Bon, passage oblige, je vais vous parler de ma courte vie. Malgré mon caractère assez merdique, je ne m’estimerais pas comme une bonne écrivaine, mais, de temps en temps, je remplis quelques lignes d’un de mes carnets, décrivant ma vie, tout ce que j’ai vécu jusqu’ici. Exceptionnellement, je vous laisse le lire, mais retenez juste que je ne suis pas du tout une écrivaine en herbe. Ce n’est pas du tout mon truc, c’est surtout un moyen qui me permet de me souvenir, de mettre sur papier mon existence. Accrochez-vous.



Comme tout histoire à un début, le mien ce fut le vingt-quatre juin. Ce fut le jour où je suis née, alors que je n’aurais pas dû. C’est triste à dire, mais à la base, je n’étais pas du tout voulue. Enfin oui, de la part de mon père – c’est assez ironique de le dire quand on connaît la suite des événements – mais de la part de ma mère non. Pourquoi cela ? Ce n’est que plus tard, en questionnant ma mère, que j’ai su la vérité. Tout simplement parce que ma mère était une sorcière, comme toute sa famille avant, et que, ayant connus des périodes assez difficiles, entre jalousies, moqueries et autre, dû à son statut, elle ne voulait pas faire subir ça à un autre être humain. De ce fait, elle faisait tout son possible pour ne pas tomber enceinte, mais ce qui devait arriver arriva enfin. Et dès qu’elle posa ses yeux sur moi, toutes ses peurs s’évaporèrent et elle se mit à pleurer, se demandant comment elle avait pu refuser un don de dieu pareil. Rien que le fait de me prendre dans ses bras, de me faire téter, lui avait suffi pour qu’elle change d’avis. D’une seconde à une autre j’étais devenue son nouveau monde. Son nouveau bonheur. Plus rien d’autre n’avait d’importance, mais, au fond d’elle-même, elle souhaitait quand même secrètement que j’ai pris les gênes de mon père, et que donc, je n’ai rien à faire avec le monde magique. C’était un échec.

Concernant ma vie d’enfant, concrètement, je n’ai pas grand-chose à dire sur ce point. Je pense que dans l’ensemble ma vie était tout à fait normale. Aucun nuage à l’horizon. Mes parents m’aimaient, j’étais une petite fille sage, à leur plus grand bonheur, nous avions assez d’argent pour vivre, et même un peu trop à cause d’un héritage reçu peu après ma naissance, nous vivions dans une grande maison dans la banlieue de Londres. J’avais reçu une bonne éducation. Non, effectivement, rien d’intéressant à dire. C’est plutôt banal comme passage. Mais, les choses changèrent alors que j’étais âgée de sept ans. Déjà, pour commencer, ma mère ayant repris confiance en elle et voyant que j’étais tout à fait normal, décida d’avoir un deuxième enfant,  une petite sœur ou un petit frère. Elle était enceinte de huit mois, donc impossible pour elle de changer d’avis, quand les choses se gâtèrent. Par une belle journée, nous avions décidé, toute la famille, mes parents donc et ma tante avec mes cousins, d’aller pique-niquer dans un coin tranquille. A savoir que, ma tante, était une sorcière tout autant que ma mère et que, un de mes cousins, l’était aussi. C’est d’ailleurs avec celui-ci que je m’entendais le mieux, et justement, en ce fameux jour, des choses étrangères se produisirent, par ma faute, sans savoir comment c’était possible. C’était comme si, j’étais dotée de certains pouvoirs, mais je n’étais pas capable de me l’expliquer. Tout le monde compris toute suite. J’étais la seule dans l’ignorance. Ma mère se remit à pleurer, se demandant à nouveau ce qu’il lui était passé par la tête pour vouloir un enfant, en sachant qu’il y avait un risque sur deux pour qu’elle soit sorcière tout comme sa famille. Mon père, lui, au début, ne fit semblant de rien. Mais au fond de lui, quelque chose se brisa. Il en montra rien ce jour-là, mais bien plus tard, si. Ma maman n’étant pas en état de venir me parler, c’est alors ma tante qui me prit en charge, m’expliquant du mieux qu’elle le pouvait, sans me faire peur, après tout j’avais sept ans, qui allait croire à une histoire pareille ? – que j’étais une sorcière, tout comme elle, mon cousin et ma mère. Que nous étions différent des autres gens. Que nous avions quelque chose en plus, mais que, c’était pour faire le bien autour de lui. Qu’il ne fallait pas que j’ai peur et que, à la moindre question, elle serait là pour moi. Sur le moment, je ne compris pas de suite ce qu’elle venait de me dire. J’étais encore trop jeune.

Et à partir de ce jour, les choses empirèrent de plus en plus. Ma mère se renfermant sur elle-même, se culpabilisant de m’avoir mise au monde, et mon père lui, et bien … changea du tout au tout. Du jour au lendemain, je n’étais plus sa petite chérie, son petit bijou, mais plutôt un monstre, et il était d’ailleurs jaloux. Il ne supportait pas le fait que ce soit le seul « normal » dans la famille et commença à le reprocher à ma mère, qui vit de plus en plus souvent pleuvoir les coups sur elle. A ce qu’on m’a dit, elle se fit battre, sans rien dire tant que j’étais en sécurité, selon elle, pendant environ une année, avant que mon père décide de s’en prendre à moi. Chose que ma mère n’accepta pas, mais du fait qu’elle avait soudainement peur de lui, ne broncha pas. Il me reste encore d’ailleurs des cicatrices des sévices passés dans le dos, et c’est aussi pour cela que je n’aime pas trop le dévoilé. En tout cas, c’est en parti à cause de ce qui s’est passé à cette période, le fait d’être battues, sans aucune raison, qui a forgé la carapace que j’ai actuellement. Moi qui pensais avoir vécu le pire, j’étais bien naïve.

J’ai enfin onze ans, ne me demandez pas comment, mais on a réussi à survivre avec ma mère. Après trois ans de souffrance, elle a enfin pris le courage à deux mains. Nous sommes parties de chez nous pour s’installer chez ma tante, qui nous a accueillis à bras ouverts. Une année après, une année plus calme, ou le bonheur s’immisçait de nouveau dans nos vies, je fis mon entrée à Poudlard. Je ne vais pas forcément vous parler de mon premier jour ni de mes premiers mois à l’école, ce n’est pas encore le sujet, ça viendra certainement plus tard. Le pire arriva six mois après ma rentrée. Je me souviens de ce jour comme si c’était hier, alors qu’il date d’il y a huit ans déjà – que le temps passe vite. Je me vois encore en cours, concentrée, quand le directeur pénétra dans la classe pour discuter avec le professeur, avant de me faire sortir. Il avait quelque chose d’important à m’annoncer. Effectivement, il n’avait pas tort. Ma vie allait encore plus changer. Ma mère avait été retrouvée morte, dans sa voiture. Selon les constatations de la police, c’était un accident, mais au fond de moi, j’étais quasi certaine que mon père y était pour quelque chose. Ma tante réussi à obtenir ma garde, et depuis cette année-là, je ne revis plus jamais mon père, et je ne compte pas le revoir. Et ma carapace se forgea encore plus, devenant de pire en pire. Je pense que, encore maintenant, je n’ai pas fait totalement le deuil de sa perte, et surtout, je me culpabilise, parce que je me dis que, si j’étais née normale, rien de tout cela ne serait arrivé. J’essaie au fait de survivre. Très peu de personnes sont au courant de mon passé …


Voilà, pour le moment ça s’arrête là. Je n’ai pas encore eu le temps d’écrire le reste, mais il me semble que le plus important est retranscrit sur papier. Tout ce qui concerne mes années à Poudlard, ça viendra peut-être plus tard, une fois que j’aurais fini mes études et que j’aurais un peu plus le temps. A voir. Et de toute façon, ce carnet, était plus pour raconter les événements de ma vie et pas le reste, qui d’une certaine manière, reste assez banale. Et comme je voulais l’avait préalablement dit, je ne suis pas du tout un écrivain en herbe et vous avez eu du courage de lire mon « manuscrit ».