| Christobald Stanislas Narfi WINCHESTER | Nos choix ne sont jamais sans conséquencespar Invité, Ven 4 Avr - 19:40 ( #) | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Christobald Stanislas Narfi Winchester FEAT. Gaspard Ulliel 21 ANS ϟ MéDECINE MAGIQUE ϟ NANDOU & URUBU A TETE ROUGE ϟ SANG MêléNom: Winchester. Bien qu’il aurait sans aucun doute été plus simple pour ma vie sociale que je garde le nom de famille de mon cher père, il m’a été imposé de prendre celui de ma mère. J’imagine qu’il préférait ne pas afficher mon affiliation à sa personne. Cela aurait soulevé bien trop de questions gênantes, auxquelles quelqu’un de son rang n’aurait pu accepter de répondre. En un sens, je lui en suis reconnaissant. Cela fonctionne dans les deux sens après tout. Je n’ai pas à entendre son patronyme à chaque fois que quelqu’un s’adresse à moi. Et je n’ai pas à subir les crises de larmes, de colère, d’hystérie de ma mère, à chaque fois que je signe un parchemin. Prénoms: Christoblad Stanislas Narfi. Je n’ai jamais vraiment cherché à savoir pourquoi ma mère m’avait nommé ainsi. Les origines sont différentes. Les sonorités sont différentes. Les langues sont différentes. Je suppose que pour elle, chacun de mes prénoms était une pique lancée à mon géniteur. Une sorte de petite vengeance personnelle qui lui a permis de tourner la page, ou qui lui permet encore aujourd’hui de jubiler en me voyant. L’origine de Stanislas par exemple. « Celui qui s’élève dans la gloire ». Très à propos lorsque l’on sait qu’il a toujours refusé de reconnaître mon existence pour ne pas ternir la sienne. De la même façon qu’il a toujours refusé de reconnaître l’existence de la relation qu’ils entretenaient. Je ne suis pas vraiment certain quant au fait qu’elle lui en veuille plus de m’avoir renié, ou de l’avoir rejetée. Je ne suis pas sûr de vouloir le savoir. J’imagine que Narfi fait référence à la mythologie nordique, et à ce fils de Loki, dieu de la discorde, et plutôt mauvais. Quelle belle image du paternel. Je ne suis par contre, pas tout à fait persuadé que ma mère ait eu connaissance de la mort plutôt atroce des fils de celui-ci d’ailleurs. Ou du moins, je préfère penser qu’elle n’en savait rien. Je préfère garder mes entrailles pour moi-même, merci bien. Au fond, seul Christobald semble avoir été épargné. « Celui qui porte le Christ ». Peut-être symbole de renouveau ? Je me plais à songer que c’était le seul et unique prénom qu’elle souhaitait pour moi avant que la haine ne la dévore. Pourtant, il est le seul que je ne supporte pas. Devrais-je voir là un quelconque signe ? Âge et Date de Naissance: Je vais actuellement vers mes vingt-deux ans. C’est sans doute pour cela que je considère la plupart des élèves de cette école comme des gamins. Je fais parti des plus anciens après tout. Mon anniversaire a lieu tous les trois juin, inexorablement. Contrairement à la plupart des gens, je ne donne pas à cette date une signification particulière. Ce n’est qu’une journée comme une autre après tout. Fêter la venue au monde ne devrait pas être quelque chose d’aussi solennel ou obligatoire. C’est d’un ennui… Puis, chaque année, je dois supporter le coup de blues de ma mère. Les femmes sont d’un naturel sensible… Nature du sang: Mon père était un de ces aristocrates au sang d’une exceptionnelle pureté. Enfin, il l’est toujours. Je parle de lui au passé, mais il est encore en vie. Je crois. Mais ma mère était teintée. Enfin, même plus que teintée. Elle était ce que l’on appelle une sang-de-bourbe. C’est probablement ce qui a causé leur séparation. Ou bien le fait que mon géniteur était déjà marié. Aussi. Bref, cela fait de moi un Sang-mêlé. Pas de quoi avoir honte. Pas de quoi être fier. Situation familiale: Ah, c’est un petit peu compliqué. Et un petit peu tabou, aussi. Ma mère n’aime pas spécialement en parler, ce que je peux concevoir. Après tout, c’est si faible, une femme. Surtout elle. Mon géniteur eut une relation plutôt suivie avec elle. Ou du moins, c’est ainsi qu’elle me l’a toujours présenté. Et c’est ainsi que je le transmets, bien que je sache parfaitement que nombre d’éléments ne colle pas. Je n’ai jamais cherché à creuser, mais l’une de mes théories implique que je ne serai le résultat que d’un « coup d’un soir ». L’alcool fait des ravages. Il s’agit là de mes origines, mais je n’ai pas à fouiller dans la vie passée de la seule famille qu’il me reste. Enfin, seule famille… J’ai des demi-frères ou demi-sœurs du côté de mon père. Je suppose du moins. Sinon, il aurait bien été capable de venir me trouver pour assurer sa lignée. Et j’ai aussi deux demi-frères plus jeunes que moi. Des jumeaux, Christopher et Constantin. Leur père a gardé contact avec notre mère, il passait une fois par mois à la maison avant qu’ils n’entrent à Poudlard. Maintenant, il passe deux semaines avec eux en Août avant qu’ils ne fassent leur rentrée. Malgré le fait que ma mère et lui soient séparés, elle prend toujours des heures à se préparer à chacune de ses apparitions. Comme si elle ne comprenait pas que son temps était passé, et qu’elle n’avait probablement aucune chance de le récupérer. Nous avons aussi une demi-sœur, Calypso. Son père ne se manifeste que trois fois par an, à son grand regret. Pour son anniversaire, pour Noël, et en Juillet, date à laquelle il a quitté notre mère. Je n’ai jamais compris cette nécessité qu’il avait de toujours envoyer un cadeau ce jour-là. Mais cela fait sûrement partie de ces tocs qu’il n’a de cesse d’avoir. Ma mère a toujours eu le chic pour choisir les hommes qu’elle mettait dans son lit. Peut-être que ce cadeau s’adresse d’ailleurs plus à ma mère qu’à ma demi-sœur. Ne formons-nous pas une jolie famille ? Patronus: Mon patronus a deux formes. La première a m’être apparue, est un Nandou. Une espèce d’autruche, en gros. Sa seconde, est un Urubu A Tête Rouge. Une espèce de vautour. Oui, il ne pouvait pas choisir de forme plus simple. Miroir du Rised: Je n’en ai pas la certitude, mais je suppose que j’y verrais une vraie vie de famille… Ou pas. Ça serait quand même sacrément gnangnan. Composition de la baguette magique : Ma baguette mesure dix-sept centimètres soixante-dix-sept, est en bois de cerisier, et contient une ventricule de dragon. Ça en jette un peu, dit comme ça, mais au final, ce n’est qu’une baguette comme une autre. Epouvantard: Lorsqu’un épouvantard se trouve devant moi, il prend une forme un tantinet étrange. En fait, il rend tout ce que je regarde trouble ou noir. Probablement parce que ce que je crains le plus est de perdre la vue. Etudes Suivies: Je suis en Cinquième Année de Médecine Magique. Lors de ma troisième année, j’ai décidé de me spécialiser en Médicomagie, puisque cela me paraissait plus amusant. Je suis donc les cours obligatoires, ainsi que l’Occlumencieet la Métamorphose. Animal de compagnie: Je n’en ai aucun. Ah, si, une chouette. Mais je ne l’utilise presque jamais. Elle est presque devenue une chouette de l’école depuis le temps. Je crois que je l’avais appelée Célestine. Elle n’est plus toute jeune maintenant. Il faudrait que je pense à aller la voir à la volière tiens. Caractère L’élément le plus important à prendre en compte lorsque l’on cherche à saisir le caractère de Stanislas, est sans aucun doute la famille. Ou plutôt, son absence de famille. De part son enfance un peu chaotique, la vision qu’il possède de ce que toute personne dite « normale » a de la « famille » se trouve un tantinet erronée. Ce terme n’a pour lui qu’un goût amer de solitude et d’abandon. Ce n’est qu’une image utopique que l’on peut retrouver dans des livres ou sur des photographies que l’on affiche par orgueil afin d’étaler un bonheur fictif devant les autres. L’absence de véritable figure paternelle stable lui a donné l’impression d’une inconstance permanente au sein de ce cercle fermé. Comme si aucune présence n’était jamais sûre. Comme si tout pouvait, et en un sens, devait, toujours changer. Là où pour certains, les parents, les frères, les sœurs, apparaissent comme un refuge, pour Stanislas, il ne s’agit que d’une étape, une transition. Il ne s’agit pour lui que d’un amas d’anecdotes plus ou moins reluisantes à raconter à quiconque est assez curieux pour les écouter. Durant des années, il a tenu sa mère responsable de cette instabilité. Pourquoi tous ces pères les quittaient si ce n’était pas à cause d’elle ? Faire porter la faute à sa génitrice lui permettait de ne pas se sentir coupable. Puis lorsqu’il s’est éloigné de la maison familiale pour entrer à Poudlard, il a fini par comprendre que tout n’était que provisoire. Même cette simili-haine qu’il lui avait un jour portée. Cela a joué un rôle important dans ses difficultés actuelles à se lier sur le moyen et long terme avec les gens. Il est plutôt solitaire, sans être non plus un marginal. Stanislas n’a pas peur des autres, pas plus qu’il n’est timide. Il a depuis longtemps accepté le fait que les personnes dont il se trouve être proche un jour, ne le seront pas forcément le lendemain. Les seules réelles constantes de son existence restent au final sa demi-sœur et ses demi-frères. Probablement les rares personnes dont il se sent proche, sans pour autant les considérer comme inaliénables à sa vie. Ils disparaîtront un jour après tout. Sa mère aussi en un sens, mais le profond dégoût qu’il eût ressenti un jour pour elle fausse son jugement, et l’existence même de cette femme ne fait qu’accroître le sentiment d’abandon de son père. Même s’il reconnait aujourd’hui qu’elle a été plus trompée qu’elle n’a été malicieuse, il ne parvient à voir en elle qu’une figure maternelle aux tendances dépressives et sans aucune réussite, une figure de femme défraichie et sans aucun intérêt. Il ne la déteste pas. Il la trouve seulement un tantinet pathétique. Oui. C’est cela, il ne ressent pour elle qu’une pitié teintée d’un attachement enfantin probablement guidé par un Complexe d’Œdipe lointain. Est-ce parce qu’il préfère passer son temps seul, qu’il lit, ou parce qu’il lit qu’il préfère passer son temps seul, toujours est-il que l’une des véritables constantes de sa vie se trouve être la lecture. Sa mère a longtemps été surprise de ce comportement qu’elle ne comprenait pas. Comment un enfant pouvait trouver plus intéressant un livre qu’une partie de Un Deux Trois Soleil magique ? Et le pire, c’est qu’il lisait beaucoup. Trop. Il demandait en permanence de nouveaux ouvrages. Toujours plus. Il n’aurait su dire de quoi venait ce besoin de lecture. Probablement y avait-il là le soulagement d’une curiosité trop poussée pour son âge, des réponses à des questions auxquelles personne ne prenait le temps de répondre. Ces bouquins étaient une échappatoire. A cette époque, il ne supportait que difficilement la présence de sa mère. Il la tenait responsable de leur situation. Le père des jumeaux venait de rentrer dans leurs vies, et Stanislas avait beaucoup de mal à l’accepter. Résultat probable d’un certain Œdipe. Rivalité entre hommes pour l’attention de la femme aimée. Tout ça, tout ça. S’enfoncer dans la littérature est devenu sa manière à lui de nier l’existence de ce père qui n’était pas le sien. Et qui, finalement, n’est pas resté assez longtemps pour le devenir. Ce qu’il se mit ensuite à fuir fut sans aucun doute sa mère elle-même. Il la considéra longtemps comme coupable de l’instabilité familiale. Lire devint sa manière à lui de nier l’existence de cette mère qui n’en était pas vraiment une. Il ne sut jamais vraiment quand est-ce que la lecture glissa de la nécessité de fuite, au simple plaisir. Peut-être, après tout, cela avait toujours été lié. Il y avait peut-être toujours eu une part de plaisir dans la lecture, tout comme il y avait toujours eu une part de plaisir malsain dans la fuite. Il y avait peut-être toujours eu un peu de plaisir dans l’isolement, tout comme il y avait toujours eu un peu de plaisir dans le silence. Ces livres qu’il engloutissait sans effort furent aussi une étape importante dans la construction de son esprit, de sa manière de penser, et surtout, de son imagination. Il a encore parfois cet air rêveur qui démontre qu’il se trouve loin de l’instant présent. Très loin. Dans un monde qu’il s’est crée plus jeune, alors qu’il prenait encore une fois la fuite. Merlin que cet enfant passait son temps à courir. Au fil du temps, les romans ont laissé la place aux ouvrages plus théoriques, plus techniques. Comme si la lecture ne pouvait plus être ludique. Il ne sut jamais vraiment quand est-ce que sa mère commença à paniquer à le voir s’informer sur tant de domaines si différents et tant en profondeur, mais il savait bien, au regard qu’elle posait sur lui, qu’elle avait l’impression d’avoir affaire à un être surnaturel. Il se demandait parfois si elle avait honte de lui, et s’il devait avoir honte de lui-même. Tout cela se transforma finalement, par un vicieux hasard, par une honte de son père. Même s’il ne connaissait pas son identité, il ne pouvait s’empêcher de ressentir à son égard une espèce de haine et de dégoût mêlés. Ce ne sera que bien plus tard qu’il finira par se détacher de cette ombre paternelle, et se plaira à l’appeler X. Pourquoi devrait-on laisser aux enfants seuls le droit de se nomme « sous X » ? Stanislas apparait souvent comme en décalage par rapport aux autres. Ses réactions ne sont pas toujours évidentes pour ses camarades, et, en général, il est plutôt vu comme « à part ». Ce qui, en soi, ne le dérange pas. Il s’est longtemps demandé ce qui pouvait le rendre aussi imperméable aux autres, ou ce qui pouvait rendre les autres aussi imperméables à sa personne, avant que la réponse n’apparaisse lors de l’année de ses quinze ans. Son cerveau assimile les informations et les traite de manière différente. Son fonctionnement global est en réalité particulier puisque son Quotient Intellectuel a été évalué à 154 sur l’échelle de Wechsler. Puis de 185 sur celle de Cattell. Contrairement à ce que l’on pourrait facilement penser, Stanislas n’a jamais su, ni pu considérer ce potentiel comme quelque chose de positif. Il a eu, durant un temps, plus peur de son propre esprit qu’autre chose. Ses propres pensées le dépassaient parfois, et ses propos pouvaient surprendre, voir effrayer sa mère. C’est probablement ce qui l’a rendu si silencieux. Il ne parle que lorsqu’il a quelque chose à dire. Et quelque chose de pertinent. Ce n’est pas tant qu’il a peur des autres, mais il a peur de faire peur. Après tout, ne dit-on pas que le savoir est la plus dangereuse des armes ? a little something from you. Niflheim. De mes trois prénoms, celui qui est le plus couramment utilisé est Stanislas, mais j’ai toujours eu une affection particulière pour Narfi. Peut-être l’histoire un peu noire de ce personnage mythologique m’a-t-elle attiré ? C’est pour cela que j’ai décidé de nommer mon patronus de manière à nous lier de part nos appellations respectives. La sœur la plus connue de Narfi est Hel, gardienne du monde des morts. Le monde des morts est appelé dans la mythologie nordique, Niflheim. Aussi simple que cela. J’ai mis longtemps avant de lui donner un patronyme. Ces choses qui nous suivaient partout n’étaient pas censées le faire longtemps. Mais la capacité du Ministère de la Magie à créer des problèmes est bien plus développée que celle qui permet de les régler, comme dans toute société moderne.
Dire que j’apprécie Niflheim serait mentir. Il est mon patronus, il me suit en permanence, partage mes pensées, débat avec moi lorsque l’envie lui prend… Il partage pour le moment mon quotidien, mais je suis persuadé qu’il finira, à un moment ou à un autre, par disparaître. Après tout, si ce sortilège était fait pour durer, il n’aurait pas été créé afin de n’être invoqué que de manière temporaire. En dehors de ça, c’est un excellent joueur d’échec. Le seul inconvénient étant que l’on puisse lire chacun dans les songes de l’autre, et donc, prévoir ses coups. C’est là que je trouve dommage que nos patronus ne puissent pas être autonome pour faire bouger ces satanées pièces. Je n’aurais plus qu’à choisir mes adversaires en fonction de leur manière de jouer contre Niflheim. Plus besoin de me farcir ces parties de débutants.
Niflheim a deux formes. Celle avec laquelle on le voit le plus souvent, un Urubu à tête rouge. Je ne sais pas vraiment comment analyser cette forme de vautour qui reste à mes côtés. Bon, en même temps, je ne sais pas non plus comment analyser la forme de Nandou qui apparait aussi de temps à autres. De toute façon, je ne suis pas certain qu’il y ait quelque chose à analyser là-dessus. Je ne vois absolument rien dans l’autruche qui reflète ma personnalité. Ni dans le vautour. En même temps, l’homme étant une sous-espèce animale, pourquoi vouloir à tout prix faire un parallèle avec un comportement d’une autre espèce ? You're not a sad story. Tome Premier ; Où l’on fait un choix Le temps s’égrenait lentement. Très lentement. Trop lentement. Le silence qui s’était installé depuis de longs instants, ne semblait pas prêt à être rompu. Seul le tic-tac régulier de l’horloge du salon résonnait, inexorablement. On n’aurait su dire si cette incapacité à réagir venait plus de la joie que procure un tel évènement dans la vie d’une personne, ou de la peur panique qui pouvait vous faucher en de telles circonstances. Que faire ? Que dire ? Que répondre ? Quelles priorités mettre en avant ? C’était sans aucun doute tout ce qui tournait et retournait dans la tête de l’homme, percutant encore et toujours les rebords de sa boite crânienne, lui donnant probablement un mal de crâne improbable, sans pour autant lui apporter de réponses. Alors qu’il paraissait à peine assimiler ce qui venait de lui être dit, la jeune femme sembla décider qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure. Elle inclina la tête, forçant son regard dans celui de son interlocuteur, liant ses mains aux siennes, et affichant un large sourire. « Eh bien ? Qu’est-ce que tu en dis ? On va avoir un enfant à nous ! »Peut-être n’avait-elle pas compris ? Peut-être qu’à cet instant-là de sa vie, elle pensait pouvoir lire sur les traits de l’homme qu’elle aimait – ou pensait aimer, avait-elle vraiment eu des sentiments pour ce Sang-pur ? Peut-être qu’à cet instant-là de sa vie, elle pensait vraiment que ce sorcier allait tout quitter pour elle. Pour elle, et pour l’enfant qu’elle portait. Il ouvrit la bouche, sans pourtant qu’aucun son ne parvienne à en sortir. Il perdait là toute l’élocution dont il était habituellement capable. Tout son savoir-faire. Toute son aristocratie. Toute son arrogance. Peut-être était-il trop jeune ? Peut-être ne l’aimait-il pas ? Peut-être ne l’avait-il jamais aimée ? Il finit par refermer les mâchoires, la surprise semblant s’effacer petit à petit de ses traits. Il dégagea lentement ses mains de celle de la femme, avant de les poser sur ses épaules. Il articula, lentement, afin d’être certain qu’elle comprît parfaitement ce dont il allait être question. Un peu comme on parlait à quelqu’un d’intellectuellement attardé. D’un peu simple. D’un peu stupide. « Ce n’est pas possible. Ecoute attentivement ce que je vais te dire, Winchester, écoute vraiment bien. » A l’appel de son nom de famille, et non de son prénom, ladite Winchester sentit son corps se glacer. Avait-elle fait une erreur ? Y avait-il quelque chose qu’elle avait manqué ? Sans même s’en rendre compte, son corps se mit à trembler, et ses mains devinrent froides, signe que tout son être sentait venir un danger. « Je ne suis pas, et ne serai jamais, le père de cette chose. Tu dois avorter Winchester. Ou tu dois accepter le fait que tu seras toujours seule avec ça. Je ne serai jamais à tes côtés. Il n’y aura jamais de nous. Il y aura toujours moi, avec ma femme et mes enfants, et il y aura toujours toi, avec ce que bon te semble. » Il s’interrompit une seconde, sondant le regard de la jeune femme pour être certain qu’il l’avait bien écouté. Puis hocha la tête, satisfait. « Adieu Winchester. »Et jamais elle ne le revit. Bien qu’elle ne fût pas orpheline, Cassandre Winchester avait perdu contact d’avec ses parents lorsqu’elle découvrit qu’elle était une sorcière. Dans une famille aussi croyante et pratiquante que les Winchester, se découvrir un don pour quelque chose d’aussi paranormal, et probablement diabolique, était loin d’être une bonne nouvelle. Inutile de préciser qu’ils ne sabrèrent jamais le champagne. Heureusement pour la jeune fille, sa tante et son oncle étaient un petit peu plus ouverts d’esprit, et ils la recueillirent à ses onze ans, lorsqu’elle fut mise à la porte du domicile familial. Ce fut probablement l’élément qui déclencha chez elle, ce perpétuel besoin de se sentir aimée. Elle ne pouvait survivre seule, et n’avait de cesse de s’accrocher aux personnes qui s’approchaient d’elle, et lui donnaient un tant soit peu d’attention. Ainsi, lorsqu’elle avait vu celui à qui elle s’était le plus accrochée la quitter, elle était retournée voir la seule famille qui ne l’eut jamais abandonnée. Elle allait alors sur ses trois mois de grossesse. « Cassy… Est-ce que tu es vraiment sûre… Enfin… Elever un enfant seule. A ton âge… »La question était sans doute légitime. Et l’air qui s’était installé sur le visage des deux moldus indiquait clairement qu’ils pensaient que c’était la meilleure solution. Ils sous-estimaient sans doute l’attachement que ressentait leur nièce pour l’homme qui l’avait mise enceinte. A cette période-là, elle pensait sans doute pouvoir encore le récupérer. Quand il apprendrait pour la naissance de l’enfant, il reviendrait. Elle en était sûre. Il reviendrait. Il ne pouvait l’avoir abandonnée. Il reviendrait. Il ne pouvait que revenir. Elle secoua légèrement la tête, faisant onduler ses longs cheveux bruns, alors qu’un petit sourire s’installait sur ses lèvres. Leur entrevue le mois précédent ne pouvait être leur dernière. Ils se reverraient. Ils se marieraient. Ils auraient beaucoup d’enfants. C’était ainsi que finissaient tous les contes, non ? « Je veux garder mon bébé. Je ne veux pas l’abandonner. Je ne veux pas le perdre. »A cet instant, son oncle n’était pas vraiment certain qu’elle leur parlait du petit. Elle était probablement en train de parler de son ex-amant. * Un trois juin, au matin, les premières contractions se firent sentir. Dans la petite maison familiale, c’était un petit peu l’agitation générale. Le jour tant attendu, ou redouté, était en train d’arriver. Bien que ses parents l’aient rejetée, Cassandre était et restait une Winchester. Et les Winchester accouchaient chez eux, sans aide extérieure, parce que Dieu avait ainsi prévu l’être humain. Aussi surprenant que cela eut pu paraître, durant la grande majorité de sa grossesse, la sorcière n’avait utilisé ses pouvoirs, par crainte de perturber le quotidien de ceux qu’elle considérait comme ses parents adoptifs. Mais sous la douleur procurée par l’accouchement, et probablement parce que toute sa magie était restée, neuf mois durant, concentrée en elle, la jeune femme ne put empêcher quelques vases et autres objets de décoration de littéralement imploser. Et ce, à intervalles plus ou moins réguliers, durant toute la durée du travail. Ce fut sans aucun doute ce qui convainquit les deux moldus de demander à leur nièce de quitter la maison dès qu’elle serait remise. « Tu sais comment tu vas l’appeler ? »Toute en adoration qu’elle était devant le petit être qui se trouvait dans ses bras, Cassandre releva les yeux vers sa tante, un grand sourire sur les lèvres. Elle ne savait pas encore que trois mois plus tard, elle vivrait seule avec ce fils qu’elle avait tant voulu garder. Elle ne savait pas encore que le chemin qui se dévoilait devant elle serait empli de déceptions et autres désillusions. Elle ne savait pas encore que non, jamais le père de ce petit ne réapparaîtrait à ses côtés. Et c’est ainsi avec la joie et le bonheur que toute mise au monde peut faire ressentir qu’elle baptisa son enfant. « Christobald Stanislas Narfi Winchester. Bienvenue chez toi, mon fils. »Tome Second ; Où l’on récolte ce que l’on a semé L’argent que l’oncle et la tante de Cassandre avaient mis de côté pour pouvoir aider leur nièce était, aussi surprenant que cela puisse paraître, une somme assez conséquente. Stanislas n’apprendra que bien plus tard, après quelques recherches, que son grand-oncle et parrain était en réalité un avocat qui gagnait plutôt bien sa vie. C’était sans doute ce qui leur avait permis de trouver rapidement un petit cottage à Canterbury, au Sud de Londres. Ce petit village abritait une communauté majoritairement sorcière. Seuls quelques moldus passaient par là, essentiellement pour le plaisir du tourisme. La petite maison avait du charme, et était bien assez grande pour deux. La toute jeune mère n’eut aucun souci pour trouver là, ces personnes âgées un peu ennuyées de leur quotidien, afin de garder son fils lorsqu’elle partait travailler en tant que serveuse dans le restaurant du coin. Durant les premières années de leurs vies à Canterbury, Cassandre envoyait environ toutes les semaines, une lettre au père de son enfant. Sans doute espérait-elle pouvoir retrouver l’homme qu’elle aimait à ses côtés. Ce n’est que lorsqu’elle tomba, par hasard, sur l’exemplaire du jour de La Gazette. Un article dans la rubrique des naissances, annonçait l’arrivée d’un heureux événement, ou plutôt, une heureuse événement, dans la famille de celui qui hantait encore ses pensées. Stanislas avait trois ans. Il n’entendit jamais le nom de cet homme. Pas plus qu’il n’en soupçonna l’existence. En un sens, si sa mère lui avait un jour annoncé qu’il était le fruit de l’Immaculée Conception, il aurait presque eu envie de la croire. * « Christobald, voici Melchior McCallan. Il va venir à la maison souvent à partir de maintenant. Dis bonjour. »Même à quatre ans, ce que l’on ne pouvait enlever à Stanislas, était sans doute le fait qu’il fut un enfant très poli. Il salua donc l’homme qui venait d’entrer dans la maison, et attendit, penchant la tête légèrement sur le côté, qu’il quitte la pièce accompagné de sa mère. C’était la première fois qu’il rencontrait une personne du même âge que sa génitrice. C’était la première fois que quelqu’un entrait dans leur cottage. Et il réalisera bien plus tard, que c’était aussi la première fois qu’il vit sa mère heureuse, qu’il vit sa mère sourire, grâce à quelqu’un qui n’était pas lui. Il n’y eut besoin de guère plus pour que le petit être qu’il était à l’époque ne se sentît en danger. Un homme. Dans sa maison. Qui passait du temps avec sa mère. Il commença par le détester furieusement, ne lui adressant presque jamais la parole, refusant de jouer avec lui. Monsieur McCallan — jamais Stanislas ne l’appela autrement que par ce titre pompeux, comme si déjà à son âge, il savait que cela lui permettait d’instaurer une distance avec lui — était un décent sorcier. Il aimait les enfants, et même ceux qui lui menaient la vie dure. Il était gérant de cinq magasins à Londres, mais ne s’y rendait que quatre jours par semaine, pour vérifier que tout se déroulait bien. Le reste du temps, il le passait à Canterbury où il avait récemment fait l’acquisition d’une petite bicoque qu’il voulait retaper et revendre à meilleur prix. Deux mois après avoir commencé à sortir avec lui, Cassandre donna sa démission au restaurant du village, et devint, Stanislas ne le découvrira que bien plus tard, une femme entretenue. Au fil du temps, la présence de Monsieur McCallan devint normale. L’avoir dans les pattes était devenu le quotidien du jeune sorcier, et la haine qu’il eut ressenti pour lui un jour, finit par s’apaiser. Il supportait mieux cet homme qui n’était plus un étranger, mais tout de même un rival. Il avait revendu la bicoque à bon prix, et s’était installé avec eux, dans ce bon vieux cottage. Parce qu’il était maintenant devenu un grand garçon, Stanislas avait eu le droit de changer de chambre. Il n’était plus à côté de sa mère, il avait celle de l’étage. La seule chambre de l’étage. Celle avec la jolie vue sur la forêt et un bout du lac. Il n’avait donc plus à entendre les étranges grincements qui provenaient d’à-côté, à chaque fois que Monsieur McCallan et sa mère passaient la porte en gloussant. Lorsqu’il eut cinq ans, on l’installa sur le canapé, entre les deux figures parentales, afin de lui parler. « Christobald, chéri. Tu sais que Melchior et moi, nous t’aimons. N’est-ce pas ? Tu le sais ? » Même du haut de son jeune âge, il sentait que le début de cette conversation n’annonçait rien de particulièrement bon. Il hocha doucement la tête, ne sachant pas vraiment que répondre d’autre. Une fois fait, il se contenta de détailler du regard sa mère après avoir jeté un rapide coup d’œil à Monsieur McCallan. « Christobald, tu vas avoir un petit frère ou une petite sœur. »Et sur ces propos, elle se saisit de la main de son enfant qu’elle déposa sur son ventre. Avec le recul, Stanislas se demande aujourd’hui encore pourquoi ce geste, alors qu’elle n’était encore enceinte que de quatre mois soit, bien trop tôt pour sentir un quelconque bébé bouger. Sa principale théorie fut pendant longtemps que Cassandre était peut-être trop simple pour le savoir, avant de se rendre compte qu’il s’agissait plutôt pour elle d’une manière de lui montrer qu’il n’avait pas vraiment le choix, et que même s’il ne le voulait pas, son petit frère ou sa petite sœur arrivait. Il déposa de lui-même sa seconde main sur le ventre à peine rebondi de sa génitrice et eut un petit sourire. Peut-être maintenant ne se sentirait-il plus seul ? « Mère, vous allez l’appeler comment ? Médor ? » Toute l’attention de Stanislas avait été sur la jeune femme, et il ne voulait pas accorder à Monsieur McCallan ne serait-ce qu’une seconde de son temps. Pourtant, il entendit nettement son hoquet de surprise, suivi de son marmonnement courroucé. « Ce n’est pas un chien, Christobald. » L’enfant n’était pas vraiment sûr de comprendre pourquoi, parce qu’il ne s’agissait pas d’un chien, sa mère ne voudrait pas l’appeler Médor. Il se contenta d’hausser les épaules, ne regardant toujours pas dans sa direction. Il se décala légèrement sur le canapé de manière à tourner le dos à l’homme. « Et alors ? Médor c’est joli aussi. Vous aimez Médor, Mère ? »Stanislas s’en souvient parfaitement encore aujourd’hui. Le regard que sa génitrice lui accorda à cet instant, mélangeant habilement surprise, déception et crainte. Ce fut peut-être là qu’elle commença à avoir peur de lui. Pour une histoire de prénoms ? Non. Parce qu’elle craignait sans doute de voir partir Monsieur McCallan à cause de lui et de sa haine latente pour cet homme. Il se rappelle aussi l’échange silencieux qu’avaient eu les deux adultes. Comme si Cassandre s’excusait pour lui. Comme si Cassandre s’excusait de lui, de son existence. Jamais il ne se sentit aussi honteux qu’en ce moment-là. * Quelques mois plus tard, naquirent Constantin et Christopher. Des jumeaux. Stanislas était de cinq ans leur aîné, et il ne comprit qu’un petit peu plus tard qu’il allait devoir attendre qu’ils grandissent un peu avant de pouvoir les considérer comme potentiellement intéressant. Il les observa longuement. En silence. Cherchant à comprendre comment ils fonctionnaient. Il se rendit rapidement compte que ces deux nouveaux locataires du cottage accaparaient un petit peu l’attention de sa mère. Pas que ça le dérangeait spécialement, mais il ne pouvait s’empêcher de se sentir un tantinet exclu. Ce qui n’alla pas en s’arrangeant lorsqu’arriva le premier anniversaire de ses demi-frères – Cassandre les appelait ses frères, comme si, si elle essayait assez fort, elle pouvait changer son patrimoine génétique et ne plus avoir à penser à son père biologique à chaque fois qu’elle le voyait. Stanislas avait sept ans, et il n’y fit pas vraiment attention au début. Monsieur McCallan venait de moins en moins souvent à Canterbury. Ses magasins à Londres rencontraient quelques problèmes, et il envoyait souvent des hiboux afin de prévenir qu’il ne pourrait pas rentrer. « Christobald, est-ce que tu pourrais surveiller Christopher le temps que je donne son bain à Constantin ? Melchior ne devrait plus tarder. » A en croire sa mère, Melchior ne devait jamais tarder. Comme s’il était déjà en chemin. Comme s’il était toujours en chemin. Au fond, oui, on pouvait dire qu’il était en train de se déplacer, mais pas vraiment dans le sens que Cassandre espérait. Ce jour-là, cela faisait prés de deux semaines que Monsieur McCallan n’était pas venu. Et lorsqu’un hibou arriva à l’heure du bain de Constantin, déposant sa missive à côté de Stanislas qui surveillait Christopher dans le parc, l’aîné de la fratrie sut qu’il n’arriverait pas plus aujourd’hui qu’il n’était arrivé hier. « Mère ! Monsieur McCallan vient d’envoyer un hibou ! » Ce fut la première fois qu’il eût à surveiller son cadet pour un temps aussi court. Sa mère s’était saisie de la lettre et l’avait parcourue avec l’avidité que donne parfois l’amour. Le jeune garçon était assis aux côtés de ses demi-frères, mais surveillait les actions de sa génitrice. Il ne manqua donc pas les larmes, les tremblements, les hoquets de désespoir, ni même la course jusque dans la chambre où elle resta enfermée pendant des heures. Il attendit dans le salon, s’attendant à la voir venir pour préparer le dîner comme habituellement. Mais elle ne vint jamais. Pour la première fois alors, mais ce n’était pas là la dernière, il se dirigea vers la maison voisine, afin de demander à la vieille Hopkins de venir les aider. La vieille Hopkins était le genre de vieille dame que les enfants n’aimaient pas spécialement. Elle avait depuis longtemps dépassé la date de péremption, et tout son corps semblait vouloir le faire savoir. Elle ne sentait pas très bon. Elle était sourde comme un pot. Elle ne voyait que ce qui se situait entre trente centimètres et un mètre. Elle ne se déplaçait qu’à l’aide d’une canne un peu passée. Mais elle était gentille, et savait bien cuisiner. Elle était celle qui avait le plus gardé Stanislas lorsqu’il était plus jeune, et il avait avec elle, une relation particulière. « Mère est en haut, au premier, dans la chambre. Elle a reçu une lettre de Monsieur McCallan, et depuis, elle n’en sort plus. » Bien qu’il tentait de ne pas l’afficher, il s’inquiétait un petit peu. Jamais sa génitrice n’avait réagi comme cela. Ou du moins, il ne s’en souvenait pas. En réalité, cette scène avait pour Cassandre comme un goût de déjà-vu. Quatre ans auparavant, elle avait eu les mêmes larmes, les mêmes tremblements, les mêmes hoquets de désespoir. Il regarda la vieille Hopkins monter les marches avec toutes les difficultés que lui donnait son âge, avant de se concentrer à nouveau vers ses demi-frères qui commençaient eux aussi, à sentir que quelque chose n’allait pas. « Si vous vous mettez à pleurer vous deux, je vous arrache la langue. » Ce n’était pas une véritable menace, ou du moins jamais il ne l’aurait mise à exécution, mais au ton de sa voix, Constantin sembla comprendre qu’il fallait être sage, puisque l’agitation qui l’avait pris un peu plus tôt cessa. Quand la vieille Hopkins descendit à nouveau, elle se dirigea vers la cuisine et commença à farfouiller afin de leur préparer quelque chose à manger. Elle n’expliqua rien. Elle ne précisa rien. Elle ne répondit à aucune des questions simples que pouvait se poser un enfant ayant vu sa mère craquer. Elle se contenta de préparer une soupe, agitant sa baguette à travers toute la pièce pour faire venir à elle les ingrédients dont elle avait besoin. Considérant que mimer ce qu’elle faisait serait la plus efficace solution, Stanislas ne pipa mot. Il resta assis dans le salon, laissant son regard voguer entre la cuisine et les jumeaux. Durant trois jours, leur quotidien changea. La vieille Hopkins, qui prit officiellement le surnom de Granny dans l’esprit des enfants, resta avec eux durant tout ce temps, sans pour autant répondre aux incessantes questions que l’aîné des trois posait. Puis, un beau matin, Cassandre fut de retour, souriante au possible, expliquant simplement que Melchior allait devoir rester à Londres et qu’il n’habiterait plus avec eux dorénavant. Ce ne sera que deux mois plus tard que Stanislas trouvera, cachée dans une malle, dans la chambre de sa mère, la lettre qui avait déclenché tout cela. Au milieu des « Ma douce Cassy » se trouvaient notamment des expressions comme « J’en suis terriblement désolé », « Je ne puis vivre sans elle », « Je t’enverrai une pension pour les jumeaux », et celui qui avait sans aucun doute dû achever sa génitrice, « Adieu ». * Après Monsieur McCallan, tout resta un peu pareil, mais tout était un peu différent. Elever seule un enfant était une chose. En élever seule trois, pension ou pas pension, ça en était une autre. Et Cassandre y parvint assez remarquablement, aidée par la vieille Hopkins. Après un an à vivre seule avec ses trois fils, et une sorcière maintenant trop âgée pour faire la différence entre le sucre et le sel – Granny perdait maintenant le goût, dernière étape avant de perdre la tête – elle se décida à sortir à nouveau. Après tout, ce n’était pas à vingt-six ans que sa vie s’arrêtait tout de même ! Elle sortit donc à nouveau, et quelques mois plus tard, elle ramena un nouvel inconnu au cottage. Il s’appelait Romuald Smith, il était Medicomage, à peine plus âgé que Cassandre. Et il était gentil. Enfin, autant que pouvait l’être un beau-père voulant faire bonne impression sur les enfants de sa nouvelle conquête. Monsieur Smith – Stanislas décida de garder les bonnes vieilles habitudes – ne restait jamais très longtemps. En général, il venait passer une nuit par semaine, parfois deux, rarement trois mais jamais plus. Il apportait toujours des petits cadeaux pour les trois frères – Cassandre avait préféré se présenter comme veuve plutôt que comme femme rejetée et avait donc dit qu’ils étaient tous du même père. Les jumeaux l’appréciaient autant que des enfants de deux ans pouvaient le faire. Stanislas se doutait déjà qu’il ne resterait pas très longtemps. Après tout, ils ne restaient jamais. Cela durant pendant un an. Jamais Monsieur Smith ne s’installa avec eux. Cela aurait dû mettre la puce à l’oreille à Cassandre, mais trop éprise qu’elle était, elle ne se rendit compte de rien.Il fut celui qui remarqua les « symptômes » d’un fort Quotient Intellectuel chez l’aîné des fils. Sa propre sœur avait été détectée, quelques années auparavant, par le biais d’un test non intrusif, et il convainquit sa compagne de le faire tester. Lorsque les résultats tombèrent, le regard déjà craintif qu’elle portait sur son « Christobald chéri » se fit plus distant et plus paniqué. Elle ne savait pas comment gérer tout cela, et elle n’était pas sûre de le vouloir. « Ça ne changera rien pour vous Mère. Ne vous inquiétez pas. » Mais déjà son regard se faisait fuyant. Comme si elle craignait qu’avec la découverte de ce nouvel élément, il ne finisse par découvrir bien d’autres choses. D’autres choses qu’elle préférerait garder pour elle, à jamais. « Granny… Je suis… Je suis enceinte. » Alors qu’il portait à la bouche un cookie qu’il venait habilement de subtiliser, Stanislas se figea sur place. Il était caché par le gros pot de fleurs que la vieille Hopkins avait tenu à mettre à l’angle de la cuisine, mais il préféra se recroqueviller un peu plus, histoire d’être sûr de bien entendre sans être vu. Il comprit ainsi que oui, sa mère allait avoir un nouvel enfant. Que oui, le père était Monsieur Smith. Que non, elle n’allait rien lui dire pour le moment. Que oui, elle savait que ce n’était pas bien. Que non, elle ne le dirait tout de même pas. Que oui, elle savait que ça allait se voir, mais que vu qu’elle n’en était qu’à son deuxième mois, ça ne poserait pas de soucis dans l’immédiat. La tête tourna à ce pauvre Stanislas qui, du haut de ses neuf ans, sentant déjà venir la catastrophe. Et ce qui devait arriver arriva. En Juillet, le pot-aux-roses fut découvert. Et Monsieur Smith ne remit jamais les pieds au cottage. Il ne revint jamais, pas même pour voir sa fille, Calypso. Il se contenta, et se contente toujours, de lui envoyer un petit paquet pour son anniversaire – un cadeau qui tombe toujours à côté de la plaque, d’ailleurs – pour Noël, et un autre en Juillet, le quatorze, date à laquelle il quitta Cassandre. Cassandre, elle, apprit que son amant était en fait déjà marié, et ce depuis plus de huit ans, à son amour de jeunesse. Inutile de préciser à quel point elle se sentit détruite. Elle resta une semaine dans sa chambre, ne mangeant que les plats mitonnés par la vieille Hopkins, et en petite quantité. Ce fut à peu prés à cette époque-là que Monsieur McCallan réapparut dans leurs vies. Il venait de se marier, mais voulait tout de même se lier avec ses fils, Constantin et Christopher, qu’il n’avait plus vu depuis trois ans. Ravie de le voir à nouveau, et pensant qu’elle pourrait peut-être le récupérer, Cassandre se plia en quatre afin de pouvoir lui donner ce qu’il voulait. Il passait ainsi prendre les jumeaux une journée entière chaque mois, parfois deux lorsqu’il voulait les amener camper, ou seulement pour passer un peu de plus temps en leur compagnie. Stanislas ne put d’ailleurs s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie à chaque fois que Monsieur McCallan arrivait. Ce fut à donc lorsqu’il était âgé de neuf ans qu’il fouilla la chambre de sa mère, à la recherche d’éléments sur son père. Il trouva de nombreuses coupures de presse, ainsi que quelques lettres qu’il décida de prendre avec lui afin de les étudier plus amplement. Mais au final, comme s’il craignait ce qu’il risquait de découvrir, il ne le fit jamais vraiment. Les hommes continuèrent de défiler à Canterbury. Cassandre Winchester ne tomba plus enceinte, mais ses relations ne dépassèrent jamais vraiment l’année. C’était peut-être cela, sa punition pour avoir décidé de garder un enfant en espérant faire revenir son père. Stanilas Winchester cessa ses recherches, préférant l’image absente d’un père, que celle d’un père absent. Il n’attendait maintenant plus qu’une chose, fuir le cottage pour entrer à Poudlard. Se rappeler du nom de chacun de ces hommes devenait fatiguant. Et être poli envers chacun d’eux était éreintant. Merlin que l’espèce humaine est faible. Tell me who you really are. ϟ pseudo et âge: Angeline, … trop vieille ϟ Où as-tu trouvé le forum? J’eu été membre ici il y a quelque temps. Deux fois ϟ Personnage: Inventé =D ϟ As-tu un autre compte sur BP? Plus maintenant ϟ Présence: Aussi souvent que possible ϟ Une remarque? Je suis tellement désolée d’être partie la dernière fois sans vous prévenir :potté:Des opportunités pro se sont présentées, j’ai foncé, et j’ai rapidement plus eu de temps pour moi. J’me sens un peu coupable ^^;; Mais j’espère que vous me pardonnerez quand même~
Dernière édition par C. Stanislas Winchester le Sam 5 Avr - 23:58, édité 9 fois |
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