You're not a sad story.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ce que je veux devenir lorsque je serais grande ? Une sorcière !Un long chemin s’enfonçait dans la forêt de pins. La petite fille n’en voyait même pas le bout. Il semblait aller toujours tout droit, sans jamais s’arrêter, s’enfonçant dans un autre monde. La petite regarda derrière elle. Elle vit sa nourrice et sa mère sortir du manoir et balayer le parc du regard. Elle les entendit appeler son nom. Elle posa alors son regard sur son chien qui restait bien sagement à ses côtés.
« Tu es prêt Ollie ? On y va ? »Quel âge avait donc cette petite ? 6, 7 ans tout au plus. Mais elle n’avait pas peur de la grande forêt sombre. Elle n’avait pas peur de se perdre dans les bois ni de rencontrer le grand méchant loup. Non, elle n’avait pas peur. Aussi elle s’avança sur le chemin, regardant autours d’elle avec attention, la joie et l’excitation faisant pétiller ses jolis yeux bleus. Elle partait à l’aventure ! Son fidèle Ollie marchait à ses côtés, courant parfois devant, suivi de près par sa maitresse dont le rire enfantin brisait le silence et le calme de la forêt de pin.
Combien de temps dura cette petite escapade ? La petite Annastasiya n’en savait rien. Elle avançait toujours tout droit, s’arrêtant parfois pour cueillir des fleures ou pour écouter le chant d’un oiseau. Elle était déjà loin de chez elle lorsqu’Ollie se stoppa net, babines retroussées, grognant méchamment.
« Ollie ? »La petite fille s’approcha de son chien et posa la main sur son poil si doux tout en regardant autour d’elle, sans rien voir. Cette fois elle n’était pas rassurée. Elle commençait même à avoir peur et tout à coup la forêt lui paraissait beaucoup plus sombre et effrayante. Chaque petit bruit la faisait sursauter, la panique montant peu à peu alors qu’une affreuse impression d’être observée s’emparait d'elle.
Tout à coup des mains l’attrapèrent et la soulevèrent de terre. La petite fille poussa alors un cri strident tout en se débattant comme une forcenée.
« Anna, Anna, calme toi, ce n’est que moi, je voulais juste te faire une blague. »Les larmes aux yeux la petite fille cessa immédiatement de crier en reconnaissant la voix du jeune homme qui venait de l’attraper. Elle tourna alors la tête et posa son regard sur le visage de son cousin, oui, c’était bel et bien lui, aucun doute possible. Celui-ci se baissa alors pour la reposer et essuya les larmes qui coulaient sur son visage avec tendresse.
« Je suis désolé, c’était une très mauvaise blague, hein ? »La petite fille hocha doucement la tête tout en essayant de calmer ses larmes puis se blottit dans les bras de son cousin qui la serra tendrement, lui caressant les cheveux pour la calmer. Lorsqu’il sentit qu’elle s’était calmée il l’éloigna un peu de lui pour qu’elle puisse le regarder.
« Regardes un peu ça Anna ! »Un grand sourire aux lèvres, le jeune homme sortit une baguette magique du petit étui qu’il portait sous son manteau et commença à l’agiter : « Expecto Patronum. » A peine avait-il fini qu’une drôle de fumée sortit de la baguette et prit la forme d’un aigle qui s’envola avant de venir tourner autour de la petite fille. Cette dernière n’en crut pas ses yeux, c’était magnifique ! Elle était pourtant habituée aux tours de magie de son cousin. Mais celui-là était formidable. Sa peur oubliée et ses larmes séchées, elle tapa dans ses mains lorsque la fumée disparue et regarda son cousin avec un regard suppliant :
« Tu m’apprendras dis ?! »Le jeune homme eut un petit sourire qui semblait un peu triste. Il caressa la tête de sa petite cousine avant de répondre avec cette tendresse qui ne le quittait jamais :
« Je te l’ai déjà dit Anna, il faudrait que tu sois une sorcière. Et comme ton papa et ta maman n’ont aucun pouvoir, il y a peu de chance que ça arrive. Aller, viens, rentrons, tout le monde te cherche partout. »
La mine triste la petite fille prit la main que lui tendait son cousin et ils prirent le chemin de retour, le fidèle Ollie suivant sagement.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]My little pony.« Annastasiya ! »La petite fille sursaute en entendant son nom et s’agenouille aussitôt, plaquant son dos contre la petite barrière et retenant son souffle tout en écoutant les pas de sa mère dans l’allée alors qu’elle traversait l’écurie au pas de course. La petite chipie s’était à nouveau enfuie, échappant à la vigilance de sa nourrice, elle était alors venue ici, dans l’écurie, pour aller voir le nouveau poney, son poney, a elle toute seule ! Il était arrivé ce matin mais elle n’avait pas été autorisée à le voir, pas avant sa fête d’anniversaire avait dit sa mère,
« Cela vous apprendras la patience » avait-elle ajouté. Mais la patience n’était pas une des plus grandes qualités de la petite fille. Elle en avait beaucoup mais la patience n’en faisait pas partie, pas encore. Et puis depuis le temps qu’elle attendait ce poney. Elle en avait rêvé si souvent, elle qui adorait les animaux, elle en avait toute une ménagerie ! Des chiens, des chats, un lapin, un canari, une tortue aussi. Mais ce qu’elle avait toujours voulu plus que tout, c’était un poney. Et maintenant il était arrivé. Depuis combien de temps était-elle avec lui, à le caresser sans cesse, à coiffer sa jolie crinière ? Elle ne savait pas, mais cela faisait très longtemps. Et pourtant elle ne se lassait toujours pas.
« Tu triches Anna ! »La petite fille sursauta, surprenant le poney au passage bien qu’il n’y fit pas particulièrement attention. Faisant volte face elle se retrouva face à son grand frère qui la regardait avec un sourire amusé, certainement ravi de lui avoir fait peur. Et face à se sourire quelque peu fier la petite fille ne put s’empêcher de bouder, vexée et honteuse. Comment avait-t-elle pu être aussi imprudente et ne pas entendre son frère approcher ? Elle s’en voulait d’avoir été si imprudente. Si cela avait été sa mère ou son père le poney serait immédiatement reparti de là d’où il venait, elle le savait.
Son frère ouvrit la porte du box et entra pour caresser le poney qui, en gros nounours qu’il était, se laissait faire.
« Ne t’en fait pas va, je ne dirais rien, mais il vaudrait mieux pour toi que les parents n’en sachent rien. »La petite fille hocha de la tête. Elle fit alors une dernière caresse au poney et suivit son frère.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La peur et la colère révèlent notre vraie nature.« Pèèèèreeee ! »La petite fille court à toute vitesse dans les grand couloirs de la maison, ses larmes l’aveuglent tant elle pleure, sa gorge la brule tant elle crie ! Ce sont des hurlements de détresse et de désespoir qui résonnent dans la maison, perturbant le calme et le silence qui y règne habituellement. Lorsqu’elle atteint enfin le bureau de son père elle entre sans frapper, ouvrant la porte à toute vitesse, oubliant complètement les règles dictées par son paternel. Ce dernier relève la tête de son bureau et pose un regard neutre sur elle, semblant complètement insensible à sa détresse.
« Père, des hommes sont en train d’emmener Hassel ! »Son père repose doucement sont stylo sur le bureau et plonge son regard dans celui de sa fille.
« Je sais, c’est moi qui les ai appelés. »La petite fille ne comprend plus rien, elle est soudain prise d’un vertige. Non, il ne peut pas, il n’a pas le droit ! Comment pouvait-il lui arracher son poney était-il à ce point sans cœur ? Peut être qu’il la détestait ? Oui, elle en était certaine, c’était cela ! Il la détestait, il n’y avait pas d’autre réponse. Quel père priverait une petite fille de son meilleur ami ? De ce à quoi elle tenait le plus au monde ?
« Je vous avais prévenue Annastasiya, mais vous n’avez pas écouté. »Non, non, tu ne les laisserais pas faire, n’est-ce pas Anna ? Tu avais beau n’avoir que 10 ans il était simplement hors de question que tu les laisse l’emmener ! Tu sortis du bureau de ton père sans même lui adresser un regard, ne voyant pas alors la colère se dessiner sur son visage à cause de ton comportement. Traversant le manoir en courant aussi vite que possible tu sortis en trombe et te précipitais vers le van garé devant l’écurie. Hassel était là, tenu en longe pas un homme qui s’apprêtait à le monter dans le van. Tu te mis alors à crier de toutes tes forces :
« Stop !! Non, arrêtez !! »Mais ils n’écoutèrent pas. Ils firent monter le poney. Tu allais te précipiter à l’intérieur pour les empêcher de fermer les portes mais ta mère t’attrapa. Elle essayait de te calmer avec des paroles douces mais toi tu ne faisais que te débattre, hurler, hurler à pleine gorge alors que les larmes coulaient sans retenue. Et impuissante tu regardas la porte se fermer, ton poney disparaissant alors. Non. Non. Non ! NON !
La colère et la rage montaient, bouillonnaient en toi et dans un dernier cri tu la laissas exploser. Et ta mère fut projetée en arrière, tout comme les deux hommes qui venaient de refermer la porte. Celle-ci retomba alors bruyamment et sans même chercher à comprendre ce qu’il s’était passé tu te précipitas vers Hassel, plongeant ton visage mouillé de larme dans sa belle crinière.
Ni sa mère ni les deux hommes n’osèrent s’approcher, effrayés par cette force invisible qui s’en était pris à eux. Seul son frère ne semblait pas effrayé, seulement surpris, un peu jaloux aussi peut-être. Parce que tout comme ta mère, il avait compris. Il avait compris qu’il venait d’arriver à sa petite sœur ce qu’il avait toujours attendu et qui n’était jamais venu. Sa mère, encore au sol jusque là se releva doucement, en tremblant légèrement. Elle posa la main sur l’épaule de son fils et d’une petite voix craintive elle lui demanda de courir chercher son père. Il resta un instant interdit, comme s’il n’avait rien entendu. Mais finalement il obéit et partit chercher son paternel.
Les deux revinrent peu de temps après. Le père semblait complètement remonté contre sa fille, la colère imprimée sur son visage et la violence brulant dans ses yeux. Il fallait dire qu’il avait beau être froid et calme, ses deux enfants savaient parfaitement qu’il pouvait être un homme d’une grande violence lorsqu’on le poussait à bout. Quand au fils il marchait tête basse, effrayé et craintif devant la rage qui brillait dans le regard de son père.
Sans une hésitation, sans un regard pour qui que ce soit, il entra dans le van et arracha violemment sa fille du poney, effrayant celui-ci qui se mit à paniquer alors que sa petite maîtresse hurlait à pleine gorge. La colère, la détresse, la peur et la douleur se mêlaient en un hurlement déchirant. Sans délicatesse son père la souleva du sol, la sortit du van et la balança sur le sol, la petite s’écrasant sur le sol sans rien pouvoir y faire. Sa mère pleurait, craignant pour sa fille mais bien trop effrayée par la colère de son époux et les pouvoirs de sa fille pour oser s’interposer. D’un geste de tête il fit signe aux deux hommes d’emmener le poney, ceux-ci s’exécutèrent aussitôt, tout aussi effrayés que Lady Mielkze.
Annastasiya les regarda fermer le van en pleurant, elle peinait à respirer et la douleur dans son bras était insupportable quand à son genou il avait très certainement heurté un caillou pointu car il la piquait énormément et elle voyait le sang commencer à teinter de rouge son pantalon. Pourtant c’était bel et bien la perte de son poney qui causait ces larmes. Elle aurait voulu hurler mais le regard de son père la coupla dans son élan, le pétrifiant de peur sur place. Tout à coup elle sentit son sang se glacer d’effroi et elle du pâlir tant elle avait peur. Car le regard de son père n’était pas simplement plein de rage. Il avait l’air de vouloir la tuer tant sa colère était grande. Jamais elle n’oublierait ce regard noir et assassin. Tout comme elle n’oublierait jamais le courage de son frère lorsqu’il s’est précipité entre son père et sa petite sœur. En voyant ce courage et cette force la petite fille sentit ses forces revenir et, prenant son courage à deux mains, oubliant la douleur, elle se redressa et, plantant son regard dans celui de son père, elle dit doucement, avec un calme et une maturité surprenants :
« Laisse Niko, ça va aller. »Oui, le courage de son frère lui avait donné la force nécessaire pour vaincre sa peur et accepter d’affronter son père. Son frère s’écarta alors et le père et la fille se toisèrent l’un l’autre en silence. Le regard noir et meurtrier du père avait disparu, l’intervention de son fils l’avait certainement ramené à la raison. Il se contenta alors de dire quelques mots avant de retourner à son bureau :
« Vous le reverrez lorsque vous le mériterez. Que ceci vous serve de leçon. »La petite fille pinça les lèvres. On pouvait dire qu’une leçon comme celle-ci elle ne risquait pas de l’oublier ! Sans répondre elle regarda son père s’éloigner puis posa son regard sur la route. Le camion emmenant son poney avait disparu. Tout était fini. C’est alors que la douleur la prit avec violence et elle ne put réprimer un petit cri de douleur. Son frère se précipita alors vers elle, sa mère mit un peu plus de temps à réagir. Mais elle finit par ordonner à un palefrenier d’aller chercher la voiture pour emmener sa fille aux urgences.
La petite s’en sortait avec quelques points de suture et une belle fracture. Et à partir de ce jour là elle ne désobéit plus jamais, devenant une petite fille d’une docilité exemplaire. Et rapidement ce comportement fut récompensé. Hassel ne tarda pas à revenir et d’autres récompenses suivirent rapidement devant les efforts de la petite pour être celle que son père voulait qu’elle soit.
Une sorcière, une vrai sorcière.Le jour où elle reçut sa lettre de Poudlard, elle avait été invitée chez sa tante. Comme toujours son père n’était pas venu. Elle y avait donc était avec sa mère et son frère, retrouvant alors toute sa famille maternelle chez cette drôle de tante aux pouvoirs magiques. Et lorsqu’ils arrivèrent tous les trois tous les regards se tournèrent vers eux, vers cette petite fille. D’abord effrayée par cette attention inattendue Annastasiya remarqua alors que tous lui souriaient et semblaient fiers. Puis tout à coup son cousin débarqua et la serra dans ses bras, la soulevant du sol pour la faire voler en tournant sur lui-même.
« Anna !! Eh bien alors, qu’attendez-vous donc pour saluer la nouvelle sorcière de la famille ?! »Tous alors se précipitèrent vers la petite pour la féliciter. Ce n’est qu’alors qu’elle comprit réellement, qu’elle réalisa ce qu’il s’était passé quelques semaines plus tôt : elle était une sorcière, elle avait des pouvoir magiques, comme sa tante, comme son cousin ! Son cœur se gonfla alors de bonheur et elle accueillit les félicitations de toute la famille sous le regard jaloux et triste de son frère et sous le regard dérangé et un peu effrayé de sa mère.
Ils en étaient au dessert lorsqu’un hibou fit irruption dans la pièce, causant une panique générale auprès des convives alors que la tante et le cousin d’Annastasiya riaient joyeusement avant de les rassurer. Le hibou messager avait laissé tomber deux enveloppes, une devant Anna et une devant son cousin puis était aussitôt reparti. Avec un grand sourire fier le jeune homme posa son regard sur sa cousin et l’encouragea avec douceur :
« Vas-y, ouvre la ! »Timidement la petite prit l’enveloppe entre ses doigts, le papier était joli, l’écriture aussi. Jamais elle n’avait été aussi heureuse de lire son nom sur une enveloppe. Parce qu’elle savait ce que c’était. Au dos le symbole de Poudlard ne laissait aucun doute possible sur la nature de la missive.
Les années se sont suivies à un rythme incroyable. Annastasiya a été une élève très travailleuse et déterminée. Brillante dans pratiquement toutes les matières, elle s’est vite découvert une attirance particulière pour les duels et combats magiques en tout genre. Elle a très tôt intégré le club de duel et ne l’a jamais quitté. Elle a aussi fait partie de l’équipe de quiddich pendant deux ans. Après avoir décroché un magnifique O à son ASPIC elle a commencé son cursus d’offensive magique et là encore elle a continué à briller auprès des professeurs.
Et sa famille ? Elle les voit à chaque vacances, lorsqu’elle rentre. Elle retrouve alors son cousin et son frère avec une grande joie et si sa mère semble toujours un peu distante avec elle, elle voit dans le regard de son père qu’il est fier d’elle.