☁ (APPARTEMENT DES POTTER, 6 ANS.) « SIXTIIIIIIIIIIIIIIIIIIINE !!!!!  »
Ça, c'est la douce et mélodieuse voix de sa mère depuis l'embrasure de la porte de la cuisine. Pour comprendre ce qui a provoqué son cri, revenons deux minutes en arrière.
Sixtine, la fillette en question, est attablée dans la cuisine des Potter, serviette nouée autour du cou. La pièce est étrangement calme pour un Lundi matin, et pour cause ; son père est parti au travail, et sa mère est en train de s'acharner à l'étage pour réveiller ses deux grands frères. Mais Sixtine a faim. Elle hume dans l'air la délicieuse odeur du bacon qui frit lentement dans la poêle. Elle se retourne et avise la gazière d'un regard hésitant. Et puis zut, ça fait dix minutes qu'elle attend, et même pas un toast à enfourner. L'enfant saute de sa chaise et s'avance vers le meuble de cuisine en poussant un rire enfantin. Arrivée à sa hauteur, elle se hisse sur la pointe des pieds et tend désespérément le bras vers le manche de la poêle, qui dépasse de quelques centimètres. Se hissant un peu plus, l'instrument de cuisine cède sous son poids, et la poêle ainsi que son contenu se déversent sur elle alors qu'elle tombe à la renverse. Elle commence à pleurer à chaudes larmes  -ne la jugez pas, elle n'a que six ans- et elle est bientôt rejointe par sa mère, affolée. La poêle s'était abattue sur l'épaule de la fillette, et sa mère défait prestement sa robe pour contenter l'ampleur des dégâts. A la place d'une légère brûlure ne se trouve pourtant qu'une petite marque rouge, pas plus grosse qu'un grain de maïs. Les larmes de Sixtine cessent, et elle retrouve son sourire. Souriez aussi madame Potter, une bonne chose en est ressortie : votre fille est bien une sorcière. Quoi que quand on est une Potter, c'est un peu comme une évidence.

☁ (MAISON DES POTTER, 7 ANS.) « - Mamaaaaaaaaaan, Derek a encore trempé son pain dans mon jus de citrouille !!
- C'est pas vrai, c'est elle qui me l'a jeté dessus. »
Madame Potter et son amie échangent un énième regard exaspéré, avant de se tourner vers les deux enfants pour leur répéter d'arrêter de se chamailler. Les concernés obtempèrent en boudant, s'adressant des regards meurtriers de chaque côté de la table, tandis que les adultes continuent de converser comme si de rien n'était, riant à gorge déployée et levant allègrement leur verre de champagne. Comme si depuis toutes ces années où ils s'acharnaient à installer une bonne entente entre Sixtine et Derek, quelque chose allait soudain changer et ils deviendraient les meilleurs copains du monde. Leur caractère était tout bonnement incompatible, même eux le voyaient, mais préféraient fermer les yeux et ignorer les plaintes des enfants.
«  - Mamaaaaaaaan, Derek m'a tiré la langue !
- Sixtine pour l'amour du ciel, tais toi et mange tes brocolis ! »

☁ (POUDLARD, 11 ANS.) « Je stresse ! » chuchote Sixtine à la parfaite inconnue qui lui fait office de voisine depuis qu'ils ont été rassemblés dans la Grande Salle, sous le regard inquisiteur du Choixpeau magique. « J'espère aller dans la même maison que mes parents, la honte que ce serait sinon... » La dite voisine lui adresse un petit sourire compatissant, qui s'efface bien vite lorsque les fillettes entendent le « sssshhhhhhht ! » agacé d'un professeur se trouvant non loin. Sixtine le regarde et il lui fait les gros yeux, lui intimant de toute évidence de se taire. Elle baisse la tête, tentant d'avoir l'air honteuse. Il est vrai que depuis tout à l'heure, on entend qu'elle, mais elle n'y peut rien, elle est bien trop stressée pour remarquer qu'elle dérange tout le monde . En plus c'est bientôt son tour, elle le sait, quelle idée d'avoir un nom qui commence par P, elle ne pouvait pas s'appeler Smith ? Ou Zelda même, Zelda ce serait parfait ! « Miss Potter ! » retentit la voix du professeur. La fillette étouffe un glapissement et s'avance d'un pas tremblant vers l'estrade, tentant de se contrôler. Elle se rassure en pensant à ses frères, quelque part dans la salle, sûrement en train de la regarder.

☁ (MAISON DES POTTER, 15 ANS.) Disons que le matin, c'est toujours très difficile de réveiller Sixtine. C'était le cas à Poudlard, et maintenant qu'elle est rentrée chez sa mère pour les vacances, c'est toujours le cas. Mais Sixtine, elle ne pense pas qu'il y ait des gens du matin. Elle, elle n'est juste pas une personne du réveil. Et tomber sur un parfait inconnu en calbut à peine sortie de sa chambre, c'était pas la meilleure chose à expérimenter au pied levé.
« Mais t'es qui toi ? »
Apparemment, le nouveau mec de sa mère, qui se croit libre de vagabonder partout dans la maison sans que personne ne la prévienne de sa présence. Retour assez brutal à la vie réelle, autrement dit, au divorce de ses parents, et ça ne s'est pas arrangé au fil des semaines. Sa mère se tue au travail, et Sixtine, elle.. Elle ne sait toujours pas ce qu'elle veut faire de sa vie. Rien ne semble lui plaire. Elle préfère passer son temps sur le terrain de Quidditch, et savoir qu'elle est plutôt douée ne refrène pas ses ardeurs. Quand on est la petite sœur de deux garçons comme elle, on s'entraîne depuis son plus jeune âge, et ça lui a plutôt réussi !  

☁ (COULOIRS DE POUDLARD, 16 ANS.) « Snatch ! Snaaaaaatch !! Reviens ici tout de suite ! » Ça, c'est Sixtine qui courre comme une dératée dans les couloirs du château après son nouveau patronus. Son apparition ne l'a pas fortement dérangée, à vrai dire ça s'est rapidement mis à lui plaire, contrairement à d'autres étudiants. Elle s'entend très bien avec Snatch.. enfin très bien à part dans des moments pareils, où il n'en fait qu'à sa tête. Elle s'arrête au détour d'un couloir, à bout de souffle, et s'appuie contre un pan du mur. Il y a des fois où il est encore plus tête de mule qu'elle, c'est insupportable ! Elle sait bien qu'il n'a pas pu aller bien loin, voire même qu'il reviendra vite, comme d'habitude, mais elle ne supporte pas qu'il la fuit.