| Premiers pas en terres inconnus (ft Laszló Weisz)par Invité, Sam 12 Juil - 0:12 ( #) | Elle se regarda dans le miroir nouer un foulard discret à son cou : une petite fantaisie qui lui donnait l’impression de célébrer son entrée dans le monde du travail. Sans s’observer plus – elle était, comme à son habitude, parfaite – elle tourna les talons et sortit de sa chambre pour retrouver son père au premier. Contre toute attente, sa mère l’y attendait aussi. La jeune femme se sentit jauger de la tête au pied mais ne trembla pas un instant devant cet examen poussé : elle avait revêtu une tenue sombre à la coupe à la fois élégante et confortable. De tous les sorciers, les aurors étaient ceux qui avaient le plus besoin de se fondre dans la masse et de ne pas être entravé par des vêtements encombrants. Bien qu’elle n’en ait pas besoin, l’assentiment silencieux de ses parents la soulagea. Dire qu’elle était stressée aurait été mentir. On ne peut être stressée de quelque chose pour quoi on est fait et Phèdre était faite pour être auror. Elle ressentait un mélange d’excitation et un poids indicible sur la poitrine : ce stage était sa chance de commencer à s’inscrire comme la sorcière la plus prometteuse de son époque. « Bien. Si tu es prête Phèdre, on y va. » la voix rauque de son père la tira de ses rêveries et elle acquiesça en attrapant son porte-document de cuir qui contenait quelques parchemins, une plume et un encrier ainsi que quelques notes informatives qu’elle avait rédigée le jour où elle avait été acceptée. D’un geste elle embrassa tendrement sa mère qui lui souhaita bonne chance pour son premier jour. Charles répliqua immédiatement avec un sourire en coin : « Voyons Ambre, Phèdre est une Nott. Elle n’a que faire de la chance. » . Il posa sa main sur le sommet de son crâne dans un geste paternel avant de se tourner vers l’elfe de maison qui s’avançait avec la jarre qui contenait la poudre de cheminette. Comme un rituel bien huilé, il s’empara d’une généreuse poignée avant de disparaître dans un tourbillon de flammes vertes. Phèdre l’imita en bougonnant « Je déteste utiliser la cheminée pour voyager, je ne sais jamais comment ma coiffure va survivre au déplacement. ». Ambre sourit avec compassion devant les préoccupation de sa fille ; « Tu n’auras qu’à demander au ministre de te donner une autorisation de transplanter directement au ministère, chérie. » Quetzal sortit sa langue pour saluer la pique de la superbe cinquantenaire et Phèdre se contenta de lâcher la poudre et de prononcer distinctement l’adresse de son nouveau lieu de travail. Elle avait toujours eu l’impression d’être avalée puis de descendre à toute allure un tube digestif particulière sale avant d’être recrachée dans le lieu de destination. Ce n’est pas cette fois-ci que la sensation allait changée.
Un peu déboussolée, elle débarqua dans le grand hall du ministère de la magie. Son père était déjà en train de parler avec un de ses collègues : loin de vouloir le déranger, Phèdre entreprit de trouver son chemin (elle n’était pas totalement perdue ici, elle avait régulièrement rejoint son père ou sa mère dans les bâtiments) mais Charles l’interpella avant qu’elle ne s’éloigne trop. « Phèdre, viens. » Elle bifurqua et salua poliment l’inconnu, prenant garde à garder les yeux baissés (son père était très à cheval sur ce genre de respect que l’on devait à un homme et de surcroît quand celui-ci était plus âgé qu’elle) « Je te présente Joshua, il est responsable du département des aurors. » Phèdre lui renouvela son plaisir de le rencontrer puis prétexta devoir partir rencontrer son maître de stage pour s’échapper de la conversation. Elle n’avait jamais su si ses seules capacités lui avait permis de décrocher le stage (non pas qu’elle doute de ses compétences, elle était une des meilleures de sa promotion mais le nombre très limité de place avait dû rendre la compétition très rude) ou si son père y était pour quelque chose – personne n’aimait rendre Charles mécontent. De toute façon, cela avait peu d’importance désormais. La demi-heure qu’elle avait d’avance ne fut pas de trop pour passer les différents sas de sécurité et remplir les formulaires administratifs ainsi que passer à l’accueil où avait été créé un badge à son nom lui donnant un accès direct aux quartiers des aurors pour les prochains jours. Phèdre en profita pour demander la direction des bureaux à une sorcière standardiste aigrie (heureusement pour elle, la jeune femme était de trop bonne humeur pour lui faire regretter ses manières). Elle arriva enfin dans le quartier des aurors où on lui indiqua poliment le box qui lui était réservé. Elle s’y installa puis récupéra la convention qui trainait dans son sac pendant que Quetzal faisait un petit – tout petit – tour du propriétaire. « Il semblerait que notre maître de stage soit Laszló Weisz » ; « N’est-ce pas l’auror qui est à Poudlard ? Tiens une note. » Phèdre releva les yeux de sa lecture et posa son regard dans la direction indiquée : au coin de sa table était déposé un parchemin à son attention : elle était attendue dans le bureau de son tuteur dès qu’elle serait installée. Bien.
Elle se leva est lissa ses habits avant de se diriger vers un grand bureau à la lourde porte. Ne marquant aucune hésitation elle toqua trois coups et attendit d’être invitée à entrer. Elle n’eut guère à attendre longtemps et pénétra dans le splendide bureau de monsieur Weisz : c’était donc à ça que ressemblait les bureaux des meilleurs combattants de la nation. Elle était émerveillée mais veilla à ne rien laisser paraître. La jeune femme s’avança sur le qui-vive – elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre de la part de l’homme – en prenant garde à conserver une attitude déférente. « Bonjour monsieur Weisz, je suis Phèdre Nott la nouvelle stagiaire. Vous vouliez me voir ? » demanda-t-elle avec une fausse modestie. Bien sûr qu’il devait savoir qui elle était : si ce n’était pas par son nom, au moins avait-il dû faire ses recherches pour savoir qui il accueillerait dans son service. S’il avait bien fait son travail, il saurait qu’il n’accueillait pas seulement une héritière mais également une grande perfectionniste.
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