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Animal I have become (Shawn)
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Message Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 14:12 (#)
Deshawn Jalen
Mercer
ft. Thomas Dekker
sang-mêlé
Vingt ans
En couple avec Emeraude
hétéro ; sujet épineux
Troisième année d'Offensive Magique
Chat angora turc et renard gris insulaire
neutre
crédit images
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À propos
Nom: Mercer Prénom: Deshawn Jalen, bien qu'il ait pour large préférence son surnom: Shawn. Âge et Date de Naissance: Vingt ans, né un treize Août Nature du sang: Mêlé Situation familiale:Shawn a perdu sa mère à peine avait-il vu le jour. Ayant toujours été proche de son père, il a néanmoins défait ce lien au fur et à mesure de ces deux dernières années. Il le regrette, mais n'arrive pas à faire autrement que de s'éloigner de lui pour lui camoufler certaines choses dont il a incroyablement honte. Sa belle-mère fait son possible pour lui venir en l'aide, mais son statut de psychologue et psychomage (étant une cracmole) bloque ce lien qui aurait pu se construire entre eux. Depuis que Shawn a appris l'existence d'un dossier psychologique à son nom, il ne lui adresse plus vraiment la parole et fait de son mieux pour l'esquiver. Dans sa famille, le jeune sorcier n'a été proche que de son oncle. Mais ce lien s'est également rompu il y a maintenant deux ans. Patronus: Un chat angora turc la plupart du temps. Au début de leur relation, Shawn ne pouvait le supporter et cela était plus que réciproque. Malgré ce qui les lie aujourd'hui, le félin aux yeux verrons reste particulièrement moqueur et hautain. Lorsque le sorcier se trouve en position de faiblesse - plus principalement lors de ses crises de somnambulisme - le chat laisse place à un renard gris insulaire de petite taille. Ce dernier, malgré quelques taquineries de mauvais goût, tente toujours de garder son sorcier dans le "droit chemin". Soit lui éviter de faire quelque chose qu'il ne ferait pas, dans son état normal. Miroir du Rised: Lui, comme il était autrefois. Avant que tout ne change. Emeraude est la plupart du temps présente à ses côtés dans ce reflet déformé.  Epouvantard: Si ce dernier était autrefois l'arcade de la salle des mystères, il ne sait plus réellement ce que représente son épouvantard aujourd'hui. S'il devait se retrouver face à l'une de ces créatures, il y verrait certainement une scène macabre mettant en scène le corps de l'un de ses proches, d'Emeraude principalement, déchiqueté par lui-même. La lune surplomberait le spectacle. Composition de la baguette magique: 28 centimètres, rigide et courbée, Bois d'Ebène, plume de phénix. Il refuse catégoriquement de la quitter ou de la laisser se faire toucher par quiconque.  Etudes Suivies: Troisième année d'Offensive Magique, dans le sous-cursus d'Offensive. Il ne sait toujours pas quel métier il aimerait exercer par la suite, mais il excelle dans le domaine des sortilèges, sa passion. Animal de compagnie: Un serpent rouge des montagnes nommé Mehen, de petite taille, qu'il affectionne énormément.
Caractère
La première chose que l'on pourrait dire à son sujet, c'est qu'il est complexe. Difficile à cerner bien que l'on pourrait facilement croire le contraire par sa franchise décalée dont il impose, en réalité, lui-même les règles. Il n'hésite pas à avancer sa personnalité, conscient de ce qu'il est et l'assumant. Il ne prend d'ailleurs pas part à cette qualification de « défaut », jugeant que chacun en a ses définitions propres et que, peu importe que cela soit positif ou négatif, changer un trait en particulier ne ferait que changer la personne qui le porte. Il n'est pourtant pas très porté sur autrui, au contraire même, faisant preuve individualisme assez poussé, pouvant déstabiliser autant que cette dite franchise qui peut l'en démontrer égoïste, ce dont il ne prête pas attention. On pourrait même déceler une pointe de fierté dans certains de ses propos, bien qu'il les débite avec une neutralité inconfortable, comme si le fait de s'exposer ne l'effrayait aucunement. Il n'est pas pour autant naïf, ni insouciant, bien au contraire, étant quelqu'un de très lucide, réaliste et intelligent. Il semble simplement savoir ce qu'il fait et dans quoi il s'embarque avec une longueur d'avance. S'il échoue, Shawn se contente de tout faire pour réessayer et réussir. Il est très déterminé et ambitieux. Il sait dans quel monde il vit, ses limites, ses préjugés, ses contraintes. Il n'est pas quelqu'un d'excessif, mais joue simplement sur l'irraisonnable qui lui plait, sur ce dont il a envie de faire. Il peut ainsi lui arriver de dépasser largement ses propres limites, mais il en reste conscient et l'assimile sans aucune difficulté.
Les préjugés dans laquelle est malheureusement plongée notre époque ne l'ont pas épargnées et il ne le sait que trop bien, ne niant aucunement le fait que lui aussi, est fait comme tout le monde. Qu'il porte un jugement hâtif sur certaines choses et un regard un peu trop arrogant sur tout le reste comme il en a l'habitude, volontairement ou non. Ces préjugés commencent d'ailleurs sur une chose en particulier, qui le concerne énormément. L'homophobie. Depuis un certain traumatisme étant survenue au courant de sa treizième année, Shawn s'est tout d'abord enfoncé dans la solitude, dans l'éloignement d'autrui et de lui-même, pour ne devenir qu'une ombre un peu trop perdue et bancale. Avant de se stabiliser à l'aide de ces dits préjugés ancrés dans son crâne, comme un énorme mécanisme de défense qui lui permet d'avancer. Il a imprimer ce qu'il a vécu et entendu pour l'étoffer de plus en plus chaque année à l'aide de ce que le monde lui montre, lui dicte. Shawn ne cache d'ailleurs pas ce côté de sa personnalité, bien qu'il déteste fortement en discuter. Parce que même si Shawn est quelqu'un de 'franc' avec lui-même, il n'aime pas pour autant étaler sa vie et ne le fera pas par réflexe, se contentant de quelques phrases à la volée pour expliquer ses actes quand il s'en sent l'envie ou l'obligation de le faire, que cela plaise ou non. Il ne fait d'ailleurs rien pour plaire, et est d'ailleurs un très mauvais protecteur, ne sachant ni rassurer, ni protéger qui que ce soit si ce n'est lui-même et sa baguette magique, la chose la plus indispensable dans sa vie. Il ne cache pas non plus les vérités dures à dire, bien au contraire. Selon lui, cela ne sert à rien de les cacher, d'autant que tout le monde les sait sans oser les prononcer.
Shawn est quelqu'un de très indépendant, qui n'a besoin de personne et le fait savoir. Il n'est pas réellement sociable, mais est à l'aise en société. Shawn est avant tout un entre-deux aux attitudes très contraires. Le vis-à-vis ne sait pas réellement sur quel pied danser. En opposition à cette franchise dérangeante, Shawn est quelqu'un de très, très ironique. Il la manie constamment et en a fait une partie intégrante de lui. Si bien que l'on se demande régulièrement s'il est sincère ou non. Cependant, il reste quelqu'un de vrai, mais de très rusé, qui sait quoi faire pour parvenir à ses fins sans manier les mêmes armes que les autres. Il est également extrêmement sûr de lui, sûrement trop même, jusqu'à avancer, en général, sans aucune difficulté qu'il réussira ce qu'il entreprend, sans qu'aucun doute ne l'assaille. Il puise malgré tout cette confiance dans sa magie, dans ce qui coule dans ses veines et qui finit par l'obséder réellement. C'est un adorateur de la magie, des sortilèges complexes et poussés. Il s’entraîne régulièrement et lit énormément de grimoires au sujet de la magie et des sortilèges qu'il manie souvent à la perfection. Mais il ne faut pas se leurrer, Shawn n'est pas un travailleur pour autant. Il consomme des livres pour ses fins personnelles, pour sa satisfaction propre et pour se surpasser encore et encore. Il est un dueliste hors pair et connait énormément de chose au niveau de la magie, blanche ou noire. Peu lui importe. Cela lui sert pour ses cours, bien évidemment, mais il ne sait pas travailler pour ses propres cours, surtout si le sujet ne l'intéresse absolument pas. Il n'a jamais eu à le faire pour obtenir des résultats convenables. Intelligent, ce n'est pourtant pas par ses aptitudes – bien que présentes – en classe que ce côté de lui ressort le plus, ni par sa soif de tout apprendre, de tout savoir, quasi inexistante, mais avant tout par la vision qu'il a des choses, de tout comprendre d'un coup d'oeil. Il n'est pas forcément observateur, mais c'est un grand analyseur et perspicace. Il est simplement perdu dans les conventions à avoir, qu'il adopte malgré tout, tout en gardant ce côté trop original de sa personne qui dérange. A l'image de son humour particulier.
Shawn est effectivement quelqu'un qui, pour son jeune âge, tient souvent des propos choquants, qu'il les pense ou non. Véridiques, et pourtant, que beaucoup ont du mal à entendre sans réagir. Humour noir, trop décalé et souvent assez étrange, que les gens ont du mal à cernés, se demandant là encore s'il n'est pas tout simplement sincère – ou un peu trop joueur selon les situations. C'est également un grand profiteur, et ce en toute occasion. Il lui arrive souvent d'être étrange, d'avoir ce sourire qui met mal à l'aise, ce regard que l'on ne peut s'empêcher de soutenir sans savoir ce qu'il contient vraiment.
Son somnambulisme n'a, il faut l'avouer, pas arranger grand chose de ce côté un peu bizarre. Il lui arrive régulièrement, la nuit, de se lever de son lit tout en dormant et de déambuler dans les couloirs, les escaliers, sans qu'aucune lumière ne soit allumée. Il se contente de marcher, d'agir comme s'il était réveillé avec un mécanisme pourtant effrayant et un regard vide. Il parle, il répond, mais tient souvent des propos incohérents.
Il a une sainte horreur des horloges, s'en étant pourtant fait tatouer une sur le bras à l'âge de quinze ans, représentant simplement sa vie qui tourne, au même rythme régulier que cette aiguille/cette pendule, qu'il entend visiblement constamment. Un simple moyen d'extérioriser ce dont il est la victime sans cesse. Tic tac. Il faut également savoir qu'il est tout, sauf organisé, ce qui lui a malgré tout permis de développer l'aptitude de faire plein de chose à la fois. Tout aussi négligeant, il oublie. Du moins... Il se dit que ce n'est pas assez important pour ne pas être un peu oublié. Il n'est pas le genre impulsif, restant relativement calme sans être pour autant d'un sang-froid à tout épreuve. Il sait s'emporter, sur les sujets qui en vaut la peine. Il ne prend d'ailleurs aucunement part à cette guerre qui ravage le monde sorcier. Il faut dire que depuis peu, le jeune sorcier a bien d'autres soucis en tête. Lycan depuis deux ans, il semble se plonger à nouveau dans ce qui l'accablait lors de sa jeunesse, ayant déjà traversé la période d'éloignement avec le monde. Celle où, volontairement, il s'est exclu, plus sombre que jamais. Il n'accepte pas ce qu'il est. Cela ne fait qu'à peine quelques mois, d'ailleurs, qu'il essaie d'allier ce qu'il était avant avec ce qu'il est maintenant. Pour le meilleur et pour le pire.
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Patronus
A son arrivée, Shawn a profondément été déçu. Ayant toujours eut une certaine admiration pour les reptiles, principalement les serpents, il s'attendait à en voir un surgir à ses côtés. Or, ce fut un félin qui se présenta à lui. Tout d'abord silencieux, il le suivit néanmoins partout dans un ronronnant si agaçant qu'il y trouva là son nom définitif : Clock. A l'image de ce qu'il détestait le plus, de ce qui le suivait partout, ce bruit qu'il a appris à associer au tic tac d'une horloge. Les premiers mois furent les pires, le patronus ne se privant pas d'empiéter sur sa vie privée et sa tranquillité désormais oubliée. Chaque nuit, l'animal va jusqu'à se coucher sur le visage du sorcier dans le même ronronnement méprisant et totalement arrogant. Le temps passa, et la relation des deux n'évolua pas. La deuxième forme du patronus fut celle que Shawn accepta le plus: un petit renard rassurant qui s'assurait de sa sécurité lors de ses balades de somnambule, ou bien lorsque le besoin était là. Néanmoins, elle se fit rare... Jusqu'à la transformation du sorcier. Ce fut cette forme qui tenta de le sauver des crocs du loup-garou, ce fut celle-ci aussi qui l'accompagna lors des pleines lunes et qui le fait encore aujourd'hui. Mais, depuis, la forme du félin s'est faite moins vantarde, plus apaisée. En réalité, Clock se sent de plus en plus concerné par le sorcier et inversement. Ils ressentent enfin ce lien que les autres élèves semblaient déjà avoir, du moins pour la plupart. Ils le ressentent, mais ils l'acceptent aussi. Ils se soutiennent, bien que leur relation plus saine et amicale soit camouflée sous une large couche de faux mépris et de moqueries parfois de mauvais goût. Une seule chose n'entre jamais en compte dans leurs disputes : la lycanthropie de Shawn. Clock, en ayant plus que souffert également, n'ose jamais mettre ce sujet sur le tapis. Et ce même si leur lien dont ils ont désormais besoin sans se l'avouer, est né à la naissance de cette abomination.
Pseudo et âge: acidbrain (Amy) et j'ai 22 ans pour encore un petit mois HOHOHOHOHOHOHOHOHHO Où as-tu trouvé le forum ? Quelle question. Personnage: Inventé, il y a deux ans. gérardrpz  As-tu un autre compte sur BP ? Duncàn Aymslowe  PARTY HARD Présence: Dès que ma connexion internet veut bien Une remarque ?  GAGA  


Dernière édition par Deshawn J. Mercer le Mar 22 Déc - 0:17, édité 4 fois
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 14:12 (#)
Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times
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Le drap, semblable à un linceul noir, s'anime au grés d'une brise légère qui pourtant reste absente de la pièce. Comme si une présence l'effleurait constamment, comme si celle-ci prenait un malin plaisir à doucement souffler des messes basses sur lui. Et il l'entend. Il entend cette faible voix féminine chuchoter, par-dessus des dizaines d'autres un peu moins fortes. Il entend, du haut de ses dix ans, cette voix qui l'appelle presque, qui lui soutire des frissons tout aussi désagréables que remplis d'espoir. Le petit garçon est face à l'arcade, au beau milieu de cette salle froide et vide de tout autre chose. Ses yeux sont fixés sur ce drap qui s'agite, si fin, si fragile. Il suffirait de l'effleurer pour le faire tomber en morceau, songe-t-il en penchant doucement la tête, bien que sa nuque reste affreusement raide. Cette voix reprend, sur des propos qu'il ne saisit pas, sur des mots qu'il n'arrive pas à comprendre. Comme un langage d'outre tombe qui a du mal à passer de par les frontières. Ses yeux clignent, mais il ne bouge toujours pas. Il reste à un peu plus de deux mètres de l'arcade, là, dans cette salle de la mort. Celle où il n'aurait pas dû être, celle où il a réussit à entrer en déambulant dans le département des Mystères en quittant la surveillance de son père Langue-de-Plomb. « Maman ? » Raisonne sa voix enfantine, demandeuse d'une affirmation, demandeuse de beaucoup de chose. Chose qu'il ne pourra jamais avoir. Sa mère est morte quelques jours après l'avoir mis au monde, par un virus bien trop tenace et mal soigné qui est survenu durant sa grossesse. Le manque d'énergie et l'épuisement total dû à l'accouchement n'a fait qu'empirer les choses jusqu'à sceller son destin à jamais. Et à travers cette voix douce mais effrayante, il a l'impression de l'entendre. Il n'a jamais entendu sa voix, et pourtant, il sent son cœur battre, battre comme si c'était elle. Il sent les larmes lui monter aux yeux en l'imaginant, à travers de vieilles photos uniquement. Il ne l'a jamais connu et pleure pourtant. Mais à cet âge-là, il trouve ça normal, comme un réflexe par l'absence d'une personne que l'on aurait dû connaître. Les chuchotements continuent sans donner de réelle réponse, alors le petit garçon s'avance encore un peu, descendant une nouvelle marche vers l'arcade, les lèvres légèrement tremblantes. « Maman ? » Répète-t-il de la même intonation, sans essuyer ses larmes qui chutent sur les dalles froides et dures du sol. Ses jambes flagellent un peu, et son cœur s'arrête durant une brève seconde alors qu'il a l'impression d'entendre « Je suis là... » dans un souffle. Il commence à trembler, un peu trop, mais descend une nouvelle marche, puis une autre. Et encore une autre, jusqu'à se trouver devant l'arcade qui n'a aucun support. L'air est froid, glacial. Le petit garçon frissonne allègrement mais ne s'en plaint pas, il a toujours aimé le froid. Quelques nouvelles voix recouvrent celles qu'il désire tant entendre, et il fronce les sourcils, cherchant à faire le tri alors que son esprit fait des connexions là où il n'y en a pas. Alors que sa peur transforme les propos sans aucune logique par des phrases étranges, angoissantes, menaçantes. Il déglutit difficilement mais s'assoit malgré tout face au drap toujours légèrement agité, le fixant sans ciller. Il a l'impression d'être face à celle qu'il aimerait voir, sans pouvoir l'atteindre. Et il se sent terriblement mal. Mal à l'aise, oppressé, effrayé. Le petit garçon tend la main un court instant, mais la laisse retomber bien vite, un sanglot étouffé lui échappant de moitié. Pourquoi pleure-t-il, alors qu'il ne l'a jamais connu ? Peut-être parce que ce point en particulier le dérange. Parce qu'il a l'impression qu'une partie enfouie de lui n'a jamais pu voir le jour, rempli de cet amour incommensurable d'un enfant pour sa mère. « Pourquoi est-ce que... Tu ne peux pas... Traverser ? Tu veux … De l'aide ? » Murmure-t-il avec un espoir déjà terni dans ses yeux enfantins d'une innocence qu'il étreint au point de l'étouffer. L'air frais s'accentue un court instant, et il a l'impression de sentir son parfum. Son parfum qu'il n'a jamais senti ou presque et pourtant, il le reconnaît. Sans savoir si c'est instinctif, si c'est son imagination d'enfant rempli bien trop d'espoir pour ce sujet, ou les souvenirs d'un parfum oublié sur tous les tissus de sa maison. Un parfum gelé, figé dans la glace, aux pointes de jasmin doux, aux reflets fruités qui lui rappellent l'été. Le drap s'agite un peu plus et il se redresse, comme persuadé que quelque chose va se produire. « Je peux tu sais, je peux t'aider... Je... J'en suis sûr. » Mais il ne l'est pas. Il tente de se convaincre lui-même à travers ces mots, en vain. La voix continue son murmure incessant, d'une intonation à en faire froid dans le dos. Le garçon a toujours cette douloureuse sensation de ne rien pouvoir faire alors qu'elle est tout près, selon lui en tout cas. Une dernière larme roule le long de sa joue et il fait un nouveau pas en avant, rapidement envahit par toutes ces voix qui parlent de plus en plus fort sans pour autant être compréhensibles. Il grimace, il n'a jamais aimé les sons trop forts, trop brusques, ayant le réflexe spontané de passer ses mains devant ses oreilles. Mais elles ne s'atténuent pas, bien au contraire, et il baisse la tête sous cette légère moue de souffrance face au mal de tête qui lui est imposé. Comme si des vis s'enfonçaient lentement mais violemment dans son crâne. Rien n'est compréhensible, et pourtant, son imagination transforme à nouveau ce qu'il entend, toujours par des menaces, des paroles inquiétantes. « Je viendrais te chercher, et tu le traverseras avec moi. » Sa gorge le brûle, il a besoin d'air malgré la fraicheur de la pièce, il a besoin d'eau. Elle est pâteuse et il n'arrive plus à prononcer son nom. Il a toujours été comme ça, atteint d'une chose que les médicomages ne connaissent pas assez pour trouver le réel remède. Déshydraté presque en permanence, il doit boire pratiquement constamment, prendre un traitement pour ne pas que ça s'aggrave, pour stocker cette perte d'eau que son corps ne contrôle pas, sans explication. Il perd rapidement de l'énergie, il est souvent exténué en fin de journée. Ses lèvres deviennent sèches assez souvent, sa gorge entourée d'un effet désagréable et la fièvre, suivit de maux de crânes important, est sa meilleure amie des longues journées. Les potions lui permettent au moins de ne pas avoir trop de vertige, de ne pas sentir son comportement changer radicalement par la fatigue et le manque constant. Mais le petit garçon, au milieu de cette salle, se retrouve sans force. Accablé par des sentiments, par ces voix qui lui donnent une sensation de malaise. Ses jambes ont du mal à le soutenir et sa tête tape, tape encore, comme si quelqu'un le cognait avec un marteau en continu. Il tente d'inspirer, d'expirer, mais les larmes lui brouillent rapidement la vue quand il a l'impression d'entendre son prénom derrière l'arcade. Un simple murmure qui pourtant aurait dû ne pas être audible, ni compréhensible. Il ravale un énième sanglot, perdu face à l'impuissance qu'il ressent, celle de ne pas pouvoir l'aider, ni la rejoindre, ni même l'apercevoir, rien qu'une fois. Le petit garçon manque d'éclater en larmes. Il déteste cette sensation, surtout face à elle... Mais la porte qui s'ouvre à la volée l'empêche de s'évanouir, rapidement soutenu par deux bras puissants qui l'emmènent loin de la salle dans une flopée de mot qu'il n'arrive pas à saisir, trop fixé sur ce qu'il entend derrière l'arcade, cette image qui l'aura profondément marqué, cette sensation de malaise, d'impuissance, de douleur et de peine s'étant inscrite en lui jusqu'à en faire son épouvantard, sans qu'il ne le sache. La peur d'entendre sa voix sans rien y faire, la peur de sentir son parfum qu'il aime pourtant énormément... La peur d'avoir imaginer tout ça, et de ne plus pouvoir se raccrocher à un souvenir, même angoissant, d'elle. La peur d'espérer en vain. Ses yeux se ferment entre les bras de son père, sans qu'il ne s'endorme ou ne tombe dans les pommes. Il a juste... Besoin de calme, de silence, sinon il a l'impression que sa tête va exploser au milieu du Département des Mystères. Mais cette voix raisonne encore, sur un rythme d'horloge. « Deshawn... »

Les notes s'envolent à travers la pièce, tandis que ses doigts s'animent sur les touches pour les faire naître. Son parchemin de partition révèle ce qu'il doit jouer au fur et à mesure dans un sortilège réussit. Il n'aime pas vraiment les parchemins moldus que Ainsley lui offre. La jeune femme l'écoute malgré tout, posée dans un fauteuil comme à chaque fois qu'il joue du piano. Elle l'a élevé comme son fils, et pourtant, lui a du mal à la reconnaître comme sa véritable mère, surtout depuis l'épisode au Département des Mystères. Ainsley soupçonne Shawn de ne pas aimer son statut de cracmole qui l'empêche de vivre dans un monde totalement sorcier. La maison est pratiquement toute moldue, malgré les cadres photos qui bougent et l'elfe de maison en cuisine. Mais elle n'y peut rien et fait simplement de son mieux pour l'éduquer comme un réel sorcier, pour ne pas qu'il s'en sente démuni ou même forcé. Le luxe dans lequel ils vivent n'est pas énorme, mais très présent, ce qui lui permet au moins de subvenir à ses besoins. C'est elle qui l'emmène au médicomage tout les ans, toutes les vacances, c'est elle qui choisit ses cadeaux de Noël, d'Anniversaire, c'est elle qui s'en occupe lorsqu'il ne va pas bien même s'il lui répète parfois qu'elle n'a pas à le faire. Elle l'aime, comme si c'était son propre fils et non uniquement celui de son époux. La jeune femme sait que Shawn l'aime également, mais d'un amour bien différent, un amour que l'on ne porte pas à sa mère mais plutôt à une amie. Et elle en souffre, échappant toujours une larme lorsque le garçon joue du piano. Lorsqu'ils ont diagnostiqué son somnambulisme il y a plusieurs années, Ainsley a jugé bon de lui faire apprendre un instrument. Les problèmes de sommeil pouvaient visiblement survenir à cause d'un stress, d'un trop plein d'émotions non canalisées qui se répercutent sur son inconscient, et la musique, selon elle, peut tout emporter. Ca n'a pas marché. Shawn lui en a voulut un peu au départ de le forcer à jouer, puis au fil des années, il s'est retrouvé à travers cet instrument, à travers ses notes. A travers les musiques qu'il aimerait un jour composer. Le piano n'est pas une réelle passion en soi pour le jeune garçon, mais un moyen d'extérioriser dont il a parfois besoin. Alors il joue, ce jour-là il joue pendant des heures, les sourcils un peu froncés. Ainsley ne bouge de son fauteuil que pour aller se chercher un café, et une pile de dossier en retard pour son cabinet de psychologue/psychomage, l'un des rares où l'on peut trouver des cracmols travailler en collaboration avec des sorciers. Elle ouvre un dossier en particulier, caressant distraitement la photo à l'aide de son pouce. Deshawn Mercer. Elle ne voulait pas l'ouvrir au début, mais son comportement ne l'a qu'inciter à le faire, dans le but de l'aider. Pourtant, elle sait que s'il l'apprend... Il lui en voudra vraiment. La jeune femme soupire doucement, terminant son café sur des notes tristes de piano qui s'élèvent dans l'air avant que le garçon ne s'arrête. Ainsley referme lentement le dossier, se redressant vers Shawn qui la fixe un peu étrangement. Elle a beau l'aimer énormément, elle se sent toujours mal à l'aise lorsqu'il la regarde ainsi. « Qu'y a-t-il Shawn ? » Il la regarde encore quelques secondes, puis hausse les épaules avant de sortir de la pièce pour aller se servir de l'eau. « Ma bouteille est vide. » Lance le garçon de la cuisine, soupirant légèrement avant de s'installer au comptoir. Elle le rejoint rapidement, lui lançant un regard en coin. « Deshawn, tu es sûr que ça va ? » « Je préfère Shawn. » Grommelle-t-il d'un ton boudeur en se renfrognant un peu. « C'est pour ça que j'ai demandé à mes camarades de Poudlard de m'appeler comme ça. J'aime bien Shawn. » Elle fait une légère moue, gardant malgré tout un sourire attendrit aux lèvres devant la mine qu'il arbore. « Et ils acceptent de le faire ? » Le garçon hausse les épaules. « Oui... Et non. Je leur ai dis que c'était notre vie, après tout, et que c'était injuste que l'on ait pas à choisir notre propre prénom ! Du coup... Du coup ils sont venus dans mon wagon, mais certains m'appellent encore Deshawn. » Il grimace, puis relève le regard vers elle. « Enfin ils font ce qu'ils veulent, je suppose que je vais m'en lasser. » Shawn se redresse après un haussement d'épaule, se faisant doucement réprimander par Ainsley pour qu'il range sa place, ce qu'il a l'habitude de ne pas faire. « Mais l'Elfe est là pour ça non ? A quoi ça sert que je le fasse ? » « C'est une question d'éducation. » « Faire des choses inutiles ? C'est un peu bizarre. Enfin en tout cas je sais que les autres élèves finiront par ne plus m'appeler Deshawn, j'ai même réussit à faire assimiler au Professeur de Sortilèges que mon prénom c'était Shawn. Je suis assez convaincant, en fait. Je réussirais à leur faire taire ce nom. » Termine-t-il dans un dernier haussement d'épaule, sûr de lui, avant de retourner dans le salon, passant avec un pincement au cœur devant les photographies souvenirs de sa mère. Ses lèvres se pincent mais il garde le silence, triturant juste son bracelet en argent à son bras droit, là où règne un serpent gravé. Seul cadeau que son père a choisit. Et il y tient énormément. « Tu n'as pas des devoirs à faire pour la rentrée de Janvier, Shawn ? » Raisonne la voix douce de sa belle-mère dans son dos avant qu'il ne lâche un gémissement exaspéré. « Je prends ça pour un oui. Allez, hop, au boulot ! » « Mais ! Ainsley, j'ai même pas besoin de travailler, le Professeur m'aime bien et j'ai toujours de bonnes notes alors... » « Ce n'est pas une raison ! Apporte immédiatement tes grimoires. » « Tu veux m'aider ? » « Pourquoi pas ? » « Une personne sans pouvoir est la mieux placée pour m'apprendre à moi, hein ? » « Shawn, que t'ai-je déjà dis sur ton ironie ? » « Qu'elle est blessante ? » La jeune femme d'une trentaine d'année hoche la tête, un peu contrariée, mais le garçon se contente de hausser des épaules à nouveau. « Quoi, ce n'est pas vrai ? » « Tu n'as pas à me l'envoyer en pleine figure, Shawn. » Ce dernier plisse les yeux. « A quoi ça sert de se voiler la face... ? » « Shawn ! » Il ne réplique pourtant pas, sachant parfaitement que ça ne sert à rien, qu'Ainsley a beaucoup souffert de par son statut de cracmole et qu'elle ne reviendra pas sur ses paroles. Même s'il a raison. Il a toujours raison. Il soupire doucement puis monte jusqu'à sa chambre, songeant qu'au moins, avec cette petite 'dispute', elle ne viendrait pas tenter de le faire travailler. Il est un bon élève, mais un mauvais travailleur. De toute façon, il sait qu'il n'en a pas vraiment besoin et que fournir le strict minimum lui suffira. Il est assez doué pour ça, et il en profite pleinement.

Ainsley est une psychologue assez reconnue, qui pourtant ne travaille que chez elle. C'est chez eux qu'elle reçoit ses patients, dans l'une des pièces adaptées pour cela qui a été aménagée en un gigantesque bureau. La pièce adjacente à ce dernier est d'ailleurs la chambre réservée aux patients qui ne sont pas que de passage pour une journée, qu'elle étudie et qu'elle surveille pendant plusieurs jours, semaines parfois. C'est ce détail en particulier qui ne permet pas à Shawn de se sentir chez lui, de se sentir réellement en sécurité. Il a parfois l'impression de ne pas être dans une maison, mais un hôpital ou, parfois, une sorte de musée de la folie humaine. Et il déteste ça. Il comprend ce dont souffre ces gens, écoute parfois Ainsley en discuter et assimile sans mal tout ce vaste domaine de la psychologie, sans réussir à s'y intéresser réellement. Peut-être parce que prendre son petit-déjeuner avec des patients qui souffrent de maladies mentales n'est pas franchement agréable. Comme cet homme atteint du syndrome de tourette ou qui, par traumatisme crânien, confondait sa cuillère avec sa fourchette en racontant à Shawn qu'elle pourrait lui permettre de s'enlever cet œil qui le faisait tant souffrir depuis son accident. Shawn s'était contenté à ce moment-là de faire une petite grimace en hochant la tête, continuant son petit déjeuner sans être réellement dégoûté par ce qu'il entendait. Il a toujours vu des patients défilés chez lui, des personnes qui souffrent la plupart du temps. Ainsley sait que ça l'a assez perturbé, sans se douter que Shawn les entendait taper dans les murs le soir en tenant des propos un peu effrayants parfois. Comment grandir sereinement dans un endroit malsain ? Heureusement, les patients sont toujours sous contrôle, sous traitement pour les rendre plus ou moins légumineux pour ne pas qu'ils soient dangereux lorsqu'ils sont susceptibles de l'être. Toujours... Ou presque. Ce soir-là, Shawn descend chercher une nouvelle bouteille d'eau, vu que l'Elfe semble visiblement le bouder sous prétexte qu'il l'exploite un peu trop. C'est son boulot, non ? Ainsley déteste quand il use de magie à l'intérieur de la maison, si bien qu'à l'extérieur, dans un coin du jardin à la française, Shawn s'est monté un endroit pour étudier davantage les sortilèges. Arrivé à la cuisine, il soupire doucement en ouvrant le réfrigérateur, s'emparant d'une bouteille d'eau lorsque des voix s'élèvent dans le calme de la maison. Son père n'est pas rentré, il rentre rarement tôt et n'est presque jamais là de toute manière. « … Chambre et il montait les escaliers. Marche par marche, lourdement, vous voyez... Comme ça » Et des bruits sourds retentissent. Shawn fronce les sourcils, se rapprochant de la salle à manger, pièce adjacente au bureau d'Ainsley. « … Cheveux et … dans tout les sens. Il … de moins que rien... Abominable... Mort... » Il n'arrive pas à comprendre tout les mots de l'homme, alors il se rapproche encore un peu. « Me violentait... Frappait... Tout les soirs. Depuis qu'il m'a vu... Avec un homme … Me prenait pour souffre-douleur » Shawn fronce un peu les sourcils, puis se rapproche un peu plus encore, jusqu'à se retrouver face à la porte du bureau. Il n'est pas très curieux de base, mais les récits de la sorte l'attire un peu sans qu'il ne sache réellement pourquoi. Peut-être parce que ces gens que Ainsley reçoit ont vécu des choses sortant parfaitement de l'ordinaire. Ou... Ou rentrant un peu trop dans l'ordinaire de ce monde, même. « C'est avec votre petit-ami que vous avez... » « Eu le sida... ? Oui. Il en est mort. Je sais … Je sais que je suis le suivant, mais... Mais j'espère juste que mon père mourra avant moi. Est-ce que... Est-ce que ça aussi, c'est horrible ? » Shawn hausse les épaules derrière la porte, soufflant un 'ça dépend' qui se répercute à l'intérieur par la voix d'Ainsley. « Abusait-il de vous tout les soirs ? » « Il m'en voulait de la première fois où il l'a fait... Il m'en voulait de lui avoir refiler cette maladie... » « Alors il continuait ? » Mais Shawn n'entend pas la suite, glacé derrière le bois lourd de la porte. Celle de l'entrée s'ouvre et il se retourne, se détachant de là pour rejoindre la cuisine dans une attitude plus normale. Son père est rentré. Malgré ce qu'il vient d'entendre, un sourire se dessine sur les lèvres du garçon de treize ans, qui en apprend bien trop sur les vies difficiles dont le monde est parsemé.


Ils sont toujours surveillés normalement. Normalement, ma belle-mère est toujours avec eux. Avec lui. Normalement, il est sous médicaments, sous potions, permettant de le calmer, de le contrôler. Normalement... Mais ce jour-là, ça n'était pas le cas. Ce jour-là... Ce jour-là j'ai partagé une partie de son enfer.
Il est dix heures du matin. La pendule typiquement moldue d'ébène sonne dans le couloir de l'étage, raisonnant à l'intérieur des pièces adjacentes, se propageant jusqu'aux escaliers parfaitement silencieux, là où plusieurs tableaux de familles s'animent à son rythme. Dans l'une des chambres près de la lourde horloge s'éveille le garçon à peine rentré dans l'adolescence, fronçant ses sourcils au tic tac désagréable qui ne prend jamais fin. Il déteste les horloges. Il déteste leur bruit, il déteste ce mouvement inquiétant du pendule dans le cadran. Mais Ainsley y tient et maintient que combattre ses démons est la seule solution, que vivre habituellement avec taira cette sorte de phobie qui ne fait pourtant que s'amplifier. Alors le brun cligne rapidement des yeux et s'extirpe du lit, les mains collées aux oreilles pour étouffer le bruit. Il parcourt sa chambre assez grande, descendant l'unique marche qui sépare la partie 'lit' de la partie davantage bureau et fauteuils. Une grimace toujours peinte sur le visage, il crispe ses doigts sur ses tempes, comme chaque matin de vacances. L'horloge ne cesse pas, contrairement aux matins précédents. Le jeune brun soupire, ouvrant la porte de sa chambre comme il le peut en tentant de garder ses mains contre ses oreilles. Son regard dérive sur sa baguette sur le bureau, mais il sait que son père déteste qu'il en fasse usage ainsi. Alors Shawn secoue la tête et se contente de se glisser complètement à l'extérieur, claquant doucement la porte derrière lui. Il grimace encore plus au son de plus en plus tonitruant, de plus en plus horrible une fois arrivé dans le couloir. Il se tient brièvement à la rambarde puis se rapproche à contre cœur de l'horloge, qui sonne encore et encore. Pourquoi personne ne l'a encore éteint ? Sûrement une idée d'Ainsley, songe avec un peu d'amertume le jeune garçon qui l'éteint rapidement en passant ses doigts derrière l'objet qu'il déteste tant. S'il s'écoutait parfois, il l'aurait déjà prit pour la balancer par-dessus la rambarde pour la laisser s'écraser au rez-de-chaussée. Shawn soupire de soulagement lorsqu'elle cesse, laissant pourtant un léger tic-tac de fond, la balance cognant de chaque côté. Pourtant, quelque chose l'interpelle. Ce silence pesant qui règne dans la maison, maintenant que l'horloge ne sonne plus dans toutes les pièces. Allant se pencher par-dessus la rambarde, le brun cherche des yeux une silhouette, un bruit, quelque chose... Mais rien, strictement rien. « Ainsley ? » Appelle-t-il sans grande conviction, perplexe. Elle devrait être rentrée des courses depuis une bonne vingtaine de minutes au moins, comme elle en a l'habitude tout les samedis. Son père n'est évidemment pas là, partant toujours très tôt pour le ministère. Ses mains quittent lentement la rambarde, passant légèrement dans sa nuque alors qu'il descend les escaliers, tendant l'oreille. Il passe jusqu'aux cuisines où l'elfe de maison lui a laissé son petit-déjeuner sur la table, comme à chaque fois. Shawn s'installe alors, avalant le contenu de son assiette en un temps record tout en parcourant la Gazette déjà présente sur un coin de la table. Les minutes passent, mais la jeune femme ne rentre toujours pas. Ce n'est que lorsqu'il amène son verre à ses lèvres une nouvelle fois qu'un bruit sourd se fait entendre au fond de la maison, le faisant relever la tête. Il le dépose à nouveau sur la table et se redresse, sentant son cœur rater un battement. Le bruit continue, comme un tic-tac régulier d'horloge contre un mur. Shawn ferme durement les yeux, ne comprenant qu'une fois le bruit ayant cessé que ce dernier provenait de la chambre d'ami. Ou plutôt... De la chambre réservée aux patients. Ses yeux se plissent, et il anime enfin ses jambes, retournant monter l'escalier un peu tendu, fermement décidé à s'armer de sa baguette. Il ne s'est jamais senti en sécurité chez lui depuis qu'Ainsley y fait venir ses patients dégénérés, même si ces derniers sont principalement sous sédatif lorsqu'il les croise, même si ces derniers sont enfermés et drogués, il ne s'est jamais senti bien ici, au cœur même de la folie humaine. Les premières marches défilent. Une, deux, trois. Un nouveau coup qu'il jurerait s'être fait plus proche. Quatre, cinq, six. Le silence règne à nouveau, à part ce tic-tac de l'horloge en haut des escaliers qu'il entend une fois de plus, qui rempli ses tympans et qui le crispe d'autant plus. Sept, huit... Quelque chose de violent l'attire en arrière, lui faisant manquer l'une des dernières marches. Son corps bascule et il dévale en sens inverse l'escalier, comme un pantin désarticulé durant une vague poignée de seconde. Ses mains peinent à se raccrocher à la rambarde, glissent. Soudain, son nez rencontre durement le sol, le faisant souffrir de plus en plus fort. Ses mains le rattrapent un minimum, amortissant la chute malgré ses genoux endoloris et égratignés. Une exclamation de douleur s'échoue contre ses lèvres où perle une goutte de sang, une grimace de souffrance s'inscrivant sur ses traits. Shawn désormais au sol relève un peu la tête, mais une poigne ferme l'en empêche, cognant à nouveau avec force son visage contre le parquet. « Qui t'as permis de t'enfuir, p'tit con ?! » Hurle une voix grave, tremblante. Le brun fronce un peu plus les sourcils mais la douleur l'empêche de se concentrer sur la personne le maintenant au sol d'un pied posé sur son dos. Il lui suffirait d'appuyer pour lui craquer les vertèbres. « Hein ? Combien de fois t'ai-je dis de répondre quand je pose une question ?! » Et le coup de pied part contre ses côtes, heureusement avec une violence un minimum maitrisée. Le souffle coupé, Shawn tente de se redresser avec difficulté quand le contrôle du plus vieux faiblit, mais ce dernier lui attrape brusquement le poignet, l'obligeant à rester à genoux. « Excuse toi. » Sa respiration se coupe, sifflante, ses yeux sont embués de larmes. Le jeune garçon n'arrive pas à comprendre ou assimiler ce qu'il se passe, trop sonné, relevant ses yeux gris/bleus et humides de souffrance et d'incompréhension vers l'homme qui le domine. Les doigts de ce dernier se desserrent brièvement, alors que ses yeux s'agrandissent, comme si une lueur de lucidité passait à ce moment-là dans le regard de l'homme devenu fou. Mais elle s'évapore bien vite et il serre encore plus, faisant crier le garçon alors que son poignet se tord doucement. « EXCUSE. TOI. » Sous les doigts fermes du plus âgé, Shawn tremble, aussi pâle que la mort. Le silence retombe quand le patient cesse de malmener son poignet avec autant de force. Si ce n'est encore ce tic-tac, au-dessus de la tête du brun. Cette fois-ci, il ne tente pas d'y échapper, se concentrant au contraire sur ce dernier pour fuir la réalité, pour ne pas craquer. Ses propres doigts viennent se mêler à ceux du fou, tentant de les desserrer complètement. En vain. « Lâ...Lâchez moi... » Il ne sait même pas de quoi il parle, il ne sait même pas pourquoi il doit s'excuser. Ses yeux s'agrandissent légèrement lorsqu'il se souvient de l'une des phrases prononcées par l'homme qui le maintient fermement. Combien de fois t'ai-je dis... Il ne lui a jamais parlé de sa vie, il ne l'a vu que deux ou trois fois sans s'en approcher. Pourquoi utiliser ces mots-là, alors ? A moins que... A moins qu'il... Revit ces scènes qu'il a décrite à Ainsley. Comme ça lui est déjà arrivé dans le passé, comme ça il l'a déjà entendu plusieurs fois lui dire... Les yeux de Shawn se ferment et le plus âgé le redresse soudain. « Tu veux pas t'excuser hein ? T'es fier de ce que tu es dis moi ? T'en es fier, hein ? Tu sais au moins ce que tu es, tu le sais ? » Il le traine dans le coin de l'escalier et le balance contre une commode, à demi camouflé par l'obscurité. Sa tête cogne durement et ses yeux se ferment à nouveau, très fortement, comme si ce n'était qu'un cauchemar. « Un pauvre truc dégueulasse bon à jeter, voilà ce que tu es. Un truc qui amène la honte, la peine, la pitié... Tu mériterais de mourir de mes mains. » A moitié au sol, se massant grossièrement le crâne en sentant un liquide chaud y couler, Shawn tente de se redresser, de retrouver ses esprits. Mais il a bien trop mal pour ça, il est bien trop tétanisé. Lui qui pensait pouvoir maitriser ce genre de situation, il se retrouve démuni face à cet homme qui fait de son corps un jouet de ses folies. « N'as-tu pas honte... D'être faible ? D'être pathétique ? D'être un être que personne n'aimera, destiné à mourir dans ses pêchés de chair ? Il faudrait la brûler... Il faudrait brûler cette chair qui a gouté à celle d'un... D'un homme. » Crache le plus âgé, perdu dans les tourmentes de son propre passé. « N...Non, arrêtez, je ne suis pas... » Mais sa voix est bien trop faible, sa voix se perd dans le tic-tac régulier de l'horloge. « Tu n'es pas quoi, Shawn ? » « Comment vous connaissez... Comment vous connaissez mon n.. » « Tais toi ! Tu n'es pas quoi hein ? » Le corps plus lourd de l'homme se perd contre le sien, écrasé contre le meuble. L'air lui manque, le sang goutte de son corps meurtri, son cœur bat à tout rompre. Tic. Tac. « TU N'ES PAS QUOI SHAWN ?! » Il n'est pas... Un … Monstre ? C'est de ça dont il parle, non ? Ses mains se referment sur son cou, puis l'une d'elle descend et son estomac se retourne. Tic. Tac. « Une putain de pédale, c'est ça ? Tu sais comment on les puni les objets dans ton genre avant de les jeter ? » Non, et il ne veut pas le savoir. Il ne veut pas... Vivre ce que cet homme a vécu. Pourquoi le devrait-il ? Il n'est pas... Homosexuel. Il n'est pas ce qu'il lui rabache, ce qu'il lui hurle aux oreilles jusqu'à ce que tout ça s'imprime profondément. La main du plus vieux se glisse sous son bas de pyjama et Shawn tente de se débattre, son pied part dans l'épaule de son agresseur et il réussit à s'éloigner, à se coller contre l'armoire. « Je ne suis pas vous. » Arrive-t-il enfin à murmurer. Mais ce n'est pas les mots qu'il faut, pas pour cet homme qui, au lieu de réagir, fait tout l'inverse, s'enfonçant dans ses souvenirs. « Tu mériterais qu'on te découpe tout ça. » Sa main revient le toucher et Shawn a un haut le cœur, prêt à rendre son petit-déjeuner. Le corps revient se coller, avec toute la brusquerie dont il fait preuve. Le haut de son pyjama vole dans un coin sans qu'il ne sache comment. Tic. Tac. Tic. Les doigts le répugnent, les paroles le blessent comme s'il se sentait viser tout en sachant parfaitement qu'il ne l'est pas. Les poings s'abattent autant qu'ils caressent sans aucune douceur, lui donnant envie de vomir. « Les trucs comme toi ne sont pas des hommes. Les trucs comme toi ne sont pas humains et méritent tout ça. Et encore, tu le sais que je suis gentil, hein ? » Ne cesse-t-il de répéter sans grande logique, alors que Shawn sent ses couleurs, ses battements de cœur, son sang, tout le quitter. Lentement, très lentement, infimememnt, mais tout le quitte. La joie, la peine. La colère, la peur. Il devient un pantin sans émotion durant de longues secondes, minutes. Alors qu'il sent ses coups, qu'il a mal, mais qu'il préfère pourtant quand l'autre le frappe plutôt que quand il le touche. Tac. Tic. Tac. Les jointures de l'homme saignent alors que des plaies se forment sur le corps à sa merci. « Tu mériterais qu'on t'étrangle. Estime toi heureux que je n'en fasse rien. Estime toi heureux, pauvre chose dégoutante que tu es. Après ce que tu m'as donné. » Le corps de Shawn se tend légèrement, réagit à ses paroles. Ses yeux se ferment sur la dure réalité, sur ces poings couverts de sang, sur ces doigts trop aventureux, sur ce visage. Son pantalon descend. Tic. Tac. TIC. TAC. De plus en plus fort, de plus en plus douloureux. Le bruit de l'horloge le ramène aux doigts trop froid qui frôlent ses cuisses et il sort enfin de sa torpeur. Son corps est couvert de marques, couvert d'un rouge sang constant sans que ça ne soit trop profond, juste suffisant pour être vu, pour être douloureux, pour entraver ses mouvements. Il profite de ne plus sentir les mains du plus vieux autour de son cou ou de ses poignets pour le pousser aussi fort que possible, tellement fort que ses côtes lui sont douloureuses. Contre-coup des blessures. Il toussote, du sang s'échoue sur le parquet. Il manque de glisser et se rue contre les escaliers, s'accroche à la rambarde comme si sa vie en dépendait, les grimpant à toute vitesse alors que ses jambes folles ne le tiennent plus. Tic, tac, tic, tac. Des bruits de pas derrière lui, des cris, des coups dans la rambarde qui tremble sous ses doigts et qui manque de le déstabiliser. Il se met à courir dans le couloir. Tic, tac... Il rencontre l'horloge et échappe une exclamation de pure douleur à ce choc. Déstabilisé, il tombe au sol, sentant des larmes rouler le long de ses joues. Il rampe pendant une demi-seconde et tente de se redresser, en vain, sentant à nouveau cette poigne contre sa cheville qui le tire légèrement en arrière et le fait se retourner. Un ricanement de pure moquerie, profondément mauvais, s'échappe des lèvres de l'homme qui le maintient à nouveau, posant ses genoux de chaque côté de lui. « Qu'est-ce que je disais... Regarde moi ça, tu pleures maintenant. Pauvre truc inutile... Tu me donnes envie de vomir. » Shawn songe avec ironie qu'il est plutôt le mieux placé pour dire ça, retenant son estomac uniquement à l'aide de l'adrénaline. Les genoux de l'homme dérivent jusqu'à l'intérieur de ses cuisses pour s'y intaller alors que le jeune brun se débat, encore et encore, éclatant cette fois-ci en sanglot alors que sa tête part en arrière à la recherche d'une issue. Mais tout ce qu'il voit, c'est cette horloge... Les coups reprennent. Contre ses os, contre son corps frêle, contre sa mâchoire qui craque. Les larmes coulent encore et encore dans un rythme symphonique, digne de ce théâtre macabre ponctué par la pendule. Sa force le quitte encore plus, à un point tel que lorsqu'il tente de le repousser à nouveau, le plus vieux se contente de rire une nouvelle fois. Et de continuer. Encore et encore, jusqu'à ce qu'il arrête.  Et c'est ça, c'est ça que Shawn redoute le plus. Que les coups cessent complètement pour... Autre chose. Les doigts glissent effectivement sur son ventre qui se noue autant que possible. Tic. Tac. Une ouverture de braguette. Un coup de poing dans les côtes. Un craquement d'os, un cri étouffé par le manque d'air. Tic, Tac. Une sensation d'étouffement, d'oppressement. Et un hurlement... Des bruits de pas, de l'air qui revient enfin gonfler ses poumons, sa tête qui cesse de tourner sans qu'il ne s'en rende compte. Du sang qui s'écoule légèrement de ses lèvres alors que la sensation chaude des mains est remplacée par celle de ce sang, de ces marques brûlantes sur son corps. « SHAWN. » Ses yeux s'ouvrent. Est-ce que c'est encore lui, lui qui l'appelle ? Lui qui revient pour le... Le punir d'être ce qu'il n'est pas ? D'être... D'être ce qu'il croit ne pas être ? D'être... Il ne sait même plus. Il ne sait plus ce qu'il est. Tout ce qu'il sait, c'est ce qu'il déteste, comme un coup dans le ventre qui ne s'en va jamais. Il se redresse légèrement à l'aide de mains plus délicates qui le soutiennent. Il est déconnecté, complètement déconnecté du monde. Avant de sentir un souffle sur son visage, qui n'a rien de menaçant, mais qui le fait revenir à lui. Il se lève violemment, se tenant à la pendule qui continue son bruit incessant, l'autre main sur son ventre. Il ne tient pas debout, mais son corps se plie rapidement en deux alors que les chocs accumulés s'extériorisent, que son estomac se retourne une dernière fois pour chasser tout ce qu'il contient. Les mains reviennent le soutenir, l'aider, mais il les chasse rapidement, il les repousse avec violence avant de se jeter désespéremment sur la porte de sa chambre, la claquant avec force derrière lui pour se ruer sur son lit, attrapant sa baguette au passage. Il s'échoue sur le matelas, recroquevillé, tremblant, la tête recommençant à tourner alors qu'il voit de plus en plus trouble, qu'il entend les sons de plus en plus éloignés. Le noir le gagne, et il serre de plus en plus avec le peu de force qu'il lui reste sa baguette contre lui, rassuré de la sentir vibrer sous ses doigts. Rassurer de sentir sa magie tandis qu'il part, qu'il tombe inconscient, sur cet unique bruit qui bercera ce moment. [i]Tic, tac.[/i


Dernière édition par Deshawn J. Mercer le Dim 20 Déc - 9:17, édité 2 fois
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 14:13 (#)
Le blanc lui irrite les yeux, les différents bruits sourds, les cris, tout ça le crispe, le fait grimacer. Il a l'impression d'entendre constamment ce bruit d'horloge qui tourne en boucle dans son crâne. Il n'est pas longtemps rester inconscient, s'étant rapidement réveillé sur la silhouette de son père rentré pour la macabre occasion. Lui et Ainsley ont insistés pour l'emmener à Saint-Mangouste, malgré ses contestations, malgré les coups qu'il a pu donner à son père qui le transportait déjà à l'extérieur pour transplaner. Il ne veut pas qu'on le touche. Il ne veut pas qu'on l'approche, il veut juste être tranquille. Est-ce si compliqué à comprendre ? Les mains de son père autour de lui, pourtant se voulant rassurantes et protectrices, l'ont tout simplement dégouté. Il a encore envie de vomir, et il aurait pu si la salle d'attente ne fut soudainement pas plongée dans l'effervescence, l'extirpant pour une courte durée de ses pensées tout bonnement abominables. Des gens un peu choqués rentrent, d'autres semblant davantage là pour des examens de routine ou des visites s'installent non loin de lui. Lui qui est assit dans un coin, lui installé un peu étrangement, les pieds sur la chaise, cachant à moitié son visage baissé, livide. Ses bras se serrent un peu autour de ses jambes ramenés contre lui et il relève le regard vers eux, sombre, méfiant. Un homme s'installe à ses côtés et il s'en éloigne immédiatement, grimaçant de dégoût. Sa respiration est toujours saccadée, comme bloquée par quelque chose au fond de sa gorge. Il entend des murmures, un enfant qui tire sur la robe de sorcier de son père pour le montrer plus ou moins discrètement du doigt. Abruti de gosse. Il fait une nouvelle grimace, retenant ses tremblements du mieux qu'il peut en sachant la suite. Les examens qu'il passerait qu'il le veuille ou non. Des examens humiliants. Il a déjà eu son compte pourtant, non ? Il maltraite sa lèvre inférieure, fermant les yeux. Le léger brouhaha de la salle d'attente berce ces très brèves secondes d'attente avant qu'un homme en robe verte s'approche, suivit d'une jeune femme qui l'appelle alors. Il ne réagit pas immédiatement, se contentant d'entrouvrir ses lèvres tremblantes sur son souffle précipité. Ainsley s'approche de lui, posant une main sur son bras, très légèrement, sans le brusquer. Il ne s'en dégage pas mais se redresse lentement, déglutissant difficilement, les dépassant sans un regard. Sur le moment, il lui en veut. Atrocement. Elle qui a amené celui qui l'a désormais traumatisé à vie. Il dépasse les autres patients, conscient qu'il est toujours en pyjama d'ailleurs, alors que le médicomage s'approche de lui pour l'aider à marcher. Mais il dégage violemment son épaule, lui lançant un regard un peu étrange et déboussolé. « D'accord, d'accord... Je ne te toucherais pas. Installe toi sur le brancard, s'il te plaît... » Commence-t-il doucement alors que Shawn s'éxecute, s'allongeant sur un lit inconfortable et flottant à l'aide de sortilège. Il ferme les yeux sous une légère grimace face à cet inconfort, écoutant le médicomage plaisanter légèrement dessus pour détendre l'atmosphère. En vain. Il est rapidement transporté jusqu'à une salle d'examen alors que son père et Ainsley en sont interdits pour son bien-être psychologique. Le strict minimum quand il s'agit de chose aussi humiliante au sujet d'un traumatisme aussi humiliant, n'est-ce pas ? Il tremble encore plus, plus pâle que jamais, alors qu'il tente de se mettre en position assise sur le brancard. On lui parle d'auscultation rapide, d'hospitalisation pour surveiller si rien n'a été touché par les différents coups reçus, de suivit psychologique... Et à ce mot, il se crispe, fermant les yeux. « J'en ai pas besoin. » Répond-il, toujours un peu tremblant, alors qu'il hésite. Il redresse la tête vers le médicomage, les mains sur son haut de pyjama. « Je... Je suis obligé de les retirer ? » Il le sait. Il sait qu'il y est obligé, que l'on doit l'ausculter, le soigner, vérifier que rien n'est endommagé, en somme. Mais il tente malgré tout, ne pouvant s'en empêcher, réagissant à ce qu'il vient de vivre, un peu déconnecté de la réalité depuis ce moment. Le médicomage fait une moue compatissante qui l'irrite assez, avant de hocher la tête, attrapant déjà sa baguette tout en attirant une potion vers lui. Shawn, quant à lui, ferme doucement les yeux en soupirant. Il sait parfaitement que c'est difficile de le comprendre réellement. Du moins, tout le monde peut imaginer, mais ressentir, c'est une toute autre affaire. Ce n'est pas le médicomage qui a été tripoté comme un vulgaire jouet cassé que l'on utilise une dernière fois par un fou lui hurlant des insultes au visage, gravée à jamais. Un peu tremblant, il retire son haut, crispé au possible devant l'homme. Il a conscience qu'il ne lui fera rien, mais c'est une réaction plutôt naturelle, n'est-ce pas ? De se méfier, même de ce qui est censé être un médicomage là pour vous soigner ? Ses mains se reposent sur le brancard, le serrant autant que possible alors qu'il frôle volontairement la baguette coincée dans son pantalon. Il n'a pas voulu s'en séparer depuis. L'homme s'approche et c'est à ce moment-là que Shawn prend réellement conscience de ses blessures. Mais il ne veut pas les voir, tout comme il refuse de regarder l'adulte. Alors il fixe son regard face à lui, sur ces quelques étagères rempli de grimoires, tentant de ne pas se concentrer sur les soins qu'il commence à recevoir, sur l'examen qu'on lui fait subir. L'une de ses côtes est un peu endommagée, selon le médicomage, un nouveau choc et elle se cassait en deux. Son ventre le fait souffrir, mais il n'a rien de grave, simplement des bleus très violacés et un peu trop important. Le haut de son torse est parsemé de quelques marques que le médicomage fait rapidement disparaître en partie avant de lui tendre une potion de guérison. Grimaçant, l'adolescent attrape la fiole et la boit d'une traite, apercevant alors le médicomage se poster face à lui. Il ne peut pas s'empêcher de se crisper encore plus, de se reculer un peu sur le brancard, une grimaçe de pur dégoût aux lèvres. Comme s'il allait le toucher un peu plus, déjà qu'il n'a qu'une envie, partir en courant... « Tu sais que je vais devoir te faire passer un examen, n'est-ce pas ? » Soupire légèrement le médicomage. Les yeux de Shawn se baissent vers les siens, et un rictus moitié mauvais moitié sanglot étouffé lui échappe comme réponse affirmative. « Je sais que ça ne sera pas facile, mais... Nous devons nous assurer qu'il ne t'a pas transmit le sida. » Il manquerait plus que ça, hein ? Il retient un haut-le-coeur à cette phrase et secoue la tête. « Il ne m'a pas ... » La fin de sa phrase se bloque dans sa gorge. « Je vais devoir m'en assurer aussi... » Shawn se tend encore plus, partant serrer sa baguette en un geste réflexe. « Mais même s'il ne t'a rien fait à ce niveau-là, Deshawn, il t'a frappé. Jusqu'au sang, que cela soit le tien ou le sien. S'il y a eu mélange... Tu comprends ? » Tente-t-il, alors que le jeune brun songe avec ironie que c'est plutôt l'adulte qui a l'air d'un imbécile et non lui. « Inutile de me parler comme si j'étais un enfant... » Mais la phrase semble ne pas affecter le médicomage qui se contente de hocher doucement la tête, se relevant, un peu comme s'il prenait Shawn comme une bête qui allait s'enfuir au moindre mouvement brusque. Et à cette impression, Shawn grimace à nouveau. En plus de le prendre pour un enfant, ils vont le prendre pour une bestiole effrayée, maintenant ? Magnifique. « Je m'assurerais personnellement que l'examen se déroule au mieux pour toi. » Continue l'adulte alors que le jeune sorcier se crispe toujours sur sa baguette, rejoignant un peu plus le bord du brancard. « Est-ce que tu préfères qu'une femme me remplace pour... Le reste de l'auscultation ? » Et à nouveau ce ton d'adulte face à un enfant. Après ce qu'il a vécu, de toute manière, Shawn doute avoir encore l'air d'un véritable enfant. Il ferme les yeux, passant sa langue sur ses lèvres sèches. Il ne sait pas si ce qu'il a vécu aujourd'hui est pire ou similaire que ce ton employé, que ces examens, que tout ce qu'il vivra par la suite. « Vous avez raison, le genre du médicomage changera parfaitement la position humiliante que j'ai, là. » Lance-t-il de façon ironique, avant de prendre une inspiration un peu compliquée. « Est-ce que... Vous avez de l'eau » Demande-t-il sans vraiment le faire, plus comme une demande sans appel qu'une réelle question. Sa tête se tourne vers le médicomage qui acquiesce, une moue un peu ennuyée sur les lèvres. « Tes parents m'ont dit que tu avais un problème d'hydratation, tu auras régulièrement à boire dans ta chambre d'hôpital, ne t'en fais pas pour ça. » « Oh merveilleux, le séjour va pas être aussi atroce que je l'imaginais alors » Réplique-t-il immédiatement à voix basse, un peu mauvais. Il ne rajoute rien au sujet du mot 'parent' qu'il trouve toujours inapproprié et incorrect, et  laisse le médicomage lui faire apparaître un verre d'eau avant de sortir, annonçant qu'ils allaient le transférer d'ici peu dans une chambre pour subir l'examen dans une petite heure. Son père et Ainsley en profitent pour le rejoindre sous l'autorisation du médicomage, mais Shawn garde constamment son regard sombre braqué face à lui, terminant son verre d'eau sur une pensée dérangeante. Est-ce qu'un humain a vraiment besoin de reporter la faute des événements sur quelqu'un ? Parce que lui, sur le moment, oui. Il se sent mieux, de songer que c'est sa faute à elle, qu'elle en est la cause. Même s'il sait que ça ne durera pas, il tente de se libérer un minimum de ce poid trop lourd sur ses épaules de ce qu'il vient de vivre, pour aujourd'hui du moins, le déchargeant sur elle avec un léger sourire triste et un peu étrange.

Une peau un peu plus bleutée, violacée sur les bords, une marque qui s'estompe sur le flanc gauche. A vrai dire, ça ne se voit plus vraiment. Mais lui le sait, il sait que ces marques sont encore là et il les voit plus que tout. Il ne voit que ça, même. Face au miroir, Shawn passe ses doigts sur son ventre, le t-shirt relevé. Un soupir au bord des lèvres, il se les pince, relevant le regard vers le reflet de son visage. Une légère grimace lui vient avant qu'il redescende le vêtement, serrant ses bras contre sa poitrine comme une protection supplémentaire avant de s'avancer vers le lavabo, les yeux baissés pour ne plus se regarder. Il attrape sa brosse à dent, se crispant légèrement au bruit sourd qu'il entend dans le couloir, soupirant en secouant la tête. C'est ridicule de réagir comme ça, mais il n'y peut rien. Pour l'instant. Tout en se brossant les dents, il bloque malgré tout la porte d'un sortilège informulé apprit récemment. Depuis, Shawn s'est renfermé avec sa magie, fuyant la présence de son père, d'Ainsley, de toute sa famille. Il s'éloigne également de ses camarades, il se renferme. Il prend sur lui pour ne pas réagir lorsqu'on le touche mais se sent terriblement nauséeux lorsque cela arrive. Après tout, ça ne fait pas si longtemps que ça que les mains de cet homme, destructrices, étaient sur son corps, accompagnées de ces terribles mots qu'il n'arrive pas à s'enlever de la tête. Ces mots qui repassent à nouveau en boucle à chaque passage de la brosse à dent. Dégoûtant, méprisant, qui ne mérite même pas un vrai statut, qui mérite ce qu'il a faillit avoir. Qui mérite... Il ferme les yeux, secouant la tête à nouveau alors qu'il se penche pour se rincer la bouche, passant ses mains sur ses tempes et ses oreilles une fois de nouveau redressé. Il n'a pas à y penser, vu qu'il ne l'est pas. Qu'il n'est pas... Homosexuel. A ce mot, une grimace naturelle lui vient, mécanisme qu'engendre toute sa personne pour se protéger de ce qu'il a vécu. Mécanisme qui lui fait écouter les mœurs de son époque, les paroles un peu trop virulentes à ce sujet. Les écouter, mais les assimiler, également. 'Mécanisme de défense' comme dirait Ainsley. Un nouveau soupir lui vient alors qu'il se glisse à l'extérieur de la salle de bain, rejoignant d'une marche automatique et d'un air absent sa chambre. Il parcourt le couloir, où l'horloge a été retiré. Ils prennent beaucoup de précaution avec lui depuis, il a l'impression d'être un patient d'ailleurs. Comme cet homme. Il aurait presque préféré que l'horloge reste à sa place et sonne chaque matin, clique chaque seconde. De toute manière, il l'entend toujours. Il ferme sa porte, s'avançant dans la pièce avant de faire demi-tour et de bloquer la porte à double tour dans l'optique de se déshabiller. Rien que faire ça le dégoûte, alors qu'il s'agit de ses propres mouvements. Ainsley insiste sur le fait que ça va passer, mais en attendant, il ne peut s'empêcher de se dire que ne serait-ce qu'une seconde de 'ça' lui suffit. Une seconde où même ses propres mains le répugnent. Où il se méfie de tous, même de lui-même. Une seconde où son corps réagit comme si chaque contact ravivait ceux cuisants de l'autre homme. Réticent, il retire ses vêtements d'un geste un peu tremblant et mal assuré, ses yeux restant obstinément fixés sur ses mains pour assimiler le fait que c'est lui qui s'effleure. Il a encore l'impression d'y sentir ses mains, il a envie de s'écorcher la peau pour ne plus avoir cette sensation. A la place, il se gratte machinalement, jusqu'à ce que le rouge colore sa peau et qu'il manque de vomir à force de se toucher. C'est sur cette humeur sombre qu'il se couche, s'enfouissant à moitié dans la couette bien qu'il apprécie la froideur. Malgré ses ressentiments, il ne tarde pas à s'endormir, laissant son esprit dériver sur ses propres craintes, sur ce qui le dégoute désormais, avant de mélanger le quotidien de ses journées à des choses incohérentes, rendant son rêve illogique au plus haut point comme toujours.

C'est cette routine là qu'il prend, durant de longues semaines, quelques longs mois. Routine où il s'enferme, loin de ces choses qui l'écoeure. Il songe avec une ironie malsaine que si Ainsley aurait été sorcière et non cracmole, un soucis de la sorte ne serait pas arrivé. Il sait que rien dans ses pensées n'est cohérent, et pourtant, il n'arrête pas leur court, en ayant besoin. Il se renferme dans la magie, dans celle qui coule dans ses veines et qui commence à le passionner. Passion qui devient obsession. La magie. Il la pratique, il l'apprend, il la dompte avec de plus en plus de facilité. Il se sent en sécurité avec elle, et ne quitte jamais sa baguette. Personne n'a le droit de la toucher, comme personne n'a le droit de le toucher durant les mois qui se déroulent de la sorte. Sa baguette, c'est cette partie de lui-même q'uil veut préserver et qu'il chérit plus que tout. C'est Noël. Le Noël qui suit l'incident, mais il ne rentre pas de Poudlard, restant entre les murs du château pour fuir cette maison dont il commence un peu trop à se méfier. Ce n'est plus chez lui, ce n'est plus rempli de ses souvenirs, de ceux de sa mère... C'est juste l'endroit où les fous défilent, en ayant parfois un peu trop de liberté. Un accident est si vite arrivé, disait Ainsley... Elle aurait dû s'écouter elle-même. Elle aurait dû ne pas venir chez eux, comme il le pense parfois douloureusement. Il l'aime mais lui en veut. Il se souvient de ce jour au Département des Mystères, de la voix de sa mère qui se perd de ses souvenirs. Les yeux durement fermés, Shawn reste allongé durant de longues minutes sur son lit, alors que le peu de ses camarades encore présent au château pour les fêtes sont déjà descendus pour ouvrir leurs cadeaux. Et même s'il ne cache pas le fait qu'il apprécie en recevoir, Shawn n'a pas le courage de bouger. Ce sont les premières fêtes qu'il passe seul, loin de sa famille, loin de ces moments pourtant si rares avec son père. Un soupir lourd de sens traverse ses lèvres et il se tourne sur le côté, rouvrant les yeux sur le vide. Il a beaucoup fuit les autres durant ces derniers mois. Son regard se pose sur les lits vides, puis sur la bouteille d'eau presque pleine sur sa table de chevet. Il n'a pratiquement pas bu et en ressent déjà les effets. Un manque d'énergie flagrant, un vertige qui lui vrille le crâne et son organisme qui crit presque un SOS. Il déglutit difficilement puis réussit à se redresser non sans mal, attrapant d'un geste las sa bouteille pour la vider entièrement. Ce serait si facile de se laisser mourir de soif. Si stupide. Alors pourquoi y-a-t-il déjà songé ? Ainsley dirait que c'est normal. Que c'est une étape à franchir. Mais il ne veut pas y penser, et se redresse finalement de son lit. Shawn est un adorateur du froid, si bien qu'il se retrouve vite en sous-vêtement dans son dortoir, avant d'enfiler un t-shirt et un bas de pyjama noir qui traine dans sa malle. Il passe rapidement une main dans ses cheveux un peu ébouriffés mais toujours incroyablement domptés avant de se glisser à l'extérieur d'un mouvement mécanique. Arrivé dans la salle commune, le peu de ses camarades restés au château s'extasie des cadeaux et les bandit fièrement avant de l'interpeller. Il a toujours été entouré, qu'il le veuille ou non, vrai ami ou pas. « Shawn, hé Shawn ! Viens voir, t'en as plein là ! » Il expire bruyamment. Pourquoi est-ce qu'il se sent stupide d'être aussi affecté par tout ça ? Il déteste cette sensation. Il sait qu'elle partira, qu'il fera tout pour ça, mais il aimerait que ça soit déjà le cas. Le jeune sorcier se rapproche malgré tout d'une pile de paquets soigneusement emballés, songeant avec ironie qu'au moins, s'il ne lui était pas arrivé cette chose horrible, il n'aurait pas eu tout ça. Un sourire se dessine malgré tout sur ses lèvres, faiblement, avant qu'il ne s'assoit devant, sans se décider à les ouvrir. Son camarade de tout à l'heure s'approche et lui demande ce qu'il attend, ce à quoi il répond par un haussement d'épaule avant d'en attraper un au hasard. « Je suis pressé de les ouvrir, tu n'as pas idée. » Il déballe lentement le premier, un grimoire sur les sortilèges les plus poussés de son année et de celle suivante. Un sourire prend place sur ses lèvres, sa famille sait comment lui faire plaisir au moins. Il passe sa main sur la reliure, puis le dépose à côté de lui avant de continuer. Défile nombre de boites de friandises comme celles de Berty Crochue, de livres de sortilèges, de lettres lui étant adressées accompagnés d'un serpent en argent qu'il gardera précieusement dans sa chambre. Arrivé à un plus gros paquet, il fronce un peu les sourcils, ses mains rendues fébriles lorsqu'il voit le nom de son frère inscrit dessus. Son frère bien plus âgé que lui, déjà parti de la maison depuis longtemps et vivant avec sa femme. Il ne le voit pas souvent, ce dernier ayant déménagé relativement loin des côtes d'Ecosse et de la capitale, trop prit par son travail. Ses doigts rencontrent bien vite ce que contient le papier aux couleurs de sa maison. Un manche en bois. Un franc sourire lui vient cette fois-ci, le premier depuis... Depuis des mois. Il sort rapidement le balais de son emballage, le dernier sorti et si prisé pour le Quidditch, sport qu'il affectionne. « Wow génial ! On se fait une partie après ? » Shawn lance un regard en coin à son camarade, un air un peu blasé au visage. Il ne peut donc pas le laisser tranquille au moins pour ce moment-là ? « On verra. » Puis il se lève, ramassant ses affaires, les réduisant pour tous les porter jusqu'à son dortoir. Là où l'attend un autre paquet, un carton emballé au milieu de son lit. Il cligne un peu des yeux, déposant ses cadeaux en cherchant un peu partout, n'observant que la fenêtre ouverte sur un hibou qui s'en va déjà au loin. S'asseyant sur son lit, Shawn soupir puis tire sur les rubans, levant les yeux au ciel. « Ils me prennent pas du tout pour un gosse... » Murmure-t-il alors qu'il ouvre le carton. Il se fige à ce moment-là, les yeux fixés sur ce qu'il y a à l'intérieur, les lèvres entrouvertes. Son cœur bat un peu plus vite avant qu'un sourire hésitant mais rempli d'émotion frôle ses lèvres. Un serpent... Un minuscule serpent lové au milieu du carton, d'une couleur rouge parfaite. Il en perd son souffle en le voyant, regardant vite la carte pour savoir qui le lui expédie. Son oncle qui l'a visiblement ramené d'un voyage, qui a tout de suite pensé à lui. Touché, Shawn rit doucement, puis attrape l'animal qui siffle légèrement. Avec précaution, il lui caresse la tête, le laissant s'enrouler autour de son bras. Mehen. Ce serpent lui permit de sortir de sa 'torpeur', de son état second. Il s'est énormément réfugié dans la magie et son amour pour les serpents et, désormais, Mehen, mais tout cela ne l'a fait que plus avancer encore. Il tient énormément à son animal de compagnie, qui a pour habitude de s'enrouler autour de son bras ou bien devenir se lover contre lui ou entre ses jambes. Mehen étant un serpent rouge des montagnes, il aime s'enfouir dans les couvertures, trouver également de l'humidité dans le dortoir de Shawn pour y rester toute la journée lorsque ce dernier est en cours. C'est un serpent relativement nocturne, ce qui a beaucoup permit à son sorcier de profiter de sa présence rassurante.

Il en avait besoin. Pour extérioriser, pour enlever au moins un peu ce son désagréable qui tourne en boucle dans son crâne depuis des années maintenant. Tic tac incessant, régulier, toujours présent en fond s'il s'attarde dessus. Finalement, ce tatouage présent sur son bras image à la perfection ce qu'est devenu sa vie, une aiguille qui tourne. Ce bruit en boucle dans sa tête. Sur son bras droit trône désormais une horloge, depuis son quinzième anniversaire. Il avait prévenu Ainsley, en précisant qu'il ne lui demandait pas son avis. De toute façon, ça ne servait à rien de le lui demander, qu'il soit positif ou négatif, il serait aller le faire. Parce qu'il en avait besoin. Il n'est pas quelqu'un d'impulsif, qui réagit sur un coup de tête, et avait longuement réfléchit à ce tatouage qui ne partira jamais de sa peau. Têtu, déterminé, il est prêt à tout pour arriver à ses fins et sait qu'il y arrivera, quoiqu'il arrive. Alors ça ne servait à rien d'entâmer la conversation pour une cause gagnée d'avance. Ce tatouage, Mehen se couche souvent dessus, posant sa petite tête de reptile à côté lorsque Shawn s'endort. Généralement, il bouge malgré tout, parce que le sorcier a tendance à le faire un peu trop dans son sommeil, à gigoter, à se lever même par son somnambulisme toujours présent. Mehen est un serpent très affectueux, du moins, avec son propriétaire. Il se révèle être un animal assez jaloux, qui d'ailleurs, vit a mal vécu l'arrivée des patronus lorsque Shawn avait dix-sept ans. De Clock, ce chat trop imposant aux yeux verrons et au regard étrange, qui squatte autant que lui le corps de leur sorcier dans son sommeil. Sur sa tête, sur son ventre, tout est bon pour l'ennuyer. Et puis, ils ont beau ne pas s'apprécier, patronus et sorcier ne se détestent pas. Ils ne savent juste pas communiquer ou s'aimer comme le font la plupart des autres élèves. Un lien qui les unit sans qu'ils n'aient envie de l'agrandir ou de le casser pour de bon. Bien qu'au départ, Shawn avait chercher un moyen rapide de le faire. Mais il se voyait mal se donner autant de mal pour une chose aussi stupide et qui apportait malgré tout des contraintes. Puis, plus le temps passe, plus il s'y fait... Plus ou moins. Disons qu'il accepte un peu mieux ce gros matou sur son visage, ou qu'il en a plutôt prit l'habitude. Tellement qu'il ne le sent même pas parfois, comme ce soir-là, trop exténué pour le bouger de là de toute manière. Shawn s'endort alors avec son patronus ronronnant et angoissant sur son visage, Mehen fermement enroulé autour de son bras, posé sur son tatouage, un regard malveillant vers le patronus qui peut tout autant l'horripiler que l'amuser. Mais c'est également ainsi, dans cette position un peu inconfortable, que Shawn est atteint d'une crise de somnambulisme. Il souffle dans son sommeil, faisant doucement grogner Clock qui sent l'air frais contre ses poils alors qu'il commence à s'endormir. Puis, le sorcier se redresse soudainement, faisant voler l'animal qui n'a pas le temps de s'agripper à son visage avant d'attérir un mètre plus loin, au sol, dans un miaulement énervé et surprit. Mehen, quant à lui, siffle joyeusement en s'en apercevant, ne bougeant pas de sa position tellement il est bien enroulé autour du bras du brun. Brun qui commence à se lever, les yeux ouverts mais vides, les lèvres un peu entrouvertes. Il attrape machinalement sa baguette, bien qu'il dort, gardant ses réflexes, et la glisse contre lui bien qu'il soit toujours en sous-vêtement. Et... Il déambule ainsi, dans les couloirs, suivit par son patronus désormais en renard qui lui court après en lui hurlant de se réveiller, ou au moins de s'habiller. Mais ce réflexe, Shawn somnambule n'arrive pas à l'avoir. Alors il sort de son dortoir, de sa salle commune, lance un grognement à peine audible à un élève qui ressemble d'avantage à un 'Bonne douche' qu'à un 'bonne nuit'. D'un geste mécanique, il sort à l'extérieur, parcourant les couloirs du château sans se cogner – ou presque pas – dans les colonnes. Ce n'est qu'à l'arrivée d'un préfet qu'il s'arrête, plus obligé qu'autre chose, le fixant sans le voir alors qu'il tient des propos incohérents, parlant alors soudainement d'un rêve qui se déroulerait dans une quatrième dimension avec des pudding étrangleurs de chat. Ce à quoi Clock, redevenu chat, répond par un sifflement menaçant. Bien qu'il aime plus que tout ennuyer son sorcier, le patronus essaye toujours de l'aider dans ce genre de moment. Surtout que, lui, est totalement réveillé et assiste à certaines scènes aussi insolites que gênantes, parfois.

Au milieu de la grande salle de duel, l'estrade est occupée par deux élèves, parfois sifflés, parfois encouragés. Le Professeur les regarde d'un œil tout aussi méfiant qu'amusé, avant que les sorts ne recommencent à fuser. « Exp... » « Bloclang. » Lance Shawn, observant son sortilège rencontrer de plein fouet le corps de son vis-à-vis un peu interloqué par ce sortilège. Sortilège qui pourtant se révèle plus qu'efficace, étant donné que l'autre élève n'arrive désormais plus à parler, tentant alors de tirer sur sa langue pour la décoller rapidement de son palais. « Confundus » Continue le brun, se rapprochant un peu de son adversaire qui se retrouve aussi confus que s'il venait de se manger le mur de la salle des duels en pleine figure. Shawn sait se battre. Mais avant tout... Shawn est rusé et fourbe. Il n'utilise jamais les mêmes armes pour attaquer, pour se défendre. Il met de côté tout les sortilèges puissants qu'il connait pour rendre son adversaire aussi impuissant que possible sur le terrain avant de le mettre hors jeu. Le sorcier prend des bases, des choses parfois très simples, pour les transformer en véritable arme qui au final vaut la défaite à l'autre. « Tu vois, c'est maintenant, le bon moment. Et ne me regarde pas comme ça, on se bat à la loyal je te rappelle. » Prononce-t-il légèrement, un léger sourire en coin avant de lancer un Expelliarmus qui retire la baguette de son adversaire pour l'amener jusqu'à sa propre main. Le Professeur arrête le combat et quelques élèves applaudit. « Mercer, gagnant » « C'était tellement difficile, Professeur. » Ironise-t-il doucement alors que le dit Professeur rend ses esprits à l'autre élève avant de lui décoller la langue. Le cours prend fin, Shawn était de toute façon déjà persuadé de gagner. Il a du mal à trouver des adversaires à taille. Et lorsqu'il échoue, il se contente de se surpasser encore et encore en étant persuadé de pouvoir le battre un jour. Lorsque tout le monde sort, son adversaire le rejoint, la tête un peu trop haute selon Shawn. « Tu as gagné pour cette fois, Mercer. Avec des techniques douteuses qui plus est. » « Douteuses ou non, elles t'ont mises K.O. Je suis comme ça, tu sais. Que ce soit 'juste' ou non, je l'utiliserais. Et puis, ce n'était pas interdit, n'est-ce pas ? » L'autre l'arrête avant qu'ils franchissent la porte, se postant face à lui avec un regard menaçant. « Me regarde pas de haut Mercer. » « Oh c'est étrange, moi qui ne pensait absolument pas l'inverse... »  « Ferme la. Tout le monde le sait que tu es homophobe. » Le sorcier lève les sourcils, un peu surprit. « Qu'est-ce que ça a à voir avec le duel ? Oh. Je vois. » Reprend-il rapidement, un regard coulant de haut en bas pour observer celui qui lui fait face. Un frisson d'écoeurement lui parcourt l'échine en se rendant compte qu'il lui bloque la pote. « Si tu ne veux pas voir mes techniques encore plus douteuses, continue comme ça, vraiment. » Ironise-t-il plus franchement. « Les gens comme toi m'écoeurent. » Cette fois-ci, Shawn échappe un rictus amusé, semblable à un véritable rire partagé entre deux amis. « Tu exprimes parfaitement ma pensée. » Répond-il doucement, un sourire léger aux lèvres avant de réussir à sortir de la salle, s'éloignant rapidement de là, baguette serrée entre les doigts. Il déteste cette sensation d'être prit au piège. Surtout... Avec ce genre d'individu.

Des notes, des sons, une mélodie. La pièce en est rapidement envahit, sur des notes tristes, des notes qui serre le ventre, qui tord le cœur. Un rythme régulier mais mélancolique qui raconte les événements passés. Le feu, le sang, les larmes, les cris. Il n'a pas été très affecté par Belize, et pourtant, l'attaque l'inspire. La tristesse des autres l'inspire. Il joue, il compose pour la première fois, mélangeant drame des autres et drame propre à lui-même. Une mélodie semblable à une pendule qui se balance, un rythme grave en fond qui image des Tic Tac réguliers mais sombres. Enfermé dans une salle, Shawn joue. Il n'en a pas eu l'occasion cet été à cause de Belize. Il revoit ces regards embués de larmes, remplis d'espoir quand il n'y en a pas. Un rictus lui échappe, et pourtant, il continue sa triste mélodie. Ce jour-là, il n'a rien fait pour eux. Et il est loin de s'en vouloir. Il n'est pas comme ça. Il n'y prend pas part. Il n'a rien à faire là-dedans si ce n'est regarder le monde tourner dans un sens contraire à ce qu'il devrait. Il joue, il joue pendant au moins une heure, tard le soir. Il exprime ce que le monde fait. Ce qu'il voit du monde. Sans en être particulièrement touché, rajoutant cette touche très personnelle dans ce cliquetis agréable d'horloge au piano. Les images se mélangent rapidement à ce qu'il a vécu. Au visage de sa mère qui ne provient que d'une simple photo, un sourire apparaissant sur les lèvres de la jeune femme en longue robe devant la maison, épanouie. L'arcade du Département des Mystères, l'absence de son père. L'arrivée d'Ainsley quand il était petit mais également celle des patients. Ce défilé, ces coups dans les murs, ces propos qu'il image alors rapidement au piano. Ces récits tristes, horribles, et affreusement vrais. Des viols, des meurtres, des violences conjuguales, des maladies incurables et des troubles de la personnalité qui les empêchera toujours de connaître leur propre monde. Puis... Ce qu'il a vécu à treize ans. Cet homme, ses mains sur lui, il appuie un peu plus fort sur les touches en grimaçant doucement, les yeux fermés. Son visage reflète une douleur passée alors que la mélodie continue creshendo. Il sent à nouveau, les coups, les caresses, il sent un frisson horrible le parcourir. Clock reste allongé sur le piano, tranquille pour une fois, comme toujours lorsque Shawn joue du piano. Les yeux fermés, la queue se balançant au rythme des sons graves de tic tac. Il a l'impression de revivre son passé en quelques minutes, de sentir ses côtes lui faire de nouveau mal, de sentir le parfum de sa mère. Les notes s'arrêtent sur une douce mélancolie, alors que Shawn les laisse s'évaporer lentement dans les airs sur un soupir. Toujours assit devant le piano, il prend une gorgée de sa bouteille d'eau, grimaçant doucement avant de se relever. Clock saute à terre, puis le suit en silence, jusqu'à ce qu'il se glisse à l'extérieur de la salle dans un état un peu second, dans des gestes mécaniques. Il remarque à peine un jeune garçon assit contre le mur qui se redresse vivement, lui lançant un regard un peu étrange et perplexe, fronçant brièvement les sourcils en se demandant ce qu'il fait là, sans rien faire de plus. Se contentant de rejoindre son dortoir, sur cette mélodie qui, plus tard, imagera sûrement une autre partie de lui que Shawn ne connait pas. Une partie de lui... Qu'il laisse derrière lui en s'éloignant de cet élève, à côté de cette salle où il aime venir jouer la souffrance du monde qui le fascine parfois, tout comme les siennes.


Dernière édition par Deshawn J. Mercer le Dim 20 Déc - 9:19, édité 1 fois
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 14:13 (#)
Il court, court à en perdre haleine. Son sang brûle à l'intérieur de ses veines, ses ongles un peu trop longs s'accrochent à l'écorce des arbres. Des perles de sueur apparaissent sur son front, glissant contre la vallée de ses joues. Mais à ce moment-là, il en est sûr: des larmes s'y sont mélangées. Ses yeux le brûlent, son corps se tord. Derrière lui, il entend déjà le "pop" distinctif qu'émet son patronus en changeant de forme. Le sorcier presse ses paupières, essaie d'échapper à la douleur qui le submerge. Mais c'est un cri déchirant qui résonne dans l'atmosphère. Un cri difforme, mi-humain mi-bestial. Un cri se transformant en un hurlement plaintif à la pleine lune. Ses yeux s'ouvrent à nouveau, d'un jaune vif et perçant. Ils se posent sur la cime des arbres, sur la clairière au loin. Il ne reconnaît plus rien, et pourtant, il s'agit bien de sa nouvelle demeure pour la nuit. A cet instant, il n'est plus lui-même, il n'est plus rien si ce n'est un monstre agressif aux crocs et aux griffes acérées, perdu au beau milieu de la forêt interdite. C'est le seul refuge qu'il ait pu trouver jusqu'alors, depuis que cette malédiction s'est abattue sur lui. Ce serait mentir que d'affirmer qu'il se souvient encore de cette nuit cuisante où les crocs de son oncle se sont ancrés dans sa chair. Ce serait mentir que d'affirmer qu'il en a parfaitement oublié le souvenir aussi. La marque, ancrée à jamais dans la chair de son épaule, en est le parfait témoin. Jamais Shawn n'aurait cru ça de sa part, jamais il ne l'aurait imaginé lycan. Son oncle, son deuxième père, son mentor. Tous ses repères se sont effondrés ce soir-là, alors que le lendemain, il balbutiait froidement qu'une bête l'avait attaqué dans l'une de ses crises de somnambulisme. Ce qui n'était pas faux, bien évidemment, mais il avait volontairement omis de préciser que cette bête n'était autre que son oncle chez lequel ils résidaient tous à ce moment-là. L'homme avait rapidement acquiescé, bien trop responsable de ce qu'il arrivait à son neveu pour avouer à voix haute qu'il venait de le condamner lui-même à ce qu'il traversait depuis trop d'année maintenant. Shawn lui a fait une faveur en ne dévoilant rien, ils en avaient été tous les deux conscients. Mais ils savaient aussi à quel point le jeune sorcier pouvait être rancunier, à quel point il ne supporte pas la différence pour comprendre qu'il allait rapidement couper les ponts par la suite. Et c'est ce qu'il a fait. Il reçoit encore des lettres, parfois. Mais il ne les lit jamais, les brûlant instantanément pour consumer le peu de lien qu'il reste entre eux. Il sait qu'il agit puérilement, mais il ne peut tout simplement pas aller au-delà de ça. Il ne peut pas... Accepter ce que son oncle lui fait désormais subir. Il lui a fallut du temps pour l'assimiler, du temps pour comprendre ce qui lui arrivait. Désormais, sous ces bois, il ne rejette que trop bien ce qu'il devient une fois par mois.
Ce ne sera que huit heures plus tard que l'animal se rendormira, épuisé. Qu'il se tapira à nouveau au fond du sorcier qu'à moitié réveillé. Qu'à moitié là. Son corps se tord sous sa peau, se déchire. Et pourtant, il est bien trop las pour pousser le moindre cri, s'effondrant à moitié sur des branches fissurées et un lit de feuilles d'automne. D'un geste absent, il essuie d'un revers de bras le sang encore présent sur ses lèvres avant de s'endormir à même le sol. Jusqu'au vrai levé du jour, jusqu'aux voix lointaines des aurors reprenant leurs rondes matinales. Et comme toujours lorsque cela se produit, le sorcier rejoindra difficilement le château après s'être soigneusement jeté un sortilège de glamour pour ne rien laisser paraître. Il continuera sa journée, s'endormira à l'abris des regards entre deux cours. Et quittera ses camarades, le coeur lourd et la tête trop pleine. Trop obnubilé par le besoin de s'éloigner d'eux. De s'éloigner de tout le monde.

Et l'éloignement, c'est ce qui est devenu son refuge. Jouant le jeu, plus les mois passent, plus Shawn en a assez de devoir jouer son propre rôle à l'intérieur de la société sorcière. A l'intérieur de Poudlard, particulièrement. Il en a assez de se forcer à sourire, assez de se forcer à être toujours aussi sociable, toujours aussi ouvert. Il en a assez d'essayer de retrouver son charisme naturel qui lui fait cruellement défaut depuis qu'il est devenu encore plus cynique, encore plus noir qu'avant. Il en a tout simplement assez de tout ça. Il a bien essayé de chercher des remèdes, des cures, peu importe s'il s'agit de magie noire. Il se fiche bien des conséquences, il se fiche bien de tout du moment qu'il se sépare de la chose monstrueuse qui se cache au fond de lui. Il a même demandé de l'aide à son professeur de sortilèges, en vain. Il ne veut pas que cela se sache, il veut simplement que ça disparaisse. Il a peur, oui. Peur que quelqu'un soit au courant, peur que le château le rejette pour ce qu'il est. Alors il s'exclu lui-même, il se morfond dans sa solitude. Il s'éloigne de ses amis, il s'éloigne de sa meilleure amie. Il tord leurs liens, les dissout dans l'acidité de son silence. La seule chose à laquelle il se rattache, c'est sa faiblesse. Étrangement, ironiquement, il devient dépendant de la haine qu'il éprouve pour elle. Il va jusqu'à se faire tatouer la tête d'un loup sur son épaule, image et lieu si symbolique. Il a toujours été comme ça, il a toujours eut besoin d'extérioriser ce qui le ronge de l'intérieur. Même si, pour la lycanthropie, Shawn ne sait que trop bien que cela est peine perdu. Que rien ni personne ne pourra le sortir de ce cauchemar dans lequel il semble plonger pour l'éternité.

Replié, refermé sur lui-même, il en oublie presque le monde extérieur. Il en oublie la guerre, il en oublie les morts. Qu'est-ce que cela peut bien lui faire ? Rien ne lui rendra ce qu'il a perdu ce soir de pleine lune: son ancien lui. Son vrai lui, du moins c'est ce qu'il croit à ce moment-là. Alors que le Poudlard express siffle une nouvelle année qui débute, le brun se perd dans ses songes et la douleur désagréable qu'il ressent à l'intérieur de ses veines. Ca le démange, ça le brûle. Ses yeux le piquent, sa langue est en feu. Une secousse se produit, ses yeux se ferment. Depuis l'été passé, il a compris qu'une malédiction n'arrivait jamais seule. Depuis l'été passé, il a pu rapidement comprendre qu'il était allergique à l'aconit. Comme si sa lycanthropie ne suffisait pas. Un soupir lui vient, son patronus s'installe sur ses genoux. Pour une fois, le brun le laisse faire, s'accrochant doucement à ses poils lorsqu'une deuxième secousse un peu plus violemment se fait. Il rouvre les yeux, des cris raisonnent dans le couloir étroit de la cage de fer. A nouveau une secousse, puis une nouvelle encore. Rapidement, il se redresse, s'accroche à la vitre... Et y aperçoit le wagon devant eux qui pend dans le vide. Ils ont déraillés. Son coeur rate un battement léger, et pourtant, il a l'impression horripilante qu'on lui offre une chance. Shawn déglutit, sortant de ses pensées macabres lorsque son ex petite-amie vient lui empoigner le bras pour lui demander de l'aide. Il n'a jamais été altruiste, plutôt individualiste, mais son coeur a toujours eut raison de ses idéaux. Un soupir lui vient à nouveau et il s'exécute sans un mot, fixant le vide comme il ne le devrait pas. Et s'il chutait, est-ce qu'il mourrait ? Est-ce qu'il serait enfin libéré de ce cauchemar qui ne semble avoir aucune fin ? Les griffes de son patronus se plantent dans sa jambe, et il émerge. Il n'a même pas suivit l'accident de train, il ne l'a presque pas subit. Depuis combien de temps est-il dans un état second ? Ses yeux scrutent les alentours, observent les groupes d'élèves se formant au fond du wagon qu'il rejoint plus à cause du mouvement de foule qu'autre chose. Les sons lui semblent lointains, son estomac se tord. Il a l'étrange sensation de tomber dans le vide, sans savoir où se trouverait sa chute.

« Prêt à te faire battre, Mercer ? » La voix doucement moqueuse le sort de ses songes. Il se tourne vers son vis-à-vis, le jaugeant du regard avant de se détourner de lui dans un haussement d'épaule. D'une réplique acerbe, il lui adresse un léger sourire sardonique en empoignant son balai. Depuis la rentrée, il est devenu le capitaine de son équipe. Le vent siffle au-dehors, l'herbe crisse sous leurs pas. Seul le bruit éloigné des cognards déjà libres vient couvrir leurs piques incessantes. Prince. Il a toujours eut quelque chose contre le sang-pur, quelque chose qu'il n'expliquait pas jusqu'à comprendre l'orientation sexuelle de ce dernier. Pourtant, depuis que l'animagus s'est montré être d'une aide particulièrement désirée lors d'une nuit de pleine lune agitée - ou plutôt devrait-il dire, depuis qu'il a manqué de le tuer dans la forêt interdite - Shawn se sent... Reconnaissant envers lui. Leurs moqueries sont plus légères, presque amicales. Comme si partager ce secret avait lié quelque chose entre eux, avait créé ce que Shawn n'arriverait même pas à expliquer. Il ne l'a jamais apprécié, et n'avouerait certainement jamais avoir eut besoin de lui ce soir de pleine lune - et tous les soirs de pleine lune suivant. Mais, voilà. Ils en sont là aujourd'hui. Ils rient, se poussent l'épaule. Prince a beau être arrogant et exécrable lorsqu'il se met à le taquiner sur son homophobie non dissimulée, Shawn apprécie tous ces moments-là. Ceux où ils s'entraînent pour évacuer le trop plein de nervosité et d'agitation dont fait preuve le capitaine à l'approche des pleines lunes - et que Sebastian semble avoir compris sans même qu'il ait eut à lui dire. Ceux où ils sont complices sur le terrain, lors des matchs de quidditch contre leurs adversaires. Ceux où ils fêtent leurs victoires, comme s'ils étaient suffisamment proches pour pouvoir se féliciter du regard sans avoir à prononcer un seul mot. Prince sera toujours ce serpentard gay aux fréquentations souvent douteuses, pour lui, mais il restera aussi l'épaule sur laquelle il peut s'appuyer sans avoir à lui demander. Jamais il n'aurait cru en avoir besoin, et pourtant...
Rapidement, le vent siffle à leurs oreilles. Les cognards défilent, le souaffle se cale sous le bras du capitaine. Les moqueries n'ont plus lieu d'être sur le terrain, comme si tout devenait soudainement trop sérieux pour les deux verts pour qu'un seul mot n'ait à briser la magie de l'instant. La tension accumulée du sorcier se dissipe, son coeur se calme. Le temps qu'il passe sur le terrain l'éloigne temporairement de son problème de lycanthropie, de son problème de confiance en lui qu'il commence doucement à vouloir régler de lui-même. Depuis un an et demi, maintenant, Shawn a appris à se faire à l'idée qu'aucun remède n'était possible. Que rien ne pouvait l'être, si ce n'est accepter. Accepter, et vivre avec. Et ce même si la simple idée d'avouer à voix haute ce qu'il est lui donnerait encore envie de vomir.

C'est la chose la plus difficile qu'il ait eut à faire, à entreprendre: vivre avec sa lycanthropie, se faire à l'idée qu'il ne sera plus jamais le même. Son visage s'est durcit, son corps s'est agrandit et sa carrure n'est plus vraiment la même. Tout le monde y voit là le simple fait qu'il est désormais un adulte, mais Shawn ne peut s'empêcher d'apercevoir la bête qu'il devient les soirs de pleine lune en se fixant dans un miroir. Il la voit lorsqu'il effleure sa morsure, il la voit lorsqu'il serre les poings et sent ses muscles presque inhumains se crisper sous ses vêtements. Mais il la voit aussi lorsqu'il en a secrètement besoin, et c'est l'une des choses les plus difficiles à apprécier. L'une de ces choses qui lui fait du bien de façon malsaine. Il la voit lorsqu'il prend de la vitesse au Quidditch, il la voit lorsqu'il réussit à faire des passes de plus en plus difficile. Il la voit lorsqu'il se met à courir vite, il la voit lorsqu'il entend des voix trop lointaines pour une ouïe humaine. Il la voit lorsque son odorat se développe et lui permet presque de connaître tous les ingrédients présents en cuisine. Il la voit lorsque sa faim s'agrandit et lui donne soudainement envie de viande un peu trop saignante. Il la voit lorsque sa force se décuple. Au départ, cela a été particulièrement compliqué pour lui de se faire à l'idée qu'il pouvait se servir de sa malédiction pour en faire un don de tous les jours. Si compliqué qu'il refusa durant de longs mois de s'en servir, quitte à perdre un match de Quidditch auquel il aurait pu décrocher la victoire. Il ne devait pas commencer à apprécier les facettes de sa lycanthropie, de la bête qu'il dissocie encore et toujours de lui. Mais, la guerre faisant rage et les cours de sortilèges devenant de plus en plus difficile, il dû se rendre à l'évidence: elle pouvait lui sauver la vie. Depuis, il essaie de la maîtriser, de la contrôler dans son quotidien, mêlant fascination et dégoût. Il a toujours du mal à ne pas devenir paranoïaque, à ne pas se demander s'il ne va pas lâcher le morceau à un détour de discussion avec ses camarades. Pourtant, il fait des efforts, sort doucement mais sûrement de sa période transitoire. De son traumatisme qu'il apprivoise. Il a toujours fait ainsi, après tout. La seule chose qu'il n'arrive pas à se pardonner dans ce processus, c'est la perte d'Emeraude. Lorsque leurs retrouvailles se firent, aussi violentes qu'intenses, il ne pu que prononcer le mot 'désolé' à maintes reprises avant de fuir une nouvelle fois. Il lui fallut plusieurs semaines, plusieurs mois, pour ne plus la fuir du tout, pour l'accueillir à nouveau dans sa vie comme il l'a toujours fait. Il ne sait même pas comment il a pu faire une chose pareille: la blonde est trop importante pour lui pour qu'il ne l'ait pas à ses côtés.
Et c'est sûrement ce fait qui, malgré la présence d'une personne prénomée Megan dans son quotidien, l'a rapidement poussé à retomber amoureux d'elle. Il n'a jamais pu cesser de parler à Megan - bien qu'il le fait moins souvent, à contre coeur - via ce livre ensorcelé qu'il a un jour retrouvé dans ses affaires. Il n'a jamais pu, surtout après ce qu'il s'est produit dans la salle sur demande. Pour une raison ou une autre, il n'arrive pas à se défaire de cette personne dont il ne connaît même pas le visage ni même l'apparence. Bien trop souvent, il a omis d'avouer à Emeraude qu'il venait de passer sa soirée à discuter avec Megan plutôt qu'à travailler ses cours. Mais cela ne l'a certainement pas empêché de tout plaquer pour la rejoindre elle, l'été passé. Traversant une période difficile à son tour, Shawn s'était senti presque obligé d'être là. Fuyant son domicile familial depuis sa transformation, il lui a rapidement demandé de l'accompagner dans ses voyages d'été... Ce qu'elle accepta.
Depuis, ils ont retrouvé leur complicité, et l'amour qui les a sûrement toujours lié. Chaotique, parfois desastreux, mais bel et bien présent. A la rentrée, Shawn a néanmoins quitté l'équipe de Quidditch de son plein gré, n'ayant plus volé depuis leur dernier match. L'envie de le faire ne lui manque pas, mais sa tête semble soudainement trop pleine. Pleine de cette envie de se défaire du dégoût omniprésent qu'il ressent pour ce qu'il est, de cette envie d'apprivoiser ce qu'il peut être.


Dernière édition par Deshawn J. Mercer le Mar 22 Déc - 16:33, édité 3 fois
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 14:13 (#)
SDGKHLQSKJDHKQLJGHQLJSF PREEEEEEEMS

Edit :SHAAAAAWNSDKJGHQSFQ baveBrilleSilversautesurBraoHaww
Je suis trop trop trop trop [...] trop trop contente que tu le refasse, et de le voir et ... dead
Toujours aussi beau hihi Perv !
Jepréparelasallesurdemande

RUUN

( Yen a une dans ma tête qui peut pas te sauter dessus mais l'intention est là HOHOHOHOHOHOHOHOHHO )

:hugs:Brille
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 14:28 (#)
rebienvenuuuuuuuue Chou t'es beau hihi
trois posts HOHOHOHOHOHOHOHOHHO j'ai hâte de lire tout ça Twisted

liens.
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 14:49 (#)
Re bienvenue à la maison :hugs:
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 15:41 (#)
Bienvenue Daengelo
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 16:18 (#)
Ça fait tellement plaisir de revoir Shawn dead Re bienvenue à la maison :hugs: Daengelo
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 20:25 (#)
Re bienvenue Chou
Isaure Lenoir
admin - war is the sea i swim in
Isaure Lenoir
Répartition : 27/09/2015
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Isaure Lenoir, Jeu 26 Nov - 21:51 (#)
HE IS BACK Twisted Twisted

Comment je suis contente crymeariver jetebalanceCythdessuswesh

Rebienvenue la plus belle Brille
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Jeu 26 Nov - 22:28 (#)
OMG HOHOHOHOHOHOHOHOHHO

Je suis trop contente de te revoir toi Brille
Va falloir réparer notre manque de rp wuuuuut
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Ven 27 Nov - 1:33 (#)
Yaaa RUUN Animal I have become (Shawn) 1568345221
Bon retour Queen Sou Hate de te relire avec lui Chou
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Ven 27 Nov - 18:27 (#)
rebienvenue à la maison ! fiurhfihire Brille :hugs:
shawn de retour hihi
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Invité, Ven 27 Nov - 20:53 (#)
Bon retour Animal I have become (Shawn) 1094600113
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Message Re: Animal I have become (Shawn)
par Contenu sponsorisé, (#)
 

Animal I have become (Shawn)

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