C’est une petite maison qui est bien plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur. Un peu comme le Terrier voisin, elle semble être fait de bric et de broc, construite et reconstruite au fil des générations, elle est la demeure des Diggory depuis des temps immémoriaux, et chacun à apprit à l’aimer et à ne plus vouloir la quitter. S’y croisent des frères et des sœurs, des cousins, des grands parents et des petits enfants ; à chaque occasion, que ce soit les vacances, un anniversaire ou même Noël, la maison est si pleine qu’elle menace de craquer, surtout quand les Weasley viennent leur rendre une petite visite ! Mais les Diggory aiment cette ambiance, ces grands repas où les plats ne cessent de circuler, où on échange les derniers ragots, où les plus âgés racontent des histoires où se mêlent vérité et exagération aux plus jeunes et où parfois même, des débats explosent tandis que les enfants s’endorment dans leur assiette ou sur les genoux du voisin. La famille a toujours été la chose la plus importante pour eux, avant le sang, avant la magie, avant l’argent, avant tout, et c’est dans cette ambiance de coudes soudés et d’amour qu’est née Erin, c’est là qu’elle a été élevée et qu’elle puise toute son inspiration et sa joie de vivre. Ce n’est pas pour rien qu’imaginer sa famille en danger la terrifie et qu’elle ferait tout pour que cela n’arrive pas.
Elle ne s’est jamais sentie étouffée au sein des Diggory car ses parents ont toujours eu le chic pour savoir quand s’arrêter avant d’en faire trop. Enfant elle adorait passer du temps avec sa Grand-mère paternelle, la seule qu’il lui restait à sa naissance, elle aimait l’écouter parler de milles et une choses, lui raconter tous les cas saugrenus qu’elle avait rencontré à St-Mangouste, comment ils avaient été soignés, mais aussi comment son père était tombé de son balai et avait failli finir en mille morceaux lors d’un match de Quidditch plus que passionnant. Cette sorcière incroyable est morte lors de la première année d’Erin à Poudlard, elle l’a appris par hibou et est restée à pleurer dans la salle commune pendant tout un weekend, dévastée de n’avoir pu lui dire adieu. Mais elle sait que peu importe où se trouve sa grand-mère désormais, cette dernière est fière d’elle, car il faut dire que la jeune Diggory fait tout pour ! Se donner le moyen de ses ambitions tout en profitant de son passage à Poudlard, car sang pur ou non elle a conscience de sa chance, tel fut son but dès lors.
Le détail de sa scolarité semble sans réel intérêt ; comme tous elle a bossé, parfois un peu moins que ce qu’elle avait prévu, parfois en en faisant trop ; elle a fait des bêtises aussi, pêché par gourmandise une fois l’accès à la cuisine découvert, s’est faufilée dans les couloirs après le couvre-feu et a emprunté des livres interdits de la réserve après avoir trouvé le moyen de les faire se taire. Elle a fait exploser ses premières potions, loupé ses premières métamorphoses, car personne n’est parfait, mais s’est vite améliorée et a dû mille fois résister à la tentation d’un petit filtre pour le garçon qui lui plaisait ou de changer un rustre fermé d’esprit et amateur de magie noire en crapaud car c’est tout ce qu’il méritait. Elle a fait gagner des points à sa maison, elle en a fait perdre aussi, mais bien moins. Élève douée, elle ne s’est pourtant jamais reposée sur ses lauriers et l’attraction d’être mademoiselle parfaite ne l’ayant jamais vraiment emportée sur son naturel aussi généreux que curieux, elle n’a jamais refusé un petit coup de pouce envers ses camarades, tout comme elle a pu aller en demander dans les matières qu’elle maitrisait moins, autant pour des raisons familiales qu’inconnues (ah, l’étude des moldus et l’astronomie…), et une fois ses Aspics (belle réussite à ces derniers d’ailleurs) en poche, l’idée de continuer ses études à Poudlard lui a semblé plus que naturel, et son parcours tout autant. D’ailleurs, ce dernier lui semble désormais plus qu’important, car des temps sombres semblent être arrivés sur le monde des sorciers, et sa famille à prit parti dans le combat entre ce qu’un esprit manichéen pourrait appeler les forces du bien et celles du mal ; Erin elle sait que c’est bien plus complexe que ça, que ce conflit va chercher ses sources dans les origines même des sorciers et que n’importe quel bon livre d’Histoire de la Magie pourrait le prouver de milles et une manières, mais c’est aussi le combat de familles et d’idéaux, et dans ce dernier, elle sait parfaitement quelle est sa place.