Nom: "de la Havane", un nom qui fait relever plus d'un sourcil lorsque je me promène à Londres avouons le. Je n'ai pas grand chose de princier et jamais ma famille n'a été noble. Ne vivant en Angleterre que depuis un peu moins d'une génération, d'aucun pourrait y voir une pointe d'exotisme, et ils auraient raison. Mon nom souffle un brin d'air frais sur les origines de ma famille, et je peux vous assurer que l'endroit est magnifique. Prénom: Adèle Mélanie, plus communément appelé Adèle, ou simplement Ad' même si je n'aime pas vraiment les diminutifs. Je vous vois d'ici avec vos air tout étonnés, à vous échanger des regards interrogateurs. Oui, ce sont là deux prénoms "de fille" comme on me le dit souvent. Ma mère était persuadée de mettre au monde une petite fille lorsque je suis arrivé. Et l'on ne change pas des prénoms sur le tas, cela porte malheur. Je m'appelle donc Adèle Mélanie, que cela plaise ou non... Ce sont de charmants prénoms, non? Âge et Date de Naissance: Au jour d'aujourd'hui, j'ai 52 ans. Je suis né le 9 Juin 1929, un jour de beau temps, à Londres. Je vous souhaite de ne surtout pas lancer ma mère sur le sujet car elle pourrait passer des heures à délayer toute l'histoire dans les moindres détails. Autant dire que ce serait aussi embarrassant pour vous, que pour moi.Nature du sang: Je suis un Né-Moldu, que cela plaise ou non, je ne peux rien y faire et je ne changerai pour rien au Monde. Situation familiale: Je suis fils unique, considéré depuis ma naissance comme un cadeau du ciel par mes parents. J'ai de très bonnes relations avec eux, et je ne les changerais à aucun prix. Ce sont les personnes les plus aimantes du Monde, et je pense qu'ils m'ont transmis leurs petites habitudes un peu trop mère poule. J'ai été marié de longues années, mais suis aujourd'hui séparé, mon amie ayant demandé le divorce suite au décès de notre fils l'année passée. Oui, c'est assez tendu avec elle. Patronus: Il s'agit d'un éléphant des plaines, sous catégorie des éléphants d'Afrique. Il est majestueux, même s'il est rare de le voir en action, il est une grande fierté pour moi. Miroir du Rised: J'avais l'habitude de voir avec moi, une famille épanouie, idée absurde et démodée peut-être, mais je l'aimais bien. Maintenant lorsque je me tiens devant ce miroir, je me vois moi et mon teint gris, et je le vois lui, mon fils, qui me tient la main. Il ne fait rien, il est juste à mes côtés, il est en vie. Epouvantard: Un dragon. J'aime énormément les créatures magiques, je les trouve majestueuses et le dragon est dans cette liste, mais c'est une peur irraisonnée. Le dragon qui dort passe encore, mais dès lors qu'il ouvre la gueule et laisse monter le feu, c'est la panique. Composition de la baguette magique: 30 centimètres, en bois de Charme, et un cœur muni d'une plume de Phoenix. C'est une belle baguette raffinée et simple à la fois. Son cœur me paraît toujours aussi surprenant et il m'a fallu longtemps pour me sentir en harmonie avec. Cependant il y a comme un lien qui nous unit si j'ose dire, et jamais je ne regretterai qu'elle m'ait choisi. Emploi: Je suis professeur de Botanique à Poudlard, cette année à la rentré 81, je fête mes 17 ans d'enseignement en tant que professeur de Botanique! Animal de compagnie: J'ai eu Gilles, le Grand Duc, pendant mes études, qui nous a hélas quitté. Puis il y a eu Igor, qui m'a accompagné de longues années et est parti pour le Paradis des crapauds il y a de cela quelques années déjà. Aujourd'hui, vous pourrez tous connaître Eustache, mon carlin, qui m'accompagne vaillamment depuis ma séparation avec ma femme, qui n'a pas voulu le prendre avec elle. Il est brave ce petit monstre qui aime mettre sa langue sur le côté et faire le mort.
Caractère
Se décrire soi-même est un exercice délicat que j'ai longtemps redouté, je dois l'avouer. Un exercice redouté, et envié en même temps. Je vais tenter d'être le plus objectif possible, quoique avouer ses défauts est toujours compliqué, je ne nierai pas en avoir, mais mettre le doigt dessus est toujours plus aisé lorsque nous jugeons les autres.
D'aucun a tendance à voir en moi une personne peut-être un peu surprenante, marginale, "bizarre" ais-je souvent entendu. Et je ne m'en plains pas. C'est quelque chose de famille, mes parents sont ce qu'ils sont, ils sont gentils, hyperactifs et pleins de ressources. J'ai tenu d'eux deux. Autant dans le caractère superstitieux de ma mère, que dans l'amour des étrangetés de mon père. Je suis un grand curieux, et ma curiosité m'a souvent valu quelques quolibets. Pourquoi donc me direz vous? Car déjà petit, en cours, j'avais cette tendance à être ailleurs, à rêver d'un peu tout et rien, j'avais des moments d'absence et pourtant, j'étais sans doute l'un des plus gentils gamins de ma classe. Que voulez vous, j'ai toujours eu du mal à me faire à la chance que j'ai eu, un matin, de recevoir un hibou pour une école de sorcellerie. Alors oui, je suis rêveur, j'ai tendance à oublier ce que je suis en train de faire pour... Pour rien en réalité. Il n'est pas rare au jour d'aujourd'hui, que mes élèves soient obligés de me rappeler à mes obligations car je suis parti dans la Lune. Mais non gros bêtas, pas au sens propre du terme!
Je collectionne les plantes en tout genre. J'ai à la maison une serre personnelle que je déplace à l'école chaque année, vous n'imaginez pas l'entreprise que cela met en œuvre, mais e ne peux me permettre de laisser mes précieuses plantes à la maison. J'ai parfois fait des semaines de voyages pour les récupérer, et je ne tiens pas à les voir mourir aussi facilement. Car oui, j'aime les plantes. Surprenant non, pour un professeur de Botanique? J'aime toutes les plantes, j'en connais beaucoup et passe mon temps à en découvrir de nouvelles. Offrez moi une plantes à Noël, à mon anniversaire, à Pâques, à ma fête, n'importe quand, et je serai aux anges. Je ne suis pas bien difficile et je vous en serai toujours reconnaissant -non petit malin, vous n'aurez pas de meilleures notes si vous me couvrez d'hortensias. En revanche, si vous me lancez sur un sujet concernant les plantes, je risque de vous semer -sans jeu de mots-, j'ai toujours tendance à avoir du mal à m'arrêter lorsque l'on parle de ces adorables petites fougères, là bas, au fond de mon bureau. Désolé.
Né-moldu, à l'époque où j'ai fait mes cours, la tendance allait peut-être un peu moins à la moquerie qu'aujourd'hui, mais j'ai subit bon nombre de quolibets, si l'on se dit en plus que je n'étais brillant qu'avec les plantes. De fait, je ne fais jamais de favoritisme avec personne, je ne diminuerai jamais un élève ou une personne à cause de son sang ou de son statu, pas plus que je ne la favoriserai. Je sais être juste, et même si je ne me fâche que très rarement, il ne faut pas s'attendre à ce que je laisse partir les cours ou mon entourage en débandade. Je connais la répartie, et je n'hésiterai pas à faire remarquer si j'entends une remarque qui ne ma plaît pas. Je n'ai absolument rien contre les blagues, les cours détendus, je me prends moi-même régulièrement à plaisanter ou à me dissiper durant mes propres cours, mais il arrivera un moment où je demanderai toujours à ce que les choses redeviennent calmes. Lorsque je prends mon ton sérieux, je ne dis les choses qu'une fois, pas deux.
Je suis un bonhomme amical, avec des habitudes vestimentaires tantôt correctes tantôt complètement désastreuses. J'affectionne particulièrement mon habituel chapeau et je ne quitte jamais mes lunettes... C'est vrai que je deviens vraiment myope et je n'y vois plus rien lorsque je les perds ou que j'oublie de les porter. J'aime être décontracté, et je n'aime pas beaucoup le sérieux, cela se remarquera peut-être dans mes mimiques, ou dans mes sale manies d'embêter facilement tel ou tel élèves, ou professeur! J'ai cinquante ans passés mais parfois, je me prends à agir comme une môme, ou vous là, les petits gryffondors. Oh, je n'ai pas grand chose de gryffondor, je suis un ancien poufsouffle dans l'âme, maladroit, mal organisé, je perds souvent mes propres cours, mes propres affaires. Mais ne vous en faîtes pas, je sais improviser! L'improvisation est souvent la meilleure façon de s'en sortir dans la vie, et ce n'est pas pour rien que j'aime ça. Un retard à l'un de mes cours? Un soucis à régler? Improvisez, mais trouvez moi une excuse originale, si possible amusante, et qui fasse rire tout le monde, même le petit gars déprimé dans le fond de la serre, que j'irai certainement voir à la fin du cours car je déteste voir les gens mal dans leur peau ou dans leur tête.
Je sais, c'est ironique venant de moi car je suis le genre à cacher pas mal de choses. J'ai rarement été vraiment mal, je suis du genre jovial et amical, je suis le professeur que l'on n'a pas peur de venir voir, je suis aussi peut-être le professeur qui retire le moins de points à l'année, mais j'ai moi aussi mes problèmes. Je ne suis pas très doué pour en parler mais je ne suis pas cachotier, je saurai demander de l'aide si j'en ai besoin, même si nous seront tous d'accord sur une chose: fondre en larmes c'est extrêmement embarrassant. Mais comme je dis toujours "pleurer, ça fait du bien, alors lâche toi". Et Dieu sait comme j'ai souvent pleuré ces derniers mois. L'année passée, j'ai fait de mon mieux mais la disparition de mon fils m'a beaucoup marqué. Je dois l'avouer, je suis plus irritable, plus tendu dès lors que l'on se moque un peu de moi, j'ai un caractère un peu moins cool, et parfois carrément nerveux.
Je donne des airs détendus, je souris et je n'hésite pas à aider tout le monde, et pourtant, je ne vais pas très bien. Je ne dors pas ou peu depuis des mois, je rêve de mon fils, je le vois, et je ne peux me laisser faire l’œil face à ça. J'ai plus d'absences qu'avant, je fixe le vide, certains élèves m'ont laissé remarquer que j'avais parfois l'air terrifié, et la vérité, c'est que je le suis. Je suis terrifié car je suis l'un de ces fameux sang-de-bourbe, je suis l'un de ces -anciens- élèves pas très doués, qui savent certainement mieux se battre avec un couteau qu'avec une baguette. Je sais ce que ressentent les gens qui ont peur de mourir car j'ai moi-même peur de mourir, je l'ai vu la mort, et elle me terrifie. Ce n'est pas faute d'avoir voyagé pour en apprendre toujours plus, pour annihiler cette peur, mais depuis l'année dernière celle ci est revenue au galop. Tout part en cacahuète dans ma vie privée, et je ne sais pas vraiment comment gérer tout ça.
En effet, j'aime ma petite routine, mes petites habitudes, j'aime me lever le matin avec Eustache sur les genoux, en train de baver de tout son être sur ma robe de chambre que j'ai oublié de retirer le soir avant de m'endormir enfin, j'aime aller saluer mes plantes au petit matin, j'aime me préparer tranquillement avant d'aller manger, mes cheveux encore mal ordonnés car je ne sais pas vraiment me coiffer, saluer deux ou trois élèves -elle sont joviales ces jeunes poufsouffles-... J'aime prévoir les choses, j'ai mes habitudes de petit vieux -non je plaisante ne m'enterrez pas aussi facilement je n'ai que la cinquantaine-. Mais paradoxalement, j'aime l'aventure. Depuis que j'ai terminé mes études, je voyage autant que je peux, j'apprends, je découvre. Il me faut du temps pour assimiler complètement, aussi mon entraînement pour devenir animagus m'a demandé presque cinq ans, mais j'ai réussi, je réussis toujours. Il suffit de prendre le temps. C'est comme ça que je fonctionne, c'est ce que je dis toujours: de l'entraînement, du temps, et tout arrive à point à qui sait attendre -mais attendre sans jouer les flemasses, évidemment.
Je voyage, je découvre le monde, je suis curieux. Mes vacances je les passe chez moi à Londres avec mes parents, ou à La Havane, avec le reste de ma famille. Ils sont collants vous savez et le paysage est magnifique. Être le seul sorcier de sa famille et avoir un mère incapable de tenir sa langue, c'est la folie assurée, ma famille m'adore, je suis leur petit cochon porte bonheur. Oui, leur cochon, vous savez, cet animal que je deviens parfois, pour prendre l'air, ou simplement pour amuser un peu la galerie. Il n'y a pas grand chose d'autre faire lorsque l'on devient ce sympathique animal. Ma foi pas très utile, mais qui fonctionne sacrément bien pour surprendre quelques élèves à l'arrivée en cours -coucou!-. D'ailleurs, j'aime bien que le quotidien ne tombe pas dans la monotonie. Je n'ai jamais réellement aimé ça,une routine certes, des habitudes, oui, mais pas de monotonie. Aussi je suis toujours enthousiaste à l'idée de pimenter un peu mes journées. Distribution de dragées surprises avant les vacances de Noël, venir déguisé -avec toujours un chapeau, les chapeaux c'est aussi sacré que les plantes- pour Halloween, ou pour un quelconque Carnaval... Le ridicule ne tue pas, et quelque chose ne devient ridicule que si on le pense ainsi. Yo ho, je ne suis pas ridicule, mais j'aime avoir des élèves réveillés pendant mes cours.
Je suis pacifiste. Peut-être à cause du fait que je suis assez gauche en offensive, mais je n'aime pas la violence, quoi qu'il puisse m'arriver, dans de très forts instants de colère, de devenir un tantinet brutal, je n'aime pas cela pour autant. C'est pour cela que je ferai toujours mon possible pour régler les soucis diplomatiquement. C'est peut-être un défaut, je n'en sais rien, mais c'est ainsi que je fonctionne. Se faire des nœuds pour des sottises est toujours une mauvaise idée, la vie apporte de par elle même bien assez d'incommodités pour avoir besoin d'en rajouter soi-même. Et non, mes chers élèves je n'ai aucune plante étrange à fumer dans ma serre, contrairement à ce que disent vos amusantes rumeurs. (je vous soufflerai que je suis tombé dedans quand j'étais petit -rires- )
Je ne suis pas méchant, mais je connais mes positions. Je vois les mages noirs d'un mauvais œil, cependant je suis un homme civiliser, et je ne tiens pas à risquer ma vie pour un mot de travers, je n'en parle pas beaucoup. Mais je sais qui soutenir en cas de problème. Les mages noirs et leur petite guerre m'ont tout pris, et si je suis certainement l'un des professeurs les plus doux de cette école, je sais parfaitement que je serais capable de tout , du pire comme du meilleur pour venger mon fils, quoi que personne ne me le ramènera. J'en suis conscient, mais parfois, être raisonnable devient impossible. Cela fait trop mal.
Le Patronus, un sort compliqué, un sort impossible à réaliser. C'était un peu comme cela que je voyais la chose lorsque j'étais encore à l'école, jeune, maladroit, dissipé. Je suis encore maladroit et dissipé, mais je me plais tristement à dire que je ne suis plus jeune. Mais c'est encore au jour d'aujourd'hui un sort qu'il m'est compliqué, très compliqué de réaliser. Il m'a fallut longtemps pour me sentir en harmonie avec ma baguette, et tout autant de temps pour avoir la maîtrise nécessaire pour réussir ce sort. Je ne me souviens pas avoir réussi à faire apparaître le moindre animal pendant mes études, ce qui m'a beaucoup frustré en tant qu'élève. J'avais assez de mal dans quelques matières, et tout ce qui concernait les sorts offensifs et défensifs en faisait alors partie, tous ceux là en font d'ailleurs encore partie, même si, fort heureusement, avec le temps, j'ai eu à loisir de me perfectionner.
Vous ne pouvez imaginer le plaisir, après des années à tenter, tenter, et retenter encore de faire un sort qui n'aboutit pas, la joie qui m'a empli, le jour où j'ai finalement réussi, il y a une dizaine d'années. Le jour où cela a fait un déclic. Le jour ou d'une simple fumée informe, j'ai pu enfin le voir apparaître. Quelle ne fut pas ma surprise. Quelle ne fut pas mon excitation, à peine retenue face au pachyderme qui s'était tenu là, fier et puissant, imposant. Je suis resté abasourdi, bouche bée, le regard brillant face au magnifique animal qui s'était formé de mon sort. Je n'avais jamais eu à réfléchir, à me demander ce que cela aurait pu être étant parti sur l'idée que je garderais cette forme de fumée à vie, et en soi, je m'y étais fait, elle ne me dérangeais plus. Si, jeune, j'étais sans doute jaloux du résultat de mes camarades, j'avais mûri, j'avais grandi, et je m'étais fait une raison. Ce jour là, face à l'éléphant, immense et fort qui s'était matérialisé devant moi, j'étais retombé en enfance. Les yeux brillants je ne sais encore si c'était à cause des larmes de joie, ou de stupeur.
Il n'est pas resté longtemps, et je suis conscient que je n'aurai sans doute pas l'occasion de le voir souvent, mais il reste ma petite fierté. Un cadeau qui m'est arrivé grâce à la naissance de mon fils, souvenir joyeux bateau s'il en est, mais qui a tout de même fonctionné. Et ce pendant les dix années qui ont suivit. Cet animal était le tout premier animal que j'ai pu voir lorsque j'étais enfant, que mes parents m'ont mené en Afrique, grand voyage que cela représentait à l'époque, je me souviens que les éléphants m'avaient fait peur, une peur bleue mêlée à une extrême admiration. Je me souviens m'être caché derrière ma mère quand bien même les pachydermes étaient loin de nous. Aujourd'hui, je n'en ai plus peur, j'en ai vu d'autres, j'ai déjà approché et touché des éléphants, et toutes sortes d'animaux. De tous, ce sont les éléphants qui ont tout mon respect, intelligents, puissants, majestueux, c'est un véritable honneur que d'avoir ce Patronus.
Heureusement peut-être que, contrairement à mes élèves, l'animal ne se promène pas à mes côtés. J'aimerais pouvoir voir ça, mais je ne suis pas né quand fallait malheureusement, alors je me contente de regarder les leurs, plus ou moins imposants, plus ou moins amusant, et je souris à l'idée de me demander ou ranger une bête de quatre mètres s'il m'était arrivé de recevoir mon Patronus en gardien. Je n'en parle pas beaucoup, mais cela m'amuse. Pour sûr qu'il n'aurait pas beaucoup de place au banquet, ni même dans les serres de Poudlard. C'est que l'on ne range pas un éléphant sur son épaule, cela pourrait être risqué.
Mais depuis un an, il semble m'avoir abandonné. J'ai réessayé, j'ai fait de mon mieux, j'ai au cours des dix dernières années appris à réussir ce sort, mais plus rien n'est venu. L'animal se cache, se terre quelque part dans mon esprit, et refuse d'en sortir. Un an d'échecs cuisants dès que j'ai tenté, aucun de mes souvenirs ne semble fonctionner et à chaque fois la frustration est plus grande.
Ils m'auront vraiment tout pris.
Pseudo et âge: Mikaël - 22 ans Où as-tu trouvé le forum ?Personnage: Inventé As-tu un autre compte sur BP ? Horus B. Malefoy Présence: HRP: Quotidienne - IRP : Régulière Une remarque ?
Dernière édition par Adèle M. de la Havane le Dim 4 Oct - 17:47, édité 9 fois
Oh regardez le ce gamin un peu trop gentil avec tout, le menton couvert de bobos et les mains pleines de pansements. Regardez le qui sourit de toutes ses dents, ou presque car il s'en est cassé une la semaine passée en tombant sur un rocher. C'est qu'il était maladroit, le petit Adèle. Il tombait tout le temps, il passait sa vie à casser des choses à tel point que l'on a été obligé de mettre les objets de valeur hors de portée de ses petites mains maladroit. Dans la famille, à Cuba, on dirait qu'il a les main palmées comme les sirènes. C'est vrai, c'est un mignon petit, comment pourrait-on lui en vouloir, il ne fait pas exprès, et question maladresse, il tient de son père. Ce monsieur charmant, un peu atypique, capable de faire un miracle avec n'importe quelle bouture, mais incapable de laver une assiette sans la lâcher. Oui, ce petit il a tenu de son père pour la maladresse, et de sa mère pour ses grands yeux et son allergie aux piqûres d'abeilles.
Je crois que je pourrais raconter la quasi totalité de mon enfance, depuis ma naissance jusqu'à mes plus vieux souvenirs uniquement en tournant les pages de ce vieil album photos à la couverture délavée que je tiens sur les genoux. Je tourne les pages avec un sourire serein, un peu triste peut-être. En voilà de bons vieux souvenirs comme dirait ma mère. Elle qui pourrait passer des heures à parler de mon enfance, de moi petit, de moi avec ce nouveau ballon qu'on m'avait offert pour mes cinq ans, de moi qui avait essayé le maquillage de ma mère et qui l'avais, évidemment, massacré. Je vous passerai toutes les anecdotes croustillantes mais terriblement gênantes que renferme cet album de famille. Pour de plus amples détails, vous pouvez contacter madame de la Havane, elle saura vous combler de sympathie, et à l'instar de son fils qui est capable de vous parler de cet adorable cactus sur son bureau, cette charmante dame possède des heures et des heures d'histoires à raconter sur son fils.
Nous nous contenterons des informations utiles, ok?
Je suis né au début d'un mois de Juin, une chaude journée sans pluie, dans un petit bourgs non loin de Londres. C'était un bon présage selon ma mère. Je ne sais pas si cela était un bon présage, mais ce que je sais, c'est que cela fut une bonne surprise. La petite Adèle Mélanie était un garçon, oups, petite boulette. Je ne suis pas un enfant non désiré, non, bien au contraire, mais il semblerait que ma mère ait mal interprété les signes données par je ne sais trop laquelle de ses bonnes amie, et hop, me voici affublé de charmants prénoms. Ils ne m'ont jamais dérangé, ils sont plutôt jolis après tout. Les seuls qui se sont trouvés dérangés après tous, furent mes camarades d'école. C'est cruel, les enfants, et ils l'ont été avec moi comme ils l'auraient été avec n'importe qui d'autre. Ils m'ont embêté, et bien entendu, je n'ai jamais riposté. Je n'ai jamais été un grand combattant, et je me laissais persécuter sans moufter.
J'ai passé une enfance des plus basiques, dans une famille de plus basiques... Non. Ma famille n'est pas basique. Mon père est fleuriste, ma mère est pépiniériste. Mon père est arrivé très jeune en Angleterre, et c'est dans ce pays qu'il a rencontré ma mère, sa première petite amie qui est devenue sa femme, ils ne se sont jamais quittés depuis. Il faut avouer qu'ils se sont bien trouvés. J'ai grandi dans une vieille maison usée à l'odeur bien connue des vieilles bâtisses. Je me rappelle encore avoir passé des heures à y chercher les fantômes, les trésors cachés. Je me souviens encore de cette vieille cave condamnée où je n'ai jamais eu le droit de mettre les pieds. Je suis encore sûr au jour d'aujourd'hui, qu'il y avait quelque chose dans cette cave. Et comme pour me conforter dans mon idée ma mère m'assurait que quelle que soit la créature, il fallait la laisser en paix. Oh, oui, je suis né dans une famille moldue, un terme que je ne connaissais pas à l'époque. Mais cela n'empêchait pas mes parents d'être terriblement croyants en tout le folklore, tous les signes étranges, les vampires et autres loup-garous. On ne sortait jamais à la pleine lune, on allumait des bougies devant la porte d'entrée à Halloween pour faire plaisir aux fantômes de la maisons, pour honorer les morts. Les seuls qui échappaient à la superstition étaient les nombreux minets que maman s'évertuait à nourrir. Je ne m'en suis jamais plaint, j'adore les animaux.
Difficile d'aller voir la famille côté paternel. Un grand bout de famille, à Cuba, loin, très loin de nous. Remercions les services postaux, lents, mais bien utiles pour donner des nouvelles. Et pourtant, si mes parents vivaient à Londres, la grande majorité de ma famille était loin, là bas, à ce qui m'apparaissait être comme l'autre bout du Monde. Ma famille, peut-être un peu excentrique, entretenait énormément de relations épistolaire, et c'est un peu comme ça que j'ai connu ma famille: je ne les avais jamais vu, mais on m'avait lu toutes leurs lettres, montré toutes les photos, et je savais qu'à l'autre bout du Monde, ils faisaient de même: on ne se connaissait pas et pourtant on avait quelque part un peu tous vécus toujours ensembles. Mes parents n'étaient pas des gens extrêmement riches, mais ils étaient tout de même loin d'être dans le besoin, malgré l'existence simple qu'ils menaient, et c'est ce qui nous permettait de voyager régulièrement. Les moyens de transports étant ce qu'ils étaient, nous n'allions jamais réellement loin, nous restions au pays, traversions parfois la mer pour la France. J'en garde de très bons souvenirs.
Mais le voyage qui m'a sans doute le plus marqué est mon premier voyage en Afrique. J'avais huit ans à l'époque, le train à "grande vitesse" venait plus ou moins de faire son apparition sur le territoire français, et un long voyage se profilait devant nous. Armé de nos grosses valises, c'est en train que nous avons relié Paris au sud de la France, et que nous nous sommes ensuite rendu en Afrique. Long périple qui avait pris des mois d'organisation à mes parents, pour l'école, pour la pépinière, pour les économies. Mais j'étais trop petit, je n'y pigeais rien à l'époque. Je me suis laissé porter, et je suis arrivé au Paradis. Un Paradis grand, imposant, et peut-être un peu effrayant aussi.
C'est en Afrique cette année là que j'ai vu mon premier éléphant. J'ai eu tellement peur que je crois bien avoir déchiré la robe à fleurs que portait ma maman ce jour là. Du moins, je suis persuadé que le tissu a fait ce bruit caractéristique de déchirement... Quoi qu'il semble s'en être tiré indemne. Un peu comme le faisaient toujours mes lunettes sur lesquelles j'avais cette sale manie de marcher au réveil. Je me souviens encore de cette ombre gigantesque qui est sortie de je ne sais où, je me souviens de ma mère qui tend la main en me disant "Regarde Adèle, juste là!". Lorsqu'il a tourné la tête vers nous, lorsque j'ai pu voir ses yeux, lorsqu'il nous a regardé de toute sa stature avant de repartir dans l'autre sens sans même sembler effrayé, je me souviens de ce regard serein, presque autoritaire. Pour un môme de huit ans, c'était un animal immense, effrayant, et pourtant tellement fascinant. Cela reste l'une des plus belles choses que j'ai pu voir, l'un de mes plus beaux souvenirs de voyages et peut-être ce qui me poussera, quelques années plus tard, à prendre le baluchon pour courir le monde. De tous mes voyages, cela restera l'Afrique ma destination favorite.
9 Juin 1940. Rien ne me préparait à la surprise qui m'attendait ce jour là. Rien ne me préparait ni moi, ni mes parents, à cette annonce surprenante, presque incongrue, qui nous arriva du ciel. Peut-être y avait-il eu des signes, et avec le recul, il y en avait eu, mais rien d'assez remarquable. Des signes aussi discret que je l'étais lorsque j'étais enfant. J'ai reçu une lettre ce matin là, une lettre pour le moins étonnante. Nous avons cru a un canular les premières minutes, tous les trois assis face à cette lettre , face à ce drôle d'oiseau qui était resté posé à côté de nous, avec son air d'attendre quelque chose. C'est peut-être cela qui a fait le déclic chez ma mère, lorsqu'elle lui tendit un morceau de gâteau sablé qui allait avec son thé, et qu'aussitôt attrapé, l'oiseau était reparti. Ma mère lâcha un "C'est sûr, il est habitué!" sûr d'elle, et le tour était joué. J'avais onze ans, et j'étais un sorcier. Je crois que mes parents ont réalisé plus vite que moi la nouvelle, alors que moi j'étais là, assis sur le gros canapé fleuri, à regarder le papier, surpris, abasourdi... Je me demande si je ne m'en suis pas fait quelques cheveux blonds à l'époque.
Comme vous le savez peut-être, mes parents, ma famille et moi-même sommes de ceux qui croient en beaucoup de choses. Si chez certains, apprendre l'existence d'un sorcier dans une famille sans la moindre marque magique aurait pu mal passer, ce ne fut jamais le cas chez moi. Oh que non, vous pouvez me croire. Bien au contraire, mes parents y virent un gage de chance. Une promesse d'un grand avenir ou que sais-je, mais ils m'ont toujours soutenu, aidé, ils ont peut-être même été un peu trop protecteurs, un peu trop enthousiastes. C'était un monde qui leur échappait un peu mais c'était un monde tout nouveau, plein de possibilité, plein de chances pour moi. Ils virent en ce papier amené par un hibou, un signe du destin, et il ne fallait pas manquer cette chance.
Rentrée de Septembre 1940. Me voilà paré avec tout un tas de chose, sur un quai bondé, nerveux et mal à l'aise. Je me préparais à quitter mes parents, que je ne reverrais qu'à Noël, et l'été suivant. Moi que avais l'habitude des parents un peu trop protecteurs, voilà qui allait me changer. Les tensions d'une guerre qui couvait ne m'aidaient peut-être pas à être à l'aise, mais ma mère m'avait répété bon nombre de fois que tout irait bien, que l'on communiquerait par lettres comme la famille l'avait toujours fait. Pour cela j'étais dorénavant accompagné par Gilles, un Grand Duc au regard fier, qui avait toujours refusé de retourner dans sa cage depuis le jour où je l'avais fait sortir en rentrant à la maison. Qu'à cela ne tienne, il restait sagement posé du mes bagages et me suivait partout. Cela me ferait une compagnie et une petite fierté aussi: combien d'enfants ne rêveraient pas d'un hibou comme animal de compagnie? Oh, sur ce quai je me rendit bien vite compte que ces oiseaux étaient presque monnaie courante évidemment, mais du milieu d'où je venais moi, c'était une rareté.
Poudlard. Grand école, château imposant. Les lieux éclairèrent mes yeux d'étoiles pendant longtemps. Même encore aujourd'hui je me surprends à contempler les lieux avec la vision du nouveau venu que j'étais cette année là. C'était il y a longtemps maintenant. Lors de la répartition, j'étais un gamin impressionné. Je ne connaissais personne, à part mes camarades de wagon dans le Poudlard Express. Lorsque je me suis retrouvé avec ce chapeau sur la tête, je ne connaissait encore rien de la vie au château. J'étais un enfant discret qui n'aimait guère le conflit, et surtout: qui n'aimait guère se mêler des petites querelles des autres. Les liens ou non liens entre les maisons m'étaient plus ou moins inconnus même si j'allais bien vite découvrir qu'ici aussi, il y avait quelques cruels enfants. Le Choixpeau prit son temps, un temps qui me parut une éternité. Il hésitait, et je ne lui était pas d'une grande aide. Serdaigle, Poufsouffle, l'aiguille semblait osciller sans jamais se poser. Je crois me souvenir que le chapeau qui parlait là haut resta longtemps à grommeler, et moi j'attendais patiemment, avec mes grosses lunettes qui me glissaient du nez que je n'osais pas remonter de peur de troubler le chapeau. Ce fut finalement Poufsouffle. Aussi rejoignis-je la table aux couleurs jaunes sans trainer.
L'apprentissage de la magie s'avéra être plus compliqué que ce que j'imaginais. Oh, j'imaginais déjà que je n'arriverais jamais à rien, j'étais un peu timide et peut-être un peu trop perdant aussi, et au final, non, cela ne fut pas si terrible. Mais j'avais du mal. Né-Moldu comme ils appelaient ça à l'école, je n'avais aucune notion du possible ou de l'impossible dans e monde de la magie, j'apprenais sur le tas je découvrais les choses avec les yeux de l'innocence. J'appris rapidement que ma baguette allait me donner un peu de fil à retordre pour tout avouer. Combien ratai-je de sorts, combien de fois fus-je obligé de répéter de recommencer, de m'y reprendre pour des sorts qui, parfois semblaient si simples à beaucoup. Je passais beaucoup de temps à la salle commune ou à la bibliothèque pour apprendre, pour essayer encore et encore. C'était toujours au terme de longues séances d'exercice que je réussissais, aussi étais-je un élève assidu, appliqué. J'avais des difficultés mais les professeurs étaient pour a plupart très compréhensifs et appréciaient mon dévouement. Je n'avais pas beaucoup d'amis, préférant passer mes heures tout seul. Je ne faisais jamais les quatre-cents coups, je sortais assez peu, et j'étais toujours timide. J'appris vite que ma condition de né moldu ne plaisait pas à tous, bien au contraire. Je ne savais pas, au départ , ce qu'était un Sang-de-Bourbe, je l'appris rapidement.
Les années passèrent, je m'affirmais un peu, mais je restais maladroit. J'avais appris à ne pas écouter les vilénies que certains s'amusaient à jeter sur le dos des enfants de ma condition, et cela me donnait encore plus envie de réussir, leur prouver que moi aussi, je méritais ma place à l'école. J'avais de la peine dans les disciplines impliquant les sorts, et je n'étais pas le meilleur en vol sur balais bien que je me débrouille, cela n'était pas un sport qui m'attirait des masses, vous savez, du vol sur balais, lorsque l'on a le vertige. Non, mais j'étais toujours présent pour soutenir mon équipe lors des match de Quidditch, fier petit blaireau que j'étais, avec mes écharpes jaunes et mes grosses lunette derrière lesquelles j'avais pris l'habitude de me cacher. J'étais doué en Botanique, très doué même, j'adorais ça et mes parents aussi. Durant mes années à Poudlard j'ai d'ailleurs entassé bon nombres d'ouvrages sur les plantes magiques, ce rayon de la bibliothèque n'a d'ailleurs plus de secret pour moi. Je me débrouillais aussi plutôt bien en potions, et j'adorais les soins aux créatures magiques, même si j'avais toujours peur de mal faire, c'était une matière qui me plaisait beaucoup. Et la métamorphose, aussi, était certainement l'une de mes matières favorites!
Durant mes années à Poudlard, je suivis les cours de divination, appréciant cette matière pour son côté un peu mystique, intriguant. C'était là quelque chose que ma famille avait toujours aimé, je suivais leur traces, mais avec une baguette magique en plus. Une baguette surprenante, et un propriétaire bras cassé. La fine équipe. Je ne réussis jamais à faire apparaître le Patronus lorsque vinrent les cours pour apprendre ce sort. Je m'en sortais avec un grand fume argentée, suffisante mais pas encore ce que je désirais. Et même l'entraînement n'eut pas raison de cette difficulté. Je me dis que peut-être avec le temps, cela finirait par venir. Pour le moment, je préférai me concentrer sur le reste de mes études. C'est à Poudlard que j'appris à Transplaner. Je ne supporte toujours pas, même à ce jour, le transplanage. Oh, j'y arrive, aussi surprenant que cela puisse paraître , j'ai même réussi ça plutôt facilement, mais cela m'a aussi toujours rendu complètement malade. Un peu comme le mal des transports. C'était, et cela reste encore aujourd'hui un point un peu négatif, mais pour combien de points positifs? Transplaner, pour un amoureux du voyage, c'était, quelque part, la plus belle chose du Monde.
BUSE
Métamorphose - Optimal Sortilèges - Acceptable Potions - Optimal Histoire de la magie - Effort Exceptionnel Défense contre les forces du Mal - Acceptable Astronomie - Effort Exceptionnel Botanique - Optimal Options Soins aux créatures magiques - Optimal Divination - Effort Exceptionnel
ASPIC
Métamorphose - Optimal Sortilèges - Pas d'ASPIC Potions - Optimal Histoire de la magie - Acceptable Défense contre les forces du Mal - Pas d'ASPIC Astronomie - Effort Exceptionnel Botanique - Optimal Soins aux créatures magiques - Optimal Divination - Optimal
Je suis parti de l'école une fois mes ASPIC passées. J'avais besoin de voir ma famille, de prendre un peu de temps pour moi, j'avais besoin de voyager. Je savais où tout cela allait me mener, j'avais déjà, quelque part dans ma petite tête têtue, compris où était ma voix. J'allais juste utiliser une manière assez peu conventionnelle d'y arriver. Devenir professeur demandait du savoir, et quoi de mieux pour acquérir du savoir que de voyager? J'avais toutes les cartes en mains, il me suffisait de les exploiter. Je pouvais transplaner avec aisance -malgré que cela me rende toujours aussi malade-, j'allais pouvoir découvrir le monde, j'avais tout le temps devant moi. Et c'est ainsi que je partis à la découverte du Monde. Je suivis des stages chez de grands Botanistes aux quatre coins du Monde, petit élève passionné, intrigué, avide de connaître toujours de nouvelles choses, de nouvelles plantes, de nouveaux horizons. Je terminai mes études à l'été 1947 , mon premier voyage remonte à l'hiver de la même année. Je n'ai plus arrêté de parcourir le Monde pendant les presque douze ans qui suivirent. L'Inde, les Amériques, je retrouvai ma famille à la Havane... Je ne me privais bien entendu pas du plaisir des transports habituels, j'aimais trop la bonne vieille ritournelle du train, du bateau, de ce genre de moyens de transports. Cela me permettait aussi de ne pas être malade trop souvent, mais il m'arriva fréquemment de transplaner, pour gagner du temps, en particulier lorsque j'étais en terrain connu.
C'est en 1949 que je rencontrai Nina, un moldue à l'instar de mes parents, celle qui, quelques années plus tard deviendra ma fiancée, puis ma femme. Un sacré bout de femme, caractérielle, énergique, elle était tout mon opposé, et pourtant. J'appris vite à faire abstraction de sa jalousie et de ses sautes d'humeur que je calmais avec tact à chaque fois. J'ai toujours su me dire que chacun avait ses défauts et que chacun méritait qu'on lui donne sa chance. J'ai donné sa chance à Nina, et elle me l'a toujours très bien rendu. Comme tous les couples, nous avons eu des hauts et des bas, mais l'amour rend aveugle. Comme mon ère et ma mère avant moi, je n'ai eu qu'une relation, ce fut celle avec Nina, et l'on se jura vite que rien ne nous séparerait. J'avais 20 ans à l'époque, Globe-trotteur dans l'âme, elle en avait 17, vivait à Londres où elle tenait un librairie avec tout son lots de petites habitudes et ses parents. Elle ne m'empêcha jamais de voyager et je ne l'obligeai jamais à venir avec moi. Nous nous sommes fiancés cinq ans après notre rencontre, en Octobre 1954.
En 1958 je décidai que j'avais assez couru à travers le Monde. Je n'abandonnai pas les voyages pour autant mais il était temps pour moi de songer à me poser, à m'ancrer un peu plus. Depuis trois ans déjà, je m'entraînais seul, suivant l'apprentissage pour devenir animagus. C'était en quelques sortes pour moi, un autre type de voyage. J'avais vu le Monde, des lieux magnifiques, découvert des personnes remarquables, des merveilles de la nature que je n'aurais jamais cru exister, je m'étais amélioré en magie, j'avais dompté ma baguette et elle m'avait finalement apprivoisé. A la rentré de Septembre 1958 j'étais de retour à Poudlard, pour suivre un apprentissage de professorat plus habituel. Fort de mes précédentes rencontres avec des Botanistes à travers le Monde, il ne m'étais pas très difficile de reprendre un cursus normal au niveau du savoir, peut-être un peu plus difficile de changer de rythme mais je m'y fit. Et je pu suivre mon apprentissage d'Animagus en parallèle, emploi du temps serré, mais pas infaisable. J'avais tout mon temps, et cela me permettait de me découvrir.
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9 Juin 1959
Des années de travail, des années de patience. Combien de temps avais-je attendu ce moment? Je n'avais jamais été le meilleur, ni le plus populaire, et je ne m'en étais jamais inquiété. Je gardais toujours l'intime conviction que tout arrivait à point à qui savait attendre. D'ailleurs je n'avais de cesse de le répéter: patience. Et c'était d'elle que je m'étais armé tout ce temps durant, ces long mois de préparation, d'information, d'effort, d'apprentissage. J'étais sorti de l'école il y avait déjà quelques temps, mais me voilà replongé dans les livres, dans la méditation, me revoilà sur cette belle et douce route qu'était celle de l'apprentissage. Je n'étais pas un érudit, mais j'étais un grand curieux, je l'avais toujours été. Le Choixpeau avait longuement, très longuement hésité sur la maison à me faire intégrer, et je n'avais jamais regretter de partir chez les Poufsouffles à l'époque. De toute manière, j'étais jeune, j'étais innocent, et j'étais déjà tellement fier de moi. Fier d'être arrivé dans cette grande école donc je ne connaissais encore rien. J'étais candide, le sourire jusqu'aux oreille, l’œil brillant, je m'émerveillais devant tout ce qui m'entourait, rien n'aurait pu entraver mon bonheur le jour de ma répartition.
Et aujourd'hui c'était un peu ce même sentiment qui me revenait. L'excitation, l'exaltation. J'avais bien grandi. Entre mes stages à l'école, et mes voyages d'été, entre la maison ou j'aidais mes parents, et la famille que nous allions voir à Noël, je m'accordais depuis de longs mois déjà, du temps pour moi. Cet été, je ne partirais pas en Afrique, ni en Inde, cet été, il était pour moi, juste pour moi. J'avais retrouvé la candeur des jeunes élèves alors que je venais de fêter mon trentième anniversaire. J'avais été gâté d'ailleurs, comme toujours, par ma mère et mon père, qui me couvaient peut-être encore un peu trop. Combien n'avais-je pas entendu de "Alors tu t'en sors?" , "Tu nous diras tes résultats!" , "Ne te fatigue pas trop quand même, tu as la mine toute verte! "... Mes parents, ces adorables curiosités de la nature. Ils ne comprenaient pas très bien le processus que j'avais entamé, mais ils en avaient assez compris. Très ouverts et très bavards, ils étaient peut-être plus excités que moi à l'idée que je réussisse enfin cette métamorphose qui me tenait tant à cœur. Même si ma mère restait persuadé que j'allais être noté. Sacrée maman.
Mes lunettes sur le nez, je tripotais mes bracelets avec une petite pointe de nervosité. J'étais inquiet à l'idée de ne pas réussir, oui, bien sûr, qui ne l'aurait pas été après tout?! C'était un peu comme passez ses examens, sauf qu'aujourd'hui, j'étais seul dans ma grande serre personnelle, dans un petit patelin à l'extérieur de Londres. Cela faisait plusieurs jours que je m'étais isolé, reprenant ce que je savais avec la plus grande attention. Me connaître par cœur, sonder tout ce que j'étais, chaque part de moi, chaque tissus que je portais. Mon chapeau enfoncé sur le crâne, je me vois encore refermer les boutons de mon manteau en trench brun à rayures. J'avais fait et refais le tour de tout ce que je ne devais pas oublier des dizaines de fois. J'étais prêt, j'en étais sûr. C'était bien pour cela que je m'étais isolé aujourd'hui, loin de la vue des curieux, que j'avais demandé à mes parents de ne pas venir boire le thé à l'improviste, et que toutes les portes étaient verrouillées et... Croak.
Je levai un sourcil surpris, me retournant... " Igor! Mais qu'est-ce que tu fais là? Aller, retourne à la maison! " J'avais attrapé mon crapaud, ouvert la porte de la serre, et l'avais mené dans la petite maison de bois que j'habitais. J'avais dit seul. Un petit effort Igor, tu pourrais te passer de moi une heure ou deux.
Lorsque je me retrouverai enfin seul, je pris encore quelques minutes pour me concentrer. Il y avait l'appréhension de ne pas réussir, mais aussi cette curiosité quelque part. Je n'avais pas vraiment d'exigence quant à la forme que je prendrais. Je m'étais longuement posé la question, j'avais médité de longues heures, j'avais peut-être même fait quelques extras, par rapport au processus d'apprentissage... Oui je vous entends d'ici "comme si ce n'était pas déjà assez long", mais j'étais comme ça, j'en faisais toujours trop, un truc de famille semble-t-il. J'avais conclu que ce qui me siérait le mieux était sans doute un animal de petite taille, tel qu'un petit oiseau -bien que j'eusse entendu que les animaux volants étaient peu communs- ou une souris. Ces petites bêtes qui ne paient pas de mine, que les gens chassent et qui sont pourtant terriblement utiles. Quoi que l'idée de me retrouver plus petit que mon crapaud me semble un peu effrayante, cela avait quelque chose d'amusant... Quelque par, je n'avais jamais vraiment grandi, un rien suffisait à me faire sourire.
Mais trêve de plaisanteries, il arrivait un moment où il fallait faire montre d'un peu de sérieux. Je fermai une dernière fois les yeux, prenant un longue inspiration, expirant tout aussi longuement et... Et pas grand chose. Rien du tout même. J'ouvris les yeux, jetai un regard autour de moi, mes pieds, mes mains... Ressaisis toi Adèle. J'avais travaillé des mois, voire même plutôt des années pour ce moment, ce n'était vraiment pas le moment de tout faire foirer. Aller, on se reprend. Je refermai les yeux, pris une grande inspiration. Se détendre, visualiser exactement ce que j'étais, ce que je portais, j'avais fais cet exercice des centaines de fois. Je me calmai, me laissai encore un peu de temps, avant de me lancer de nouveau.
Cette fois ci, il se passa quelque chose. Je le sentais sans réellement oser ouvrir les yeux, une sensation étrange, pas désagréable ni vraiment agréable non plus, sans pour autant être douloureuse. Une sensation difficile à décrire, des picotements peut-être, un malaise qui ne me rendais pas malade au même sens que les voyages en transplanant... Je n'osai ouvrir les yeux que lorsque ces étranges sensations se stoppèrent. Première surprise: j'étais loin de faire la taille d'un moineau ou d'un souris, sans pour autant être immense non plus, je restai dubitatif un instant, avant de relever la tête... J'avais laissé pour l'occasion un miroir posé au sol, un petit miroir que j'avais emprunté plus ou moins sans le demander à ma petite amie. Évidemment, il n'était pas assez grand, quel malin je faisais , à devoir jouer des pieds et des mains pour m'observer. Enfin, non, en l’occurrence je jouais de sabots, des petits sabots fourchus au bout de pattes pas très longues... Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je pu enfin me regarder plus ou moins correctement, que de voir face à moi un cochon? Non, pas ce stéréotype de gros animal sale que l'on a tendance à s'imaginer trop facilement. Je voyais les grandes oreilles danser de chaque côté de ma tête à l'instar de mon indémodable chapeau, et mes pattes portaient de nombreuses rayures, rappelant mes tant aimés bracelets en tous genres, le reste de ma peau et de ma fourrure rêche était brun, comme l'était mon adorée manteau en trench.
La surprise passée, j'avais pu reprendre forme humaine avec , avouons le, plus de facilité. Mais j'avais réussi. J'étais loin du petit animal passe partout, mais j'avais réussi! La joie que j'éprouvais en cet instant pouvait très certainement se ressentir à des kilomètres. Pourquoi n'avais-je pas pensé à cette éventualité plus tôt? Je me rendais régulièrement, avec mes parents, en visites sur les îles Cubaines pour voir le reste de ma famille. La forme animale que je venais de prendre était originaire des Bahamas, à presque rien de là où j'avais grandi. J'ignorais si cela avait un rapport, mais même si ce n'était pas le cas, même si j'étais certain que les mauvaises langues auraient du grain à moudre concernant cet animal, je n'étais pas déçu. C'est vrai, j'étais un gourmand, tout le monde l'est un peu non? Mais j'avais toujours été curieux, jovial, pas très sérieux aussi, peut-être.
Et au delà de tout, j'avais réussi. Pour le sorcier et toutes ses difficultés que j'étais, j'avais réussi! Peut-être que j'avais aussi tendance à me sous-estimer, mais dans tous les cas, mon dur labeur avait primé. Et présentement, je ne pouvais être plus heureux. Restait maintenant à s'habituer à la transformation et sa sensation étrange -je n'étais définitivement pas un adepte de ce genre de choses, mais au moins je n'avais pas été malade!- , je n'étais certainement pas au bout de mes peines. Un apprentissage ne se finissait jamais après tout, mais j'avais accompli un pas, un grand pas. Et ça, c'était peut-être le plus beau cadeau d'anniversaire que j'aurais pu me faire.
Nina et moi nous mariâmes en Mai 1960, 11 ans après notre rencontre. Nous vivions ensemble depuis nos fiançailles , dans un petit bourg du sud de la Grande Bretagne. Pour l'occasion, nous avons pu accueillir mes parents, et une partie de la famille qui avait fait le voyage depuis La Havane, ainsi qu'une partie de la famille de Nina. Mes parents avaient vu les choses en grand, et ils avaient vu leurs rêves devenir réalité. Ce fut un mariage digne de ce nom, où l'on ne s'ennuya pas, et dont je me rappellerai pendant des années. J'aimerais parfois pouvoir remonter dans le temps, revivre ces moments d'innocence, ces moments où tout allait bien. J'aimerais pouvoir effacer tout le reste, et quelle que soient mes capacités magiques je sais pourtant que cela est et sera toujours impossible.
Je continuai mon apprentissage pour devenir professeur à Poudlard. J'assistai le professeur de Botanique du moment durant ses cours, je 'étais pas professeur, mais, disait-on, j'avais du tact avec les élèves, et je mettait de l'air frais en classe. C'était tout pour me faire plaisir. Et cela m'apprenait comment c'était en pratique. J'appréciais grandement de pouvoir apprendre des choses, je réalisais en quelques sortes, un rêve un peu fou, pour un Né-moldu comme moi, maladroit et sans grandes facilité de prime abord, j'allais pouvoir enseigner à Poudlard. Généralement les élèves m'appréciaient, et je les appréciais en retour, même si je n'étais qu'un stagiaire, c'était une ambiance qui me plaisait bien.
La rentrée de Septembre 1964 marqua mon admission en tant que Professeur de Botanique à part entière à Poudlard. Je pris la relève de l'ancien professeur, une chance pour moi, qui avais déjà mes marques à l'école. Je ne changeai pas ma méthode. J'étais objectif, je ne favorisais ni un sang, ni une maison. Je n'ai jamais été de ceux qui retiraient beaucoup de points, je n'aimais déjà à l'époque pas vraiment ce genre de technique. Cela ne m'empêcha pas de me faire respecter. Le principe étant simple: vous êtes sympas avec moi, je suis sympa avec vous". Et généralement mes élèves n'étant pas stupides, comprenaient vite la marche à suivre. Et même si je n'avais rien contre les cours animés, vivants, et un peu amusants, je veillais toujours à ce que cela ne divague pas trop. Je me fis rapidement au rythme de l'école, un rythme qui me convenait, me laissais le temps de perfectionner ma métamorphose, de m'y adapter.
Le 25 Avril naquit notre fils, Randy. Nina ayant des origines allemandes, et après maint débats sur le prénom à choisir, elle eut gain de cause avec Randolph, "protégé par les loups", j'avais trouvé ça original, et j'aimais bien la signification, même si personne n'utilisait Randolph, et que tout le monde lui préférait Randy, ce qui devint vite son nom d'usage. C'était un bébé gentil, et il devint un enfant adorable. Suivant un peu la voie de mes parents, j'avais tendance à être le papa un peu gâteux, je l'avoue, je n'ai jamais trop su doser la quantité de cadeaux et autres jouets que je lui offrais. Sa mère était toujours là pour lui, elle avait tendance à être un peu mère poule aussi, voilà un point sur lequel nous nous accordions! Il aura fallu des années pour que l'on se trouve des points communs, et l'arrivée de Randy nous en apporta tout un tas. Elle m'apporta aussi un patronus. Depuis des années d'exercice, je n'avais jamais réussi à faire apparaître le forme animal de mon patronus, ce n'était pas faute d'essayer et pourtant. Pourtant un jour je réussis, et il se tenais là, devant moi. Je pu revoir ce regard si impérieux, si sage de l'éléphant que le petit enfant au fond de moi avait aperçu à ses huit ans.
Onze an plus tard, le 25 Avril, nous reçûmes la lettre. Cette fois nous nous y attendions. Il faut dire que Randy avait cette fâcheuse tendance de savoir tout déverrouiller, porte, placards, tout, sans clefs sans rien. Évidemment, l'arrivée de cette lettre nous mis en joie, moi comme Nina, comme mes parents. Le petit Randy aussi devint le symbole de la chance, le signe du destin tant attendu. Ma mère m'assura qu'il était promis à de grandes choses, nous allions tout faire pour que cela se réalise. Mais ils nous ont tout volé.
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Septembre 1980, sur le quai de la voie 9 3/4, c'était l'effervescence comme tous les ans à cette date. Les parents s'affairaient autour des enfants, les plus grands élèves étaient déjà installés dans le train, les plus petits profitaient du temps restant avec leurs parents. J'accompagnais Randy et son hibou, ainsi que son tas d'affaire. Nina venait de partir, après s'être éternisée un peu trop, elle s'était mise en retard cette petite. Et j'avais du la pousser pour qu'elle ne prenne pas plus de retard. Je prenais le train avec Randy, elle n'avais pas à s'inquiéter. Et je fis pourtant la pire des erreurs que j'aurais pu faire ce jour là, alors que je me penchai, accroupi face à mon fils, mes deux mains sur ses épaule, un sourire aux lèvres.
" Aujourd'hui Randy, c'est ta journée. Tu es un grand garçon. Alors aujourd'hui, je vais aller à l'arrière du train, avec les adultes et je te laisse tranquille. " Je relevai une main, l'agitant dans le vide "Bye bye papa poule!" Cela eu le mérite de faire rire le jeune homme. Et avant de le laisser partir, je lui jetai un regard sérieux, avant de pincer les lèvre en fronçant les sourcils pour lui offrir ma plus brillante tête de canard. "Tu le dis pas à maman, sinon, elle va me faire la crise du siècle! C'est entre toi et moi, et je viendrai te voir, t'en fait pas. Parole de Poufsouffle." Je le pris dans mes bras un instant, souriant, heureux, le serrant doucement, avant de me relever, pour aller mettre ses affaires dans le train, alors que le sifflet retentissait.
Ce fut la dernière fois que je pu voir mon fils.
Ce jour là, le voyage ne se passa pas comme prévu, et à vrai dire, rien ne se passa comme prévu. Je fut blessé dans l'accident du Poudlard Express, frappé à l'arrière du crâne alors que je traversais les wagons, paniqué, a scander d'une voix paniqué le prénom de mon fils. Randy, Randy... Randy. Je n'ai jamais été très doué en sortilèges et pourtant ce jour là, j'ai trouvé la force de me battre, je l'ai trouvé, mais j'ai perdu mon fils. J'ai perdu conscience, et lorsque je me suis réveillé, c'était trop tard. Il n'avait que 11 ans, et je n'étais pas là pour le protéger. Il n'avait que 11 ans, et il est mort parce que je l'ai laissé seul dans ce train. Je n'ai pas été capable de le sauver, et ça, sa mère aussi l'a très bien compris.
L'année de cours qui a suivi fut très difficile à encaisser pour moi. J'ai eu tout le mal du monde à me remettre. Mes absences pendant les cours se multipliaient à mesure que mes heures de sommeil diminuaient. Combien de fois me suis-je rendu à l'infirmerie pour trouver quelqu'un chose qui m'aide? Toutes les nuits, je voyais le visage de mon gamin, ce petit gosse jovial et gentil, qui me réveillait la nuit. Papa, vient m'aider. Mais je n'ai jamais pu, et je ne pourrai jamais. Personne ne me ramènera mon fils, et à chaque fois que je devais affronter les visages des premières années, je sentais ce poids peser au fond de mon estomac. J'ai perdu le sourire depuis cet accident, je fais de mon mieux, mais je n'arrive pas à remonter la pente. J'étais si proche, mais ils l'ont tué. Ils me l'ont volé.
Les vacances de Noël 1980 ont sonné le coup de grâce pour moi. Nina m'a accueilli à la maison, avec un tas de valises, elle m'a mis Eustache, le petit carlin, dans les bras, et a refermé la porte. Lorsque j'ai pu entrer, s'en est suivi une longue discussion où le ton est rapidement monté. C'était de ma faute, tout était de ma faute. Je l'ai tué. Au fond de moi c'était ce que je ne pouvais m'empêcher de me dire, et ce fut ce dont m'accusa Nina. Elle me demanda de quitter les lieux le soir même, ce que je fis. Je n'ai plus remis les pieds chez nous depuis. Je me suis réfugier chez mes parents, comme un gamin de 20 ans, alors que j'en ai 51.
Septembre 1981, j'ai toujours Eustache. J'ai déménagé non loin de chez mes parents, dans une maison, petite, munies de très jolies serres où je peux entreposer mes plantes. Je porte encore le deuil de mon fils, et celui de mon mariage. J'ai le regard fatigué, les épaules lourdes, je me réfugie dans ma forme animale dès lors que quelques chose ne va pas pour aller prendre l'air loin de tous. Je fais de mon mieux pour paraître jovial et pourtant moi-même, je sens que quelque chose bloque. Il y a toujours un vide. Le Poudlard Express est pour moi une véritable torture, et je ne suis plus tranquille dès lors que je pose le pied dans le train. Je regarde mes élèves d'un œil morne, et en certains, je n'arrivent pas à imaginer autre chose que les agresseurs de mon fils. Rien n'a été prouvé, mais lorsque je vois le comportement de certains, lorsque je me souviens les quolibets que j'ai vécu lorsque j'étais moi même ce Poufsouffle, pas doué, sang-de-bourbe, je n'y arrive pas. Je vire peut-être paranoïaque, mais que feriez vous à ma place?
Une nouvelle année commence. En cette rentré de Septembre 1981, mon fils devrait être en seconde année. En cette rentrée 1981, mon seul moyen de voir mon fils, est d'aller me recueillir sur le mémorial, froid et sinistre, que je peux voir de mes serre, à Poudlard.
Dernière édition par Adèle M. de la Havane le Dim 4 Oct - 17:59, édité 2 fois