Maman,

Aujourd'hui ça fait 6 ans 2 mois et 3 jours que tu es partie. Tu me manques énormément. Je me souviens de ce jour là ou nous sommes venu père et moi te voir à l'hôpital pour la dernière fois. Tu semblais aller bien. Il parait que tous les mourants ont la même attitudes juste avant de mourir. Qu'ils savent en quelques sortes que c'est la fin et que la maladie les laisse tranquille les derniers instant de leur vie. M'arrivera t-il la même chose Maman serais-je aussi sereine que toi quand la mort viendra me chercher ?

Je me souviens maman combien tu étais fière de moi à l'époque. Combien tu tais heureuse que ta petite princesse soit exceptionnelle. Je me souviens de tes larmes de joie à la gare quand le train m'a emmené à Poudlard pour la première fois, je me souviens des miennes quand une semaine plus tard un lettre de père m'annonçait que ton état s'était aggravé et que tu allais rester à l'hôpital. Je me souviens combien chaque jour j'avais peur de te perdre, comment ta perte me faisait des millions de fois plus peur que ces sorciers qui me disaient inférieure à cause de mon sang. Quelle connerie d'ailleurs n'est-ce pas maman. Mon sang est certainement beaucoup plus noble que le leur. Je ne suis peut être pas d'ascendance sorcière mais je suis née dans la haute société du Royaume-Uni. Je me souviens très bien des réceptions, des leçons de bonne conduite, de bienséance de grand-mère... Elle ne me manque pas autant que toi maman, Elizabeth Richards. Tu te souviens qu'elle m'effrayais encore plus que père ? Père qui n'était jamais fière de moi sinon quand je me montrais froide et hautaine, père qui aurait tellement préférer avoir un garçon pour perpétuer le nom de famille, père qui en voulait à ta maladie de ne plus lui permettre de concevoir un héritier. Mais il t'aimait maman, il ne t'aurait jamais quittée pour une autre et maintenant que tu es partie il n'est plus que l'ombre de lui même.

Je suis devenue horrible après ta mort maman, je le sais. Je suis tout ce qu'il y a de plus détestable, une peste glaciale qui aime à rabaisser les gens. Père, s'il faisait encore attention à moi, serait content, je me montre hautaine et présomptueuse à souhait. Tu serais chagrinée de voir que je n'ai pas d'amis, que personne n'a de place spéciale dans mon cœur mais je ne peux pas me le permettre maman. Je n'ai pas le droit de donner des espoirs à quelqu'un quand je me suis presque résignée à ce que ma fin soit aussi proche. C'est tellement étrange de se dire que d'un instant à l'autre, je peux disparaître comme ça, en un claquement de doigts t'étais tu faite à l'idée toi maman ? Ou bien affichais-tu ce sourire constant seulement pour me rassurer ?  

C'était l'été de ma quatrième année, je souffrais de douleur atroces au ventre. Père m'a emmené chez le médecin. Mais on savait déjà maman. On le savait que c'était le début de la fin. Le diagnostic est tombé et il était sans appel, une tumeur maline à l'ovaire droit que, au vu de l'étalement des cellules cancéreuses, même une ablation totale ne permettrait de venir à bout. L'hérédité m'avait accordée ta chevelure de feu mais aussi cette putain de maladie. C'est assez ironique tout compte fait, comment cette organe censé participer à donner la vie était lentement, ou pas d'ailleurs, en train d'aspirer la mienne.

A ma rentrée en sixième année mon comportement à empiré, je me montrer méchante gratuitement, je repoussais d'une réplique vicieuse tout ceux qui tentaient de m'approcher. J'excellais encore plus dans les différents cours mettant mes études en avant comme pour oublier tout le reste. Sans toi j'étais seule dans cette détresse maman. Et je le suis toujours d'ailleurs. Mais je me suis quelque peu ressaisie, je ne veux pas mourir maman ! Alors je cherche, tous les jours plonger dans des bouquins ou concentrée au dessus d'un chaudron je cherche. Je cherche quelque chose qui pourrait prolonger ma vie. Quelque chose qui pourrait me permettre de vieillir, d'avoir une famille et peut être même de devenir médicomage comme j'aimerais l'être si je vivais assez longtemps. Je ne veux pas que les gens et pitié de moi, mon image de reine des glaces doit rester en place. Alors personne ne sait pour moi, je cache ma maladie du mieux que je peux,l'enseignement de père m'aura au moins permis cela. Je reste forte face aux autres mais parfois je craque. Alors je viens ici, dans ce coin isolé du château et je t'écris. Je t'écris des lettres que tu ne liras jamais. Je t'écris parce que je suis seule maman. Terriblement seule. Et je déteste ça.

Tu me manques,