Le ciel prenait peu à peu une teinte bleu marine. Les minutes s’écoulaient et des étoiles apparaissaient. La nuit était belle, pas un nuage à l’horizon. Il y avait une vue splendide sur les plaines et collines aux alentours. Derrière lui se dressait fièrement les tours du château. Il regardait au loin le lac qui reflétait la blanche lune. Son regard se perdait, il se dispersait dans ses pensées sans en avoir conscience, il divaguait sans s’en rendre compte. Il pensait à toutes ses choses qui lui manquaient déjà. Le ministère était certes peuplé d’un nombre d’employés incalculables mais cette concentration de sorciers avait pour Laszló quelque chose de plaisant. Il se sentait moins important, il pouvait un peu se fondre dans la masse si on veut. Certains aspects du ministère lui manquaient, comme le fait d’être en constant mouvement. Jamais il ne restait à son bureau, à penser des heures durant à l’administration du ministère, non cela ne l’intéressait nullement. Il préférait de loin protéger son pays de la menace qui rôdait. Il y avait aussi Amber. Sa collègue. D’une beauté subjuguant, un visage cristallin, une silhouette qu’on aurait dite sculptée par les dieux. Il ne se l’avouait pas lui-même mais il aimait tellement partir en mission en sa compagnie, ns serait-ce que passer des heures pour un objectif commun. Il aimait cette sensation, de l’avoir à ses côtés, aussi simple que cela pouvait paraître. Amber était unique en son genre. Elle pétillait, elle était son rayon de soleil qui lui rendait son sourire. Elle avait sur Laszló ce don de le faire sourire.
Il émergea lentement de ses pensées puis consulta le cadran de sa montre, les aiguilles indiquait plus de minuit désormais, il était temps pour lui de faire sa ronde habituelle. Il se releva doucement et sortit sa baguette magique de sa cape. Il informula alors le sortilège Lumos et sans plus attendre, un halo lumineux se créa à l’extrémité de celle-ci. Au dehors du château, il faisait froid et il avait beau frotter ses bras, rien n’y faisait, pas une once de chaleur ne parvenait à le réchauffer, il n’attendait plus qu’une chose désormais, c’était finir sa ronde et se prélasser dans un confortable fauteuil les pieds au-dessus du feu. Il était au niveau de la lisière de la forêt interdite. Jamais il ne s’était aventuré dans cette zone sombre comme l’avait toujours rappelé les directeurs et le concierge. On racontait tant de chose à son propos qu’on ne savait plus démêler le vrai du faux. Des bruits qui couraient semblaient affirmer la présence de loups garous, de monstres. Il se demandait bien de quel genre de monstres il pouvait s’agir, car il en avait vu des monstres tout au long de sa carrière et il était bien curieux de connaître leur identité.
C’était en remontant vers le pont suspendu qu’un craquement retentit à ses oreilles, il releva la tête brusquement. Il ne bougea plus, comme pétrifié. La pénombre ne lui permet qu’une vision obsolète de la situation, de plus, si bas il ne pouvait rien voir de ce qu’il se passait plus haut. C’est donc en toute discrétion qu’il longea la forêt et remonta jusqu’au pont suspendu, de là, plusieurs mètres carrés de gazon s’étendait. Derrière un buisson, il observait la scène d’un œil averti. C’était une élève brune de ce qu’il distinguait. Il ne discernait que sa silhouette fine et se demandait qui aurait l’envie de sortir alors que le froid glaçait le sang. Son rôle ici était de protéger les habitants de ce château, de les mettre en sécurité et celui-ci savait pertinemment que des sorties nocturnes de ce genre les mettaient en danger. Il se dévoila en se relevant et marchant à tâtons dans l’obscurité. Lorsqu’il parvint à sa mesure, elle qui avait le dos tourné, il sortit de nouveau sa baguette magique et prononça :
«
Lumos. »
Une lumière vive éclaira le visage de Laszló et lui fit plisser les yeux. L’élève fit volte-face et se trouva nez à nez avec lui. Il détailla son visage, des formes douces, des prunelles brunes et une chevelure ébène. Il se focalisa sur son regard, tout ceci en l’espace de quelques secondes. Il sourit doucement, dévoilant quelques dents, un sourire malicieux.
Il découvrit sur la cape qu’elle avait revêtit ce soir, l’insigne de sa maison. Un vert émeraude et un serpent couleur argent. Il va sans dire que pour un ancien Gryffondor, cette maison lui déplaisait énormément mais il était là pour la justice pure et simple. Les rancunes d’antan devaient être mises de côté. Il finit par dire :
«
Il ne me souvient par avoir lu dans le règlement que les promenades excédant le couvre-feu était autorisée, n’est-ce pas ? Et à ce que je sache, vous n’êtes pas non plus préfète mademoiselle, dit-il tout en sous-entendant quelque chose.»
Il connaissait bien les Serpentard et savait qu’ils adoraient enfreindre les règles et contester l’autorité. Tout en sachant que beaucoup d’entre eux sont fils de mangemorts et que dès leur naissance on leur a bourré le cerveau d’idéaux raciaux, l’arrivée d’un auror à Poudlard ne pouvait que leur déplaire.
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