Saul n'est pas prévu au programme. En fait, c'est plus le sexe de l'enfant qui prend Franck et Léa par surprise. Les deux parents Dearborn ignorent totalement si c'est une fille ou un garçon mais après leur deux premiers garçons, ils ne s'attendent pas à un miracle. Son prénom originaire de France est masculin comme ils ont tout prévu pour leur fils qui s'est révélé être une jolie petite fille.  « Saul » C'est le prénom qu'ils ont décidé avant sa venue au monde. La surprise est là mais il n'est plus possible d'hésiter, elle est là. Saul sera son prénom et elle le portera très bien. Alors quand la sage-femme arrive pour les pièces d'identité de l'enfant, la maman répond : « Elle s'appelle Saul S.A.U.L Dearborn. » Une précision désirée par les parents, un nouveau membre de la famille va faire son entrée dans la demeure familiale et c'est aux parents d'envisager la suite. Le papa, Franck Dearborn, est très protecteur envers ses enfants mais également très sévère et exigent. Il donne rarement de deuxième chance, pour lui la vie n'en donne pas, son métier au Magenmagot ne l'aide pas à desserrer la vis. A l'inverse, Laura est une jolie sorcière douce et aimante, avenante envers sa famille et ses amies, travaille en tant que chercheuse à des remèdes aux pathologies lourdes. Saul ne le sait pas encore mais elle est déjà promise à quelqu'un et la malheureuse n'a pas bien le choix. Seulement, à l'âge où la découverte et les caprices sont autorisées, elle ne veut qu'une chose : avoir gain de cause et crier le plus fort possible. C'est ainsi qu'elle commence à forger son sale caractère mais aussi à faire tourner ses deux frangins en bourrique. Un jeu dont elle ne se lassera pas de sitôt. Mais adorable et rigolote, Icare et Branan ne lui en voudront pas longtemps après sa taquinerie. La petite gamine se fait bien entendre dans tout le manoir surtout lorsqu'elle perd aux jeux de société en hésitant pas un seul instant à tout faire voler. D'ailleurs, lorsque la magie s'en mêle, c'est une véritable tornade qui se déclenche. Tout s'envole et elle avec. Difficile de la rattraper néanmoins, elle finit toujours pas retrouver la terre ferme.


Les années passent, Saul grandit au fur et mesure que les feuilles tombent. Malheureusement, ce n'est pas le premier Noël qui déçoit la jeune Saul et c'est pas tant qu'elle cachait ses volontés, c'est surtout que ses parents ne comprennent tout simplement pas pourquoi elle préfère les voitures rouges aux poupées comme toutes les autres petites filles. Elle fait des colères lorsqu'elle veut quelque chose que son frère a dans les mains et joue aux jeux de voiture sur un tapis imprimé. Il n'y a pas d'explication, elle veut tout simplement jouer avec ses grands frères comme aime le dire les médecins pour expliquer les préférences de l'enfant aux parents inquiets. Autant ça ne dérange pas tellement le Branan, alors âgé de 15 ans, qui préfère avoir sa petite sœur et son petit frère à l’œil pendant que leur père trime au travail pour leur donner une bonne vie. C'est dire qu'il a prit son rôle de grand frère très au sérieux en aidant à l'éducation des deux derniers. Plus difficile avec Icare qui semble vouloir une liberté plus grande qu'autorisé pour un enfant de 6 ans. C'est pourtant ce qu'il fera. Il ne veut pas la responsabilité de sa sœur sur le dos et refuse même d'avoir un contact avec elle. Têtue en ce qui concerne la cohésion de sa fratrie, même sans réellement savoir ce qu'elle est entrain de faire, Saul arrange ses réactions en fonction de la personne qu'elle a en face d'elle. C'est comme ça qu'avec Branan, elle s'autorise des petits caprices mais qu'elle préfère s'évader avec son autre frère autant qu'il le souhaite.


Enfin, la petite Saul se trouve dans le Poudlard Express, elle y embrasse joyeusement sa mère pendant que leur père parle sérieusement à Branan. Evidemment, la présence de Saul donne encore plus de responsabilité à l'adolescent mais il encaisse fièrement ce rôle. Il y prendra soin et Franck en est certain car il a bien éduqué ses fils. Icare aussi, il doit surveiller sa petite sœur, elle est trop hystérique, trop jeune pour comprendre qui peut l'attendre là-bas. Dans le Poudlard Express, le cœur battant et battant sa main de droit à gauche pour dire au revoir à ses parents, elle sautille sur place à en agacer Icare. Il est déjà passé par là mais le dynamisme de sa sœur le désespérait parfois. Elle finit par se calmer au moment où Branan lui passe le livre de l'Histoire de Poudlard mais il rigole lorsqu'il la retrouve endormie à peine au bout de la cinquième pages. Elle n'est pas différente de ses grands-frères, elle ne peut pas rester plus de cinq minutes concentrés et les bouquins l'ennuient plus qu'autre chose. Il la réveille lorsqu'ils ne sont pas très loin, d'autres élèves les ont rejoint au cours du trajet et Saul montre une nouvelle attitude, sa timidité. Elle ne parle pas ou peu et se fait oublier. Au départ, cela surprend Branan mais lui autorise un moment d'adaptation avant de la cuisiner sur sa nouvelle attitude.

Dans la barque, entourée de première année, elle ne fait qu'observer l'énorme Château qui grandit au fur et à mesure qu'elle approche. Rien ne conduit les barques, il n'y a que des lampes qui indiquent leur position sur le Lac noir. Celui là aussi, elle en a entendu parler mais c'est bien la première fois qu'elle voit tout ça. Arrivée, elle suit le groupe où un professeur les prend en charge et puis ils montent des marches en troupeau désorganisée mais excité de voir la suite. La jeune Saul se sent perdue loin de ses frères et commence même à avoir envie de rentrer chez elle. Seulement, elle tait cette douleur étrange dans sa poitrine et les brûlures qui manquent de sortir violemment d'elle-même. Elle comprend qu'ici, chaque comportement qualifie les autres : Ceux qui veulent devenir un leader, celui qui veut être tout simplement ton amie ou d'autres qui cherchent seulement à montrer qu'ils sont intelligents. Elle entre dans la Grande Salle, elle cherche discrètement le regard de ses grands frères et finit enfin par les trouver. Le regard bienveillant de Branan ainsi que de Icare lui donne l'envie qu'ils la regardent avec fierté. C'est donc le cœur battant qu'elle s'approche d'une table tout au fond de la Salle. Un tabouret avec un vieux chapeau pointu l'attend. Elle n'a jamais vraiment su où elle souhaite s'intégrer parce qu'au fond d'elle-même, elle sait que peu importe où elle sera, les choses ne seront plus comme avant. « Saul Dearborn » C'est à l'attente de son prénom qu'elle relève la tête et s'avance en jouant des coudes pour se retrouver sur l'estrade. Comme les autres élèves, elle s'assieds sur le petit tabouret et attend. Son choix est fait, elle a des principes et ces derniers ne peuvent pas être ignoré par le Choixpeau Magique qui lui-même s'émerveille : « Très intéressant... Je vois... Alors ce sera... » Une fois qu'il a hurlé le nom de sa maison, la foule d'élève applaudit et la maison désignée se lève pour accueillir leur nouvelle membre.

« Cher Journal,

Il n'y a pas une semaine, j'ai vécu la pire des soirées qu'il puisse exister. Je me trouvais à la bibliothèque, je me tuais le cerveau à trouver une entrée en matière au devoir de DFCM. Je butais sur le sujet et franchement, j'avais hâte que ça se termine vite. Je me tapais une migraine des plus horrible et lorsqu'en y repensant, le devoir n'était pas si important que ça. Lud' s'y trouvait aussi et j'avoue que je restais dans cet endroit malodorant pour rien. Je l'aimais bien et malheureusement, elle préférait passer tout son temps ici. J'avais fini par abdiquer. Je ne supportais plus de ressentir comme un tam-tam, juste là, sur mon front.

Une fois que je lui avais souhaité une bonne soirée, je rangeais mes affaires et sortais de la bibliothèque. Je me souviens juste avoir eu le droit de dire « Hey ! ». Les yeux bandés, on m'a transporté dans une pièce étroite où on m'insultait et remettait en question ma sexualité. Oui, Journal, je suis lesbienne et tu as été le premier à le savoir ! Je ne me cache pas non plus seulement, certaines personnes n'ont pas aimé que ça j'étais ainsi. Je voulais hurler et au fond de moi c'était comme si je le faisais cela dit, le son ne sortait plus de ma bouche. Je m'en voulais terriblement d'avoir laissé ma baguette au dortoir.

A force de me débattre, j'avais réussi à me libérer d'une main et c'était grâce à mes combats de catch avec Icare de mon enfance, que j'avais réussi à me défaire du bandana qui recouvrait mon visage. J'étais sortie de la pièce, en tombant alors que la porte s'ouvrir sous mon poids. Elle n'était pas bien solide, heureusement. A terre, je me suis relevée maladroitement puis me suis mise à courir. Les escaliers semblaient être décidée à m'aider car ils arrivaient à mettre de la distance entre mon agresseur. A vrai dire, ils m'avaient étrangement dirigé vers le 7e étages. Je courais, j'entendais ses pas finalement dans le corridor qui couraient derrière moi. A un endroit, je m'étais cachée dans un renfoncement, je pleurais, je m'en rappelle. Il m'avait fait mal, je sentais mon sang tambourinait dans les bleus qui se formaient peu à peu dans mon dos, sur mes bras...

Ma chemise était déchirée par endroit mais c'était à cause de moi, lorsque je suis tombée parterre en sortant du placard. En l'entendant approché plus calmement, il devait sûrement me chercher dans les moindres recoins, je priais à haute-voix qu'il abandonne ou de trouver un endroit plus sûr mais il n'y avait que des tableaux et des statues pas assez larges pour me cacher quand un étrange bruit m'avait fait sursauté. Je me suis retournée et j'ai vu une porte, elle était massive alors il était pas possible de la louper. Le temps de réflexion ne pouvait pas être bien long, il se rapprochait, il avait entendu du bruit. Je tirais sur la poignée et m'étais engouffrée dans la pièce. A vrai dire, je ne savais vraiment pas où j'étais. Il y avait une baignoire pleine avec de l'eau bouillante, un lit à baldaquin et de quoi manger. Tout ce dont j'avais besoin au moment où je l'avais pensé. Toute ces choses apparaissaient.

Je vais me venger, je t'assure que je vais me venger que je l'ai vu et même si il voulait seulement me faire peur, j'ai bien l'intention de lui faire passer le message. Je ne suis pas une pauvre petite enfant sans défense. Il est hors de question qu'il s'en sorte !

Si j'en parle seulement maintenant, Journal, c'est parce que j'ai passé tout mon temps là-bas, je m'y cachais surtout, avec de nombreux bouquins sur Poudlard. C'est aujourd'hui, que j'ai découvert que Poudlard m'avait aidé à me cacher en me faisant découvrir la Salle sur Demande. »

Saul a 18 ans quand les Patronus font leur apparition suite au sortilège lancé par le Ministère de la Magie sur toute l'Angleterre. C'est un matin, durant les vacances de Noël que Saul se réveille difficilement, perturbée par des bruits étranges dans sa chambre ainsi que des apparitions assez étranges. Elle pensait qu'elle rêvait mais c'est ce matin-même qu'elle apprend que c'en était pas. Calice, comme cette apparition s'est nommée de son propre chef, lui a raconté qu'elle n'avait pas arrêté d'essayer d'attirer son attention toute la nuit. Une bonne heure après la discussion animée qu'elles ont échangé toute les deux, elles sont descendues ensemble, déjà très proches l'une de l'autre et Saul a remarqué que son grand frère Icare en a un aussi. Sa forme est tout à fait ce qu'il représente, c'est d'ailleurs assez étrange et puis au fur et à mesure, elle comprend que Calice est aussi petite parce qu'elle peut se montrer aussi discrète comme une puce pour passer inaperçue. Tout comme la petite grenouille reinette, collée à elle au niveau de son thorax. Ce qu'elle n'arrive pas à comprendre c'est que Saul n'est pas si inoffensive qu'elle veut vraiment laisser paraître. Elle est aussi fouineuse qu'un renard sauvage et solitaire comme un tigre. Elle réfléchit mais ne trouve aucune solution cependant, elle adore Calice et partage tout avec elle. Icare a essayé de se séparer d'une pièce à une autre, pour des raisons strictement personnelles d'après lui et la douleur qu'il a ressenti était juste tellement atroce qu'il en avait hurlé. Toute la maison s'était rameuté pour voir ce qui se passait. Saul s'en souvient car Calice lui avait dit : « Icare ne devrait pas se séparer de son patronus. Autant il a pu souffrir mais son patronus aussi a souffert. » Saul apprend. Si elle se sépare trop longtemps ou trop loin de son amie fidèle, elles allaient souffrir atrocement. C'est en avançant dans le temps, pas très loin non plus qu'elle voit Calice se changer en un énorme aigle, la protégeant de battement d'aile furieux. C'est un détour à l'infirmerie suite à « un accident » du Poudlard Express qu'elle finit enfin par découvrir que Calice, c'est elle mais en beaucoup plus puissant et.... Très fragile. En effet, toute bonnes nouvelles n'arrivent jamais sans les mauvaises d'ailleurs...


Durant quelques mois, les médicomages travaillent d'arrache pied sur un antidote. Des pauvres élèves, les plus faibles décèdent ou les patronus disparaissent sans demander leur reste. Les différentes étapes de la maladie sont maintenant décelables même si Saul vit un peu cette période à des kilomètres de là. Immunisée, c'est un peu comme si elle se trouvait dans une salle de cinéma où elle voit Poudlard se diviser en deux. Les sains et les malades. Chacun peuvent se voir derrière un miroir, dans une sorte de parloir. Et puis, le 17 Mai  1981, l'antidote sort comme le saint Graal dans toute l'Angleterre. Très vite les personnes immunisées sont réquisitionnées pour donner leur sang et de créer plus de vaccin sauvant des des jeunes sorciers encore gravement atteint. C'est la liberté ! Malheureusement, Saul constate qu'il y a en a qui pleure la disparition définitive de leur patronus, d'autre saute partout, heureux de le revoir, même si il ont prit une autre forme. On peut dire que Poudlard peut fêter cette grande nouvelle. La maladie est finie, on peut passer à autre chose... Concernant Saul, elle n'a pas réellement changé ses habitudes en dehors du fait qu'elle se retrouver avec très peu d'élève en classe : elle se baladait, retournait dans la Salle sur Demande, pensait à Narcisse... A Alexis. Les vagues d'émotions touché par Poudlard l'ont atteint d'une manière totalement différente : Est-ce qu'en pensant avoir acquis quelque chose la vie nous a montré qu'il ne fallait pas s'avouer vainqueur tout de suite ? Les choses ne peuvent pas être tout blanc ni tout rose, il faut simplement prendre soin de ce qu'on nous a donné car ça peut très vite être repris.... 


Ce n'est pas comme si elle se cachait, ce n'est pas comme si elle ne lançait pas assez de signaux envers sa famille depuis très petite... En réalité, elle ne comprend pas le hibou qu'elle vient de recevoir. Elle ne comprend pas du tout. Son père, accompagné du beau-père de Fenrir-Amos Weasley, ont eu un compromis depuis déjà très longtemps : Un jour où l'autre, Saul et Fenrir seront unis par les liens sacré du mariage. C'est vrai qu'il n'y a pas grand chose à comprendre, c'est simple mais à la fois difficile à accepter : Elle n'aime pas Fenrir, elle n'aime pas le monde, elle aimerait vivre comme une nomade solitaire accompagné de son patronus comme unique compagnie. Elle veut continuer ses escapades pédestres et équestres qu'elle s'organise durant ses vacances scolaires. Elle veut être libre, elle veut qu'on la respecte pour ce qu'elle est, pour ce qu'elle veut être. Elle ira rendre visite à sa cousine, ses frères mais pour l'instant, elle déteste plus que tout son père. La première chose qu'elle veut faire, c'est d'aller demander des comptes à ce Serpentard pour qui elle n'éprouve absolument rien.