Toute histoire possède un début, plus ou moins joyeux, plus ou moins désespéré. Mon début se trouve dans un petit village perdu au fin fond de l'écosse, et porte de nom de Jack Catesby. Un homme de race blanche, mal fagoté, débarquant de nulle part, doté d'un visage d'une beauté trompeuse et d'une aura mystérieuse. Tous les arguments pour faire craquer une campagnarde romantique en quête du grand amour. Ma mère, Erina, ne mis donc pas très longtemps à lui tomber dans les bras. Je ne sus jamais si il ressentait réellement de l'amour pour elle, ou si Erina n'était rien d'autre qu'une distraction entre deux méfaits.
Deux semaines plus tard, ma mère tomba enceinte. Ravie, elle l'était, mais pas autant que Jack: Il rayonnait de joie. Ils passèrent les 7 mois suivants en parfaite harmonie, réfléchissant à de nombreux prénoms, surtout masculins, et priant pour le bien être du petit être sur le point de naître. Un couple normal, me direz vous. Oui, si l'on fait fit de la disparition brutal du père au milieu du 8 ème mois de grossesse. Au début, cela n’inquiéta pas plus que ça Erina: Son homme était sans doute parti en ville acheter une ou deux affaires indispensables.
Mais les jours s’égrainèrent, et Jack ne revint pas. La jeune mère se renferma de plus en plus sur elle même. Elle n'accordait à la petit fille fraîchement née que j'étais que très peu d'attention. Oh, elle ne me délaissait pas. Pas encore. Juste elle était bien trop souvent perdue dans ses pensées, son esprit encore au près de l'homme qu'elle avait aimé.
Les années passèrent ainsi, rythmées par une routine à deux, ou la fille prenait souvent plus soin de la mère que le contraire. Du haut de mes six ans, j'étais devenu bien plus mature que la plupart des enfants de mon age. Mais je dois avouer que quand le canapé ou j'étais assise se mit à léviter au milieu du salon, je ne sus pas du tout comment réagir. Ma mère non plus. Quand elle me vit, elle me hurla d’arrêter, complètement hystérique. Naturellement, je pris peur et la moitié du salon se retrouva sans dessus dessous. Je n'oublierais jamais la brûlure sur ma joue quand Erina perdit le peu de sang froid qu'il lui restait en me giflant. ''Bien fait pour moi'' pensais-je. Après tout j'avais désobéi à ma mère, la seule famille qu'il me restait. Elle me traita de monstre, de progéniture de satan. Et je la crus. Je me détestais pour ne pas être aimé par ma génitrice, je me détestais d’être ''différente''. Pendant un long moment, j'ai sombré dans la dépression. Je ne parlais plus, ne jouais plus, ne riais plus. Ma mère ne fit même plus attention à moi, et le soir, sur la table du repas, une seule assiette était servie. La sienne. J'avais complètement et irrémédiablement été rayé de sa vie, et ce, même si je me trouvais sous son nez.
L'année de mes 11 ans fut la plus heureuse de ma jeune vie. L'arrivée inespérée de la lettre d'admission à Poudlard m'apporta beaucoup plus que des réponses. Dans cette petite enveloppe blanche, je reçu de l'espoir, la confirmation que je n'étais pas folle, et un intense soulagement. Je m'étais enfin trouvé une place.
Mais tout restait à faire.... On m'avait offert une nouvelle chance: Je ne comptais pas la gâcher bêtement. Je me suis juré de sceller tous mes sentiments négatifs au plus profond de mon être, et d’être forte. Pour ma mère et pour moi. Rim fut le seul témoin de mon serment,lui, mon seul soutien durant toutes ces années.
Ma scolarité en elle même fut et est encore extraordinaire. Je pris un immense plaisir à découvrir les multiples facettes de la magie, et , bien que peu doué dans les études, je me découvris une attirance inattendue pour les animaux magiques et une passion pour le quidditch.
Habitant désormais chez des sœurs de mon père que le ministère a retrouvé pour moi, je n'oublie toutefois pas mon but premier: Etre accepté de ma génitrice. Pour cela, je deviendrais une sorcière exemplaire. Je lui montrerais toutes les merveilles de la magie.