.......... On ne sait jamais quand on va avoir des ennuis. Ce n'est pas comme si on avait un émetteur ou un truc du style pas vrai? En revanche, on sait que certaines situations les attirent forcément. Comme se balader en pleine nuit - ou matinée, si l'on en croit Rubis - aux alentours de la forêt interdite. Il était déjà interdit de quitter son dortoir la nuit, alors imaginez la forêt interdite. C'était plus que louche en plus d'être totalement stupide. Mais là encore, la poufsouffle préférait le terme "spontané". Rusard la détestait. A cause d'elle, sa liste d'objets à confisquer s'agrandissait chaque jour au point qu'il pensait que celle-ci ne finirait jamais. C'est pourquoi il se faisait un plaisir de trouver chaussure à son pied lorsqu'il s'agissait de donner le châtiment de ses heures de colle. Il se montrait toujours plus créatif. C'était sa petite vengeance personnelle dirons-nous. Mais cela n'empêcherait pas Rubis de lui livrer une ou deux bombabouses quand tout cela serait fini. Heureusement il y avait Raju. Raju, c'était l'acolyte du concierge. Il n'aimait pas vraiment qu'elle le surnomme comme ça, insistant sur le mot "aide". Mais s'il l'aidait, c'était qu'il était avec lui non? Et de toute façon, Rubis n'était pas connue pour ses longues réflexions mais bien pour sa...spontanéité. Aujourd'hui, Rusard s'était montré particulièrement vicieux. Il savait qu'elle détestait les oiseaux, elle ne le cachait à personne. C'est d'ailleurs pourquoi elle avait un crapaud et qu'elle l'utilisait pour son courrier. Bon c'est vrai que ce n'était pas le plus pratique pour communiquer avec l'extérieur mais, quand on connaissait un peu Rubis, on apprenait bien vite qu'elle n'avait personne à contacter à l'extérieur. Sa grand-mère se fichait d'elle comme de sa première chemise - sauf si celle-ci était du Gucci - et ceux qu'elle considérait comme sa véritable famille, les Ingherneils, étaient tous ici avec elle. Donc un crapaud, c'était parfait.

Suivant Raju jusque dans la volière, elle ne se gêna pas pour exprimer une moue de dégoût à la vue de toutes ces merdes. Oui, le mot juste était fiente, mais au fond on s'en fichait non? C'était du même au pareil. « Sacrés piafs. » marmonna-t-elle, jetant un regard mauvais aux stupides volatiles, perchés un peu partout. De tout Poudlard, c'était sans aucun doute son endroit détesté. Et Rusard le savait. Et Raju le savait. Et Rocket le savait. « Dommage que les patronus ne puissent pas toucher d'autres personnes, je lui aurait bien refait le portrait à celui-là. » dit l'autruche en parlant du vieux concierge. A moins qu'elle ne parle de cet oiseau brun qui la regardait de travers, qui sait? Rocket aussi était un genre d'oiseau. Mais Rubis ne la considérait pas comme tel. Après tout, elle pouvait marcher, et même courir et la porter sur son dos. Puis elle était cool. Rien à voir avec ces cervelles de moineaux qui chient partout. Coupant court ses pensées, Raju lui demanda de lui donner sa baguette, prétextant que ce serait trop facile si elle utilisait la magie. La poufsouffle cligna des yeux un moment avant de s'exécuter. Ne savait-il pas qu'elle était nulle? Nulle dans tous les domaines, à proprement parler. Sauf peut-être en soins aux créatures magiques, et encore c'était souvent dû à son imprudence. Du fifty fifty un peu, parfois ça passe, parfois ça casse. C'est pourquoi penser qu'il lui serait plus facile de nettoyer la pièce à l'aide de la magie était risible. Elle n'était même pas fichue d'exécuter un wingardium leviosa sans envoyez le livre à soulever dans la tête d'un pauvre élève. Ce qui la faisait d'ailleurs éclater de rire....et soupçonner de l'avoir exprès, entraînant d'autres heures de colle. C'était un cercle vicieux. Et la seule chose qui l'intéressait réellement était la peinture. L'automne débuterait bientôt, et on voyait au dehors que son souffle avait déjà commencé à faire rougir les feuilles. Rubis sourit. Les couleurs changeantes, elle s'y connaissait. En même temps quand on est métamorphomage, on peut pas vraiment rester incolore, si vous voyez ce que je veux dire. Les explosions de rouge, de vert, de bleu, de rose ou de jaune, c'était ce qui l'émerveillait, la fascinait. Elle voulait peindre le monde comme il était, sans aucun autre artefact que son pinceau et ses sensations. Mais soyons francs, une peintre à Poudlard? C'était comme demander à devenir clown. « Tu n'en rate pas une toi pas vrai ? T'est culottée comme fille, je le répéterais jamais assez ! Qu'est-ce que t'est allé faire dans la forêt interdite à 2 heures du matin ? » Se tournant à nouveau vers le jeune homme qui lui tendit un seau d'eau et une serpillère, elle s'indigna. « Hypnos s'était encore enfui!! J'allais pas le laisser dehors tout seul quand même? » En vérité, ce n'était qu'à moitié vrai. Elle avait aussi entendu une rumeur comme quoi un animal multicolore apparaissait les soirs de pleine lune à la lisière de la forêt interdite. Et oui elle y avait cru. Après tout, elle pouvait bien rendre ses cheveux multicolores non? Alors pourquoi un animal ne le pourrait pas? Mais elle avait bien vite compris qu'on s'était moqué d'elle. Et le responsable allait tester ses nouvelles farces. Il fallait bien des testeurs anonymes de toute façon.

Attrapant la serpillère elle commença alors le sale boulot, Rocket entamant une chanson de motivation. Oui parce qu'il faut savoir aussi que Rocket, c'était une autruche qui adorait chanter. Tout le temps. Mais vraiment. Elle avait dû être une chanteuse dans une autre vie, c'est pas possible autrement. Mais en tout cas, sa voix ne l'avait pas suivie et tout ce qu'elle faisait était casser les tympans de la rouge chaque jour durant. Mais bon, c'était drôle et, à force, on s'habitue. « Sinon t'en pense quoi de l'attaque du camp Belize ? J'ai l'impression que depuis ce jour, Sūrya est en dépression car on ne le voit presque jamais le soleil. » S'arrêtant dans sa tâche, elle lui lança un regard plein de malice avant de hausser les épaules. « Qui sait?...Peut-être que Châyâ a découvert qu'il s'en tapait d'autres et qu'elle l'a tué? » Fière d'elle, elle reprit alors son travail, n'omettant pas de garder un air sérieux, comme si elle avait dit quelque chose de banal. Sauf que, Raju, il est d'origine indienne. Tous ces noms ne sont pas donnés au hasard et parfois, il lui apprend quelques trucs sur son pays, ses croyances. Comme ce Sürya et cette Châyâ. Rubis l'avait toujours écouté, trouvant ses histoires fascinantes tant qu'elles ne duraient pas plus d'une minute. Problèmes d'attention, pas sa faute. Relevant le menton, elle plongea ses yeux bruns dans ceux de l'indien. Si il croyait qu'elle allait en rester là, il se trompait. « ATTAQUE SURPRISE !! » lança-t-elle en envoyant le contenu d'un des seaux sur le jeune homme. Gloussant comme pas possible, ses cheveux prirent une teinte dorée sans qu'elle s'en rende compte. Il allait la tuer, et elle adorait ça.

.......... Fière d'elle, elle reprit alors son travail, n'omettant pas de garder un air sérieux, comme si elle avait dit quelque chose de banal. Sauf que, Raju, il est d'origine indienne. Tous ces noms ne sont pas donnés au hasard et parfois, il lui apprend quelques trucs sur son pays, ses croyances. Comme ce Sürya et cette Châyâ. Rubis l'avait toujours écouté, trouvant ses histoires fascinantes tant qu'elles ne duraient pas plus d'une minute. Problèmes d'attention, pas sa faute. « Elle a trois rivales aussi, je te rappelle que le dieu-soleil a trois autres femmes. » Relevant le menton, elle plongea ses yeux bruns dans ceux de l'indien. Bien sûr qu'elle savait, c'est même d'elles qu'elle parlait et s'il croyait qu'elle allait en rester là, il se trompait. « ATTAQUE SURPRISE !! » lança-t-elle en envoyant le contenu d'un des seaux sur le jeune homme. Gloussant comme pas possible, ses cheveux prirent une teinte dorée sans qu'elle s'en rende compte. Il allait la tuer, et elle adorait ça. Mais pour le moment, il subissait juste la mauvaise blague de la rouge. « AAAAAAAAAAH C'EST FROIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIID ! JE SENS PLUS MES OREILLES ! » Se pliant en deux, la jeune fille éclata de rire. Sautillant sur place, se frictionnant les bras, il n'avait visiblement pas l'air enchanté de cette douche glacée improvisée. Et c'est ce qui rendait la chose encore plus drôle. Car en même temps qu'il prononçait ces mots, il recrachait un peu d'eau, le faisant ressembler à une fontaine indienne parlante. Hélas, le spectacle ne dura pas longtemps. Reprenant ses esprits, celui-ci retroussa ses manches avant de commencer à lui courir après. Ne se le faisant pas dire deux fois, elle détala à toute vitesse, causant la zizanie parmi les oiseaux, en attrapant parfois un pour le jeter derrière elle afin de ralentir son poursuivant. Mais voilà, la Volière n'était pas l'endroit idéal pour faire une course et, comme toute pièce circulaire le permettait, il ne fallut pas beaucoup de temps au jeune homme avant de l'attraper. Laissant échapper un petit cri quand il la serra pour mieux l'ébouriffer, il lâcha: « VENGEANCE ! » Puis, après un temps il desserra son emprise, la laissant s'extraire en vitesse à une distance raisonnable. Reprenant leurs souffles, Rubis constata alors l'étendue de leurs dégâts. Des piafs aux mines courroucées, pas forcément sur leurs perchoirs, les plumes parfois ébouriffées et de l'eau dégoulinant sur une bonne partie du sol, le rendant un peu glissant. Wow. Ils en avaient mis un bordel ici. C'était même pire que quand ils étaient arrivés. Mais plutôt que la stresser ou contrarier, Rubis se riait de la situation. Ben quoi, elle s'en prenait tout le temps des punitions, alors une de plus une de moins. « Bon ben t’a plu qu'à m'accompagner jusqu'aux appartements des professeurs pour que je me change, mais tu restes devant la porte parce qu'ils sont privés, pas besoin de te rappeler qu'il y a que le personnel et les profs qui peuvent y entrer, faut bien qu'on dorme quelque part...et on va aller à la salle de bain des préfets ou les toilettes de Mimi pour reremplir le seau aussi. » Reportant son attention sur son compagnon, elle prit un air étrange, ses yeux se faisant plus intenses. « Tu crois que certains préfets pourraient prendre leur douche à cette heure...? » Non Rubis n'était pas une perverse. Elle voyait juste des opportunités de s'amuser partout. Oui c'était une façon de penser plutôt enfantine, mais c'était aussi une très belle manière de voir la vie. Pas d'inquiétudes, pas de stress inutile. Juste profiter du moment. Lui décochant un grand sourire, les yeux pétillants, elle attrapa le seau. « On attend quoi? »

Sur le chemin, ils ne croisèrent pas grand monde. D'un autre côté, c'était un peu logique. Les tours n'étaient pas un endroit très peuplé et mis à part quelques enseignants, elle doutait de faire la rencontre de beaucoup de gens à cette heure-ci. Et puis ce n'était pas plus mal. Si quelqu'un - comme Rusard par exemple, au hasard - voyait les deux jeunes gens revenir, Raju trempé de la tête au pied et Rubis arborant un sourire fier, ils auraient probablement droit à quelques questions. Pauvre Raju, elle lui aurait bien proposé de le sécher en un coup de baguette et remplir à nouveau le seau de la même façon mais...c'était bien plus drôle ainsi. Et puis de toute façon, elle ne savait pas faire tous ces sorts. Parfois, elle se demandait quelle différence il y avait entre elle et un moldu, mis à part la prise de conscience du monde magique. C'est alors que ça la frappa. Et lui, comment vivait-il son statut de crackmol? Elle n'avait jamais été bien intéressée par la magie qu'elle pouvait produire du bout de bois qui lui servait de baguette. Les petits artefacts étaient selon elle bien plus intéressants. Hésitante, elle tourna trois fois sa langue dans sa bouche - oui inutile de la tourner plus, les sept fois c'est du mytho, et puis trois ou sept, ça ne changeait rien à ce qu'elle allait dire - et prit la parole. « Dis, je me suis toujours demandée...ça fait quoi de pas avoir de pouvoirs? T'es content, triste, déçu ou ça t'est égal ? » Et à la lueur qui passa brièvement dans les prunelles du jeune homme, elle se dit qu'elle aurait du tourner sa langue sept fois finalement. Elle ne savait rien de ce qu'il ressentait et était curieuse. Si elle l'avait pu, elle aurait même accepté d'échanger de place avec lui, lui donner son potentiel magique. Après tout, sa grand-mère moldue n'allait pas mieux la considérer si elle était sorcière ou crackmol. Tant qu'elle n'était pas au Manoir pour l’embarrasser, c'était tout ce qui comptait. Et vu le niveau d'intérêt que Rubis portait à tout ça... Oui, c'était sûr. S'il y avait moyen d'échanger elle l'aurait fait. Mais après tout, peut-être ce moyen existerait-il? Peut-être arriverait-elle à créer quelque chose qui rendrait heureux bien plus que quelques farceurs audacieux? « Tu crois que c'est possible de créer un échangeur de magie? D'un corps à un autre, ce serait cool non? Comme ça je pourrais te... » Mais il la coupa alors. Le regardant, elle n'osa plus dire mot. Arrivant devant la porte, le brun disparut alors derrière la porte réservée au personnel. S'adossant au mur, la poufsouffle soupira. La magie. Ça compliquait tellement de choses. Elle se demandait même si au fond, un monde sans magie n'était pas préférable, plus paisible. Rocket lui donna alors un coup de boule. Tombant à terre, se massant le crâne, elle leva des yeux ahuris vers son patronus. « Ça fait maaaal espèce de.. » « Depuis quand tu fais la tête comme ça?! Sors de ce cooooorps démon tu n'es pas ma rubiiiis!! » Battant frénétiquement des ailes, l'autruche chargea. Se jetant sur le côté, Rubis explosa, moitié-riant, moitié-choquée: « Non mais ça va pas! Tu vas voir sale dindon... » Et les deux se jetèrent dans un corps à corps des plus surprenants, se courant et sautant dessus, donnant des coups de bec et de poings. C'est alors qu'une voix les interrompit. Tournant toutes deux la tête vers leur interlocuteur, elles éclatèrent de rire en imaginant la scène. Sauf que le rire de l'autruche grilla les tympans de la jeune fille, qui dut automatiquement se boucher les oreilles, un sourire toujours accroché sur les lèvres.

.......... Elle n'avait jamais été bien intéressée par la magie qu'elle pouvait produire du bout de bois qui lui servait de baguette. Les petits artefacts étaient selon elle bien plus intéressants. Hésitante, elle tourna trois fois sa langue dans sa bouche - oui inutile de la tourner plus, les sept fois c'est du mytho, et puis trois ou sept, ça ne changeait rien à ce qu'elle allait dire - et prit la parole. « Dis, je me suis toujours demandée...ça fait quoi de pas avoir de pouvoirs? T'es content, triste, déçu ou ça t'est égal ? » Et à la lueur qui passa brièvement dans les prunelles du jeune homme, elle se dit qu'elle aurait du tourner sa langue sept fois finalement. « Ça m'fais l'effet d'un cataplasme sur une jambe de bois ! En sommes je m'en fous ! » Elle ne savait rien de ce qu'il ressentait et était curieuse. Si elle l'avait pu, elle aurait même accepté d'échanger de place avec lui, lui donner son potentiel magique. Après tout, sa grand-mère moldue n'allait pas mieux la considérer si elle était sorcière ou crackmol. Tant qu'elle n'était pas au Manoir pour l’embarrasser, c'était tout ce qui comptait. Et vu le niveau d'intérêt que Rubis portait à tout ça... Oui, c'était sûr. S'il y avait moyen d'échanger elle l'aurait fait. Mais après tout, peut-être ce moyen existerait-il? Peut-être arriverait-elle à créer quelque chose qui rendrait heureux bien plus que quelques farceurs audacieux? « Tu crois que c'est possible de créer un échangeur de magie? D'un corps à un autre, ce serait cool non? Comme ça je pourrais te... » Mais il la coupa alors. « Je l'ai dit je m'en tape ! » Le regardant, elle n'osa plus dire mot. Arrivant devant la porte, le brun disparut alors derrière la porte réservée au personnel. S'adossant au mur, la poufsouffle soupira. La magie. Ça compliquait tellement de choses. Elle se demandait même si au fond, un monde sans magie n'était pas préférable, plus paisible. Rocket lui donna alors un coup de boule. Tombant à terre, se massant le crâne, elle leva des yeux ahuris vers son patronus. « Ça fait maaaal espèce de.. » « Depuis quand tu fais la tête comme ça?! Sors de ce cooooorps démon tu n'es pas ma rubiiiis!! » Battant frénétiquement des ailes, l'autruche chargea. Se jetant sur le côté, Rubis explosa, moitié-riant, moitié-choquée: « Non mais ça va pas! Tu vas voir sale dindon... » Et les deux se jetèrent dans un corps à corps des plus surprenants, se courant et sautant dessus, donnant des coups de bec et de poings. C'est alors qu'une voix les interrompit. « Tout va comme vous voulez les deux ?
» Tournant toutes deux la tête vers leur interlocuteur, elles éclatèrent de rire en imaginant la scène. Sauf que le rire de l'autruche grilla les tympans de la jeune fille, qui dut automatiquement se boucher les oreilles, un sourire toujours accroché sur les lèvres.

Regardant Raju refaire son apparition, elle l'inspecta attentivement. Pull rouge ample à poche kangourou, jogging et baskets, sa tenue n'était plus très "classe" ou officielle. Esquissant un demi-sourire, elle lui lança: « On se fait un jogging? Pas de problème mais je doute que tu me rattrapes. Le dernier devant la salle de bain des préfets a un gage » Et sur ces mots, Rubis s'élança dans les couloirs sans prendre le temps de savoir si le jeune homme était ou non consentant. et de toute façon, il était plus que probable qu'il ne le soit pas alors.. Rocket lui facilitait plutôt la tâche. Si elle se refusait à monter sur son dos, considérant ça comme de la triche puisque le brun n'avait pas la même possibilité, elle ne se privait pas de la laisser dégager le passage pour elle, fonçant dans tout ce qui bouge, faisant sauter les élèves au plafond - il y en a même un qui s'est assommé sur une porte en voulant vite se retourner pour faire demi-tour, mais pas d'inquiétude: elle a réussi à l'enjamber. Ne prenant pas le temps de regarder par-dessus son épaule si l'autre la suivait ou non, elle filait en criant à tue-tête. « DÉGAGEZ LE PASSAAAAAAAAGE !!! » Non vraiment, il y avait des avantages à être surveillé par une personne dépourvue de magie. Personne ne pouvait lui lancer de sortilège pour la stopper, et ça, c'était vraiment cool! Enfin, pour elle en tout cas.

.......... Courant comme une dératée dans les couloirs, soulevant les regards surpris et parfois indignés des personnes qu'elle bousculait, renversant livres, jus de citrouille et chocogrenouilles, la tornade rouge fonçait vers la salle de bain des préfets, Rocket bondissant toujours plus vite à ses côtés, piaillant de bonheur. L'autruche adorait courir. N'osant jeter un regard en arrière de peur de voir Raju la rattraper, elle accéléra l'allure. Ses poumons la brûlaient, son pouls s'accélérait, son coeur était prêt à lâcher. Elle n'était pas une grande sportive. Plus douée dans les sports de sorcier me direz-vous? Même pas. Elle trouvait toujours une excuse pour sécher les cours de Quidditch. Elle était persuadée que les balais s'étaient tous ligués contre elle. Juste parce qu'elle en avait détruit un à son premier cours et changé un autre en souris verte ne voulait pas dire qu'elle avait une dent contre eux..puis s'ils volaient droit aussi au lieu de faire n'importe quoi! « A droite toute! » cria l'autruche dans sa tête. Virant sur sa droite sans réfléchir, Rubis percuta avec violence un jeune homme. Tombant tous deux à la renverse sous l'impact, elle laissa échapper un cri de surprise. Pouffant de rire dans sa tête, l'autruche continua à zigzaguer devant elle, s'éloignant peu à peu quitte à leur faire mal à toutes les deux à cause de la distance. Sautant sur ses pieds, marmonnant un désolé au garçon, elle repartit de plus belle. Il ne fallut pas beaucoup de temps aux compères pour atteindre la dite salle de bain. Essoufflée, s'adossant à la porte, la jeune fille se dit que quelque chose clochait. « Le pendentif!! Le pendentif!! » Portant une main à son cou, elle constata alors avec horreur que son collier avait disparu. Arrivant à ce moment précis, Raju apparut alors devant eux. Se poussant, elle le laisse déverrouiller la porte, la main toujours sur son cou. « Fastoche d'arrivée première quand on a une autruche comme patronus ! » Mais elle ne releva même pas la remarque. Tout ce qui lui restait de sa mère était contenu dans ce collier. C'était son dernier souvenir d'elle, son objet porte-bonheur, son talisman. Qu'allait-elle faire sans lui? Lui donnant un petit coup de tête encourageant, Rocket suivit l'indien à l'intérieur. C'est alors qu'un cri strident lui perça les tympans. Portant les mains aux oreilles, la rouge ne put s'empêcher d'aller voir ce qui se passait.

Ne pouvant retenir un petit gloussement, c'est avec surprise qu'ils constatèrent qu'ils n'étaient pas seuls. « Désolé d'interrompre votre charmante occupation mais je vais remplir ce seau, qu'est-ce qu'il y a ? On dirait que vous avez vu le mahatma Gandhi ! » En effet, deux jeunes gens avaient décidément du temps à tuer et avaient décidé de tuer le temps ensemble. Dans le bain. Nus. Et en plein ébat. Mais si la situation était assez loquace du côté des perturbateurs, elle l'était d'autant moins pour les jeunes gens qui virèrent au rouge pivoine. Elle reconnut d'ailleurs un visage sans arriver à mettre un nom dessus. Peut-être une victime d'une de ses farces? Il y en avait eu tellement! Ayant la décence de se retourner pendant que les jeunes gens se rhabillaient en hâte, quittant la salle sans demander leur reste, Rubis ne put écarter une petite pointe de jalousie de son cœur. Elle n'avait jamais connu ça elle, trop occupée à jouer des tours à tout le monde. Qu'est-ce que ça faisait de tomber amoureux? « Ça attire des emmerdes. La preuve! » lui rétorqua l'autruche. Souriant, elle acquiesça, pensive. « Tu as sans doute raison. » Regardant avec avidité le bain laissé par les deux tourtereaux, elle s'approcha du bassin. « J'ai froid. » murmura-t-elle. C'est alors qu'un grand plouf retentit. Plongeant la tête la première dans l'eau chaude, Rocket sous sa forme canine jappa de plaisir, l'invitant à la rejoindre. Éclatant de rire, Rubis lui envoya quelques gerbes d'eau pour l'embêter. C'est alors qu'une voix l'interrompit dans son petit jeu. « Bon alors c'est quoi mon gage ? » Sans quitter son patronus des yeux - non pas parce qu'il était mignon mais bien parce qu'elle se serait faite éclabousser sinon - elle réfléchit. « Je sais pas.. Y a un truc que tu détesterais faire? » C'était bête comme question. Bien sûr qu'il n'allait pas lui avouer ce qu'il détestait, ce serait trop facile. Et quand bien même il le ferait, elle n'était pas sûre de vouloir lui jouer un tour. Elle l'aimait bien après tout. Vraiment bien. Si elle devenait méchante avec les personnes avec qui elle aimait passer du temps, elle ne risquait pas d'avoir beaucoup d'amis d'ici la fin de l'année, pas vrai? Mais bon, l'idée ne tarderait pas à germer, c'était certain. Et quand tel serait le cas..le jeune homme n'aura qu'à bien se tenir!

.......... Bien sûr qu'il n'allait pas lui dire ce qu'il détestait, ç'aurait été trop facile....quoique, c'était Raju après tout, le jeune homme était aussi gentil que la poufsouffle était farceuse. Autant dire beaucoup. Mais le fait est qu'il ne trouva aucune idée lui non plus. Ah ben bravo, deux cervelles de moineau ensemble ça fait décidément pas des merveilles! Remarquant soudain qu'elle se frottait la gorge, inquiète par la disparition de son collier, il fit preuve de toute sa perspicacité en disant: « Dis-moi qu'est ce que t'as ? Une angine, mal a la gorge ? En plus c'est le moment d'avoir la crève avec le froid qu'il fait... » Esquissant un sourire face à la naïveté de l'indien, elle se releva, lui faisant de nouveau face. « C'est sûr qu'il fait pas chaud. » Interceptant le regard que lui lançait le jeune concierge, Rocket aboya un coup avant de donner de grands coups de pattes dans l'eau pour rejoindre le bord. Se hissant jusque sur le carrelage, dégoulinant de partout, elle s'ébroua, envoyant une multitude de gouttelettes sur les deux jeune gens qui firent un bond en arrière, les mains se protégeant du fléau canin. Mais la pluie improvisée causa comme un déclic au jeune homme qui s'exclama alors: « Haaaaa mais oui tu à plus ton bijou c'est ça ? Peut-être qu'on le retrouvera en faisant le chemin en sens inverse ! Oui parce que le seau est plein, on revient à la volière. » Allant tout d'abord remercier le brun, ses derniers mots firent réagir en un clin d’œil la rouge. « Sérieusement?! Quelle poisse, moi qui pensais que tu serais plus compréhensif.. » bouda celle-ci à l'idée de retourner en présence des affreux volatiles. Et puis, qui avait eût l'idée stupide de faire une tour aussi haute avec des escaliers sans rambarde! Pas que Rubis ai le vertige mais....bon si d'accord, elle avait le vertige. La hauteur ne la rendait pas sereine. Pas sereine du tout. Peut-être aussi pour ça qu'elle s'était vue infligée cette punition. Cette fois, Rusard s'était montré particulièrement sournois. Mais elle lui rendrait bientôt la pareille, il pouvait en être certain. Et c'est sur cette pensée qu'elle suivit Raju jusqu'à la grande tour des oiseaux aux milles cacas. refermant la porte derrière eux, il posa le seau à terre avant de lui lancer: « Au travail je te surveille, et pour ton collier après la colle j'irais à sa recherche en espérant que quelqu'un l'a pas ramassé. » Mais elle ne l'écoutait que d'une oreille, trop occupée à se demander à quelle hauteur ils se situaient, si la tour ne risquait pas de s'effondrer et toutes autres pensées amères. Amertume qu'elle répandit visiblement autour d'elle puisque certains piafs se mirent à brailler, la fixant de leurs petits yeux noirs vicieux. Et Rocket aboya en contrepartie, montrant les crocs. « Stupides bécasses. Je pourrais les croquer en deux temps trois mouvements si je le voulais. » gronda-t-elle. « Restes tranquille tu veux, plus vite on aura fini, plus vite on pourra s'en aller. » répondit-elle mentalement à son patronus. Et c'est en soupirant un bon coup qu'elle entama sa tâche, aidée par une Rocket qui passait le balai. Et tant pis si le manche serait couvert de marques de crocs, Rusard y repenserait à deux fois avant de lui faire nettoyer quoi que ce soit d'autre.

.......... Tandis que les deux compères s'échinaient à la tâche, l'indien lui s'empêchait de rire. Ben quoi, il n'avait jamais vu un chien passer le balai?! Bon ok, c'est vrai que ce n'était pas forcément une chose très courante, mais il valait mieux pour lui qu'elle ne comprenne pas qu'il se fichait littéralement d'elle. Car, même sous sa forme canine, l'autruche n'en restait pas moins susceptible. Les deux étaient pourtant bien synchro. Quand Rubis passait la serpillère, Rocket essuyait consciencieusement le sol de ses pattes avant. Et lorsque qu'il fallut passer le balai, Rocket prit le manche entre ses crocs et fit des petits tas que Rubis ramassait peu à peu. Mais son application à la tâche rendait hélas la scène plus cocasse encore. si bien qu'à un moment, Raju n'en pu plus et explosa de rire. « Ton patronus est une future femme de ménage dis donc, elle nettoie vachement bien ! » Stupéfiée, les yeux grands ouverts, Rubis tourna rapidement la tête pour apercevoir une Rocket furax. « Qu'est-ce qu'il dit l'abruti ?!... » Retroussant un peu les babines, lâchant le balai, le rottweiler fixait l'indien de ses petits yeux noirs perçants, poils hérissés et regard furibond. Rubis n'eût pas le temps de lui crier de se pousser que le chien bondit. La jeune fille, plus près que le patronus de son ami, se jeta alors sur lui, le plaquant au sol tandis que le bébé rottweiler s'encastrait dans le mur. Une affreux mal de crâne prit alors la rouge. Regardant l'indien, qui n'avait visiblement rien compris à la scène, elle lâcha: « Un merci suffira. Et un conseil, essaie de garder ta langue dans ta poche si tu tiens à la vie. » Esquissant un petit sourire, elle le laissa reprendre ses esprits, se mettant en tailleur à côté. Rocket tanguait dangereusement non loin de là, ses pattes s'entremêlant sans cesse, la faisant manquer de tomber à chaque fois. « Ça tourne. Arrêtez, ça touuurne. Où suis-je? Oulah, je me sens pas très bien. Oh, des mini indiens, att-ttendez-moi, je vais vous faire pay-yer. » Elle s'affala finalement au sol, les yeux semi-clos. Si les chiens pouvaient être bourrés, Rubis n'aurait pas hésité à dire que son patronus avait trop picolé. Laissant échapper un petit soupire, elle l'attrapa finalement par la peau du coup, la posant sur ses genoux. Caressant la fourrure bicolore, elle murmura: « Ça t'apprendra à t'énerver pour un rien. » Elle n'eût qu'un faible grognement en guise de réponse.