Rentrée à Poudlard
Poudlard, l'école de sorcellerie de la Grande Bretagne. Il était donc normal pour le petit A. J d'aller étudier la magie là-bas. Son père avait fait ses études dans cette prestigieuse école. Car oui, Mr Eldadril était un sorcier tandis que sa femme, elle, était une moldue qui travaillait dans les finances. Quoiqu'il en soit, le jour-j se présentait à A.J qui paraissait tout excité dès son réveil. Suivre les traces de sa mère, lancer des sorts, apprendre des formules magiques, fabriquer des potions. Tout un tas d'éléments qui faisait que le petit garçon, alors âgé de onze ans, était pressé de se rendre à la gare et de monter dans le Poudlard Express. Ce qu'il ne se doutait pas, par contre, c'était cette rencontre qu'il fit, dans le train, avant même son départ. Il venait de dire au revoir à ses parents, et se trouvait dans une cabine où personne ne s'était mis pour le moment. Pensait-il être seul pendant tout le long du voyage ? Bien sûr que non. Regardant ses parents à travers la vitre qui commençait à être recouverte de buée, la porte s'ouvrit et A.J tourna immédiatement la tête vers la personne et vit une jeune fille.
« Puis-je m'installer ici ? A part si tu attends d'autres personnes, au quel cas, je m'en irai. » Lui attendre d'autres élèves ? Aucune chance. A.J n'avait jamais rencontré de sorciers à part sa mère. Celle-ci voulait qu'il grandisse comme un moldu avant d'aller à Poudlard. Ce qui ne l'empêcha pas d'étudier un peu le monde des sorciers dans les livres.
« Euh .. Non. Tu peux venir. » Lança-t-il avec une voix légère. Et un bruit se fit entendre. Le train s'élança, direction l'école de sorcellerie et un nouveau monde pour A.J. Durant tout le trajet, les deux élèves restèrent ensemble, sans être dérangés par quiconque. Sauf la madame qui vendait des confiseries. Comment ont-il tué le temps du voyage ? En parlant bien sûr.
« Je me présente. Je m'appelle Gwendoline. Enfin les gens me prénomment Gwen, c'est plus court. J'espère aller à Gryffondor, comme mes parents. Et toi ? » A.J esquissa, dans un premier temps, un sourire. Il en était encore resté au prénom de la demoiselle. Il le trouvait plutôt sympa et aussi jolie qu'elle. Il commençait à se perdre dans sa belle chevelure dorée avant qu'un bruit ne se fit entendre et le fasse revenir à la réalité.
« Moi ? C'est Abraham-James Sam. Mais bon, on m'appelle A.J tout simplement. Et je compte aller à Poufsouffle moi. Je trouve que c'est une maison qui me correspond bien. » Des paroles anodines, mais qui marquaient le début d'une amitié entre Gwen et A.J qui dura pendant sept ans.
Une conversation intéressante, le temps passant à toute vitesse et voilà le train qui arrivait à destination. Pour les premières années, c'était direction les barques pour passer sur le lac. A.J s'était toujours posé la question sur le pourquoi du comment les premières années utilisaient les barques. Quoiqu'il en soit, il put assister à un magnifique spectacle. Le château illuminé, le jeune garçon avait l'impression d'être dans un monde féerique, un monde que l'on pouvait voir seulement dans les rêves. L'intérieur du château le fit rester bouche bée. A vrai dire, il n'ouvrit plus la bouche jusqu'à la cérémonie de répartition. Une sorte d'épreuve dans laquelle on avait simplement à s'asseoir sur un tabouret et à se faire poser un chapeau sur la tête, ce dernier disant la maison dans laquelle l'élève irait. Stressé lors de son passage, il sentit tous les regards se braquer sur lui, le rendant de plus en plus nerveux. Quelques secondes passèrent avant que le chapoix magique ne donne son verdict.
« Poufsouffle ! » Et un tonnerre d'applaudissements se fit entendre à la table de la maison représentée par un blaireau. Un de ses rêves venait de se réaliser. Il regarda les autres passer, mais porta une attention lors du tour de Gwen. Il n'avait pas oublié la demoiselle et son choix pour la maison Gryffondor. Le chapoix mit du temps à se décider, un temps qui apporta une atmosphère de plus en plus lourde, mais lorsqu'il cria Gryffondor, A.J se leva en applaudissant, content pour la jeune fille. A partir de là, une nouvelle vie commençait pour le jeune garçon, une vie semée d'embûche, mais très enrichissante.
Un monde cruel
A.J avait bien fini son deuxième cycle scolaire au sein de Poudlard. Il avait choisi la branche de la justice magique, ayant comme projet d'intégrer le département adéquat au Ministère de la Magie. Depuis son entrée à l'école de sorcellerie, le jeune homme avait bien évolué. Il s'était fait de nouveaux amis, ayant perdu de vue Gwen qui avait choisi une autre voie que lui. La vie n'était pas toute rose, mais A.J avait appris à se connaître, à savoir qu'il était et à vivre heureux, avec les quelques problèmes qu'il rencontra. Mais deux semaines avant Noël, durant l'année 1968, un drame vint toucher la famille Eldadril. Alors qu'il venait de sortir de cours, il fut convoqué par le directeur de l'école. Un léger stress pour le garçon qui ne voyait pas ce qu'il avait pu faire de mal. C'était quelqu'un de droit, de sérieux et de serviable. Des caractéristiques appréciées, surtout par certains de ses professeurs. Seulement, il ne se doutait pas qu'en entrant dans le bureau du directeur, il allait en sortir les larmes aux yeux. Pourquoi ? Un courrier était à l'origine de la douleur d'A.J. Un courrier lui apprenant l'agression de son père. Direction Sainte Magouste pour le jeune sorcier qui put voir son père, mais dans un sale état. Il avait quelques brûlures au niveau du visage et de ses bras ainsi que des coupures. Sa mère était présente également. Voyant son père dans un tel état, il resta de marbre, sans aucune véritable expression inscrite sur son visage. Il devait aller prendre l'air. Sortant de la chambre, il tomba nez à nez sur le médicomage en charge de son père.
« Vous êtes A.J je suppose ? Je ne sais pas si votre mère a pu vous mettre au courant de la situation ou pas. » « Non ! » Lança-t-il sans rien ajouter d'autre. Le médicomage reprit alors la parole pour lui expliquer la situation.
« Votre père est dans un état critique. Il s'est fait agresser, certainement par un voleur ou bien un mage noir. Je ne saurais vous le dire. Quoiqu'il en soit, vu son état actuel, nous ne pouvons rien faire pour le guérir, simplement lui donner de quoi moins souffrir jusqu'à que son heure arrive. Je suis sincèrement désolé. Le seul point positif est que vous pouvez lui faire vos adieux. Sachez que certaines personnes n'ont pas cette chance. » A.J comprit à ce moment-là qu'il allait perdre son père et que ce n'était donc pas le moment de faiblir et d'aller prendre l'air. Il entra à nouveau dans la chambre et vint faire une accolade à son père, accompagné d'un bisou sur son front, signe de l'amour qu'il lui portait. Les deux hommes ne se parlèrent pas beaucoup, de simples regards, quelques conseils paternels. Et trois heures après, la mort emporta le père d'A.J.
L'enterrement de Mr. Eldadril se fit une semaine après son décès. La mère du jeune homme fut présente, mais après la cérémonie, disparut à tout jamais. Où était-elle ? Pourquoi avait-elle décidé de prendre la fuite au lieu de rester auprès de son fils ? A.J n'avait aucune réponse à toutes ses questions. Il voyait les invités qui étaient pour la plupart des amis, s'en aller peu à peu du cimetière de Godric's Hollow. Au final, il ne restait plus qu'une personne dedans : A.J. Le jeune homme se trouvait devant la tombe de son père, sans bouger le petit doigt. Le froid commençait à l'attaquer peu à peu et le fit légèrement frissonner à un moment donné. Puis, il sortit sa baguette et fit apparaitre une couronne florale sur la tombe de son défunt paternel avant de prononcer quelques mots. Non, il n'était pas fou. Mais il avait besoin de parler à son père, même s'il ne se trouvait plus dans le monde des vivants.
« Maman est partie je ne sais trop où. Certainement à cause de la douleur de ta mort. Enfin sache que je compte me battre pour mes rêves et j'entrerai au ministère de la magie dans le département de la justice magique et je découvrirai qui t'as fait subir ça. Tu .. me manques déjà. Je me demande .. comment je vais faire pour ne pas craquer .. » Puis une voix douce se fit entendre derrière A.J qui se retourna brusquement, restant de marbre en voyant la personne qui lui faisait face.
« Gwen ! Que .. Qu'est-ce que tu fais là ? » Surpris ? Il l'était. Cela faisait des années que les deux jeunes gens n'avaient pas eu une véritable conversation, rien que tous les deux.
« J'ai appris pour la mort de ton père. Toutes mes condoléances. Je .. je voulais venir plus tôt, mais j'ai eu un imprévu. Tu tiens le coup ? » A.J aurait pu la rembarrer, mais il n'avait pas le coeur à agir ainsi. D'ailleurs, il était content de la voir durant cette difficile journée.
« J'y fais allé. Je suppose que le temps guérira mes blessures. » Baissant du regard, il se retourna en direction de la tombe de son père et sentit le bras de Gwen se mettre derrière son cou. Il posa alors sa tête sur son épaule et pendant plusieurs minutes, les deux restèrent silencieux. Et une nouvelle fois, il se perdit de vue.
Mariage, trahison, enterrement
Les années s'écoulèrent petit à petit et A.J réussit à intégrer le Ministère de la Magie en travaillant dans le département de la justice magique. Jusque là, il avait plutôt bien réussi dans sa vie professionnelle. Dès ses débuts au sein du département, A.J mena sa petite enquête concernant l'agression de son père qui le conduisit jusqu'à la mort. Il travailla dans un premier temps au bureau de la police magique, ce qui lui permit d'accéder à certaines informations, mais rien d'assez intéressant pour trouver le meurtrier de son père. Ce fut durant cette période qu'il rencontra Deborah qui était elle aussi à la justice magique, mais en tant qu'Auror. Leur rencontre se passa lors d'une mission commune et le feeling passe immédiatement entre eux. Un coup de coeur amical ? On pouvait dire ça. Quoiqu'il en soit, au fil des semaines, A.J parla de son enquête sur le meurtrier de son père à Deborah qui décida de l'aider. Vu que son enquête était toujours au point mort, il n'allait pas refuser un petit coup de main. Ce qu'il ne se doutait pas, par contre, c'était qu'à force d'être en compagnie de la charmante jeune femme, il allait tomber amoureux d'elle. Et réciproquement. Au fil du temps, le dossier de son père avança mais très lentement et A.J sortit avec sa collègue de boulot. Il ne fit pas que sortir avec elle. Oh non. Il décida de l'épouser. Sa demande s'effectua lors d'un quatorze juillet, chez les moldus. Au plus profond de lui, il sentait que c'était la femme de sa vie. Et ils se marièrent trois mois plus tard. Contrairement au conte de fées, ils n'eurent pas un tas d'enfant et une fin très heureuse. Deborah fut atteinte d'un cancer qui ne mit pas longtemps à la terrasser. Elle quitta son boulot, étant souvent à l'hôpital. A.J avait l'impression de revoir l'époque où son père était blessé. Sauf que ça durait une éternité pour le jeune homme. Il était content de voir sa femme se battre, mais la voir souffrir ainsi, ça lui brisait le coeur, même s'il ne le lui montrait pas. Quelques jours avant sa mort, Deborah donna un dossier transmis par l'un de ses collègues, un dossier qui allait apporter un élément de réponse à l'enquête concernant le meurtrier du père de A.J. Il ne l'ouvrit pas, enfin pas de suite en tout cas, voulant profiter de chaque moment avec sa femme. Jusqu'à que la mort les sépare. Et une nouvelle fois, le beau brun dut assister à l'enterrement d'un proche. Un enterrement quelque peu original.
Il se trouvait, une nouvelle fois, seul devant non pas la tombe de son père, mais celle de sa femme. Il avait une impression de déjà vu, jusqu'à l'apparition d'une personne qu'il n'attendait pas. Gwen ? Non. Sa mère ? Non plus. Qui était-ce alors ? Son père. Sous la forme de fantôme ou de pure énergie, cela dépendait des personnes et de leurs visions des choses. Quoiqu'il en soit, il revit son père à ses côtés et il ne put retenir les larmes qui s'échappaient de ces deux yeux.
« Papa ? Je .. Je dois rêver non ? » Lui demanda-t-il, laissant échapper son bouquet de fleurs qu'il tenait à la main, sur le sol.
« Tu ne rêves pas. Je suis là pour t'aider comme je l'ai toujours fait mon fils. Je te présente toutes mes condoléances pour ta femme. J'aurais aimé la connaître. » A.J émit alors un rictus quant à la dernière phrase de son père avant d'ajouter.
« Contrairement à maman qui s'en fout de ma vie. Depuis ton décès, je ne l'ai plus revu. Elle a .. disparu. Enfin .. Je suis sûr que tu aurais adoré Deborah. D'ailleurs, elle m'a aidé à mener ma petite enquête concernant ton agresseur. » Il se souvint alors du dossier qu'elle lui avait donné et qu'il n'avait pas encore pris le temps de lire.
« A.J .. mon cher et tendre fiston. Au lieu de remuer le passer, tu devrais te concentrer sur l'avenir. Cela ne t'apportera que de la douleur si tu restes dans le passé. Tu ne devrais pas lire ce fameux dossier et passer à autre chose. Je me souviens d'un jeune garçon qui partait à l'aventure sans se retourner en arrière. Un jeune garçon qui disait que le passé faisait parti de notre histoire, mais qu'il ne devait pas influencer notre futur. Profites de la vie qui s'offre à toi. » A.J fut légèrement surpris au début de voir que son père ne voulait pas savoir qui était son agresseur. A part s'il le savait déjà, mais qu'il préférait rien dire. En tout cas, ces dernières paroles le touchèrent. Le beau brun se rappelait de lui étant gamin, se remémorant le jeune garçon qui profitait de la vie à cent à l'heure. Son père n'avait pas tort. Il devait profiter de la vie. Même si pour l'instant, il devait faire le deuil de sa femme. Puis son père disparut après un dernier adieu, le laissant seul, à nouveau, dans ce cimetière qui lui était de plus en plus familier. En rentrant chez lui, il s'installa sur son fauteuil, le dossier à côté de lui. Son père lui avait demandé de ne pas l'ouvrir, mais A.J le fit quand même. Il devait savoir ce qu'il y avait dedans. Mais comme l'avait prévenu son père, le jeune homme en souffrit. Car ce qu'il découvrit dedans le dévasta, répondant à plusieurs questions. Mme Eldadril, sa mère. Pourquoi son nom était dans le dossier ? Il fallait croire qu'elle était liée à l'agression de son mari, d'où le fait qu'elle ait disparu après l'enterrement de ce dernier. Elle aurait donc payé une personne pour l'agresser ? A.J avait du mal à y croire, mais avec son comportement, cela semblait plausible, malheureusement. Maintenant, A.J et ce, grâce à Déborah, avait une piste : sa mère. Il devait donc la retrouver.
Changement radical pour une nouvelle vie.
Après la mort de sa femme, l'apparition du fantôme de son père et le fait que sa mère soit impliquée dans le meurtre de ce dernier, A.J décida de quitter son travail au département de la justice magique, se morfondant sur son sort du matin jusqu'au soir. Déprimait-il ? Oui, il n'y avait pas d'autre mot pour décrire sa situation. La déprime. Il n'avait plus vraiment le courage de se battre, laissant tomber les recherches sur sa mère. Cette situation dura deux mois. Jusqu'à la visite d'une ancienne amie qui n'était pas venue le voir depuis bien longtemps. Gwendoline. Celle-ci vint lui secouer les puces. Bien qu'au départ, il la repoussa, n'ayant plus vraiment les idées très claires, il finit par l'écouter et accepta son aide. Ce ne fut pas facile pour lui de sortir de cette mauvaise pente, mais il y arriva, et décida de reprendre sa vie en main. Et son choix le conduisit tout droit à Poudlard, là où il avait une entrevue avec le directeur Dumbledore pour un poste de professeur de la justice magique. Une question fut importante durant l'entrevue.
« Pourquoi voulez-vous ce poste Mr Eldadril ? » Il souriait rien qu'à entendre cette question. Très pertinente comme question et il n'eut pas de mal à répondre, vu qu'il répondit avec son coeur.
« Je veux enseigner la justice magique car c'est ma branche. J'ai travaillé pendant plusieurs années au sein du département de la justice magique et j'ai déjà eu la tâche de former de nouvelles recrues. Depuis, je trouve ça important de transmettre du savoir aux élèves, de pouvoir les guider dans la bonne direction. Je sais que je n'ai pas à proprement parlé de l'expérience dans l'enseignement, mais enseigner aux élèves, c'est quelque chose de magique. Et pas besoin de baguette pour faire cette magie-là. » Suite à cette entrevue, il obtint le poste dont il souhaitait et dès la rentrée 1981, il allait intégrer le personnel de Poudlard. Cela lui fit bizarre de marcher dans les couloirs, non pas comme un élève, mais comme un professeur. Mais cela lui permit de tourner la page au moins.
Depuis sa première rentrée, A.J remonta de plus en plus la pente, se montra sérieux et à l'écoute de ses élèves, voulant être un bon professeur. Ce n'était pas facile aux débuts, mais avec l'aide de certains de ses collègues, il arriva à trouver ses marques. Le beau brun mit entre parenthèses les recherches sur sa mère, n'abandonnant pas l'affaire pour autant. Il voulait des réponses et il comptait bien les obtenir. Mais pour l'instant, il avait une vie à reconstruire, avec l'aide de ses élèves sans qu'ils le veuillent et qu'ils le sachent vraiment, de ses collègues, de ses amis et de Gwen. Cette dernière avait décidé de rester auprès de A.J sans disparaitre cette fois-ci. Il ne lui en voulait pas concernant ses disparitions, mais le fait qu'elle soit là, lui toucha au plus profond de son coeur. Gwen n'était pas qu'une femme à ses yeux. C'était la première sorcière qu'il vit, la première élève avec qui il parla dans le Poudlard Express. Il continue de penser à Deborah, mais peu à peu, la peine s'efface pour laisser placer à l'amour de nouveau.