Nom:Wordsworth, ancienne et illustre famille de l'aristocratie anglaise, dont la fierté n'a d'égal que leur idéologie étriquée et terriblement désuète. Un nom qu'il préférerait oublier. Prénom:Titus, en référence au puissant et terrible général romain de la pièce de Shakespeare, que son père affectionne tant ; Eugene, “de noble race”, pour souligner la grandeur de sa famille ; Maxence, “le plus grand”, pour qu'il se rappelle toujours du poids qui pèse sur ses épaules, de la tâche pour laquelle il est né : faire la fierté de sa famille et assurer sa pérennité. Âge et Date de Naissance: Il est né en 1954, en France, dans le manoir où réside la famille de sa mère, Arlette de Moutier. Il est âgé de vingt-huit ans et fête son anniversaire chaque premier du mois de mai. Nature du sang: Sang-mêlé. Cependant, bien que la pureté de leur sang se soit perdue au fil des siècles, cela fait de nombreuses générations que les Wordsworth s'appliquent à arranger les mariages de leurs enfants avec des sorciers au sang le plus pur possible et à la situation la plus prestigieuse qu'ils puissent trouver. Le monde moldu les répugne et ils n'ont qu'une bien piètre opinion des nés-moldu, et de manière plus générale de tous les gens qui n'entrent pas dans les cases bien définies de ce qu'ils considèrent comme digne de respect. Situation familiale: Troisième enfant d'une fratrie de quatre, il possède une grande sœur de quatre ans son aînée, une sœur jumelle née quelques minutes avant lui, et une cadette de onze ans plus jeune. Il a également quelques cousins. Il n'a presque plus aucun contact avec les membres de sa famille depuis que ses parents l'ont déshérité et chassé de chez eux, il y a sept ans. Et ça ne le dérange pas plus que ça, même si ses sœurs lui manquent parfois, il ne regrette absolument pas d'être libéré du joug tyrannique que ses parents tentaient d'exercer sur lui. Patronus: Sa forme initiale est celle d'un coyote, mais elle ne la prend que rarement et lui préfère sa deuxième forme, apparue après la peste des patronus, qui est celle d'une minuscule belette. Miroir du Rised: Il s'y voit en compagnie de Reed, vivant et en bonne santé, tenant la main de ce dernier et entourés d'une multitude d'animaux. Son souhait le plus cher serait que la première personne qu'il ait aimée soit encore en vie. Épouvantard: Il se voit lui-même, vêtu d'une camisole de force et bâillonné, incapable de se défendre ou de faire entendre sa voix. C'est là sa plus grande peur, perdre à nouveau son libre-arbitre. Amortentia: La brûlure acide du produit révélateur qu'il utilise pour développer ses photos, le parfum légèrement sucré du tabac de ses cigarettes de luxe, de la mousse à raser, de la bergamote, et l'odeur indescriptible des matins glacés d'automne. Composition de la baguette magique: Elle mesure exactement 30,3 centimètres et est taillée dans du bois d'ébène – un bois connu pour choisir des sorciers dotés d'une grande force de caractère, d'une nature profondément individualiste et qui savent rester fidèles à leurs convictions. Elle est relativement souple et renferme en son cœur une plume de phénix. Son propriétaire a pris l'habitude, au fil des années, d'y graver des runes lorsque commence ou s'achève une étape importante de sa vie, comme un rite de passage, une annotation dans la chronologie de sa propre existence, une manière de se souvenir. Emploi: Ancien – mais toujours aussi fier – représentant de la maison Serdaigle (il a d'ailleurs gardé son écharpe aux couleurs bleu et bronze, qu'il ne manque jamais de porter dès que le temps commence à fraîchir), il était autrefois étudiant en Justice Magique, un cursus qui ne l'a jamais intéressé et qu'il suivait par obligation, parce que ses parents souhaitaient qu'il obtienne un poste prestigieux au Ministère une fois ses études terminées. Malheureusement, ses études, il n'a pas pu les terminer et n'a donc jamais obtenu son diplôme. Après son départ définitif de Poudlard, il a décidé de se consacrer à sa véritable passion, à des années-lumière de la justice : la photographie. Il travaille actuellement pour La Gazette du Sorcier depuis cinq ans, bien qu'il soit intéressé par le domaine artistique plutôt que journalistique, cela lui assure des revenus réguliers. Il espère actuellement pouvoir faire exposer certains de ses clichés dans une galerie d'art renommée de Soho, et il commence tout doucement à se faire un nom dans le monde de la photographie. Animal de compagnie: Titus a toujours adoré les animaux et partage actuellement sa vie avec un chien répondant au nom de Lord Puppy McFluff (affectueusement surnommé Pup'), quatre fléreurs, un vieux hibou et un serpent. La plus grande déception de sa vie est probablement le fait qu'il soit allergique aux poils de boursouflet, il les trouve adorables et aurait beaucoup aimé en avoir un.
Caractère
Définir Titus n'est pas chose aisée, et si on le lui demandait, il aurait sans doute du mal à le faire car il a lui-même beaucoup de difficultés à se comprendre, la plupart du temps. Il se décrirait probablement comme un OVNI, un électron libre, quelqu'un qui rejette les normes imposées par la société – en particulier celles concernant la notion de binarité et tous les stéréotypes de genres qui vont avec – et qui a un mal fou à comprendre toutes les règles que cette dernière tente de lui imposer. Doté d'une ouverture d'esprit surprenante compte tenu du milieu dans lequel il a été élevé, il s'est fait un devoir de ne jamais juger les autres et de toujours essayer de les comprendre plutôt que de rejeter ce qu'il ne connaît pas. Ce n'est pas très compliqué pour lui, sachant que sa curiosité dévorante a une forte tendance à prendre le dessus sur le reste lorsqu'il rencontre par hasard quelque chose ou quelqu'un qui sort un peu de son quotidien. C'est aussi quelqu'un de profondément indépendant, il se targue d'être parfaitement autonome et de n'avoir à compter sur personne s'il le désire, et il faudrait probablement lui tirer les vers du nez pour lui faire avouer qu'il a parfois besoin des autres. Ce n'est pas de la fierté mal placée, c'est simplement qu'il n'ose pas demander de l'aide. On lui a si souvent fait comprendre par le passé qu'il était un poids et une honte, que cette idée s'est gravée dans son inconscient et il préfère se débrouiller seul – même lorsque c'est impossible – plutôt que de déranger son entourage. Il est aussi fier de qui il est, de la communauté à laquelle il appartient, et la défend bec et ongles, même si cela lui apporte parfois des ennuis. Il supporte difficilement l'injustice, la mauvaise foi et l'étroitesse d'esprit. Il est intelligent, mais pas studieux – excepté dans les quelques domaines qui l'intéressent véritablement. Lorsqu'il était encore élève, ses professeurs disaient de lui qu'il avait beaucoup de potentiel mais qu'il ne l'utilisait pas dans son entièreté. C'est encore le cas aujourd'hui. Si un sujet ne parvient pas à éveiller en lui un intérêt sincère, il s'en détournera très rapidement et sera parfaitement incapable de se concentrer dessus. C'est pour cela que lorsqu'il a été forcé de choisir le cursus de Justice Magique, ses notes, même sans être médiocres, étaient très loin de refléter son véritable niveau scolaire. Il se contentait du strict minimum pour ne pas s'attirer les foudres de ses parents, mais le domaine de la justice ne l'avait jamais intéressé le moins du monde, et c'est pourquoi seules les matières optionnelles comme l'astronomie, l'art et la musique ou l'étude des moldus trouvaient grâce à ses yeux. C'est un jeune homme créatif et plein d'esprit, mais sa manière de fonctionner fait qu'il avait beaucoup de mal à se plier aux exigences du système scolaire, il est tout sauf mécontent d'avoir quitté Poudlard. Peut-être aurait-il eu quelques regrets s'il avait été dans un cursus qui l'intéressait, mais ce n'était pas le cas et il est bien plus heureux maintenant qu'il fait quelque chose qui le passionne. C'est effectivement quelqu'un de réellement passionné, d'un naturel fantasque et exubérant, il se laisse porter par ses émotions – qui sont la plupart du temps très fortes – et a beaucoup de mal à les contrôler, il lui arrive bien souvent de se laisser submerger malgré lui. C'est quelqu'un de sincère, autant parce qu'il ment de toute façon très mal que parce qu'il pense que l'honnêteté est préférable si l'on veut entretenir des relations saines avec les autres – même si cela lui joue parfois des tours. Ses émotions sont si intenses qu'elles transparaissent même lorsqu'il ne le veut pas, et en l'observant attentivement, si on le connaît un peu, on devine assez facilement ce qu'il ressent. Si son patronus pouvait parler à voix haute, elle vous dirait que vous n'avez qu'à regarder la façon dont son corps se meut, en particulier ses mains. Elles ne sont jamais tranquilles, jamais immobiles. Elle vous dirait que si elles s'agitent devant lui comme les ailes d'un oiseau prêt à s'envoler, c'est qu'il est content ; que si ses doigts se crispent et pianotent incontrôlablement, c'est qu'il est nerveux ; que s'il se balance, c'est qu'il est fatigué ; Titus a mille-et-une façons d'exprimer ce qu'il se passe dans sa tête, même lorsqu'il ne peut mettre des mots dessus, même lorsque lui-même ne comprend pas ce qui lui arrive. Beaucoup de gens trouvent ce comportement agaçant et aimeraient sans doute qu'il s'agite un peu moins et ne passe pas son temps à faire tous ces gestes étranges, mais même s'il le voulait il en serait bien incapable, il en a besoin, il ne les contrôle pas. Ce n'est que récemment qu'il a appris pourquoi il agissait ainsi, lorsque son psychomage lui a diagnostiqué le syndrome d'Asperger. Ces mouvements répétitifs qu'il fait tout le temps sans même s'en rendre compte sont en réalité une réponse à un besoin de stimulation sensorielle supérieur à la moyenne et un moyen pour lui de réguler ses sens. Ajouté à cela le fait qu'il est dyspraxique, en plus d'être incapable de s'empêcher de faire ces gestes, il a aussi un mal fou à les contrôler. De ce fait, il est assez maladroit et a quelques difficultés à se déplacer, garder une posture correcte ou faire certains gestes du quotidien comme écrire avec une plume, nouer une cravate ou fermer un bouton. C'est aussi comme cela qu'il a compris pourquoi il était aussi sensible aux stimulus extérieurs – en particulier le bruit et la lumière – et était souvent victime de surcharges sensorielles qu'il avait beaucoup de mal à gérer avant l'apparition de son patronus ; pourquoi il avait parfois tant de difficultés à comprendre la manière dont les autres personnes pensent et fonctionnent, les règles sociales et le langage corporel ; pourquoi il semblait avoir un attachement si profond pour certains sujets et avait beaucoup de mal à arrêter d'y penser ou d'en parler et à s'intéresser aux autres ; ou encore pourquoi il était aussi attaché à sa routine et aux rituels qui rythmaient sa vie et pourquoi le moindre changement dans ces derniers le plongeait dans une angoisse aussi violente. Il fut soulagé de savoir qu'il y avait une explication à tout cela et qu'il n'était pas juste bizarre et compliqué, comme il avait fini par le croire, après toutes ces années passées à avoir l'impression qu'il venait d'une autre planète, ou bien que tout le monde avait reçu une sorte de mode d'emploi pour comprendre le fonctionnement de la société et des gens, et que lui ne l'avait jamais eu. Il a également été diagnostiqué avec un trouble du déficit de l'attention, lui donnant là encore les réponses à de nombreuses questions qu'il s'était posé en grandissant. Pourquoi avait-il toujours autant de difficultés à se concentrer et à être attentif, à se rappeler les choses, à suivre des instructions, à rester tranquille, à être organisé et à planifier les choses, à passer d'une tâche à l'autre. Il y avait une explication, et il n'était pas juste un enfant difficile et feignant comme ses parents le lui avaient toujours dit. Titus est un grand rêveur, il est souvent distrait et perdu dans son monde, il a quelque chose de presque enfantin, par moments. Mais il est loin d'être aussi naïf que son attitude exaltée et espiègle pourrait le laisser penser. Il est plein de malice mais a toujours le sarcasme au bord des lèvres, prêt à s'échapper. Il s'en prive d'ailleurs rarement et aime beaucoup faire tourner en bourrique les gens qui l'agacent. Ce n'est jamais par méchanceté, c'est simplement sa manière à lui de communiquer – et également de se protéger. À l'image de son patronus, Titus est un être vif et enjoué, taquin, complexe, difficile à définir et à ranger dans une case. Et même si parfois on aurait envie de le gifler, lui et son sarcasme exacerbé, de lui faire ravaler ses remarques moqueuses et sa tendance à vouloir étaler sa science, c'est dans le fond quelqu'un de profondément gentil et loyal. Mais gare à celui qui prendrait sa gentillesse et son grand cœur pour de la faiblesse. Il a peut-être la douceur de son patronus, mais il a aussi ses crocs et sa férocité, du haut de son mètre soixante-neuf.
Titus n'avait aucune idée de la forme que prenait son patronus, avant que cette dernière n'apparaisse à la suite du sortilège raté du Ministère, pour la simple raison qu'il n'a jamais été capable de produire un patronus corporel. Il n'a jamais réussi à trouver de souvenir heureux assez puissant pour le lui permettre, et son niveau – bien qu'il ait été un élève relativement correct – n'était pas assez avancé pour réaliser un sortilège aussi complexe. Cela a donc été une surprise totale pour lui de voir apparaître au pied de son lit, au beau milieu de la nuit, une brume bleutée qui n'a pas tardé à prendre la forme distincte et palpable d'un coyote au pelage ébouriffé couleur sable. Il lui a fallu un moment avant de comprendre ce qu'il se passait, n'étant plus à Poudlard et n'ayant que peu l'occasion de côtoyer des gens plus jeunes que lui, il n'avait aucun moyen de savoir qu'il s'agissait de son patronus. Contrairement à beaucoup de sorciers, à qui il a fallu du temps pour s'habituer à la présence d'un animal qui les suivait partout et partageait leur pensées, lui s'est très vite accommodé du sien. Poppy – c'est ainsi qu'elle s'était elle-même nommée – et lui étaient rapidement devenu très complices. Elle est une source de réconfort pour lui, une présence rassurante qui le canalise lors de ses crises d'angoisse, ou simplement lorsqu'il a trop de mal à se concentrer ou à contrôler ses émotions et ses pensées. Observatrice et toujours de bon conseil, elle lui est également très utile lorsqu'il a du mal à communiquer avec les autres ou à comprendre certaines règles sociales. Elle est devenue son amie et sa confidente, et pour rien au monde il ne voudrait la perdre maintenant qu'il l'a à ses côtés. C'est pour cette raison que l'épisode de la peste des patronus fut terriblement difficile à vivre pour Titus. Sentir sa moitié animale mourir à petit feu sans qu'il ne puisse rien y faire, puis finir par disparaître, a été une expérience traumatisante. Il avait eu si peur qu'elle ne revienne jamais, même après qu'on lui ait administré le remède. Mais heureusement, ce ne fut pas le cas, et Poppy était revenue. Pas sous sa forme habituelle, cependant. Elle n'avait jamais montré de seconde forme avant, se présentant toujours comme un coyote, mais une fois la peste passée, elle était revenue sous les traits d'une petite belette au pelage chocolat et aux yeux malicieux. Titus s'est souvent demandé pourquoi Poppy prenait ces deux formes, cela devait vouloir dire qu'elles lui correspondaient, d'une certaine manière, mais il ne savait pas pourquoi. Il en avait discuté avec son ami Pierce et ce dernier lui avait expliqué que le coyote, dans les vieilles légendes, symbolisait la dualité, le paradoxe, et plus généralement les personnes difficiles à catégoriser. C'est aussi un animal perspicace et espiègle. Quant à la belette, c'est un petit animal vif, farouche mais affectueux, qui sait se montrer féroce malgré sa petite taille, et connu pour symboliser la ténacité. Dans le fond, Titus trouve que le mélange des deux lui correspond plutôt bien.
Pseudo et âge: Mister Hyde, plus vieux que Dobby mais moins que Dumbledore. Où as-tu trouvé le forum ? Dans les poils de Mini-Ethan. Personnage: Inventé. As-tu un autre compte sur BP ? Moi ? Non, jamais, enfin quoi. Présence: Probablement trop souvent Une remarque ?It's been 84 years Ça fait trois ans que je suis sur BP et je dis la même chose à chaque fois dans cette partie, je vous aime. Très fort.
Dernière édition par Titus E. Wordsworth le Dim 28 Mai - 15:10, édité 7 fois
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Re: titus (☂) i'm 140 pounds of pale skin and fragile bones, sarcasm is my only defense
“Nous serons pauvres et nous souffrirons la misère aussi longtemps qu’il le faut, comme une ville assiégée qui n’entend pas capituler, mais nous montrerons que nous sommes quelque chose.”
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Premier mai 1954. Titus est venu au monde en même temps que l'aurore, quelques minutes après sa sœur. Il venait à peine de pousser son premier cri qu'on lui avait déjà choisi un prénom, un genre, un métier. À peine quelques minutes dans ce monde et son avenir était déjà tout tracé. Il ferait la fierté de ses parents, il redorerait le blason de la famille et ferait perdurer leur nom si prestigieux pour les générations à venir. Mais il y a une ombre à ce tableau si parfait qu'ils se plaisaient à imaginer pour lui. Titus est né intersexe. Et ça, personne ne pouvait le prévoir. Et au moment de poser la question fatidique, celle qui les angoissait tant, celles qu'ils laissèrent échapper fébrilement, du bout des lèvres, “C'est un garçon ou une fille ?”, ils se souviennent encore du regard horrifié des médecins, du long silence qui s'en est suivi, et puis de leur réponse. Pas celle qu'ils attendaient. “C'est plus compliqué que ça.” Alors il a fallu prendre une décision, faire rentrer ce bébé qui n'avait rien demandé à personne dans l'une des deux cases hermétiques façonnées par la société. Mais cette décision, quoi qu'il arrive, ils l'avaient déjà prise depuis longtemps, ils voulaient un fils. Ils voulaient un garçon pour porter le nom des Wordsworth, pour leur donner des héritiers. Alors les médecins avaient obéi aux parents angoissés, ils avaient fait ce qu'ils avaient pu pour normaliser ce petit corps qui ne correspondait pas aux attentes qui pesaient déjà sur ses épaules. Il y aurait probablement des complications, il faudrait revenir quand l'enfant serait plus âgé, cela allait laisser des marques. Damarion Wordsworth avait simplement secoué la tête, tandis que sa femme, au bord des larmes, essayait de garder son calme. Ce n'était pas son affaire, ils feraient ce qu'il fallait, tant qu'il avait son fils, c'était tout ce qui lui importait. Et surtout, surtout pas un mot de tout cela à qui que ce soit.
Décembre 1965. Titus a onze ans, et cette année aurait dû être la plus merveilleuse pour lui. Après tout, il était un sorcier. Ses pouvoirs s'étaient manifestés très tard, il avait eu si peur de ne pas en avoir du tout. Il avait eu honte du regard dur et contrarié, presque méprisant, que son père posait sur lui dès qu'ils se trouvaient dans la même pièce, alors que la magie de sa jumelle était apparue depuis presque un an déjà. Il avait senti son cœur se serrer le jour où, par inadvertance, il avait surpris une conversation entre ses parents, et entendu son père dire qu'il ne supporterait pas que son seul fils soit un cracmol. Et un soir de mai, quelque jours après qu'il ait fêté ses onze ans, le miracle qu'ils attendaient tous s'était enfin produit. Damarion était rentré du Ministère trop fatigué, trop énervé, avait passé ses nerfs sur son fils terrifié. Ce dernier s'était roulé en boule dans un coin de la pièce, les mains plaquées sur les oreilles pour ne plus entendre les hurlements de son père, essayant d'étouffer ses sanglots, priant pour que ce dernier ne le frappe pas et que cela cesse. Bien évidemment, cela ne fit que l'énerver encore plus. Mais lorsqu'il voulut saisir les poignets de Titus pour le forcer à se relever, il fut frappé par une violente décharge électrique qui le projeta à l'autre bout de la pièce, et les flammes de tous les chandeliers moururent instantanément. Lorsqu'il comprit ce qu'il venait de se passer, Damarion se calma aussitôt. Un sourire où pointait une once de fierté vint étirer le coin de ses lèvres, c'était le premier qu'il adressait à son fils depuis des mois. À partir de là, tout aurait pu s'arranger. Titus n'était pas un cracmol, ils lui avaient trouvé une belle baguette faite d'un bois réputé, il allait faire sa rentrée à Poudlard et être un bon élève comme ses sœurs, il ferait la fierté de sa famille, assurément. Le mois de septembre était arrivé, et les trois enfants Wordsworth en âge d'aller à l'école avaient pris le train en direction de l'antique école de magie anglaise. Mais là encore, tout ne se déroula pas selon les plans de Damarion. Il ne se préoccupait guère de savoir dans quelle maison ses deux filles étaient, mais pour Titus, il souhaitait celle qui à ses yeux était la meilleure, celle qui l'avait lui-même accueilli lorsqu'il était élève : Serpentard. Malheureusement pour lui, le jeune garçon fut réparti à Serdaigle. Une déception de plus pour son père. Ce dernier refusa de lui adresser la parole dans les mois qui suivirent et lui interdit même les sorties à Pré-Au-Lard, en guise de punition. Titus ne s'en formalisa pas, après tout, c'était probablement de sa faute. Il se montrait extrêmement appliqué et studieux, dans l'espoir qu'un bulletin excellent parvienne à refroidir la colère de son père et qu'il ait moins honte de lui. Mais il n'avait pas l'esprit tranquille. Il se passait des choses en lui, son corps était en train de changer. Il savait que ça devait arriver, bien que ses parents ne lui aient pas expliqué grand chose à ce sujet – pour une raison qui lui échappait, ça semblait très tabou pour eux. Mais s'il se fiait à ce que ses camarades de dortoir lui racontaient, à ce qu'il pouvait observer chez eux, quelque chose n'allait pas. Il avait toujours senti que son corps était un peu différent, mais il n'avait jamais vraiment su pourquoi ni comment. Il s'était toujours comparé à sa sœur jumelle et avait bien remarqué que malgré quelques différences, ils étaient tout de même très semblables. Il s'était dit que c'était normal. C'était seulement maintenant qu'il pouvait se comparer aux autres garçons de son âge qu'il se rendait compte qu'il n'était pas exactement comme eux. Il n'était pas exactement comme il était censé être. Cela se confirma quelques jours après Noël, lorsqu'un matin il se réveilla et découvrit ses draps trempés de sang. Il était allé trouver sa mère en pleurant, sans comprendre ce qui lui arrivait. Et les Wordsworth se souvinrent de ce qu'avaient dit les médecins, il y aurait des complications, il faudrait revenir. C'est ainsi que Damarion traîna à Sainte Mangouste un petit garçon terrifié, que les infirmières durent endormir pour qu'il cesse de hurler et de se débattre. Deuxième opération, deuxième fois qu'on ne lui laissait pas le choix. Les médecins expliquèrent à son père furieux qu'il était trop jeune pour une opération plus lourde, qu'il faudrait attendre qu'il soit majeur, qu'en attendant ils ne pouvaient rien faire à part lui donner un traitement hormonal. Debout devant la glace, dans la minuscule salle de bain attenant à sa chambre d’hôpital, Titus observait son reflet. Ses yeux courraient sur la peau de son torse, où s'étiraient à présent deux longues cicatrices horizontales. Grâce à la magie, elles étaient propres et nettes et ne ressortaient pas tant que ça, mais lui ne voyait qu'elles. Il se demanda pourquoi son père le haïssait tant.
Avril 1970. Titus a seize ans, et il n'a définitivement plus rien du fils parfait que ses parents souhaitaient. Il se sentait beaucoup plus épanoui lorsqu'il était loin d'eux, et chaque séjour qu'il était forcé de passer au manoir familial lui pesait un peu plus sur le cœur à chaque fois qu'il franchissait le pas de la porte. Il était devenu distant, il avait arrêté d'essayer de satisfaire les attentes de ses parents, il savait que ça ne servait à rien. Il avait découvert, quelques jours plus tôt, en fouillant dans les affaires de son père à la recherche d'un paquet de cigarettes, un dossier médical qu'il n'aurait probablement jamais dû voir. Mais son nom était inscrit sur la couverture, comment aurait-il pu ne pas y jeter un œil. Et ce qu'il y découvrit lui tordit le cœur. Il ne s'était jamais vraiment posé la question des circonstances de sa naissance, ses souvenirs étaient flous, il ne se rappelait que peu de choses de son enfance. Il leur en voulait, terriblement. Ils n'auraient jamais dû lui faire ça, décider à sa place, ils n'auraient jamais dû laisser les médecins le toucher alors qu'il était bien trop jeune pour comprendre ce qui lui arrivait et pouvoir donner son avis. Il savait qu'il était censé avoir encore une opération, c'était écrit en toutes lettres sur l'un des papiers. Ses parents ne lui en avaient jamais parlé, évidemment. Dans quelques semaines il serait majeur, ils ne pourraient plus rien lui dire, ils ne pourraient plus le forcer à quoi que ce soit. Il ne la ferait pas. Ils avaient déjà réussi à mettre la main sur ses futures études, ils n'auraient pas ça en plus, c'était hors de question. Il était temps qu'il vive pour lui, qu'il cesse de n'être que le rêve déchu de ses parents, l'ombre du fils prodige, il fallait qu'il devienne Titus.
Novembre 1974. Titus a vingt ans, et il se demande de plus en plus pourquoi il est encore là. L'année qui venait de passer avait probablement été la plus agréable et la plus tranquille qu'il ait connu. Il ne s'était jamais vraiment laissé aller, il ne se l'était jamais permis. Parce qu'il savait ce qui l'attendait si jamais son père découvrait son secret. Se rendre compte qu'il aimait les hommes, alors que ses parents lui répétaient depuis qu'il était tout petit qu'un jour il épouserait une jolie sang-pur de bonne famille et qu'il aurait des enfants, fut probablement l'une des choses les plus dures à accepter. Pas parce qu'il était triste pour ses parents, cela faisait longtemps qu'il avait fait une croix sur eux et sur leur désir de faire de lui ce pantin parfait qu'ils voulaient tant. Il était triste parce qu'il ne méritait pas ça, il méritait mieux, il méritait qu'on lui laisse la chance d'être lui-même. Alors pendant des années il avait fait son possible pour masquer la vérité. Et puis il avait fait la connaissance de Reed. C'était un élève de Poufsouffle, de deux ans son cadet, ils s'étaient rencontrés à une fête clandestine dans la tour d'astronomie. Ils avaient continué à se voir et à s'écrire pendant plusieurs mois, et Titus avait su que ce qu'il ressentait pour lui était beaucoup trop fort pour qu'il puisse l'ignorer. Oui, l'année passée avait vraiment été merveilleuse, même si l'idée de devoir garder sa relation secrète le mettait hors de lui, ils avaient été heureux ensemble. Ils avaient eu des projets plein la tête, ils avaient rêvé des endroits où ils pourraient habiter après leurs études, du genre de maison qu'ils auraient, jusqu'au nombre de chats qu'ils pourraient adopter. Il avait même gravé une rune sur sa baguette, spécialement pour Reed. Ehwaz, symbole de confiance et d'affection. Et puis l'information avait fuité. Titus n'avait jamais su comment, mais ses parents avaient été mis au courant. Damarion était entré dans une colère noire, il perdait son emprise, il sentait son fils lui glisser entre les doigts et il ne pouvait rien y faire. Il avait tenté d'intimider Reed pour que ce dernier ne s'approche plus de Titus, il l'avait accablé de menaces, il l'avait tant poussé à bout que le garçon avait fini par se suicider. Si seulement Titus avait été là, ce jour-là. Il s'en voulait tellement. La famille de Reed avait voulu porter plainte contre les Wordsworth, mais il avait suffit à Damarion de faire jouer ses relations avec la Cour de Justice Magique pour passer entre les mailles du filet. Mais ce n'était pas suffisant, non. Voyant que le comportement de Titus ne s'arrangeait pas au fil des mois, même à présent qu'il n'était plus sous l'influence de ce né-moldu aux mœurs répugnantes, il comprit qu'il n'y avait plus rien à faire. Il avait définitivement perdu son fils. Alors il le chassa de chez lui. Il le raya de l'héritage, l'effaça de l'arbre généalogique de la famille, et Titus Wordsworth ne devint plus qu'un souvenir dont on ne parle qu'à voix basse, honteusement. Il avait perdu la fortune de sa famille et le toit qui l'avait vu grandir, mais il avait gagné sa liberté et le droit d'être lui-même, et c'était bien plus précieux à ses yeux. Uruz, la rune symbolisant la liberté et la force de caractère, vint s'ajouter aux autres sur le bois de sa baguette. Et c'est sans regret qu'il quitta Godric's Hollow et n'y remit plus jamais les pieds.
Janvier 1977. Titus a vingt-trois ans, et il s'accroche à la vie avec toute la hargne dont il est capable. Ses premiers mois hors du domicile familial, sans argent, sans savoir où il allait, avec pour toute compagnie sa valise et son vieux hibou, furent probablement les plus durs de sa vie. Pour lui qui avait toujours vécu dans le luxe et n'avait jamais eu besoin de rien, ce fut un changement radical. Mais il tint bon, refusant de se laisser abattre. Ce fut à cette époque qu'il rencontra Pierce. Ce dernier s'était pris d'affection pour le jeune homme et l'avait accueilli chez lui, il avait été dès lors pour Titus comme un père, bien plus que son père biologique ne l'avais jamais été. Pierce était tenancier d'un bar dans le quartier de Soho, à Londres. Un bar pour les gens comme lui. Et Titus avait alors eu l'occasion de découvrir que la communauté homosexuelle londonienne était bien plus étendue que ce qu'il aurait imaginé. Il avait enfin sa place quelque part. Quelques temps après les fêtes de fin d'année, il décrocha enfin son premier vrai travail : un poste de reporter-photographe à la Gazette du Sorcier. Fini les petits boulots qu'il ne gardait pas plus d'un mois ou deux, cette fois-ci c'était pour de bon, il allait enfin pouvoir vivre de sa passion. Lorsque ses revenus le lui permirent, il quitta Pierce – à regret, il devait bien l'avouer – pour s'installer dans son propre appartement, pas très loin du bar où il passait toujours le plus clair de son temps libre. Ce n'était ni très grand ni très rangé, mais c'était chez lui et il s'y sentait bien. Il était temps d'ajouter une nouvelle rune à sa baguette. Ingwaz, le commencement, le symbole d'un nouveau départ.
Mai 1981. Titus a vingt-sept ans, et il a l'impression d'étouffer. La peste des patronus ravage le monde sorcier depuis des mois et il n'y a pas échappé, la maladie l'a fauché de plein fouet. Il a été l'un des premiers à en manifester les symptômes, et ce qu'il avait tout d'abord pris pour une simple grippe hivernale s'était vite transformé en un cauchemar d'une toute autre ampleur. Lorsque son état avait continué d'empirer encore et encore malgré les médicaments, ses employeurs l'avaient forcé à prendre un arrêt maladie et il avait dû se rendre à Sainte Mangouste. Ça n'avait pas été simple, cet endroit lui provoquait des crises d'angoisse incontrôlables, il ne le supportait pas. Et pourtant, il avait dû y passer plusieurs mois. Ce fut lorsque son état commença à s'améliorer un peu et qu'il constata que celui de son patronus s'aggravait de jour en jour, qu'il commença à véritablement paniquer. Il ne supporterait pas de perdre sa compagne animale, elle était trop importante à ses yeux, elle lui était devenue indispensable. Il avait passé de longues heures à pleurer, recroquevillé dans son lit, le jour où elle avait disparu. Et puis la nouvelle de la découverte de Shacklebolt était tombée, ils avaient trouvé un remède. Titus avait repris espoir, sa chère Poppy allait réapparaître, tout allait rentrer dans l'ordre. Mais à sa grande surprise, ce ne fut pas le coyote dont il avait l'habitude qui revint, mais une minuscule belette, vive et insaisissable.
Septembre 1982. Titus a vingt-huit ans, et il a encore envie d'y croire. Le monde sorcier est mouvementé depuis quelques années, beaucoup trop pour le jeune homme. Lui, tout ce qu'il veut, c'est vivre sa vie comme il l'entend et être tranquille. Il essaye de ne pas penser au meurtre de Shacklebolt qui a fait la une des journaux il y a quelques jours, ni à l'arrestation de Dumbledore ou à cette histoire de marques. Il essaye de faire abstraction des rumeurs qui courent sur les disparitions de plus en plus nombreuses, il ne veut pas penser à tout ça. Il a toujours sa baguette à portée de main dès qu'il sort de chez lui, on n'est jamais trop prudent. Mais tout ne va pas si mal, c'est ce qu'il essaye de se dire. Après tout, le matin-même, il a reçu un hibou en provenance d'une galerie d'art londonienne très réputée, et cette dernière souhaite exposer quelques unes de ses photos. C'est la première fois qu'on lui propose une chose pareille et il se sent pousser des ailes. Photographe pour la Gazette du Sorcier, c'est bien beau, mais il ne compte pas faire ça toute sa vie, c'est uniquement un moyen de s'assurer des revenus stable le temps qu'il se fasse un nom dans le monde de la photographie. Il est tellement heureux, il faut absolument qu'il aille le raconter à Jude. Mais d'abord, il va finir son thé, et ajouter une nouvelle rune sur le manche de sa baguette, le temps est venu. Dagaz, l'espoir. Parce qu'en ces temps troublés, c'est exactement ce dont il a besoin.
Dernière édition par Titus E. Wordsworth le Mer 6 Sep - 14:36, édité 2 fois
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Re: titus (☂) i'm 140 pounds of pale skin and fragile bones, sarcasm is my only defense
Oh my god mais ce perso est juste etj'aipasencoreeuletempsdelirelafiche maisilmevenddéjàdurêvequoi Rebienvenue et hâte de te voir le jouer jeveuxunlien
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Re: titus (☂) i'm 140 pounds of pale skin and fragile bones, sarcasm is my only defense
Arlette de Moutier. Bonjour. Au revoir. Trop de perfection. Il est là et on est content Je te love toi et tes persos Rererererererererererebienvenue chez toi
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Re: titus (☂) i'm 140 pounds of pale skin and fragile bones, sarcasm is my only defense
Ta fiche est juste magnifique et ton perso Te voilà prêt à jouer sur le forum mais pense à bien lire le message qui suit, assez important pour ton intégration. Ci-dessous te sont listés les liens importants pour t'aider à te retrouver sur le forum mais s'il te manque quoi que ce soit, n'hésites pas à envoyer un mp à un admin ou même à demander un parrain, même si tu ne l'as pas fait lors de ta validation, toujours en envoyant un message à un membre du staff. Du côté des registres, n’oublie pas d’aller faire recenser ton patronus [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Petit rappel, ton personnage est adulte donc son patronus n'a sûrement qu'une seule forme brumeuse, puisqu'il n'a certainement pas été touché par le sort. Toutes demande d'adhésion à l'Ordre du Phoenix ou aux Mangemorts se fait [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] afin que nous puissions réguler les membres y appartenant. Tu peux aller recenser ton métier [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Si ce compte n'est pas ton premier, il faudrait le recenser [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. De même, si ton personnage est atteint d'une maladie ou particularité mentale ou physique, merci de le signaler [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Pense à poster [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour prévenir si tu acceptes ou non que tes prénom et nom soient doublables. Enfin, ton personnage est peut-être marqué suite à la peste des patronus, toutes les informations à ce sujet se trouvent [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Du côté du jeu et hors jeu, tu peux aller créer ta [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] si tu le souhaites. Pour mieux t’intégrer, nous t’invitons à poster dans le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et dans les [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] dès maintenant. Sache également que pour pimenter tes rps, tu as [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], ainsi que des [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] proposés chaque semaine. Pour finir, voter toutes les deux heures pour le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] te rapportera des points. Enfin, sache que tu peux avoir toutes les informations sur l'intrigue en cours [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], dans le sujet récapitulatif de la dernière maintenance.
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Re: titus (☂) i'm 140 pounds of pale skin and fragile bones, sarcasm is my only defense