BELLUM PATRONUM


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I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
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Message I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 14:45 (#)
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Andras Engelhardt
FEAT. Sam Way
21 ans ϟ enseignement magique, recherche ϟ Suricate et loup du canada ϟ Sang-mêlé


Nom: Engelhardt, qui lui vient de son père ukrainien. Légèrement répandu en Ukraine, il n'est néanmoins pas réputé pour supporter une quelconque popularité. Le père d'Andras, simple ensorceleur de métaux, n'a grandit que dans une famille modeste aux origines éparses. Selon ses multiples traductions, le nom Engelhardt serait de souche allemande, signifiant ange dur ou ange sévère.  Prénom: Andras, seul prénom que lui ont donné ses parents. Dans sa langue, cela se prononce Andrash et le jeune homme n'a jamais eut l'habitude d'avoir un quelconque surnom. Seul son grand-père ukrainien le surnommait Andreï, signifiant illustre parmi les hommes. Âge et Date de Naissance: C'est le premier jour de l'hiver qui a bien voulu accueillir sa naissance. Né un vingt-et-un décembre, le brun est étrangement attaché aux températures chaudes. Âgé de vingt-et-un ans, les anniversaires n'ont malgré tout jamais été souhaités au sein de sa famille. Une tradition s'étant perdue parmi tant d'autres chez ses illustres compères. Nature du sang: Mêlé. En réalité, Andras ne sait même plus jusqu'à quand remonte la dernière lignée plus ou moins régulière dans son arbre généalogique. Les Engelhardt ne sont qu'un vague croisé d'à peu près tout ce qu'il peut se faire au sein du monde magique, constitué tant de sang-mêlés que de nés-moldus, ou bien d'un ou deux cracmols parmi leurs ancêtres. La singularité de leur famille est par ailleurs ce détail-là, leur nom semblant être apparu au sein du monde magique grâce à la liaison d'une cracmole et d'un moldu. Les sang-purs ne semblent s'être que peu liés à leur génétique, mais le jeune homme ne semble aucunement dérangé par ce dont regorgent les ruisseaux pourpres à l'intérieur de son corps. La guerre des sangs lui semble absurde et dénuée de toute logique. Situation familiale: Si l'on devait relever une seule particularité chez les Engelhardt, ce serait le goût prononcé pour l'authenticité, le naturel. Loin des moeurs attachées à l'argent, la famille n'a jamais désiré tomber dans les traditions commerciales et les preuves d'amour à travers les cadeaux en tout genre. Ainsi, Andras n'a jamais vécu de vrai Noël, de nouvel an et d'anniversaire comme la majeur partie des sorciers. Ses parents lui ont inculqués le vrai sens de l'argent et de l'amour qui ne s'achète pas, à en devenir un peu trop extrêmes parfois. Néanmoins, les Engelhardt sont une famille plutôt simple où les prises de tête n'ont que très rarement lieu. Doués dans la communication, ils ont tendance à préférer étaler tout ce qui ne va pas entre eux, quitte à ce que cela soit un reproche peu facile à entendre. Sincères, mais ne manquant néanmoins pas de tact, ils sont malgré tout vu comme une famille un peu étrange et trop ouverte aux choses les plus simples de la vie. En effet, il ne serait pas rare d'en voir un ou deux s'extasier sur un couché de soleil comme si les couleurs du ciel elles-mêmes leur apprenaient un sens nouveau de la vie. Malgré les apparences, cette famille est principalement constituée de scientifiques et de chercheurs. Les parents d'Andras, un ensorceleur de métaux et une scientifique au sein des laboratoires de potions, ont d'ailleurs tendance à toujours vouloir expliquer les choses à leur manière, à exposer le moindre soucis tel un problème scientifique à résoudre. Tout possède une explication logique et rationnelle, ce qui a d'ailleurs valut l'enfance du jeune homme coupé ironiquement de toutes choses fantastiques du monde. La fantaisie, ce n'est que pour les pauvres d'esprit. Lui répétait son père sans qu'il ne soit d'accord avec lui pour autant. Cependant, Andras s'entend plutôt bien avec ses parents. Il possède une soeur, plus jeune que lui, ainsi qu'un nombre important de cousins et cousines, éparpillés en Ukraine, pays d'où il vient, et en Irlande, pays de sa mère. Il est proche de sa soeur, Alissa, mais le handicap essentiel des Engelhardt semble l'affecter plus que le brun : celui de ne pas pouvoir rêver. Patronus: Un suricate sanguin du nom de Stolas. Malgré la petite taille de la bête, le suricate se croit menaçant et dangereux. C'est bien pour cela qu'il s'est lui-même intitulé Stolas, nom d'un prince des enfers aux connaissances portées sur les pierres précieuses, les plantes et l'astronomie. Le suricate est par ailleurs passionné par ces trois choses particulières, si passionné qu'il pallie au silence parfois trop présent de son sorcier en étant un grand parleur. A l'aide de ses petites pattes, le suricate aide par ailleurs Andras dans sa plus grande passion, voir même sa plus grande obsession : les inventions. Les inventions en tout genre, mélangeant le moldu et la sorcellerie. Ses affaires en sont remplies, que cela soit une montre censée indiquer la température, ou bien les rappeltout à fumée verte opaque indiquant pour une fois ce que le sorcier a pu oublier. Néanmoins, les inventions d'Andras marchent très rarement et sont bien souvent défectueuses, ce que semble apprécier le suricate puisque ce dernier tente constamment de les réparer de lui-même. En-dehors de son sorcier, Stolas ne s'entend qu'avec peu de monde. Du moins, il pense ne pas s'entendre avec, oubliant que seul le brun peut entendre ses grognements intempestifs. Il se croit invincible, voir meurtrier, et il n'est pas rare de voir la toute petite bestiole sauter sur ses pattes arrières en tapant du poing dans le vide pour inciter à la violence. Un comportement qui amuse Andras autant qu'il l'exaspère parfois. Sa deuxième forme, un loup du canada au pelage noir, semble plus calme, silencieux. Andras l'entend très rarement parler, et il ne semble apparaître que lorsque la situation échappe un peu trop à son sorcier. Miroir du Rised: Elle, toujours elle. S'il se trouvait face à un miroir de la sorte, Andras n'y verrait que le visage angélique qui l'a hanté tant de temps en Ukraine. Pourquoi ? Parce qu'il est un Engelhardt. Andras a appris à vivre sans avoir le droit de rêver, le droit d'imaginer. Il ne devait qu'expliquer, relativiser. Mais s'il y a bel et bien une chose qui échappe à cette règle, même parmi cette famille unique, c'est l'amour. L'attirance pour une personne, ce coeur qui bat plus vite et les sensations ressenties. Sa mère a bien essayé de lui faire comprendre que ce n'était que des mécanismes physiques, une alchimie et que donc, rêve il ne pouvait pas y avoir. Qu'il s'agissait de l'appel de son corps censé être construit pour se reproduire. Mais Andras ne l'a jamais écouté. S'il y a bien quelque chose qu'il ne veut jamais expliquer, c'est ce qu'il ressent quand il pense à elle, Emeraude. Il l'a connu lors d'un drame ayant touché sa famille, puis l'a plusieurs fois revu lorsqu'il retournait encore en Irlande avec sa mère. Mais il n'a jamais osé lui demander s'il pouvait lui écrire. Et malgré la distance, il a bien souvent pensé à elle, elle qui ressemble, à ses yeux, à tout ce dont on l'a privé lors de sa jeunesse. A cet égarement, ce manque de logique, cette beauté presque fantastique. Devant le miroir du Risèd, il ne verrait qu'elle. Parce que pour une fois, Andras s'autorise à rêver. Composition de la baguette magique: La baguette d'Andras a été délicatement taillée dans du bois de noyer, si riche en matière d'innovation et d'invention magique. Elle a immédiatement trouvé en Andras le compagnon idéal pour ce qu'elle semble vouloir de la magie elle-même, aussi authentique que nouvelle. Elle est assez courte, mais facilement manipulable, bien que profondément loyale envers son sorcier. Le jeune homme l'ayant acheté en Ukraine, son coeur ne ressemble en rien à ceux de Monsieur Ollivander, renfermant une griffe de boogeyman réputée pour imager la créativité, la patience et la malice. Epouvantard: La plupart des sorciers pourraient se rire de l'épouvantard d'Andras. En effet, si une telle créature vient à lui faire face, celle-ci prend lentement la forme d'un gigantesque objet en métal dont les pièces seraient à moitié défaillantes et rouillées. Généralement, elle n'a aucune vraie forme, simplement ce gros tas de ferraille imposant au mécanisme déréglé. Son épouvantard représente ainsi sa peur envers tout ce que les hommes peuvent faire de leurs mains, tel lui et ses inventions multiples. Andras a en effet bien trop conscience du fait que l'animal le plus dangereux sur cette terre, est bel et bien l'être humain et ce qu'il est capable de construire, ou de transformer, à l'aide de ses mains souillées. Et son esprit bien trop privé de rêves ne fait qu'étouffer l'espoir d'un jour échapper à sa propre lucidité. Etudes Suivies: Vivant en Ukraine jusqu'à l'été dernier, Andras n'est arrivé à Poudlard qu'à la rentrée de 1980, vivant alors une répartition banale entouré de sorciers mesurant au moins trois têtes de moins que lui. Rires, moqueries, ça n'a pas empêché Andras de s'accrocher à la vie au château. Depuis, il est en première année de second cycle, n'ayant pas eut la chance d'approfondir ses études à Durmstrang une fois son diplôme obtenu. Ayant néanmoins suivit quelques stages de recherches, il s'est tout naturellement tourné vers le sous-cursus Recherches, du cursus d'Enseignement magique. Une fierté pour ses parents, et une satisfaction pour son loisir principal, les inventions. Animal de compagnie: Une chouette hulotte de petite taille, venant à peine d'atteindre son âge adulte. Andras l'a immédiatement acheté en l'apercevant sur le chemin de traverse, à son arrivée à Londres. Son explication rationnelle ? Tous les sorciers ont besoin d'un moyen de communication. La véritable raison ? Il la trouvait bien trop adorable, du haut de ses vingt centimètres, pour ne pas craquer. Il l'a nommé Ksusha, un prénom de ses propres origines où l'intellect et la volonté ne font que ressortir en traits principaux.

Caractère
Fraîchement arrivé entre les murs du château, peu de monde peut se détacher de l'apparence première d'Andras. Cet élève étranger au lourd accent ukrainien, et aux mots anglais la plupart du temps bancals ou maladroits. La première impression qu'il a pu offrir au reste de l'école a d'ailleurs marqué quelques esprits, seul élève mesurant plus d'un mètre quatre-vingt lors de la cérémonie de répartition en septembre dernier. Pourtant, ce n'est pas les quelques rires de la foule ou les chuchotements sur son passage qui ont pu le décourager. Âgé de vingt-et-un ans, le jeune homme est plein de ressources et saisit la chance qui lui ait enfin donné d'étudier son domaine de prédilection : les recherches. Ayant effectivement obtenu son diplôme à Durmstrang, les cursus secondaires lui sont inconnus et son esprit inépuisable n'a pu s'épanouir qu'à travers quelques stages divers au sein de son pays d'origine, l'Ukraine. Malgré les maigres propositions qui lui ont été faites et les phrases décourageantes de ses anciens professeurs, Andras n'abandonne pas. Il n'abandonnera même sûrement jamais, trop persévérant pour ça, trop passionné. Les recherches, la création, l'invention. Il rêve d'être inventeur et son esprit créatif ne le pousse que dans cette voie toute faite pour lui. Néanmoins, malgré le talent courant au bout de ses doigts, les créations – si nombreuses – d'Andras ne fonctionnent que très rarement. Une montre à gousset destinée à indiquer la température en plus de l'heure, un rappeltout offrant enfin la possibilité de savoir ce dont on doit se souvenir, une glace aux rêves censée se rapprocher du miroir du risèd. Les inventions ne manquent pas et jonchent bien souvent le sol de sa chambre, entassées par endroit. Mais leur dysfonctionnement semble persisté, duré. Patient et plus que sûr de lui en ce qui les concerne, Andras n'hésite pourtant pas y passer tout son temps libre pour comprendre ce qui ne va pas, pour les réparer. Il est jeune et, selon lui, le temps ne fera que lui offrir ce dont il rêve : l'expérience. Il est mature et bien loin de ce dont on peut penser de ses inventions, ne s'y arrêtant même pas. Peu importe les regards en biais de ses camarades de dortoir, ou les murmures qui lui parviennent parfois, il est ambitieux et sa ténacité ne s'épuise qu'à peine.
Néanmoins, s'il y a bien une chose que l'on sait rapidement de lui, c'est qu'il est quelqu'un de très matérialiste, porté sur le concret plus que n'importe quoi. Trop rationnel. Les conversations ne sont jamais légères avec le jeune ukrainien, et il accorde bien trop d'importance aux détails et au sérieux pour la plupart de ses camarades. C'est indéniable, Andras n'est pas le casse-cou du coin, ni le fêtard de l'école à qui l'on pensera forcément lorsqu'une soirée est organisée. Non, bien au contraire même. C'est l'élève qui essaie de s'adapter, qui essaie de s'intégrer du mieux qu'il le peut quitte à se lâcher parfois de façon exagérée, mais il n'est en rien le blagueur naturel qui fera rire son public. Et pour cause, Andras ne connaît pas ce domaine-là. Si ses parents ont mis un point d'honneur à lui inculquer la diplomatie et la courtoisie, ils ont néanmoins oublié de lui intégrer quelques notions de sociabilité. Bien au contraire, puisque la famille Engelhardt n'est autre qu'une famille attachée aux sens réels des mots, et non à la fantaisie. Ironique pour un sorcier que de ne jamais avoir connu les légendes et histoires fantastiques de son monde, n'arrivant plus à réfléchir qu'à travers la logique, la science. Les preuves. Il est lucide, bien trop pour son âge. Son enfance n'a été qu'une rue pavée de droiture et d'exigence, sans aucune réelle couleur. Simplement des explications, des théories, des problèmes scientifiques comme si la vie elle-même en était un.
Andras est une âme tordue sous le moule qu'on a pu lui imposer. Interdiction de rêver, interdiction d'imaginer. Le nez dans les livres, oui, mais aucun grimoire de contes, rien d'abstrait. Que du réel. Il aime lire, mais il n'y voit là qu'un intérêt pour sa propre connaissance dont il aimerait briser les limites. Seuls les livres d'inventions lui apportent bien plus qu'un intérêt purement intellectuel. Il en parcourt des tonnes, et ne s'en lasse même jamais. Cependant, il est bien rare de le croiser à la bibliothèque. Ses parents lui ont appris à fuir ce genre d'endroit, tentation trop grande de s'échapper du monde et de sa réalité.
L'une des qualités appréciée par ses camarades, mais bien souvent oubliée, n'est autre que sa discrétion. Il est généralement silencieux, calme, du moment qu'aucun sujet qui ne fait que tiquer sa curiosité et sa culture n'est abordé. Trop concentré sur ce qu'il fait, et ne supportant pas ne devoir rien faire, Andras ne délie jamais sa langue pour rien. S'il parle, c'est pour dire quelque chose, quelque chose de vraie, de posée, qui a forcément une explication solide. Derrière ses lunettes noires, l'air réfléchi auquel on l'associe n'est pas bien difficile à reconnaître. Il est intelligent et plutôt travailleur, certes, mais Andras regrette bien souvent que son image ne s'arrête qu'à cela : ses inventions et le sérieux dont il peut faire preuve lorsque la situation s'apprête plutôt aux éclats de rire.
Si l'école le connaissait mieux, elle y verrait également un jeune homme en manque de quelque chose, constamment. En manque de rêve. Il aimerait apprendre à rêver, savoir comment faire pour ne penser à rien. Rien d'autre qu'une escapade parmi les nuages ou les océans. Il aimerait ne pas être aussi prévoyant, aussi raisonnable. Il aimerait simplement dérégler son propre mécanisme. Parfois, la sensation d'être une machine construite par ses parents et leurs idéaux ne lui manque pas. Elle l'envahit et l'étouffe, provoquant cette espèce de peur du trop réel, de ce que les hommes sont capables d'accomplir. Et le monde magique qui se dissout sous une guerre sans merci sur une simple histoire de sang ne lui prouve aucunement le contraire. L'homme est dangereux. Et il aimerait ne pas craindre d'en être un, parfois.
Au-delà de ça, pourtant, Andras est quelqu'un de sincère, un peu timide lorsque les situations lui échappent. Il est attentionné et plus que digne de confiance, bien qu'il ait tendance à davantage croire ses machines et ses livres que les mots des autres.  Il est autonome et, malgré le fait qu'il aime par moment la solitude, il déteste se sentir seul. Il déteste se dire qu'il se doit de tout recommencer ici, à Poudlard, de retrouver une âme compréhensive et une autre similaire à la sienne, aussi pragmatique. Mais peut-être est-ce là sa véritable chance de réussir à rêver les yeux ouverts. Après tout, la fille lui faisant espérer qu'il le peut s'y trouve bien, elle aussi.


a little something from you.

Part I.

La plume gratta le parchemin grisâtre. Les lettres calligraphiées inscrivirent une taille approximative, parmi quelques détails sans grand intérêt. La hauteur, la largeur, la couleur un peu plus accentuée et un peu plus sombre que les premiers jours. En réalité, Andras l'étudiait. Il étudiait cette brume qui était apparu de nul part, comme si elle s'était extirpée de lui-même. Au départ, il avait vaguement cru à une illusion grossièrement créée par des débris de crépitements magiques, mais la brume n'avait en aucun cas disparue. Au contraire, plus les jours passaient, plus elle s'affirmait. Sa taille avait augmentée, sa forme s'était précisée. Le jeune homme ne pouvait néanmoins deviner ce que la silhouette indécise semblait le plus représenter. Tapotant le rouge de sa plume contre les traits sérieux de son visage, il déposa finalement le parchemin de note à ses côtés avant de se lever de son lit, là où il s'était installé. Il fit quelques pas pour s'avancer vers ce qui l'intriguait depuis quelques jours déjà, tentant d'en saisir les contours à l'aide de ses doigts. Mais ceux-ci restèrent dans le vide, déformant légèrement la brume bleutée alors qu'une sensation étrange lui fourmillait la main. Un pli formé entre ses sourcils, il tenta plusieurs fois de ne serait-ce que l'effleurer, tenter de nouvelles choses pour l'inciter à bouger d'elle-même – ce qu'elle effectuait encore assez rarement – mais c'est les pas précipités dans les escaliers qui en vinrent à bout. La brume glissa, fendant l'air comme si elle n'était qu'un puits de lumière, se réfugiant contre le bureau du jeune ukrainien. Ou plutôt, ce qui avait autrefois été un bureau, et qui se retrouvait désormais être une pile impressionnante de livres, de parchemins, d'écrits en tout genre, et de morceaux de ferraille. Un sourire contrit lui vint puis il abaissa son bras, relevant ses yeux jusqu'à la porte de sa chambre qui fut, comme il s'y attendait, rapidement maltraitée. Le loquet tapa contre le mur, alors qu'une silhouette bien plus petite que lui se ruait dans les endroits les plus accessibles de la pièce. Autrement dit... Les endroits les plus rares, les inventions – ou bouts d'inventions – jonchant le sol. « Andras ! Il faut que je te montre quelque chose. » La voix cristalline de sa petite sœur résonna à peine, étouffée par la pièce plutôt étroite. Curieux, le brun lui fit un léger mouvement de tête pour l'encourager, son regard étant bien vite attiré par la brume accrochée à sa petite sœur. Une brume ayant pris une forme féline depuis le jour passé. Un petit chat, selon ses connaissances. La brume se souleva lorsque les doigts de la petite fille l'appelèrent, puis vint immédiatement se frotter à eux dans une caresse presque réelle. Alissa sautilla, heureuse, attirant un sourire désolé à son frère. Elle semblait bien s'amuser, et ça l'inquiétait plus qu'autre chose. « C'est trop bien c'est trop bien ! C'est trop drôle ! Il est vraiment adorable, tu crois qu'on va les garder ? » Andras tiqua, s'avançant à grandes enjambées vers elle pour poser une main devant sa bouche. « Alissa, chuchota-t-il, toujours dans leur langue, tu sais très bien que les parents ne seront pas contents s'ils te voient ainsi. » Une fois le message passé, il s'éloigna dans un soupir. Il enviait presque sa sœur de voir cette brume argentée comme un rêve parmi la réalité, comme un espoir transcendant. Mais il savait à quel point sa famille n'appréciait pas tout ça. L'apparition de ces brumes n'avait aucunement enjouée ses parents, et ce malgré ses multiples tentatives pour le leur présenter tel un problème scientifique qu'ils ne connaissaient simplement pas encore. « Ils râlent déjà parce qu'il a bien trop l'apparence d'un animal. On ne sait pas ce que c'est, Alissa, alors... Pour l'instant, tente de ne pas y songer. » C'était facile à dire, plus difficile à faire. Lui n'y arriverait pas, même avec tous les efforts du monde. Mais peut-être que l'esprit encore enfantin de sa sœur pourrait ne serait-ce que tenter d'écouter son conseil. Il ne voulait pas qu'elle ait des ennuis à cause d'une chose qu'ils n'avaient pas pu contrôler eux-mêmes. Se rasseyant au bord de son lit, il se saisit de nouveau de ses notes puis inscrivit quelques similitudes et différences avec la brume de sa sœur. Celle-ci, une moue aux lèvres, vint rapidement s'accrocher à son bras pour se pencher sur le parchemin. « Tu écris quoi ? Tu sais ce que c'est ? » Ses yeux se plantèrent dans les siens, trop innocents encore pour avoir compris la tare de cette famille. Elle espérait tellement, il le voyait si bien. Leur mère allait encore leur faire un discours moralisateur sur tout ce qui était le poison de leur monde. Le venin coulant sur la réalité et la lucidité sur lesquelles ils se devaient de se concentrer. « J'ai entendu dire que cela concernerait le gouvernement britannique. Je ne sais pas pourquoi, c'est si loin. Ca me dépasse, et je n'aime pas ça. » Fit-il simplement, haussant les épaules. « Tu penses qu'il y en a d'autres comme moi, à Durmstrang ? » Andras avait retourné le problème dans tous les sens. Il tentait de le comprendre, d'obtenir quelques réponses par lui-même. Mais toutes ses tentatives avaient été vaines, hormis pour cette question-là. Selon lui, ça ne pouvait qu'être le cas, si les anglais étaient autant impliqués qu'eux dans tout cela. Il se mordit la lèvre, un peu gêné, ne désirant que retourner à ses observations. Il n'appréciait pas vraiment lui expliquer les choses, ironiquement. « Je pense que oui. » Fut sa dernière réponse avant qu'il ne rajoute : « Tu me donneras la plume que j'ai amélioré en sortant, elle se trouve sur le bureau. » La petite fille hocha la tête, puis s'exécuta avant de disparaître derrière la porte de bois. Ses doigts passèrent sur le mécanisme de la plume, celui qui lui permettait de n'avoir besoin ni d'encre, ni de buveur d'encre. Aucune tâche, aucun pot, rien de bien encombrant. Simplement la plume elle-même, lorsqu'elle était dans ses bons jours et se voulait en bon état. Il soupira, écoutant la dispute lointaine qui éclatait au rez-de-chaussé, comme il l'avait prédit. Peut-être n'aurait-il pas dû chasser sa sœur au vu de la mine trop enthousiaste qu'elle arborait, mais il n'avait pas pu s'en empêcher, trop pressé de retourner à ses conclusions, trop pressé d'échapper à ce qu'elle lui montrait et dont il n'avait aucunement le droit. Il n'avait même pas besoin de cette plume, ça n'avait été qu'un prétexte pour l'inciter à sortir. Il s'en sentait un peu coupable, désormais.

Part II.

газета Одеса. Le nom du journal sorcier de la ville d'Odessa lui sauta à peine aux yeux avant que le papier, si fin, ne soit réduit en lambeaux. Les coups de griffes de l'animal redoublèrent, jusqu'à ce que la petite brune l'enfouisse sous la table, caché des yeux de sa mère débarquant dans la cuisine. Andras leva les yeux de son bol de céréales pour les poser sur sa petite sœur, mi-amusé, mi-gêné. Il savait que si le journal était découvert dans cet état, leur mère tenterait une nouvelle fois de faire sortir la bestiole dehors. Or, ils avaient bien vite remarqué que la distance leur était insupportable. Le jeune homme avait bien tenté de lui expliquer que ce n'était pas que de l'attachement, mais une douleur physique et plus qu'intense – lui-même ayant essayé afin de s'en assurer pour ses notes – mais sa mère refusait de l'écouter. Tout ce qu'elle voyait, c'était la présence d'animaux dans sa maison alors qu'ils n'avaient jamais eut aucun intérêt selon elle, hormis pour les expériences scientifiques. Un sourire pourtant chaleureux et sincère aux lèvres, la femme d'une quarantaine d'année traversa la pièce en leur demandant de ne pas trop traîner devant leurs assiettes. Ce n'était qu'une perte de temps. « Tu sais qu'il n'a pas le droit de jouer, Alissa » Murmura Andras lorsqu'il fut certain de n'être entendu que par sa petite sœur. Sa moue lui attira un sourire contrit, puis il se leva, tentant pour la énième fois de faire marcher son invention censé débarrasser la table. En vain. Seule une assiette chuta au sol, alors que l'appareil se figeait dans les airs. Alissa lui lança un regard faussement courroucé avant de glousser, l'obligeant à secouer la tête pour la faire arrêter. « Arrête, ou je vais avoir des ennuis moi aussi. » « Tu vas déjà en avoir ! » S'exclama-t-elle malgré tout avant de partir en courant, attirant davantage l'attention de sa mère déjà en chemin. « J'ai entendu quelque chose se casser ? Alissa, on ne court pas inutilement ! » Le jeune ukrainien haussa les épaules, réparant les dégâts d'un simple sortilège basique. « Andras. » Soupira sa mère. Il savait déjà où elle allait en venir. « Tu sais que j'apprécie tout particulièrement ton intérêt pour les sciences, mais... Ces inventions... » Il grimaça. « Il faut que je la répare. » Le sourire désolé de sa mère eut l'effet d'une claque. « Tu dis toujours ça. » Elle soupira, puis s'éloigna de la pièce, non sans complimenter le levé de soleil que son mari adorait. Cela sonnait si faux, Andras savait que sa mère se forçait sur ces choses-là, parce que son père n'était autre qu'un homme simple. Un peu trop attaché au concret, certes, et après tout c'était bien lui qui l'avait maintes fois privé de ses inventions dans son enfance parce qu'il n'avait pas réussit à expliquer ses actions ou ce qui le tracassait. Mais... Il aimait les choses les plus simples de la vie, lui. Il leur inculquait la vraie valeur des choses, sans oublier néanmoins qu'elles existaient pour une bonne raison. En réalité, Andras ne savait pas ce qui était le pire. Ne pas voir la fantaisie du monde à travers ce que l'on y voyait, comme sa mère, ou la voir mais lui retirer tout artifice, tout irréalisme pour l'étouffer sous des explications scientifiques, comme son père. Ce fut au brun de soupirer, alors qu'il eut une pensée pour la belle blonde à qui il songeait bien trop souvent. Il n'osait plus en parler à ses parents, leurs explications sur son attirance pour Emeraude ne faisaient que le contrarier. Emeraude n'était pas une réaction chimique. Elle était... Elle était la magie-même du monde. La beauté, l'amusement, l'irréel. « Ne reste pas planté au beau milieu de la cuisine, Andras. » Fit une nouvelle fois la voix de sa mère, l'obligeant à se sortir de ses rêveries – ne pouvait-il donc pas avoir au moins ce privilège-là ? « Et cesse de penser à elle. Ca en devient ridicule, mon chéri. » Il grimaça. La légilimencie de sa mère n'avait que des mauvais côtés, pour lui. C'était comme une arme servant à les espionner, à leur arracher n'importe quelle pensée agréable jugée comme inutile. Pire, comme empoisonnée. Il renifla, réajustant ses lunettes en rentrant sa tête dans ses épaules. Pas d'égarement. Il monta jusqu'à sa chambre, laissant sa porte se refermer elle-même derrière lui. Ses yeux se fixèrent immédiatement sur la brume de l'animal qui le suivait, alors qu'il s'installait sur la chaise de son bureau. Ses doigts triturèrent la plume rouge sang, par pur besoin de concentration. Ne pas penser à elle était presque une torture. Elle était la seule chose qui lui permettait de rêver, au moins un peu. La seule chose qui lui prouvait que lui aussi, il était capable de rêver. Il grimaça. S'il devait s'occuper l'esprit, autant se remettre à l'étude de cette brume qui n'en était désormais presque plus une. Cette situation le dépassait tellement, et pourtant, il persévérait à l'étudier. Mais plus il y réfléchissait, plus ça n'avait aucun de sens. Tout lui échappait, dans cette histoire... Et sûrement étais-ce pour cela que plus les heures s'écoulaient, plus la forme animal s'enveloppa de chair et de poils sombres, aussi noirs que ses cheveux. Un loup. Un loup noir, massif et imposant qui aurait pu lui foutre la trouille, s'il n'avait pas été aussi silencieux. Aussi figé. A dire vrai, lorsqu'il apparut pour la première fois, Andras ne le vit pas. Il ne l'avait pas entendu, sentant simplement une pointe dans sa poitrine, mi-chaude, mi-froide. Ca avait été étrange, mais c'était comme retrouver le calme dont il ne manquait pourtant pas. Ca l'avait apaisé, ça l'avait aidé à réfléchir. Depuis, lorsque le loup apparaît, ce n'est que pour l'aider à traverser une situation qu'il ne comprend pas. Une situation qui lui est étrangère, un peu comme si son esprit se retrouvait enfin entier.

Part III.

« C'est beau, n'est-ce pas ? Dire que cette couleur tient de la pollution. » Il leva un peu plus le nez vers le ciel aux multiples nuances devant lequel il terminait sa journée, en compagnie de son père. Ce dernier, la main levée vers tout ce qu'il lui montrait, ne cessait de lui expliquer les causes à effet d'un ciel pareil. Andras l'écoutait, presque attentivement, malgré le pincement au cœur que cela lui procurait. Il adorait le ciel, c'était comme découvrir que tout n'était pas destiné qu'à être terre à terre. Alors écouter les explications scientifiques d'une si belle vue le désolait. Une moue légère aux lèvres, il ramena ses jambes contre sa poitrine, les entourant de ses bras. Il ne répliquait rien, pourtant. Il y était habitué. « Je me demande en combien de temps les étoiles seront définitivement recouvertes par cette couche nocive et opaque. » Il tiqua, mais hocha la tête en y réfléchissant malgré lui. Son esprit avait acquis ce mécanisme, depuis le temps. Il se gratta la nuque, puis baissa les yeux sur les lumières de la ville d'Odessa, au loin. « Alissa a offert un collier de nouille à maman. » Prononça-t-il simplement, fronçant doucement les sourcils. Sa petite sœur avait bien du mal à suivre le mouvement des Engelhardt et, parfois, il se demandait malheureusement si elle était vraiment de la famille. C'était horrible à penser, mais il n'arrivait pas à faire autrement. Le soupir lourd de son père lui tira un léger sourire. Il savait ce qu'il allait dire. « Elle sait pourtant qu'on ne doit pas s'offrir de cadeau, aux anniversaires. Je ne sais plus quoi lui dire pour qu'elle comprenne que l'amour n'est pas un sentiment commercial. » L'amour... Il avait appris que c'était quelque chose de chimique, de physique, que tout ce qu'il avait vécu et tout ce qu'il avait pu apprendre entrait en scène. On ne tombait pas amoureux par hasard et il l'avait bien compris, désolant ses parents lorsqu'il affirmait pourtant que c'était comme cela qu'il était tombé amoureux d'Emeraude il y a dix ans de cela. Dix ans... Sa mère jugeait toujours cela absurde, essayant encore et toujours de lui expliquer que ce n'était pas ça, l'amour. Que ce qu'il ressentait pour la blonde était tout autre, comme un bon souvenir que l'on ne voulait pas oublier et auquel on s'accrochait. Comme le souvenir de la seule personne, à ce cimetière, qui rêvait les yeux ouverts malgré l'odeur de la mort. Une odeur qui n'annonçait que ce qu'était ironiquement la vie : un cycle avec un début, et une fin. Andras soupira à son tour puis se leva, s'étirant brièvement. La plupart des sorciers aurait profité de l'occasion pour souhaiter une bonne nuit à son père, mais lui avait appris que cela ne servait à rien. Que ces conventions n'étaient que de la politesse et qu'elle n'avait rien à faire dans une famille se voulant authentique. « A demain. » Murmura-t-il alors, s'éloignant déjà lorsque son père lui répondait que personne ne savait de quoi était fait le lendemain, et que cette phrase était aussi pleine d'espoir que toutes les banalités de la société. Le jeune ukrainien ne répliqua rien, bien trop habitué à cette petite routine mécanique, rejoignant le sentier se dessinant jusqu'au domicile familial. Cela aurait pu lui paraître monotone s'il savait ce que c'était réellement. S'approchant de la porte d'entrée, il se figea néanmoins lorsqu'une voix tonitruante résonna dans son dos. « Ah bah, enfin ! Ce n'est pas trop tôt ! Dire que c'est l'autre sac à puces qui est apparu en premier, non mais on croit rêver ! » Clignant des yeux, le brun laissa retomber sa main stoppée dans les airs. Il hésitait à tourner les talons, ne connaissant ni cette voix, ni cette sensation que celle-ci provenait de l'intérieur de lui-même. Le vent souffla un peu plus fort, et il se décida à se retourner lentement. Personne. « Je suis en bas, bougre d'âne ! Non mais, tu ne me vois pas enfin ? Aaah... En réalité c'est un coup monté en fait, j'ai compris. C'est l'autre boule de poil qui t'a dit de me faire croire que j'étais minuscule, hein, hein ? Se croit tout permis pour être apparu le premier, m'énerve ça. » Choqué, le brun baissa néanmoins la tête... Et tomba sur une toute petite silhouette, au sol. Elle faisait les cents pas, tournant en rond. Le loup avait disparu, et la petite bestiole trop bavarde semblait avoir pris sa place. Un pli soucieux se forma sur son front, puis il s'avança d'un pas afin de s'accroupir face à l'animal qu'il ne connaissait pas. « Qu'est-ce que tu es ? » La faune lui était bien étrangère. Mais cela ressemblait à... Une... Souris ? « Une souris ? Une souris ! Non mais moi je... Une souris quoi ! Non mais tu t'es regardé, triple andouille ? Est-ce que j't'insulte moi ? » Andras ouvrit la bouche, pris de court, mais la bestiole se rapprocha et claqua sa mâchoire elle-même pour lui refermer les lèvres. « Arrête ça, on dirait un poisson. Tu sais comme les poissons globuleux là qui font beuuuh beuuuh » Et sur ces onomatopées plus qu'étranges, l'animal déposa ses pattes avant près de ses joues, grossissant ses yeux et ouvrant bêtement la bouche. Terminant son petit numéro, il vint coller une pichenette sur le front du sorcier. Ce dernier se recula par réflexe, se frottant le crâne. « Aouch ! » « Je suis un suricate ! Su. Ri. Cate. Toi comprendo ? » Andras hocha la tête, malgré sa terrible impression de se faire prendre pour un débile, là tout de suite. « Tu es ma... Deuxième forme de patronus ? » « Bien joué le génie ! Allez hop, c'est l'heure de la sieste. Pas que ça m'énerve que le sac à puces ait pu en profiter et pas moi, mais si un peu quand même. » Le jeune ukrainien ne savait même pas comment cela pouvait être possible. Si le suricate était son patronus, au même titre que le loup noir... Alors, il était une partie de lui aussi ? Jamais il ne se serait vu ainsi. Observant le suricate prendre les devants, les coudes relevés dans une démarche exagérée, il le suivit. Face à la porte, néanmoins, l'animal sauta sur place pour attraper la poignée, en vain. Il lui manquait au moins un mètre. Bougon et râleur, le suricate tapa du pied, pointant la porte du doigt. « Tu veux bien m'aider ? Je n'ai pas fait mes échauffements, c'est pour ça. » Andras leva les sourcils, sceptique, mais hocha rapidement la tête en s'exécutant. Drôle de phénomène, cette bestiole...


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Dernière édition par Andras Engelhardt le Ven 24 Avr - 10:34, édité 17 fois
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 14:45 (#)
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You're not a sad story.
фотографії є своя історія


Les murs ne sont fait que de blanc. Une dorure souligne ses coins à l'image d'une reliure d'un livre. Elle est douce, fine, timide d'exister dans cette pièce vide. Aucun meuble, aucune décoration, simplement des tableaux, des tableaux alignés sur les quatre murs de cette salle carrée. Des lignes et des lignes de photos encadrées dans de vulgaires cadres dorés, aux reliefs invisibles. Le seul signe de vie provient de ces images animées, ne cessant de répéter les mêmes gestes en boucle telle une pièce de théâtre morne. Les premiers tableaux n'ont aucune couleur, faits de noir et de blanc alors qu'une simple date les précède : 1959.
Première photographie, Août 1959, Odessa en Ukraine.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le hibou s'envola au-dessus des toits, alors que la jeune femme aux longs cheveux bruns l'observait attentivement. Pensive, elle laissa son visage venir s'appuyer contre son poing fermé au rebord de la fenêtre. « C'était ta sœur ? » La voix grave dans son dos la fit sourire, étirant ses lèvres pulpeuses et finement recourbées. « Oui. Je lui manque, en Irlande. » Répondit-elle simplement, se redressant tout en posant une main délicate sur son ventre rebondit. « Puis, elle veut absolument savoir si c'est un garçon ou une fille. » Un rire doux s'échappa de sa gorge. Elle avait quitté son pays natal des années auparavant, et si sa sœur ne cessait de blâmer les beaux yeux de son mari, ce n'était pas tout à fait vrai. Ciara était ambitieuse, terriblement persévérante et sûre d'elle. Les études qu'elle avait suivit en Ecosse, au sein de la noble maison des verts et argents, ne lui suffisait plus. Terriblement douée en potions, l'on avait rapidement vanté ses mérites au sein de la capitale anglaise. Les murmures n'engendrant que des murmures, la jeune femme s'était bien vite vu proposer une place au sein de l'un des plus grands laboratoires bulgares. Inutile de préciser qui lui avait fait cette offre. Elle se tourna vers son époux, penchant doucement la tête sur le côté. Ils avaient tellement en commun, et si peu à la fois. Ca lui faisait du bien, malgré les racontars sur leur amour inexistant. Elle, elle se fichait bien des on dit, elle l'aimait à sa façon et c'était tout ce qui lui importait. Yaroslaw n'était pas dans le même domaine qu'elle, mais il travaillait au sein d'une très grande structure. Si bien qu'il avait entendu parler de ce poste à pourvoir, dans ce laboratoire bulgare implanté dans son pays : l'Ukraine. Ciara avait été son seul contact en Angleterre lorsqu'il s'y était rendu pour des affaires, et il avait immédiatement pensé à elle. Ca n'avait été que l'évidence même. Elle soupira doucement, passant ses doigts sur les courbes de son ventre. « Elle sait que l'on préfère la surprise ? » Ciara leva les yeux au ciel, observant son mari s'affairer à retrouver un parchemin visiblement important, dans tout ce tas amoncelé sur son bureau. « Que tu préfères la surprise. Je ne comprends même pas pourquoi tu y tiens tant, Yaroslaw, c'est inutile. Et assez gênant pour les achats. » Son mari ricana doucement, et elle haussa les épaules. Ils n'avaient pas la même vision des choses, à ce niveau-ci. Elle, était bien trop pragmatique pour se porter sur la futilité. Quant à lui, bien qu'il partageait ses avis dans toutes les disciplines, était d'une nature un peu plus rêveuse et authentique. Plus simple, à l'image de sa famille. « Enfin, bref., trancha-t-elle soudainement, Je lui ai proposé de venir un peu ici, ce n'est pas tout rose en Irlande. Je crois qu'ils ont quelques difficultés avec les sang-purs influents. » Yaroslaw soupira à son tour. « Vous les anglais, vous vous prenez bien trop la tête. » Ciara rit de bon cœur, amusée. « A qui le dis-tu. » S'adossant à la fenêtre ouverte, elle fixa le sol. Elle s'ennuyait, durant sa grossesse. On lui avait interdit de se surmener, mais c'était ce qui faisait partie de son quotidien. Désormais, elle ne savait même plus quoi faire de ses journées, hormis relire ses notes. Interdiction de se rendre au laboratoire dans son état, sous risque d'inhaler des substances nocives pour le bébé. « Ah, le voilà ! » S'exclama soudainement l'ukrainien. « Je me disais que l'on pourrait l'inaugurer. On me l'a offert pour mon pot de départ à mon ancien travail, et... Oui, je trouvais ça sympa de pouvoir enfermer des souvenirs. » Ciara fronça les sourcils, ne relevant pourtant pas la tête. « De quoi parles-tu ? » Et un clic se fit entendre, suivit d'un léger flash. La jeune femme, toujours adossée au mur, caressait doucement son ventre. La tête basse et les mèches lui tombant sur le visage, elle la releva le temps de la capture, étirant alors un sourire amusé.

Deuxième photographie, Novembre 1959, Odessa

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Accoudée à son bureau, Ciara était songeuse, se mordant doucement le pouce sous la réflexion. Le clic résonna dans la pièce, la faisant doucement tiquer. Elle n'aimait pas particulièrement les photos, les trouvant inutiles et sans grand intérêt. Mais Yaroslaw semblait y prendre goût, alors elle ne disait rien. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » Demanda-t-il en déposant l'appareil, s'asseyant à ses côtés. Le ventre de la jeune femme était plus que rond, à présent. Elle n'en avait plus pour très longtemps. Ciara souffla, détournant la tête. « Ce n'est pas moi qui ait réussit à devenir légilimens Ciara. Dis moi ce qui ne va pas » Elle haussa les épaules, malgré le fin sourire satisfait affiché à ses lèvres à l'évocation de la légilimencie. Elle y avait mis des années, et des années, afin d'y parvenir. Sa grossesse n'avait peut-être pas que du mauvais, finalement, lui ayant permis de s'y consacrer entièrement. Yaroslaw soupira. Ce qu'il aimait plus que tout chez elle, c'était justement le fait qu'ils discutaient toujours de ce qui n'allait pas, jugeant inutile de le garder pour eux. Ils s'expliquaient, exposaient leurs soucis comme de vagues problèmes mathématiques. Ce jour-là, il se sentait un peu dépassé par le silence de Ciara. D'habitude calme, il se redressa brusquement, s'éloignant de la pièce en claquant la porte derrière lui. La brune ferma soudainement les yeux, sursautant. Enfouissant son visage dans sa main, elle secoua la tête. « Je me sens inutile. » Souffla-t-elle pour elle-même, posant une main sur son ventre. Elle se faisait la promesse que ses enfants ne vivraient jamais cela. Qu'ils ne vivraient jamais dans ce monde plein de fantaisie où la société pouvait leur faire croire n'importe quoi. Ne lui avait-on pas dit que la grossesse était merveilleuse ? Elle, était menacée de perdre son poste. Pourtant, ce n'était pas elle qui s'était décidée à s'interdire de laboratoire, c'était eux. Elle n'y comprenait plus rien, soupirant lourdement. « Les enfants sont magiques... » Ricana-t-elle à voix basse. « Je n'aime pas la magie de l'esprit. » Claqua-t-elle dans le vide, se redressant un peu trop vivement. Elle devait parler à Yaroslaw. Ciara n'était que trop consciente de sa haine, voir sa hantise, pour le silence lorsque quelque chose n'allait pas. Elle l'avait déjà vu devenir un brin violent lorsqu'elle n'osait pas expliquer ce qui la tracassait. L'homme doux n'en était pas un, pas vraiment. Voilà pourquoi elle était tant attachée au concret, et à l'utilité des choses et des gens. Non à leur fond qui serait de toute évidence corrompu par ce qui les entourait dans le monde magique. L'authenticité... Elle étira un sourire. Il n'y avait pas plus authentique qu'eux. Aucun faux-semblant, uniquement un esprit compressé par leurs envies de bien faire.

Septième photographie, Avril 1965, Odessa.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« Ciara, enlève lui ça des mains. » La jeune femme soupira, fermant fortement les yeux pour tenter d'échapper aux hurlements de l'enfant entre ses bras. « Fait le. » Claqua-t-elle, irritée par ses nuits de sommeil inexistantes. Pourtant, elle n'avait pas eut à vivre cela pour Andras, l'enfant ayant été plus que calme. Mais la deuxième – et dernière, ça en était une promesse – était bien plus difficile. Elle ne dormait que très peu, pleurant dès qu'elle se retrouvait seule. « Alissa je t'en prie cela suffit, je t'ai donné à manger, je t'ai changé, que veux-tu de plus si ce n'est ma raison ? » Soupira la jeune femme épuisée, s'asseyant à la table du salon. Elle tenta de bercer le nourrisson, observant son époux s'approcher de leur fils accoudé à la table. Ils étaient ravis de le voir s'intéresser à quelque chose de constructif, mais ça en était éreintant. Inutile, surtout, puisque le petit garçon, bien que doué, ne réussissait pas grand chose du haut de ses cinq ans. Yaroslaw étant ensorceleur de métaux, beaucoup de ces morceaux de ferrailles traînaient dans son bureau, particulièrement ceux lui étant inutiles. L'an passé, Andras avait mis la main dessus et, rapidement, il avait tenté d'en faire quelque chose. Ce jour-là, ses petits doigts enfantins tentaient de tordre un morceau de métal fin qui ne semblait pas lui plaire, lorsque son père vint lui arracher sa trouvaille des mains. « Andras, je t'ai dit ça suffit. J'aimerais prendre une photographie, alors tu arrêtes avec ces trucs. » L'homme soupira, emportant sa prise à l'autre bout de la pièce. Mais plus il s'éloignait, plus il sentait le regard de son fils sur lui. Honnêtement, il aurait préféré quelque chose de plus utile que de vagues constructions. Il savait que sa femme en était un peu exaspérée, parfois, en le voyant y passer des heures, comme s'il tentait de comprendre le sens de ces bouts de métaux, et ce qu'ils pourraient former. Elle avait peur qu'il devienne l'un de ces esprits rêveurs persuadés de pouvoir changer le monde à l'aide d'un trop plein d'espoir et de rêves. Retournant à sa position principale, Yaroslaw s'empara de son appareil photo, photographiant tout d'abord sa femme et sa fille en train de pleurer. Grimaçant doucement, il se tourna par la suite vers Andras, l'interpellant plusieurs fois. En vain. Le petit garçon gardait les yeux rivés sur ses bouts de métaux, déposés sur la commode au loin. Sa moue était triste, impatiente. Alors, résigné, Yaroslaw enclencha le flash.

Onzième photographie, Octobre 1968, New Abbey Cemetery, Irlande

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La pluie glissait sur le morbide paysage. Des tombes alignées, immobiles, laissant se dessiner la réalité de la vie elle-même à travers elles. Seules les gouttes de pluie animèrent la photographie. Yaroslaw soupira doucement en abaissant son appareil photo. Brusquement, son bras fut tiré par la poigne ferme de sa femme, le regard courroucé. « Cela t'amuse de prendre la tombe de ma sœur en photo, Yaroslaw ? » L'homme lui décocha un regard las, rangeant l'appareil avant que celui-ci ne soit abîmé par la pluie battante. « C'est plus facile de se souvenir des disparus avec des photos. Ca stimule la mémoire. » Ciara fronça les sourcils, reprenant dans la langue maternelle de son mari. « Je n'ai pas besoin d'une image pour me souvenir d'elle. Je n'aime pas les photos, je te l'ai déjà dit. Evite d'en reprendre, ici. Toi qui parle d'authenticité, tu devrais savoir que c'est avec le cœur que l'on se souvient. » Puis elle s'éloigna, laissant la pluie ruisseler sur son visage afin de camoufler les quelques larmes roulant sur ses joues. Sa silhouette disparue derrière les lourdes grilles sombres du cimetière, tandis que son époux jeta un regard circulaire. Il posa ses yeux sur la famille que sa femme semblait prendre soin d'éviter le plus possible, n'ayant que vaguement compris que sa sœur y avait trouvé refuge avant de se faire tuer. L'ukrainien fronça les sourcils, songeur, puis s'éloigna à son tour, allant prendre la main de sa fille assise dans une flaque d'eau un peu plus loin. « Tu vas te salir, Alissa. Maman va être furieuse, tu le sais. » La petite fille fit la moue, tapant une dernière fois dans l'eau glacée d'Irlande avant de se laisser traîner un peu plus loin. « Mais joli, et froid. Larmes de licorne ! » Yaroslaw se figea, observant la petite brune du coin de l'oeil avant de soupirer. Non, plus tard. Il lui expliquerait – pour la énième fois – que ce genre de chose ne s'imaginait pas, plus tard. Une fois rentré en Ukraine, par exemple. Alissa semblait tellement portée sur l'irréelle, la féerie du monde... Lui et Ciara en étaient toujours désespérés. « Ce sont des gouttes de pluie amoncelées entre elles, Alissa. Rien de plus, d'accord ? Je t'expliquerais pourquoi il pleut une fois rentré. » Sa main ferme tira celle minuscule de la petite fille habillée de noire, s'insinuant entre les tombes alignées. On l'interpella, à un moment donné, et l'homme étranger reconnu celui qui avait organisé cette cérémonie. Mais il ne fit qu'un signe de tête désolé, ne parlant que très, très mal l'anglais. Il ne voulait pas prendre le risque d'entamer une discussion dans cette langue bien trop différente de la sienne. Pourtant, Ciara avait tenté de lui inculquer les bases, mais il ne se débrouillait pas très bien. Tandis que Ciara, elle, avait pu apprendre l'ukrainien en deux simples années. Mais elle semblait mettre un point d'honneur à apprendre à leurs enfants les deux langues différentes. L'apprentissage précoce des langues stimule le cerveau et la réflexion. Il la laissait ainsi faire. Il soupira, cherchant sa femme du regard, sans succès. Depuis la mort de sa sœur, elle était un peu différente, un peu plus susceptible et un peu plus... Carrée, dans sa manière de faire les choses. Dans sa manière d'éduquer. Il attrapa le parchemin dans sa poche lui indiquant l'adresse du cimetière, mais également l'anniversaire de la mort de la sœur de Ciara, puis s'en servit pour se protéger un minimum de la pluie. Il n'avait pas sa baguette – par respect pour les morts ayant ainsi perdu leur magie – ni aucun parapluie moldu sur lui. Mais, surtout, il était très peu habitué à ce climat. « Andraaaas ? » Demanda la petite fille qu'il pris dans ses bras, le regard fuyant sur le cimetière entier à la recherche de son fils.

« Salut… » Le petit garçon l'avait vu, lorsqu'il était rentré dans le cimetière. Il avait vu sa robe, sa moue enfantine, ses yeux. Lors de la cérémonie, il lui était arrivé de la chercher du regard, l'observant simplement réagir ou discuter avec sa mère. Ca avait suffit à le faire sourire, discrètement, malgré l'ambiance régnant dans ces lieux. Alors lorsque tout était terminé, il s'était échappé du petit groupe que sa famille formait pour partir à sa recherche. Il était dans une école adaptée pour les jeunes sorciers en attendant leur entrée à Durmstrang, ce n'était donc pas la première fois qu'il croisait un autre enfant de son âge. Mais... C'était un peu différent, sans qu'il ne sache pourquoi. Peut-être parce qu'elle n'était pas de chez lui, qu'il la croisait dans un cadre sortant de l'ordinaire. Peut-être parce qu'il voyait sa mine contrastée avec la pluie battante tombant sur le cimetière. S'approchant de la petite fille, Andras la fixa, se demandant pourquoi elle était installée près de l'une de ces tombes. Elle ne pleurait pas. Pourquoi ne pleurait-elle pas ? Les personnes pleuraient toujours, ici. Il n'y mettait que rarement les pieds, sa mère haïssant ces endroits-là, mais il avait parfaitement compris ce détail. Ses grands yeux bleus le scrutait avec surprise en retour, jusqu'à ce que les lèvres enfantines s'étirent et qu'elle lui offre un signe de main. Plus habitué à rester discret, il se contenta de sourire très légèrement en retour. « Salut ! T’es qui ? » Le garçon cherchait doucement ses mots en anglais, un peu timide bien qu'il ait fait le premier pas. Elle l'intriguait, et il voulait savoir pourquoi. « Andras… Je… Je suis de la famille… »  La tombe sur laquelle la blonde était, était en réalité sa cousine. Il l'avait vu plusieurs fois, mais jamais il n'avait réussit à la connaître véritablement. Peut-être parce qu'ils n'avaient pas eut les mêmes passions, Eileen et lui. Elle, adorait courir, sauter, grimper dans les arbres. Lui passait son temps sur des morceaux de ferrailles assemblés et sur des puzzles. Alors lorsqu'ils venaient chez eux, Andras se contentait de rester dans sa chambre. Sa mère n'aimait pas lorsqu'il observait sa cousine s'amuser. Selon elle, c'était comme être tenté de la suivre et ce n'était que très mauvais pour sa réflexion, ce qu'elle faisait. Il l'avait toujours écouté. « Moi c’est Emeraude ! Tu parles bizarrement. »  Emeraude. Il l'observa un peu mieux, se pinçant doucement les lèvres. C'était joli, Emeraude. Ca lui faisait penser à cette pierre précieuse de couleur verte. Les sourcils fins du garçon se froncèrent à la constatation de la petite fille, et il hésita à baisser les yeux. Son accent était trop prononcé pour que quelqu'un passe à côté. « Je suis pas d’ici, je connais pas bien la langue… » Tout ce qu'il avait appris venait de sa mère, mais ce n'était pas non plus des cours intensifs qu'elle leur donnait. Alors il faisait avec ce qu'il avait, cherchant ses mots durant plusieurs secondes pour ne pas se tromper dans le sens de sa phrase. L'anglais était beau, c'était plus harmonieux que sa langue, même si Andras était attaché à l'ukrainien. Ses parents lui avaient appris à être attaché à ses propres valeurs, à ses propres origines. « Oooooh… Tu veux que je t’apprenne ? » Surpris, Andras pencha doucement la tête sur le côté. Elle voulait l'aider ? « Je peux même t’apprendre l’irlandais si tu veux ! C’est comme l’anglais, mais en mieux. » L'irlandais, c'était la langue que sa mère ne voulait plus parler depuis ce drame, n'est-ce pas ? Le large sourire de la petite fille lui en attira un, beaucoup plus léger. Elle était gentille. Elle ne le connaissait pas, et elle était gentille quand même. Mais Andras restait intrigué, trop pour garder sa langue dans sa poche. Alors il pointa la poupée déposée sur la tombe du doigt. « Tu faisais quoi ? » Normalement, on déposait des fleurs, des lettres, des plaques... Mais jamais une poupée. Sa mère disait de toute manière que toutes ces touches étaient inutiles. Que l'on disait aimer les disparus que si l'on pensait à eux, non pas à travers une bonne action en achetant des fleurs. Le sourire d'Emeraude disparu et il fronça un peu les sourcils. Il s'en voulait de lui faire perdre ce rayon de soleil qu'elle semblait constamment avoir sur le visage. Il s'en voulait de ne plus pouvoir en profiter, même s'il ne savait pas ce qu'il avait vraiment dit de mal. « C’était sa poupée préférée… Alors j’ai voulu lui amener, comme ça elle pourra jouer avec, et elle s’ennuiera jamais ! » Il cligna des yeux, surpris. Son regard se détourna vers la pierre tombale. Jouer avec ? Emeraude ne savait pas qu'elle était partie ? « Je crois pas qu’elle peut jouer avec… » C'était insensé, ça lui échappait. « Pourquoi … ? » Il se tourna une nouvelle fois vers elle, hésitant sur ses mots pour énoncer ce qu'il désirait sans être trop brutal. « Elle est morte… » Son ton restait sobre, sans artifice. Il énonçait un fait. Au départ, il avait un peu pleuré leur mort, il s'en souvenait. Il était très jeune, mais il comprenait déjà certaines choses. Puis il avait vu sa mère fondre en larmes... Plusieurs fois. Elle explosait en sanglots avant de revenir, des heures plus tard, pour lui murmurer de ne jamais avoir à pleurer ainsi, parce qu'il était inutile de le faire. Parce que ça ne ramenait pas les morts. « Je comprends pas… Pourquoi on pourrait plus jouer quand on est mort ? Ca peut pas être si ennuyeux la mort ! » Andras sentit son cœur d'enfant battre un peu plus fort. Elle semblait si innocente et en même temps si... Si rêveuse. Il l'observa, ouvrant finalement la bouche dans l'objectif de lui expliquer, lorsqu'une autre voix retentit. Andras la vit se redresser, courant vers une jeune femme. Il fit un peu la moue, jusqu'à ce qu'Emeraude fasse demi-tour pour venir coller un baiser sur sa joue. « Je suis contente d’être ton amie, j’espère qu’on se reverra vite ! Et puis, j’aime bien ta voix aussi. »  Ses joues rougirent alors qu'il écarquilla doucement les yeux, un peu perdu. Il la suivit néanmoins du regard, agitant timidement la main lorsqu'elle le fit pour le saluer une dernière fois. Ce n'était qu'une simple rencontre, mais Andras avait l'impression d'avoir trouvé de ce dont on le privait depuis sa naissance... Emeraude était rêveuse, elle voyait les choses différemment. C'était presque beau, et s'obliger à réfléchir comme elle le pouvait lui fit un bien fou. Il n'y avait rien de concret, que de l'irréel enveloppé dans des couleurs trop vives. Et en sortant du cimetière, ce jour-là, il affirma à son père être amoureux. Amoureux d'un rêve.

Seizième photographie, Novembre 1973, Durmstrang, Russie

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le flash éblouit la pièce, capturant les deux étudiants en train de travailler leurs cours. « поиметь » Le mot vulgaire fusa, alors que les deux autres élèves levèrent la tête vers leur camarade de dortoir. « Désolé Andras, je ne savais pas comment ça fonctionnait. » Fit-il une moue aux lèvres, reposant l'appareil photo dans les affaires de son ami. Celui-ci étira un sourire, haussant les épaules. « Mon père sera au moins ravi de voir que je m'en sers. Il voulait absolument me le donner pour que j'immortalise certains moments à l'école, mais je n'y pense jamais. » Le brun baissa à nouveau la tête sur son livre, jusqu'à ce que le garçon à ses côtés lui bouscule l'épaule. « T'imagine ça aurait été à un moment gênant ? La tête de ton père en voyant la photo ! » Andras écarquilla un peu les yeux, fixant son meilleur ami. « Qu'est-ce que tu veux qu'il y ait de gênant ici ? » Son meilleur ami continua à rire durant plusieurs secondes, avant de se figer, secouant la tête. « Non, oublie. » Ils n'étaient pas le dortoir où il se passait le plus de chose. C'était calme, discret. Ils passaient leurs soirées à réviser, la plupart du temps, ou bien Andras s'adonnait à son activité principale : ses inventions. Maintenant qu'il le pouvait, il n'hésitait pas à apprendre le plus de sortilèges possibles pour les ensorceler. Avoir un père ensorceleur de métaux n'était peut-être pas une mauvaise chose. « Il est bientôt l'heure de la soirée au fait les mecs. » Andras ouvrit la bouche, mais se fit couper par une voix mécanique. « Heure. Il est vingt heures, cinquante-huit minutes. » Le brun ferma les yeux, se grattant le front à l'aide de sa plume. « Andras je vais vraiment casser ta montre à force. On peut même plus prononcer les mots h... » « Tais toi ! » Fit l'autre élève, secouant ses mains dans tous les sens. « Mais j'avoue. Elle est pratique, je dis pas, mais elle est un peu cassée non ? » L'ukrainien se releva, secouant les épaules. « Je sais, ce n'est qu'un prototype. » Il soupira, puis un silence léger s'installa tandis qu'il récupéra sa montre à gousset améliorée par ses soins. « On peut même plus parler de la météo ici. » Bougonna le meilleur ami du brun, faisant baisser les épaules à ce dernier. « Météo. Il fait nuit. » Un rire tonitruant résonna dans le dortoir. Un sourire naquis sur les lèvres d'Andras. « C'est malin. » Soupira ce dernier. « Il. Fait. Nuit., imita son meilleur ami, J'aime ta montre Andras, elle est si intelligente. » L'ukrainien lui jeta un coup d'oeil d'en-dessous, hésitant à sourire à l'ironie dont il faisait preuve, alors que la porte s'ouvrit à la volée. Immédiatement, le brun rangea la montre discrètement dans sa poche, relevant la tête vers quelques autres élèves de l'école. « Salut les nazes, bon ma soirée va commencer comme vous le savez – qui ne le sait pas – alors est-ce que vous venez ou vous préférez rester ici jouer avec... Vos... En fait je sais pas ce que vous faites mais ça m'intéresse pas. » Les trois garçons se regardèrent tour à tour durant plusieurs secondes. Finalement, ce fut Andras qui pris la parole. « Oh euh... Oui » L'élève, plus grand qu'eux, se tourna vers lui. « Oui quoi ? Oui vous venez ou oui vous restez entre vous ? » Andras se gratta la nuque, mal à l'aise. « Oui on vient. » Il sentit le regard noir de ses amis sur lui, mais il n'osa pas les regarder. « Bah voilà, parfait. Faut sortir de son trou un peu hein, on va croire que vous êtes gays tous les trois. Bon à tout à l'heure, et je veux pas de retard ! C'est 21h15, pas avant, pas après. » L'un des amis d'Andras hocha vivement la tête, lorsqu'une voix étouffée résonna dans la pièce. « Heure. Il est vingt-et-une heure, une minute. » Figé sur place, Andras tenta de garder ses yeux rivés sur les élèves face à lui. Ils se demandaient tous d'où cette voix venait, cherchant à droite, à gauche, en haut, en bas. Andras eut envie de rire face à leur incrédulité, mais en réalité il savait que trop bien que son rire lui vaudrait des lunettes cassées. « C'est quoi ce truc ? » Andras chercha du soutien chez son meilleur ami, puis se décida à chercher quelque chose de logique, n'importe quoi. « Quel truc ? » Demanda-t-il sans même y réfléchir plus que cela. « Cette voix là. » « La mienne ? » « Prends moi pour un con ! J'ai bien entendu un truc annoncer l'heure. » Si sa montre était découverte, sûr qu'elle serait cassée par ces brutes se croyant les plus populaires du château. L'ukrainien se pinça les lèvres, haussant les épaules. « L'horloge de l'école ? » « Y a une horloge parlante à Durmstrang ? »  Demanda l'un des sous-fifres. Rapidement, Andras et ses amis hochèrent la tête. « Tu ne le savais pas ? » Rajouta l'ukrainien, d'une façon telle que même l'élève qu'il jugeait le plus stupide de l'école se mis à acquiescer pour ne pas paraître stupide. « Ah oui, oui bien sûr, l'horloge. T'es idiot ou quoi toi ? » Fit-il en claquant doucement la nuque de son ami. Le petit manège dura quelques minutes encore, jusqu'à ce que la petite bande s'éloigna. La porte fermée, Andras pris soin de cacher sa montre sous son matelas, jusqu'à ce que son meilleur ami lui secoue le bras. « Mais t'es pas bien ! Pourquoi t'as dit oui ? Il y a de l'alcool là-bas et... Et c'est dangereux avec ces types, tu le sais bien ! » L'étranger inspira doucement. « Je ne sais pas, je me suis dit qu'une fête comme celle-ci pourrait nous permettre de... Euh... Se sociabiliser un peu. » Ses deux amis soupirèrent lourdement, en concert. « Andras, tu n'as jamais bu, n'est-ce pas ? » Le brun secoua la tête de gauche à droite. « Tu ne sais donc pas ce que peut faire l'alcool ? » Il fronça les sourcils. « Il provoque des cirrhoses du foie, des ulcères, du diabète, de l'impuissance, de l'épilepsie, de... » « Stooooop » Fit son meilleur ami, formant un T avec ses mains. « Je ne parle pas de ça, Andras, mais du comportement qu'on peut avoir avec. » « La violence, la désinhibition, l'imprudence... » « Stop stop stop ! Ouais, ça. » « Alors si, je le sais. » Andras s'assit sur le bord de son lit, et observa son meilleur ami se taper doucement le front. « Très bien alors... Alors allons-y. Mais à une condition ! Que tu goûtes un verre d'alcool, toi aussi. » L'ukrainien ouvrit grand les yeux, entrouvrant les lèvres pour répliquer par la négative. « Ah ! C'était ton idée hein. Puis si tu veux te mélanger à tout le monde lors d'une soirée, c'est la seule chose à faire. » Et c'est ce qu'il fit, terminant la soirée au bout d'une simple heure à peine, une douleur tapant dans son crâne alors qu'il énonça toutes les potions commençant par T. Sans aucune raison.

Dix-huitième photographie, Septembre 1975, Dachne, Ukraine

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La jeune fille se tourna à l'entente de son nom, un sourire doux et enjoué se dessinant sur ses lèvres d'un rouge timide. Yaroslaw eut un léger rictus, abaissant son appareil photo. Son fils ne semblait pas spécialement partager son goût des souvenirs, l'ensorceleur de métaux en profitant ainsi pour récupérer ce qui lui semblait essentiel désormais. Essentiel dans ce genre de moment, alors que sa petite fille partait pour Durmstrang. Rejoignant l'enfant doucement surexcitée, il rangea la photographie dans sa poche. « N'oublie pas, reste aux côtés de ton frère durant le trajet. » Le train de Dachne les emmenait droit en Russie, mais il ne pouvait décemment pas les accompagner pour un allé-retour aussi important. Son travail l'attendait, puis ses enfants devaient apprendre à se débrouiller par eux-mêmes et non à compter inutilement sur lui. Qui plus est, une fois la lisière de l'école russe atteinte, il ne pouvait aller plus loin. Lui-même ne savait plus où se trouvait Durmstrang, chaque élève ayant terminé ses études ou bien les visiteurs franchissant la sortie, subissant un oubliette à ce sujet. L'espace d'un instant, le père de famille se demanda pourquoi, puis la voix russe résonnant en gare lui fit reprendre pied. Heureusement que l'ukrainien était proche du russe, sinon il n'aurait jamais compris l'annonce du train entrant en gare. Tirant sa fille vers son fils aîné, il soupira en déposant leurs affaires au sol. Un instant, il cru voir le plus petit sac de sa fille bouger, un pli se formant entre ses sourcils. « Ca va papa ? » Demanda innocemment Alissa, lui faisant secouer la tête. « Très bien. Je vais vous laisser ici. Alors Andras, veille sur ta sœur. Tu sais qu'elle... A du mal avec nos... Traditions. » Fit-il à voix basse, évoquant le mode de vie si particulier de sa famille auquel sa fille ne s'y faisait toujours pas. Le brun hocha la tête et, un dernier regard échangé avec ses enfants, Yaroslaw s'éloigna. Toujours aucun au revoir, ni de vous me manquerez. Selon lui, ce ne pouvait être qu'évident et il était inutile de le dire. Alors Andras posa rapidement l'une de ses mains sur la bouche de sa petite sœur déjà en train de se mouvoir sur ces mots-ci, lui lançant un regard en coin. Lui aussi avait souvent eut envie de leur dire qu'ils lui manquaient, lui aussi avait parfois le réflexe de ses camarades de leur annoncer un simple au revoir, ou bonne journée. Selon son meilleur ami, c'était sa famille qui était étrange à n'accorder aucune importance aux mots si simples de la vie courante, se portant plus sur les sentiments et les faits qu'autre chose. La petite brune se dégagea soudainement de la prise de son frère, le bousculant d'un air boudeur avant de pénétrer dans le train. Andras la suivit, s'installant dans l'un des compartiments vides. Ils avaient de la route, malgré la magie entourant le train, ainsi préférait-il ne pas s'agglutiner avec d'autres passagers dès le départ.
La carcasse de fer s'ébranla avant de s'élancer sur son chemin de rails, la jeune sorcière assise aux côtés de son frère. Ce dernier jeta un œil vague autour d'eux, puis sorti un rappeltout de taille minuscule, composé uniquement de métal. Ses doigts passèrent sur ses bords irréguliers alors qu'il se laissait légèrement tomber contre la vitre chaude du train. Il grimaça en sentant le bord de ses lunettes lui rentrer brièvement dans la peau, mais ne se détourna pas pour autant de l'objet qu'il avait fabriqué de ses mains. Alissa, quant à elle, ramena son sac sur ses genoux, se trémoussant quelques secondes sur sa place avant de l'ouvrir d'un geste impatient. « Là, là, ça va aller Monsieur Vassili. » Fit sa voix douce entre quelques couinements animales. Andras fronça les sourcils, se figeant sur son rappeltout avant de se redresser vers sa petite sœur. Immédiatement, ses yeux furent attirer par la bestiole se trouvant entre ses doigts, un rat plutôt petit de couleur blanche. Il écarquilla les yeux, abaissant son invention sous la surprise. « Alissa, mais qu'est-ce que tu fais avec ça ? » La brune fit la moue en sa direction, baissant les yeux dans un geste honteux avant de les redresser, presque fièrement. « Hé bien j'en voulais un, voilà ! Et puis il était mal nourri, là-bas. » Le brun la fixa durant plusieurs secondes avant de soupirer, rangeant le morceau de métal. Il sentait qu'il allait devoir malheureusement garder un œil sur elle, et ce à chaque fois qu'elle ferait un pas à l'extérieur. « Tu sais ce qu'en pense les parents, pourquoi tu l'as pris ? » La sorcière fronça le nez. « Je sais que tu viens de me répondre, mais ça n'explique pas ton geste. Vouloir n'a jamais été synonyme de pouvoir. » Cette fois-ci, elle lui tira la langue, laissant l'animal venir se nicher dans sa nuque. « Mais j'aime les animaux, moi. Tu les aimes pas ? » Andras se fit songeur un instant, haussant doucement les épaules. « J'aime bien le chat de Dima. » Fit-il en se souvenant de l'animal de compagnie de son meilleur ami, étirant un sourire à la pensée du félin venant constamment dormir avec lui. « Mais ce n'est pas pour autant que je m'en achèterais un. » La brune souffla. « Pourquoi on doit toujours faire ce que les parents veulent dit ? » Andras entrouvrit la bouche, puis se figea l'espace d'un instant. « On ne... On ne fait pas forcément ce qu'ils veulent, non. Mais on a été éduqué ainsi. Il est prouvé que l'éducation façonne énormément ce que l'on devient. Je suppose que ça s'inscrit dans nos codes de conduites et notre façon de penser. » Mais Alissa ne semblait pas en accord avec lui, comme depuis qu'elle était capable de penser par elle-même. Ils n'avaient pratiquement rien en commun, si ce n'était ce sang coulant dans leurs veines. Andras l'appréciait, ce n'était pas à remettre en doute, mais elle était davantage sa petite sœur encombrante qu'une sœur qu'il aurait pu prendre pour une amie. Une confidente, ou toute autre chose qui les aurait rapproché. Enfin... Si, il y avait bien une chose qui les rapprochait, mais Andras aurait préféré que ça ne soit pas le cas. Lui jetant un coup d'oeil en coin, il soupira et sorti timidement une revue de ses affaires, se forçant de ne pas la fixer. « Je ne dirais rien si tu ne dis rien. » La brune l'observa un instant, ne comprenant pas où il voulait en venir, avant d'apercevoir ce qu'il tenait lui-même en main. Un large sourire lui vint alors que ses yeux pétillants fixaient la couverture de bande-dessinée. Une revue que Dima lui avait donné avant les vacances, mais qu'il ne s'était jamais pris à ouvrir chez lui. Ses parents haïssaient ce genre de chose, en particulier sa mère. Elle jugeait cela inutile, abrutissant. Pire que désolant pour les jeunes de son âge qui s'intéressaient futilement à ces super-héros moldus telle une mode en Russie. Ils avaient ça en commun, désormais. Les secrets. Le mensonge.

Vingt-et-unième photographie, Juillet 1976, Odessa, Ukraine

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Une simple potion ayant mal tournée. Ce n'était que l'histoire d'une potion ayant mal tournée. La mère de Dima était chercheuse au même laboratoire de sa mère, c'était ainsi qu'ils s'étaient connus au départ, lui et son meilleur ami. Une simple potion. Elle cherchait à concocter une puissante potion curative à l'aide de quelques-uns de ses collègues, mais la potion avait mal tournée. Le chaudron n'avait pas supporté, et il avait explosé. Trois chercheurs avaient péris ce jour-là, dont la mère de Dima. Dire que sa mère aurait pu en faire partie... Ce n'était qu'une simple erreur de dosage, une simple erreur qui leur avait coûté à tous la vie. Andras se souvenait encore de ces vacances d'hiver, ces vacances du drame où il n'avait eut aucune missive de la part de son meilleur ami alors qu'il le devait. Puis il avait entendu parler sa mère. Il l'avait entendu lui annoncer calmement la mort de cette femme pourtant brillante qui avait été la victime de sa propre invention. Ca lui en avait fait froid dans le dos, bien au-delà de ce lien qu'il partageait avec Dima. Le brun avait tenté maintes et maintes fois d'entrer en contact avec lui malgré la distance qui les séparait, se promettant de ne pas le lâcher une fois à Durmstrang. Mais Dima n'était jamais revenu à Durmstrang après cela. Le jeune homme n'avait que sa mère, dans sa vie, et il n'avait pas supporté la perdre. Il avait décidé lui-même de la rejoindre. Les mois suivant le drame, Andras se rendait constamment au cimetière, demandant des autorisations à son école et ce peu importe quand. Ses études passèrent en second plan, pour la première fois de sa vie. Et il restait planté là, devant cette pierre tombale où était inscrit le nom de son meilleur ami. Il ne disait rien, il n'apportait rien. Il restait simplement là, en espérant presque follement revoir Emeraude dans un cadre aussi triste. Au moins aurait-il pu supporter un peu mieux cette épreuve. Mais ça n'avait jamais été le cas, bien évidemment.
Ce jour-là, sa nuit avait été presque difficile. Depuis la mort de son meilleur ami, Andras avait des troubles du sommeil plus ou moins importants. Un syndrome d'Elpénor, selon les médicomages, parfois associé à une ou deux insomnies handicapantes. Il allait bien, il allait parfaitement bien... Mais il comprenait soudainement le sens véritable de la disparition des proches. Il comprenait ce que sa mère avait vécu et ce qu'elle supportait chaque jour. Le manque, l'absence. Il n'avait jamais pu lui dire qu'il l'aimait, qu'il avait besoin de lui. Jamais. Il avait été éduqué comme cela, et ces mots qui lui brûlaient désormais les lèvres ne les avait jamais franchit de son vivant. Il aurait pu en vouloir à ses parents, mais il savait que c'était inutile. Il n'y avait pas de fautif, simplement des choses à supporter. Au réveil, le brun se frotta lourdement le visage. Il ne cessait de penser à Dima depuis. C'était si récent... Et en même temps si loin. Il se leva, mais le syndrome dans lequel il était désormais plongé lui faisait ironiquement perdre le sens de la réalité et des dimensions. Alors, pour la énième fois, son corps chuta en avant. Son genou s'écorcha doucement contre le sol alors que ses mains s'écrasaient malencontreusement sur une invention qu'il avait commencé des semaines auparavant. Il grimaça, la gorge presque nouée. Pourquoi n'avait-il jamais pleuré pour lui ?  Ce fut une pensée qui lui vint. Pourtant, il en avait terriblement envie, mais rien ne venait. Strictement rien, si ce n'était cette lassitude dont il faisait souvent preuve. Nez à nez avec son invention brisée, il déglutit et se mis en position assise, à même le sol. Ses yeux dérivèrent sur un morceau de papier, là, sous son lit, et il eut soudain l'envie de jeter cette lettre qu'il lui avait écrite. Cette lettre où il demandait encore une fois à Dima où il se trouvait, et qu'il avait encore sa bande-dessinée à lui rendre. Le cœur battant plus fort qu'à son habitude, Andras tira soudainement le sac de sous son lit, posant son regard sur la revue et la lettre l'accompagnant. Il les en extirpa, attrapant gauchement sa baguette, la tête toujours dans ces nuages lourds de coton qui l'entouraient désormais au réveil. D'un geste un peu maladroit, il fit disparaître à jamais le bout de parchemin. Et la bande-dessinée. Plus jamais il ne pourrait en lire une, il en était sûr maintenant. « Andras, tu es tombé ? » Demanda soudainement son père, ouvrant la porte à la volée. Le brun, attrapa ses lunettes, manquant de les faire tomber à leur tour avant de les poser sur son nez. Il hocha la tête d'un air endormi, sentant la douleur le réveiller pourtant peu à peu. « Fait un sourire ! » Fit brusquement son père, sans qu'il ne relève la tête vers lui, préférant s'affairer à réparer ce qu'il venait de briser lui-même. Et si ses inventions le tuaient, un jour ? Il renifla faiblement, réassemblant les morceaux de ferraille, lorsqu'un clic retentit. Et que le flash l'éblouit, lui et son esprit toujours prisonnier du monde des rêves. Ou des cauchemars, pour la différence que cela faisait.


Vingt-sixième photographie, Août 1978, Odessa, Ukraine

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un sourire lui vint, mi-ravi mi-amusé, alors qu'il détourna la tête. Il venait d'obtenir son diplôme et quittait ainsi la noble école de Durmstrang. Tous réunis en famille, Andras eut presque l'espoir qu'ils fêtent enfin quelque chose entre eux sans qu'il n'y ait de discours moralisateur sur la commercialité des événements. Malheureusement, il n'eut droit qu'à quelques félicitations déjà bienvenues, avant que tous les Engelhardt ne se décident à parler entre eux. Le jeune ukrainien zig-zaga entre les groupes formés, observant son père abaisser son appareil photo. Il eut un sourire léger, ne pouvant s'empêcher de se dire que tout aurait été bien plus joyeux si Dima avait été là, à ses côtés. Son meilleur ami avait bossé tellement dur, il devrait être là lui aussi. Andras soupira. Jamais il ne l'avait oublié, mais ils avaient une manière bien à eux de faire leur deuil dans la famille. Ce qui le tourmentait le plus, hormis son absence, c'était son manque de larmes. Il n'en avait versé aucune. Est-ce qu'il était dysfonctionné, lui aussi ? A l'image de ses inventions ? Rejoignant la demeure familiale, il grimpa jusqu'à sa chambre, saluant simplement son oncle qu'il croisa brièvement. Ses craintes s'étaient-elles toutes modifiées lorsque Dima était mort ? Celle bien trop lucide du monde, de ce que les hommes pouvaient eux-mêmes construire. Il grimaça doucement, s'installant à son bureau alors qu'il empoignait une longue-vue miniature noire, faite de métal. Il souffla dessus pour en retirer la poussière présente depuis qu'il l'avait poncé à l'aide d'un des sortilèges de travail de son père, laissant jouer l'invention entre ses doigts. Depuis bientôt deux ans maintenant, il s'employait à chercher un moyen de communiquer avec l'au-delà. Peu importait les croyances de ses parents, lui avait une certaine foi en le monde magique lui-même et ce qu'il pouvait lui offrir. Son pouce passa sur les débuts de reliefs de l'objet, puis il y plaça son œil, sans que rien n'apparaisse pourtant de l'autre côté. Il aurait peut-être dû s'en décourager, depuis le temps. Mais ce n'était pas un trait propre à son caractère, à sa personnalité. Il était bien trop déterminé pour ça. Tellement, qu'il avait réussit à obtenir ce stage de quelques mois dans une usine de métaux. Il pouvait remercier son père pour les contacts, mais c'était lui, et lui seul, qui avait réussit à l'avoir. Il en était impatient, désireux de creuser ses connaissances, d'approfondir tout ce qu'il possédait dans le bout de ses doigts en guise de talent, et ce depuis qu'il était enfant. Il allait les voir travailler, les voir effectuer de multiples recherches sorcières. Andras se pinça les lèvres. Dommage qu'en Ukraine, tout comme dans les pays de l'Est alentour, la magie moldue n'avait aucun impact. Lui qui aimait mélanger les deux mondes dans ses inventions afin de puiser dans chacun de l'un d'eux leur force unique... Il aurait préféré les voir à l'oeuvre, apprendre des choses à ce sujet. Mais finalement, ce n'était peut-être pas plus mal que d'avoir sa propre manière de faire. Il ne savait même pas pourquoi les sorciers et les moldus étaient ainsi séparés. Du moins... Il connaissait l'histoire, les on dit et les risques, si. Mais il n'arrivait pas à se dire que tout ceci était naturel. Ils y perdaient tellement au change, des deux côtés. Puis, du sang de moldu coulait dans ses veines, tout comme beaucoup de sorciers, n'est-ce pas ? Ils reniaient en quelque sorte leurs origines. Pourtant, Andras avait étudié à Durmstrang et cette école n'était déjà pas réputée pour être classique et simple, concernant la magie. Elle était parfois un peu extrême, un peu poussée. Trop poussée. La magie noire n'était pas interdite. Mais Andras n'y avait jamais vu là l'occasion d'y faire le mal comme le dirait les super-héros de bande-dessinée. C'était son quotidien.
Ca l'a encore été, durant quelques années. Il cru même, des mois plus tard, que les patronus furent une invention de leurs propres résidus magiques présents sur leur peau. Des résidus noirs qui les aurait ainsi matérialisés. Mais il compris bien vite que ce n'était pas le cas, lorsqu'il fit connaissance avec le suricate au sang chaud. Un suricate qui, finalement, devait sûrement représenter à lui tout seul l'explosion pure de toutes les émotions que son sorcier gardaient au fond de lui. Et gardera sûrement toujours.


Vingt-neuvième photographie, Septembre 1980, Londres, Angleterre

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ils retrouvaient l'Irlande, l'Ecosse, Londres. Sa mère avait été muté dans son pays d'origine, à sa demande. Son laboratoire de recherche en Ukraine stagnait, et elle ne le supportait pas. Suite à l'incident de la potion, plusieurs recherches avaient été mises en suspend l'espace de plusieurs semaines, mois, années pour certaines. La jeune femme n'en pouvait plus de voir ce travail anéanti à cause d'une horrible erreur. Une erreur qui avait coûté la vie de l'une de ses amies, qui en plus de cela ruinait tout son travail acharné dans lequel elle se plongeait corps et âmes. Elle demanda à être muté et eut le choix entre plusieurs pays, dont la Russie, qui leur aurait ainsi permis de ne pas vraiment déménager. Mais Ciara en avait assez. Elle désirait retrouver le pays de son enfance. Le pays de sa sœur, où elle pourrait faire revivre leurs souvenirs sans s'en lasser. Elle haïssait toujours autant les photos, si bien qu'elle n'avait jamais mis les pieds dans cette petite salle – aussi petite qu'un placard – que son mari entretenait lui-même. Elle ne lui en avait parlé que très tardivement, lui demandant s'il désirait rester en Ukraine avec leurs enfants. Mais Yaroslaw refusa, la suivant sans même poser plus de questions. Andras en avait été plutôt admiratif, connaissant la nature de ses parents pour ce qui était de l'amour qui ne s'achetait pas, qui ne se prouvait pas vraiment non plus. La distance était presque naturelle et elle n'aurait rien ébranlée dans le couple de ses parents, mais elle ne fut donc pas nécessaire. Ses parents semblaient toujours s'entendre aussi bien, mais il sentait sa mère distante, trop prise par son travail. Il n'y avait presque que ça qui comptait à part leur famille. Famille qui se vit ainsi déménager en Irlande, proche de Ballynure, là où sa mère habitait autrefois avec sa sœur. Alissa fut transférée à Poudlard, et Andras eut le loisir de s'y inscrire dès qu'il pu voir avec admiration les cursus secondaires proposés. Un en particulier : la recherche. Ca n'avait pas été bien difficile que d'y être accepté, leurs noms s'étant autrefois trouvés sur cette liste exhaustive de tous les sorciers du pays et de ceux alentours. Simplement un peu de paperasse gênante que le jeune ukrainien n'eut même pas à régler lui-même.
Il avait hâte. Hâte de s'y rendre, hâte de découvrir ce que Poudlard proposait, mais aussi... De la retrouver elle. Les coutumes ici étaient bien différentes, les visions également. La magie noire n'était plus vraiment autorisée, plutôt difficilement tolérée lorsque ce n'était que nécessaire – et à ce qu'Andras avait compris, pas par les 'simples' sorciers – et une guerre faisait rage. Les journaux étalaient des pages et des pages de catastrophes, de disparus, de morts. Sur le moment, Andras cru qu'ils allaient immédiatement rentrer au pays, ses parents n'étant pas aussi inconscients. Mais son père se contenta de les avertir sur les comportements à ne pas avoir, et aux personnalités auxquelles ils devaient se méfier. En réalité, cela dépassait tellement la petite famille étrangère – en Ukraine, ils n'avaient pas le loisir de participer à une guerre sans répit – que tout ça ne leur semblait pas si grave. Pas si... Etendu. Comme si ce conflit ne concernait que les écossais et leurs manies bien étranges.
Sur le quai de la voie neuf trois quart, les deux jeunes étudiants se ruèrent vers le train déjà bruyant. Ils s'agglutinèrent aux vitres sans pouvoir faire autrement, bousculés de toute part. Tout le monde saluait tout le monde. Le cœur d'Andras se serra autant qu'il se mis à battre un peu plus fort, il n'avait pas l'habitude de tant d'au revoir chaleureux. Il leva une dernière fois les yeux vers ses parents déjà en train de s'éloigner du quai, alors que sa petite sœur soupirait. Finalement, peut-être allaient-ils être un peu plus différent des autres qu'il ne le pensait. Qui plus est, bien qu'il avait travaillé son anglais, le jeune ukrainien avait encore du mal à trouver ses mots, à couper suffisamment son accent pour qu'on le comprenne. Il appréhendait. Brusquement, Alissa lui tira la main et ils s'éloignèrent des vitres alors que le paysage se modulait derrière elles, l'entraînant dans un compartiment à moitié plein. Andras se laissa faire, tombant sur son siège après avoir rangé quelques-unes de leurs valises. « Mais c'est quoi ça, des sièges de géant ! Ils nous ont pris pour quoi, pour des sorciers montés sur échasse ? Pour des clowns ? Je rêve ! Ah à l'administration ils vont m'entendre. Allô y a pas un petit problème de mesure là ! » Le brun se tourna doucement vers le suricate qui brandissait ses poings vers les sièges du compartiment, songeant pour la énième fois qu'ils avaient bien de la chance que seul lui pouvait entendre l'animal. Se penchant quelque peu, il attrapa le cou de son patronus et le déposa sur un morceau de siège à ses côtés. « … Merci. » Râla malgré tout Stolas. Stolas. Il avait lui-même choisit son prénom, affirmant qu'ainsi, tout le monde aurait encore plus peur de lui. Andras n'osait pas lui avouer qu'en réalité, personne n'était effrayé par un suricate. Surtout un suricate aussi minuscule. Alissa à ses côtés, il laissa le temps défiler, écoutant les conversations en anglais qui se faisaient autour de lui. Les heures défilèrent, jusqu'à ce que la petite fille, son rat de compagnie déposé sur son épaule, eut l'idée de sortir l'appareil photo que son père lui avait confié. Andras soupira doucement, jetant un coup d'oeil réflexe à la cage de sa chouette, au-dessus de lui. « Alissa, tu ne vas pas t'y mettre. » Souffla-t-il dans leur langue. « Je doute qu'ils apprécient. » Fit-il en désignant discrètement les autres élèves du wagon. Mais la brune sembla ne pas l'écouter, étirant simplement un large sourire avant de lever son appareil. Mais avant qu'elle n'ait pu déclencher le flash, le train traversa une secousse. Brève, mais intense, les secouant dans tous les sens avant de se stabiliser. Andras observa sa petite sœur légèrement paniquée, observant les élèves de leur compartiment s'affoler. « Ce n'est visiblement pas normal... » Murmura-t-il. « Peut-être simplement une rail défectueuse, c'est passé maintenant. » Assura-t-il malgré tout, avant qu'une nouvelle secousse ne se fasse sentir. S'accrochant aux bords de la cabine, Alissa lui accrocha le bras, l'appareil toujours en main. « Est-ce que c'est normal ? » Demanda Andras dans un anglais certain, mais d'un accent pourtant bien trop tranchant. Les anglais l'observèrent un instant, jusqu'à ce que l'un d'eux secoue franchement la tête. « Non, pas du tout ! Ca ne fait jamais ça, d'habitude. »
Le flash éblouit la pièce, alors que le jeune ukrainien semble plus ou moins débattre avec quelques autres élèves, sur l'origine de ces secousses. Le brun cligna des yeux, se tournant vers Alissa. « C'est quoi son problème à ta sœur ? » Le brun entrouvrit les lèvres, puis haussa les épaules. Quelques instants de calme les crispa doucement, leur apportant l'espoir que tout était bel et bien terminé... Lorsqu'une secousse plus grande fit valser leurs valises, mouvant leurs corps dans des saccades violentes et douloureuses. Alissa lâcha son appareil dans un grand fracas, la dernière photographie en main. Un léger cri lui vint à ce constat, et elle se colla à son frère qui avait fermé les yeux dans l'espoir que tout cela ne soit plus qu'un rêve lorsqu'il les rouvrait. « MONSIEUR VASSILI ! » S'écria la jeune brune, observant le rat s'éloigner de la cabine ouverte. « Alissa, reste ici ! » Affolé, Andras attrapa le bras de sa sœur... Trop tard. Ce fut sur du vide que ses doigts se refermèrent, le poussant à s'élancer à sa poursuite dans ce train instable. Son cœur battait à tout rompre. Etais-ce vraiment comme cela que leur première année débutait ? Il s'appuya aux murs de fer, ses doigts cherchant à accrocher quelque chose, sans succès. Il appela sa sœur, plusieurs fois, sans réussir à poser les yeux sur elle. La peur au ventre et la gorge nouée, plus aucun son ne sorti de ses lèvres lorsqu'il se rendit compte qu'il était sur le point de la perdre. Qu'il pouvait la perdre comme il avait perdu Dima. Est-ce qu'il supporterait cette culpabilité ? Il n'en était pas vraiment certain. Sa main plongea dans l'une de ses poches, se refermant sur une simple boule de métal dégageant de la chaleur apaisante. Il en avait terriblement besoin, là maintenant. « Al... Alissa... » Appela-t-il une dernière fois, changeant de wagon à sa recherche... Des bruits sourds le firent se figer, alors que le manque soudain de cri le cloua au sol. D'accord, il avait vraiment peur maintenant. C'était ça, l'Angleterre... ? Il déglutit puis se colla contre le mur, entre deux banquettes, lorsque l'une des portes de compartiment s'ouvrit. Quelques élèves en sortirent, plus calmes que les autres malgré la terreur se lisant parfois dans leurs yeux. Baguette à la main pour quelques-uns, il ferma brièvement les yeux en espérant ne pas être vu. Soudain, un couinement lui fit rouvrir les paupières, son regard se posant immédiatement sur Monsieur Vassili, le rat de sa sœur, là, au milieu du couloir. Un soupir de soulagement lui vint et il chercha Alissa des yeux, jusqu'à ce qu'un bruit horrible vint jusqu'à ses oreilles. Il se crispa contre le mur, si fort que son cœur était presque l'un des seuls organes fonctionnant. Il écarquilla doucement les yeux, les posant avec hésitation sur l'endroit où était auparavant Monsieur Vassili. A la place se trouvait le pied de ce qui lui semblait être un élève, du sang tâchant sa chaussure. « … Ils... Ils sont fous dans ce pays... » Fit Stolas, adoptant brusquement sa forme de loup, camouflé par l'ombre de l'une des banquettes. « Il vient de... Il vient de l'écraser ! Il vient de... » Andras entrouvrit les lèvres, puis se colla un peu plus au mur du train un peu plus stable lorsqu'une voix résonna. « Von Sachsenheim ? » Le blond, une grimace peinte sur le visage, essuya brièvement sa chaussure avant d'adopter un sourire plus calme, plus... Plus... Chaleureux ? Andras se liquéfia presque sur place, observant le meurtrier d'animaux de compagnie rentrer dans son compartiment. Qu'allait-il dire à Alissa... ? Il ne pouvait définitivement pas lui avouer la vérité. Le cœur lourd et l'estomac retourné, le jeune ukrainien s'éloigna de là, s'accrochant à l'une des vitres qu'il espérait solide. Son crâne lui faisait mal, une légère coupure sur sa tempe laissait s'échapper de fines gouttes de sang alors que l'une de ses lèvres était enflée. Rien d'important, rien d'alarmant... Mais il vivait déjà l'un des pires jours de sa vie.
A Poudlard, il pu heureusement retrouver sa sœur en vie, et plutôt en bonne santé. Il lui avoua ne pas avoir retrouvé Monsieur Vassili, lui promettant de lui offrir un autre rat si elle le souhaitait vraiment. Il appris qu'il s'agissait d'une attaque, et ce fut dans la terrible lassitude qu'il se jura de ne pas se mêler à cette guerre, et ce même si celle-ci semblait vouloir l'engloutir d'elle-même. Sans se soucier de rien. Comment les sorciers pouvaient-ils en arriver là ? Cette guerre de sang le dépassait. Il ne la comprenait pas et ne la comprendrait jamais. Pourquoi se tuer pour du sang ? Pourquoi le faire couler s'il est à l'origine de tous leurs maux ? Etais-ce vraiment important de n'avoir aucune impureté dans ses veines ? Ce n'était pas logique. Rien n'était logique, dans cette guerre dans lequel le pays était plongé. Il espérait simplement pouvoir rester à l'écart, comme il le désirait.

Ce fut la dernière photographie accrochée au mur.


Dernière édition par Andras Engelhardt le Lun 27 Avr - 11:36, édité 8 fois
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 14:45 (#)
LKFHQQFBGD HawwHaww

REBIENVENUUUUE Brille :hugs:
Il est teeeellement bave et tropchouuu Brille J'ai trop hâte de lire sa fiche *___*
Etqu'onsoitvalidertouteslesdeux
Onapleiiiindechosesàjouer hihi

EtpuisLunettes. bave
SilversautesurBraoHaww
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 15:09 (#)
Re bienvenuuuuue Chou :hugs: Je vais me faire un plaisir de lire ta fiche HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 15:11 (#)
Re bienvenue Haww
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 15:22 (#)
I AM MACHINE Twisted Twisted Twisted Twisted

Rebienvenue parmi nous HOHOHOHOHOHOHOHOHHO Bon courage pour ton fiche HOHOHOHOHOHOHOHOHHO

Et lien.
(HOHOHOHOHOHOHOHOHHO)
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 15:37 (#)
Rebienvenue a la maison Amy Chou et Sam bave 

veut un lien gérardrpz hihi

jotem Daengelo
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 15:53 (#)
Sebastian D. Prince a écrit:
LKFHQQFBGD HawwHaww

REBIENVENUUUUE Brille :hugs:
Il est teeeellement bave et tropchouuu Brille J'ai trop hâte de lire sa fiche *___*
Etqu'onsoitvalidertouteslesdeux
Onapleiiiindechosesàjouer hihi

EtpuisLunettes. bave
SilversautesurBraoHaww
dklsfjskldfjs Brille J'ai hâte moi aussi Han!

Léonard O. Saint-Saëns a écrit:
Re bienvenuuuuue Chou :hugs: Je vais me faire un plaisir de lire ta fiche HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
Merci sdlkfjsl Potté taggletesamoi

Niamh K. Black a écrit:
Re bienvenue Haww
Merci Chou

Michaela S. Brown a écrit:
I AM MACHINE Twisted Twisted Twisted Twisted

Rebienvenue parmi nous HOHOHOHOHOHOHOHOHHO Bon courage pour ton fiche HOHOHOHOHOHOHOHOHHO

Et lien.
(HOHOHOHOHOHOHOHOHHO)
Twisted Twisted
Meurci. Lien. HOHOHOHOHOHOHOHOHHO

Léliana B. Kennedy a écrit:
Rebienvenue a la maison Amy Chou et Sam bave 

veut un lien gérardrpz hihi

jotem Daengelo
Moi aussi jotem Brille
Et merci Hug
Nam So Hyun
admin - the universe is full of intentions
Nam So Hyun
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Hiboux Envoyés : 1391
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Nam So Hyun, Lun 13 Avr - 16:04 (#)
HJFHDGCHGFDKFJB Twisted

Rebienvenue Chou

Un lien, t'as pas le choix Hen !
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 16:20 (#)
Re bienvenue Brille
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 16:34 (#)
Re bienvenue Yaaa Chou
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 17:09 (#)
BINVENUE BON COURAGE TON FICHE Twisted
on a dit non.
sans hésitation.
slipou.




jotem #teamashy4ever Robert47cm et lien aussi.
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 17:29 (#)
rebienvenue à la maison Chou Han!
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 17:44 (#)
AMYYYY REBIENVENUE CHEZ TOI SilversautesurBrao

T'es beau. et cute. Hen ! et je suis sûr que ta fiche va être ghdkjhgfd encore dead JE VEUX LIRE. et liens.

Choutaggletesamoi
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Invité, Lun 13 Avr - 19:22 (#)
Amy Chou rebienvenue à la maison Brille
etpisletitre bave **
Contenu sponsorisé
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Message Re: I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)
par Contenu sponsorisé, (#)
 

I am machine, I never sleep until I fix what's broken (Andras)

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