Assise sur le banc de bois sombre face à la fenêtre, je regardais la pluie tomber et l’orage se déchaîner sur la ville qui m’avait vue grandir jusqu’ici, Melnik. J’avais huit ans, et je n’avais jamais vu ma mère avec un homme. Pourtant, aujourd’hui, elle m’avait prévenue que j’allais rencontrer quelqu’un de très spécial pour elle : Franz. Visiblement, cela faisait plusieurs mois qu’elle le voyait et qu’elle me le cachait. Mais je l’avais deviné dès les premières semaines. Son visage avait changé, elle semblait plus heureuse. Son parfum aussi, il s’était accentué. Et puis, elle entrait moins en colère, même lorsque je faisais des bêtises. J’en avais rapidement déduit qu’il y avait un homme derrière cela, malgré mon jeune âge.
« Brionie, nous sommes là ! », je ne me retournais pas, toujours absorbée par la pluie. Combien de temps tiendrait-il ? Mon père avait quitté ma mère à cause de son sale caractère, qu’elle tenait du sang des Vélanes, côté que j’avais également. Je m’étais persuadée qu’elle n’aurait jamais de chance avec les hommes, tout comme moi. Pas que cela m’importait en ce moment, mais j’étais déjà dans cette idée. Qui supporterait ces colères et ce côté terriblement charmeur que nous avions ? « Brionie, tout va bien ? », je sursautais d’entendre ma mère si proche et me tournais pour me retrouver face à ses grands yeux bleus inquiets. Elle s’était approchée de moi sans bruit, voyant que j’étais absorbée par les éléments qui se déchaînaient depuis plusieurs heures sur la Bulgarie. « Oui, maman, désolée. », je me levais du banc et lissais les plis de la jupe que ma mère m’avait forcée à porter. Je me tournais vers l’homme qui l’accompagnait et, de suite, ne l’aimais pas beaucoup. « Bonjour Brionie. », « Bonjour. », ce fut le seul mot que je sortais de la soirée. Franz ne s’intéressait pas, ou peu à moi. Les seules questions à mon propos, il les avait posées à ma mère sans m’accorder le moindre regard. Je sentais, déjà à ce moment-là, que la cohabitation risquait de s’avérer complexe.

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« Brionie ! Descends ! », sans même broncher à l’appel de ma mère, je continuais de brosser mes longs cheveux blonds en me regardant dans le miroir de ma coiffeuse en bois de cerisier. Je savais ce qui m’attendait en bas. J’avais eu mes onze ans le vingt-cinq décembre précédent, et je devais donc entrer dès le premier septembre à Poudlard, l’école des sorciers en Angleterre. Pas que je n’en avais pas envie… juste que j’aimais la faire patienter, particulièrement depuis que nous avions emménagé chez Franz. Dieu, que je ne supportais pas cet homme ! Doucereux envers ma mère, il se montrait strict, impitoyable et parfois même méchant avec moi. Et mon pouvoir de séduction ne semblait pas avoir grand effet chez lui. « Brionie, ta mère t’a demandé de descendre ! Tout de suite ! », la voix rauque et dure de mon beau-père résonna dans l’escalier et dans ma chambre. Je soupirais et me levais, sans prendre la peine de regarder à quoi je ressemblais. Je descendais les premières marches et me prit de suite une remarque. « Qu’est-ce que c’est que cette tenue ? Remonte te changer, tout de suite ! », je m’arrêtais net dans l’escalier et le regardais de haut avant de hausser les épaules et de reprendre mon chemin. « Mêle toi de tes oignons. Tu n’es pas mon père. », Franz sembla s’apprêter à répliquer, mais ma mère lui fit signe de ne pas continuer, que cela ne servait à rien. La crise d’adolescence, disaient-ils. Mais je savais que c’était simplement leur mariage qui me rendait folle. « Tu as reçu du courrier, ma Luciole. », je prenais la lettre posée en évidence sur la table de bois brut. L’écriture était fine, agréable et simple à lire. Cela faisait très officiel. « Vas-y, ouvre-la donc. », je déchirais le coin de l’enveloppe pour ensuite la défaire sur toute la longueur. Ma mère n’avait cessé de me répéter à quel point ses années à Poudlard avaient été les meilleures de sa vie, et qu’elle avait hâte que je découvre le monde magique. Elle semblait très excitée à l’idée de me voir lire cette lettre. Franz, lui, s’était replongé dans sa Gazette des Sorciers. Je parcourais les premiers mots et un léger sourire gagna mes lèvres. Je ne pensais pas que cela me ferait plaisir, mais maintenant, je réalisais : qui disais Poudlard disait internat, et qui disait internat disait quitter la maison… et Franz par la même occasion.

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Je me plaisais bien à Poudlard. Vraiment. Cette ambiance me faisait me sentir en sécurité, protégée, et mon côté intelligent pouvait s’étendre totalement. J’avais quelques amis proches que je voyais très régulièrement, et notamment les filles partageant mon dortoir. Côté cœur, par contre, c’était le néant le plus total. À quinze ans, je n’avais encore connu aucun garçon. J’étais plus connue pour mes notes excellentes en classe et mon côté très studieux que pour mon tableau de chasse. Et pourtant, ce n’était pas les propositions qui manquaient. Je repoussais, toujours avec gentillesse, peu ou pas intéressée. Aucun n’avait cette petite chose en plus, et je gardais toujours en tête qu’aucun homme ne me supporterait une fois mon caractère forgé par le sang de Vélane coulant dans mes veines dévoilé. Aucun… jusqu’à celui-ci. Heathcliff. Allez savoir pourquoi je me suis attachée à ce point à ce garçon sans le connaître… il était plus vieux, bien plus vieux que moi. En fait, il était déjà majeur, depuis peu. Et ici, à Poudlard, et selon la loi, cela voulait dire que c’était foutu, car interdit. Jamais il ne regarderait une fille plus jeune que lui et ce, même si je commençais à user et abuser de mes pouvoirs. Je savais que si je le faisais, il ne résisterait pas, j’avais déjà testé à de nombreuses reprises pour me prouver que je pouvais plaire. Mais je ne pouvais tout simplement pas.
Pourtant, ce jour-là, j’étais mue par une envie de plaire, et portée par un élan venu de je ne sais où, j’ai provoqué notre rencontre. Néanmoins, je m’étais promis de ne surtout pas abuser de mes charmes mystiques pour voir s’il était charmé par ce que j’étais réellement. Cela me semblait être une bonne base pour savoir ce que j’allais faire par la suite.
C’était entre deux cours. Je devais aller en astronomie, et je savais que Heathcliff devait se rendre en botanique. Nous devions donc passer, à un certain moment, par le même endroit. L’apercevant finalement, et profitant de la cohue régnant autour de nous, je me ruais face à lui pour me conger contre son bras, laissant tomber mes livres de cours au passage. « Oh, suis désolé. », son dédain, et le fait qu’il ne leva même pas la tête vers moi me firent me sentir mal. Voilà… je n’étais qu’une fille comme les autres, une gamine à laquelle il ne s’intéresserait jamais. Ravalant la colère qui montait et que je devais à tout prix empêcher de sortir, je répondais finalement. « Ce n'est pas grave. », sans un regard de plus, je me baissais au sol, accroupie, pour ramasser mes livres et les rassembler pour aller en cours. Mais avant même d’avoir pu toucher le premier livre, une main virile me tendait les trois à la fois. « Je réitère ce que j'ai dit: je suis vraiment désolé. » , je levais les yeux vers lui. Il était encore plus attirant aussi proche. Je ne comprenais pas vraiment ce revirement de situation. Je n’avais pas du tout usé de mes charmes et pourtant, Heathcliff, connu pour être assez distant et plutôt solitaire – et c’était bien ça qui m’attirait chez lui, en plus de son physique – se reprenait pour réellement s’excuser en voyant qu’il s’agissait de moi. Néanmoins rassurée, je lui accordais un léger sourire, ne voulant pas en faire trop pour voir ce que le naturel pouvait faire dans ce cas-ci. Et visiblement, cela ne fonctionnait pas trop mal… « Je suis Heathcliff. Heathcliff Dashow. », « Et je suis Brionie Mason, enchantée. », « De même. », il m’adressa un léger sourire et, pour la première fois de ma vie, je sentis une chaleur très agréable mais aussi très gênante gagner mes joues. De loin, pas mal d’élèves nous regardaient. C’est vrai que j’étais connue pour être mignonne, et que l’on ne m’avait jamais vue avec un garçon… les langues risquaient de se délier. Mais peu m’importait.
Heathcliff se tourna alors et me fit un léger signe de main, voulant partir. Mais je ne pouvais pas le laisser partir comme cela… non, c’était bien trop bien parti ! Je prenais alors mon courage à deux mains et le rejoignais en quelques pas. « Heathcliff? Excuse-moi… », « Oui, Brionie? », mon prénom dans sa bouche… cela sonnait tellement bien. Je sentis une fois de plus cette chaleur me monter aux joues, mais tentais de l’ignorer pour reprendre. « Je dois aller en salle d'Astronomie... Comme je crois savoir que tu as Botanique tout de suite, peut être pourrions-nous faire un bout de chemin ensemble...? », il eut un léger sourire, et je me sentis toute chose d’un coup. Ce garçon avait réellement un drôle d’effet sur moi, un effet que je n’avais jamais connu auparavant. Et c’était réellement très bizarre… finalement, Heathcliff tendit le bras en direction de la sortie de l’énorme château de Poudlard. « Après toi, jeune demoiselle. », je riais doucement et passais donc devant lui pour pouvoir sortir du château en sa compagnie. Il se posta à côté de moi, et nous commencions alors à parler. De tout et de rien, de la pluie et du beau temps, comme si nous nous connaissions depuis des mois. Les réponses venaient facilement, je restais naturelle, et j’avais l’impression qu’il l’était aussi. Cela dura trop peu de temps à mon goût. En effet, cinq minutes plus tard, nous étions à l’endroit où nous devions nous séparer. Gênée, je me triturais les mains attendant qu’il prenne la parole, parce que je n’avais aucune idée de quoi dire. Je voulais le revoir… mais était-ce son cas ? « Hé bien, Brionie, bon cours d'Astronomie. On essayera de se voir plus tard. », je souriais légèrement. Ces quelques mots, probablement lancés sur un coup de tête, me faisaient drôlement plaisir. Il se tourna alors et, à ce moment-là, je me sentis pousser des ailes. J’attrapais son poignet dans ma petite main, et il se tourna à nouveau vers moi. Sans un mot, je m’approchais de lui, tentant de m’efforcer de ne surtout pas jouer de mon don pour voir ce qu’il allait réellement faire. Mais tout cela était très difficile à contrôler, particulièrement dans cette situation… je me hissais sur la pointe des pieds, ma main glissant doucement dans sa nuque que je caressais instinctivement du bout des doigts. « Pour me donner le courage de t'attendre… », j’avais chuchoté. Je ponctuais ma phrase en collant doucement mes lèvres aux siennes. Bon, je n’avais jamais eu de petit ami, mais j’avais déjà embrassé, et je savais donc plus ou moins ce qu’il fallait faire. Le baiser ne dura que quelques secondes, mais je me sentais étrangement bien durant ce court moment. Nous nous séparions finalement, et Heathcliff me reposa au sol en riant légèrement. « Ce soir, à la fontaine? », je souriais et acquiesçais d’un simple signe de tête avant de tourner les talons. Je ne compris jamais si j’avais ou non su contenir mes pouvoirs de Vélane à ce moment…

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Deux mois. Deux mois que Heathcliff et moi étions ensemble, et nous ne nous cachions pas vraiment. Malgré notre différence d’âge, notre relation était assez bien acceptée par les autres élèves de Poudlard. Nous contrastions étrangement, mais nous étions bien vus. Je nous trouvais beaux, j’avais l’impression que nous allions vraiment bien ensemble. Heathcliff m’apaisait. Je n’étais jamais en colère avec lui, j’étais toujours douce et charmante en sa compagnie du moins, pour la majeure partie du temps. Je n’étais encore jamais entrée dans ces colères noires qui auraient valu une bonne explication sur mes origines entre nous. Avec lui, je me permettais de rester naturelle car, au fil du temps, j’avais compris que je n’avais pas besoin du pouvoir Vélane pour lui plaire. Certes, mon physique venait de là, mais il m’appréciait pour ce que j’étais. Avec lui, je me sentais en sécurité, et en confiance.
C’est pour cette raison que j’avais préparé cette soirée spéciale pour son anniversaire. Nous avions évoqué l’idée, il y a deux semaines. Le sexe. Il n’était pas vraiment chaud pour cette idée. J’étais jeune, j’avais à peine la majorité sexuelle, et il était majeur. Ce n’était peut-être pas la meilleure idée qui soit. Mais je voulais que ce soit lui, et que ce soit spécial. Il était spécial… oui, ce serait lui, et ce serait ce soir, pour son anniversaire.
J’avais eu connaissance de la salle sur demande, et j’avais effectué quelques tests pour savoir si elle serait réellement comme je le désirais. Rassurée en voyant que c’était bien le cas, j’avais proposé à Heathcliff de me rejoindre discrètement sur le premier palier suivant la sortie de la salle commune des Serdaigle, sa Maison, peu après vingt-trois heures.
Il était en fait vingt-trois heures quinze lorsque nous nous retrouvions. Je lui adressais un sourire en le voyant arriver, resserrant les pans de ma robe de chambre autour de moi. Une fois qu’il fut près de moi, je me hissais sur la pointe des pieds pour déposer un doux baiser sur ses lèvres. « Joyeux anniversaire, mon Amour. », « Merci. Mais dis-moi ce que l’on fait ici. On risque de se faire prendre, tu sais bien qu’ils rôdent toute la nuit… », « Je sais. Viens. », je le tirais par la main jusqu’à l’étage qui m’intéressait, et surtout, jusqu’au couloir où je voulais aller. Je m’arrêtais devant une porte et le regardais. Il semblait se poser des questions, et me regarda dans un froncement de sourcils. Je lui adressais alors un léger sourire, pour le rassurer. Notre soirée serait parfaite, il le fallait. J’ouvrais alors la porte de la salle sur demande. Tout était parfait. C’était simple, pas trop tape-à-l’œil, ni même trop romantique. Un lit douillet, quelques lumières tamisées et une odeur agréable. Il ne nous en fallait pas plus à mes yeux. Je refermais la porte derrière nous et me postais face à lui. Son regard était toujours interrogatif, il ne savait pas ce que je lui réservais. Je me hissais une nouvelle fois sur la pointe des pieds pour l’embrasser avec douceur. Quelques secondes plus tard, je m’écartais de lui, et défaisais ma robe de chambre qui tomba au sol, dévoilant une simple chemise de nuit, mais néanmoins beaucoup plus sexy que ce dans quoi il pouvait me voir habituellement. Ses yeux s’écarquillèrent et soudain, il comprit. « Brionie… je… », je savais qu’il protesterait. Mais je savais aussi qu’il en crevait d’envie, même s’il préférait ne pas le montrer. Je me rapprochais une nouvelle fois de lui pour coller mes lèvres aux siennes et le faire taire. « Personne n’en saura rien. Je sais et tu sais que je suis prête. C’est ce qui compte, non ? »
Ce soir-là, Heathcliff se laissa convaincre. Ce ne fut pas parfait, contrairement à ce que je voulais. De toute manière, cela ne pouvait pas être parfait. Mais je lui avais donné ce que j’avais de plus cher à ce moment-là de ma vie pour son anniversaire. Et c’était ce qui comptait.

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Noël. Ma période de l’année préférée et détestée à la fois. Je retrouvais ma mère, ce qui était un immense bonheur. Mais je devais également revoir mon beau-père et, pour cette année, me séparer de Heathcliff pour deux longues semaines.
Cette année donc, nous passerions les fêtes dans la famille de Franz. Cela ne m’enchantait franchement pas. Et je sus que je n’allais vraiment pas m’amuser lorsque je découvrais l’immense demeure dans laquelle nous allions passer ce qui devait être un beau moment familial. « Allez, Brionie ! Un petit sourire ne fera pas de tort ! », je lui sortis le sourire le plus faux que je puisse faire et rejoignais ma mère. « Je ne sais pas pourquoi… mais j’ai un très mauvais pressentiment pour cette soirée. », « C’est parce que tu n’y connais personne. Mais cela se passera bien, ma Luciole. », j’avais avoué à ma mère avoir un petit ami, sans lui donner plus de détails. Elle semblait heureuse pour moi, me voyant si épanouie. J’entrais dans la maison dans laquelle régnait une drôle de chaleur. De suite, Franz nous quitta pour rejoindre son frère, et j’allais faire les yeux doux à un serveur pour obtenir une coupe de champagne. Vêtue d’une robe dorée mettant en valeur mes longs cheveux blonds remontés en un chignon un peu fou, je passais d’une pièce à l’autre pour observer les personnes présentes. J’aurais aimé que Heathcliff soit là… il aurait été le sauveur de ma soirée. Mais il était rentré dans sa famille, et je ne le reverrais pas avant la rentrée. J’observais un magnifique tableau lorsque la voix de mon beau-père résonna. « Ah, là voilà! Brionie, viens donc par ici, que je te présente ton cousin. », je soupirais, le détestant pour m’intégrer si facilement à sa famille alors que l’on se détestait cordialement. Je me retournais, et m’avançais donc vers cet homme que je ne pouvais plus voir, d’un pas lent, tête baissée sur mon verre, comme pour que l’on ne s’aperçoive pas que c’était à moi qu’il parlait. Une fois arrivé à sa hauteur, je levais les yeux et mon sang se glaça dans mes veines. Heathcliff… mes doigts laissèrent s’échapper mon verre de champagne qui s’écrasa au sol, et je tentais tant bien que mal de garder un visage impassible. « Oh Brionie, regarde ce que tu fais! Tu as éclaboussé le costume d'Heathcliff. Bon, ce n'est pas grave, je te le ferais nettoyer. Heathcliff, je te présente Brionie, la fille de Pryska, qui est aussi ma fille, si l'on puit dire. Vous ne vous connaissiez pas? », sa fille… j’avais envie de lui hurler à la figure de ne jamais m’appeler comme ça, surtout que maintenant… maintenant, cette saloperie me donnait un lien familial avec l’homme que j’aimais. De l’inceste. Mon Dieu, quelle horreur ! « Non. », son ton était sec, presque méchant. Il ne me regardait pas. J’étais sous le choc, les mots ne venaient pas, mais personne ne semblait se rendre compte de rien. Je n’y comprenais rien. « Mais j'adorerais apprendre à la connaitre. Mon oncle, puis-je vous laisser avec mon père tandis que je fais connaissance avec ma cousine? », malgré ses mots, son ton restait dur. Mon mauvais pressentiment se confirmait, je sentais que la suite de la soirée n’allait vraiment pas me plaire. Je retenais les larmes qui menaçaient clairement de me monter aux yeux. Heathcliff, mon cousin… ce simple mot me donnait la chair de poule. Franz acquiesça joyeusement et Heathcliff m’attrapa par le bras. Je le suivais, d’un pur automatisme. Mes jambes allaient pour le suivre, mais mon cerveau était complètement déconnecté. J’étais paniquée, réellement. Je perdais tout, tout d’un coup, et tout cela, à cause de mon beau-père.
Il me fit monter deux volées d’escaliers avant de me faire entrer dans une chambre, que je devinais comme étant la sienne. Ici, sans personne, juste seuls, je commençais à recouvrer mes esprits. Heathcliff semblait torturé, mais ne décrochait pas un mot. « Heathcliff, dis quelque chose.. Tu me fais peur. », il se tourna enfin vers moi, et ses mots se firent aussi durs que son ton. « On est mal. Il faut qu'on arrête. Maintenant. », les larmes me montèrent aux yeux, et je ne pus empêcher l’une d’elle de couler le long de ma joue. J’avais mal, d’une douleur encore inconnue jusqu’ici. Elle me prenait aux tripes, et ne voulait pas me lâcher. « Non, je ne peux pas. Je ne peux pas me passer de toi. Plus maintenant. », le cœur parlait, beaucoup plus que la raison. Je savais que ce qu’il disait été vrai, qu’il fallait qu’on arrête. Mais mon cœur me disait de ne pas le lâcher, que je n’étais pas prête à lui dire au revoir. « Il le faudra. », je m’approchais de lui et, malgré ma petite taille, tentait de l’encercler de mes bras fins. Je levais mon regard vers lui, mais il l’évitait. « Brionie… », j’étais désespérée. J’avais besoin de lui, besoin qu’il me regarde, besoin qu’il me montre, au moins une dernière fois, tous les sentiments qu’il ressentait pour moi. Car nous avions beau être cousins par alliance, des sentiments, il y en avait. « Embrasse-moi, une dernière fois. Dis-moi au revoir comme un homme le ferait. », Heathcliff sembla suspicieux quelques instants, avant de finalement approcher son visage du mien pour m’embrasser doucement. Mais je voulais plus. J’avais besoin qu’il me montre plus. Je le poussais alors sur son lit, montant sur lui à califourchon. Je me découvrais une fougue que je ne me connaissais pas. Les gens venaient de manière instinctive et, en quelques minutes, nous étions nus dans ses draps. Je ne me rappelais pas avoir pris autant de plaisir que cette fois-là. À Poudlard, il était très difficile pour nous de nous retrouver à deux sans personne aux alentours pour pouvoir le faire et nous n’avions donc que très peu d’expérience ensemble. Mais cette fois fut purement instinctive, très bestiale. Du sexe d’adieu, en somme…
Je me relevais et me rhabillais. C’était la fin, je le savais. Mais Heathcliff m’avait prouvé une dernière fois tout ce qu’il ressentait pour moi, et je pouvais partir l’esprit un peu plus tranquille, même si cela restait très difficile. Nous nous embrassions une dernière fois avant de quitter sa chambre et rejoindre nos familles respectives, séparés officiellement.

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« Aujourd’hui, premier septembre 1979, nous accueillons de nouvelles premières années dans notre cycle secondaires. Et comme chaque année, tous ont choisi des options très différentes. », j’étais excitée. Ca y était, mon cycle primaire était terminé. Mon cycle secondaire commençait. J’avais obtenu mon ASPIC avec mention Optimal, comme tout le monde s’y attendait, et je me lançais maintenant dans l’option Justice Magique. J’avais toujours voulu faire cela, pour honorer mon grand-père qui avait été un grand Juge à son époque. À côté de cela, j’avais passé des vacances d’été assez réjouissantes : ma mère et Franz divorçaient, enfin ! « Mason Lockhart, Brionie Jellena-Pearl, première année de Justice Magique. », la présentation des premières années, comme pour rappeler la cérémonie du Choixpeau Magique. Je me levais et observais les gens face à moi. Mon regard se souda à deux beaux yeux sombres, que j n’avais plus vus depuis plusieurs années maintenant. Heathcliff. Nous étions tous les deux dans le cycle secondaire maintenant… et bientôt plus de la même famille. « Maverick, Camille Georgina. », je reprenais place sans perdre des yeux mon ancien grand Amour. Enfin, ancien était un bien grand mot, j’avais beau avoir eu d’autres hommes dans ma vie, dont un avec qui cela venait de se terminer, je n’avais jamais cessé de penser à lui. Je ne savais pas ce qu’il en était de son côté. Mais toujours était-il que, lors de cette cérémonie de présentation des premières années, nos regards ne se lâchèrent plus une seconde…