Et dans la lumière chancelante de la pièce, le dernier battement de cœur, le dernier souffle, la dernière pensée de vie. «
Et merde… »
Mais l’histoire elle commence plus tôt. Beaucoup plus tôt. Bien avant qu’il vienne au monde. Dans la famille King, une famille de sang pur américaine. Riche et puissante. Leur nom raisonnait sur toutes les lèvres qu’elles soient moldus ou non. Ils avaient leur propre empire, bâti depuis l’arrivée des premiers sorciers sur le continent. La finance, voilà ce qui apportait le repas sur la table. Que ce soit pour les Non-Majs ou encore pour les Sorciers , ça importait peu, ils avaient une renommée toute autant puissante. Et ils en étaient fiers mais restaient tout de même humbles.
En ce temps, Clausius apprenait auprès de son père à diriger l’empire tandis que Oscar acceptait tristement et lourdement son sort de paria. Restant dans l’ombre comme à son habitude, il profitait de la fortune familiale pour regonfler le peu d’amour propre qu'il lui restait. Et on le laissait faire, car c’était ainsi qu’on faisait chez les King. On laissait couler… jusqu’à ce qu’on dépasse les bornes. Jusqu’à ce qu’il engrosse une Non-Maj. Une belle et innocente demoiselle trouvée dans un bar. Il en était même tombé amoureux de cette Sarah mais encore aurait-il fallu qu’il eu un cœur pour cela. Ce n’était qu’un coup d’un soir si bien qu’il l’avait oubliée comme toutes les autres. Jusqu’à ce que huit années plus tard il reçoive une lettre inattendue qui l’informait qu’il était père et que la jeune maman voulait savoir pourquoi son enfant était en proie à d’étranges phénomènes paranormaux. Cependant ce n’était pas Oscar qui avait lu le papier en premier, c’était son père. Des mesures devaient être prises, on devait étouffer l’affaire au plus vite sans quoi la famille serait recouverte de honte. Evidemment, il avait fallu lancer un sort d’Oubliettes à la jeune maman et on avait pris le jeune gamin sous le toit comme un membre de la famille à part entière. Mais jamais Oscar n’accepta de le considérer comme son fils, jamais il ne lui dit, jamais il ne s’en occupa. Si bien que Clausius prenait le bambin sous son aile, qu’il l’éduquait comme le fils qu’il n’avait pas et qu’il acceptait enfin qu’on le qualifie de « père de cet enfant »
C’est ainsi, dans cet univers remplie de richesse et de secrets que notre jeune Romeus vécu pendant tout ce temps. Suivant celui qu’il croyait son père pour devenir comme lui une fois adulte. Se moquant de celui qu’il appelait « mon oncle » lorsqu’il s’ennuyait. Se faufilant dans tous les recoins de la demeure familiale, s’aventurant dans des endroits interdits avec sa meilleure amie. Impétueux et courageux, il était vrai qu’il n’avait rien qui aurait pu prouver que son véritable père était bien Oscar mais ce n’était pas plus mal.
Alors vous l’aurez compris, ça c’était la version courte de l’enfance de notre bon Romeus. Si les détails vous ennuient passez tout de suite aux parties 3 et 4, sinon amusez vous bien.
Partie 1 : circle of life
Ainsi il est né dans à New York, le Queens pour être plus exact. Sa mère, Sarah Evans était infirmière dans un hôpital. Elle travaillait beaucoup, tard et avait beaucoup de mal à concilier son nourrisson avec sa vie professionnelle. Il est vrai que jamais elle n’avait prévu d’avoir un enfant, elle avait même pensé à aller avorter mais la voix haute perchée de sa mère avait raisonné dans sa tête et elle n’avait pas pu. Au fil des jours, semaines, mois elle avait fini par s’attacher à ce petit être qui grandissait dans son utérus. Le jour où il est né, elle s’est posée dix mille questions : « qu’est ce que je fais ici ? » « pourquoi j’ai fais ça ? » « qu’est ce que je vais faire ? » La douleur était une raison de plus pour la convaincre que son choix était une erreur mais quand elle entendu le premier cri, quand on lui posa le petit être sur la poitrine, il n’y avait plus de questions. C’était un peu comme dans les films : le bonheur d’être mère.
Ce n’est que quand elle est rentrée chez elle, le berceau à la main, que ses doutes et craintes sont revenus. Sa mère qui lui donnait mille et uns conseils, Romeus qui ne faisait pas ses nuits, c’était à en devenir folle.
Mais elle y était parvenue. Avec son maigre salaire, avec la force de son simple amour, elle avait réussi à élever son enfant, son petit garçon. Elle l’avait vu faire ses premiers pas, entendu son premier mot, faire sa première bêtise. Chaque geste était pour elle une source de bonheur. Elle se rappelait des fois où elle trouvait les nouveaux parents ridicules à l’hôpital mais aujourd’hui elle comprenait. Elle aurait tout fait pour qu’il reste en bonne santé, pour qu’il soit heureux.
Quand il a été en âge d’aller à l’école, elle avait été une nouvelle fois déchirée. Elle aurait voulu le garder avec lui pour toujours mais elle savait que c’était ainsi que les choses fonctionnaient. Car elle ne pouvait contrôler le temps et ça elle allait amèrement le regretter. Lorsque Romeus atteignit les huit ans, le premier phénomène « paranormal » se passa. Assise sur la table à faire les comptes du mois, elle regardait d’un œil son enfant dessiner une nouvelle horreur qu’elle qualifiera de magnifique lorsqu’il lui montrera. Tout était normal jusqu’à ce que le petit garçon tende la main vers un crayon un peu trop loin et que celui-ci se rapproche pour atterrir dans la petite paume comme par… magie ? Elle avait d’abord cru que c’était la fatigue qui la faisait délirer mais plus elle y prêtait attention et plus elle remarquait ce que faisait Romeus. Elle lui avait demandé comment il faisait mais il n’avait pas vraiment su lui donner une véritable réponse. Elle s’était mise à faire des recherches, à essayer de comprendre mais il n’y avait rien. Puis ce fut lorsqu’elle en informa sa mère qu’elle obtint une véritable piste. «
C’est peut-être génétique ? Le père il était comment ?.Le père… Ce coup d’un soir… Oscar King. Car oui, elle se rappelait de son nom (ça s’oublie pas quand on couche avec un membre de la Grande Famille) et oui elle avait préféré lui cacher l’existence de son fils, sachant pertinemment qu’il était bien trop illégitime. Et pourtant, si elle voulait « sauver » Romeus il fallait qu’elle en ait le cœur net. Une feuille et un bout de papier plus tard elle envoya sa lettre pour la grande compagnie dans l’espoir que son enfant ne soit pas atteint d’une tare trop grave et qu’elle pourrait se soigner.
La réponse qu’elle reçu quelques semaines plus tard avait été des plus déconcertante. Pas de réponse à proprement parler, juste une invitation pour elle et Romeus. Elle y était allée, restant tout de même sur ses gardes. On l’avait accueillie à bras ouverts, on avait emmené le petit garçon jouer dans un coin plus loin et sans qu’elle ne s’en rende compte on lui jetait un sort. Debout, devant l’immeuble de la Famille King, elle reprit ses esprits, se demandant ce qu’elle faisait là.
Pour ceux que ça intéresseraient, ceux qui se poseraient la question, Morpheus King –grand-père de Romeus- envoya des agents pour effacer des esprits toutes traces de Romeus chez les Non-Majs tout comme l’identité de sa réelle mère au jeune bambin. Ainsi, tous ces huit ans n’avaient pas existé.
Partie 2 : I just can't wait to be king
Et donc il pensait avoir toujours vécu ici. De sa mère ne lui restait que quelques phrases en l’air et un visage flou. On lui avait dit qu’elle était morte en accouchant et il avait cru cela, se convaincant alors que ses "souvenirs" n'étaient que le fruit de son imagination. Peu à peu, il (re)prenait ses marques et s’amusait dans la demeure avec sa seule amie, Ailina. Ils avaient le même âge et la même philosophie. Ils aimaient tous les deux le danger, les aventures et toutes ces choses interdites. Chaque jour, il y avait une nouvelle mission suivie d’une nouvelle punition. Clausius King, son père (ou son oncle génétique), ne cessait de lui répéter les mêmes choses. Sans cesse c’était les mêmes discours, les mêmes reproches. Car étrangement il se revoyait en ce garçon si bien qu’il avait fini par le considérer comme son véritable enfant. Et il y avait eu cette pièce interdite, qu’ils avaient fini par explorer avec Ailina. Ils s’étaient retrouvés face à des sorciers plus grands et plus expérimentés qu’eux et les choses s’étaient mal passées jusqu’à ce que Clausius arrivent pour les sauver. Sur le chemin du retour, lorsqu’il s’était retrouvé seul avec son fils, il y avait d’abord eu le silence gênant dans l’attente d’une sentence et ensuite les mots. Pendant quelques longues minutes Clausius l’avait encore une fois sermonné, clamant qu’il n’avait aucun droit de mettre la vie d'Ailina en danger et qu’il ne devait pas agir comme un idiot. Et comme à chaque fois, Romeus avait joué la carte de l’admiration, confiant qu’il cherchait juste à se montrer tout aussi brave que son père et comme toujours il y avait eu la réconciliation.
Quelques mois plus tard, le jeune King embarquait pour Ilvermorny où il ferait ses études. Etrangement, Romeus avait été effrayé en arrivant devant le train. Lorsque son père lui avait demandé pourquoi il avait répondu d’une voix à peine audible. «
Et si j’arrive pas à me faire des amis ? » «
Qu’est-ce que tu racontes ? Tu es un King, tu arriveras toujours à te faire des amis ! Et quand bien même tu auras toujours Ailina …(et en lui grattant la tête)
et ton vieux père ! » Le garçon avait souri à pleine dents et s’était jeté dans les bras du paternel. «
On sera toujours super copains hein ? » «
Bien sûr » «
Rien ne nous séparera jamais, pas vrai ? » Mais Claudius n’avait pas répondu à cette dernière question. Un simple sourire et il fallait embarquer.
C’était les vacances de Noël. Endormi dans le train, il ne se doutait pas encore que ça allait être les dernières. Lorsqu’il était arrivé à la gare tout était normal, son père qui l’accueillait, lui demandait des nouvelles et lui racontait les derniers ragots qui couraient dans la famille et ils prenaient la poudre de cheminette pour rentrer. A la demeure il tomba sur son oncle (ou père adoptif si vous arrivez à suivre !) Oscar. Comme à chaque fois il lui lança une pique et l’homme lui répondit d’un ton sarcastique et vague. Romeus ne s’en embarrassa pas et continua sa route. Car c’était une habitude de voir le sorcier ainsi, avec une telle … joie de vivre.
Et pourtant, à la plus grande surprise de Romeus, Oscar était venu frapper à sa porte. Il lui avait proposé une marche nocturne sous la neige de New-York et le jeune homme avait accepté avec une naïveté déconcertante. Mais rapidement il regretta en se rappelant la loquacité inexistante de son oncle. Ils s’arrêtèrent dans une ruelle sombre. «
Il faut que tu attendes ici, ton père a une surprise pour toi » L’esprit enfantin du jeune King s’était éveillé et il avait commencé à poser de nombreuses question à Oscar qui restait cependant muet. Excepté pour cette dernière «
Et je vais l’aimer ma surprise ? «
A en mourir. » C’était le cas de le dire.
Pour passer le temps, le King s’amusait à jeter de légers sorts contre le mur sans se soucier des risques que cela pourrait causer. De longues minutes plus tard, Romeus n’était plus seul dans la ruelle. Rejoint non pas par son père mais par des descendants des Scourers (des Non-Majs qui cherchent à tuer les sorciers en bref). Alors le jeune homme savait qu’il n’avait pas le choix face à ces gens, la fuite ou l’affrontement. Il avait au début choisi la dernière option mais il sentait bien que ces ennemis étaient bien trop entrainés. C’est donc en prenant l’option de la défensive qu’il s’était fait un chemin au travers du groupe et aussitôt il se mit à courir. Pourchassé par ces ennemis de la magie, il essayait de faire fonctionner son cerveau le plus rapidement possible mais rien ne lui venait et ses pensées se brouillaient chaque fois qu’il entendait le coup de feu des armes maléfiques des Scourers.
Soudain il fut plaqué au sol par un corps plus lourd et plus imposant que lui. Presque aussitôt il reconnu son père qui se relevait et lui criait de fuir alors qu’il faisait face aux autres. D’abord hésitant, Romeus finit par écouter ce que lui dit son paternel et se mit à courir. Jusqu’à ce qu’il entende une grande détonation puis… rien. Le silence complet. Lentement il avait fait demi-tour. Les Scourers gisaient sur le sol … à côté du corps de son père inanimé. Il s’était précipité à ses côtés essayant en vain de le réveiller. Les larmes coulaient en cascade sur ses joues et il pensait que rien ne les arrêterait mais Oscar arriva derrière, lui reprochant et l’accusant de la mort de Clausius King.
Le Royaume-Uni lui avait donc ouvert ses bras. Un monde nouveau dans lequel le nom de King était assimilé à la famille royale et non à une grande famille de la finance. Là-bas il resterait incognito et là bas il pourrait se construire une nouvelle vie. C’était le plan qu’il s’était établi dans sa tête une fois qu’il
les avait rencontrés. Deux hommes charmants qui l’avaient accueilli dans leur modeste appartement. « Des hors la loi » comme ils aimaient si bien le souligner. Ils avaient réussi à lui redonner le sourire et à lui redonner envie d’avancer. A son plus grand bonheur ils ne voulaient pas savoir d’où il venait ni ce qu’il avait fait. Et alors il pouvait écrire le nouveau chapitre de sa vie, glissant l’ancien sous le tapis pour le cacher et ne plus jamais le voir.