Jae Horatio Avery est né à Brighton, ville balnéaire du sud de l’Angleterre, en l’été 1956. La famille Avery possédait là-bas un joli pavillon au bord de l’eau dont les souvenirs marquent aujourd’hui encore le garçon. Il aimait là-bas le bruit des vagues, l’effet doux qu’elles procuraient. C’était en fait comme une mélodie qui le berçait la nuit, une chose réconfortante alors que ses parents ne prenaient jamais la peine de le border. Il faut avouer que les Avery, famille de sang pur ancestrale, n’avait jamais aspiré à donner naissance par amour mais plutôt par interêt, celui de perpétuer la lignée. Quelle ne fut pas leur joie - hypocrite - lorsqu’ils donnèrent naissance à un premier enfant mâle. Cette position d’ainé et surtout d’héritier est une chose bien lourde pour Jae qui depuis l’enfance avait été poussé à exceller pour honorer son sang. Jae avait trois ans lorsque les Avery décidèrent de quitter le bord de mer pour s’installer dans la capitale londonienne. C’était une grande nouvelle pour l’ascension de la famille car le père intégrait le Ministère. Les temps étaient bons alors ils décidèrent de donner naissance à un second enfant. Le jeune garçon était excité à l’idée de quitter sa solitude et c’était ainsi que sa petite soeur naquît la vieille d’Halloween. Il l’adorait et était très protecteur envers elle. Il aurait pu être jaloux, une réaction courante chez les enfants uniques, mais ce fut tout le contraire ; il espérait même être délivré de la pression et l’ambition de ses parents à son égard. Hélas, le comportement rigide des Avery ne changea pas.

Puis, le jeune sorcier, âgé de 8 ans, fut touché par la maladie. Son état fut soudain: fatigue, fièvre, difficulté à respirer. Les médecins ne comprenaient pas de quoi il pouvait s’agir, un virus, une bactérie magique ? Le garçon était effrayé et ressentait une profonde injustice. Pourquoi lui ? Il était prisonnier dans un corps mort, lui qui voulait courir dehors, faire de la magie ; comme n'importe quel enfant de son âge, comme sa soeur. Il la voyait d'ailleurs très peu, et l’incompréhension finit par se transformer en rancoeur. Pourquoi ne s'occupait-elle pas de lui comme il l'avait fait lorsqu'elle était bébé ? Il ne le sait toujours pas aujourd’hui. Les médicomages des quatre coins de l’Europe passaient rendre visite à « l’enfant sans défense immunitaire ». On avait jeté un sort qui créa une bulle de quarantaine afin que rien ne vienne le contaminer ; il y avait bien trop de risques. Jae viva ainsi une solitude qu’il ne souhaita jamais à personne. Avec une telle famille, il se rapprocha des médecins à qui il appréciait parler et dont les miracles et cas périlleux lui permettaient de s'évader. Dès lors, Jae se passionna pour la médecine et s’était juré qu’il deviendrait un jour comme eux. Les journées passées à se reposer dans le lit devinrent des mois, puis une année, et la condition de Jae empirait. Ses parents décidèrent alors d’avoir recours à la magie noire plutôt qu’à la médecine magique qui leur semblait inefficace. Les soins de ces sorciers aux pratiques douteuses étaient particulièrement douloureux. Chaque goute de leurs remèdes brûlait la gorge de l’enfant, troublait sa vue, son corps se glaçait, se couvrait de spasmes et il finissait par s’endormir pour rejoindre le monde angoissant des cauchemars. Ce schéma se répétait chaque matin, et l’enfant n’avait même plus conscience du temps qui passait jusqu’au jours où il fut complètement guéri. Un jour, il était debout, hors de sa bulle. Il retrouvait sa famille, les repas silencieux, les cours de magie, comme si toute sa maladie n’avait été qu’une histoire de quelques jours. Lui ne pourra jamais nier cette douleur physique que lui affligea la magie noire, mais surtout le sentiment de ne pas se sentir soutenu par ses proches.

L’entrée à Poudlard fut donc accueillie comme un échappatoire pour Jae qui voulait s’éloigner du manoir familial, découvrir de nouveaux horizons. En effet, le temps était devenu une chose précieuse pour l'adolescent qui s'estimait chanceux d'avoir survécu. Le nouvel élève se sentit agréablement mieux à l'école qu'à Londres. Il s'y fit quelques amis loyaux qu'il considérait dorénavant comme sa famille et c'est pourquoi Jae cherchait toujours milles excuses pour ne pas rentrer chez les Avery aux vacances. Les sept années d'étude à Poudlard passèrent incroyablement vite et le jeune garçon réussit ses ASPICs haut la main : Optimal en potions, botaniques et défense contre les forces du mal et Effort exceptionnel en métamorphose et sortilèges. Ces différentes options et notes lui permirent d’intégrer le second cycle le plus prestigieux de Poudlard, celui de Médecine Magique. Il rentra bien évidemment dans le sous-cursus médicomagie et travailla de manière acharnée pour atteindre son objectif. Il existait une telle pression que les élèves ne prenaient pas le temps de s’apprécier, et cela renferma Jae dans cette bulle de solitude qu'il avait déjà connu auparavant. Heureusement que Prudence, son patronus, était apparu depuis et qu'il lui tenait compagnie pendant ses interminables nuits d’études. Le second cycle fut inévitablement difficile et Jae, pour réussir coute que coute, ne s’était pas laissé le temps de vivre autre chose, comme par exemple tomber amoureux, faire les quatre cent coup. Le garçonenviait les autres élèves à Poudlard qui flânaient au parc ou à Pré-au-Lard, c’est pour cela que lorsqu’il réussit son diplôme, il quitta l’Angleterre pour s’aventurer en Europe. Ce fut les trois mois d’été les plus beaux de sa vie, au côté de Prudence qui apprécia lui aussi voir autre chose qu’une bibliothèque. Jae fit là bas des rencontres inoubliables, des gens comme lui, cultivés, intéressés par tous sujets, tous débats mais aussi des personnes complètement opposés, des artistes notamment, qui lui ouvrirent les yeux sur ce que les livres ne lui pouvaient lui apprendre. Forgé d’expériences nouvelles, le jeune Avery demeurait malgré tout certain de son choix de carrière et rentra donc à Poudlard pour entamer son dernier cycle de médicomagie, le MAES. Les cours étaient bien plus poussés, et Jae continua à bosser d’arrache pied mais c’est à Sainte-Mangouste qu’il passait la plupart de son temps, appréciant le terrain bien plus que la salle d’étude. Moins stricte envers lui même, il s’autorisait même à sécher des cours pour rester au laboratoire qu’il avait intégré, celui du service de bactériologie magique. Son rêve d’enfant devenait enfin réalité et il espérait percer le mystère de sa maladie. Pour Jae, la magie noire n'aurait jamais du être une solution pour soigner un malade et il trouverait le remède.

Avec ces études chronophages, Jae n’avait que peu de volonté à conserver les liens familiaux. Il allait aux repas de famille annuels mais ne préférait pas aborder la question politique à table. Il y eut beaucoup de décès ces dernières années mais Jae, en futur médicomage, le prenait de manière assez froide d'autant que la cause de leur disparition restait floue. Les Avery ont toujours été discrets quant à leur philosophie et Jae ne sait toujours pas si ses parents, bien qu’ils pratiquent la magie noire, fassent parti des Mangemorts qui secouent l’Angleterre dernièrement. Après tout, le jeune Avery ne veut pas savoir, et par chance, ses parents n’ont jamais tenté de l’initié. Etait-ce une forme d’amour, de protection ? Il faut croire.