Nom: ça se murmure doucement, avec réticence peur ou admiration (du moins, monsieur son père aime bien le croire) —
Avery. Un nom perdu dans l'oubli, encore une fois d'après son père, sacrifié sur l'autel de la tolérance, écrasé par les Black, les Crabbe, les Malfoy, ces traîtres...! Autant arrêter la diatribe juste là: les Avery sont une famille de sang pur, aux membres respectables mais volontiers oubliés. Terrence a pour sa famille un attachement de courtoisie — il ne les aime que par défaut de loyauté, à vrai dire — et s'ils exècrent tous l'oubli dans lequel leur nom a été jeté, Terrence le trouve quant à lui profitable, travailleur de l'ombre du fond du coeur.
Prénom: les Avery ont toujours eu la manie de piquer les traditions des autres, peut-être pour en retirer un certain prestige, surtout pour imiter et outrepasser. C'est pourquoi Terrence a hérité d'un nom d'étoile,
à la Black,
Lesath. Lesath, la morsure de l'animal venimeux, formant avec Sheila le dard du serpent — une connotation lourde, donc, sur ses épaules. On en rirait presque, à vrai dire, en connaissant le personnage: il n'y a pas plus inoffensif, pourrait-on croire, que Lesath Avery. Mais vous savez ce qu'on dit de l'eau qui dort. Toujours est-il que très tôt, le jeune homme a préféré aller par son second nom,
Terrence, qui a à ses yeux une qualité plus conventionnelle et plus respectable. Il exècre tous les raccourcis, qu'on peut lui donner — Terry et autre — et ne supporte que
Junior comme surnom (de la part de proches de la famille, cela va de soi), car son père a traditionnellement la même identité que lui.
Âge et Date de Naissance: né le
deux janvier mille neuf cent quarante-neuf au manoir Avery, le lendemain de fêtes dont peu se souviennent — les Avery ont toujours eu le chic pour organiser des soirées, que dis-je, des monstres d'évènement chez eux —, Terrence fait aujourd'hui
trente-deux ans. Nature du sang: ah! enfin! On ne peut pas rendre un Avery plus heureux qu'en lui demandant la nature de son sang, non, sa
valeur. Car les Avery ont le
sang pur et ils n'hésitent jamais à s'en vanter, targuant parfois même qu'il est plus net et inaltéré que
certains (les regards appuyés, doublés des mimiques dégoûtées, indiquent clairement leur cible préférée, à savoir la maison Black). Terrence retire une grande fierté de son sang immaculé — comment ne pourrait-il pas? — et n'hésite pas à cracher sur les moins purs, les non-purs, les impies, les horreurs de la nature.
Situation familiale: la famille Avery est une grande famille qui se veut soudée, mais qui n'est qu'explosive. Personne ne veut vraiment la même chose, tout le monde la veut différement, chacun a sa manière de l'aborder: toutefois, ils ont tous un point commun et c'est la fierté de leur nom, de leur sang. Son père est le benjamin d'une fratrie composée seulement de femmes, ce qui propulse Terrence en qualité d'
héritier du nom Avery au grand déplaisir de ses tantes, suite à la mort de son frère.
Aîné d'une soeur encore à Poudlard,
Junior n'a jamais totalement assumé sa place à la fois d'héritier, à la fois de grand frère, malgré un comportement sur-protecteur et une envie manifeste de servir et exaucer les voeux de tout le monde.
Fiancé depuis peu à une jeune femme de bonne famille, comme le requiert la tradition, elle est pourtant la seule personne liée à lui qui n'a ni sa loyauté, ni sa fidélité, par désir de rébellion peut-être.
Patronus: Terrence n'a jamais visé que le meilleur, quel a perfection. C'est ainsi quand on veut s'élever plus haut que sa condition: il faut être prêt à tout donner (et plus encore), à tout atteindre, à tout accomplir. Le sortilège du patronus, réputé un sortilège complexe et avancé, a donc été un apprentissage obligatoire à ses yeux. Souvent courronées de défaites cuisantes, ses incantations ont pris des formes différentes de fumées blanches jusqu'au jour où un
lynx (précisément: un lynx boréal, plus massif, lourd et silencieux que ces confrères d'Europe et du Canada) s'est échappé de sa baguette. Et vu que la mode était à leur donner des prénoms (même si son Patronus reste l'oeuvre du fameux sortilège de défense contre les Détraqueurs), il l'a appelé
Fitzwilliam en référence à ce cher Mr. Darcy, une révélation esthétique moldue de ses jeunes années.
Miroir du Rised: il y a quelque chose de presque malsain à tous les voir, refletés dans le miroir, ces sourires sardoniques aux lèvres semblant promettre trépas et douleurs. Dans le miroir du Risèd, Terrence verrait
sa famille telle qu'elle a toujours rêvé de se voir:
couronnée et puissante et assurée et respectée. Et
lui un peu en arrière, pour une fois, dans l'ombre de tous, à les aider sans jamais vraiment interférer. (Quelques années plus tôt et il aurait été tout devant, portant un sourire arrogant et un regard méprisant, en lieu et place de son frère. Maintenant, celui-ci est pleuré sur le miroir aussi, désiré et perdu, perdu.)
Composition de la baguette magique: sa baguette est une relique, un objet d'une valeur inestimable à ses yeux et il s'en occupe sans doute un peu trop, sans doute trop soigneusement — on le prendrait peut-être pour un fou, si on le suivait le soir jusqu'à sa chambre où il la lustre et la cire et la nettoie obsessionnellement. Symbole de pouvoir, donc plus qu'important à ses yeux.
Longue de vingt-neuf centimètres virgule huit, souple et maniable, quand Terrence s'enflamme et fait des mouvements brusques en la tenant dans la main, elle se courbe et se tord comme un fouet, le son qu'elle produit s'en approchant bizarrement aussi. Avec en son sein un
ventricule de coeur de dragon — à sa grande fierté — qui lui donne un caractère flamboyant et explosif, sa baguette est faite de
chêne rouge, idéal pour les duels et les réactions rapides.
Epouvantard: l'épouvantard ne s'arrête jamais devant Terrence, change et change et change et change en prenant successivement la forme de son père, la forme d'un énorme basilic, la forme d'un cheval à la crinière de feu. Mais une fois le trouble passé, c'est
son frère qui lui fait face. Son frère, arraché de ce sourire arrogant qui le définissait tant auparavant, avec l'écume et le sang aux lèvres, la peau blême, s'avançant vers ce pauvre Terrence en tendant le bras, les doigts tressautant et ses lèvres articulant des mots —
toujours les mêmes, ils hantent ses rêves — que le jeune homme est le seul à entendre. Une fois sur deux, il arrive à s'en débarasser mais il lui faut quelques minutes de repos, de silence, de méditation pour se remettre d'un
simple épouvantard.
Etudes Suivies: depuis petit, Terrence s'est destiné à l'Enseignement. Non pas par manque d'ambition, mais par désir paternel, qui y voyait là, en homme avisé, une bonne manière d'avoir une sorte d'infiltré dans les couloirs prestigieux de Poudlard, où se succèdent les générations et les enfants de bonne famlle. La potion est venue naturellement à Terrence, étant un passionné de l'alchimie et de ses dérivés, ainsi a-t-il suivi une formation d'
enseignement magique, sous cursus enseignement, avec options arithmancie, arts occultes et étude des runes.
Animal de compagnie: aucun, il ne trouverait pas le temps de s'en occuper.
Caractère
CRUEL FATHERS ARE STILL FATHERS. (...) FATHERS ARE HUMAN. WHO SOMETIMES GIVE BIRTH TO THEIR PAIN. INSTEAD OF CHILDREN.“ Ne suis-je pas venu à toi avec un royaume dans les mains?
— ...
— Ne suis-je pas venu à toi désarmé, aimant, prêt à être aimé, une machine pour t'adorer? Tu me dis cruel mais regarde moi: je suis là pour toi. Je t'écoute et je t'aime. Je mets des mains sur les oreilles de mon coeur pour ignorer tes regards tristes et pour oublier tes paroles blessantes à mon encontre.
— Ne joue pas ce jeu là avec moi, Terrence. Tu ne m'aimes pas. Tu ne peux pas aimer.
— Tu me blesses.
— J'en doute.
— Tu te trompes.
— Tu n'es là que par devoir. Je connais les hommes comme toi. Ils font tout par devoir. Ils justifient tout par le devoir. Vols, meurtres, blasphèmes, sacrilèges et que sais-je encore. Tu fais de toi un dieu, tu penses que rien ne peut t'atteindre car tout a été fait pour le devoir. Mais tu n'es qu'un lâche.
— Tu me reproches mon devoir. C'est une première, venant d'une femme fiancée de manière forcée. J'écoute mon devoir en ce moment même pour ne pas corriger ta vision des choses, pour ne pas t'arrêter dans l'exposition de ton point de vue. C'est à quel point je t'aime.
— Tu n'es qu'un lâche et un fourbe. Tu crois que je suis sensible à cela? à toi? Tu me dégoûtes depuis la première fois que je t'ai rencontré. J'aurais préféré épouser ton frère.
— Tu ne sais pas de quoi tu parles.
— Ah! la voilà! l'ombre au tableau. Ton frère. Il a toujours été meilleur que toi, et tu le sais. Ça faisait comment, dis moi? Rester dans l'ombre de celui que tu considérais comme un incapable? Je suis sûre que tu l'aimais au début. Qu'il était ton modèle sur Terre (tous les frères le sont). Que tu voulais son approbation, plus furieusement encore que celle de monsieur Avery votre père. Tu as toujours vu briller à leurs yeux, n'est-ce pas? Aux yeux de tous. N'essaie pas de le cacher: ça se voit à ta manière d'être. À tes vêtements impeccables, tes mimiques étudiées, tes gestuelles forcées. Tu es faux. Tellement faux.
— Arrête toi.
— Mais je ne fais que commencer. Tu me dégoûtes, Terrence. Combien de fois as-tu espéré être ton frère? C'est cette jalousie qui t'a bouffé, qui l'a tué. Cette jalousie qui vous consume tous, vous, les Avery. Votre fierté ne sera jamais remise, n'est-ce pas? Ils vous en faut toujours plus. Monsieur Avery ton père est comme toi: vénal, ambitieux, de la merde sous la chaussure des grands, comme moi, comme les Black. Vous n'êtes rien mais ça, vous ne voulez pas l'entendre. Ah non! Vous êtes des gamins abrutis et capricieux à qui la vie n'a jamais dit non. Tu ne sais rien de la violence. Tu ne sais rien de ce qui est important.
— N'ose pas. N'ose pas dire ce que tu ne sais pas. Je connais la violence. Je connais la passion. J'en ai souffert plus souvent qu'à ton tour. Je connais la peur, et la crainte, et la terreur. Je sais ce que c'est, que de ne jamais savoir, de toujours douter. Des fois je me lève, et je ne sais pas qui je suis vraiment, je ne suis pas où je suis. Je connais le goût du cuir et du sang, j'ai les marques qui en attestent. Je connais la violence.
— Et j'en ferai les frais?
— Ne sois pas ridicule. Je suis honorable, tu te souviens?
— Tu fais tout par devoir.
— Non. Pas tout.
— Oui, c'est vrai. Pas tout. Tu es comme ton père sur ce point. (Sur tous les points. Tu n'aurais pas dû le prendre pour modèle; ton frère était un bien meilleur choix. Est-ce pour cela qu'il a disparu? Parce qu'il était bien plus meilleur et
honorable que vous tous réunis?) Tu es une bête féroce. Une bête en cage, sauf qu'il n'y a pas de barreaux pour t'arrêter. Des fois je te regarde, je plonge dans tes yeux et je la vois, cette flamme, ce feu. Je les vois, tes muscles qui tremblent tant ils se serrent, tes poings fermés, tes mâchoires tressautantes.Tu me fais peur.
— Alors tais-toi.
— Ton devoir est de me respecter. De m'écouter. Tu es apte. Ça je le sais. Acharné à la tâche. Passionné. Tu es ambitieux, mais pas seulement pour ta famille, ça je le sais. Je connais cette lueur dans ton regard, quand tes doigts s'agitent au-dessus de tes potions, ce sourire satisfait, cette envie de montrer au monde ton talent. Je connais aussi ta passion éreintante, ta quête sans fin ni souffle pour des reliques, pour des vestiges de pouvoirs, des vestiges de vie comme tu aimerais en laisser. Tu veux marquer ta vie. Tu veux qu'on se souvienne de toi. (...) Allons, tu croyais que je ne te connaissais pas? Ne sois pas ridicule. Je lis en toi comme dans un livre ouvert. Tu te targues pourtant d'être mystérieux. Complexe. Torturé. Balivernes! Tu n'es que prétentieux.
— Arrête donc.
— Je n'ai pas fini, Terrence, et tu ne me refuseras pas ça. Autant ouvrir les yeux sur qui nous sommes. Des machines à s'adorer. Des menteurs.
— Je ne mens pas.
— Si. À tout le monde. Tu mens quand tu dis que tu fais tout par devoir. À la vérité, et nous en avons conscience tous les deux,
mon cher, tu fais tout par peur. ”
— terrence et constance
a little something from you.
Tell me who you really are.