. Il sait qu’il peut pleurer, que personne ne le frappera, personne ne le réprimandera pour ça. Il ne sait pas où il est passé. Il s’en fiche. Seulement, quand les médecins secouent la tête, un air morne sur le visage, Emil sait ce qu’il se passe. Cinead s’approche de son jumeau, il lui prend le bras. « Emil… Pourquoi Maman elle dort ? Pourquoi elle se réveille pas ? » Emil tourne son regard vers Cinead. Il pleure, lui aussi. Il fait semblant de ne pas comprendre. « Emil, réponds-moi… Papa est parti, mais il était méchant… Maman… » Il a frappé Maman en hurlant, sa colère était pire que jamais. Puis, il est parti. Et Emil sait que c’est pour toujours. « Maman est partie aussi… » Il sent les larmes couler sur ses joues, il n’a pas l’habitude, mais il n’aime pas cette sensation. Il se met à gémir, il sert les poings. Le hurlement qu’il pousse, hurlement de rage, de colère, de désespoir, retentit exactement au même instant que le premier impact d’une goutte de pluie dans ce petit village d’Irlande, qui annonçait l’arrivée d’un orage.
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« Qu’est-ce que… Vous dites que mon petit-fils est un quoi ? » Il s’était passé quatre ans depuis qu’il avait quitté la maison. Depuis que les Gwalchg’wyn étaient parti emménager dans la grande maison familiale, dans un autre petit village d’Irlande. Emil était assis, à table. Eanna jouait avec ses amies dehors, Ceallach travaillait à l’étage, dans sa chambre, et Cinead était assis aux côtés de son frère. Leur grand-mère, Luaine, qui avait leur garde depuis la mort de leur mère, ne pouvait croire aux paroles de l’homme qui se tenait en face d’eux. Emil Aodhan Gwalchg’wyn ne savait pas du tout ce qui se passait. Cet homme, face à lui, avait frappé à leur porte et après s’être présenté il était entré dans le salon, avait demandé à Emil et Luaine de s’asseoir à table et après avoir jeté un regard à Cinead, avait tout expliqué. Il disait s’appeler Orion Ingherneils et être un sorcier. Il disait être professeur dans une école de sorciers. Il disait qu’Emil était un sorcier. « Votre petit-fils, Emil, est un sorcier. Il peut faire des choses que personne d’autre autour de vous n’est capable d’exécuter, c’est-ce pas ? » Emil, presque désespéré, secouait la tête de gauche à droite, pour essayer de dire à l’enseignant d’arrêter de parler. Quand sa « magie » se déclenchait, il faisait toujours en sorte que personne ne le voit, si bien que sa grand-mère ne devait pas avoir souvenir d’avoir vu son petit-fils faire des choses étranges. Emil essayait de ne pas faire de magie, il essayait d’être un bon garçon, comme tout le monde. Il pensait qu’en se cachant sa malédiction celle-ci disparaîtrait d’elle-même. Il l’espérait du plus profond de son être, crainte enfouie en lui depuis toujours, par la faute de celui qu’il avait jadis appelé « père. » « Je… Non, Emil n’a… » Luaine se tourna vers Emil, une lueur d’incompréhension dans les yeux. Le garçon avait d’ailleurs commencé sa première année de collège, il aurait été étrange de commencer un autre collège maintenant… Non ? « Je… Je sais pas de quoi il parle, je sais pas du tout… » mentit le garçon, en baissant les yeux. « Moi je sais ! » Emil se tourna vers son frère jumeau, l’air horrifié. Cinead avait des étoiles dans les yeux, et le professeur se tourna vers lui, un sourire amical sur le visage, l’encourageant. « Emil, ben parfois il arrive à faire des trucs qu’on comprends pas ! Une fois on jouait au ballon, et on l’a perché dans un arbre, mais quelques secondes plus tard, le ballon il a volé jusqu’aux mains d’Emil ! Et une autre fois, Ceallach il avait grondé Emil parce qu’il avait caché la peluche d’Eanna, et comme il était énervé, y a eu un grand vent qui s’est levé et les rideaux ont claqués, y a même une chaise qui s’est renversée ! » Emil paniquait. Il se tournait dans tous les sens, avant de donner une tape sur la cuisse de Cinead, pour lui ordonner de se taire. « Emil, c’est vrai ? » Le regard inquisiteur de sa grand-mère fit baisser les yeux au jeune garçon. « Oui, » marmonna-t-il. Le dénommé Ingherneils fit alors un large sourire à Emil, et lui tendit une lettre.
« Ça ira à partir d’ici ? Tu sauras te débrouiller avec tes frères ? » Emil leva les yeux vers le professeur. Il avait vraiment l’air gentil, mais il ne voulait pas être un sorcier. Il voulait être normal, avec sa famille, il ne voulait pas passer treize ans loin d’eux, il ne voulait pas… Être différent. Sa magie, quelqu’un avait tenté de l’annihiler il y a longtemps, mais ça avait formé un blocage en lui, être capable de choses extraordinaires ne le faisait pas rêver. « Oui… On va se débrouiller. » Luaine, sa grand-mère, avait demandé à Ceallach, 19 ans, d’accompagner son petit frère, car elle ne se sentait pas assez en forme pour aller jusqu’à Londres. Même par magie d’ailleurs, et elle ne faisait pas confiance en ces trucs-là. C’est donc naturellement que le professeur Ingherneils les avaient emmenés jusqu’au fameux Chemin de Traverse. Il a dit qu’il aimerait bien resté pour tout lui montrer, mais il avait d’autres élèves à aller voir, et il lui avait tout expliqué en détail. Et Emil voulait simplement rentrer chez lui. Il voulait être normal.
Mais néanmoins, Emil est un gamin. Alors voir des gens qui pouvaient produire des étincelles, faire voler des objets, des livres qui bougeaient, et autres choses invraisemblables, il adorait ça, malgré le fait que la magie l’effrayait. Ceallach ne le quittait pas d’une semelle, et gardait la main sur l’épaule de Cinead, qui avait piqué une crise jusqu’à ce qu’on l’autorise à venir. Eanna avait crié aussi, mais du haut de ses six ans, elle n’avait rien pu faire. A partir de là, les Gwalchg’wyn essayaient de tout voir, surtout Cinead. On voyait qu’il aurait aimé être à la place de son frère. Il voulait tout voir. Les Gwalchg’wyn n’avaient jamais été pauvres, et ce depuis des années. Et si leur père était jadis parti avec de l’argent qui leur appartenait, Luaine avait quand même gardé une grosse partie de la fortune maternelle. Après être passé par la Banque des Sorciers Gringotts pour changer l’argent, ce qui eut pour but de leur remplir les poches de pièces grosses comme des enjoliveurs. Ou à peu près. Nommées Gallions.
Emil voyaient bien les regards que leurs lançaient certains sorciers, surtout à la vue de Ceallach. Il avait dix-neuf ans, et on voyait bien qu’il était ce que les sorciers appelaient Moldus. C’était légèrement rabaissant. La fratrie s’arrêta à plusieurs magasins, pour faire leurs emplettes. Emil s’acheta une chouette pour pouvoir discuter avec sa famille comme lui avait conseillé Orion Ingherneils, et il acheta un chaton pour Eanna, pour ne pas qu’elle lui en veuille trop. Il espérait que le chaton ne serait pas trop… Anormal. Ils passèrent le reste de la journée à fouiner un peu partout, se retenant de tout acheter. A la fin de la journée, après être passé acheter la baguette magique d’Emil – Bois de Saule, Plume de Phénix, 27 cm, plutôt souple – il y avait même un sourire sur les lèvres de celui-ci. Ça aurait pu être pire. Son oiseau, une magnifique chouette effraie jeune et très fiable avait dit le vendeur, il l’avait appelé Courage. Parce qu’il allait lui en falloir pour affronter tout ce qui lui tombait la tête.
« Tout s’était ensuite enchaîné très vite. Il avait passé un mois à se tenir très éloigné de sa baguette magique, n’osant même pas ouvrir les livres qu’il avait acheté de peur que sa magie ne se déclenche d’elle-même. Cinead lui par contre, profitait que son frère ai un moment d’absence pour aller les lire, dévorant chaque passage, sans vraiment avoir conscience du monde qui séparait les deux jumeaux. Arrivé à Poudlard, il fut très rapidement perdu. Trop de gens, trop de stress, trop d’inconnu. La seule chose à laquelle il se raccrochait était sa chouette, qu’il attendait tous les jours, espérant le moindre petit cadeau, la moindre petite lettre. Et les cours, n’en parlons pas. C’était une catastrophe. Il avait trop peur de ce qu’il était, et si en théorie il arrivait bien à retenir, en pratique ça n’allait pas du tout. Il arrivait à maintenir un très bon niveau en Potions et en Botanique, mais comme il se refusait à toute magie, il ne pouvait pas améliorer ses notes. Tout ça changea à partir de sa troisième année, grâce à une personne, qui l’a aidé à surmonter sa peur de lui-même et de la magie. Auparavant, il réussissait ses examens de fin d’année in extremis, Merlin seul sait comment. Pourtant, il essaye réellement d’apprendre, il fait des efforts, il essaye d’apprendre, dans la limite de sa fainéantise, mais son blocage psychologique à ce niveau-là faisait qu’il n’y arrivait pas, pendant deux ans et demi.
Mais il s’est passé quelque chose, l’année de ses douze ans, qui a tout changé chez lui. »
C’était les vacances de Pâques. Emil venait de rentrer de Poudlard, et s’était installé dans sa chambre à l’étage de la grande maison familiale. Il n’avait pas encore été saluer sa grand-mère, Ceallach lui avait dit qu’elle dormait. Il attendrait. Il rejoignit sa fratrie au salon, manquant de marcher sur Patte, le chat qu’il avait offert à sa sœur il y a déjà deux ans et demi. Cinead, lui, s’empiffrait tout ce qu’il pouvait, fouillant dans les placards. « Emil ? » Le jeune sorcier se tourna vers son frère aîné, qui lui désigna un plateau repas. « C’est le repas de grand-mère. Tu veux bien aller lui monter s’il te plaît ? Elle ne descendra pas avant ce soir. » Il hocha la tête. Il savait que la vieille dame était de plus en plus fatiguée, et qu’eux, les enfants Gwalchg’wyn, devaient tout faire pour l’aider. Il monta donc le repas à l’étage, à la chambre de Luaine. Il toqua et entra, le plateau sur une main. Il ouvrit la bouche pour l’appeler doucement, et se figea. Elle dormait paisiblement dans son lit. Trop paisiblement. Il l’appela, à demi voix. Puis, plus fort. Et enfin, il lâcha le plateau, qui s’écrasa au sol, pour se précipiter au chevet de Luaine. Il hurla, à l’aide, pour qu’elle se réveille, il hurla, il ne voulait pas perdre encore un membre de sa famille. Il en avait déjà perdu un, pas deux. Cinead se précipita, mais Ceallach resta pour rassurer Eanna.
« Les Gwalchg’wyn n’étaient pas des gens chanceux. Après la mort de Luaine, les trois plus jeunes se demandaient ce qu’il allait advenir d’eux. Ils ne voulaient pas aller vivre ailleurs. Mais le plus vieux, majeur, ne se laissa pas faire. Après avoir déclaré la mort de leur adulte responsable, il insista pour avoir la garde de ses frères et sœur. Il fit valoir le droit familial, le fait qu’il était le dernier membre vivant de leur famille. Quelqu’un leur rappela que leur père était encore en vie, que sa famille existait toujours. Il paraît que Ceallach est entré dans une colère noire. Il n’hésita pas à menacer les personnes avec qui il s’est entretenu. Les Ó Raghallaigh n’étaient pas leur famille. Il dit également qu’il ferait toutes les procédures d’adoptions s’il le voulait, et il savait pertinemment qu’en tant que frère, on lui accorderait le droit du sang. Que ça ne leur ferait que perdre des années. Mais ils ne voulaient rien savoir, ils voulaient placer les trois gamins en famille d’accueil. Emil est retourné à Poudlard avant la fin de l’histoire. Cinead aurait également tapé du pied, fait savoir qu’il voulait rester avec son frère. L’affaire dura plusieurs mois, durant lesquels Cinead et Eanna furent placés. Mais au final, on leur accorda le droit de vivre sous la tutelle de leur frère aîné. Emil a toujours admiré la force mentale de sa fratrie. Il était triste d’avoir perdu sa grand-mère, mais il ne voulait pas être séparé de Ceallach. Il admirait Ceallach. Lui, il n’aurait pas eu la force ni le courage de se battre comme ça.
Mais tout va bien trop vite. Trois semaines après le retour d’Emil à Poudlard après la mort de Luaine, il s’est passé quelque chose de bien trop important. »
« Emil, il faut que tu sortes ! » « J’veux pas, j’peux pas j’te dis ! » En vérité, Emil n’était pas sorti de son dortoir depuis deux jours. Il fallait dire, dès qu’il mettait un pied dehors, il était pris de nausées, de mots de tête et de vertige incroyables. Quand ses camarades de dortoir lui avaient rapporté de la nourriture le premier jour, il était allé tout rendre dans la salle de bain. Et ces… maux de tête continuaient de le poursuivre, même la nuit. Il resterait aussi dans le dortoir aujourd’hui, de toute façon il s’évanouirait dans un coin de Poudlard. « Va à l’infirmerie au moins ! » « Et risquer de mourir en cours de route ? » Non, Emil serait intraitable, il ne bougerait pas. « Emil ! » Le jeune sorcier sortit sa tête de son oreiller, pour observer son camarade de dortoir d’un air suspicieux. « Y avait du fondant au chocolat à la Grande Salle ? Vous m’en avez ramené ? » « Y en avait mais… On a rien ramené, Emil. Comment tu sais ? » « Tu… sens le fondant. » On l’a regardé comme s’il venait de dire une sottise pas possible.
Et le soir même, il se retrouva à l’infirmerie, parce qu’il disait des choses vraiment très bizarre. Et on le laissa là, en observation pour la nuit, bien qu’Emil disait qu’il n’avait pas besoin d’être là. Il resta encore toute la journée le lendemain, et le verdict de l’infirmière tomba, après quelques tests pour observer son odorat. Emil était désormais atteint d’hyperosmie, ce qui voulait dire qu’il avait une hyper exacerbation de l’odorat. Un odorat de chien, en quelque somme. Du au traumatisme émotionnel de la mort de sa grand-mère et au stress causé par toutes ces histoires de garde. D’ailleurs, cette hyperosmie pouvait rester toute sa vie, comme quelques semaines ou encore dix ans. C’était aléatoire. Un don et une malédiction avait dit l’infirmière. Elle ne sut jamais à quel point elle avait raison.
« La vie d’Emil continua son cours. Pendant quelques jours encore, il resta au calme, mais après il fut bien obligé de retourner en cours, il ne devait pas se permettre de rater des journées d’école vu son niveau un poil catastrophique. Petit à petit, il commença à apprécier son hyperosmie, à la trouver vraiment pratique. Surtout pour ses expériences, et pour la botanique et la Potion. Il pouvait repérer n’importe quelle potion à son odeur, même celles réputées inodores. Il s’améliora grandement en théorie et légèrement en pratique, acceptant au fur et à mesure son statut de sorcier, et arriva à en être assez fier. Il réussit même à obtenir sept BUSE sur neuf à son examen de fin de cinquième année, ce qui était un résultat plus qu’acceptable. Il réussit à reconnaître la majorité de ses camarades uniquement grâce à leur odeur, et il avait dû éviter de prendre la mauvaise habitude de renifler certaines odeurs qui l’intriguaient, pour arrêter de se faire appeler « le Chien ». D’ailleurs, Emil commence à craindre le moment où son don partira, s’il part un jour. Il est, depuis cinq ans, bien trop habitué à se reposer sur son odorat, et pour l’occasion, il aura vraiment l’air d’un chiot sans défense. Les années passèrent, Emil ne changea pas vraiment. Il était désormais en septième année, avait passé un très bon été au Honduras même si la fin avait été très catastrophique, et n’avait absolument aucune idée du cursus qu’il voulait suivre l’année prochaine, il ne se prenait pas la tête et verrait à ce moment-là. Il préférait penser à ses ASPIC. Et encore, pas trop, il verrait tout ça en mai. Voir en juin. Il envoyait toujours autant de lettres, même s’il ne pouvait plus fréquenter la volière, étant donné que l’odeur des trop nombreux oiseaux et de ce qu’ils… mangeaient et rejetaient le dérangeait énormément. Il ne fréquentait pas non plus la Grande Salle, ou juste le strict minimum, de peur d’être de nouveau pris de nausées à cause de la nourriture et du nombre bien trop important de gens, et il préférait passer directement aux cuisines. Niveau cours, c’était toujours pareil, un niveau tout juste passable en Sortilèges et DCFM, et un niveau presque parfait en Potions et Botanique.
- Richard. »
Dernière édition par Emil A. Gwalchg’wyn le Lun 21 Oct - 21:47, édité 10 fois
Bon bah ... HOMME PINGOUIN :hé: J'ai hâte de lire ta fiche Jotem C'est vraiment nécessaire de te dire bienvenue encore uns fois ? Nan parce que c'est pas comme si t'habitais ici
Bon bah ... HOMME PINGOUIN :hé::brille:J'ai hâte de lire ta fiche Jotem :biglove:C'est vraiment nécessaire de te dire bienvenue encore uns fois ? :chou:Nan parce que c'est pas comme si t'habitais ici
Okjesors
HOMME PINGOUIN Merci quand même Jotem
Braonàin N. Stratton a écrit:
OMFG TE VOILA TOI ! Lienlienlienlien
Re bienvenuuuue Tu sais qu't'as un beau pingouin toi
JE SUIS LAAAA Hein qu'il est beau ?
Phenicia X. Quirrell a écrit:
Rebienvenue, ton pseudo me tue
Awwn, merci /me ne dira pas qu'elle a mis deux semaines à le prononcer facilement