BELLUM PATRONUM


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You walk away ♦ Enaël
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Message You walk away ♦ Enaël
par Invité, Mer 21 Mai - 23:55 (#)
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Enaël Cosme Grimm
FEAT. Marcus Hedbrandh
17 ans ϟ Sixième année ϟ Genettre d'Afrique et Martre ϟ Sang-mêlé


Nom: Grimm. Ce nom est réputé pour les ouvrages des deux frères Grimm. Vous pourrez même croiser ce nom de famille à la bibliothèque de Poudlard. Lorsque Ena tombe dessus, il en est d'ailleurs assez fier et un sourire borde ses lèvres comme si l'histoire de sa famille était la plus belle chose au monde. Prénom: Enaël de son premier prénom, Cosme de son deuxième, à prononcer Cosmé. Mais il aime un peu trop les surnoms pour ne pas vous faire adopter rapidement le sien, qui n'est autre que Ena. Âge et Date de Naissance: Il est né un 23 Mars alors que la nuit reprenait ses droits. Il a eu dix-sept ans et est donc en fin de sixième année. Nature du sang: Sang-mêlé, et sincèrement il n'arrive pas à comprendre cette guerre qui l'entoure à ce sujet-là. Il est totalement perdu, comme à son habitude d'ailleurs. Situation familiale: Ena n'est pas spécialement proche de ses parents, mais est très attaché au concept de la famille. S'il devait décrire la sienne, il partirait dans des discussions interminables où il ne décrirait pourtant que trois personnes. Son frère, Loucas (alias Loulou pour le jeune homme), sa soeur, Anastasia, ou plutôt Lera-Ann désormais (Devenue Rara, ou restant parfois Nana) et Meg ou Megan, son meilleur ami, qu'il considère comme son frère jumeau malgré l'année qui les sépare tellement ils sont fusionnels. Ils sont tout pour le brun, ses repères, ses meilleurs amis, sa vie. Lera s'est énormément occupée de lui malgré ses absences et Loucas a tellement été proche de lui, à le soutenir et à le comprendre, qu'Enaël ne se voit pas exister sans eux. Patronus: Le patronus d'Ena est une femelle, nommée Agena en honneur à l'étoile portant ce nom, prenant la forme d'une genette d'Afrique ou bien d'une Martre. Elle est souvent sévère et est cette lucidité et cette logique dont manque cruellement le brun depuis son accident. Miroir du Rised: S'il venait à croiser un miroir du Rised, ce dernier lui montrerait certainement sa soeur souriante en train de leur parler, à lui et à son frère. De leur parler vraiment, comme si son mutisme n'avait jamais existé, comme si la distance entre eux n'avait jamais existé. Il s'y verrait plus sûr de lui, aussi, un sourire confiant aux lèvres, ayant retrouvé cette partie de lui arrachée à son accident. Une partie qu'il n'a pas conscience d'avoir eu un jour pourtant. Composition de la baguette magique: La baguette d'Enaël contient un crin de licorne, représentant loyauté, pureté et sagesse. Elle est faite en bois d'hêtre, mesurant vingt-six centimètres, assez souple et relativement droite. Le bois d'hêtre est réputé pour servir les sorciers ayant une sagesse avancée pour leur âge. Ces baguettes ne sont pas très efficaces entre les mains des personnes intolérantes à l’esprit trop étroit. Epouvantard: Sa soeur et son frère qui le renient dans un cadre sombre et assez angoissant. Il y voit souvent le corps de son meilleur ami étendu au sol, immobile et pâle comme la mort. Le décor en fond est un monde fermé, étriqué, et la sensation de ne pas y avoir sa place lui serre le coeur. Etudes Suivies: Sixième année déjà bien plus qu'entamer, touchant presque à sa fin. Le brun suit le cours de Soins aux Créatures Magiques, le cours d'Arts et Musiques Magiques et le cours d'Arithmancie en options. Animal de compagnie: Un énorme chat, qu'il adore porter en guise d'écharpe. Il paraît qu'il est très chaud, doux et docile. S'il l'avait pu, Enaël posséderait plusieurs animaux de compagnie, étant un amoureux de ces bestioles. Sauf les insectes. Particularité(s) : Atteint d'écholalie plus ou moins prononcée, qui n'est autre que répéter involontairement ce que l'on entend avant de répondre. Mais aussi d'échopraxie légère, qui est le fait de répéter un mouvement d'un individu sans s'en rendre compte. Ces syndromes sont apparus après son accident.

Caractère

Non-conformiste, bizarre, extravagant. Bon nombre d'adjectif lui sont attribués. Le monde n'a pas besoin de le connaître davantage pour être persuadé qu'il n'est pas comme les autres, qu'il ne fait rien comme eux. Au premier abord, Enaël n'est autre qu'un personnage assez étrange, vivant dans son monde. Un monde qui n'a ni restriction inutile tel que les étiquettes prédéfinies ni fermeture d'esprit particulièrement prononcée comme cela peut être le cas chez ceux qui l'entoure. Il a ces habitudes sortant de l'ordinaire, ces pensées brisant les conventions, que les autres n'ont généralement pas. C'est un jeune homme ouvert, mais surtout particulièrement étrange. Ses songes ne comportent jamais un sujet jugé de réellement simple ou ordinaire, et pourtant, le brun est réputé pour se poser – et poser tout court – énormément de questions. Depuis son accident, Enaël a cette incompréhension de la société, du monde social et conventionnel relativement poussée, l'obligeant à se demander pourquoi telles choses se font alors que d'autres ne se font pas. Il est totalement déconnecté de ce qui est qualifié de naturel en société, le démarquant des autres pour le faire aussi décalé qu'il ne l'est. Ainsi, il n'est pas rare de le voir dans une totale ignorance lorsqu'il est entouré, lorsqu'il doit faire preuve de ces réflexes humains qu'il n'a plus. Ses paroles révèlent un fonctionnement de pensée autre, relativement difficile à suivre, comme si le brun était perpétuellement dans un autre univers. Il a cette manie irritante de demander pourquoi le naturel est inscrit ainsi, pourquoi le normal est qualifié de la sorte. Pourquoi est-ce que l'on doit s'excuser dans telle situation, pourquoi est-ce qu'il ne faut pas sourire même de façon réconfortante à un enterrement, pourquoi est-ce qu'il qu'il soit puni lorsqu'il ne fait que suivre ses règles à lui. Oui, Enaël est quelqu'un de très en marge de la société et a pour habitude de briser les tabous, ou d'apporter des réflexions souvent jugées inutiles sur le pourquoi du comment tout est fait ainsi. Il contourne ce qui est défini, avançant simplement qu'une définition est propre à chacun. C'est pourquoi vous le verrez trouver cela naturel que de travailler dans les gradins de Quidditch, de dormir à l'Observatoire ou bien de manger dans la forêt interdite ou en haut des tours. Quoiqu'il arrive, de toute manière, Enaël est quelqu'un de très gourmand qui a toujours faim, au point de s'en rendre malade parfois, si bien qu'il n'est pas rare de le trouver en train de manger quelque part. Surtout s'il s'agit de cookie, gâteau sacré dans la famille. D'ailleurs, le jeune homme a tendance à mélanger ses repas, ou plutôt à les intervertir, prenant un déjeuner au petit-déjeuner et un petit-déjeuner au dîner si cela lui chante.

A première vue, Ena reste donc cet être un peu étrange, difficile à comprendre, trop lunatique et trop rêveur, arborant souvent son chat autour du cou et des dessins et écritures diverses sur son corps qu'il aime se faire pour passer le temps, peu importe ce qui se trouve sur sa peau. Pourtant, bien qu'il sache qu'il est différent, le brun reste quelqu'un d'assez sensible et souffre assez de l'image de lui que lui renvoie les autres. Il est étrange, certes, mais n'en reste pas moins humain, bien au contraire, souffrant vite des insultes et des rires pouvant fuser autour de lui, juste parce qu'il n'est pas comme tout le monde, juste parce qu'il ne leur ressemble pas vraiment. Il n'est pas particulièrement sociable à cause de cela, mais reste quelqu'un de très abordable, bien que ses délires personnels ne soient généralement comprit que de lui-même, devenant cette personne difficile à suivre mais pourtant toujours à l'écoute pour ceux qu'il apprécie. Il est accessible, oui, mais sa curiosité et son incompétence à comprendre quoique ce soit en société freine beaucoup ceux désirant l'approcher. Enaël est malgré tout une personne affable et assez aimable, bien qu'il pourrait facilement demander à son interlocuteur pourquoi faudrait-il lui dire bonjour et pourquoi cela est-il inscrit dans les codes de la société aussi facilement. C'est quelqu'un d'amical et d'affectueux, tellement attaché à ses proches tel que sa famille et son meilleur ami qu'il leur donnerait une étreinte au beau milieu d'une foule en colère, et ce peu importe les avis des autres car pour lui, tout est normal dans sa manière d'agir. Ena a une personnalité attachante, pourtant, il reste assez reclus de la société étant donné que peu de monde cherche à trouver ce qui se cache sous ses attitudes étranges et peu conventionnelles. Alors le garçon aime parfois faire profil bas, ne comprenant pas pourquoi on le regarde ainsi ou ce qu'il a fait de mal – encore une fois – pour mériter cet intérêt mauvais chez les autres. Ou plutôt, il aimerait se montrer effacé, discret... Mais il ne l'est strictement pas. Sans s'en rendre compte, Ena est quelqu'un de très bruyant et de particulièrement exubérant. Il se fait la plupart du temps remarqué, et ce sans qu'il le veuille ou le comprenne d'ailleurs, comme s'il ne venait pas de crier durant un devoir qu'il vient de renverser son encrier. Il réagit presque à l'opposé de ce qu'il devrait, et ce dans chaque situation. Lorsque la discrétion est de mise, le jeune homme se trouve à parler fort, étant bien trop bruyant, et lorsqu'il devrait pleurer, il lui arrive souvent de sourire. Comme une machine en mauvais état, montée à l'envers. C'est également ça qui fait de lui quelqu'un d'assez amusant contre son gré, d'excentrique, alors qu'il aimerait sûrement rester quelqu'un de tout à fait normal que l'on ne remarque pas à peine est-il rentré dans une pièce. Il est également assez bavard, ce qui ne facilite pas franchement les dialogues posés avec lui.

Pourtant, derrière cet aspect trop ignorant, derrière cette tolérance un peu trop poussée, Enaël est une personne extrêmement intelligente. Les murmures vous diront tout le contraire face à son attitude de parfait imbécile en société, et pourtant, une fois en classe, le jeune garçon est l'un des plus brillant élève qui soit. Il reste concentré et apporte toujours des réponses plus que correctes, ajoutant parfois des remarques pertinentes, reflétant son côté très cultivé. C'est comme s'il s'agissait d'un autre Enaël, ce Enaël qui comprend tout ce qu'on lui dit du moment que ça ne touche pas les normes sociales. C'est quelqu'un de très travailleur, adorant apprendre et trouver de nouveaux sujets passionnants. Studieux et responsable lorsqu'il s'agit des études et de la connaissance en général, Enaël rêve d'être archéomage ou bien astronome, fou des étoiles et de leur science. Il n'est pourtant pas très doué avec une baguette, mais reste très réfléchi dans le domaine, sa grande soif de connaissance ne pouvant faire autrement. Malgré les dires, le jeune homme est en effet une personnalité dynamique mais surtout créative et érudit. C'est un artiste dans l'âme, admirant l'art décalé, nouveau, reflétant quelque chose de profond. Il n'est pas particulièrement doué lui-même bien que son côté assez imaginatif lui permet d'imaginer de sublimes toiles se dessinant parfois sous son pinceau un peu nerveux, mais il sait décrypter les choses, voir l'invisible. Cet excellent élève est également un dévoreur de livre, et ce même si vous risquez fortement de le trouver à lire un livre à l'envers – autrement dit le haut vers le bas – uniquement parce que, pour lui, cela renforce la concentration et les informations s’imprègnent davantage. « Et puis c'est plus amusant et bien plus ludique. » Il aime même lire pendant qu'il court, ce qui lui arrive assez fréquemment vu tout ce qu'il peut ingurgiter, quitte à en prendre une migraine atroce.

Pourtant, le brun n'aime pas vraiment le sport, ou plutôt les sports joués sur un terrain, même s'il se retrouve souvent à assister aux matchs de Quidditch parce que son meilleur ami Megan l'y aura trainé. D'ailleurs, si vous vous demandez quel était l'abruti concentré sur son journal plutôt que sur ce qu'il se déroulait sur le terrain lors du tournoi, ne cherchez plus, c'est bien Ena. Ce même Ena qui, si vous vous trouvez dans son dortoir, est là encore très reconnaissable étant donné qu'il déteste 'trainer'. Après la douche, par exemple, il n'est pas rare qu'il inonde le tapis de la chambre parce qu'il n'aura pas voulu attendre d'être sec. Il ne prend même pas la peine de se mettre en pyjama et dort la plupart du temps habillé, comme si cela était naturel, comme si ce n'était pas dérangeant. Et au fond, c'est bien cela le problème avec lui, c'est que rien n'est vraiment gênant. Sauf une chose, une seule. Son bégaiement. Sous les émotions fortes, que cela soit la colère, l'envie, la joie, le jeune brun se retrouve à bégayer, et c'est bien cela qu'il déteste plus que tout chez lui et qu'il aimerait réussir à changer. S'il venait à tomber amoureux, son côté direct ne se priverait pas de le dire à haute voix – après tout, pourquoi ne pas le dire ? C'est normal, non ? - mais son côté émotif reprendrait le dessus et briserait ses mots en deux sous des bégaiements qu'il tente de réprimer, sans succès. Mais le brun ne recherche pas particulièrement l'amour, voir même pas du tout. Il n'en a pas besoin et tout cela lui convient ainsi. De plus, même s'il n'a jamais pu vraiment le comprendre, Ena a une horrible peur de la solitude lorsque son cœur bat pour quelqu'un. Ce qui n'est jamais vraiment arrivé, ou pas de cette façon. D'ailleurs, Enaël est quelqu'un d'assez déconnecté avec tout cela, et ne connait même pas son orientation sexuelle, dont il se fiche au fond, même s'il est certainement gay. Comme son frère et sa sœur, en somme, bien qu'il ne le sait pas vraiment. Sa famille. Si Ena ne devait garder qu'une seule et unique chose sur Terre, ce serait eux. Son frère, sa sœur, et son meilleur ami qu'il considère comme son jumeau, trop indispensable pour lui pour que cela ne soit pas le cas. Il a besoin d'eux et les aime démesurément. Il leur est loyal, même s'il a quelques difficultés à l'être en dehors de ses proches, tout simplement parce que ses lacunes en société ne lui permet pas de l'être. De plus, c'est une personne très catastrophiste, en plus d'être relativement malchanceux - autrement dit, la marche branlante de l'escalier lui sera destinée. Si bien que toutes sortes de scénarios affreux se dessinent dans sa tête, ce qui ne le rend pas vraiment méfiant mais plutôt assez stressé. Enaël, c'est ce manque de logique, de lucidité et de compréhension sociale trop prononcée depuis son accident.


a little something from you.


J'ai mal au veentre... Une grimace s'installe sur mon visage alors que j'échappe un gémissement de douleur un peu crispé, me tournant dans les draps trop chauds de mon lit pour que je veuille les quitter. Ma main s'accroche à mon estomac et je souffle fortement, figeant les traits de mon visage dans une moue un peu boudeuse. Saloperies de gâteauux... Ils étaient trop tentant cette nuit. La faute à Ana, elle aurait pas dû cuisiner, elle cuisine trop bien pour le bien de mon ventre maintenant en vrac. Bon, il faut dire aussi que prendre un simple bol de céréales avec des pancakes en guise de dîner, ce n'était pas vraiment une bonne idée au final. Je m'en suis rendu compte lorsque mon estomac a crié famine quelques heures plus tard, me poussant à dévaler les marches de l'escalier pour rejoindre la cuisine et tomber dans les plats à peine entamés. C'est marrant ça d'ailleurs, pourquoi est-ce que l'on dit 'tomber dans un plat' ? Quelqu'un a déjà trébuché dans une assiette ou... ? Bref. Là n'est pas encore la question, je crois. Disons que j'ai désormais l'envie horrible de vomir. J'ai mangé jusqu'à m'en rendre malade, évidemment, ce qui est loin d'être rare chez moi. Ma gourmandise n'a pas de limite il faut dire, surtout pour les cookies... Et Ana a eu le malheur d'en faire ! Sincèrement, c'est vraiment une torture de nous dire de ne pas tout manger jusqu'au lendemain. D'ailleurs je crois que j'ai entendu Loucas se lever cette nuit. J'espère qu'il m'en a laissé, sinon je lui saute sur le dos en guise de vengeance. Quoique... Ce n'est pas vraiment... Recommandé dans mon état. Oh puis zut, je le ferais. Na. Mais pas tout de suite. Là j'ai juste envie de me rendormir, de retourner dans le monde des rêves, là où la vue des gâteaux n'est plus une source de mal intempestif d'estomac pour moi. Puis, pourquoi je me suis réveillé, tiens ? Je dormais bien. Je dormais même très bien. Mes sourcils se froncent et je me tourne sur le côté, passant un bras sous l'oreiller pour l'agripper, laissant mon souffle se faire rapidement plus régulier, plus profond. Je m'endors facilement, en général. « ENAËL COSME GRIMM TU VAS TE REVEILLER TOUT DE SUITE ! » Mes yeux s'ouvrent subitement alors que je sursaute, me redressant sur le lit. « Mais mam... Maman ? » Mes yeux hagards dansent sur la pièce sans rien y voir, si ce n'est ma chambre quoi, clignant des paupières sans rien y comprendre. A moins que j'ai rêvé ? Angoissant le rêve... Le cœur battant à tout rompre, je prends quand même le temps de vérifier encore, me penchant pour voir si elle ne se cache pas sous mon lit. « Maman ? Ana... ? Enfin Lera ? » Je n'ai pas rêvé une voix féminine en train de me gronder, quand même ? « Parce que tu crois qu'elles se cacheraient sous ton lit, espèce d'imbécile ! » Bah pourquoi pas ? Mais... Je deviens fou ? Elle vient d'où cette voix ? Je plisse les yeux, comme si une silhouette allait apparaître sous mon lit, puis me redresse finalement en soupirant, me massant le crâne en grimaçant. J'ai vraiment trop manger cette nuit, j'en viens à avoir des hallucinations... « Mais qu'il est bête ce gosse. » Et des hallucinations pas très sympa... Je fais la moue puis hausse les épaules. Je verrais ça après avoir dormi, je me sens juste... Trop lourd, là maintenant. « Ah non, tu te lèves, et tout de suite ! C'est ta faute si tu as trop mangé, comme le goinfre que tu sembles être. Je te dis que tu ne te recoucheras pas ! » Vraiment pas sympa cette voix. Je me laisse malgré tout retomber contre le matelas, collant mon dos à ce dernier, ou plutôt j'aimerais le faire mais une surface non identifiée rencontre mes omoplates dans un cri qui me fait sursauter à nouveau. « Aaaah mais quel imbécile, il m'écrase en plus ! » J'écarquille les yeux, me tournant alors pour observer une boule de poil au milieu de mon lit qui me fixe, la tête penchée. Alors je fais de même, dans un réflexe qui m'appartient qu'à moitié. On se regarde durant de longues secondes, avant que la boule de poil ne se jette sur moi, attrapant mon visage de ses pattes alors que je manque de tomber de mon lit. « Aaah ! » Mais l'animal – franchement mignon, hein, mais assez agressif tout de même – serre sa prise et plante ses yeux face aux miens totalement perdus. « Ecoute moi bien mon grand. Je ne suis ni un animal, ni une boule de poil, ni quoique ce soit d'autre. Et tu vas te lever, tout-de-suite. Tu as vu l'heure ! » Je cligne encore des yeux, les lèvres entrouvertes, sans trouver quoi répondre. C'est... C'est lui qui parle ? Enfin elle ? Ou alors j'en ai des hallucinations aussi bien auditives que visuelles et je suis en train d'agresser mon oreiller sans le savoir. Ca se tient. « … Ni un oreiller. » Soupire la voix avant de refermer mes lèvres. « Et ferme la bouche, ce n'est pas poli de fixer quelqu'un comme ça. » Mais je... Je suis vraiment fatigué, en fait. « Tu n'as vraiment pas la lumière à tout les étages, hm ? Enfin. On va dire que ce n'est pas ta faute. Puis je suis là pour pallier un peu à ce problème. Heureusement, d'ailleurs ! » Elle pourrait arrêter de me traiter d'imbécile... ? C'est assez méchant. Mes doigts partent dans sa fourrure et je tente de retirer l'animal de mon visage, ce que j'arrive à faire après quelques griffures sur ce dernier, les sourcils froncés. J'amène la bestiole sous mon nez et l'étudie attentivement durant quelques secondes, songeur. « C'est toi qui me parle ? » Prononcé-je d'une voix plus aiguë que la normale, un sourire aux lèvres. « Ooooh je rêve, et en plus il gagatise. » J'étire un plus grand sourire et vient lui gratouiller le menton, avant que ses dents ne se referment sur mon doigt. « Aaaaïe, hey c'est pas gentil... » « Bien fait. » Je plisse les yeux puis relâche l'animal, m'asseyant en tailleur face à lui alors que je me frotte les yeux d'un air endormi.

J'ai sommeeeil... « Et tu vas te lever tout de suite. » Mais pourquoi ? « Il est bientôt midi. » C'est les vacances ! « Ce n'est pas une raison ! » Mais si ! « Tu as des devoirs ! » Je les ai tous finit ! « Révise ! » Maais... Je souffle, puis fronce soudainement les sourcils. « Voix, tu m'entends penser ? » « Je ne suis pas qu'une voix, idiot... » Je me pince les lèvres, perplexe. « Pas qu'une voix, idiot... Hmmmm. Bizarre. Je dirais même bizarre. » Un soupir se répercute dans ma tête puis l'animal se met à me secouer le bras, les yeux presque suppliant. Oh non c'est adorable ! « … Continue et je te mords. Puis tu peux parler de bizarre, hm... Allez, debout. Et par pitié tente de comprendre un peu ce que je te dis ! » Je cligne un peu des yeux, puis me décide à me lever d'un pas chancelant. C'est quand même bizarre tout ça. Non ? « Mais tu as dormi TOUT habillé ? » Je hausse les épaules, me tournant alors vers l'animal - « Je suis une martre. » - vers la martre donc, comme si cela était désormais naturel de lui adresser la parole. « Oui. » Quoi... ? Ca ne se fait pas non plus, ça ? Elle se contente de soupirer puis descend du lit à son tour, me faisant remarquer à quel point elle peut être petite. Je reste un instant à la fixer, puis me dirige vers la salle de bain sous ses ordres constants, déglutissant pour m'empêcher de vraiment vomir alors que j'ai l'estomac fait de plomb ce matin. « Merlin je vais finir par vomir. Pauvre gâteau. » Un nouveau soupir alors que la porte de la salle de bain se referme. Sûrement cette... Martre, parce que j'ai l'habitude de la laisser ouverte au grand damne d'Ana qui ne cesse de venir la fermer derrière moi. Je passe ma douche à me poser toutes sortes de questions, ou plutôt plus qu'à mon habitude, toutes tournées vers l'apparition de cet animal qui parle. Ou pense un peu trop fort pour que je réussisse à l'entendre... A dire vrai, malgré les réponses qu'elle me donne parfois alors que je me lave les cheveux, j'ai vraiment du mal à comprendre, à faire le lien. Qu'est-ce qu'elle est au juste ? « Une partie de toi. » Et pourquoi est-ce qu'elle peut m'entendre ? « Parce que je suis une partie de toi. » Et comment fait-elle pour savoir toutes ces choses à mon sujet ? « Partie de toi. » Ma main frotte doucement mes yeux alors que je sors finalement de la douche, me pressant dans un geste habituel. L'eau se déverse sur le sol en quantité excessive alors que j'attrape bien vite une serviette pour me sécher le plus rapidement possible et enfiler mes vêtements de rechange. Mais mon t-shirt me résiste un peu et mon pied glisse sur l'unique flaque trop conséquente au sol, me faisant chuter et atterrir contre le carrelage froid. « Aaah... Loucaaaaas » Appelé-je immédiatement, une grimace aux lèvres. La porte s'ouvre rapidement sur des râlements, me faisant légèrement sourire. « Louc... » « Raté, crétin » Et c'est le visage de l'animal qui se dessine devant mes yeux. « J'ai mal. » « Normal. » « Ah bon ? » Elle soupire puis me tire le t-shirt, sans raison. Ou peut-être parce que je ne dois pas en porter dans une salle de bain. Je ne sais pas. « Pour te relever, sombre idiot. » Je fais la moue puis me redresse avec l'aide de l'animal – quoique je doute qu'il m'ait vraiment aidé « Bah je t'en prie. » - terminant d'enfiler mon t-shirt avant de sortir de la salle de bain. Je dois en parler à Loucas, et à Ana. Peut-être qu'ils pourront m'expliquer. J'ai tellement de mal à comprendre les choses qui m'entourent qu'il m'arrive fréquemment de leur poser des questions. Je dévale donc les marches, les cheveux complètement humides, un sourire aux lèvres. Je ne sais pas si c'est une bonne chose ou non cet animal, mais ça me rend profondément curieux. Elle dit être un... Un patronus, mais c'est bien censé rester de brume sous l'effet d'un sortilège, non ? La magie m'étonnera toujours. Arrivé proche de la cuisine, je tends l'oreille, puis me décide à surprendre le ou les occupant, marchant sur la pointe des pieds. « Mais qu'est-ce que tu fais, au juste ? » « BAH JE VEUX LES SURPRENDRE ! » M'écrié-je comme une évidence, soupirant doucement en me tournant vers la martre désormais figée. « Merlin que dire devant tant de bêtises... Je crois que même les voisins sont au courant. » Je fronce les sourcils, ne comprenant pas où elle veut en venir, jusqu'à ce que la silhouette de ma sœur apparaisse dans mon champ de vision, m'attirant un large sourire avant que je ne vienne l'enlacer, commençant mon speech absolument pas rodé sur ce dit animal étrange. « Et c'est moi qui suis étrange, bien évidemment... »

Agena. Elle a longuement refusé que je lui trouve un nom, pire un surnom comme j'en ai l'habitude, mais j'ai finis par la faire céder. Je déteste ne pas nommer quelqu'un, alors que c'est tout l'inverse pour les objets ou les situations. Je trouve que c'est plus chaleureux, plus intime, et vu ce qu'elle semble être, un prénom était de mise. Elle me dit souvent qu'elle est un fragment de mon âme, qu'elle représente de façon matériel ce qu'il me manque depuis tant d'années, la logique, la lucidité, la compréhension des normes. J'ai du mal à comprendre, et à l'assimiler, mais je la crois. De toute façon je n'ai pas franchement le choix, Agena est quelqu'un – selon elle, elle n'est pas un animal donc j'évite de penser 'quelque chose' – de très stricte et autoritaire. Elle est sévère avec moi, et me réprimande beaucoup. Elle dit que c'est pour mon bien, et parfois je la crois du moment qu'elle ne me tire pas loin de la cuisine sous prétexte que j'ai trop mangé... Elle tente de me faire comprendre les choses, mais d'une façon un peu trop brusque et il m'arrive souvent de me braquer, de refuser d'écouter ce qu'elle me dit pour me retrancher dans mon monde, selon ses mots. Parce que j'aurais peur de la compréhension, de la vérité moins jolie que la mienne. C'est peut-être vrai, je n'en sais rien, mais je ne veux pas le savoir. Et je n'arrive pas à le savoir, de toute manière. Je n'arrive pas à comprendre, tout comme je n'arrive pas à me faire à cette présence constante et sans cesse après moi pour 'm'améliorer' et me rendre moins 'idiot' socialement parlant. Il m'arrive souvent de l'oublier, de me dire que ce n'est qu'un animal et ce même après plus d'un an en sa compagnie. Agena, je pourrais presque la qualifier comme étant une mère pour moi vu comment elle se comporte. Parfois, elle me fait penser à Ana, et je déprime en y songeant, en me rappelant les absences, la distance... La martre essuie souvent mes larmes dans ces moments-là, mais elle ne cesse de me dire que pleurer ne sert à rien, que c'est faible et inutile. Que je dois me relever, me montrer courageux. Mais je n'ai pas vraiment envie d'être courageux, parfois. Agena prétend être ce bout de moi manquant, sans que j'en comprenne le sens. Ce morceau de puzzle arraché trop tôt à moi, en plus amplifié. Elle parle souvent de souvenirs, d'amnésie légère... Mais j'ai du mal à la suivre lorsqu'elle part dans ce genre de discussion. Elle est persuadée qu'elle arrivera à me faire retrouver toute ma mémoire, à redessiner cette partie qui me fait cruellement défaut pour comprendre ce que je n'arrive jamais à saisir. Souvent, Agena est frustrée de ne pas y arriver, de ne pas réussir à accéder à tout mes souvenirs bloqués quelque part. Alors je hausse les épaules et je tapote sa tête à l'aide de ma main, ce qui a étrangement le don de l'énerver. Agena est un nom d'étoile, de l'une des plus brillantes qu'il puisse exister même. Je regrette souvent de ne pas la voir et ne désire que ça en cours d'Astronomie – véritable cours ou simplement nuit passée à l'Observatoire, d'ailleurs – mais ce nom ne lui a pas été donné pour rien. J'adore les étoiles, j'en suis terriblement passionné. Je n'ai jamais été aussi intéressé par quelque chose, et pourtant, mes cours et les divers sujets traités ne cessent jamais de m'intriguer, de m'intéresser. Mais les étoiles... C'est différent. J'ai lu un jour, dans l'un des nombreux bouquins que j'ai pu parcourir, que Agena favorisait les honneurs, l'amitié, la moralité et qu'elle apportait surtout  beaucoup de finesse à la personnalité. Je ne sais pas pourquoi mais je trouve que ça lui va bien, au final. Même si elle râle lorsque je l'appelle Gege ou Ena, pour rire.

Après une discussion avec mon frère et ma sœur, ce jour-là, j'ai pu vite découvrir qu'ils en avaient, eux aussi. Je me suis rapproché de leur patronus et je les ai salué, serrant la patte du lion blanc peu enclin à le faire et tapotant le bec de l'oiseau présent aux côtés de mon frère. Mais une pensée me taraudait l'esprit et je n'ai pas pu m'empêcher de me ruer à nouveau dans ma chambre après avoir attrapé trois pancakes à la volé, en enfournant un dans ma bouche sous les réprobations de la martre. « Tu vas encore être malade. Tu ne mangeras pas tout ces pancakes, je te préviens Enaël Grimm. » D'ailleurs je me demande ce qu'elle a à m'appeler par mon nom complet tout le temps. « Oui oui maman. » Avais-je raillé en pénétrant dans ma chambre, avant de m'avancer vers le bureau trônant dans un coin de la pièce. Je m'étais emparé d'un parchemin, attrapant ma plume de corbeau – Oui, et alors ? C'est mal ça aussi ? - pour la tremper dans l'encrier de couleur bleue que j'avais réussit à obtenir en faisant quelques tests dessus. Je ne suis pas fan du noir, puis c'est bien trop... Trop... « Trop normal pour une écriture à l'encre ? » J'avais haussé les épaules, traçant rapidement quelques mots sur le bout de papier. Meganounet, tu as vu ?! Toi aussi t'en as un, dis ? De patronus ? Le mien il est trooop chou ! - Aïeuh elle m'a morduuu... - Je me demande d'où ça vient. On m'a parlé du sortilège du Ministère, mais je ne sais pas si j'arrive à bien tout comprendre. Qu'est-ce que tu en penses, toi ? J'ai hâte de te voir. Enananounet – c'est pour te faire plaisir, ça! Puis je l'avais vite envoyé, sollicitant le hibou de la famille avant de me laisser retomber proche de la fenêtre, plissant les yeux. J'espérais que Meg aille bien, ce n'était pas sa période préférée et j'aurais voulu l'emmener avec moi. Mais ça avait été impossible. J'avais soupiré un peu, frottant ma joue marquée de griffures avant de sourire. « Trop classe ! » Oui. J'adore les marques. Les cicatrices, les hématomes... C'est peut-être... Bizarre là encore, mais j'adore leur aspect, voir ce que notre corps peut faire sous les agressions extérieures. J'aime voir à quel point la peau et la chair peuvent se modeler sous ce genre de chose, même si ça paraît étrange. Puis ça donne un côté aventurier et j'aime ça ! Et finalement, c'est à moment-là, alors que j'attendais la réponse de mon meilleur ami avec une certaine impatience – Imaginez il en avait pas ? Je lui aurais prêté le mien. « Ca ne marche pas comme ça. » - que la martre avait arboré sa deuxième forme. Un léger bruit m'avait fait tourné la tête, et ce n'était plus cette martre adorable qui se trouvait sous mes yeux, mais une genette. Une genette d’Afrique. Mes yeux s'étaient écarquillés et je m'étais relevé d'un bond, sautant sur mes pieds. « MAIS OH MERLIN TU PEUX TE CHANGER ? » La genette avait sursauté largement, se planquant soudainement sous mon lit pour n'en sortir qu'un œil. « Pourquoi tu cris ? » J'avais cligné des yeux, déjà peu habitué à ce que mon... Patronus, se montre ainsi. « Quoi ? » « Quoi quoi... ? » Sa voix était faible, hésitante. Remplie de questions, comme la mienne. Alors je m'étais avancé, me penchant vers l'animal. « Tu es différente ? » « Différente de quoi ? » Et un sourire s'était étiré sur mes lèvres, face à ce qui était ma copie conforme... En beaucoup plus timide. Et poilue.


Tell me who you really are.

ϟ pseudo et âge: Bloody Storm, 21 annéenous.
ϟ Où as-tu trouvé le forum? J'ai glissé dessus gérardrpz
ϟ Personnage: Inventé et membre d'une famille existante
ϟ As-tu un autre compte sur BP? C'est quoi un DC ? gérardrpz
ϟ Présence: Tout le temps Perv !
ϟ Une remarque? Le sol, il est pas palpablou ! On a dit non. TM


Dernière édition par Enaël C. Grimm le Jeu 22 Mai - 22:33, édité 14 fois
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Mer 21 Mai - 23:55 (#)
You're not a sad story.


CHAPITRE I.
Hanau, Allemagne. Comme tout ceux portant son nom de famille, Enaël Cosme Grimm est né dans cette ville allemande. Fruit d'une union parfaite et pourtant si fade, si triste, principalement animée d'une distance bienfaitrice. Il fut le troisième et dernier enfant de ses parents, se dessinant sa place dans une famille déjà construite qui l'accueillit pourtant à bras ouverts. Plus précisément son frère et sa sœur, Loucas et Anastasia. Ils se retrouvèrent tout trois rapidement soudés, passant leur temps ensemble chez leur grand-père, pépé Franz. Leurs parents n'étaient qu'absents, peu présents dans la vie de leurs enfants. Enaël n'a pourtant jamais réellement souffert de cela, tout de suite prit sous l'aile de sa grande sœur qui s'occupa d'eux comme une mère aurait dû le faire malgré son jeune âge. C'est ce rapprochement entre eux qui permit à Enaël de se construire réellement, de s'accrocher à sa sœur et à son frère à en oublier ses propres parents. Peu importait ces derniers, après tout, il ne les voyait pratiquement jamais. Dès son plus jeune âge, il passa le plus clair de son temps dans les bras de sa sœur, s'endormant uniquement si elle était là en compagnie de Loucas. Sa mère ne réussissait jamais à l'endormir ou à réellement obtenir son attention, comme si le petit garçon qu'il était la jugeait sans intérêt.
Fragment numéro un.
   La mémoire se construit juste, et pourtant, Enaël s'en souviendra jusqu'à son accident. Il se trouve dans cette chambre trop noire, trop étroite. Ses sanglots sont étouffés mais bel et bien présents, lui brisant la voix alors qu'il tente d'appeler quelqu'un sans qu'aucun son ne réussisse à sortir d'entre ses lèvres. Alors ses doigts enfantins s'accrochent aux barreaux de son lit, et il attend juste. Ce n'était qu'un cauchemar d'enfant, mais à cet âge, comment pourrait-on le comprendre ? Il crispe ses mains contre le bois tandis que les minutes défilent. Il a l'impression d'étouffer, de sentir sa poitrine l'écraser sans en comprendre l'origine. Il a l'impression d'avaler sa langue petit à petit et au fond, c'est peut-être ce qui arrive sans qu'il ne le sache réellement. La porte de la pièce baignée dans l'obscurité de la nuit s'ouvre enfin, puis des bruits de pas précipités se font entendre, ainsi qu'une voix. Une voix qu'il aurait préféré ne pas entendre. Il ferme les yeux, comme si la personne à ses côtés deviendrait celle qu'il quémande en silence. Il a cette sensation de tomber infiniment. Des cris, des bruits sourds. On l'arrache de sa torpeur un court instant mais tout recommence et son corps frêle convulse légèrement. L'air lui manque, ses poumons hurlent. Mais on le délivre enfin de ce cauchemar, lui permettant de prendre une large bouffée d'air alors qu'il ouvre brusquement deux prunelles bleues voilées par la peur. Les larmes dévalent ses joues, mais il se débat dans ces bras qu'il n'a pas l'habitude de sentir autour de lui. « Ana, Anaaa ! » Pleure le petit garçon à s'en arracher la gorge, ses mains repoussant ce corps secoué de ce qui lui semble être un sanglot. Une voix cristalline le calme rapidement, mais ses yeux embués de larmes ne lui permettent pas de poser son regard sur celle qui vient le sauver de cet étreinte. « Anastasia. Emmène le... Emmène le avec toi, qu'il dorme dans ta chambre. Il a faillit s'étouffer. » Et Enaël s'accroche désespérément à sa grande sœur sans écouter les pas pressés de sa mère sortir d'ici sous une dernière larme s'écrasant contre le parquet de la pièce.
Plus tard, il en vint à parler de cet incident en évoquant sa sœur telle une héroïne, oubliant totalement le rôle de sa mère dans tout ceci. Un cauchemar et sa langue avait glissé au fond de sa gorge. Il en parla même à son frère, lui tirant la langue en montrant celle-ci du doigt pour lui expliquer qu'il avait faillit l'avaler. Il le fit même auprès de son grand-père, histoire d'avoir quelques cookies de consolation bien qu'il garda un long moment un souvenir horrible de cette nuit-là, ayant peur que cela recommence au point de ne dormir qu'avec sa sœur ou son frère, et ce tout les soirs durant plusieurs années.

CHAPITRE II.
Angleterre, 1967. Le charisme allemand avait laissé place au charme anglais. Les enfants Grimm n'ont jamais réellement su pourquoi ils avaient déménagé, mais au final, ce n'était pas ça l'important à ce moment-là. Ils étaient ensemble et selon Enaël, du haut de ses quatre ans, cela restait l'essentiel. Mais l'accent allemand avait eu le temps de s'insinuer chez le petit garçon et parfois il rêvait qu'il était encore là-bas, chez leur grand-père, lorsqu'il s'entendait parler. Il n'a pas eu grande difficulté à apprendre l'anglais, à dire vrai il avait toujours été avancé pour son âge. Alors il tentait d'apprendre des mots tout en les répétant à son frère pour l'entraîner avec lui, s'amusant de son accent trop prononcé. Loucas l'a toujours fait beaucoup rire, il était ce frère avec qui il aimait passer tout le temps qu'il pouvait voler à ses autres occupations, et l'est d'ailleurs resté. La pluie fascinait le petit garçon qu'il était et l'orage le rassurait, le poussant à aller ouvrir sa fenêtre en pleine nuit pour observer les éclairs à l'horizon, pour écouter le grondement des nuages. Au jour d'aujourd'hui, Enaël n'en est pas différent, tombant même souvent malade parce qu'il en a oublié de se couvrir. Mais la nature l'a toujours passionné, la flore, ou bien même la faune. Il a toujours aimé voir la nature se manifester et n'a jamais été terrorisé par celle-ci, quel qu'elle soit. Mais un jour de mille neuf cent soixante-sept, alors qu'il écoutait avec enthousiasme les grêlons tomber contre le toit de leur nouvelle demeure, quelque chose chamboula son quotidien. Quelque chose qu'il ne comprit pas, mais qui le brisa. S'il s'en souvenait, Enaël en serait toujours autant affecté tellement cet événement l'a marqué.
Fragment numéro deux.
  La pluie bat son plein, tapant dans une violente caresse les carreaux des vitres, glissant jusqu'aux gouttières qui se déversent dans un bruit apaisant. Le petit garçon est à la fenêtre, comme toujours lorsqu'il pleut, un large sourire aux lèvres. Sa mère devait le surveiller, mais elle est vite parti dans une discussion visiblement très sérieuse avec son mari, alors Enaël en profite. Ses doigts jouent dans la flaque d'eau sur le rebord alors que le froid des gouttes de pluie lui tirent un frisson agréable. Il tremble de façon exagéré durant quelques secondes, échappant un murmure avant de se pencher un peu plus en avant. Et les gouttes s'écrasant sur le bout de ses doigts sont remplacés par quelque chose de plus gros. Il réprime un gémissement de douleur réflexe et descend son regard sur ce qui semble être un caillou à première vue, l'attrapant entre ses doigts. De la grêle. Il n'en a jamais vu, ou plutôt, il ne s'en souvient pas. Alors il étudie attentivement ce qui est, pour lui, une caillasse magique tombée du ciel, avant de se redresser vivement, attrapant le livre à ses côtés. Tout sur les changements de saison. D'accord, ce grimoire est peut-être trop scientifique pour lui qui sait à peine lire correctement, mais il cherche rapidement l'image correspondant et saute sur ses pieds une fois fait. « Grê... Grêlon ! » Fait sa voix hésitante à l'accent étranger alors que ses lèvres restent étirées en un sourire. « Enaël, ferme la fenêtre. » Claque la voix autoritaire de son père, le faisant sursauter et lâcher sa trouvaille. « Et met ton manteau. » Le garçon cligne des yeux, peu sûr de savoir ce qu'on lui demande, ou plutôt pourquoi on lui demande, puis s'avance vers son père qui ne lui accorde pourtant aucun regard. Il se mord doucement la lèvre, sentant son cœur battre un peu plus vite. Enaël a toujours eu l'impression d'être face à des étrangers lorsqu'il s'agit de ses parents. « Pourquoi... ? » Mais c'est un unique soupir qui lui répond, un soupir rempli de choses qu'il n'arrive pas à comprendre, trop jeune et trop ignorant sur la situation dans laquelle ils sont tous. Le garçon baisse la tête mais sort de la pièce, avec l'intention de voir sa sœur. C'est elle qui l'aide à s'habiller, en général. « Et ne va pas voir Anastasia, fais le tout seul. » Le corps frêle du jeune allemand se fige et ses yeux s'écarquillent sous la surprise. Jamais. Jamais on ne lui a demandé de faire les choses seul. Jamais ses parents n'ont été contre le fait que ce soit leur fille aînée qui s'occupe de lui et de son frère. Et, bêtement, il en a la gorge serrée. Ses lèvres restent scellées alors qu'il enfile son manteau dans des gestes maladroits et un peu tremblants, rejoignant l'entrée où se trouve déjà sa mère, et Loucas. Immédiatement, Enaël se colle à lui pour y trouver du réconfort, cachant sa moue dans le dos de son frère dont il attrape le bras. C'est peut-être stupide, mais il déteste lorsque leurs parents sont ainsi. Il en a... Presque peur. Oui, peur de ses propres parents. Il préfère largement rester avec sa sœur et son frère, et il aurait préféré que ce soit leur grand-père, ici. Et non eux. Le garçon renifle légèrement pour se donner du courage, serrant pourtant sa prise sur le bras de son frère lorsque des bruits de pas s'avancent vers eux. Leur père, accompagné d'Anastasia qui semble tout aussi perdue qu'eux. Enaël ouvre la bouche, mais à la vue du regard glacial de son père, la referme et réprime son sourire à la vue de sa sœur. Lorsqu'ils sortent tous de la maison, pourtant, il aurait juré voir une étincelle affreusement triste dans le regard de son père. Avant qu'ils ne transplanent, Enaël attrape vivement la main de sa sœur et la serre entre ses doigts, fermant fortement les yeux sous l'horrible sensation d'oppression qu'il ressent dans le voyage. Puis tout se déroule vite, bien trop vite. Si vite qu'il ne sait même plus pourquoi son ventre est noué, si vite qu'il ne comprend pas ce qu'il fait ici. A l'hôpital. Son cœur bat jusque dans ses tempes et une grimace enfantine s'inscrit sur ses traits. Il se tourne vers ses parents, mais rien ne le rassure en eux. Alors il se contente de serrer la main de sa sœur et le bras de son frère, le plus fort possible. Pourquoi est-ce qu'il se sent mal ? « Monsieur et Madame Grimm. » Il sait à ce moment-là qu'il détestera toujours cette voix. « C'est elle ? » Il a l'impression qu'on lui retire son souffle avec le plus de violence possible. Qu'est-ce qu'ils font ici ? Pourquoi ? Il aurait voulu poser ces questions, mais tout refuse de sortir. Alors il écoute à moitié la discussion qui se fait rapide et brève, le cœur battant. « Nous devons l'emmener. » Qui ? Quand ? Pourquoi... ? Trop de questions. Une seule réponse. Ces médecins désirant entraîner sa sœur. Loin. Loin d'eux. Loin de lui. Pourquoi ? Il serre encore plus sa main dans la sienne. Il refuse de la lâcher. « Non » Souffle sa voix brisée, cassée, avant que ses parents ne l'obligent à défaire ses doigts des siens. « Non non nooon ! Anaaaa ! Ana, pars pas Ana ! » Et il se jette sur elle, attrapant désespérément sa jambe comme si sa vie en dépendait. C'est peut-être le cas. Ana. Sa Ana. Sa sœur. Celle qui est tout pour lui. Celle qui s'occupe de lui. Celle qui le rassure. « Je t'en prie pars pas, pars paas ! » Les larmes coulent, les sanglots éclatent. Qu'est-ce que son frère et lui vont faire sans elle ? « Pitié ! » Pitié. Tout sauf ça. Tout sauf elle. Il a besoin d'elle. Il a besoin d'Ana. Il a besoin de Loucas. Il a besoin d'eux, il ne peut pas les laisser. Il ne peut pas les laisser la prendre, lui prendre. Ses grands yeux bleus flous se posent sur le visage de sa mère qui l'attrape fermement. « Pitié ! Lâche moi ! Nooon, laissez la, laissez l... » Mais il n'a plus de voix. Il n'a plus de force. Son corps est emmené loin de celui de sa sœur alors que ses larmes se font silencieuses. Ses sanglots secouent tout son être alors qu'il ne tente même pas d'essuyer les gouttes roulant le long de son visage. Mais, avant qu'elle ne s'efface de son champ de vision, avant qu'il ne se jette dans les bras de son frère, il a le temps de voir ses yeux à elle. Il a le temps d'y voir tout ce qu'il aurait voulu ne jamais voir dans son regard. Elle emmène une partie de lui avec elle. Pitié, qu'elle revienne vite.
Et Enaël s'était couché le soir-même en étant persuadé que sa sœur reviendrait le lendemain. Ce qui ne fut pas le cas. Alors il espérait, encore et encore, ne cessant de parler d'elle, de glisser son nom dans chaque conversation. Il ne jurait que par le prénom d'Anastasia, il ne vivait qu'à travers lui. Evoquant souvenirs, espoirs, amour qu'il avait pour elle. Mais ses parents en avaient assez, le réprimandant toujours pour cela, dès que le prénom de leur fille aîné était prononcé. Le petit garçon ne comprenait jamais pourquoi, laissant grandir une rancoeur au fond de lui pour ses parents. Celle pour avoir emmené Ana loin d'eux. Celle pour l'obliger à taire son nom comme s'il n'était que source de malheur, sans savoir pourquoi. Mais il avait beau se faire gronder à chaque fois, il recommençait. Il recommençait encore et encore...
Fragment numéro trois.
   Une gifle. Une gifle fouette l'air et vient percuter la joue ronde de l'enfant. Elle n'est pas forte, elle n'est pas violente. Mais suffisamment présente pour attirer des larmes au coin des deux grands yeux bleus se relevant jusqu'à ceux noirs et pourtant tristes de sa mère. Il n'a pas mal, c'est simplement désagréable. Mais le geste suffit. L'intention lui pèse sur le cœur. Sa gorge se serre et il veut immédiatement fuir, mais son corps le refuse. « Ca suffit... Ca suffit Enaël. Je t'ai dis... Je t'ai dis d'arrêter. Ce n'est pas en l'appelant qu'elle viendra. Anastasia n'est pas ici, tu le sais. Alors cesse... Cesse de l'appeler, cesse de parler d'elle sans arrêt. Tu me fatigues. » La voix de sa mère est faible, et il sait qu'un sanglot se trouve au fond de sa gorge. Mais il s'en fiche. Tout ce qu'il veut, c'est Ana. Des larmes roulent le long de ses joues et il se détourne d'elle, refusant d'écouter ses explications ou quoique ce soit d'autre, partant immédiatement se réfugier dans la chambre de son frère pour se rouler en boule sur le lit. Le garçon le sent se rapprocher, jusqu'à ce que le lit s'affaisse. Il sait que Loucas souffre de son absence, il sait qu'il lui écrit. Lui ne le peut pas vraiment, et ça lui fend le cœur. « Tu veux lui faire un dessin ? » Les yeux de l'enfant se ferment, mais il hoche la tête. Son corps se redresse et ses doigts frottent vigoureusement ses yeux dans une moue concentrée. Il pleure trop. « J'ai plus de crayons »Prononce-t-il doucement de sa voix douce, levant un regard désemparé et suppliant sur son frère. Il n'en a plus, car il passe le plus clair de son temps à dessiner. Ou plutôt à essayer. Il ne sait pas vraiment faire, il faut bien avouer. Alors malgré son jeune âge, il feuillette des magasines d'art magique et tente de reproduire parfois ce qu'il y voit et qui lui fait penser à Ana. Une habitude qui le rendra bien vite intéressé par tout ce qui touche à l'art et à ce qu'il exprime... Il ne connait que trop bien les intentions camouflées sous des traits de crayons ou de pinceaux. « Mais il m'en faut pour demain ! » S'exclame-t-il soudainement, les yeux ronds, alors qu'il saute sur ses pieds. Oui, demain. Demain ils vont la voir. Un sourire étire enfin ses lèvres pleines. Ils vont la voir, mais il ne veut pas y aller les mains vides. Il veut forcer tout le monde à la laisser revenir, comme il ne cesse de répéter à chaque fois qu'il se trouve face à sa sœur. Je veux que tu reviennes. Je veux que tu reviennes, Ana.

CHAPITRE III.
Ce qui balaya tout ces fragments loin de lui, comme s'ils n'étaient que des pages à arracher d'un livre. Un livre inachevé. Incomplet. Aux chapitres manquants. Enaël est devenu cette belle couverture au contenu manquant, un contenu presque en rien reflété sur cette dite couverture. Un accident lui ayant fait perdre des morceaux de lui. De sa vie, et de ce qu'il aurait dû être aussi. Tout ces fragments oubliés dont il ne se souvient pas, dont il ne veut pas se souvenir. Tout ces fragments dont un en particulier, peut-être à jamais effacé de lui.
Fragment numéro quatre.
  Mille neuf cents soixante-et-onze. Enaël est âgé de huit ans. Sa sœur est revenue, mais le petit garçon se rend compte d'à quel point ses parents sont devenus méfiants, comme si Ana était une erreur à camoufler. Il ne comprend pas pourquoi, il ne sait rien. Mais rien ne devrait les pousser à agir ainsi avec Ana pour lui. Il a huit ans et se retrouve la plupart du temps seul car Poudlard a entrainé sa sœur et son frère loin de lui. Il n'a qu'une hâte, y arriver à son tour. Mais en attendant, il prend son mal en patience, s'exilant dans sa chambre, écrivant de longues lettres à Lou et Ana avant de se mettre à peindre. Un goût pour la peinture qui ne l'a étrangement pas quitté, et qui ne le quittera pas malgré les événements. Aujourd'hui est un jour d'été, un jour chaud de Juillet. Son frère et sa sœur sont rentrés le temps des vacances, ce qui arrache cette sensation de malaise qui ne quitte plus le garçon lorsqu'il est seul chez leurs parents. C'est son frère et sa sœur sa famille, il se sent chez lui que lorsqu'ils sont là. Et aujourd'hui, Loucas a même emmené un ami à lui à la maison, Samaël. Le garçon en a profité pour toucher d'un peu plus près cet univers magique dans lequel il ne se sent pas encore intégré, n'ayant eut aucun signe de magie pour l'instant. Ce qui le frustre et l'angoisse assez. Il ne veut pas rester ici toute sa vie, il veut aller à l'école avec eux. En attendant, il se contente de poser quelques questions à l'ami de son frère, à passer son temps à écouter celui-ci parler de l'école. Mais il veut également parler à sa sœur, sa sœur qui lui manque horriblement, même à la maison. Il a l'impression qu'elle est toujours loin de lui lorsqu'il n'est pas à côté d'elle depuis son retour de l'hôpital, peu importe si elle se trouve dans la pièce d'à côté. Cette pièce dans laquelle ses parents l'enferment. Comme maintenant. Et il entend la porte claquée, le tirant de sa lecture. Il relève la tête, plissant les yeux. Son ventre se tord au point qu'il en aurait presque envie de vomir. Enaël déteste la savoir enfermée, la savoir mal. Alors il relève son corps, s'ébrouant un peu comme l'aurait fait un chiot avant de se ruer jusqu'à sa porte dans des pas feutrés pour ne pas se faire trop entendre. Il sait qu'il n'a pas le droit. Sa main tourne lentement la poignée et il se glisse jusque dans le couloir, se collant à moitié au mur, tirant la langue pour plus de concentration à ne pas se faire remarquer. Ses doigts courent le long de la tapisserie, puis s'échouent sur une nouvelle porte en bois devant laquelle il s'arrête, le cœur un peu serré. Après une brève inspiration, il ouvre la porte, pénétrant à l'intérieur de la pièce pour la refermer derrière lui. « Ana... ? » Elle est dos à lui. L'ombre de sa sœur lui montre qu'elle semble se tenir le visage et il fait un pas en avant. « Ana, tu pleures ? » Il sent sa voix se briser un peu à cette idée et il s'avance encore plus, fronçant difficilement les  sourcils. Il ne veut pas qu'elle pleure. Il veut la rassurer comme elle sait si bien le faire avec lui. Alors il se rapproche de plus en plus, tendant doucement les bras dans l'optique de lui donner une étreinte. Une simple étreinte remplie de son amour et de son inquiétude pour elle. Mais lorsque la jeune fille se retourne, ce n'est pas son corps qui vient à la rencontre de celui de son frère. Non. C'est sa magie. Sa magie destructrice, incontrôlée et incontrôlable. Anastasia est bipolaire. Elle l'a toujours été et c'est ce qui l'a poussé à être interné. Mais Enaël n'en a jamais rien su. Il n'en sait rien et ne comprend pas ce qu'il lui arrive, sentant juste une chaleur brûlante pénétrer sa chair pour se répercuter dans ses entrailles alors qu'il est projetté en arrière. Une crise, une simple petite crise supplémentaire, et c'est tout ce que le jeune garçon est qui en est la victime. Son dos craque doucement en atterrissant au sol dans un bruit sourd, et ses paupières se ferment. Inconscient. Sa tête est comme enveloppée dans un coton désagréable, irritant et oppressant. Un étau se resserre sur ses tempes et son cœur bat, bat de plus en plus pour ralentir brusquement. La violente magie de sa sœur s’insère dans tout son être, s'infiltre dans ses veines pour y rencontrer la sienne. Elles s'y battent férocement, renforçant cette sensation d'oppression chez le garçon qui n'entend plus ce qu'il se passe autour de lui, qui ne voit plus rien. Puis cette magie glaciale le quitte, emportant avec elle ce bout de lui, ce fragment de ce qu'il est. Ces morceaux de sa mémoire, pour ne faire de lui qu'un puzzle incomplet. A son réveil, Ena aura oublié tout ces fragments, ce bout de passé, de son histoire. Il ne se souviendra pas de tout ça, ne gardant que le stricte nécessaire. A son réveil, Ena sera comme prisonnier de cette mentalité un peu trop jeune pour lui, comme figé dans ce qu'il a été ce jour-là. A son réveil, son esprit ne sera rempli que de brume. Il sera le même, tout en ayant perdu une partie de lui. Il sera le même... Durant de longues, longues années, oubliant comment évoluer en société. Restant ce petit garçon différent et original qui n'arrive pas à être comme les autres.
Suite à ça, Enaël a encore plus été dans son monde, développant une totale incompréhension de ce qui l'entoure et qui semble pourtant normal et logique. Comme si son cerveau refusait de comprendre et de l'assimiler. Quelques jours après l'accident, il s'est révélé être atteint d'écholalie et d'échopraxie, bien que légères. Son esprit a beaucoup été tourmenté et chamboulé, si bien que sa mémoire en a réellement fait les frais. Au jour d'aujourd'hui, il ne se souvient toujours pas de l'Allemagne. Il a oublié son grand-père, il ne se souvient pas de tout ce qu'il s'est produit à l'absence de sa sœur et ne sait pas qu'il a été victime d'un accident de magie causé par sa sœur bipolaire. Il est à l'écart de tout et cela lui convient, parce qu'il n'en a strictement pas conscience. Un sourire borde souvent ses lèvres quand on lui parle de son passé, alors que des souvenirs factices se sont immiscés dans sa tête, comme un mécanisme de défense. Comme si, intérieurement, il refusait de savoir à nouveau la vérité, s'inventant des moments heureux lorsque Ana n'était pourtant pas là, se souvenant de paroles douces de sa mère alors qu'elle ne lui en a jamais accordé. Il n'est toujours pas proche de ses parents mais en a oublié sa rancune envers eux. Durant plusieurs semaines, Enaël en avait oublié comment lire et écrire, revenant à des instincts plus primaires avant de retrouver, petit à petit, des gestes habituels de la vie quotidienne. Il s'est vite retrouvé à travailler davantage, à lire toutes sortes de livre comme pour combler ce manque qu'il ne sait pourtant pas avoir. Lorsqu'on le questionne sur cette période floue et vide, il se contente de hausser les épaules, avançant juste le fait qu'il était tombé malade, et qu'il avait été tellement épuisé que son cerveau en aurait oublié de fonctionner correctement. Ce qui n'est pas tout à faux, sans être vrai pour autant. Aujourd'hui, il n'a plus de réelle lacune, ou tout du moins, plus aucune physique. Mais son cerveau affecté refuse de retrouver la mémoire. Il refuse de lui ouvrir les yeux sur ce qui l'entoure, de le sortir de son monde et de ses normes devenues l'opposée de celles de la société actuelle. Il en est toujours troublé sans le savoir. Et le seul vrai détail le prouvant n'est autre que le fait qu'il soit désormais gaucher, étant pourtant né en tant que droitier.


Dernière édition par Enaël C. Grimm le Ven 23 Mai - 20:19, édité 13 fois
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Mer 21 Mai - 23:55 (#)
CHAPITRE IV.
Poudlard. Lorsqu'il est entré à Poudlard, Enaël n'espérait qu'une chose, que sa sœur revienne vers lui. Depuis l'incident dont il ne se souvient pourtant plus, Anastasia s'est éloignée de plus en plus. Par peur de faire souffrir, par peur de le tuer, ce qu'elle avait faillit faire. Anastasia ne s'éloignait que pour son bien, que pour leur bien, mais Enaël ne le comprenait pas. Il ne savait pas pourquoi elle était aussi distante, pourquoi son repère le plus solide lui était enlevé. Alors il en était de plus en plus touché, de plus en plus triste. Leur famille était détruite à cause d'une maladie. Chacun souffrait, mais Ena ne réussissait pas à comprendre. Il n'y arrivait pas, comme si des barrières invisibles s'étaient installées à l'intérieur même de lui pour l'en empêcher, pour le tenir à l'écart de tout ce qui était logique. De tout ce qui était ce monde l'entourant. A son entrée à Poudlard, tout ceci n'a fait qu'empirer. Entouré de trop de monde différent de lui, entouré de trop de préjugés, de guerre sociale à laquelle il ne participait pas, car il n'y comprenait rien. Des histoires de maison, de sang, d'ancêtres. Rien pour lui ne semblait normal, naturel. Pourquoi haïr quelqu'un pour ce qu'il était sans le vouloir, sans le décider ? C'était tout simplement idiot pour lui, et cette guerre de sang lui donnait bien plus mal de tête qu'autre chose lorsqu'il essayait de comprendre ne serait-ce que la moitié de toute cette histoire. Et en parlant d'histoire, pourtant, Enaël s'en est vite trouvé passionné. Emerveillé par tout ce que renfermait le passé de chacun et de chaque chose, alors qu'il ne fuyait que le sien sans le savoir. L'histoire de la magie est d'ailleurs l'une de ses matières préférées et il ne se lasse pas de lire des grimoires relatant de celle-ci. Sa soif de connaissance s'est agrandit, aiguisée une fois son pied posé sur les dalles du château. Il voulait tout apprendre, tout connaître. La bibliothèque fut vite son endroit préféré, ou plutôt l'un de ses endroits préférés, étant donné que Ena n'arrivait et n'arrive toujours pas à se fixer sur un lieu en particulier. D'ailleurs, il lui arrivait souvent d'étudier et de lire en-dehors de cet endroit tel que les tours, la salle commune bien évidemment, mais également les cuisines au milieu de l'après-midi ou de la nuit. Il lui arrivait même de le faire en courant, habitude qu'il n'a pas perdu d'ailleurs. Il s'est trouvé une passion pour la course, même si celle-ci reste une torture pour lui, à la fin de sa première année. Il fallait bien dire qu'il mangeait tellement à cette époque que ça en était de mise, ce qui n'a pas changé aujourd'hui. Heureusement, le brun est plus ou moins doté d'un bon métabolisme. Sa premère année au sein de l'école de magie l'avait émerveillé, mais elle avait également été source de nouveaux ennuis pour lui. Les autres. Ces autres qui le regardaient bizarremment, ces autres qui passaient leur chemin lorsque lui arrivait. Parce qu'il n'était déjà pas comme eux. Il ne l'a jamais été et depuis son accident, rien ne s'est arrangé bien au contraire. Heureusement, alors que sa deuxième année commençait, il fit l'une des plus belles rencontres de sa vie, si ce n'est la plus belle.
Flash back numéro un.
   Un énorme chat au pelage roux. Un chat. Un animal. Un animal en guise d'écharpe, entourant le cou du jeune sorcier sorti du château pour cet après-midi sans aucun cours. Un félin au nom de Cornelius, en l'honneur de Cornelius Agrippa, un alchimiste allemand ayant marqué l'histoire sorcière. Les pattes de l'animal tombent de chaque côté du visage du brun alors que celui-ci traverse le parc, un sourire aux lèvres. L'air commence à être frais, et rien de mieux que Cornelius en guise d'écharpe, même si personne ne semble comprendre pourquoi. Mais le chat est si doux, et si docile... Pourquoi s'en priverait-il ? D'ailleurs, ses doigts viennent vite gratter le menton de l'animal qui se met bien vite à ronronner, lui octroyant une léchouille rugueuse en retour. Le vent se lève doucement dans la cime des arbres, le parc est presque silencieux aujourd'hui. Ca en presque effrayant. Quelques groupes formés lèvent leurs regards sur lui et son... Echarpe mais n'arrivant pas vraiment à le voir, ou à comprendre que ces dits regards sont sur lui, Enaël ne fait que continuer sa route, laissant ses pas s'enfoncer dans l'herbe sèche. Splaaash. Le sorcier n'a pas le temps de sursauter que son chat le fait pour lui, le griffant un peu au passage. « Cornelius, arrête ! Cornelius ! » Mais il a beau tenter de le rattraper, le félin retombe au sol sur ses pattes et détale à la course, crachant contre la source du bruit inconnue. Le jeune garçon souffle, grimaçant et gémissant de dépit alors que son regard cherche ce qui a bien pu lui, et leur, faire une frayeur pareille. Il ne met d'ailleurs pas longtemps à en trouver la cause, ses yeux se posant sur une silhouette en train de se débattre dans l'eau du lac. Par merlin ! Et si cette personne ne savait pas nagé? Enaël se met à courir doucement vers la rive, lorsque l'idée que cette personne soit juste en train de prendre un bain au mois de Septembre ou soit en train de jouer avec le calamar du lac lui traverse l'esprit, et il ralentit considérablement. Il s'avance juste lentement, par curiosité, fronçant ses sourcils devant les mouvements que fait l'élève – car il s'agit bien d'un élève – dans la flotte. « Tu fais le papillon ? » Demande-t-il soudainement, s'avançant jusqu'au bord. En tout cas, il fait le papillon d'une drôle de façon. Son regard se lève vers Enaël, alors qu'il soulève le menton pour éviter d'avoir le visage à moitié dans l'eau – il fait vraiment mal le papillon – et se met alors à répondre dans le même ton de la conversation, enchainant comme si ce qu'avait dit le brun était tout à fait normal. Ce dernier s'avance d'ailleurs un peu plus, lui dédiant un léger sourire, sans savoir s'il doit juste trouver cela naturel ou bien être ravi de voir enfin quelqu'un le comprendre quand il parle. « Attends, je vais t'aider. » Décrète-t-il rapidement, lui tendant alors la main, que l'élève attrape vivement... Et plouf! Enaël tombe la tête la première dans le lac à son tour, glissant contre le rebord alors que la main mouillée de l'autre élève l'empêche de se stabiliser. L'eau lui rentre par le nez et ses yeux le piquent, mais il remonte rapidement à la surface, posant un regard surprit sur l'élève à ses côtés. Et ils se fixent. Ils se fixent durant de longues secondes, observant le visage choqué de l'autre, leurs cheveux en bataille leur tombant à moitié sur les yeux – beaucoup plus pour l'autre élève, d'ailleurs - et leurs bouches entrouvertes sur des mots silencieux. Puis ils se mettent à rire brusquement, partant dans un fou rire incontrôlable, se pointant du doigt en s'exclamant sur des « Tu verrais ta tête ! » « T'es pas mieux ! » « On dirait un strangulot aveugle ! » comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Ils mettent d'ailleurs un moment à se calmer, manquant parfois de couler sous leurs rires incontrôlables, se rattrapant aux épaules de l'autre... Ce qui ne fait que l'entrainer à son tour, d'ailleurs. Une fois sur la rive, Enaël recrache de l'eau, puis offre un large sourire à celui qui vient d'être son compagnon d'infortune et de fortune à la fois. « Ena. » « A tes souhaits ? » « J'ai éternué ? » « T'as pas éternué ? » « Je sais pas ? » Enaël cligne doucement des yeux, tentant de se souvenir où et quand il aurait pu éternuer pour que le plus jeune lui offre ce 'à tes souhaits'... « Ah ! Mais c'est ton prénom ? … Ou... Ou juste une langue étrangère pour dire bonjour ? Ou alors tu as vraiment éternué. » Le brun fait la moue, puis secoue vivement la tête en dessinant un léger sourire sur ses lèvres. « Guten Tag ! » « … Je comprends plus rien. » « Moi non plus... » Le plus vieux des deux grimace soudainement, baissant son regard sur ses affaires mouillées avant de retirer sa chemise aux couleurs de sa maison. « Non mais en fait, je m'appelle Ena. Enfin, Enaël, mais c'est plus court, et je préfère... » Prononce-t-il enfin dans la manœuvre, laissant le vêtement s'échouer au sol avant de relever ses yeux bleus jusqu'à son vis-à-vis semblant enfin comprendre. « Ah ! Mais j'ai cru que tu éternuais en fait ! » A cette réplique, Ena ne peut s'empêcher de rire, entrainant l'autre dans la manœuvre. « Moi c'est Megan. » Clignement d'yeux. « AH MAIS ! T'ES UNE FILLE EN FAIT ? » S'exclame Enaël, penchant la tête sur le côté en étudiant le corps jeune devant lui. Il ne ressemble pas à une fille, pourtant... « … Nooon ! Je ne suis pas une fille ! » Le regard du brun remonte jusqu'à celui de... De Megan, perplexe. Megan qui n'a pas l'air très ravi, d'ailleurs. « Mais pourquoi tu me parles d'une fille, alors ? » « Mais c'est mon nom ! » « Ton nom de fille... ? » « Mon nom tout couuurt ! » « …Mais. Tu t'appelles Megan, ou Tout Court ? » Un soupir lui répond, puis un secouement de tête alors qu'ils échangent un regard perdu. Un regard qui scellera une amitié sincère. Une amitié évoluant en bien plus que cela, Megan devenant comme un frère pour Enaël. Pire, comme un jumeau, trop connecté l'un à l'autre, seule personne capable de ne pas le trouver bizarre. Seule personne capable de réellement le comprendre.
Fin du flash back.
Megan et Enaël s'étaient très vite rapprochés, au point de ne plus se quitter. Megan était d'une année en-dessous, ce qui fut l'une des seules choses les séparant. A part cela, ils se mirent à se comparer aux jumeaux, ressentant ce que l'autre ressentait, comprenant les mêmes délires. Parlant la même langue, tout simplement. Ou presque, étant donné la singularité d'Enaël. Mais Megan le complétait, comprenant ce que lui ne comprenait pas et arrivant à suivre les dialogues du plus âgé. Megan fut et est toujours cette personne dont l'allemand a terriblement besoin. Si bien qu'il le considère de sa famille et trouve d'ailleurs cela injuste qu'il ne puisse pas réellement en faire parti. Notamment parce qu'il n'arrivait plus à suivre ce que devenait la sienne, l'aimant pourtant comme si rien ne s'était produit, comme s'il n'y avait aucune distance quelconque entre eux. Oui, il s'était rapproché de sa sœur, mais jamais il n'eut le sentiment que c'était comme avant. Elle était trop distante et il en avait le cœur de plus en plus lourd, tentant de s'accrocher à Loucas, et discutant de tout cela à Megan ou bien à Cornelius, son chat. Oui, son chat. Qui ne parle pas à ses animaux ? Pas lui, en tout cas, bien trop attaché à son animal de compagnie pour ne pas le faire naturellement. Il le faisait même au beau milieu des couloirs, s'attirant des regards en coin, des ricanements. Des ricanements qui, au fond, lui ont toujours fait un peu de peine...
Flash-back numéro deux.
La pointe de sa plume passe sur sa peau, encore et encore. L'encre noire s'infiltre dans ses pores et colore rapidement ces derniers, traçant ce que le sorcier lui indique de faire. Des courbes, des lignes droites. Il dessine sur sa main droite plusieurs symboles à la suite. Des runes. Des runes anciennes qu'il a eu le loisir d'apprendre parce qu'elles se trouvaient dans l'un de ses grimoires, bien qu'il ne les étudie pas. Un sourire léger accroche ses lèvres face à ce qu'il réussit à reproduire, les étalant jusqu'à son poignet sans voir les nombreux regards sur lui. « Hé regardez, Grimm se prend encore pour un parchemin ! » Le jeune Grimm se crispe et déglutit, laissant retomber sa plume sur le bureau de la salle d'étude en baissant brièvement les yeux face aux rires éclatants autour de lui. « Grimm, j'ai plus de place sur le mien pour mon devoir, je peux écrire le reste sur ton dos ? » Il serre doucement les dents, secouant un peu la tête. « Le reste sur mon dos. » Répète-t-il sans forcément s'en rendre compte. « Le Professeur te mettra une mauvaise note. » Répond-il simplement, s'enfonçant un peu dans sa chambre en soupirant, relevant le regard face à lui. Il va devoir s'habituer à ce genre de railleries, il le sent bien... « Ouais bah, en parlant de note je comprends pas comment tu peux en avoir des bonnes alors que t'es aussi crétin. » Enaël hausse les épaules. « Tu veux dire qu'il faut être intelligent pour avoir des bonnes notes ? » Demande-t-il innocemment, se tournant de façon intéressé vers son camarade qui étire un sourire moqueur. « Bah ouais, abruti. » Le brun hausse les sourcils, ouvrant un peu la bouche, curieux. « Mais... T'en as pas, toi. » Commente-t-il par pure incompréhension, ne comprenant pas les nouveaux rire fusant autour de lui, et cet air renfrogné qu'arbore son vis-à-vis lui lançant un long regard noir. A nouveau un ennemi... Mais pourquoi ?
Fin du flash-back.
Une scolarité normale, anormale. Quelque chose qui lui correspondait bien s'en suivit. Dans la norme sans réellement l'être, décalé tout en respectant un minimum le quotidien des autres en le partageant. Des cours qu'il adorait, des devoirs dans lesquels il excellait, des repas qui devenaient parfois un véritable enfer pour lui. Lui qui avait, et a, l'habitude de mélanger ses repas. Ou plutôt, de les intervertir. Il n'est vraiment pas rare de le voir prendre un petit-déjeuner le soir ou bien de faire, à l'inverse, un vrai repas le matin, tel un déjeuner par exemple. Ses journées étaient et sont toujours ponctuées de ses moments avec Megan, de leurs bêtises et de ses incompréhensions qui attiraient et attirent bien souvent un tapotement de sa tête venant de son meilleur ami. Une scolarité plus ou moins banale, selon les points de vue, jusqu'à ce que la dernière année du cursus primaire de sa sœur arrive. Jusqu'à ce qu'elle s'en aille.
Flash-back numéro trois.
Une lettre. Ses doigts repassent doucement et délicatement sur les rebords de l'enveloppe alors que l'animal s'envole par la fenêtre de son dortoir, lui attirant un léger sourire un peu triste. Il défait l'enveloppe puis extirpe le parchemin à l'intérieur, prenant une brève inspiration tremblante à la vue de l'écriture de sa sœur. D'Anastasia. Sa sœur parti à la fin de son cursus primaire, sans qu'il ne sache où, ni pourquoi, ni même comment. Sans rien savoir, comme d'habitude. Comme à sa stupide habitude... Une moue s'installe sur le visage du jeune allemand à l'accent encore un peu présent puis il se décide à en lire le contenu, le parcourant avec minutie pour ne rien louper des nouvelles qu'elle donne. Elle le fait de moins en moins, si bien qu'il prend soin de ne rien oublier, de ne pas passer un seul mot, même si certains n'ont aucun sens pour lui, lui attirant un froncement de nez. Est-ce une malédiction d'être aussi curieux, désirant tout apprendre, tout connaître, mais aussi ignorant ? Aussi... Incapable de tout comprendre, de tout assimiler ? Sûrement. C'est la sienne, en tout cas, depuis tant d'années maintenant. Il soupire, se mordillant un peu la lèvre avant de sentir son ventre se nouer agréablement, un sourire se dessinant un peu sur ses lèvres torturées sur le moment. Tu me manques. « Tu me manques aussi... » Murmure-t-il au vent, fermant fortement les yeux et se les frottant vivement pour éviter de pleurer comme le gamin qu'il a toujours été, prisonnier d'une mentalité trop jeune en société. Il referme la lettre puis la serre contre lui, imaginant le corps de sa sœur à la place avant de se tourner, sortant de son dortoir, dévalant les escaliers pour trouver son frère quelque part dans le château. Il est tard pourtant, le couvre-feu ne va pas tarder. Mais il s'en fiche, et continue, encore et encore. Il a besoin de le voir, il a besoin d'être avec Loucas. Loucas. Loucas. Où est-il ? Il descend les escaliers, manquant de glisser et devant se rattraper à la rambarde pour cela, puis termine sa course jusqu'aux cachots, ou plus précisément jusqu'aux cuisines. Il chatouille la poire, connaissant le système depuis sa première année tellement sa gourmandise est grande, puis s'y engouffre. Immédiatement les différentes odeurs de nourriture lui chatouillent les narines et il entend son ventre gargouiller. « LOUCAAAAAS ? » Les elfes se mettent à sursauter vivement, échappant leur plateau et faisant échouer leurs contenus un peu dans tout les sens, se cachant à moitié sous la surprise et la peur. « … Mais quoi ? » Demande innocemment le jeune sorcier, n'ayant aucunement conscience d'être l'opposé de la discrétion. Puis une voix lui répond rapidement, le faisant grandement sourire. « T'es là ! Tu en as eu une toi aussi ?! » Puis il s'avance, enlaçant son frère avant de lui montrer la lettre. Il a l'air inquiet depuis son départ, et de plus en plus au fil du temps. Leurs parents ne leur parlent jamais d'Anastasia. Et Enaël ne peut qu'espérer que lui écrire la fera revenir plus rapidement.
Fin du flash-back.

CHAPITRE V.
Anastasia fut absente durant deux longues années. Elle passa la première à leur envoyer des nouvelles, puis la deuxième à entrer dans un silence complet. Enaël s'en inquiéta énormément, n'arrivant pas à ne pas parler d'elle un peu partout, tellement il s'angoissait. Loucas réussissait plutôt bien à le calmer, et Megan arrivait à le faire rire. Mais cela n'effaçait pas ce manque trop présent, comme une sensation de ne pas être complet. Parce qu'il a toujours eu besoin de son frère et de sa sœur pour cela. Heureusement, Anastasia refit son apparition, entrant de nouveau à Poudlard. Mais quelque chose avait changé en elle. Quelque chose de mauvais, de sombre. Ses propos eurent encore moins de sens pour Enaël, totalement dépassé par la situation. Il tenta de faire tout son possible pour se rapprocher à nouveau d'elle, pour réussir à la faire parler... Peu importe s'il s'agissait de vrais mots ou du langage des signes qu'il n'avait eu aucun de mal à apprendre à la perfection tellement ça lui tenait à cœur. En vain. Rien. Il ne comprit pas ce qu'il se déroulait et se contenta de rester dans cette impasse, dans cette impression horrible que plus rien ne serait comme avant. Son côté catastrophiste avait dessiné les plus affreux scénarios dans son crâne lors de son absence, et ils restaient quelque part toujours ancré là, dans un coin, s'imaginant le pire pour sa sœur. Il passa son temps aux côtés de son frère et de son meilleur ami, comme s'il avait besoin d'être rassuré, de trouver une présence réconfortante pour pallier à cette tristesse. Il se sentait seul. Terriblement seul. C'est peut-être pour cela qu'il n'a pas mal prit l'apparition de cette martre à ses côtés peu après, lors de ses vacances de Noël. Une martre autoritaire, sévère, toujours sur son dos, comme pour penser la présence d'une mère absente, comme pour lui rappeler, parfois, Anastasia en plus autoritaire et bien plus dure. Comme pour le contrôler un peu, le rappeler à l'ordre et lui faire comprendre que certaines choes ne se font pas. Un patronus à qui il doit sûrement la vie.
Flash-back numéro quatre.
Des bruits sourds, une lumière anormalement rouge baignant le cabanon et glissant sur ses occupants. Des cris, des hurlements atroces à en déchirer les cordes vocales. Pourtant, rien ne réveille le jeune garçon, profondément endormi dans son lit alors que ses bras entourent son meilleur ami pour le serrer fort en guise de peluche pour la nuit. Leurs camarades commencent à se réveiller en sueur, remplis d'angoisse, mais rien n'y fait. Personne n'y fait attention dans la panique. Et un éclair jaillit jusqu'à leur cabanon, laissant s'y répandre doucement des flammes dévorantes. Ses bras cachent le visage de Megan, l'empêchant d'être, par malheur, réveillé lui aussi. Tout deux dorment, dans ce qui va bientôt un brasier, leur propre enfer. Le mot mangemort hurlé, les sorts lancés. Et sa respiration restant désespérément profonde. Agena, réveillée en catastrophe, tente de crier, de le secouer de sa faible force. En vain. Quel idiot... Il n'aurait pas dû se gaver autant, il s'en retrouve totalement assommé. Tout comme son meilleur ami, d'ailleurs, qui l'avait suivit comme un second idiot. Alors la martre monte sur le lit, paniqué, et se met à tirer de toute ses forces sur le t-shirt de son sorcier. Elle tire, et tire encore, sentant sa deuxième forme arrivée tellement elle a peur. Non. Non elle se doit de le réveiller avant, sinon ils mourront tous ici. Et ses griffes s'enfoncent dans le bras du brun par pur désespoir, hurlant de ses dernières forces son nom complet comme elle en a tant l'habitude. Les yeux bleus du sorcier papillonnent sur ce qui semble être des flammes floues, luttant contre le sommeil. « Debout ! DEBOUT ! ENAEL COSME GRIMM JE T'EN PRIE LEVE TOI ! » Ses sourcils se froncent, mais ses yeux se referment. Il n'a jamais été du réveil ainsi. Les dents de la martre s'enfoncent profondément dans son bras et il se redresse dans un réflexe faisant craquer doucement son dos endoloris, le faisant grimacer. « Mais pourquoiii 'Gen... » « Mais regarde autour de toi ! Regarde ! » Des flammes. « Des flammes. DES FLAMMES?! OH MERLIN MERLIN ON PREND FEUUU MEGAN DEBOUT ON BRUUULE » Et il se met à secouer son meilleur ami, observant le patronus de ce dernier se mettre à paniquer lui aussi. « Je ne veux pas mourir ici, alors Grimm tu as intérêt à te bouger les fesses ! » Mais il continue à secouer Megan, jusqu'à ce que ce dernier se redresse en catastrophe. « Quoi qu... AAAAAAAAH » « ON BRUUULE » « AAAAH » « AAAAAH » «... Mais bougez bande d'imbéciles par les parties génitales de Merlin ! » Ils se lèvent enfin sous les menaces des deux patronus, Enaël attrapant ce qui se transforme petit à petit en genette terrifiée d'Afrique se planquant sous son t-shirt pour s'agripper à son torse. Les flammes dévorent la moitié du cabanon, mais la main d'Enaël attrape le bras de son meilleur ami, comme si sa vie en dépendait. « Meg... MEG MES AFFAIRES ! » « On va mouriiiir » C'est le patronus de son meilleur ami qui les empêche de rester plus longtemps dans le cabanon, tirant sur le pantalon de pyjama de Megan, qui menace d'ailleurs de tomber à ses chevilles dans leur soudaine course. « MERLIN MEGAN ON VA VOIR TES FESSES ! DERNIERE VISION AVANT DE MOURIR ! OH MERLIN ON VA MOURIR » Le sorcier, devenu hurleur, s'agite dans tout les sens, attrapant le bras de son meilleur ami qui risque bien vite de se retrouver nu avant la fin de la nuit – sans aucun sens pervers, et Enaël serait bien trop perdu pour le comprendre – pour le trainer jusque dans la forêt. « C'est une bonne idée tu crois ? » « Je... Je sais pas ! Au moins les feuilles cacheront si tu te retrouves sans pantalon... » La genette, terrifiée, tremble de plus belle. « On va mourir... On va mourir et il pense à la pudeur de son meilleur ami ! » Toujours pensé à son meilleur ami, non ? Surtout dans ces moments ! « Mais on va mourir ! » « MAIS JE SAIS ! » « Mais tais toi y a des mangemorts à côté ! » « OU CA ? » « … On va vraiment mourir... »
Fin du flash-back.
Belize a été un événement marquant pour le jeune allemand, qui pourtant s'en est sorti indemne, si ce n'est une trace légère de brûlure au bras qui reste ancrée sur sa peau. Belize a été l'un des moments où il s'est le plus inquiété pour sa famille, cherchant sans relâche son frère et sa sœur malgré ses cris incontrôlés et ses discussions décalées avec Megan en rapport avec son pantalon de pyjama trop lâche, ou même d'un pic-nique qui aurait été sympa de faire sur ce camp... Avant de se remettre à paniquer et à courir dans tout les sens. Belize... A été un événement traumatisant. Pour tous, ou presque. Enaël n'a pas échappé à cette règle et il lui arrive encore parfois de cauchemarder sur le corps de ses proches en train de brûler. La rentrée n'a pas été de tout repos suite à cela, d'autant plus que ses parents ne sont pas venus alors que l'occasion se présentait pour eux de les voir. Une simple lettre, c'est tout ce qu'ils ont eu. Mais tout s'enchaina rapidement, et bien vite, Anastasia, ou Lera-Ann désormais, dû retourner se faire interner durant plusieurs mois. De longs mois qui achevèrent cette distance entre eux. Sa sœur est revenue depuis peu au château, alors qu'il ne sait toujours pas pourquoi elle le fuit, pourquoi elle disparaît comme ça, sans raison. Trop insouciant, trop ignorant. Il tente de se faire sa place au sein de la société, sans savoir s'il en a réellement eut une un jour, sans savoir si cette société est celle dont il doit faire partie, trop perdu et trop... Lui pour cela.

CHAPITRE VI. En cours d'écriture, inachevé, mais toujours aussi décalé.
Enaël, c'est ce puzzle incomplet, ce livre auquel il manque plusieurs pages. Ce livre qui continue à s'écrire de la façon la plus chaotique et étrange qui soit. A sa façon.


Dernière édition par Enaël C. Grimm le Sam 24 Mai - 1:40, édité 7 fois
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Mer 21 Mai - 23:56 (#)
*

Edit: HawwHaww

Preuuuuums (oui Mau ça compte pas, Amy avait pas mis tous ses posts Hen ! )

/me va violer Ena dans un coin sombre et reviens l'air de rien

J'suis trop contente que Ena soit enfin là OMG Brille
Etj'aitrophâtequeson...Jumeauxarrive siffleHaww:hugs:BrilleHot Hot Hot comeon !
AlexetIsy  BED SilversautesurBrao mikloslegrostas mikloslegrostas 


Dernière édition par Sebastian D. Prince le Mer 21 Mai - 23:59, édité 1 fois
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Mer 21 Mai - 23:56 (#)
Comment t'es grave bonne!
Réserve moi un lien avec ce beau jeune homme Daengelo
Re bienvenue chez toi!
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Mer 21 Mai - 23:57 (#)
Oups.... Hide

Re-bienvenue donc.  Mais Euh ! Silvfèlechaud 
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Mer 21 Mai - 23:58 (#)
MON PETIT FRERE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! SSHFIFBNFFGJGMSGKKDSHGDM waza

J'te l'ai dis mais t'es vachement sexy hihi famille de BG Haww

JOTEM :moa: et heureuse que tu sois là Hug

et re-bienvenue Haww
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Mer 21 Mai - 23:59 (#)
HJKFEHGJKFDHGFDKJG

RE-BIENVENUE GJFDKGHDKHJD FUTUR BEAU-FRERE DE MA TRIPLE PERSONNALITE GNOE BrilleBrille
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Jeu 22 Mai - 0:00 (#)
Citation :
ϟ Une remarque? Le sol, il est pas palpablou ! On a dit non. TM

je crèèèèève RIP Sans Hésitationou™️ gérardrpz
Rererebienvenuuuuuuuouuuuuuuuu Amyouuuuuuu Haww Je t'aimou Brille et t'es sexyou Perv ! Daengelo
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Jeu 22 Mai - 0:01 (#)
/me va violer Ena dans un coin sombre après que Seb l'ai ramené heh

:hugs:BrilleHawwlove
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Jeu 22 Mai - 0:05 (#)
Viole pas mon frangin deux fois toi Hen ! je t'ai a l'oeil Lysfèlagueule

J'ai hâte de lire ta fiche Brille

et oui j'arrête de poster sur ta fiche Hide
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Jeu 22 Mai - 0:07 (#)
C'est donc ça Ena ! Haww reBienvenue Brille
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Jeu 22 Mai - 0:12 (#)
RE BIENVENUE Twisted
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Jeu 22 Mai - 0:14 (#)
On fait ce qu'on veut, il est tatoué. heh
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Invité, Jeu 22 Mai - 0:16 (#)
fskdhfskdjfhsdf Daengelo
Merci tout le mooonde Brille ( Perv ! )
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Message Re: You walk away ♦ Enaël
par Contenu sponsorisé, (#)
 

You walk away ♦ Enaël

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