"Chère mère adorée,

J'ai bien reçu ta lettre et j'en ris encore. Père est tellement mesquin de laisser une si belle femme pendant qu'il règle les affaires de Godric's. Mère, j'ai tant de choses à vous raconter, mais la plus importe et que je vous écris pour la dernière fois, je vous imagine déjà en panique à ses mots, mais n'ayez crainte puisque cette lettre sera celle où je vous annonce que je rentre à Godric's. J'ai hâte de vous revoir et de manger les petits plats qui me manque beaucoup trop.

À très vite mère, je vous aime,
Théodore"


Godric's, trois jours après la remise des diplômes...

Théodore fait partie de cette famille que l'on dit "parfaite". Une scolarité impeccable, jamais un Bones -de son temps- n'avait dans l'idée de nuire à la réputation que ses ancêtres avaient construite. On disait même qu'être un Bones était un fardeau, car la moindre erreur était susceptible de bannissement de la famille. Chose absolument fausse lorsque l'on connaissait Théodore dans ses jeunes années. On lasurpris en train de traîner dans les couloirs de Poudlard après le couvre-feu ? Pire, lorsque l'on a surpris le jeune Théo embrasser une Malefoy. Le grand-père faillit faire un arrêt cardiaque à l'annonce de cette "abomination". Oui, la figure d'autorité refuse catégoriquement qu'un membre de la famille Bones fréquente une Malefoy, c'était interdit. Suite à cela, Théodore fit exactement ce que lui disait le vieux Plum. Mini Plum voulait faire le dur à cuire, le bad boy de la famille . Eh bah, il se m'était le doigt dans l'oeil et bien profondément. Il apprit très vite à connaitre le côté obscur du vieux Plum en moins d'une journée. Théodore jura de ne plus contrarier son grand-père de toute sa vie, ou presque. On oublia très vite ses nombreux écarts de conduite. Il brillait dans les examens et dans la Quidditch. On ne parlait plus que des exploits de Théodore. Il avait un brillant avenir qui l'attendait à la fin de sa scolarité, mais c'était sans compter ses envies de libertés. Théo avait envie de voyager dans le monde avant de se poser définitivement à Godric's. Il aspirait à une vie plus intéressante.

Grâce à ses excellentes notes et ses capacités de joueur de Quidditch, on lui déroula le tapis rouge. Les plus grandes équipes de Quidditch lui avaient fait des propositions et le ministère de la magie le voulait dans ses rangs. Il refusa chaque proposition avec la politesse que l’on connaît des Bones, il voulait découvrir le monde pour mieux le comprendre. Il devait exposer ses raisons au vieux Plum afin d’avoir sa bénédiction. Autant dire qu’affronter le grand-père était plus redoutable qu’un match de Quidditch.

« Grand-père, tu es un modèle pour toute la famille. Le charisme que tu dégages est si impressionnant que ton nom est respecté parmi la communauté. Cependant, j'ai besoin de partir et de vivre ma vie comme je le souhaite. Je veux découvrir le monde magique, mais aussi le monde moldu, avant de me poser définitivement à Godric's. »

Assis derrière son bureau, cigare à la main, le vieux Plum écouta attentivement les arguments du mini Plum. Les minutes de silence étaient des heures. Il était bien décidé de partir avec ou sans l'approbation du grand-père. Même si avoir sa bénédiction serait plus facile et il ne passera pas pour le paria de la famille ayant choisi de défier l'autorité du pilier de la famille.

« Théodore Plum Bones, je t'ai entendu et ma décision est que tu es libre de voyager. Chacun de tes voyages devra se faire sans l'aide de ta baguette et encore moins la fortune familiale. Tu devras te débrouiller autant dans le monde magique, que le monde moldu. Ai-je été clair ? »

Il s'était réjoui beaucoup trop vite. Évidemment qu'il y aurait une condition à cette soudaine bénédiction. Voyager sans baguette. Sans magie ? Comme un crac mol ? Il était évident que le vieux Plum avait perdu la tête. Il savait se battre, mais la baguette était importante dans la vie d'un sorcier.

« Mais... mais il est impossible de vivre sans baguette pour un sorcier. Grand-père comment peux-tu me faire cela ? Ce n'est pas une tentative de rébellion contre la famille. J'ai juste envie de comprendre le monde et je fais cela pour mieux servir les intérêts de la famille dans l'avenir. »

« Je comprends tes motivations Théodore et je ne peux que t'encourager dans cette décision si cela est dans l'intérêt de la famille, mais ma décision reste la même. Durant ton voyage tu devras apprendre à vivre sans l'appui de ton nom. Tout ce que tu as aujourd'hui est un droit que tu as hérité à ta naissance. Je t'ai donné mon nom et bien plus. La décision te revient Théodore. Tu as encore le choix de rester. »

Le jeune Bones posa sa baguette sur l'imposant bureau du vieux Plum et s'en alla avec la tête remplie de questions, mais bien décider de faire ce qui le semblait juste.


Théodore connaissait parfaitement les risques de sa condition. Il n'avait pas de baguette et pas un sou en poche pour voyager. La solution la plus simple était de travailler pour trouver de l'argent et éviter le problème le plus longtemps possible. Durant la première année de sa nouvelle vie, Théo travaillait comme bibliothécaire à Godric's de jour et barman deux soirs par semaine. La petite fortune qu'il s'était faite lui donna l'opportunité de faire son premier voyage. Chaque voyage était pour lui le moyen d'apprendre une nouvelle culture, une nouvelle façon de vivre qui le plaisait plus ou moins. Les moldus le fascinaient, les États-Unis, l'Europe, l'Inde, la Chine, etc. était une source d'apprentissage inépuisable sur la mentalité moldu et sorcier. Chaque voyage était une aventure qu'il se devait d'en avoir un souvenir. Durant les nombreuses années à voyager entre le monde moldu et le monde magique de chaque pays, il faisait du commerce d'art. Il avait amassé une belle collection d'objets propres à chacun. Excitation était le mot qui le définissait le plus. Il était persuadé que chaque chose aller lui apporter la sagesse nécessaire pour aider au mieux son peuple. Il enchaîna les emplois à chaque voyage, il découvrit qu'il avait des dons dans le commerce d'art et n'hésitait jamais à utiliser de ses charmes naturels pour avoir un meilleur prix.


De nos jours.
Salon des Bones, Godric's...

Le dîner que l'on avait organisé pour le retour de Théodore battait son plein, il avait rapporté un cadeau pour chaque membre de sa famille. Il racontait ses aventures dans le monde. Sa mère en était fière et sa petite soeur était trop occupé à ouvrir ses cadeaux. Son père écouta les récits de son fils et posa des questions, il trouvait les moldus de Paris étrange, mais disait aussi que leur homologue sorcier était tout aussi semblable. Malgré le fait que Théodore était le centre d'attention de sa famille, il remarqua l'absence du vieux Plum et arrêta ses récits.

« Où est grand-père ? »

« Ce vieux Plum est malade, son état de santé s'est aggravé. Il doit se reposer dans sa chambre. Il vit ici. Il se plaît à dire que la maladie n'aurait pas raison de lui. »

Quelle idée stupide. Ce vieux était aussi têtu que Théodore. Malgré le fait qu'ils ont été séparés, le vieux Plum était dans la tête de Théodore. Jamais il ne s'est passé un jour sans que Théo pense à son grand-père. Il était son modèle et il n'avait cessé de faire son possible pour le rendre fier. Laissant échapper un soupir, il se dirigea vers les escaliers qui mènent à l'étage lorsqu'il entendit la porte d'entrée grincer. Qui pouvait bien arriver à cette heure si de la nuit. Il n'était pas le seul à avoir entendu la porte puisque tout le petit monde s'était rendu au hall d'entrée. On pouvait entendre le cri de madame Bones à des kilomètres. Théodore se précipita auprès du vieux Plum.

« Grand-père, vous êtes malade pourquoi être sortie, vous êtes suicidaire. »

Fatigué, mais ayant encore toute sa fougue, il attrapa le bras du mini Plum comme appui afin de se rendre dans le salon.

« Une minute Plum. »

Le grand-père sortait une baguette de son manteau. Il ni y n'avait aucun doute, c'était la baguette qu'il avait laissée sur le bureau il y a des années. Le vieux Plum s'était déplacé pour récupérer cette vieille chose que Théodore avait presque oubliée.

« Tiens mon enfant, je suis désolé de te l'avoir gardé alors que tu en avais besoin à Saint-Pétersbourg. J'espère que tu me pardonneras un jour. »

Saint-Pétersbourg ? Comment avait-il su ? Comment avait-il fait pour connaître leur existence. La famille remarqua le mouvement de recul de Théodore. Sourire aux lèvres afin de rassurer la famille, Théodore attrapa sa baguette, tout en essayant d'oublier cette nuit.

« Tu m'avais manqué, mais tu ne m'es plus d'une grande utilité pour le moment. Grand-père, nous parlerons plus tard, veux-tu voir ce que je t'ai rapporté ? »