BELLUM PATRONUM
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Version 34
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équilibre des groupes
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| The clicking of the clock who rhythm my life • Shawn | | | The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Ven 20 Déc - 23:13 ( #) | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Deshawn Jalen Mercer FEAT. Thomas Dekker 18 ans ϟ Offensive Magique ϟ Chat angora turc & Renard gris insulaire ϟ Sang-mêléDossier Psychologique de Shawn, tenu par Ainsley Mercer. Nom : Mercer, parents sang-mêlés ; Prénoms : Deshawn Jalen ; Surnom : Shawn ; Âge, date de naissance : 18 ans, né le 13 Août ; Taille : Un mètre quatre-vingt ; Signe(s) physique particulier(s) : Yeux gris/bleus - Tatouage d'horloge sur le bras droit. ; Epouvantard : L'arcade de la salle de la mort au Département des Mystères rythmé par un "Tic Tac" d'horloge ; Baguette :28 centimètres, rigide et courbée, Bois d'Ebène, plume de phénix. Il refuse catégoriquement de la quitter ou de la laisser se faire toucher par quiconque. ; Amortencia : Odeur de reptile, de magie qui crépite, mélangées à une touche très froide de parfum figé dans la glace. ; Animal de Compagnie : Serpent rouge des montagnes de petite taille qu'il affectionne énormément. Point particulier : Somnambule.
Shawn est un garçon complexe, difficile à cerner bien que l'on pourrait facilement croire le contraire par sa franchise décalée dont il impose, en réalité, lui-même les règles. Il n'hésite pas à avancer sa personnalité, conscient de ce qu'il est et l'assumant pleinement et ce, sur tout les fronts, que le trait de caractère soit bon ou 'mauvais'. Il ne prend d'ailleurs pas part à cette qualification de « défaut », jugeant que chacun en a ses définitions propres et que, peu importe que cela soit positif ou négatif, changer un trait en particulier ne ferait que changer la personne qui le porte. Il n'est pourtant pas très porté sur autrui, au contraire même, faisant preuve d'invidiualisme assez poussé, pouvant déstabiliser autant que cette dite franchise qui peut le faire facilement dire qu'il est égoïste sans en éprouver la moindre gêne. Parce qu'il est ainsi et que pour lui, cela ne sert à rien de le nier. On pourrait même déceler une pointe de fierté dans certains de ses propos, bien qu'il les débite avec une neutralité inconfortable, comme si le fait de s'exposer ne l'effrayait aucunement. Et ce fait semble être d'ailleurs vrai, il semble ne pas cacher ses points que d'autres pourraient jugés faible, comme ses problèmes de santé tel que son soucis d'organisme au niveau de l'hydratation, se promenant constamment avec une bouteille d'eau ou bien haussant simplement les épaules en précisant qu'il a un traitement adapté pour cela. Il n'est pas pour autant naïf, ni insouciant, bien au contraire, étant quelqu'un de très lucide, réaliste et intelligent. Il semble simplement savoir ce qu'il fait et dans quoi il s'embarque avec une longueur d'avance. S'il échoue, Shawn se contente de tout faire pour réessayer et réussir. Il n'est pas très obstiné, mais reste très déterminé et surtout très ambitieux. Il sait dans quel monde il vit, ses limites, ses préjugés, ses contraintes. Il n'est pas quelqu'un d'excessif, mais joue simplement sur l'irraisonnable qui lui plait, sur ce dont il a envie de faire. Il peut ainsi lui arriver de dépasser largement ses propres limites, mais il en reste conscient et l'assimile sans aucune difficulté. Les préjugés dans laquelle est malheureusement plongée notre époque ne l'ont pas épargnées et il ne le sait que trop bien, ne niant aucunement le fait que lui aussi, est fait comme tout le monde. Qu'il porte un jugement hâtif sur certaines choses et un regard un peu trop arrogant sur tout le reste comme il en a l'habitude, volontairement ou non. Ces préjugés commencent d'ailleurs sur une chose en particulier, qui le concerne énormément. L'homophobie. Depuis un certain traumatisme étant survenue au courant de sa treizième année, Shawn s'est tout d'abord enfoncé dans la solitude, dans l'éloignement d'autrui et de lui-même, pour ne devenir qu'une ombre un peu trop perdue et bancale. Avant de se stabiliser à l'aide de ces dits préjugés ancrés dans son crâne, comme un énorme mécanisme de défense qui lui permet d'avancer. Il a imprimer ce qu'il a vécu et entendu pour l'étoffer de plus en plus chaque année à l'aide de ce que le monde lui montre, lui dicte. Shawn ne cache d'ailleurs pas ce côté de sa personnalité, bien qu'il déteste fortement en discuter. Parce que même si Shawn est quelqu'un de 'franc' avec lui-même, il n'aime pas pour autant étaler sa vie et ne le fera pas par réflexe, se contentant de quelques phrases à la volée pour expliquer ses actes quand il s'en sent l'envie ou l'obligation de le faire, que cela plaise ou non. Il ne fait d'ailleurs rien pour plaire, et est d'ailleurs un très mauvais protecteur, ne sachant ni rassurer, ni protéger qui que ce soit si ce n'est lui-même et sa baguette magique, la chose la plus indispensable dans sa vie. Lors de l'attaque à Belize, il aurait visiblement laissé tomber ses camarades, ayant même préciser qu'il en avait oublié un à côté d'un rocher sans s'en souvenir. Pour lui, il était simplement stupide de se lancer à corps perdu dans ce qui faisait rage au camp, vu qu'il n'avait qu'une chance sur dix de trouver ses amis. Quand bien même, il avait affirmé que si quelque chose leur serait arrivé, cela aurait été leur faute et non la sienne, il n'avait donc pas à s'en sentir concerné. Il ne cache pas non plus les vérités dures à dire, bien au contraire. Selon lui, cela ne sert à rien de les cacher, d'autant que tout le monde les sait sans oser les prononcer. Shawn ose, oui, mais n'est pas vraiment courageux pour autant. Shawn est quelqu'un de très indépendant, qui n'a besoin de personne et le fait savoir. Pourtant, il n'est pas pour autant froid ou agressif, on peut d'ailleurs facilement se demander s'il ne cache pas son jeu même si cela n'a pas l'air d'être le cas. Malgré tout, Shawn reste visiblement quelqu'un de très charismatique, qui attire les gens à lui sans chercher à le faire. Il n'est pas réellement sociable, mais est à l'aise en société, sans être très populaire ou, à l'opposé, reclu du monde. Shawn est avant tout un entre-deux aux attitudes très contraires. Le vis-à-vis ne sait pas réellement sur quel pied danser. En opposition à cette franchise dérangeante, Shawn est quelqu'un de très, très ironique. Il le manie constamment et en a fait une partie intégrante de lui. Si bien, que l'on se demande régulièrement s'il est sincère ou non. Cependant, il reste quelqu'un de vrai, mais de très rusé, qui sait quoi faire pour parvenir à ses fins sans manier les mêmes armes que les autres. Il est également extrêment sûr de lui, sûrement trop même, jusqu'à avancer, en général, sans aucune difficulté qu'il réussira ce qu'il entreprend, sans qu'aucun doute ne l'assaille. Il puise malgré tout cette confiance dans sa magie, dans ce qui coule dans ses veines et qui finit par l'obséder réellement. C'est un adorateur de la magie, des sortilèges complexes et poussés. A l'âge de treize ans, Shawn s'est surtout renfermé sur celle-ci, celle qui le rassure constamment. Il ne quitte d'ailleurs jamais sa baguette et il est rare de voir une personne susceptible de ne serait-ce que l'effleurer. Il s'entraine régulièrement, et lit énormément de grimoires au sujet de la magie et des sortilèges qu'il manie souvent à la perfection. Mais il ne faut pas se leurrer, Shawn n'est pas un travailleur pour autant. Il consomme des livres pour ses fins personnelles, pour sa satisfaction propre et pour se surpasser encore et encore. Il est un dueliste hors pair et connait énormément de chose au niveau de la magie, blanche ou noire. Peu lui importe. Cela lui sert pour ses cours, bien évidemment, suivant le cursus d'Offensive Magique sans réelle difficulté il semblerait. Mais il ne sait pas travailler pour ses propres cours, surtout si le sujet ne l'intéresse absolument pas. Il n'a jamais eu à le faire pour obtenir des résultats convenables. Intelligent, ce n'est pourtant pas par ses aptitudes – bien que présentes – en classe que ce côté de lui ressort le plus, ni par sa soif de tout apprendre, de tout savoir, quasi inexistante, mais avant tout par la vision qu'il a des choses, de tout comprendre d'un coup d'oeil. Il n'est pas forcément observateur, mais c'est un grand analyseur et perspicace, et il sait convaincre. Il est simplement perdu dans les conventions à avoir, qu'il adopte malgré tout, tout en gardant ce côté trop original de sa personne qui dérange. A l'image de son humour particulier. Shawn est effectivement quelqu'un qui, pour son jeune âge, tient souvent des propos choquants, qu'il les pense ou non. Véridiques, et pourtant, que beaucoup ont du mal à entendre sans réagir. Humour noir, trop décalé et souvent assez étrange, que les gens ont du mal à cernés, se demandant là encore s'il n'est pas tout simplement sincère – ou un peu trop joueur selon les situations. C'est également un grand profiteur, et ce en toute occasion. Il aime aussi se faire désirer, se faire attendre, surtout lorsqu'il sait que cela marchera à merveille sur la ou les personnes visées. Cela vient peut-être du fait que, depuis tout petit, il a ce manque, cette absence qui le pèse d'un père trop prit par son travail au ministère et sa mère morte à peine venait-il de voir le jour. Il reste superficiel en ce qui me concerne, bien que je l'ai élevé, je soupçonne même de m'avoir déjà prit pour responsable de ce qu'il lui était arrivé et de prendre en grippe mon métier et ce en quoi il consiste. Il n'a jamais voulu de thérapie, de suivit, malgré ses traumatismes. Il sait que cela ne fera que l'enfoncer encore plus dans ces derniers, mais il continue, et refusera sûrement toujours de faire l'inverse, ce qui est en soi assez inquiétant. Shawn est inquiétant. Il lui arrive souvent d'être étrange, d'avoir ce sourire qui met mal à l'aise, ce regard que l'on ne peut s'empêcher de soutenir sans savoir ce qu'il contient vraiment. Son somnambulisme n'a, il faut l'avouer, pas arranger grand chose de ce côté un peu bizarre. Il lui arrive régulièrement, la nuit, de se lever de son lit tout en dormant et de déambuler dans les couloirs, les escaliers, sans qu'aucune lumière ne soit allumée. Il se contente de marcher, d'agir comme s'il était réveillé avec un mécanisme pourtant effrayant et un regard vide. Il parle, il répond, mais tient souvent des propos incohérents. S'il ne prend pas son traitement pour le somnambulisme, il peut faire deux ou trois crises par nuit, ou bien une complète si personne ne le conduit sans brusquerie jusqu'à son lit. Il lui ait déjà arrivé d'être brusquement réveillé par son père, une fois, mais il ne s'en souvient pas. Il était jeune et, comme la plupart des somnambules dans ce cas, a réagit violemment. C'est toutes ces petites choses, qui le rend si effrayant parfois. Ses peurs sont loin d'être énormes, ou bien connues même de lui-même. Il a une sainte horreur des horloges mais n'en a pas peur, s'étant fait même tatouée une sur le bras à l'âge de quinze ans, représentant simplement sa vie qui tourne, au même rythme régulier que cette aiguille/cette pendule, qu'il entend visiblement constamment. Un simple moyen d'extérioriser ce dont il est la victime sans cesse. Tic tac. Il parle parfois de ses rêves et semble vivre dans un monde tout aussi étrange lorsqu'il est endormi. Ses rêves, ou cauchemars parfois, sont illogiques, incohérents, et poutant toujours plongés dans une ambiance qui n'a rien de bien rassurant. Il rêve parfois d'une pendule qui se balance, perdue dans le vide, avant que tout devienne sombre et que l'horloge parte en lambeau sur le bruit du tic tac qui ralenti et qui devient de plus en plus grave. Il a également une sainte horreur d'autre chose : les enfants. Il ne les supporte pas, ils l'agacent, l'ennuient. Il a déjà attaché à l'aide d'un sortilège un jeune garçon par une laisse invisible pour ne pas qu'il bouge, étant donné qu'il était l'un de mes patients hyperactifs. Et autiste. Malgré sa compréhension de son état, Shawn n'en a pas tenu compte. Il faut également savoir qu'il est tout, sauf organisé, ce qui lui a malgré tout permit de développer l'aptitude de faire plein de chose à la fois. Tout aussi négligeant, il oublie. Du moins... Il se dit que ce n'est pas assez important pour ne pas être un peu oublié. Il n'est pas le genre impulsif, restant relativement calme sans être pour autant d'un sang-froid à tout épreuve. Il sait s'emporter, sur les sujets qui en vaut la peine. Il ne prend d'ailleurs aucunement part à cette guerre qui ravage le monde sorcier. Shawn est le genre de personne a vouloir monter son propre camp, mais à ne pas le faire par lucidité et raison. Du moins, pour l'instant semble-t-il... Il a ses opinions, ses avis, et ne fait que les suivre. Il n'a de toute façon, là encore, besoin de personne. Il trouve juste ridicule de devoir suivre les ressentis des autres et casser sa propre personnalité pour rentrer dans l'un des camps, de ravaler parfois sa dignité. Comme le camp qu'il appelle le Camp Noir. Il a déjà avoué partager des idéaux avec ce camp, mais du moment que ça ne colle pas parfaitement à ce qu'il pense, à ce dont il voit les choses, il ne fera jamais rien pour les rejoindre, ce qui est en soi déjà rassurant. Même s'il a avoué avoir au début voulu le faire par amour des serpents en apprenant l'animal de compagnie du «Lord». Shawn est fou des serpents, il en est amoureux au point d'en avoir partout dans sa chambre. Dans les sculptures, dans les décorations... Il tient beaucoup à celui qu'il a de compagnie, un serpent rouge des montagnes que son oncle lui a offert à Noël après ce traumatisme qu'il a vécu, et a même avoué qu'il a été déçu de voir que son patronus était une grosse boule de poil énervante et dérangeante et non un reptile – à défaut d'un serpent à proprement parlé. Il a même cherché un moyen de le changer, sans y croire vraiment cette fois-ci – trop conscient que les patronus reflètent visiblement ce que vous êtes au fond de vous, du moins un minimum – tranchant avec son envie à toute épreuve de réussir, cette ambition sans faille et cette amour développé pour la magie, quel qu'elle soit. a little something from you. Un profond soupir habite la salle un peu trop calme, un peu trop vide. Le blanc l'habille exagérément, la rendant plus agressive que reposante. Les yeux du jeune homme présent à l'intérieur clignent d'ailleurs à répétition, tentant de s'y habituer dans un rythme irritant. Agacé, il soupire à nouveau, baissant la tête alors qu'il amène une main jusqu'à son visage, son pouce allant rencontrer son front alors que ses paupières s'abaissent dans la nouvelle ombre qui s'est formée devant elles. Le silence est le maître des lieux, personne n'osant véritablement parlé. Seul quelques murmures tranchent, durant de brèves secondes, ce qui ne fait que davantage souffler le plus jeune de la salle qui se frotte les yeux dans une moue un peu énervée. « Shawn, tu sais que c'est nécessaire... » Retentit l'un de ces murmures dont il se serait bien passé, sonnant d'une voix cristalline. « C'est tellement nécessaire que sans ce rendez-vous, je serais mort tiens. Oh non attends, je crois que je vais mourir d'ennui avant. » Cette fois-ci, c'est au tour de la femme à ses côtés de soupirer, plus légèrement, alors que son regard se redresse vers la porte. « Tu me traites d'ironique en continu, mais regarde autour de toi. Il n'y a même pas de distributeur à eau, alors que je viens quand même consulter régulièrement pour un problème d'hydratation, on est d'accord ? Ils vont finir par soigner les démembrés à l'aide de pansement pour enfant. » Termine-t-il en étendant légèrement ses jambes dans un geste agacé, soupirant à nouveau en détournant la tête de la brune à ses côtés. « Tu veux que j'aille chercher de l'eau ? » Le brun hausse lentement les épaules sans daigner répondre, lançant un regard rapide aux autres patients attendant leur tour. Un couple de personne âgé se tenant la main. Ses yeux glissent jusqu'à ce contact sans que son visage n'exprime quoique ce soit bien qu'il ne peut s'empêcher de le fixer pendant plusieurs secondes. Il n'a jamais su comment se placer face à ce genre d'engagement, le mariage et tout ce qui s'en suit. Un peu trop réaliste, un peu trop porté sur ce que le monde lui fait comprendre, tout en étant parfaitement conscient que la mort de sa mère et ce qu'il a vécu plus jeune face à celle-ci déforme le bord de ses opinions, comme un contour incertain qui se calque sur un ressenti négatif. Son regard se lève lorsqu'une silhouette gracile apparaît dans son champ de vision, lançant un sourire se voulant chaleureux avant d'annoncer aux suivants de se présenter. Shawn est sur le point de se lever lorsque le couple de personnes âgées le devance, ne lui soutirant qu'une seule pensée : Il aurait dû se mettre tout près de la porte comme il le désirait en arrivant. Il souffle lourdement en se rasseyant complètement, lançant un regard en coin à Ainsley assise à côté de lui. « Shaawn... Ce sont des personnes âg... » « Le fait qu'ils aient moins de temps à vivre que moi est une très bonne raison de leur céder ma place, évidemment. » Réplique-t-il immédiatement avec un haussement de sourcil désabusé. Il arbore une mine similaire le temps d'attente, levant les yeux au plafond alors qu'un grattement de plume se fait soudainement entendre à côté. « Tu avances ton travail, maintenant ? Tu n'es plus obligée d'être à côté de ton patient pour observer son comportement ? » Demande-t-il de façon toujours aussi ironique, aussi lui-même, avant de baisser de nouveau les yeux vers elle. « Ou alors est-ce que c'est sur moi, que tu écris ? » La question ne demande aucune réponse, comme s'il savait. Ainsley secoue pourtant la tête de façon négative, une moue désolée aux lèvres. « Shawn, je t'ai promis que je n'écrivais rien sur toi. Pourquoi est-ce que tu t'obstines ? » Les grattements cessent alors que la brune serre un peu plus ses documents entre ses mains. Le brun hausse les épaules en guise de réponse, laissant la pièce retomber dans le même silence qui, finalement, n'est pas si mal que ça. Il reste persuadé d'avoir raison, de toute manière. Pas besoin de discuter de ça, il sait parfaitement que ça ne mènera à rien de plus. Les minutes défilent avant que la jeune aide-médicomage n'apparaisse à nouveau à l'encadrement de la porte. Shawn se lève, lançant un simple sourire bref en réponse à celui, plus large, qu'il reçoit. « Tu veux que je t'accompagne ? » « Oh oui je t'en prie, j'ai tellement besoin que tu me tiennes la main lorsqu'il me fait une piqure » Soupire-t-il en levant les yeux au ciel, partant déjà jusqu'au cabinet du médecin dont il connait parfaitement l'emplacement. L'ironie de ses paroles empêchent Ainsley de le suivre, la brune se rasseyant avec une légère moue contrariée. C'est devenu une journée routinière, que tout deux vivent lorsque Shawn rentre de Poudlard. Le rendez-vous à l'hôpital pour une visite chez le médicomage au sujet de son problème d'organisme, qui en général déborde sur les fêtes de fin d'année, et les propos du jeune homme ennuyé d'être là qui la blesse par habitude en constatant qu'il prend toujours de larges distances avec elle. Elle soupire, se retrouvant seule dans la salle d'attente, puis rouvre le dossier avec un regard un peu étrange en observant le nom inscrit dessus. Deshawn Mercer. Le brun quant à lui parcourt les couloirs de l'hôpital jusqu'à s'arrêter à une porte en particulier des consultations externes. Comme d'habitude, il lève par réflexe sa main jusqu'à celle-ci pour toquer, mais est vivement arrêté par une voix grave qui lui somme de rentrer. Il s'exécute, adressant un hochement de tête au médicomage qui lui lance un sourire, se levant de sa chaise en tendant l'une de ses mains que Shawn serre. « Alors, comment tu te sens aujourd'hui ? » Lance-t-il amicalement, lui demandant de s'installer sur la table d'auscultation par un mouvement du bras. « Toujours aussi mal Docteur, je dois être à l'agonie. » Ironise toujours le brun, bien plus légèrement que précédemment pourtant. Le médicomage rit tout en commençant ses examens routiniers, posant quelques questions habituelles à Shawn qui se contente de répondre franchement. « Bien, tu peux descendre. Tu prends toujours les Potions que je t'ai prescrite ? » « Toujours. » « Tu te sens moins fatigué ? » Shawn hausse les épaules à cette question, accompagnant le geste d'une moue un peu irritée. Le manque d'eau constant, qu'il soit minime ou non, l'épuise assez rapidement, potion ou pas. « Je pourrais t'en prescrire des plus fortes, mais le problème c'est que ce n'est pas conseillé avec celles que tu prend pour tes soucis de sommeil. Par contre je peux te donner des potions revitalisantes à prendre au réveil. » Le brun ne réagit pas réellement, le regard fixé derrière l'homme en robe de sorcier verte à l'effigie de l'hôpital. Tic, tac. Il se fige devant la pendule de l'horloge pendant quelques secondes. « Je peux vous poser une question ? » « Bien sûr » « Est-ce que la déshydratation provoque des hallucinations ? » Ses yeux gris-bleus ne bougent pas d'un point en particulier. « Hé bien... Il faudrait que ce soit à un degrés assez poussé, mais c'est possible, oui. Pourquoi cela ? » « Parce qu'il y a un chat sur votre pendule. » Au-dessus de l'horloge un peu démodée se trouve effectivement un chat, blanc et assez imposant. Il fixe étrangement Shawn de ses yeux verrons, l'un bleu, l'autre doré. « Pardon ? » L'exclamation du plus âgé attire l'attention du brun, avant que les deux ne se retournent en direction de l'horloge. Là où il n'y a plus aucune trace de chat. « Je vois... » Commente de façon perplexe le médicomage, un regard en coin vers le plus jeune. Ce dernier se tourne à nouveau vers le médicomage, secouant un peu la tête. « Je ne me drogue pas. » « Peut-être que les potions que je te donne sont assez fortes, finalement » Essaye de plaisanter le médicomage, soutirant un léger soupir de la part du jeune sorcier. Il sait ce qu'il a vu, mais il sait également que ça ne sert à rien de discuter ce point si l'homme ne l'a pas vu non plus. Ca ne doit pas être courant d'apercevoir un chat vous fixant d'un air un peu trop fier sur une horloge. « Ca doit être la fatigue. Vous savez Docteur, j'aime tellement venir vous voir le jour du réveillon... » Le plus vieux ricane doucement, puis met un terme au rendez-vous, laissant au plus jeune la possibilité de sortir de la pièce, ce qu'il s'empresse de faire. La porte à moitié ouverte, pourtant, Shawn se fige. Encore ce chat, là, devant lui. Ses yeux se plissent, mais il se contente de fermer la porte, secouant un peu la tête en passant devant le regard appuyé que cet animal lui adresse, ses pupilles le suivant du regard comme une pendule d'horloge se balancerait de droite à gauche. « Ce n'est que mon imagination. » « Imagination... » Raisonne une voix au timbre de voix semblable au sien, mais aux intonations différentes. Il se stoppe en plein couloir, tournant la tête vers le chat qui est toujours là cette fois-ci. « C'est toi qui m'a... Non mais qu'est-ce que je raconte. Je ferais mieux de retourner dormir, si je dis à Ainsley que j'ai vu un chat sur une horloge et qu'il m'a parlé, je risque de ne pas quitter cet hôpital... » Et elle ouvrirait définitivement son dossier psychologique. Il souffle légèrement, amusé malgré la situation, puis rejoint la salle d'attente pour quitter l'endroit et rentrer chez lui accompagné de sa belle-mère, transplanant avec la cracmole accrochée à lui, sans aucune trace de ce chat. Simplement cette légère volute d'un bleu étincelant non loin de lui. « Je vais m'allonger. » « Tu es fatigué ? Ca ne va pas ? Tu veux de l'eau ? » Un soupir, puis Shawn qui se fige dans les escaliers. « Je me suis simplement levé très tôt, au cas où tu n'aurais pas remarqué. » Claque-t-il avant de continuer son chemin pour rejoindre sa chambre. Mais une fois à l'intérieur de celle-ci, encore ce chat... Là, au milieu de son lit, qui le fixe, sa queue battant de droite à gauche dans un rythme régulier. Il l'entend presque ronronner. Il fronce les sourcils, mais s'en détourne, déposant ses affaires sur son bureau, retirant sa chemise pour aller rejoindre son lit après avoir caressé la tête du serpent roulé en boule sur son bureau. « Je me demande ce que ça signifie, halluciner sur un chat qui vous traque. » Soupire-t-il avec amusement, un léger sourire en coin avant de s'asseoir sur le matelas. « Un chat qui vous traque et qui vous pique votre place sur votre lit. » Rectifie-t-il, les sourcils un peu froncés, se décidant à avancer la main vers lui pour le sortir de là. « Votre lit... » Raisonne encore cette voix, sans qu'il ne comprenne le reste. Alors que son bras se rapproche de la forme animal tranquille jusque-là, ronronnante et sereine, celle-ci décide de se jeter sur lui, accrochant ses griffes dans la chair de son bras dans un miaulement énervé. Sous la surprise et le choc, Shawn bascule en arrière, tombant au sol alors qu'il a le reflexe de virer l'animal de son bras qui roule un peu plus loin. « Aaïe... Mais... » Les sourcils froncés, le jeune brun se redresse lentement, baguette rapidement à la main. « T'es réel, en fait. » Conclu-t-il avec un sourire un peu étrange, baguette pourtant serrée entre ses doigts. L'animal secoue la tête, boitant très légèrement de la patte avant droite avant de se reprendre et de passer devant Shawn pour remonter sur le lit. Le sorcier lève un sourcil, tournant un peu la tête, perplexe. « Si tu crois que je vais te laisser accaparer mon lit... » Un ronronnement satisfait lui répond, lui attirant un soupir avant qu'il ne se détourne complètement du chat pour rejoindre la pièce adjacente, salle de bain personnelle. Il enlève son pantalon, refermant la porte, avant que la voix ne revienne. « Tu n'es pas surpris ? » Il sursaute légèrement, se retournant pour apercevoir ce fameux chat... Dans l'évier. Toujours allongé de la même manière. Shawn se contente d'hausser les épaules, déposant sa ceinture sur un meuble. « Tu es bizarre. » Le sorcier se pince un peu les lèvres, se tournant vers le chat. « T'aurais pu t'habiller... » Continue-t-il en balançant son regard de haut en bas. « Ah oui j'oubliais que pour la douche c'était nécessaire. » « Tu ne me demandes pas ce que je suis ? » Shawn hausse les épaules, mais se détourne à nouveau du chat qui crache par agacement face à ce désintéressement total. « Quel intérêt ? Tu vas me le dire toi-même au bout d'un moment. » Le sorcier rentre dans la douche sans plus d'explication, n'écoutant que les sifflements énervés de l'animal. « Patronus, ministère... » Les sourcils froncés dans un air songeur, Shawn passe sa main dans sa nuque en levant un peu le regard vers le plafond. « Sort raté... » « Oh, tu es l'erreur du Ministère ? » « Erreur... » Répète le chat avant d'apparaître sous forme de brume dans la douche. « Je vais devoir t'informer que ceci est une douche et que je ne suis présentement pas habillé comme tu l'as dis précédemment, alors ce n'est pas que t'avoir à côté m'ennuie, mais... » Un nouveau ronronnement victorieux, et pourtant, la brume ne s'évapore pas. Le patronus explique brièvement sa venue ici, ce à quoi Shawn répond par un simple haussement d'épaule agaçant. « Tu vas disparaître un jour ou l'autre, de toute manière. » C'est logique, n'est-ce pas ? « Tss... A ta place je ne regretterais déjà pas ma présence, je risque de rester un bon moment... » Et ce chat commence à réellement l'ennuyer. La journée se déroule de la même manière que la matinée, le patronus jouant avec ses nerfs en ne se montrant qu'à lui, en se perchant sur toutes les horloges qu'il croise. « Je veux un prénom. » Répète-t-il sans arrêt, s'amusant à répéter bon nombre de chose, que ce soit lui ou Shawn qui le prononce. Comme un tic tac incessant d'horloge, un bruit désagréable qui revient sans arrêt, d'un ton plus aïgue parfois et plus irritant. « Clock. » Finit par céder Shawn le soir venu, un sourire étrange aux lèvres. « Sadique. » Le patronus connait forcément son... Amour, pour les horloges. Et c'est ce qui caractérise leur lien, dès le départ. Un ennui, un agacement... Clock qui porte à merveille son nom, irritant son sorcier par ses paroles semblables au pendule d'une horloge, toujours. Sans arrêt. Il devient régulièrement de brume, de par ce lien que Shawn effrite un peu trop souvent. Le soir de l'arrivée de ce chat angora turc, ce dernier a commencé à prendre ses habitudes, à faire ses marques et ses repères. Tout en commençant par les quelques marques de griffes sur le bras droit du sorcier. Mais lorsque ce dernier s'endort, le chat roulé en boule et ronronnant ouvre un œil, le plissant en observant la silhouette endormie avant de se lever, s'étirant souplement. Il s'en approche par la suite, sifflotant presque, avant d'aller s'installer confortablement sur la tête de l'endormi. Ce dernier secoue un peu la tête pour s'en dégager, grognant un peu dans son sommeil sur le fait qu'il ne veut pas d'oreiller pour Noël. Shawn a toujours eu des paroles incohérentes ou des actes parfois un peu étranges dans son sommeil. En plus de ses rêves très... Particuliers qui n'ont généralement aucun sens. Le chat finit par chuter lorsque le sorcier se tourne sur le côté, soufflant avant de retourner malgré tout s'allonger sur son crâne. Le sorcier soupire, à moitié réveillé, le dégageant de là avant d'enfoncer sa tête sous la couverture. Mais là encore, Clock revient à la charge, se couchant lourdement sur lui, sentant le manque d'air le parcourir lui aussi. « Tu veux m'étouffer ? » Demande la voix filtrée par la couverture et le poids de l'animal qui prendra ce manège pour la routine du soir. Finalement, Shawn réussit à s'en extirper, se tournant à nouveau alors que Clock abandonne. Du moins, de moitié, vu que le patronus vient entraver ses mouvements en s'allongeant sur ses bras et son torse. Shawn soupire, pourtant bien plus lourdement lorsqu'il entend rapidement le ronflement dont fait preuve l'animal. Levant les yeux au ciel, il attrape sa baguette restant toujours à portée, lançant un silencio au chat avant de refermer les yeux, prêt à s'endormir pour de bon, se retournant du mieux qu'il peut pour retrouver sa position première, autrement dit sur le dos. Mais il lui suffit de commencer à s'endormir pour sentir le poids de l'animal revenir sur son visage. « Remet ma voix. » Il souffle pour retirer ses poils de là, secouant la tête. « Non » « Remet ma voix » Répète le chat. Le sorcier le bouscule, puis se tourne à nouveau sur le côté, sentant rapidement le patronus revenir sur sa tête. « Remet ma voix. » « Non, tu ronfles » « Remet ma voix » Il le bouscule à nouveau, soupirant, mais le chat revient, encore et encore, lui faisant écarter les bras pour les laisser retomber sur le matelas dans un geste fataliste et désabusé. Clock est insupportable sous sa forme de chat angora turc, comme un véritable Tic tac qui tourne en boucle dans son crâne. Sa forme de renard, pourtant, est bien plus calme. De petite taille, plus petit que le chat, d'un gris un peu orangé, l'animal soutient davantage le sorcier. Du moins, lorsque ce dernier se décide à l'écouter et à ne pas tirer trop sur leur lien. Mais cela ne signifie clairement pas que Clock, sous sa forme de renard, fait tout pour aider Shawn. Il reste davantage dans son coin, commentant ce que le sorcier n'apprécie pas entendre, bien que Clock le sache parfaitement. Il n'est pas rare d'apercevoir le renard, matérialisant clairement le caractère de son sorcier par sa ruse et son intelligence. Il est tout simplement rare d'entendre Shawn se plaindre de son patronus lorsque c'est le cas, Clock préférant pourtant sa forme féline. De plus, Shawn ne cache pas que s'il aurait pu choisir, il aurait préféré que son animal de compagnie parle à la place de Clock. Tell me who you really are. ϟ pseudo et âge: Amy, 21 ans dans quelques minuuutes ϟ Où as-tu trouvé le forum? It'smyhome. ϟ Personnage: Inventé ϟ As-tu un autre compte sur BP? Deux rouges et un vert . ϟ Présence: Dès que je peux. ϟ Une remarque?
Dernière édition par Deshawn J. Mercer le Mar 24 Déc - 1:32, édité 5 fois |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Ven 20 Déc - 23:13 ( #) | You're not a sad story. Le drap, semblable à un linceul noir, s'anime au grés d'une brise légère qui pourtant reste absente de la pièce. Comme si une présence l'effleurait constamment, comme si celle-ci prenait un malin plaisir à doucement souffler des messes basses sur lui. Et il l'entend. Il entend cette faible voix féminine chuchoter, par-dessus des dizaines d'autres un peu moins fortes. Il entend, du haut de ses dix ans, cette voix qui l'appelle presque, qui lui soutire des frissons tout aussi désagréables que remplis d'espoir. Le petit garçon est face à l'arcade, au beau milieu de cette salle froide et vide de tout autre chose. Ses yeux sont fixés sur ce drap qui s'agite, si fin, si fragile. Il suffirait de l'effleurer pour le faire tomber en morceau, songe-t-il en penchant doucement la tête, bien que sa nuque reste affreusement raide. Cette voix reprend, sur des propos qu'il ne saisit pas, sur des mots qu'il n'arrive pas à comprendre. Comme un langage d'outre tombe qui a du mal à passer de par les frontières. Ses yeux clignent, mais il ne bouge toujours pas. Il reste à un peu plus de deux mètres de l'arcade, là, dans cette salle de la mort. Celle où il n'aurait pas dû être, celle où il a réussit à entrer en déambulant dans le département des Mystères en quittant la surveillance de son père Langue-de-Plomb. « Maman ? » Raisonne sa voix enfantine, demandeuse d'une affirmation, demandeuse de beaucoup de chose. Chose qu'il ne pourra jamais avoir. Sa mère est morte quelques jours après l'avoir mis au monde, par un virus bien trop tenace et mal soigné qui est survenu durant sa grossesse. Le manque d'énergie et l'épuisement total dû à l'accouchement n'a fait qu'empirer les choses jusqu'à sceller son destin à jamais. Et à travers cette voix douce mais effrayante, il a l'impression de l'entendre. Il n'a jamais entendu sa voix, et pourtant, il sent son cœur battre, battre comme si c'était elle. Il sent les larmes lui monter aux yeux en l'imaginant, à travers de vieilles photos uniquement. Il ne l'a jamais connu et pleure pourtant. Mais à cet âge-là, il trouve ça normal, comme un réflexe par l'absence d'une personne que l'on aurait dû connaître. Les chuchotements continuent sans donner de réelle réponse, alors le petit garçon s'avance encore un peu, descendant une nouvelle marche vers l'arcade, les lèvres légèrement tremblantes. « Maman ? » Répète-t-il de la même intonation, sans essuyer ses larmes qui chutent sur les dalles froides et dures du sol. Ses jambes flagellent un peu, et son cœur s'arrête durant une brève seconde alors qu'il a l'impression d'entendre « Je suis là... » dans un souffle. Il commence à trembler, un peu trop, mais descend une nouvelle marche, puis une autre. Et encore une autre, jusqu'à se trouver devant l'arcade qui n'a aucun support. L'air est froid, glacial. Le petit garçon frissonne allègrement mais ne s'en plaint pas, il a toujours aimé le froid. Quelques nouvelles voix recouvrent celles qu'il désire tant entendre, et il fronce les sourcils, cherchant à faire le tri alors que son esprit fait des connexions là où il n'y en a pas. Alors que sa peur transforme les propos sans aucune logique par des phrases étranges, angoissantes, menaçantes. Il déglutit difficilement mais s'assoit malgré tout face au drap toujours légèrement agité, le fixant sans ciller. Il a l'impression d'être face à celle qu'il aimerait voir, sans pouvoir l'atteindre. Et il se sent terriblement mal. Mal à l'aise, oppressé, effrayé. Le petit garçon tend la main un court instant, mais la laisse retomber bien vite, un sanglot étouffé lui échappant de moitié. Pourquoi pleure-t-il, alors qu'il ne l'a jamais connu ? Peut-être parce que ce point en particulier le dérange. Parce qu'il a l'impression qu'une partie enfouie de lui n'a jamais pu voir le jour, rempli de cet amour incommensurable d'un enfant pour sa mère. « Pourquoi est-ce que... Tu ne peux pas... Traverser ? Tu veux … De l'aide ? » Murmure-t-il avec un espoir déjà terni dans ses yeux enfantins d'une innocence qu'il étreint au point de l'étouffer. L'air frais s'accentue un court instant, et il a l'impression de sentir son parfum. Son parfum qu'il n'a jamais senti ou presque et pourtant, il le reconnaît. Sans savoir si c'est instinctif, si c'est son imagination d'enfant rempli bien trop d'espoir pour ce sujet, ou les souvenirs d'un parfum oublié sur tous les tissus de sa maison. Un parfum gelé, figé dans la glace, aux pointes de jasmin doux, aux reflets fruités qui lui rappellent l'été. Le drap s'agite un peu plus et il se redresse, comme persuadé que quelque chose va se produire. « Je peux tu sais, je peux t'aider... Je... J'en suis sûr. » Mais il ne l'est pas. Il tente de se convaincre lui-même à travers ces mots, en vain. La voix continue son murmure incessant, d'une intonation à en faire froid dans le dos. Le garçon a toujours cette douloureuse sensation de ne rien pouvoir faire alors qu'elle est tout près, selon lui en tout cas. Une dernière larme roule le long de sa joue et il fait un nouveau pas en avant, rapidement envahit par toutes ces voix qui parlent de plus en plus fort sans pour autant être compréhensibles. Il grimace, il n'a jamais aimé les sons trop forts, trop brusques, ayant le réflexe spontané de passer ses mains devant ses oreilles. Mais elles ne s'atténuent pas, bien au contraire, et il baisse la tête sous cette légère moue de souffrance face au mal de tête qui lui est imposé. Comme si des vis s'enfonçaient lentement mais violemment dans son crâne. Rien n'est compréhensible, et pourtant, son imagination transforme à nouveau ce qu'il entend, toujours par des menaces, des paroles inquiétantes. « Je viendrais te chercher, et tu le traverseras avec moi. » Sa gorge le brûle, il a besoin d'air malgré la fraicheur de la pièce, il a besoin d'eau. Elle est pâteuse et il n'arrive plus à prononcer son nom. Il a toujours été comme ça, atteint d'une chose que les médicomages ne connaissent pas assez pour trouver le réel remède. Déshydraté presque en permanence, il doit boire pratiquement constamment, prendre un traitement pour ne pas que ça s'aggrave, pour stocker cette perte d'eau que son corps ne contrôle pas, sans explication. Il perd rapidement de l'énergie, il est souvent exténué en fin de journée. Ses lèvres deviennent sèches assez souvent, sa gorge entourée d'un effet désagréable et la fièvre, suivit de maux de crânes important, est sa meilleure amie des longues journées. Les potions lui permettent au moins de ne pas avoir trop de vertige, de ne pas sentir son comportement changer radicalement par la fatigue et le manque constant. Mais le petit garçon, au milieu de cette salle, se retrouve sans force. Accablé par des sentiments, par ces voix qui lui donnent une sensation de malaise. Ses jambes ont du mal à le soutenir et sa tête tape, tape encore, comme si quelqu'un le cognait avec un marteau en continu. Il tente d'inspirer, d'expirer, mais les larmes lui brouillent rapidement la vue quand il a l'impression d'entendre son prénom derrière l'arcade. Un simple murmure qui pourtant aurait dû ne pas être audible, ni compréhensible. Il ravale un énième sanglot, perdu face à l'impuissance qu'il ressent, celle de ne pas pouvoir l'aider, ni la rejoindre, ni même l'apercevoir, rien qu'une fois. Le petit garçon manque d'éclater en larmes. Il déteste cette sensation, surtout face à elle... Mais la porte qui s'ouvre à la volée l'empêche de s'évanouir, rapidement soutenu par deux bras puissants qui l'emmènent loin de la salle dans une flopée de mot qu'il n'arrive pas à saisir, trop fixé sur ce qu'il entend derrière l'arcade, cette image qui l'aura profondément marqué, cette sensation de malaise, d'impuissance, de douleur et de peine s'étant inscrite en lui jusqu'à en faire son épouvantard, sans qu'il ne le sache. La peur d'entendre sa voix sans rien y faire, la peur de sentir son parfum qu'il aime pourtant énormément... La peur d'avoir imaginer tout ça, et de ne plus pouvoir se raccrocher à un souvenir, même angoissant, d'elle. La peur d'espérer en vain. Ses yeux se ferment entre les bras de son père, sans qu'il ne s'endorme ou ne tombe dans les pommes. Il a juste... Besoin de calme, de silence, sinon il a l'impression que sa tête va exploser au milieu du Département des Mystères. Mais cette voix raisonne encore, sur un rythme d'horloge. « Deshawn... »
Les notes s'envolent à travers la pièce, tandis que ses doigts s'animent sur les touches pour les faire naître. Son parchemin de partition révèle ce qu'il doit jouer au fur et à mesure dans un sortilège réussit. Il n'aime pas vraiment les parchemins moldus que Ainsley lui offre. La jeune femme l'écoute malgré tout, posée dans un fauteuil comme à chaque fois qu'il joue du piano. Elle l'a élevé comme son fils, et pourtant, lui a du mal à la reconnaître comme sa véritable mère, surtout depuis l'épisode au Département des Mystères. Ainsley soupçonne Shawn de ne pas aimer son statut de cracmole qui l'empêche de vivre dans un monde totalement sorcier. La maison est pratiquement toute moldue, malgré les cadres photos qui bougent et l'elfe de maison en cuisine. Mais elle n'y peut rien et fait simplement de son mieux pour l'éduquer comme un réel sorcier, pour ne pas qu'il s'en sente démuni ou même forcé. Le luxe dans lequel ils vivent n'est pas énorme, mais très présent, ce qui lui permet au moins de subvenir à ses besoins. C'est elle qui l'emmène au médicomage tout les ans, toutes les vacances, c'est elle qui choisit ses cadeaux de Noël, d'Anniversaire, c'est elle qui s'en occupe lorsqu'il ne va pas bien même s'il lui répète parfois qu'elle n'a pas à le faire. Elle l'aime, comme si c'était son propre fils et non uniquement celui de son époux. La jeune femme sait que Shawn l'aime également, mais d'un amour bien différent, un amour que l'on ne porte pas à sa mère mais plutôt à une amie. Et elle en souffre, échappant toujours une larme lorsque le garçon joue du piano. Lorsqu'ils ont diagnostiqué son somnambulisme il y a plusieurs années, Ainsley a jugé bon de lui faire apprendre un instrument. Les problèmes de sommeil pouvaient visiblement survenir à cause d'un stress, d'un trop plein d'émotions non canalisées qui se répercutent sur son inconscient, et la musique, selon elle, peut tout emporter. Ca n'a pas marché. Shawn lui en a voulut un peu au départ de le forcer à jouer, puis au fil des années, il s'est retrouvé à travers cet instrument, à travers ses notes. A travers les musiques qu'il aimerait un jour composer. Le piano n'est pas une réelle passion en soi pour le jeune garçon, mais un moyen d'extérioriser dont il a parfois besoin. Alors il joue, ce jour-là il joue pendant des heures, les sourcils un peu froncés. Ainsley ne bouge de son fauteuil que pour aller se chercher un café, et une pile de dossier en retard pour son cabinet de psychologue/psychomage, l'un des rares où l'on peut trouver des cracmols travailler en collaboration avec des sorciers. Elle ouvre un dossier en particulier, caressant distraitement la photo à l'aide de son pouce. Deshawn Mercer. Elle ne voulait pas l'ouvrir au début, mais son comportement ne l'a qu'inciter à le faire, dans le but de l'aider. Pourtant, elle sait que s'il l'apprend... Il lui en voudra vraiment. La jeune femme soupire doucement, terminant son café sur des notes tristes de piano qui s'élèvent dans l'air avant que le garçon ne s'arrête. Ainsley referme lentement le dossier, se redressant vers Shawn qui la fixe un peu étrangement. Elle a beau l'aimer énormément, elle se sent toujours mal à l'aise lorsqu'il la regarde ainsi. « Qu'y a-t-il Shawn ? » Il la regarde encore quelques secondes, puis hausse les épaules avant de sortir de la pièce pour aller se servir de l'eau. « Ma bouteille est vide. » Lance le garçon de la cuisine, soupirant légèrement avant de s'installer au comptoir. Elle le rejoint rapidement, lui lançant un regard en coin. « Deshawn, tu es sûr que ça va ? » « Je préfère Shawn. » Grommelle-t-il d'un ton boudeur en se renfrognant un peu. « C'est pour ça que j'ai demandé à mes camarades de Poudlard de m'appeler comme ça. J'aime bien Shawn. » Elle fait une légère moue, gardant malgré tout un sourire attendrit aux lèvres devant la mine qu'il arbore. « Et ils acceptent de le faire ? » Le garçon hausse les épaules. « Oui... Et non. Je leur ai dis que c'était notre vie, après tout, et que c'était injuste que l'on ait pas à choisir notre propre prénom ! Du coup... Du coup ils sont venus dans mon wagon, mais certains m'appellent encore Deshawn. » Il grimace, puis relève le regard vers elle. « Enfin ils font ce qu'ils veulent, je suppose que je vais m'en lasser. » Shawn se redresse après un haussement d'épaule, se faisant doucement réprimander par Ainsley pour qu'il range sa place, ce qu'il a l'habitude de ne pas faire. « Mais l'Elfe est là pour ça non ? A quoi ça sert que je le fasse ? » « C'est une question d'éducation. » « Faire des choses inutiles ? C'est un peu bizarre. Enfin en tout cas je sais que les autres élèves finiront par ne plus m'appeler Deshawn, j'ai même réussit à faire assimiler au Professeur de Sortilèges que mon prénom c'était Shawn. Je suis assez convaincant, en fait. Je réussirais à leur faire taire ce nom. » Termine-t-il dans un dernier haussement d'épaule, sûr de lui, avant de retourner dans le salon, passant avec un pincement au cœur devant les photographies souvenirs de sa mère. Ses lèvres se pincent mais il garde le silence, triturant juste son bracelet en argent à son bras droit, là où règne un serpent gravé. Seul cadeau que son père a choisit. Et il y tient énormément. « Tu n'as pas des devoirs à faire pour la rentrée de Janvier, Shawn ? » Raisonne la voix douce de sa belle-mère dans son dos avant qu'il ne lâche un gémissement exaspéré. « Je prends ça pour un oui. Allez, hop, au boulot ! » « Mais ! Ainsley, j'ai même pas besoin de travailler, le Professeur m'aime bien et j'ai toujours de bonnes notes alors... » « Ce n'est pas une raison ! Apporte immédiatement tes grimoires. » « Tu veux m'aider ? » « Pourquoi pas ? » « Une personne sans pouvoir est la mieux placée pour m'apprendre à moi, hein ? » « Shawn, que t'ai-je déjà dis sur ton ironie ? » « Qu'elle est blessante ? » La jeune femme d'une trentaine d'année hoche la tête, un peu contrariée, mais le garçon se contente de hausser des épaules à nouveau. « Quoi, ce n'est pas vrai ? » « Tu n'as pas à me l'envoyer en pleine figure, Shawn. » Ce dernier plisse les yeux. « A quoi ça sert de se voiler la face... ? » « Shawn ! » Il ne réplique pourtant pas, sachant parfaitement que ça ne sert à rien, qu'Ainsley a beaucoup souffert de par son statut de cracmole et qu'elle ne reviendra pas sur ses paroles. Même s'il a raison. Il a toujours raison. Il soupire doucement puis monte jusqu'à sa chambre, songeant qu'au moins, avec cette petite 'dispute', elle ne viendrait pas tenter de le faire travailler. Il est un bon élève, mais un mauvais travailleur. De toute façon, il sait qu'il n'en a pas vraiment besoin et que fournir le strict minimum lui suffira. Il est assez doué pour ça, et il en profite pleinement.
Ainsley est une psychologue assez reconnue, qui pourtant ne travaille que chez elle. C'est chez eux qu'elle reçoit ses patients, dans l'une des pièces adaptées pour cela qui a été aménagée en un gigantesque bureau. La pièce adjacente à ce dernier est d'ailleurs la chambre réservée aux patients qui ne sont pas que de passage pour une journée, qu'elle étudie et qu'elle surveille pendant plusieurs jours, semaines parfois. C'est ce détail en particulier qui ne permet pas à Shawn de se sentir chez lui, de se sentir réellement en sécurité. Il a parfois l'impression de ne pas être dans une maison, mais un hôpital ou, parfois, une sorte de musée de la folie humaine. Et il déteste ça. Il comprend ce dont souffre ces gens, écoute parfois Ainsley en discuter et assimile sans mal tout ce vaste domaine de la psychologie, sans réussir à s'y intéresser réellement. Peut-être parce que prendre son petit-déjeuner avec des patients qui souffrent de maladies mentales n'est pas franchement agréable. Comme cet homme atteint du syndrome de tourette ou qui, par traumatisme crânien, confondait sa cuillère avec sa fourchette en racontant à Shawn qu'elle pourrait lui permettre de s'enlever cet œil qui le faisait tant souffrir depuis son accident. Shawn s'était contenté à ce moment-là de faire une petite grimace en hochant la tête, continuant son petit déjeuner sans être réellement dégoûté par ce qu'il entendait. Il a toujours vu des patients défilés chez lui, des personnes qui souffrent la plupart du temps. Ainsley sait que ça l'a assez perturbé, sans se douter que Shawn les entendait taper dans les murs le soir en tenant des propos un peu effrayants parfois. Comment grandir sereinement dans un endroit malsain ? Heureusement, les patients sont toujours sous contrôle, sous traitement pour les rendre plus ou moins légumineux pour ne pas qu'ils soient dangereux lorsqu'ils sont susceptibles de l'être. Toujours... Ou presque. Ce soir-là, Shawn descend chercher une nouvelle bouteille d'eau, vu que l'Elfe semble visiblement le bouder sous prétexte qu'il l'exploite un peu trop. C'est son boulot, non ? Ainsley déteste quand il use de magie à l'intérieur de la maison, si bien qu'à l'extérieur, dans un coin du jardin à la française, Shawn s'est monté un endroit pour étudier davantage les sortilèges. Arrivé à la cuisine, il soupire doucement en ouvrant le réfrigérateur, s'emparant d'une bouteille d'eau lorsque des voix s'élèvent dans le calme de la maison. Son père n'est pas rentré, il rentre rarement tôt et n'est presque jamais là de toute manière. « … Chambre et il montait les escaliers. Marche par marche, lourdement, vous voyez... Comme ça » Et des bruits sourds retentissent. Shawn fronce les sourcils, se rapprochant de la salle à manger, pièce adjacente au bureau d'Ainsley. « … Cheveux et … dans tout les sens. Il … de moins que rien... Abominable... Mort... » Il n'arrive pas à comprendre tout les mots de l'homme, alors il se rapproche encore un peu. « Me violentait... Frappait... Tout les soirs. Depuis qu'il m'a vu... Avec un homme … Me prenait pour souffre-douleur » Shawn fronce un peu les sourcils, puis se rapproche un peu plus encore, jusqu'à se retrouver face à la porte du bureau. Il n'est pas très curieux de base, mais les récits de la sorte l'attire un peu sans qu'il ne sache réellement pourquoi. Peut-être parce que ces gens que Ainsley reçoit ont vécu des choses sortant parfaitement de l'ordinaire. Ou... Ou rentrant un peu trop dans l'ordinaire de ce monde, même. « C'est avec votre petit-ami que vous avez... » « Eu le sida... ? Oui. Il en est mort. Je sais … Je sais que je suis le suivant, mais... Mais j'espère juste que mon père mourra avant moi. Est-ce que... Est-ce que ça aussi, c'est horrible ? » Shawn hausse les épaules derrière la porte, soufflant un 'ça dépend' qui se répercute à l'intérieur par la voix d'Ainsley. « Abusait-il de vous tout les soirs ? » « Il m'en voulait de la première fois où il l'a fait... Il m'en voulait de lui avoir refiler cette maladie... » « Alors il continuait ? » Mais Shawn n'entend pas la suite, glacé derrière le bois lourd de la porte. Celle de l'entrée s'ouvre et il se retourne, se détachant de là pour rejoindre la cuisine dans une attitude plus normale. Son père est rentré. Malgré ce qu'il vient d'entendre, un sourire se dessine sur les lèvres du garçon de treize ans, qui en apprend bien trop sur les vies difficiles dont le monde est parsemé.
Ils sont toujours surveillés normalement. Normalement, ma belle-mère est toujours avec eux. Avec lui. Normalement, il est sous médicaments, sous potions, permettant de le calmer, de le contrôler. Normalement... Mais ce jour-là, ça n'était pas le cas. Ce jour-là... Ce jour-là j'ai partagé une partie de son enfer. Il est dix heures du matin. La pendule typiquement moldue d'ébène sonne dans le couloir de l'étage, raisonnant à l'intérieur des pièces adjacentes, se propageant jusqu'aux escaliers parfaitement silencieux, là où plusieurs tableaux de familles s'animent à son rythme. Dans l'une des chambres près de la lourde horloge s'éveille le garçon à peine rentré dans l'adolescence, fronçant ses sourcils au tic tac désagréable qui ne prend jamais fin. Il déteste les horloges. Il déteste leur bruit, il déteste ce mouvement inquiétant du pendule dans le cadran. Mais Ainsley y tient et maintient que combattre ses démons est la seule solution, que vivre habituellement avec taira cette sorte de phobie qui ne fait pourtant que s'amplifier. Alors le brun cligne rapidement des yeux et s'extirpe du lit, les mains collées aux oreilles pour étouffer le bruit. Il parcourt sa chambre assez grande, descendant l'unique marche qui sépare la partie 'lit' de la partie davantage bureau et fauteuils. Une grimace toujours peinte sur le visage, il crispe ses doigts sur ses tempes, comme chaque matin de vacances. L'horloge ne cesse pas, contrairement aux matins précédents. Le jeune brun soupire, ouvrant la porte de sa chambre comme il le peut en tentant de garder ses mains contre ses oreilles. Son regard dérive sur sa baguette sur le bureau, mais il sait que son père déteste qu'il en fasse usage ainsi. Alors Shawn secoue la tête et se contente de se glisser complètement à l'extérieur, claquant doucement la porte derrière lui. Il grimace encore plus au son de plus en plus tonitruant, de plus en plus horrible une fois arrivé dans le couloir. Il se tient brièvement à la rambarde puis se rapproche à contre cœur de l'horloge, qui sonne encore et encore. Pourquoi personne ne l'a encore éteint ? Sûrement une idée d'Ainsley, songe avec un peu d'amertume le jeune garçon qui l'éteint rapidement en passant ses doigts derrière l'objet qu'il déteste tant. S'il s'écoutait parfois, il l'aurait déjà prit pour la balancer par-dessus la rambarde pour la laisser s'écraser au rez-de-chaussée. Shawn soupire de soulagement lorsqu'elle cesse, laissant pourtant un léger tic-tac de fond, la balance cognant de chaque côté. Pourtant, quelque chose l'interpelle. Ce silence pesant qui règne dans la maison, maintenant que l'horloge ne sonne plus dans toutes les pièces. Allant se pencher par-dessus la rambarde, le brun cherche des yeux une silhouette, un bruit, quelque chose... Mais rien, strictement rien. « Ainsley ? » Appelle-t-il sans grande conviction, perplexe. Elle devrait être rentrée des courses depuis une bonne vingtaine de minutes au moins, comme elle en a l'habitude tout les samedis. Son père n'est évidemment pas là, partant toujours très tôt pour le ministère. Ses mains quittent lentement la rambarde, passant légèrement dans sa nuque alors qu'il descend les escaliers, tendant l'oreille. Il passe jusqu'aux cuisines où l'elfe de maison lui a laissé son petit-déjeuner sur la table, comme à chaque fois. Shawn s'installe alors, avalant le contenu de son assiette en un temps record tout en parcourant la Gazette déjà présente sur un coin de la table. Les minutes passent, mais la jeune femme ne rentre toujours pas. Ce n'est que lorsqu'il amène son verre à ses lèvres une nouvelle fois qu'un bruit sourd se fait entendre au fond de la maison, le faisant relever la tête. Il le dépose à nouveau sur la table et se redresse, sentant son cœur rater un battement. Le bruit continue, comme un tic-tac régulier d'horloge contre un mur. Shawn ferme durement les yeux, ne comprenant qu'une fois le bruit ayant cessé que ce dernier provenait de la chambre d'ami. Ou plutôt... De la chambre réservée aux patients. Ses yeux se plissent, et il anime enfin ses jambes, retournant monter l'escalier un peu tendu, fermement décidé à s'armer de sa baguette. Il ne s'est jamais senti en sécurité chez lui depuis qu'Ainsley y fait venir ses patients dégénérés, même si ces derniers sont principalement sous sédatif lorsqu'il les croise, même si ces derniers sont enfermés et drogués, il ne s'est jamais senti bien ici, au cœur même de la folie humaine. Les premières marches défilent. Une, deux, trois. Un nouveau coup qu'il jurerait s'être fait plus proche. Quatre, cinq, six. Le silence règne à nouveau, à part ce tic-tac de l'horloge en haut des escaliers qu'il entend une fois de plus, qui rempli ses tympans et qui le crispe d'autant plus. Sept, huit... Quelque chose de violent l'attire en arrière, lui faisant manquer l'une des dernières marches. Son corps bascule et il dévale en sens inverse l'escalier, comme un pantin désarticulé durant une vague poignée de seconde. Ses mains peinent à se raccrocher à la rambarde, glissent. Soudain, son nez rencontre durement le sol, le faisant souffrir de plus en plus fort. Ses mains le rattrapent un minimum, amortissant la chute malgré ses genoux endoloris et égratignés. Une exclamation de douleur s'échoue contre ses lèvres où perle une goutte de sang, une grimace de souffrance s'inscrivant sur ses traits. Shawn désormais au sol relève un peu la tête, mais une poigne ferme l'en empêche, cognant à nouveau avec force son visage contre le parquet. « Qui t'as permis de t'enfuir, p'tit con ?! » Hurle une voix grave, tremblante. Le brun fronce un peu plus les sourcils mais la douleur l'empêche de se concentrer sur la personne le maintenant au sol d'un pied posé sur son dos. Il lui suffirait d'appuyer pour lui craquer les vertèbres. « Hein ? Combien de fois t'ai-je dis de répondre quand je pose une question ?! » Et le coup de pied part contre ses côtes, heureusement avec une violence un minimum maitrisée. Le souffle coupé, Shawn tente de se redresser avec difficulté quand le contrôle du plus vieux faiblit, mais ce dernier lui attrape brusquement le poignet, l'obligeant à rester à genoux. « Excuse toi. » Sa respiration se coupe, sifflante, ses yeux sont embués de larmes. Le jeune garçon n'arrive pas à comprendre ou assimiler ce qu'il se passe, trop sonné, relevant ses yeux gris/bleus et humides de souffrance et d'incompréhension vers l'homme qui le domine. Les doigts de ce dernier se desserrent brièvement, alors que ses yeux s'agrandissent, comme si une lueur de lucidité passait à ce moment-là dans le regard de l'homme devenu fou. Mais elle s'évapore bien vite et il serre encore plus, faisant crier le garçon alors que son poignet se tord doucement. « EXCUSE. TOI. » Sous les doigts fermes du plus âgé, Shawn tremble, aussi pâle que la mort. Le silence retombe quand le patient cesse de malmener son poignet avec autant de force. Si ce n'est encore ce tic-tac, au-dessus de la tête du brun. Cette fois-ci, il ne tente pas d'y échapper, se concentrant au contraire sur ce dernier pour fuir la réalité, pour ne pas craquer. Ses propres doigts viennent se mêler à ceux du fou, tentant de les desserrer complètement. En vain. « Lâ...Lâchez moi... » Il ne sait même pas de quoi il parle, il ne sait même pas pourquoi il doit s'excuser. Ses yeux s'agrandissent légèrement lorsqu'il se souvient de l'une des phrases prononcées par l'homme qui le maintient fermement. Combien de fois t'ai-je dis... Il ne lui a jamais parlé de sa vie, il ne l'a vu que deux ou trois fois sans s'en approcher. Pourquoi utiliser ces mots-là, alors ? A moins que... A moins qu'il... Revit ces scènes qu'il a décrite à Ainsley. Comme ça lui est déjà arrivé dans le passé, comme ça il l'a déjà entendu plusieurs fois lui dire... Les yeux de Shawn se ferment et le plus âgé le redresse soudain. « Tu veux pas t'excuser hein ? T'es fier de ce que tu es dis moi ? T'en es fier, hein ? Tu sais au moins ce que tu es, tu le sais ? » Il le traine dans le coin de l'escalier et le balance contre une commode, à demi camouflé par l'obscurité. Sa tête cogne durement et ses yeux se ferment à nouveau, très fortement, comme si ce n'était qu'un cauchemar. « Un pauvre truc dégueulasse bon à jeter, voilà ce que tu es. Un truc qui amène la honte, la peine, la pitié... Tu mériterais de mourir de mes mains. » A moitié au sol, se massant grossièrement le crâne en sentant un liquide chaud y couler, Shawn tente de se redresser, de retrouver ses esprits. Mais il a bien trop mal pour ça, il est bien trop tétanisé. Lui qui pensait pouvoir maitriser ce genre de situation, il se retrouve démuni face à cet homme qui fait de son corps un jouet de ses folies. « N'as-tu pas honte... D'être faible ? D'être pathétique ? D'être un être que personne n'aimera, destiné à mourir dans ses pêchés de chair ? Il faudrait la brûler... Il faudrait brûler cette chair qui a gouté à celle d'un... D'un homme. » Crache le plus âgé, perdu dans les tourmentes de son propre passé. « N...Non, arrêtez, je ne suis pas... » Mais sa voix est bien trop faible, sa voix se perd dans le tic-tac régulier de l'horloge. « Tu n'es pas quoi, Shawn ? » « Comment vous connaissez... Comment vous connaissez mon n.. » « Tais toi ! Tu n'es pas quoi hein ? » Le corps plus lourd de l'homme se perd contre le sien, écrasé contre le meuble. L'air lui manque, le sang goutte de son corps meurtri, son cœur bat à tout rompre. Tic. Tac. « TU N'ES PAS QUOI SHAWN ?! » Il n'est pas... Un … Monstre ? C'est de ça dont il parle, non ? Ses mains se referment sur son cou, puis l'une d'elle descend et son estomac se retourne. Tic. Tac. « Une putain de pédale, c'est ça ? Tu sais comment on les puni les objets dans ton genre avant de les jeter ? » Non, et il ne veut pas le savoir. Il ne veut pas... Vivre ce que cet homme a vécu. Pourquoi le devrait-il ? Il n'est pas... Homosexuel. Il n'est pas ce qu'il lui rabache, ce qu'il lui hurle aux oreilles jusqu'à ce que tout ça s'imprime profondément. La main du plus vieux se glisse sous son bas de pyjama et Shawn tente de se débattre, son pied part dans l'épaule de son agresseur et il réussit à s'éloigner, à se coller contre l'armoire. « Je ne suis pas vous. » Arrive-t-il enfin à murmurer. Mais ce n'est pas les mots qu'il faut, pas pour cet homme qui, au lieu de réagir, fait tout l'inverse, s'enfonçant dans ses souvenirs. « Tu mériterais qu'on te découpe tout ça. » Sa main revient le toucher et Shawn a un haut le cœur, prêt à rendre son petit-déjeuner. Le corps revient se coller, avec toute la brusquerie dont il fait preuve. Le haut de son pyjama vole dans un coin sans qu'il ne sache comment. Tic. Tac. Tic. Les doigts le répugnent, les paroles le blessent comme s'il se sentait viser tout en sachant parfaitement qu'il ne l'est pas. Les poings s'abattent autant qu'ils caressent sans aucune douceur, lui donnant envie de vomir. « Les trucs comme toi ne sont pas des hommes. Les trucs comme toi ne sont pas humains et méritent tout ça. Et encore, tu le sais que je suis gentil, hein ? » Ne cesse-t-il de répéter sans grande logique, alors que Shawn sent ses couleurs, ses battements de cœur, son sang, tout le quitter. Lentement, très lentement, infimememnt, mais tout le quitte. La joie, la peine. La colère, la peur. Il devient un pantin sans émotion durant de longues secondes, minutes. Alors qu'il sent ses coups, qu'il a mal, mais qu'il préfère pourtant quand l'autre le frappe plutôt que quand il le touche. Tac. Tic. Tac. Les jointures de l'homme saignent alors que des plaies se forment sur le corps à sa merci. « Tu mériterais qu'on t'étrangle. Estime toi heureux que je n'en fasse rien. Estime toi heureux, pauvre chose dégoutante que tu es. Après ce que tu m'as donné. » Le corps de Shawn se tend légèrement, réagit à ses paroles. Ses yeux se ferment sur la dure réalité, sur ces poings couverts de sang, sur ces doigts trop aventureux, sur ce visage. Son pantalon descend. Tic. Tac. TIC. TAC. De plus en plus fort, de plus en plus douloureux. Le bruit de l'horloge le ramène aux doigts trop froid qui frôlent ses cuisses et il sort enfin de sa torpeur. Son corps est couvert de marques, couvert d'un rouge sang constant sans que ça ne soit trop profond, juste suffisant pour être vu, pour être douloureux, pour entraver ses mouvements. Il profite de ne plus sentir les mains du plus vieux autour de son cou ou de ses poignets pour le pousser aussi fort que possible, tellement fort que ses côtes lui sont douloureuses. Contre-coup des blessures. Il toussote, du sang s'échoue sur le parquet. Il manque de glisser et se rue contre les escaliers, s'accroche à la rambarde comme si sa vie en dépendait, les grimpant à toute vitesse alors que ses jambes folles ne le tiennent plus. Tic, tac, tic, tac. Des bruits de pas derrière lui, des cris, des coups dans la rambarde qui tremble sous ses doigts et qui manque de le déstabiliser. Il se met à courir dans le couloir. Tic, tac... Il rencontre l'horloge et échappe une exclamation de pure douleur à ce choc. Déstabilisé, il tombe au sol, sentant des larmes rouler le long de ses joues. Il rampe pendant une demi-seconde et tente de se redresser, en vain, sentant à nouveau cette poigne contre sa cheville qui le tire légèrement en arrière et le fait se retourner. Un ricanement de pure moquerie, profondément mauvais, s'échappe des lèvres de l'homme qui le maintient à nouveau, posant ses genoux de chaque côté de lui. « Qu'est-ce que je disais... Regarde moi ça, tu pleures maintenant. Pauvre truc inutile... Tu me donnes envie de vomir. » Shawn songe avec ironie qu'il est plutôt le mieux placé pour dire ça, retenant son estomac uniquement à l'aide de l'adrénaline. Les genoux de l'homme dérivent jusqu'à l'intérieur de ses cuisses pour s'y intaller alors que le jeune brun se débat, encore et encore, éclatant cette fois-ci en sanglot alors que sa tête part en arrière à la recherche d'une issue. Mais tout ce qu'il voit, c'est cette horloge... Les coups reprennent. Contre ses os, contre son corps frêle, contre sa mâchoire qui craque. Les larmes coulent encore et encore dans un rythme symphonique, digne de ce théâtre macabre ponctué par la pendule. Sa force le quitte encore plus, à un point tel que lorsqu'il tente de le repousser à nouveau, le plus vieux se contente de rire une nouvelle fois. Et de continuer. Encore et encore, jusqu'à ce qu'il arrête. Et c'est ça, c'est ça que Shawn redoute le plus. Que les coups cessent complètement pour... Autre chose. Les doigts glissent effectivement sur son ventre qui se noue autant que possible. Tic. Tac. Une ouverture de braguette. Un coup de poing dans les côtes. Un craquement d'os, un cri étouffé par le manque d'air. Tic, Tac. Une sensation d'étouffement, d'oppressement. Et un hurlement... Des bruits de pas, de l'air qui revient enfin gonfler ses poumons, sa tête qui cesse de tourner sans qu'il ne s'en rende compte. Du sang qui s'écoule légèrement de ses lèvres alors que la sensation chaude des mains est remplacée par celle de ce sang, de ces marques brûlantes sur son corps. « SHAWN. » Ses yeux s'ouvrent. Est-ce que c'est encore lui, lui qui l'appelle ? Lui qui revient pour le... Le punir d'être ce qu'il n'est pas ? D'être... D'être ce qu'il croit ne pas être ? D'être... Il ne sait même plus. Il ne sait plus ce qu'il est. Tout ce qu'il sait, c'est ce qu'il déteste, comme un coup dans le ventre qui ne s'en va jamais. Il se redresse légèrement à l'aide de mains plus délicates qui le soutiennent. Il est déconnecté, complètement déconnecté du monde. Avant de sentir un souffle sur son visage, qui n'a rien de menaçant, mais qui le fait revenir à lui. Il se lève violemment, se tenant à la pendule qui continue son bruit incessant, l'autre main sur son ventre. Il ne tient pas debout, mais son corps se plie rapidement en deux alors que les chocs accumulés s'extériorisent, que son estomac se retourne une dernière fois pour chasser tout ce qu'il contient. Les mains reviennent le soutenir, l'aider, mais il les chasse rapidement, il les repousse avec violence avant de se jeter désespéremment sur la porte de sa chambre, la claquant avec force derrière lui pour se ruer sur son lit, attrapant sa baguette au passage. Il s'échoue sur le matelas, recroquevillé, tremblant, la tête recommençant à tourner alors qu'il voit de plus en plus trouble, qu'il entend les sons de plus en plus éloignés. Le noir le gagne, et il serre de plus en plus avec le peu de force qu'il lui reste sa baguette contre lui, rassuré de la sentir vibrer sous ses doigts. Rassurer de sentir sa magie tandis qu'il part, qu'il tombe inconscient, sur cet unique bruit qui bercera ce moment. Tic, tac. |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Ven 20 Déc - 23:13 ( #) | Le blanc lui irrite les yeux, les différents bruits sourds, les cris, tout ça le crispe, le fait grimacer. Il a l'impression d'entendre constamment ce bruit d'horloge qui tourne en boucle dans son crâne. Il n'est pas longtemps rester inconscient, s'étant rapidement réveillé sur la silhouette de son père rentré pour la macabre occasion. Lui et Ainsley ont insistés pour l'emmener à Saint-Mangouste, malgré ses contestations, malgré les coups qu'il a pu donner à son père qui le transportait déjà à l'extérieur pour transplaner. Il ne veut pas qu'on le touche. Il ne veut pas qu'on l'approche, il veut juste être tranquille. Est-ce si compliqué à comprendre ? Les mains de son père autour de lui, pourtant se voulant rassurantes et protectrices, l'ont tout simplement dégouté. Il a encore envie de vomir, et il aurait pu si la salle d'attente ne fut soudainement pas plongée dans l'effervescence, l'extirpant pour une courte durée de ses pensées tout bonnement abominables. Des gens un peu choqués rentrent, d'autres semblant davantage là pour des examens de routine ou des visites s'installent non loin de lui. Lui qui est assit dans un coin, lui installé un peu étrangement, les pieds sur la chaise, cachant à moitié son visage baissé, livide. Ses bras se serrent un peu autour de ses jambes ramenés contre lui et il relève le regard vers eux, sombre, méfiant. Un homme s'installe à ses côtés et il s'en éloigne immédiatement, grimaçant de dégoût. Sa respiration est toujours saccadée, comme bloquée par quelque chose au fond de sa gorge. Il entend des murmures, un enfant qui tire sur la robe de sorcier de son père pour le montrer plus ou moins discrètement du doigt. Abruti de gosse. Il fait une nouvelle grimace, retenant ses tremblements du mieux qu'il peut en sachant la suite. Les examens qu'il passerait qu'il le veuille ou non. Des examens humiliants. Il a déjà eu son compte pourtant, non ? Il maltraite sa lèvre inférieure, fermant les yeux. Le léger brouhaha de la salle d'attente berce ces très brèves secondes d'attente avant qu'un homme en robe verte s'approche, suivit d'une jeune femme qui l'appelle alors. Il ne réagit pas immédiatement, se contentant d'entrouvrir ses lèvres tremblantes sur son souffle précipité. Ainsley s'approche de lui, posant une main sur son bras, très légèrement, sans le brusquer. Il ne s'en dégage pas mais se redresse lentement, déglutissant difficilement, les dépassant sans un regard. Sur le moment, il lui en veut. Atrocement. Elle qui a amené celui qui l'a désormais traumatisé à vie. Il dépasse les autres patients, conscient qu'il est toujours en pyjama d'ailleurs, alors que le médicomage s'approche de lui pour l'aider à marcher. Mais il dégage violemment son épaule, lui lançant un regard un peu étrange et déboussolé. « D'accord, d'accord... Je ne te toucherais pas. Installe toi sur le brancard, s'il te plaît... » Commence-t-il doucement alors que Shawn s'éxecute, s'allongeant sur un lit inconfortable et flottant à l'aide de sortilège. Il ferme les yeux sous une légère grimace face à cet inconfort, écoutant le médicomage plaisanter légèrement dessus pour détendre l'atmosphère. En vain. Il est rapidement transporté jusqu'à une salle d'examen alors que son père et Ainsley en sont interdits pour son bien-être psychologique. Le strict minimum quand il s'agit de chose aussi humiliante au sujet d'un traumatisme aussi humiliant, n'est-ce pas ? Il tremble encore plus, plus pâle que jamais, alors qu'il tente de se mettre en position assise sur le brancard. On lui parle d'auscultation rapide, d'hospitalisation pour surveiller si rien n'a été touché par les différents coups reçus, de suivit psychologique... Et à ce mot, il se crispe, fermant les yeux. « J'en ai pas besoin. » Répond-il, toujours un peu tremblant, alors qu'il hésite. Il redresse la tête vers le médicomage, les mains sur son haut de pyjama. « Je... Je suis obligé de les retirer ? » Il le sait. Il sait qu'il y est obligé, que l'on doit l'ausculter, le soigner, vérifier que rien n'est endommagé, en somme. Mais il tente malgré tout, ne pouvant s'en empêcher, réagissant à ce qu'il vient de vivre, un peu déconnecté de la réalité depuis ce moment. Le médicomage fait une moue compatissante qui l'irrite assez, avant de hocher la tête, attrapant déjà sa baguette tout en attirant une potion vers lui. Shawn, quant à lui, ferme doucement les yeux en soupirant. Il sait parfaitement que c'est difficile de le comprendre réellement. Du moins, tout le monde peut imaginer, mais ressentir, c'est une toute autre affaire. Ce n'est pas le médicomage qui a été tripoté comme un vulgaire jouet cassé que l'on utilise une dernière fois par un fou lui hurlant des insultes au visage, gravée à jamais. Un peu tremblant, il retire son haut, crispé au possible devant l'homme. Il a conscience qu'il ne lui fera rien, mais c'est une réaction plutôt naturelle, n'est-ce pas ? De se méfier, même de ce qui est censé être un médicomage là pour vous soigner ? Ses mains se reposent sur le brancard, le serrant autant que possible alors qu'il frôle volontairement la baguette coincée dans son pantalon. Il n'a pas voulu s'en séparer depuis. L'homme s'approche et c'est à ce moment-là que Shawn prend réellement conscience de ses blessures. Mais il ne veut pas les voir, tout comme il refuse de regarder l'adulte. Alors il fixe son regard face à lui, sur ces quelques étagères rempli de grimoires, tentant de ne pas se concentrer sur les soins qu'il commence à recevoir, sur l'examen qu'on lui fait subir. L'une de ses côtes est un peu endommagée, selon le médicomage, un nouveau choc et elle se cassait en deux. Son ventre le fait souffrir, mais il n'a rien de grave, simplement des bleus très violacés et un peu trop important. Le haut de son torse est parsemé de quelques marques que le médicomage fait rapidement disparaître en partie avant de lui tendre une potion de guérison. Grimaçant, l'adolescent attrape la fiole et la boit d'une traite, apercevant alors le médicomage se poster face à lui. Il ne peut pas s'empêcher de se crisper encore plus, de se reculer un peu sur le brancard, une grimaçe de pur dégoût aux lèvres. Comme s'il allait le toucher un peu plus, déjà qu'il n'a qu'une envie, partir en courant... « Tu sais que je vais devoir te faire passer un examen, n'est-ce pas ? » Soupire légèrement le médicomage. Les yeux de Shawn se baissent vers les siens, et un rictus moitié mauvais moitié sanglot étouffé lui échappe comme réponse affirmative. « Je sais que ça ne sera pas facile, mais... Nous devons nous assurer qu'il ne t'a pas transmit le sida. » Il manquerait plus que ça, hein ? Il retient un haut-le-coeur à cette phrase et secoue la tête. « Il ne m'a pas ... » La fin de sa phrase se bloque dans sa gorge. « Je vais devoir m'en assurer aussi... » Shawn se tend encore plus, partant serrer sa baguette en un geste réflexe. « Mais même s'il ne t'a rien fait à ce niveau-là, Deshawn, il t'a frappé. Jusqu'au sang, que cela soit le tien ou le sien. S'il y a eu mélange... Tu comprends ? » Tente-t-il, alors que le jeune brun songe avec ironie que c'est plutôt l'adulte qui a l'air d'un imbécile et non lui. « Inutile de me parler comme si j'étais un enfant... » Mais la phrase semble ne pas affecter le médicomage qui se contente de hocher doucement la tête, se relevant, un peu comme s'il prenait Shawn comme une bête qui allait s'enfuir au moindre mouvement brusque. Et à cette impression, Shawn grimace à nouveau. En plus de le prendre pour un enfant, ils vont le prendre pour une bestiole effrayée, maintenant ? Magnifique. « Je m'assurerais personnellement que l'examen se déroule au mieux pour toi. » Continue l'adulte alors que le jeune sorcier se crispe toujours sur sa baguette, rejoignant un peu plus le bord du brancard. « Est-ce que tu préfères qu'une femme me remplace pour... Le reste de l'auscultation ? » Et à nouveau ce ton d'adulte face à un enfant. Après ce qu'il a vécu, de toute manière, Shawn doute avoir encore l'air d'un véritable enfant. Il ferme les yeux, passant sa langue sur ses lèvres sèches. Il ne sait pas si ce qu'il a vécu aujourd'hui est pire ou similaire que ce ton employé, que ces examens, que tout ce qu'il vivra par la suite. « Vous avez raison, le genre du médicomage changera parfaitement la position humiliante que j'ai, là. » Lance-t-il de façon ironique, avant de prendre une inspiration un peu compliquée. « Est-ce que... Vous avez de l'eau » Demande-t-il sans vraiment le faire, plus comme une demande sans appel qu'une réelle question. Sa tête se tourne vers le médicomage qui acquiesce, une moue un peu ennuyée sur les lèvres. « Tes parents m'ont dit que tu avais un problème d'hydratation, tu auras régulièrement à boire dans ta chambre d'hôpital, ne t'en fais pas pour ça. » « Oh merveilleux, le séjour va pas être aussi atroce que je l'imaginais alors » Réplique-t-il immédiatement à voix basse, un peu mauvais. Il ne rajoute rien au sujet du mot 'parent' qu'il trouve toujours inapproprié et incorrect, et laisse le médicomage lui faire apparaître un verre d'eau avant de sortir, annonçant qu'ils allaient le transférer d'ici peu dans une chambre pour subir l'examen dans une petite heure. Son père et Ainsley en profitent pour le rejoindre sous l'autorisation du médicomage, mais Shawn garde constamment son regard sombre braqué face à lui, terminant son verre d'eau sur une pensée dérangeante. Est-ce qu'un humain a vraiment besoin de reporter la faute des événements sur quelqu'un ? Parce que lui, sur le moment, oui. Il se sent mieux, de songer que c'est sa faute à elle, qu'elle en est la cause. Même s'il sait que ça ne durera pas, il tente de se libérer un minimum de ce poid trop lourd sur ses épaules de ce qu'il vient de vivre, pour aujourd'hui du moins, le déchargeant sur elle avec un léger sourire triste et un peu étrange.
Une peau un peu plus bleutée, violacée sur les bords, une marque qui s'estompe sur le flanc gauche. A vrai dire, ça ne se voit plus vraiment. Mais lui le sait, il sait que ces marques sont encore là et il les voit plus que tout. Il ne voit que ça, même. Face au miroir, Shawn passe ses doigts sur son ventre, le t-shirt relevé. Un soupir au bord des lèvres, il se les pince, relevant le regard vers le reflet de son visage. Une légère grimace lui vient avant qu'il redescende le vêtement, serrant ses bras contre sa poitrine comme une protection supplémentaire avant de s'avancer vers le lavabo, les yeux baissés pour ne plus se regarder. Il attrape sa brosse à dent, se crispant légèrement au bruit sourd qu'il entend dans le couloir, soupirant en secouant la tête. C'est ridicule de réagir comme ça, mais il n'y peut rien. Pour l'instant. Tout en se brossant les dents, il bloque malgré tout la porte d'un sortilège informulé apprit récemment. Depuis, Shawn s'est renfermé avec sa magie, fuyant la présence de son père, d'Ainsley, de toute sa famille. Il s'éloigne également de ses camarades, il se renferme. Il prend sur lui pour ne pas réagir lorsqu'on le touche mais se sent terriblement nauséeux lorsque cela arrive. Après tout, ça ne fait pas si longtemps que ça que les mains de cet homme, destructrices, étaient sur son corps, accompagnées de ces terribles mots qu'il n'arrive pas à s'enlever de la tête. Ces mots qui repassent à nouveau en boucle à chaque passage de la brosse à dent. Dégoûtant, méprisant, qui ne mérite même pas un vrai statut, qui mérite ce qu'il a faillit avoir. Qui mérite... Il ferme les yeux, secouant la tête à nouveau alors qu'il se penche pour se rincer la bouche, passant ses mains sur ses tempes et ses oreilles une fois de nouveau redressé. Il n'a pas à y penser, vu qu'il ne l'est pas. Qu'il n'est pas... Homosexuel. A ce mot, une grimace naturelle lui vient, mécanisme qu'engendre toute sa personne pour se protéger de ce qu'il a vécu. Mécanisme qui lui fait écouter les mœurs de son époque, les paroles un peu trop virulentes à ce sujet. Les écouter, mais les assimiler, également. 'Mécanisme de défense' comme dirait Ainsley. Un nouveau soupir lui vient alors qu'il se glisse à l'extérieur de la salle de bain, rejoignant d'une marche automatique et d'un air absent sa chambre. Il parcourt le couloir, où l'horloge a été retiré. Ils prennent beaucoup de précaution avec lui depuis, il a l'impression d'être un patient d'ailleurs. Comme cet homme. Il aurait presque préféré que l'horloge reste à sa place et sonne chaque matin, clique chaque seconde. De toute manière, il l'entend toujours. Il ferme sa porte, s'avançant dans la pièce avant de faire demi-tour et de bloquer la porte à double tour dans l'optique de se déshabiller. Rien que faire ça le dégoûte, alors qu'il s'agit de ses propres mouvements. Ainsley insiste sur le fait que ça va passer, mais en attendant, il ne peut s'empêcher de se dire que ne serait-ce qu'une seconde de 'ça' lui suffit. Une seconde où même ses propres mains le répugnent. Où il se méfie de tous, même de lui-même. Une seconde où son corps réagit comme si chaque contact ravivait ceux cuisants de l'autre homme. Réticent, il retire ses vêtements d'un geste un peu tremblant et mal assuré, ses yeux restant obstinément fixés sur ses mains pour assimiler le fait que c'est lui qui s'effleure. Il a encore l'impression d'y sentir ses mains, il a envie de s'écorcher la peau pour ne plus avoir cette sensation. A la place, il se gratte machinalement, jusqu'à ce que le rouge colore sa peau et qu'il manque de vomir à force de se toucher. C'est sur cette humeur sombre qu'il se couche, s'enfouissant à moitié dans la couette bien qu'il apprécie la froideur. Malgré ses ressentiments, il ne tarde pas à s'endormir, laissant son esprit dériver sur ses propres craintes, sur ce qui le dégoute désormais, avant de mélanger le quotidien de ses journées à des choses incohérentes, rendant son rêve illogique au plus haut point comme toujours.
C'est cette routine là qu'il prend, durant de longues semaines, quelques longs mois. Routine où il s'enferme, loin de ces choses qui l'écoeure. Il songe avec une ironie malsaine que si Ainsley aurait été sorcière et non cracmole, un soucis de la sorte ne serait pas arrivé. Il sait que rien dans ses pensées n'est cohérent, et pourtant, il n'arrête pas leur court, en ayant besoin. Il se renferme dans la magie, dans celle qui coule dans ses veines et qui commence à le passionner. Passion qui devient obsession. La magie. Il la pratique, il l'apprend, il la dompte avec de plus en plus de facilité. Il se sent en sécurité avec elle, et ne quitte jamais sa baguette. Personne n'a le droit de la toucher, comme personne n'a le droit de le toucher durant les mois qui se déroulent de la sorte. Sa baguette, c'est cette partie de lui-même q'uil veut préserver et qu'il chérit plus que tout. C'est Noël. Le Noël qui suit l'incident, mais il ne rentre pas de Poudlard, restant entre les murs du château pour fuir cette maison dont il commence un peu trop à se méfier. Ce n'est plus chez lui, ce n'est plus rempli de ses souvenirs, de ceux de sa mère... C'est juste l'endroit où les fous défilent, en ayant parfois un peu trop de liberté. Un accident est si vite arrivé, disait Ainsley... Elle aurait dû s'écouter elle-même. Elle aurait dû ne pas venir chez eux, comme il le pense parfois douloureusement. Il l'aime mais lui en veut. Il se souvient de ce jour au Département des Mystères, de la voix de sa mère qui se perd de ses souvenirs. Les yeux durement fermés, Shawn reste allongé durant de longues minutes sur son lit, alors que le peu de ses camarades encore présent au château pour les fêtes sont déjà descendus pour ouvrir leurs cadeaux. Et même s'il ne cache pas le fait qu'il apprécie en recevoir, Shawn n'a pas le courage de bouger. Ce sont les premières fêtes qu'il passe seul, loin de sa famille, loin de ces moments pourtant si rares avec son père. Un soupir lourd de sens traverse ses lèvres et il se tourne sur le côté, rouvrant les yeux sur le vide. Il a beaucoup fuit les autres durant ces derniers mois. Son regard se pose sur les lits vides, puis sur la bouteille d'eau presque pleine sur sa table de chevet. Il n'a pratiquement pas bu et en ressent déjà les effets. Un manque d'énergie flagrant, un vertige qui lui vrille le crâne et son organisme qui crit presque un SOS. Il déglutit difficilement puis réussit à se redresser non sans mal, attrapant d'un geste las sa bouteille pour la vider entièrement. Ce serait si facile de se laisser mourir de soif. Si stupide. Alors pourquoi y-a-t-il déjà songé ? Ainsley dirait que c'est normal. Que c'est une étape à franchir. Mais il ne veut pas y penser, et se redresse finalement de son lit. Shawn est un adorateur du froid, si bien qu'il se retrouve vite en sous-vêtement dans son dortoir, avant d'enfiler un t-shirt et un bas de pyjama noir qui traine dans sa malle. Il passe rapidement une main dans ses cheveux un peu ébouriffés mais toujours incroyablement domptés avant de se glisser à l'extérieur d'un mouvement mécanique. Arrivé dans la salle commune, le peu de ses camarades restés au château s'extasie des cadeaux et les bandit fièrement avant de l'interpeller. Il a toujours été entouré, qu'il le veuille ou non, vrai ami ou pas. « Shawn, hé Shawn ! Viens voir, t'en as plein là ! » Il expire bruyamment. Pourquoi est-ce qu'il se sent stupide d'être aussi affecté par tout ça ? Il déteste cette sensation. Il sait qu'elle partira, qu'il fera tout pour ça, mais il aimerait que ça soit déjà le cas. Le jeune sorcier se rapproche malgré tout d'une pile de paquets soigneusement emballés, songeant avec ironie qu'au moins, s'il ne lui était pas arrivé cette chose horrible, il n'aurait pas eu tout ça. Un sourire se dessine malgré tout sur ses lèvres, faiblement, avant qu'il ne s'assoit devant, sans se décider à les ouvrir. Son camarade de tout à l'heure s'approche et lui demande ce qu'il attend, ce à quoi il répond par un haussement d'épaule avant d'en attraper un au hasard. « Je suis pressé de les ouvrir, tu n'as pas idée. » Il déballe lentement le premier, un grimoire sur les sortilèges les plus poussés de son année et de celle suivante. Un sourire prend place sur ses lèvres, sa famille sait comment lui faire plaisir au moins. Il passe sa main sur la reliure, puis le dépose à côté de lui avant de continuer. Défile nombre de boites de friandises comme celles de Berty Crochue, de livres de sortilèges, de lettres lui étant adressées accompagnés d'un serpent en argent qu'il gardera précieusement dans sa chambre. Arrivé à un plus gros paquet, il fronce un peu les sourcils, ses mains rendues fébriles lorsqu'il voit le nom de son frère inscrit dessus. Son frère bien plus âgé que lui, déjà parti de la maison depuis longtemps et vivant avec sa femme. Il ne le voit pas souvent, ce dernier ayant déménagé relativement loin des côtes d'Ecosse et de la capitale, trop prit par son travail. Ses doigts rencontrent bien vite ce que contient le papier aux couleurs de sa maison. Un manche en bois. Un franc sourire lui vient cette fois-ci, le premier depuis... Depuis des mois. Il sort rapidement le balais de son emballage, le dernier sorti et si prisé pour le Quidditch, sport qu'il affectionne. « Wow génial ! On se fait une partie après ? » Shawn lance un regard en coin à son camarade, un air un peu blasé au visage. Il ne peut donc pas le laisser tranquille au moins pour ce moment-là ? « On verra. » Puis il se lève, ramassant ses affaires, les réduisant pour tous les porter jusqu'à son dortoir. Là où l'attend un autre paquet, un carton emballé au milieu de son lit. Il cligne un peu des yeux, déposant ses cadeaux en cherchant un peu partout, n'observant que la fenêtre ouverte sur un hibou qui s'en va déjà au loin. S'asseyant sur son lit, Shawn soupir puis tire sur les rubans, levant les yeux au ciel. « Ils me prennent pas du tout pour un gosse... » Murmure-t-il alors qu'il ouvre le carton. Il se fige à ce moment-là, les yeux fixés sur ce qu'il y a à l'intérieur, les lèvres entrouvertes. Son cœur bat un peu plus vite avant qu'un sourire hésitant mais rempli d'émotion frôle ses lèvres. Un serpent... Un minuscule serpent lové au milieu du carton, d'une couleur rouge parfaite. Il en perd son souffle en le voyant, regardant vite la carte pour savoir qui le lui expédie. Son oncle qui l'a visiblement ramené d'un voyage, qui a tout de suite pensé à lui. Touché, Shawn rit doucement, puis attrape l'animal qui siffle légèrement. Avec précaution, il lui caresse la tête, le laissant s'enrouler autour de son bras. Mehen. Ce serpent lui permit de sortir de sa 'torpeur', de son état second. Il s'est énormément réfugié dans la magie et son amour pour les serpents et, désormais, Mehen, mais tout cela ne l'a fait que plus avancer encore. Il tient énormément à son animal de compagnie, qui a pour habitude de s'enrouler autour de son bras ou bien devenir se lover contre lui ou entre ses jambes. Mehen étant un serpent rouge des montagnes, il aime s'enfouir dans les couvertures, trouver également de l'humidité dans le dortoir de Shawn pour y rester toute la journée lorsque ce dernier est en cours. C'est un serpent relativement nocturne, ce qui a beaucoup permit à son sorcier de profiter de sa présence rassurante.
Il en avait besoin. Pour extérioriser, pour enlever au moins un peu ce son désagréable qui tourne en boucle dans son crâne depuis des années maintenant. Tic tac incessant, régulier, toujours présent en fond s'il s'attarde dessus. Finalement, ce tatouage présent sur son bras image à la perfection ce qu'est devenu sa vie, une aiguille qui tourne. Ce bruit en boucle dans sa tête. Sur son bras droit trône désormais une horloge, depuis son quinzième anniversaire. Il avait prévenu Ainsley, en précisant qu'il ne lui demandait pas son avis. De toute façon, ça ne servait à rien de le lui demander, qu'il soit positif ou négatif, il serait aller le faire. Parce qu'il en avait besoin. Il n'est pas quelqu'un d'impulsif, qui réagit sur un coup de tête, et avait longuement réfléchit à ce tatouage qui ne partira jamais de sa peau. Têtu, déterminé, il est prêt à tout pour arriver à ses fins et sait qu'il y arrivera, quoiqu'il arrive. Alors ça ne servait à rien d'entâmer la conversation pour une cause gagnée d'avance. Ce tatouage, Mehen se couche souvent dessus, posant sa petite tête de reptile à côté lorsque Shawn s'endort. Généralement, il bouge malgré tout, parce que le sorcier a tendance à le faire un peu trop dans son sommeil, à gigoter, à se lever même par son somnambulisme toujours présent. Mehen est un serpent très affectueux, du moins, avec son propriétaire. Il se révèle être un animal assez jaloux, qui d'ailleurs, vit a mal vécu l'arrivée des patronus lorsque Shawn avait dix-sept ans. De Clock, ce chat trop imposant aux yeux verrons et au regard étrange, qui squatte autant que lui le corps de leur sorcier dans son sommeil. Sur sa tête, sur son ventre, tout est bon pour l'ennuyer. Et puis, ils ont beau ne pas s'apprécier, patronus et sorcier ne se détestent pas. Ils ne savent juste pas communiquer ou s'aimer comme le font la plupart des autres élèves. Un lien qui les unit sans qu'ils n'aient envie de l'agrandir ou de le casser pour de bon. Bien qu'au départ, Shawn avait chercher un moyen rapide de le faire. Mais il se voyait mal se donner autant de mal pour une chose aussi stupide et qui apportait malgré tout des contraintes. Puis, plus le temps passe, plus il s'y fait... Plus ou moins. Disons qu'il accepte un peu mieux ce gros matou sur son visage, ou qu'il en a plutôt prit l'habitude. Tellement qu'il ne le sent même pas parfois, comme ce soir-là, trop exténué pour le bouger de là de toute manière. Shawn s'endort alors avec son patronus ronronnant et angoissant sur son visage, Mehen fermement enroulé autour de son bras, posé sur son tatouage, un regard malveillant vers le patronus qui peut tout autant l'horripiler que l'amuser. Mais c'est également ainsi, dans cette position un peu inconfortable, que Shawn est atteint d'une crise de somnambulisme. Il souffle dans son sommeil, faisant doucement grogner Clock qui sent l'air frais contre ses poils alors qu'il commence à s'endormir. Puis, le sorcier se redresse soudainement, faisant voler l'animal qui n'a pas le temps de s'agripper à son visage avant d'attérir un mètre plus loin, au sol, dans un miaulement énervé et surprit. Mehen, quant à lui, siffle joyeusement en s'en apercevant, ne bougeant pas de sa position tellement il est bien enroulé autour du bras du brun. Brun qui commence à se lever, les yeux ouverts mais vides, les lèvres un peu entrouvertes. Il attrape machinalement sa baguette, bien qu'il dort, gardant ses réflexes, et la glisse contre lui bien qu'il soit toujours en sous-vêtement. Et... Il déambule ainsi, dans les couloirs, suivit par son patronus désormais en renard qui lui court après en lui hurlant de se réveiller, ou au moins de s'habiller. Mais ce réflexe, Shawn somnambule n'arrive pas à l'avoir. Alors il sort de son dortoir, de sa salle commune, lance un grognement à peine audible à un élève qui ressemble d'avantage à un 'Bonne douche' qu'à un 'bonne nuit'. D'un geste mécanique, il sort à l'extérieur, parcourant les couloirs du château sans se cogner – ou presque pas – dans les colonnes. Ce n'est qu'à l'arrivée d'un préfet qu'il s'arrête, plus obligé qu'autre chose, le fixant sans le voir alors qu'il tient des propos incohérents, parlant alors soudainement d'un rêve qui se déroulerait dans une quatrième dimension avec des pudding étrangleurs de chat. Ce à quoi Clock, redevenu chat, répond par un sifflement menaçant. Bien qu'il aime plus que tout ennuyer son sorcier, le patronus essaye toujours de l'aider dans ce genre de moment. Surtout que, lui, est totalement réveillé et assiste à certaines scènes aussi insolites que gênantes, parfois.
Au milieu de la grande salle de duel, l'estrade est occupée par deux élèves, parfois sifflés, parfois encouragés. Le Professeur les regarde d'un œil tout aussi méfiant qu'amusé, avant que les sorts ne recommencent à fuser. « Exp... » « Bloclang. » Lance Shawn, observant son sortilège rencontrer de plein fouet le corps de son vis-à-vis un peu interloqué par ce sortilège. Sortilège qui pourtant se révèle plus qu'efficace, étant donné que l'autre élève n'arrive désormais plus à parler, tentant alors de tirer sur sa langue pour la décoller rapidement de son palais. « Confundus » Continue le brun, se rapprochant un peu de son adversaire qui se retrouve aussi confus que s'il venait de se manger le mur de la salle des duels en pleine figure. Shawn sait se battre. Mais avant tout... Shawn est rusé et fourbe. Il n'utilise jamais les mêmes armes pour attaquer, pour se défendre. Il met de côté tout les sortilèges puissants qu'il connait pour rendre son adversaire aussi impuissant que possible sur le terrain avant de le mettre hors jeu. Le sorcier prend des bases, des choses parfois très simples, pour les transformer en véritable arme qui au final vaut la défaite à l'autre. « Tu vois, c'est maintenant, le bon moment. Et ne me regarde pas comme ça, on se bat à la loyal je te rappelle. » Prononce-t-il légèrement, un léger sourire en coin avant de lancer un Expelliarmus qui retire la baguette de son adversaire pour l'amener jusqu'à sa propre main. Le Professeur arrête le combat et quelques élèves applaudit. « Mercer, gagnant » « C'était tellement difficile, Professeur. » Ironise-t-il doucement alors que le dit Professeur rend ses esprits à l'autre élève avant de lui décoller la langue. Le cours prend fin, Shawn était de toute façon déjà persuadé de gagner. Il a du mal à trouver des adversaires à taille. Et lorsqu'il échoue, il se contente de se surpasser encore et encore en étant persuadé de pouvoir le battre un jour. Lorsque tout le monde sort, son adversaire le rejoint, la tête un peu trop haute selon Shawn. « Tu as gagné pour cette fois, Mercer. Avec des techniques douteuses qui plus est. » « Douteuses ou non, elles t'ont mises K.O. Je suis comme ça, tu sais. Que ce soit 'juste' ou non, je l'utiliserais. Et puis, ce n'était pas interdit, n'est-ce pas ? » L'autre l'arrête avant qu'ils franchissent la porte, se postant face à lui avec un regard menaçant. « Me regarde pas de haut Mercer. » « Oh c'est étrange, moi qui ne pensait absolument pas l'inverse... » « Ferme la. Tout le monde le sait que tu es homophobe. » Le sorcier lève les sourcils, un peu surprit. « Qu'est-ce que ça a à voir avec le duel ? Oh. Je vois. » Reprend-il rapidement, un regard coulant de haut en bas pour observer celui qui lui fait face. Un frisson d'écoeurement lui parcourt l'échine en se rendant compte qu'il lui bloque la pote. « Si tu ne veux pas voir mes techniques encore plus douteuses, continue comme ça, vraiment. » Ironise-t-il plus franchement. « Les gens comme toi m'écoeurent. » Cette fois-ci, Shawn échappe un rictus amusé, semblable à un véritable rire partagé entre deux amis. « Tu exprimes parfaitement ma pensée. » Répond-il doucement, un sourire léger aux lèvres avant de réussir à sortir de la salle, s'éloignant rapidement de là, baguette serrée entre les doigts. Il déteste cette sensation d'être prit au piège. Surtout... Avec ce genre d'individu.
Des notes, des sons, une mélodie. La pièce en est rapidement envahit, sur des notes tristes, des notes qui serre le ventre, qui tord le cœur. Un rythme régulier mais mélancolique qui raconte les événements passés. Le feu, le sang, les larmes, les cris. Il n'a pas été très affecté par Belize, et pourtant, l'attaque l'inspire. La tristesse des autres l'inspire. Il joue, il compose pour la première fois, mélangeant drame des autres et drame propre à lui-même. Une mélodie semblable à une pendule qui se balance, un rythme grave en fond qui image des Tic Tac réguliers mais sombres. Enfermé dans une salle, Shawn joue. Il n'en a pas eu l'occasion cet été à cause de Belize. Il revoit ces regards embués de larmes, remplis d'espoir quand il n'y en a pas. Un rictus lui échappe, et pourtant, il continue sa triste mélodie. Ce jour-là, il n'a rien fait pour eux. Et il est loin de s'en vouloir. Il n'est pas comme ça. Il n'y prend pas part. Il n'a rien à faire là-dedans si ce n'est regarder le monde tourner dans un sens contraire à ce qu'il devrait. Il joue, il joue pendant au moins une heure, tard le soir. Il exprime ce que le monde fait. Ce qu'il voit du monde. Sans en être particulièrement touché, rajoutant cette touche très personnelle dans ce cliquetis agréable d'horloge au piano. Les images se mélangent rapidement à ce qu'il a vécu. Au visage de sa mère qui ne provient que d'une simple photo, un sourire apparaissant sur les lèvres de la jeune femme en longue robe devant la maison, épanouie. L'arcade du Département des Mystères, l'absence de son père. L'arrivée d'Ainsley quand il était petit mais également celle des patients. Ce défilé, ces coups dans les murs, ces propos qu'il image alors rapidement au piano. Ces récits tristes, horribles, et affreusement vrais. Des viols, des meurtres, des violences conjuguales, des maladies incurables et des troubles de la personnalité qui les empêchera toujours de connaître leur propre monde. Puis... Ce qu'il a vécu à treize ans. Cet homme, ses mains sur lui, il appuie un peu plus fort sur les touches en grimaçant doucement, les yeux fermés. Son visage reflète une douleur passée alors que la mélodie continue creshendo. Il sent à nouveau, les coups, les caresses, il sent un frisson horrible le parcourir. Clock reste allongé sur le piano, tranquille pour une fois, comme toujours lorsque Shawn joue du piano. Les yeux fermés, la queue se balançant au rythme des sons graves de tic tac. Il a l'impression de revivre son passé en quelques minutes, de sentir ses côtes lui faire de nouveau mal, de sentir le parfum de sa mère. Les notes s'arrêtent sur une douce mélancolie, alors que Shawn les laisse s'évaporer lentement dans les airs sur un soupir. Toujours assit devant le piano, il prend une gorgée de sa bouteille d'eau, grimaçant doucement avant de se relever. Clock saute à terre, puis le suit en silence, jusqu'à ce qu'il se glisse à l'extérieur de la salle dans un état un peu second, dans des gestes mécaniques. Il remarque à peine un jeune garçon assit contre le mur qui se redresse vivement, lui lançant un regard un peu étrange et perplexe, fronçant brièvement les sourcils en se demandant ce qu'il fait là, sans rien faire de plus. Se contentant de rejoindre son dortoir, sur cette mélodie qui, plus tard, imagera sûrement une autre partie de lui que Shawn ne connait pas. Une partie de lui... Qu'il laisse derrière lui en s'éloignant de cet élève, à côté de cette salle où il aime venir jouer la souffrance du monde qui le fascine parfois, tout comme les siennes.
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| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Ven 20 Déc - 23:14 ( #) | REBIENVENUUUUUUE ! Jotem ! Edit : J'ai firsté en plus
Dernière édition par Ombre P. Parkinson le Ven 20 Déc - 23:15, édité 1 fois |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Ven 20 Déc - 23:14 ( #) | REBIENVENUUUUE DESH LA DECHE *devraitalleraulit* |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Guest, Ven 20 Déc - 23:15 ( #) | |
| Leviathan Faust admin - shame to die with one bullet left Répartition : 04/11/2013 Hiboux Envoyés : 830
| Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Leviathan Faust, Ven 20 Déc - 23:24 ( #) | Rebienvenue J'ai trop trop trop hâte de lire ta fiche, et Thomas est juste Donc je ne sais pas du tout comment nos personnages pourront être liés, mais c'est pas grave, car je te demanderais directement un lien |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Ven 20 Déc - 23:24 ( #) | |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Guest, Ven 20 Déc - 23:26 ( #) | re-bienvenue |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Ven 20 Déc - 23:37 ( #) | |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Sam 21 Déc - 0:03 ( #) | |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Sam 21 Déc - 0:09 ( #) | JOYEUUUX ANNNIIIIVV Et re re re re re re re re reeeee bienvenuuue ** |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Sam 21 Déc - 1:55 ( #) | Tu connais la chanson re-bienvenue |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Sam 21 Déc - 5:25 ( #) | Bienvenuuuuue~ |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Invité, Sam 21 Déc - 13:49 ( #) | AMYYYYY JmedisaiscétaitlouchetoutcesreblogsdeThomassurTumblrBREF REBIENVENUUUUE CHEZ TOI Etleprénom+pseudoçavautunliendirect |
| | Re: The clicking of the clock who rhythm my life • Shawnpar Contenu sponsorisé, ( #) | |
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