Ma baguette mesure 25,8 cm. Elle est plutôt souple et en bois de Cyprès, son cœur est un ventricule de cœur de dragon.

Je l’ai acheté il y a maintenant six ans, chez Ollivander. Cet homme est l’un des plus prestigieux fabricants de baguette que je connaisse. Cela est probablement du au fait que je ne connaisse que lui.

Je me souviens de ma première fois sur le chemin de Traverse. Je suis né-moldu, tout cela était inhabituel pour moi. Il y avait un marchand dans la rue principale, celle où se trouve une grande partie des boutiques magiques. Il a essayé de me vendre un objet magique pour me protéger du mauvais sort. Il semblait si convaincant que dix mornilles d’argent plus tard, je me retrouvais avec un pendentif censé me protéger du mauvais sort autour du cou.

J’étais si empressé d’acheter mes divers manuels et autres objets magiques que je suis passé plusieurs fois devant la boutique de Mr Ollivander avant de finalement y entrer, les bras chargés d’affaires scolaires en tout genre. Il m’a assuré ne jamais avoir vu un sorcier aussi impatient de découvrir les pouvoirs que renfermaient sa baguette. J’étais si jeune à cette époque : une coupe de cheveux ridicule, des vêtements trop grands pour moi, les yeux brillants d’impatience, je mesurais à peine 1m50 alors que je venais d’avoir onze ans.

Je n’ai plus revu le fabricant de baguettes depuis ce jour mais je me souviendrais toujours de sa façon de parler de la magie. Les yeux brillants, un ton passionné. C’était un plaisir de l’écouter me détailler chaque élément de ma baguette avec une grande précision. Il avait examiné ma baguette avec un léger sourire et avait déclaré d’un ton intéressé : « Hm… Le bois de Cyprès : noblesse, courage, bravoure, audace. Les baguettes de cyprès sont associées à la noblesse. Geraint Ollivander, le grand fabricant de baguettes qui vécut au Moyen-âge, a écrit qu’il était toujours très honoré de trouver son propriétaire à une baguette de cyprès car il savait que la sorcière ou le sorcier à qui il la confiait connaîtrait une mort héroïque. Heureusement, en ces temps moins sanguinaires, les possesseurs de baguettes de cyprès sont rarement amenés à donner leur vie, bien que, sans aucun doute, nombre d’entre eux soient prêts à le faire s’il le fallait. Les baguettes de cyprès trouvent leurs partenaires parmi les braves, les audacieux, ceux qui sont capables de se sacrifier et qui n’ont pas peur d’affronter la part d’ombre que recèle leur propre nature ou celle des autres. » Puis, il s’était intéressé au cœur de ma baguette, toujours aussi passionné, comme si c’était la première fois qu’il voyait ça. La seule chose qui pouvait faire peur chez cet homme, c’était la façon qu’il avait de sourire lorsqu’une chose l’étonnait : un sourire à la fois inquiet et malsain. « Un ventricule de cœur de dragon hein… D'une manière générale, les ventricules de dragon produisent les baguettes les plus puissantes, capables de jeter les sortilèges les plus flamboyants. Les baguettes au cœur de dragon ont une faculté d'apprentissage plus rapide que les autres. Bien qu'elles puissent changer d'allégeance si elles sont prises à la suite d'une victoire sur leur premier maître, elles établissent toujours un lien très fort avec leur possesseur du moment. La baguette à base de dragon a tendance à se tourner plus facilement que les autres vers les Forces du Mal, bien qu'elle n'y soit pas encline par elle-même. Des trois cœurs, c'est également celui qui est le plus susceptible d'entraîner des accidents, compte tenu de son caractère quelque peu fantasque. »

Ollivander est un homme qui m’a toujours fasciné que ce soit par sa présence d’esprit ou sa façon à contaminer les autres avec sa passion. C’est grand homme, pour sur. Il n’a rien d’effrayant. Des cheveux bruns, quelques mèches légèrement grisâtres viennent parsemer sa chevelure par-ci par-là, une redingote en très bon état. Une grande boutique légèrement poussiéreuse ou des milliers et des milliers de baguettes fabriquées par ses soins sont entreposées, attendant leurs sorciers.

Je n’ai pas vraiment su ce qu’il voulait dire sur le ventricule de cœur de dragon, je ne pensais qu’une baguette pouvait jouer un rôle aussi important dans l’affiliation d’un sorcier, dans sa décision entre le bien et le mal. Je n’ai jamais eu à choisir. J’ai toujours su que le bien me correspondait bien plus. Peut-être parce que l’on ne m’a jamais enseigné à être une mauvaise personne. J’ai toujours voulu aider les autres, je ne suis pas une personne égoïste, bien au contraire. Je donnerais ma vie pour un ami ou la femme que j’aime (autant le préciser tout de suite, je suis tout ce qu’il y a de plus hétérosexuel). Je suis loyal en amitié comme en amour. Je n’ai jamais rompu une seule de mes promesses jusqu’à maintenant. La fidélité et la loyauté sont deux valeurs très importantes chez moi. Je ne supporte pas les lâches et les indécis, ceux qui prennent une décision car c’est bon pour eux sans se soucier de leur famille ou de leurs amis. La famille joue en effet un rôle très important dans ma façon d’agir ou penser. Je ne prends jamais une décision sans penser à ma petite-sœur. Je suis un garçon mature qui a du apprendre à grandir plus vite que les autres. Mes parents sont morts alors que je n’avais que quatorze ans. J’étais à Poudlard lorsque le directeur est venu me voir personnellement en plein cours, me présentant ses condoléances. Depuis le jour des funérailles, je n’ai plus pleuré. C’est comme un blocage. Mes amis pensent que je suis courageux mais je sais qu’au fond de moi, se cache une part de lâcheté, comme tout le monde. Contrairement à d’autres, j’essaie de ne pas la montrer, prenant sur moi lorsque quelque chose m’effraie. Ma petite-sœur a été placé dans un pensionnat par mon oncle et ma tante, quant à moi, je ne rentre que pour les vacances d’été, prenant soin de rester pour Noël ou autre. Ils ne comprennent pas la magie, ils en ont horreur. Ils ont peur que ma sœur devienne comme moi mais elle a déjà sept ans et ses pouvoirs n’ont pas montré le bout de leur nez. Je suppose que je suis la seule personne différente dans cette famille. Si j’oublie mon oncle Hunter qui est gay et qui vit avec un homme depuis maintenant dix ans. Je ne suis pas un garçon vraiment studieux, en fait, je suis tout le contraire. Je n’aime pas travailler, je fais le strict minimum. Cette année, c’est les ASPIC et je me rends bien compte qu’il faudrait que je bosse un peu plus mais comment dire, je suis atteint d’une maladie assez répandue chez les élèves de Poudlard : la procrastination doublée d’une flémingite aiguë. Je suis, d’après mes amis et mes camarades, l’un des cas les plus désespérés de l’école. Je n’ai la moyenne que dans les matières qui me permettront d’accéder à mon métier plus tard : celui d’Auror. Il faut énormément de connaissance magique pour être l’un d’entre eux, ainsi que du courage et un poil d’inconscience. Je suis une personne insouciante et quelque peu irresponsable lorsqu’il s’agit de ma propre sécurité. Bien que je pense à ma sœur avant d’agir, je ne peux m’empêcher de contourner les règles lorsque l’envie m’en prend. Je ne suis probablement par le meilleur exemple mais, j’ai un avantage que certains n’ont pas : de la discrétion. Bavard, dissipé, parfois prétentieux, sous mes airs de mauvais garçon se cache un homme discret au grand cœur. Quand je dis discret c’est vraiment discret : il m’arrive parfois de me rendre à la cuisine la nuit (je suis en pleine croissance, il ne faut pas l’oublier) et d’organiser des soirées dans la salle sur demande sans jamais me faire pincer. Je me soucie peu de ce que les autres pensent de moi, il y aura toujours des personnes pour nous critiquer et essayer de nous mettre plus bas que terre. Généralement, ces gens là ne valent pas mieux qu’un scroutt à pétard qui n’a pas mangé depuis six jours : prêt à tout pour se mettre quelque chose sous la dent, même prêt à bouffer son plus fidèle ami (encore faudrait-il qu’un scroutt à pétard puisse se faire un ami sans avoir envie de lui mordre le doigt). Bref, je pense être une bonne personne mais comme tout le monde, il m’arrive de prendre de mauvaises décisions. Je suis comme tout le monde, j’ai moi aussi peur de ce que l’avenir peut me réserver et c’est pour cette raison que je profite au maximum de la chance que la vie m’a donné : la magie.

En parlant de peur, je me souviens de ma cinquième année, lorsque le prof de DCFM a parlé d’épouvantard et qu’il a décidé de savoir les peurs cachées de ses élèves. Sacré expérience. Vous allez rire mais la chose qui me fait le plus peur c’est les moustiques. Imaginez ma tête quand la chose que je déteste le plus dans ce monde s’est retrouvé face à moi, la taille multiplié par dix, volant, prêt à me sucer le sang. Heureusement, un coup de baguette plus tard, il se retrouvait avec un maquillage de clown et sans ailes. Merci mon dieu.

J’étais à Poudlard quand Eressëa est apparu. Sacré surprise ! Du jour au lendemain, j’ai du apprendre à vivre avec mon patronus. Mais pas n’importe quel patronus, j’ai l’impression qu’il est tout mon contraire alors qu’il est censé représenter ce que je suis réellement. Il est prétentieux (il m’arrive de l’être, je vous l’accorde), imbu de lui-même, assez froid mais en même temps, extrêmement sociable. Il est impulsif et a un humour assez décalé, je remercie d’ailleurs le ciel pour être le seul humain à entendre ses blagues vaseuse sur le cul de l’infirmière. Parfois, j’ai l’impression de devenir totalement fou lorsque je lui parle. Je me suis habitué à sa présence mais beaucoup moins au fait qu’il soit obligé de me suivre jusqu’aux toilettes ou sous la douche. Je pense que ce ne sont pas des moments que l’on a envie de partager mais, je pense aussi que la séparation ne vaut pas le coup : pleurer de douleur tout ça pour avoir la liberté d’aller aux toilettes seul… c’est quelque peu ridicule. Parfois, j’ai l’impression d’être étouffé mais dans le fond, je l’adore. C’est une partie de moi et même si parfois, j’ai honte de ce qu’il peut dire, je ne le changerais pour rien au monde. C’est l’un de mes meilleurs amis et je me sentirais bien seul s’il n’était pas là pour mettre l’ambiance dans le dortoir la nuit alors que tout le monde dort.

J’aime ses deux formes, qu’il soit en furet albinos (ses petits yeux rouges me font parfois un peu peur) ou en husky sibérien (ses crocs sont légèrement effrayants). Lui préfère dominer et c’est pour cette raison qu’il passe la majorité de son temps sous la forme de husky sibérien. Il est en furet pendant les cours ou dans les couloirs. Bref, lui et moi, c’est à la vie, à la mort (c’est le cas de le dire, si je crève, il crève donc bon…)


ATTENTION: Les patronus sont apparus durant les vacances de Noël 1978 (nous sommes en 1979 dans le jeu), ni avant ni après.