| Quiet like a fire ⊕ Dotpar Invité, Mar 14 Avr - 21:30 ( #) | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Dot S. Rose FEAT. Alycia Debnam-Carey 19 ans ϟ Cursus Primaire • Septième année ϟ Anguille électrique & Chèvre naine ϟ Sang-mêléeNom: Rose, celui ta mère faute de père pour te transmettre le sien. Tu le portes avec fierté, aimant rappeler au monde que les fleurs ont des épines. Prénom: Dot, juste une syllabe, Dot. C'est simple, c'est court, ça te va bien. Scarlett, rouge vif, comme ce qui coule dans tes veines. Âge et Date de Naissance: 19 ans, tu es née le 11 décembre 1961 au matin. Nature du sang: Tu te croyais née-moldue, jusqu'à ce que tu tombes sur un de ces vieux grimoires magiques à la bibliothèque, un de ceux qui retracent la généalogie des grandes familles de sorciers et se mettent à jour tout seul. Depuis tu connais la vérité, tu es Sang-mêlée. Situation familiale: Tu es une erreur de jeunesse, mais une erreur de jeunesse aimée et choyée. Ta mère moldue t'as élevé avec tout ce qu'elle avait de courage et de cœur, aidée par ta grand-mère qui a toujours été si bonne avec toi. Déjà que ton handicape était un poids, tu as eu peur que cette soudaine magie dans ta vie ne fasse s'effondrer ces femmes si frêles qui t'ont tant donné, mais elles se sont révélées aussi robustes que dans les souvenirs de ton enfance. Armées d'humour et de patience, elles ont franchi toutes les étapes de ta scolarisation avec toi, pas à pas. Il n'y a pas de mot assez fort pour exprimer toute l'affection que tu éprouves pour elles. Tu n'as jamais connu ton père et ne t'en plains pas ; ta famille est parfaite comme elle est. Patronus: Barbara, puissante et majestueuse anguille électrique de deux bon mètres de long. Il n'y a pas plus gracieuse qu'elle à tes yeux et pourtant tu n'aimes pas ce que tu lis dans les regards des autres quand ils la voient. Alors la plupart du temps, autant pour te soulager que par esprit pratique, c'est une petite chèvre naine crème et grise qui gambade sur tes talons dans les couloirs de Poudlard. Miroir du Rised: C'est toi, un diplôme dans la main. Tu es incapable de lire ce qui est inscrit dessus mais tu devines au sourire sur ton visage que c'est exactement celui que tu voulais. Tu as franchi toutes les épreuves, tu as réussi. Composition de la baguette magique: De l'Aulne et un Ventricule de dragon, le tout pour 27 centimètres d'une flexibilité étonnante si l'on considère le bois en question. Epouvantard: Il fait noir, tout noir. Pas noir comme la nuit ou dans une salle close, non, le vrai noir celui qui signifie qu'il n'y aura plus jamais de lumière pour l'éclairer. Il te happe, t'étouffe. Tu as perdu la vue. Tu es coupée du monde. Etudes Suivies: Tu es encore en cursus primaire à cause de ton redoublement, il y a un moment de cela. Septième année, tu prépares tes ASPIC et as la satisfaction de ne plus suivre que les cours auxquels tu étais bonne. Animal de compagnie: On t'a expliquée qu'il fallait une chouette pour recevoir du courrier ici, alors tu en as pris une. C'est un mâle au plumage brun bouffant, imposant mais affectueux, que tu as humblement nommé Tjhazi. Caractère Tu es lumineuse, Dot. Tu es vive, souriante, malicieuse, fidèle comme personne, généreuse comme tant d'autres, fière et pleine d'insécurités à la fois, curieuse, protectrice, un peu trop maladroite pour être douce, beaucoup trop attentionnée pour être brute, courageuse quand il le faut, simple observatrice le reste du temps, secrète, sociable, têtue, franche énervée, conciliante sinon, prompt au rire et lente à l'emportement. Ah, et puis tu es sourde, aussi. C'est souvent la première chose que l'on remarque chez toi, bien avant ton caractère bien trempé et ta personnalité riche. On butte sur ton sourire amical, on fronce les sourcils quand tu ne te retournes pas alors qu'on t'appelle dans le couloir, on s'efforce de rester placide alors que tes yeux se fixent sur ses lèvres. Les gens font bonne figure, tentent de faire comme si ça ne les surprenait pas, qu'ils n'étaient absolument pas gênés, que vraiment il n'y a pas de quoi en faire tout un plat, mais la plupart finissent pas s'éloigner par simplicité. Et toi tu te contentes de les regarder faire avec un haussement d'épaules, trop habituée pour réagir autrement. Ton handicap fait partie de toi autant que le reste de tes qualités et défauts, à l'exception près que celui-ci est plus dur à cacher, aussi l'as-tu accepté il y a longtemps de cela. C'est sans vergogne que tu demandes à tes interlocuteurs de parler uniquement dans ton champ de vision (sérieusement, comment veulent-ils que tu comprennes si tu ne vois pas leur bouche ?), sans une once de repentir que tu as enchanté ta plume pour qu'elle écrive à ta place les cours auxquels tes professeurs te tournent trop souvent le dos (et de toute façon personne n'ose te le reprocher) et avec une pointe de compassion que tu as mis au point ce sort qui permet de retranscrire en lettres flottantes ce que tu dis avec tes mains. Ce n'a pas toujours été facile bien sûr, surtout au début, mais ta mère t'as apprise à être une battante, toi à qui la vie n'a pas fait de cadeau. Levons le doute tout de suite : tu n'es pas muette, tu es capable de parler, et c'est d'ailleurs comme cela que tu communiques avec les membres de ta famille. Mais autant l'éducation maternelle t'a permise de t'affirmer et prendre confiance en toi, autant les vieux traumatismes de ton enfance restent présents à te hanter. Tu ne comptes plus le nombre de fois où, enfant, on s'est moqué de toi à cause de ta voix bizarre et ta difficulté à articuler certaines syllabes. Blessée et pleine de rage, tu as alors décidé que tu ne parlerais plus jamais et que ceux qui voulaient te comprendre n'avaient qu'à apprendre ta langue à toi, celle des signes. Tu as grandi depuis, mais tu restes une tête de mule, aussi ton serment t'es resté à peine allégé par ton sort de traduction. Une fois cette barrière passée, c'est une toute autre personne que l'on découvre en toi. Un être incroyablement positif au vu de son passé, qui favorise l'entente et la bonne humeur avant toute chose. Tu aimes t'amuser et rire avec tes amis, relever des défis stupides et faire des farces à ceux qui le méritent. Tu caches de ton mieux les doutes et insécurités qui t'assaillent chaque jour et souris au monde en espérant qu'il te le rende. Tu chéris l'amitié et la camaraderie presque autant que la famille, prête à te lever pour eux et les défendre contre plus fort que toi s'il le faut. Les gens disent que tu es courageuse, ta mère dit que tu as le sang chaud et que s'attaquer à ceux auxquels tu tiens est la meilleure façon de le faire bouillir. Tu manques de réflexion dans ces moments-là, ce qui t'a souvent mise dans des pétrins trop grands pour toi et pour lesquels tu t'es ensuite mordue les doigts. Tu n'aimes pas cette partie de toi, ce sang qui te pousse à agir plutôt que réfléchir. Tu ne supportes pas l'injustice et encore moins l'exclusion, mais parfois tes propres actes t'horrifient. Tu es capable du pire comme du meilleur sous l'influence de la colère, révélant ton côté sombre, aussi as-tu choisi de ne plus l'être. Tu refuses d'être cette bête que tu peux devenir alors, cette créature violente et cruelle, et si le plus sûr moyen de l'enfermer est de tuer tout énervement dans l’œuf alors tu le feras. Ça a plutôt bien marché jusqu'ici, les incidents restant rares, tu canalises ton énergie en trop dans des activités et des sports principalement. Ça en a d'ailleurs étonné certains de te voir participer à des matchs de basket ou de football, ou même escalader une façade pour un pari idiot. Ils pensent que ta surdité te prive de tant de choses, qu'elle t'empêche de jouer aux sports collectifs ou de te mettre inutilement en danger, et tu aimes leur prouver qu'ils ont tort. Pourquoi ? Parce que tu peux. Malgré ton côté sportif, tu es aussi une élève appliquée. En réalité, tu étais assez mauvaise à l'école moldue (sauf en histoire, parce que c'est un peu ton péché mignon), mais la magie est une toute autre chose. Les ensorcellements te passionnent, le vol sur balai te transporte, les créatures fantastiques te fascinent, la défense contre les forces du mal t'excite et même la botanique t'amuse depuis que les plantes poussent des cris suraiguës qui mettent les entendants au sol. Et même si, encore une fois, ton handicap t'a donné du fil à retordre les premières années, il t'a aussi poussé à te surpasser si bien qu'aujourd'hui tu es (oserais-tu le dire ?) plutôt bonne. Ton refus de parler doublé à tes problèmes d'articulation t'ont d'abord pénalisée avant qu'un professeur bienveillant ne te prenne sous son aile et t'enseigne les sortilèges informulés ; ton habilité à lire sur les lèvres s'est rapidement révélée plus qu'utile en duel et tu n'as pas mis longtemps à te faire une petite réputation ; être incapable d'entendre un sort t'a forcé à trouver une autre façon de les percevoir, de les personnifier, au point où il t'arrive parfois de jouer avec et tenter d'en inventer des nouveaux (avec un succès limité). De plus, ton insensibilité au vacarme a eut vite fait de t'attirer les foudres de la bibliothécaire (apparemment tu aurais tendance à faire racler les chaises, poser les livres brutalement, tousser fort, etc, être tout sauf discrète en somme) mais te permet également de réviser dans les endroits les plus bruyants sans être dérangée. Néanmoins tu es plus curieuse que sérieuse, aussi tes notes dépendent-elles grandement de ton intérêt pour la matière. Autant l'histoire de la magie n'a aucun secret pour toi, autant tu serais bien incapable de retenir la recette de la potion la plus simple. Tu as toujours été une terrible cuisinière de toute façon. Tes cours proprement écrits servent tout de même à tes amis qui ont eu du mal à suivre à cause de leurs crampes aux mains et tu leurs prêtes volontiers. Tes amis. Tu es étonnamment bonne pour te faire des amis, malgré tous les obstacles que la nature à mis sur ton chemin. Peut-être est-ce dû à l'exceptionnelle confidente que tu fais ; tu ne comptes plus le nombre de personnes que tu as surprises en train de te parler en dehors de ton champ de vision, le regard triste et les épaules voûtées, sans doute en train de te raconter leurs malheurs qu'ils ont trop honte de dire à quelqu'un qui pourrait les comprendre. Tu les laisses faire généralement, acceptant sans rien dire d'être utilisée comme journal intime humain ; si ça les soulage, tant mieux. Ton attrait pour l'amitié est aussi peut-être lié à ton incapacité à aimer, ou du moins c'est comme cela que tu le perçois. Tu as eu un petit-ami, une fois, mais même les mois d'embrassades n'ont pas réussi à faire germer quoique ce soit en toi, ou en tous cas rien qui ne dépasse ce que tu éprouves pour tous tes camarades. Alors tu l'as quitté et tu t'es résolue à vivre sans, après tout il n'y a pas que l'amour dans la vie. Et même si ce raisonnement est parfaitement valable, tu sais bien au fond que ce n'est pas ton cas. Les battements frénétiques de ton cœur quand tu discutes avec ta professeure de botanique te le rappellent un peu trop mais tu arrives encore à les ignorer. Tu es fière, sûre de toi, un poil arrogante d'après certains, mais tu es en réalité pétrifiée par le regard des autres. Tu es déjà la fille sourde et née-moldue, tu n'as vraiment pas besoin d'appartenir à une autre minorité maltraitée en ces temps troublés. a little something from you. Tu étais endormie quand elle est apparue, mais tu as tout de suite senti que quelque chose était différent. C'était dans l'air de la pièce, dans la consistance de l'atmosphère, dans la présence dans ta poitrine. Alors tu as ouvert les yeux et elle était si belle que tu n'as même pas pensé à crier. Bien sûr, tu étais terrifiée. Mais Barbara nageait avec tout ce que l'univers a de grâce au-dessus de toi, flottant et glissant sans un bruit, nimbant ta chambre d'une lumière lunaire. Elle a tout de suite su que tu étais éveillée mais elle a continué à nager, longuement, comme si elle savait que cette vision t'apaiserait – et quand tu y repenses avec le recul, tu réalises que c'était le cas – et qu'ainsi vous pourriez vous présenter plus calmement par la suite. Enfin, elle a fini par venir jusqu'à toi qui t'étais relevée et adossée au mur, et s'est immobilisée. Sa face était toujours effrayante, mais tu avais eu le temps de te calmer, alors tu as juste froncé tes sourcils en te demandant ce qu'elle était. « Je suis toi. » Tu ne sursautes jamais, ce sont les entendants qui sursautent, quand quelque chose qu'ils n'ont pas entendu venir les surprend, mais toi tu n'entends rien alors rien ne te fait sursauter. Là pourtant tu t'es violemment cognée la tête contre le mur, parce que tu as entendu. Elle a parlé. Enfin, tu supposes, parce que tu ne sais pas vraiment à quoi ça ressemble quand quelqu'un parle, tu n'es même pas sûre que ce soit un son qui a résonné à l'intérieur de ta tête, mais pourtant ça a eu lieu. Et cette nouvelle t'a tellement émerveillée que tu t'es mise à pleurer et trembler à la fois. « Je crois que nous avons beaucoup de choses à nous dire. » Tu t'es contentée de hocher la tête en retenant de ton mieux un sanglot, les joues ruisselantes de larmes. * Barbara est devenue l'extension naturelle de ton être sans même que tu t'en aperçoives. Autant certains ont eu du mal avec leur patronus, autant l'existence sans le tien te paraît désormais impossible. Elle est une version exacerbée de toi-même, dotée de tous tes traits de caractère mais qu'elle semble pousser plus loin que tu n'oserais jamais le faire. Tout ce que tu contiens elle le met à nu, ondulant de façon menaçante lors de tes colères, sautillant (sous sa forme de chèvre) lors de tes joies, mais toujours prête à te protéger et être là pour toi quoiqu'il advienne. En chèvre elle se frotte à toi lorsque tu es triste et en anguille elle nage (secrètement tu appelles ça « danser ») élégamment au-dessus de toi quand tu es anxieuse, comme lors de votre première rencontre. Elle sait à quel point tu es toute cassée à l'intérieur, à quel point tu te pousses au bonheur parfois pour ne pas affronter tes peurs, et il ne te viendrait jamais à l'esprit de le lui cacher ; elle est toi, elle le sent forcément. Alors elle comprend que tu préfères qu'elle prenne sa forme de chèvre en public, elle comprend que la violence de l'anguille ne te rappelle que trop celle qui coule dans tes veines et que tu tentes d'occulter, qu'il n'y a que quand vous êtes seules qu'elle peut la revêtir, qu'il n'y a qu'elle qui est au courant de tout ce qui se déroule dans ton esprit, qu'elle qui connaisse cette question qu'il ne faut surtout pas que tu te poses, qu'elle qui peut te protéger de certaines faiblesses que tu es trop orgueilleuse pour admettre mais qui te blessent néanmoins. Mais elle sait aussi, tout comme toi, que ces faux-semblants ne pourront pas durer éternellement et qu'un jour ou l'autre il faudra les mettre à bas. C'est une situation temporaire mais tu ne veux pas qu'elle se termine. Plus encore, Barbara s'est révélée être une ouverture sur le monde. Car elle peut faire quelque chose dont tu es incapable : elle peut entendre. La première fois qu'elle t'a fait remarquer que le professeur tentait de t'interroger tu l'as fixée un moment, incrédule. Tu ne peux pas entendre à travers elle mais les possibilités restent néanmoins infinies ; désormais tu n'es plus forcée au calme lors des discussions de groupe (puisque tout le monde parle en même temps et qu'il t'est totalement impossible de lire sur les lèvres de tous ces gens à la fois) car Barbara te transmet ce que tu rates ou juste la question que l'on vient de te poser, la blague qui a provoqué l'hilarité générale, le sujet du débat en cours. Et même si ce n'est pas grand chose, cela change tout. You're not a sad story. Ton histoire, comme toutes les autres, commence neuf mois avant ton premier cri. Ta mère, jeune étudiante encore, s'est laissée séduire le temps d'une soirée par un inconnu de passage – l'ami de l'ami d'une amie – et sans se soucier de sa situation professionnelle, familiale ou maritale, s'est galamment laissée emporter dans son lit. Sans même se protéger, sûre que les dates suffiraient à empêcher tout incident. Et c'est ainsi qu'une situation qui ne devait durer qu'un soir s'est transformée en responsabilité d'une vie. Ta mère s'est débrouillée comme une reine, refusant de voir une chose aussi merveilleuse que la venue d'un enfant comme une catastrophe, elle a assumé son état dès le premier jour et demandé sans honte à sa propre mère de l'assister dans les événements à venir. Elle a continué ses études jusqu'au huitième mois avant que son médecin ne la force à rester à domicile, et y est retournée alors que tu n'avais que deux petits mois. Sa persévérance et son courage sont deux choses que tu admires grandement chez elle et aujourd'hui encore tu espères t'en montrer digne. Ta grand-mère s'est alors occupée de toi, sans même penser une seconde à accabler sa fille de reproches pour son comportement irresponsable, et t'as couverte de toute son attention et tout son amour. Ce sont ces deux femmes qui t'ont élevée, sans même que l'ombre de ton père n'effleure ton esprit. Bien sûr, ta mère a tenté de le contacter – en passant par l'amie de l'ami de l'ami le connaissant – mais sans succès, alors elle a pris la responsabilité de ton être pour elle seule et ce sans sourcilier. L'année suivante elle sortait avec un diplôme en poche et remportant un job dans la foulée, mettant ainsi fin à la période la plus précaire de ta courte vie. Et les choses auraient pu continuer ainsi s'il n'y avait pas eu la maladie. * La méningite est causée par une bactérie, elle provoque une inflammation des méninges et reste parfois à proximité de l'encéphale. Elle est mortelle. Heureusement pour toi, tu as été traitée à temps. Tu avais trois ans quand ton mal de tête et tes vomissements ont conduit ta mère jusqu'à l'hôpital le plus proche, tes nombreux autres symptômes alertant rapidement le médecin de garde quant à ton état. Il t'a immédiatement administrée les soins d'usages et quelques jours plus tard tu étais sortie d'affaire. C'est alors qu'on t'a fait faire le test, ce fameux test qui fait trembler tout parent lors d'une situation comme la tienne. Et à son retour ton monde s'est à nouveau compliqué, mais cette fois pour de bon ; tu étais devenue sourde. * Encore une fois, ta fragile petite famille a tenu bon. Les premières années furent les plus difficiles, alors que tu ne comprenais encore pas grand chose et qu'elles étaient incapables de communiquer avec toi. Et puis leurs recherches ont fini par payer, elles ont trouvé un groupe de soutien, d'écoute, de bon conseil et elles se sont petit à petit remises à flot. Ta mère et ta grand-mère ont appris la langue des signes en même temps que toi et, alors que ton entrée à l'école approchait, t'ont inscrite chez un orthophoniste pour t'apprendre à parler. Elles se sont réjouies de tous ces progrès que tu faisais, certaines que désormais rien ne pourrait plus aller de travers, sans se douter de l'enfer qui t'attendait. Il n'y a rien plus cruel qu'un enfant, sauf peut-être deux enfants, trois enfants, vingt enfants, ensemble, dans une seule pièce. Tu n'étais pas préparée à la méchanceté gratuite qui s'est abattue sur toi aussitôt ta différence remarquée, pas plus qu'à l'incapacité des entendants de s'occuper de toi. Tu lisais sur les lèvres mais les enseignants semblaient totalement démunis devant tes grands yeux verts, démunis devant les sévices que tes camarades te faisaient subir – car tu n'entendais pas, car tu parlais mal, car tu te prenais des ballons dans la tête, car tu avais l'air stupide –, démunis quant à savoir comment t'intégrer dans le fonctionnement de la classe. Tu étais un caillou dans leur chaussure jusque-là confortable et s'ils ne te le faisaient pas vraiment savoir tu avais appris depuis longtemps à décrypter les messages subtiles que le corps transmet quand la bouche ment. Alors, un jour, tu en as eu marre. Tu as jeté aux poubelles ta bonne éducation et tu t'es battue avec tes persécuteurs, au su et au vu de tous, et tu as eu le temps de leur faire manger du gravier à pleine bouche avant qu'un adulte n'arrive à t'arracher à eux. Tu es rentrée chez toi couverte de bleus, une convocation du directeur à la main et fermement décidée à ne plus jamais parler. * Ta mère t'a alors rapidement placée dans un établissement spécialisé, une école pour sourds où tous les enfants le sont et une partie du corps enseignant également. Les quelques années que tu y as passé ont doucement mais sûrement gommé les traumatismes de tes débuts, aidées par les préceptes et mots encourageants de ta famille, et tu as retrouvé confiance et joie de vivre. C'est là-bas que tu t'es fait tes premiers vrais amis, ceux qui t'ont fait découvrir à quel point les autres pouvaient être généreux et fascinants. Aujourd'hui encore c'est grâce à eux que tu restes convaincue que l'être humain est foncièrement bon et c'est à eux que tu penses quand on te rabroue méchamment à cause de ton handicape ou ton sang. Leur souvenir est ton ancre, celle qui empêche la colère de sortir et tout ravager sur son passage. Et tu ne les remercieras jamais assez pour cela. * Et comme bien sûr ton existence devenait trop calme, trop paisible, trop simple, il a fallu qu'un nouvel élément perturbateur vienne y mettre un coup de pied. Et autant dire que celui-là tes parents ne l'avaient pas vu venir. Quand, au petit déjeuner, ta cuillère s'est mise à tourner machinalement sans aucune aide le chocolat chaud que tu étais encore trop ensommeillée pour remuer, le silence s'est fait dans la cuisine. Toi, évidemment, tu n'as rien remarqué et as gentiment remercié l'ustensile avant de prendre une longue gorgée de breuvage. Il a fallu une demi-douzaine d'événements du genre, une profonde remise en question du monde et son fonctionnement, et l'arrivée de la lettre de Poudlard pour que ta famille accepte la vérité. La magie existait en dehors des livres et légendes et, cerise sur le gâteau, tu étais une sorcière. Franchement, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat. Pendant que ta mère s'arrachait doucement les cheveux, toi en revanche tu étais au septième ciel. Quel enfant ne le serait pas, d'un autre côté ? Mais en plus de cela tu étais une enfant un peu particulière, une enfant qui n'avait pas eu beaucoup de chance jusqu'ici, qui avait eu l'habitude d'être montrée du doigt mais pas de la bonne manière, d'être différente dans le mauvais sens du terme. Et voilà qu'en plus de différente, tu devenais exceptionnelle. Ce n'était pas la fille de la porte à côté qui avait reçu ces étranges pouvoirs, ni ton voisin de classe a qui on avait envoyé par hibou une lettre d'une école de magie, c'était toi. C'était sans aucun doute le plus beau jour de ta vie. * L'univers des sorciers se révéla aussi merveilleux que décevant. Tout ce qui y touchait était sans commune mesure et ton premier après-midi au Chemin de Traverse restera a jamais gravé dans ta mémoire. Mais il restait également tristement sectaire, tristement discriminatoire, tristement en guerre. Tu avais imaginé des gens avec des sourires et des fées scintillantes, tu ne rencontras que des visages austères émergeant de longues capes noires. La plupart des marchands se montrèrent aimables, quelques-uns eurent un sourire amusé en voyant ta famille se débattre avec les demandes insensées de ta liste scolaire (Un chaudron ? Vraiment ?), une minorité cependant vous regarda de travers et expédia la transaction aussi rapidement que possible. Apparemment il n'était pas bon de traîner avec des moldus à la vue de tous. Et puis l'école commença et tu réalisas que magie ne rimait pas forcément avec facilité. Ta première année fut la plus dure, celle où les professeurs et les élèves ne te connaissaient pas encore, où toi-même tu ne connaissais rien à ce monde dans lequel tu venais de pénétrer, où tout te semblait incroyable et effrayant à la fois, où tu as malheureusement découvert la signification de sang-de-bourbe, où on t'a racontée à voix basse l'histoire d'un seigneur dont on ne doit jamais prononcer le nom, où tu as appris que les escaliers ne nous emmenaient pas toujours où on voulait, que tes origines étaient ici aussi handicapantes que ta surdité, que ton sort était lié à cette guerre qui fait rage. Tu as redoublé ta première année, fuyant avec plaisir ces présages trop noirs pour toi, puis tu es repartie d'un pied plus assuré l'année suivante, perfectionnant assez ton apprentissage des sortilèges informulés pour que ton enseignant s'estime satisfait. Tu as pris confiance en tes capacités, en tes connaissances, tu as décidé que rien ne valait la peine que tu te laisses décourager et tu es passée. Ta vie à Poudlard a alors réellement commencé. * Seule l'arrivée de Barbara est venue mettre un peu de piquant dans la suite de tes études relativement banales. Elle est devenue ton âme-sœur et ta meilleure amie et la vie est soudainement devenu bien plus lumineuse avec elle à tes côtés. * Tu faisais des recherches pour un devoir d'histoire de la magie quand la couverture du livre a attiré ton attention. Vieille, prête à s'effriter au premier coup de vent, avec joliment écrit Généalogie de la Famil- en lettres d'or un peu effacées sur la tranche, tu t'es dit qu'un ouvrage aussi ancien pourrait bien se révéler utile pour répondre ta question « Qui, du sorcier ou du moldu, était là le premier ? ». Tu savais à force de les avoir entendus (façon de parler) s'en vanter un demi-millier de fois que certains élèves au sang parfaitement pur venaient de familles si anciennes que leur histoire se mêlait aux contes et chansons, alors pourquoi pas y jeter un œil ? Les feuilles étaient jaunies mais encore résistantes, ce qui ne t'empêcha pas de les tourner avec précaution. Barbara s'approcha avec curiosité mais tu l'éloignas aussitôt, sachant parfaitement à quel point elle avait du mal à contrôler sa gourmandise sous forme de chèvre – pas la peine de prendre des risques inutiles. Le livre s’avéra être principalement composé d'arbres généalogiques à ta grande déception et seules quelques pages contenaient l'histoire à la gloire de la famille dont il était le porte-paroles. La majorité des noms étaient marqués d'une tête de mort « décédé(e) », quelques-uns se voyaient ajouter une précision honorable comme « surnommé Fléau des Trolls » ou encore « née Lestrange », d'autres encore étaient violemment raturés de rouge « traître(sse) à son sang » et leur lignée s'arrêtaient là. Tu t'amusas un moment à observer cette famille que tu ne connaissais que par les quelques derniers héritiers que tu avais déjà croisé dans les couloirs, songeant que s'ils apprenaient qu'une née-moldue comme toi avait mis le nez dans un ouvrage aussi vénérable ils seraient tout sauf contents (ce à quoi Barbara approuva avec un rire qui se traduisit en bêlement tapageur dans le silence de la bibliothèque). Finalement la dernière page manuscrite finit par se révéler devant toi, à moitié remplie. Tu y reconnu les noms de certains élèves avant que l'un en particulier n'attire ton attention. On l'avait mis entre parenthèses, comme s'il était inutile et sans importance, « cracmol ». Tu en avais vu d'autres le long de ta lecture et leur lignée s'arrêtait souvent là (sans doute que personne ne voulait les épouser, ou pire, tu n'oses pas vraiment imaginer), mais ce n'était pas le cas ici. Il y avait juste un autre nom, entre parenthèses également, souligné de la mention « illégitime ». Tu retins ton souffle sans même t'en rendre compte. Dot Scarlett Rose.« C'est toi. » cru bon de préciser Barbara. Tu hochas la tête pour toute réponse, trop choquée pour donner une réponse plus construite. Alors, comme pour te sortir de ta léthargie, tu relus une nouvelle fois le nom de l'homme qui devait être ton père. « Wyatt Sean Parkinson. » * Tu n'as rien dit à personne. Ni à ta mère, ni à ta grand-mère, ni à tes cousins, personne. Pour quoi faire après tout ? Ta famille ne comprendrait pas l'enjeu d'un nom pareil, elles insisteraient sûrement pour les inviter à dîner ou leur faire un cake aux olives, quelque chose comme ça. Quant aux Parkinson .. eh bien, comment prévoir leur réaction ? Ils ne seraient certainement pas ravis, c'est sûr, voire même dégoûtés de voir leur nom prestigieux sali d'une tâche comme toi, mais jusqu'où iraient-ils ? T'accepteraient-ils, comme on accepte l'oncle attardé que l'on cache sous la table lors des repas mondains ? Ou voudraient-ils laver leur outrage dans ton joli sang-mêlé ? Tu frissonnes rien que d'y penser. La peste des patronus est alors arrivée, balayant tous tes soucis sur son passage comme un ouragan un village sur piloris. Et aussi précaire soit ta situation, ta peur à l'idée de perdre Barbara est pour l'instant bien plus puissante que celle de possiblement perdre ta propre vie. Tell me who you really are. ϟ pseudo et âge: Jel, Jeliel en plus long, 21 années en tout ϟ Où as-tu trouvé le forum? Hmm, en me baladant sur un top-site il me semble ϟ Personnage: 100% pure invention, certifié d'origine contrôlée ϟ As-tu un autre compte sur BP? nope ϟ Présence: Autant que possible, mais ça va dépendre des cours, du boulot, des amis, des amours, des emmerdes, etc etc (la vie quoi) ϟ Une remarque? J'ai à peu près tout dit sur mon message dans les questions (c'est beau, c'est smooth, ça sent bon la joie de vivre, etc etc ). Par contre, je voudrais juste ajouter un truc par rapport à votre liste des patronus (c'est mon côté biologiste excusez) : j'ai remarqué que vous avez recensé les léopards et les panthères séparément, alors qu'en fait ce ne sont (plus ou moins) qu'une seule et même espèce. Du coup, panthère des neiges = léopard des neiges, par exemple.
Dernière édition par Dot S. Rose le Sam 18 Avr - 20:31, édité 14 fois |
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