ft. Winnie Harlow L'Egypte pour ne pas s'effondre, l'égypte pour ne pas mourir sous le poids du deuil. S'occuper à tout prix, partir sur les pistes d'une malédiction familiale, trouver une raison de vivre quand on a perdu un bout de soi. Perdue, océan de larmes à l'état humain, c'était l'état d'Astrid. Elle avait besoin d'espace, de nouveauté, d'ailleurs. Alors elle a accompagné Artair en Egypte, puis a décidé d'explorer seule. Abandonner le monde sorcier, oublier les problèmes, prétendre pouvoir commencer une nouvelle vie. Elle a rencontré Neema. Neema la sorcière parmi les moldus, et là elle s'est dit qu'elle avait peut être une chance. Une amie. Seulement une amie. Oh elle a essayé de se convaincre Astrid. Elle avait jamais connu ça Astrid. D'amies à amantes, il n'y a eu qu'un pas. Le pas qui a sauvé Astrid. Qui lui a redonné goût à la vie, au moins l'espace de quelques instants. C'était le paradis, coupé du monde, comme si la réalité n'avait pas d'emprise sur ce petit village isolé.
Et puis il a fallu rentrer. Retourner dans la réalité, s'occuper de ceux qui sont restés, s'occuper des vivants. Alors Astrid est partie sans un mot, à l'aube. Qu'aurait-elle pu dire ? Ce n'était pas sa vie, c'était une parenthèse, la plus belle des parenthèses.
Pourtant, Astrid n'a pas oublié Neema, ne peut l'oublier. Plus confuse que jamais, elle se noit dans le travail pour tenter de retourner à sa vie.  

ft. chris john millington Neema et Artair. Artair et Neema. Un mariage improbable et sans alliances. Pas besoin. Ce sont les bons procédés qu'ils ont échangé. Petite Neema devenait grande dans son village. Chaque jour plus puissante, chaque jour plus respectée. Plus menaçante pour les hommes, pour les chefs. Les liens du mariage servent parfois des chaînes et ils comptaient bien les museler, elle et son inquiétante liberté. Voilà qu'Artair arrive. Etranger dans tous les sens du terme. Pas vraiment chevalier, pas vraiment servant, c'est elle qui a soigné une de ses insolations violentes. Bientôt ils discutent, bientôt ils se connaissent. Les jours passent, les nuits aussi. Fascinants l'un pour l'autre, il n'y a que leurs lèvres que leurs baisers ne touchent jamais. Un accord est né dans les draps, enfanté sans douleur. Libres, ils le sont à tout jamais. Libres mais dépendants. En l'épousant devant le village, il sauvegarde son statut, le renforce même par l'argent qu'il lui apporte. Elle lui transmet son savoir et ses réseaux, trouve les manuscrits et les artefacts dont il a besoin pour ses recherches. Il part et les lettres s'échangent. Les colis précieux passent dans un sens, les gallions dans l'autre. Eloignés mais plus que jamais partenaires, ils vivent leur vie l'un grâce à l'autre, sans se voir. Mais voilà qu'elle est là, sur le pas de sa porte. Un peu trop réelle pour son quotidien ordonné, pour ce cœur qu'il cherche à protéger. Personne ne la connaît ici, il n'en a même pas parlé à Astrid. Mais elle ne connaît que lui pour trouver un logement anglais. Les concubins séparés se retrouvent sous le même toit et l'idylle exotique voit sa fin arriver.