BELLUM PATRONUM


Version 34

Nouveau tournant, nouvelle version installée ainsi que les nouveautés qui vont avec !
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Groupes fermés

Les sang-purs étrangers sont fermés. Redirigez-vous vers les familles de la saga ou des membres.
équilibre des groupes

Nous manquons d'étudiants, de membres des partis politiques Phénix et Gardiens.
Nous manquons également de Mangemorts.
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here's to the one with the smoking stare (ophelia)
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par Invité, Mar 7 Fév - 13:16 (#)
Ophelia Berenice Astoria
Selwyn
ft. stacy martin
sang-mêlé
vingt-cinq ans
célibataire
ne se prononce pas à ce sujet
hit witch, tireuse d'élite du ministère
mantelle dorée et coyote
pro-mangemorts
shiya (av) + faust (icons)
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À propos
Nom: Selwyn, des consonances que l'on reconnait et qui ne laissent pas indifférent : fascination ou mépris, les réactions lorsqu'il est prononcé sont diverses. Prénom: Ophelia Berenice Astoria, on y retrouve l'esprit intellectuel et mondain de ses parents, leur goût pour le théâtre et peut-être aussi pour la fatalité. Son dernier prénom rappelle la beauté des astres mais également l'ironie de les observer alors qu'ils sont loin : on contemple le cadavre des étoiles et on s'émerveille de leur brillance alors que leur panache n'est plus que poussière. Âge et Date de Naissance: vingt-cinq ans, née le 9 décembre 1957. Nature du sang: sang-mêlée. La famille Selwyn a perdu au fil des décennies son statut de sang pur mais reste fidèle au Mage Noir, tentant par tous les moyens de lui montrer sa loyauté et purifier ainsi son sang que les générations précédentes considèrent comme souillé. Ophelia partage leur opinion mais se retrouve parfois confrontée à une opposition au sein même de sa famille. Tout le monde n'est ainsi pas du même avis. Situation familiale: descendante des Selwyn, elle possède également une sœur cadette, Thalia, qui est en réalité sa cousine. Les secrets restent bien gardés et les deux jeunes femmes ne sont pas au courant. Son frère aîné Jacob est décédé quelques années auparavant. Miroir du Rised: une scène simple et familiale avec son frère et sa sœur, souriant tendrement en la regardant.  Epouvantard: le fantôme de sa sœur flottant devant ses yeux, muet et glacial. Composition de la baguette magique: bois de cerisier et crin de licorne.  Emploi: elle se dirige très vite vers les formations du Ministère pour devenir tireuse d'élite à sa sortie de Poudlard. Élève connue de ses professeurs pour son sérieux et ses résultats admirables, elle suit le cycle d'offensive magique de l'école en représentant fièrement les couleurs de Serpentard, jusqu'à obtenir son premier emploi. Les tireurs d'élite ne doivent pas être confondus avec les Aurors, leurs travaux respectifs se complètent mais ne se remplacent pas. Ophelia a également rejoint les Mangemort infiltrée chez les Disciples. Animal de compagnie: son patronus lui suffit amplement.
Caractère
Imaginez un vase. Approchez-vous et détaillez-le plus précisément. Au-delà de sa couleur, au-delà de sa forme, de ses motifs, de sa beauté organique. Remarquez le moindre de ses défauts, car il en a bien trop. Les craquelures dans le vernis vous agacent et sa fragilité frappe votre attention. Il était autrefois si beau, si doux sous vos yeux qu’à présent les ébréchures vous font grincer des dents. Il est bon à jeter. Malgré les tentatives pour lui rendre sa splendeur d’antan. Il n’est qu’une pièce dans un musée que le temps traque sous une pluie de poussière. Il a perdu sa chance de devenir immortel. Imaginez à présent une femme : brune aux yeux nébuleux, les cheveux raides drapant sa fine silhouette, muse à la peau pâle, ombre au coin de l’œil. Elle s’appelle Ophelia et elle est comme ce vase : brisée puis reconstruite comme un puzzle que l’on ne se lasse pas de faire et de défaire pour en décortiquer les entrailles. Au fil du temps, on en a perdu quelques pièces et les trous déchirent son âme car on ne s’épanouit que dans la plénitude. Elle paraît entière, mais elle est telle une plage après la marée haute : lisse car épuisée par les vagues qui n’ont cessé de s’écraser sur elle. Peut-être que les morceaux perdus de son âme se trouvent sous le sable boueux duquel on ne ressort jamais. Ophelia est une guerrière, ses cicatrices ont fini par lui plaire, ou remplacer tout simplement l’éclat de sa peau immaculée. Elle est méticuleuse, précise, maniaque et perfectionniste. On pourrait lister ces fausses qualités comme lors d’un entretien d’embauche mais, en ce qui la concerne, elle tend à la perfection jusqu’à s’en rendre malade. Le vase brisé contient tant bien que mal les ébauches de sa folie naissante. Elle avait tout pour mordre la vie à pleines dents mais l’inverse se produisit : son existence est comme une chienne aux aguets, lui infligeant des blessures à cause de ses différences. Puisque son sang est impur, il faut y remédier mais une tache a déjà coulé sur l’acte de naissance de son frère cracmol et même si sa famille a tout fait pour l’effacer, cela reste impossible. Ophelia se divise pour les autres et pour elle-même. Elle aimait son frère mais est restée silencieuse lorsqu’il fut enterré après s’être donné la mort. Elle idolâtre les sang-purs et méprise les traitres mais reconnait qu’au fond, peut-être qu’il existe une force différente de la magie et que chaque être humain est capable de la ressentir : l’amour. Alors elle doute, mais quelque chose la remet encore et toujours dans l’unique axe qu’elle s’est autorisée à emprunter : celui des Ténèbres. Elle doute alors elle s’aveugle volontairement et se donne entièrement à son Maître dont la marque est à présent tatouée sur son poignet. Elle doute car au fond, elle aime, mais la voix du Seigneur des Ténèbres résonne dans ses rêves les plus secrets et elle l’écoute. Elle pourrait mourir pour Lui. Il a fait d’elle une arme vivante à Son service. A tel point qu’Ophelia se demande parfois si toute cette dévotion vient uniquement d’elle, mais ces interrogations lui font peur, en vérité. Elle a peur de douter. Elle ne se sent pas seule dans son esprit, comme si la Marque était un mouchard, un moyen d’espionner la moindre de ses pensées. Car ce vase semble ne cacher qu’une brume de docilité et d’indifférence, mais n’y plongez pas votre main : après tout, vous ne savez pas ce qui l’a brisé à l’origine.
Patronus
La première fois que Rimbaud est apparu aux yeux d’Ophelia, ce dernier avait la forme d’une minuscule petite grenouille qui flottait dans l’air, nappée d’une brume argentée et volatile. Puis, très vite, ses traits se sont précisés et sa peau d’amphibien est devenue d’un jaune d’or qui se remarque de loin malgré sa taille relativement réduite. Rimbaud n’était pas bien bavard et reste aujourd’hui toujours très taciturne, mais Ophelia a toujours su qu’elle prenait en compte son jugement, et que s’il était difficile de la faire changer d’avis lorsqu’elle avait une opinion tranchée, Rimbaud est bien le seul à stimuler sa capacité à douter, ce qui à la fois fascine et terrifie la jeune sorcière. Il garde le plus souvent sa forme de mantelle dorée, certes par souci de discrétion et de confort mais également parce qu’il s’agit d’un animal double. Certes il s'agit d'une petite grenouille qui attendrit le regard, mais la peau de cet animal est connue pour être très toxique et changer de couleur face aux prédateurs, ce que Rimbaud fait généralement lorsqu’Ophelia court un danger et qu’elle le ressent aussi. Le lien qui s’est créé entre la jeune femme et son patronus est ainsi presque inexorable, et ce bien malgré elle. Le sort raté du Ministère lui a permis de se remettre en question et de vouloir en apprendre plus sur elle-même et sur ce morceau d’âme sans lequel elle ne peut plus vivre. Car cette relation et cette interdépendance furent mises à l’épreuve lors de l’épisode de la Peste des patronus. Rimbaud muta et fut dès lors capable de se changer en un coyote au pelage brun cendré, haut-sur-pattes, ressemblant presque à un loup. Cette métamorphose a lieu lorsque la sorcière se sent vulnérable ou seule mais Rimbaud n’est pas une source de réconfort car, même si elle cherche à se voiler la face, elle a fini par comprendre qu’il représentait notamment le fragment de son frère Jacob présent au plus profond de son cœur, ce dernier s’étant donné la mort quelques années avant l’apparition des patronus. Voilà pourquoi elle ne peut se passer de lui. Parce qu’il semble être le seul à lui rappeler qu’un jour son frère fut vivant et qu’elle l’avait aimé malgré sa différence, ce qui apparaît parfois comme un bol d’air frais dans un océan de doute et de ténèbres. Pourtant, elle vivrait bien sans. Ophelia a été victime de manipulations magiques et psychologiques qui ont grandement influencé ses choix et opinions politiques et éthiques. Elle prône la pureté du sang et se force à présent à voir les Moldus comme les êtres qui lui ont volé son frère, puisque l'absence de magie chez ce dernier l'a marginalisé. Elle ne veut pas se rendre à l'évidence et accepter que ce sont les sorciers qui ont poussé Jacob au suicide et non les Moldus. C'est donc avec un mélange de fascination et d'ironie qu'elle nomma son patronus Rimbaud, nom d'un poète français moldu dont l'oeuvre est devenue immortelle - un pouvoir dont ne peuvent même pas se vanter les sorciers les plus puissants. Rimbaud est angoissant pour Ophelia : lorsqu'il se manifeste, il la tire dans des jugements qu'elle ne voudrait pas porter. Le seul axe qu'elle n'a pas peur de suivre est celui du Seigneur des Ténèbres, puisqu'elle Lui est dévouée. Pas de place pour le doute, car d'une part cela la rend maladroite et moins efficace et d'autre part, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom sait tout, voit tout et Il la punira si elle Le trahit.
Pseudo et âge: constantine/elsa, vingt ans (plus que deux jours avant de souffler la vingt-et-unième  ALBERT ) Où as-tu trouvé le forum ? au-delà du périphérique. Personnage: c tro dur de chouasire (famille encore non scénarisée donc personnage inventé) As-tu un autre compte sur BP ? t'as cru la vie c'est un kiwi ?  wuuuuut  Présence: autant que possible (je sais que je vous manque dès que je suis pas là  roll ) Une remarque ? bitches point (du love et des boules, ce forum m'a manqué beaucoup trop vite  Twisted )  


★ ★ ★


Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times
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/!\ Attention /!\ : à la demande du staff, il est important d'avertir les lecteurs concernant ce texte qui aborde explicitement le thème du suicide. Prudence avant de commencer votre lecture.

(intro) – J’appuyai du bout de mon index sur le bois de ma baguette pour en sentir les sillons minuscules qui la striaient comme des veines sur un poignet. Je retins ma respiration alors qu’il relâchait la sienne, son corps avachi sur la chaise, souffrant des blessures encore ouvertes desquelles coulait le sang que sa chemise épongeait. Il me dégoûtait. Il n’était pas particulièrement laid ou sale, mais la goutte de sueur qui dessinait le contour de son front captait toute mon attention et je ne pouvais me défaire de cette unique pensée : ce pauvre con a peur et il ne peut rien faire. Thalia l’avait désarmé avec dextérité dans la cour de l’immeuble mais la douleur d’un ancien duel la distrayait toujours au moment inopportun. Il avait pu se jeter à nouveau sur sa baguette et s’en servir pour jeter un sortilège. Avis Oppugno avait-il crié avec cette hargne surprenante que je voyais dans les yeux de toutes nos cibles avant que nous ne fondions sur elles et qu’elles comprennent qu’elles avaient perdu. Des oiseaux agressifs s’étaient précipités sur Thalia et elle s’en était protégée comme elle avait pu, les courbes de sa baguette dans l’air ayant formé un bouclier temporaire aux éclats d’or. L’affrontement m’avait paru si rapide. A présent que le temps s’était presque arrêté, je pouvais repenser à chaque détail. J’observai sa silhouette inerte avec patience. Nous l’avions combattu à trois contre un et il nous avait tout de même résisté, malgré sa surprise, malgré l’infériorité numérique, malgré son âge plus avancé que le nôtre. Foutu Auror. Les insultes voulurent s’enchaîner entre mes lèvres mais elles se noyèrent dans mon esprit. Je me souvenais de tout, ou presque. Notre offensive dont il avait failli s’enfuir, les mouvements effrénés de ma baguette dans sa direction, les blessures que je lui infligeais aux endroits stratégiques, ressassant dans ma mémoire l’anatomie du corps humain et ses faiblesses pour le faire ployer de la manière la plus efficace. Enfin, l’intervention de César, celui qui nous accompagnait parfois, Thalia et moi, en mission et qui avait été cette fois-là bien plus pragmatique que n’importe quel sorcier : l’Auror, trop occupé à contrer nos attaques, avait vu trop tard ce bras lui entourer le cou et l’étouffer jusqu’à l’évanouissement. A présent il gisait sur cette chaise, son épais manteau trainant dans la poussière et l’épuisement m’empêchait de véritablement détailler ses traits : des cheveux fins et argentés qu’il avait probablement l’habitude de coiffer soigneusement brillaient dans la pénombre. Voilà ce qui captait le plus mon attention. Je me levai et me penchai vers lui pour inspirer profondément et m’imprégner de son odeur. J’y décelai le parfum ambré de la colophane et du tabac, se plongeant dans les relents de la cire qui faisait luire ses chaussures noires. La poussière de la pièce se nichait dans les rides de sa peau : était-il resté immobile si longtemps ? Mon regard se posa sur ses mains tavelées qui m’avaient parues si agiles lors de notre affrontement. A présent j’y voyais l’âge, elles étaient fripées comme du vieux parchemin. Nouvelle effluve : de l’eau de Cologne de qualité. J’avais du mal à décerner le contour de ses yeux dans la pénombre. Des demis lunes argentées luisaient sur les verres de ses lunettes rondes et, de là où je me trouvais, il avait l’allure d’un chat aux aguets, les iris brillants dans l’obscurité comme deux perles opalines. Je sentis les restes d'une douleur aiguë traverser mon ventre et, par réflexe, j’y plaquai ma main. En baissant les yeux, je m'attendis à voir une couleur pourpre enduire mes doigts blafards mais ma peau était immaculée. Un vertige s’empara de moi et je me rassis immédiatement, fermant les paupières et inspirant lentement pour calmer la peine. La blessure était d’origine magique même si, je m'en souvenais à présent, elle avait ressemblé à la griffure d’un fauve. La sensation avait été la même mais il n'y avait aucune trace, pas même l'ombre d'un hématome. Ce n’était pas moi qui avais été touchée. La plaie fictive s’était comme rouverte malgré les premiers soins appliqués. A mon corps ? Non, à ce corps. Je restai silencieuse pour écouter la troisième respiration, sifflante et lourde, celle de l’animal qui gisait derrière la chaise sur laquelle j’étais installée. Je lui jetai un regard, incapable de savoir si je lui en voulais ou si j’avais pitié de lui : mon propre patronus sous sa seconde forme, celle d’un coyote agile et puissant, à la fourrure presque trop sombre pour son espèce, comme légèrement brûlée. Il avait voulu attaquer l’Auror qui s’était défendu avec cette majesté qui l’habitait et qui m’empêchait de le mépriser complètement. Un sort dont Rimbaud avait souffert par sa maladresse, reprenant sa forme nébuleuse et argentée, ou plutôt ma propre maladresse qu’il reflétait si bien sous cette forme canine : une maladresse née de colère, de hargne, de rejet et de haine, une maladresse car à force de vouloir bien faire, on se précipitait et on faisait des erreurs. Et le sortilège m’avait frappée par l’intermédiaire de mon patronus, plantant comme une lance invisible dans mon flanc droit et me faisant plier un genou face à ce représentant de l’Ordre que j’avais détesté sur l'instant, comme un coup de foudre qui tuait sans romantisme aucun. Ton Ordre est mon Chaos, Auror.
Des bruits de pas retentirent finalement dans la pièce et la silhouette de César apparut d’entre les ombres. « C’est l’Allemand, c’est ça ? Ça faisait longtemps que j’avais pas vu un Allemand dans les parages. » Sa voix nonchalante était dénuée de toute compassion. Pour lui, cet homme n’était qu’un bout de chair à peine vivant. C’était l’indifférence à laquelle j’aspirais. Ne plus rien ressentir car ces gens n’étaient pas humains, ou bien moins humains que nous, plus faibles en tout cas. « Je croyais que tous les Boches de sa génération étaient morts dans les camps. Ça nous aurait évité tout ce travail. » Je ne cillai pas, ne tournant pas non plus mon regard vers lui pour soutenir le sien. Je hochai simplement la tête alors qu’il me donnait les instructions. « Surveille-le encore. Il ne bougera pas tant que je ne l’aurai pas décidé. Et bouge-toi, vous êtes vraiment des gamines fragiles Thalia et toi. » Je serrai les dents. J’aspirais à cette indifférence. Et pourtant au fond de moi, je sus pertinemment que son attitude me donnait la nausée. – (1982)

★ ★ ★

(jacob) – Je me collai à ma mère alors que nous traversions le passage clouté. Il faisait froid. Il avait toujours fait froid dans cette ville, été comme hiver. Je ne me rappelais pas souvent la véritable couleur du ciel, simplement ces nuances de gris qui me faisaient bien plus penser à la fumée des cigarettes de mon père qu’à la poésie des cieux anglais. Thalia m’attrapa la main : ses petits doigts d’enfant se logèrent entre les miens et je lui lançai un regard complice et amusé. Nous nous balancions de droite à gauche comme les petites filles que nous étions. Toutes deux la peau blanche comme le lait, toutes deux les cheveux bruns tel le chocolat noir que nos parents appréciaient tant. Je ne comprenais pas bien pourquoi d’ailleurs, le goût était si amer qu’il m’était difficile d’en avaler un seul carré. Je préférais les chocogrenouilles et la fausse bièraubeurre à la pomme. Tes goûts changeront avec l’âge, ma petite princesse, chuchotait ma mère lorsque je lui demandais. Apparemment les enfants n’aimaient que le sucré au début. Que les bonbons et les gâteaux. Elle me parlait du chariot qui passait dans les compartiments du Poudlard Express, combien de fois elle avait eu les yeux plus gros que le ventre car elle adorait les sucreries ! Mais je ne devais pas en abuser lorsque ce serait mon tour, dans trois ans. Nous nous arrêtâmes au coin de la rue suivante et observâmes la dernière silhouette du groupe s’en détacher pour bifurquer dans l’allée. Jacob allait au collège. On était au milieu de l’année scolaire mais il n’avait pas pris le Poudlard Express et, chaque jour, je le voyais aller dans cette école pour moldus, avec son petit cartable de moldu et son allure de moldu. Je retenais toujours un soupir mais ne pouvais empêcher mon ventre de se nouer légèrement, car malgré la différence que je percevais nettement et que mes parents soulignaient dès qu’ils en avaient l’occasion, je ne parvenais pas à oublier que Jacob était mon frère. Il est du même sang que moi. Vraiment ? Né de parents sorciers mais dépourvu de pouvoirs magiques ? Et nous avions le même sang coulant dans nos veines ? Il s’éloigna de nous sans un mot. Les buissons devaient lui murmurer ce mot étrange et infâme que mes parents et tous les sorciers utilisaient pour qualifier sa nature : cracmol. Pas vraiment moldu, mais certainement pas sorcier, pensait-on avec amertume. Si l’on apprenait à aimer des choses au fil du temps, en existait-il que l’on cessait d’aimer avec l’âge ? J’avais peur de l’appeler mon frère. Mais chaque jour, j’étais triste de le voir partir comme s’il avait été un parfait inconnu, la honte de la famille, celui qu’on ne choisissait pas et que l’on se forçait à supporter, à ignorer, de gré ou de force – (1966)

★ ★ ★

(slytherin) – La chanson de la Grande Salle résonnait encore dans ma tête alors que je me laissai retomber sur l’épais matelas de mon lit à baldaquins. Le velours vert de la couverture caressait ma peau avec douceur et mes doigts s’y faufilèrent pour lisser les drapés que ma chute avait créés. J’observai les moindres détails de la pièce, de cette nouvelle demeure dont mes parents m’avaient parlé pendant de longues années. Elle était enfin à moi : j’allais découvrir tous les secrets dont elle regorgeait, j’en étais certaine déjà à mon âge. J’avais eu une sensation si étrange dès mon arrivée à l’école, si nouvelle que je n’avais pas rejoint les festivités qui se déroulaient en salle commune de Serpentard, juste là, en bas des escaliers. Le dortoir était vide et calme. Je me souvins du dernier visage que j’avais vu avant de fermer la porte en prétextant des maux de têtes : celui d’une jeune blonde qui devait avoir mon âge, avec laquelle j’avais immédiatement sympathisé car nous nous étions retrouvées dans la même barque sur le Grand Lac. Basile Lestrange, ma voisine de dortoir. Je ne connaissais pas encore les autres car nous avions été répartis et séparés. Beaucoup d’élèves rencontrés dans le train étaient à présent dans d’autres recoins secrets du château, ceux de Poufsouffle, Serdaigle et Gryffondor. J’avais hâte de commencer les cours dès la semaine suivante. Et puis, il y avait des garçons. Beaucoup de fils de familles avec lesquelles mes parents travaillaient. Des sourires charmants et des gestes galants, mais surtout des regards en coin qui ne trompaient pas. On avait appris aux filles à se tenir à l’écart de tout cela. J’allais être promise à quelqu’un, de toute évidence, si l’on voulait de moi. Ma mère m’avait assez répété que la qualité de mon sang allait me porter préjudice. Qu’il fallait le purifier et donc être un exemple de perfection. Je m’en sentais capable et le Choixpeau l’avait perçu, lui aussi. N’était-ce pas la maison Serpentard qui cachait en ses rangs les élèves les plus ambitieux ?
La porte s’ouvrit finalement et je m’éveillai de ma courte sieste. Une silhouette s’approcha d’un lit voisin, riant doucement à une remarque qu’un élève criait depuis la salle commune. Elle enleva sa robe de sorciers et je découvris les courbes de son corps de jeune adolescente, trop jeune probablement pour être déjà observée sous un angle aussi voyeuriste mais l’espace d’un instant, je ne pus m’en empêcher. J’éprouvais un besoin de découvrir de nouveaux corps également. La grisaille de Londres était enfin derrière moi. Jacob et Thalia ne me manquaient même pas. Tout ce monde était à moi et j’avais l’occasion d’en profiter pendant six ans encore, jusqu’à ce que ma petite sœur entre pour la première fois dans le Poudlard Express. Je me redressai doucement pour venir m’asseoir sur mon lit en tailleur, sans quitter des yeux cette jeune fille dont je ne connaissais pas le nom. Je n’avais pas besoin de le savoir, il ne fallait pas briser le fantasme dans l’œuf. Elle finit par me remarquer, remarquer mon regard sombre et s’y attarder depuis son coin de la pièce, presque nue. Les secondes s’écoulèrent et je lui adressai un sourire dénué de toute sympathie. Celui des gobelins, des esprits frappeurs. Celui que nos proches faisaient dans nos rêves les plus étranges avant de devenir des inconnus. Et je sus à cet instant que le cordon ombilical qui me reliait à l’innocence venait de se briser, peut-être pas simplement par cette jeune fille mais elle me l’avait fait comprendre en soutenant mon regard et mon rictus d’enfant dont la sagesse et l’espièglerie venaient d’étouffer entre ses côtes. – (1969)

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(the coyote) – Je suivis la seule lumière qui brillait dans le noir : celle de ce néon bleu grésillant, comme un fil argenté auquel il fallait s’accrocher pour ne pas sombrer dans les enfers. Je longeais le mur en écoutant tous ces sons étranges parvenir à mon oreille puis m’engouffrai enfin dans la salle principale. Tout le monde se bousculait et dansait, serrés comme jamais dans la poussière et les effluves du parfum de bière moldue. Un club de Londres le samedi soir, rien de plus classique. A part que j’étais sortie sans l’accord de mes parents bien après le couvre-feu qu’ils m’avaient imposé durant l’été. Il faisait encore plus chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur mais plus je m’avançais et plus l’ardeur devenait entraînante. L’énergie de la foule semblait m’arracher la peau pour se loger dans mes veines et je finis par me trémousser comme tous les autres. Devant nous tous, une scène minuscule sur laquelle quatre silhouettes se dressaient, jouant manifestement un morceau célèbre, quelque chose qu’ils avaient qualifié de moderne et de génial, tout droit importé des Etats-Unis. Now I’m ready to close my eyes. Je fermai les yeux. Now I’m ready to close my mind. Mon esprit dissipa le moindre tourment. Now I’m ready to feel your hands. Je levai les mains vers eux, malgré mes voisins qui commençaient à sautiller et à se bousculer entre eux. Lose my heart on the burning sand. En étais-je vraiment capable ? Ou avais-je déjà perdu mon cœur dans un abîme obscur, trop effrayée pour écouter s’il s’écrasait au fond  ou si quelque chose le dévorait au vol ? Now I want to be your dog, now I want to be your dog, now I want to be your dog. L’animalité de cette poignée d’artistes en herbe nous traversait sans précédent. Le public hurlait : on oubliait toutes nos peines et on réapprenait à voler, à goûter à la sueur de l’effort, de la force humaine et canine que chacun possédait en lui. Quatorze ans, et j’aurais laissé n’importe quel homme me plaquer au mur et me toucher car je voulais connaître ça aussi. Cette force-là. Sorciers ou moldus, où était la différence lorsque l’on parlait de sexe et de fantasmes ? Poudlard faisait de nous des disciples des bonnes manières, nous interdisant de regarder les garçons, nous rappelant à la règle avec rigidité. Mais les règles étaient là pour être violées et l’adrénaline nous poussait à nous jeter dans la gueule du loup, vers nos premières expériences. La pureté du sang te mènera loin, c’est tout ce qui compte. Je commençais à y croire, me laissant endoctriner comme une volontaire, une suicidaire. C’était une expérience comme une autre. Le serpent qui représentait ma maison me sifflait des choses la nuit, je le sentais glisser entre mes jambes douces, encore trop blanches pour faire de moi une femme. C’était le maquillage qui trompait tout le monde ce soir : je paraissais avoir quatre ans de plus, mes cernes et ma poitrine ne me trahissant pas car je me servais de mon corps précoce à chaque occasion. J’observais les formes qui m’entouraient et remarquais les éclats furtifs et lascifs dans les prunelles de mes voisins, ces dernières suivant la courbe de mon dos jusqu’à mes cuisses fines striées des motifs de mes collants noirs. J’avais l’air d’une sorcière aux yeux d’un moldu, ce fantasme inexorable qu’il voyait à la télévision dans les films d’horreur. Ils déguiseraient leur propre fille en sorcière pour Halloween avant que celle-ci ne reçoive la lettre d’entrée à Poudlard bien des années plus tard. Ils allaient la perdre dans un autre monde auquel ils n’auraient jamais accès, jamais complètement. Et mes parents avaient vécu la même chose, le maléfice s’était simplement inversé. J’étais venue vérifier si le lien était rompu à jamais ou s’il en restait quelque chose, même si ce n’était qu’un fil élimé mais n’ayant pas perdu de sa brillance, aussi captivant que la lumière électrique des néons du bar.
Je jouai des coudes pour trouver le comptoir et m’approchai finalement de celui que j’étais venu voir. Il avait grandi. Ce n’était pas sa barbe ou ses yeux injectés de sang, gonflés et mi-clos à cause de ses prises de stupéfiants à répétition, ni même les creux dans ses joues lui donnant un air blafard et malade qui me l’indiquèrent, mais bien son odeur de tabac froid, de transpiration et d’alcool émanant de son corps maigre. Il avait vieilli, harangué par la vie et le rejet que le monde des sorciers lui avait infligé depuis sa naissance. Jacob mourait avec sursis. Malgré tout, j’écartai les bras sans hésitation et vins les entourer autour de sa silhouette fragile. L’étreinte dura quelques secondes et je n’entendis plus le bruit des gens qui parlaient autour de nous, simplement les battements essoufflés du cœur de mon frère, me certifiant qu’il n’avait pas perdu cet organe-là, au moins. « Hé, le Coyote, c’est ta copine de ce soir ? » Je l’entendis ricaner puis il se sépara de moi pour se tourner vers celui qui était manifestement l’un de ses amis. « C’est ma sœur, pauvre con. » répliqua-t-il d’une voix grave et éteinte. Il me prit finalement la main et me tira vers l’extérieur de la salle. Nous retrouvâmes l’air libre et il claudiqua jusqu’au mur d’en face pour s’y adosser avec difficulté. « Tu es complètement ivre. » précisai-je sans vraiment savoir pourquoi. J’enfonçais des portes ouvertes mais cela eu le mérite de le faire rire. Il haussa les épaules et sortit de sa poche un paquet de cigarette duquel il tira un joint qu’il s’empressa d’allumer. Après trois bouffées, il me le tendit mais je déclinai l’offre. « Ça ne va pas me faire grand-chose je pense. » Je n’avais jamais consommé d’herbe mais c’était connu : les drogues sorcières étaient adaptées à la tolérance de leurs utilisateurs. Celles des moldus nous paraissaient donc plus légères. « Tu m’en diras des nouvelles quand t’en seras à ton premier fix d’héroïne, sœurette. » marmonna-t-il d’un air absent. Un silence s’éleva et je finis par sortir des Marlboros, en allumant une avec toute la vulgarité que pouvait avoir l’image d’une fille de quatorze ans fumant une cigarette. Jacob n’y fit pas attention. « Alors le concert ? T’as aimé ? Je pensais pas que tu viendrais, je croyais que tu étais à l’école cet été aussi. » Il se concentrait pour me parler mais j’étais consciente que son esprit était ailleurs. Auprès de sa communauté à laquelle je n’appartenais pas. Pourtant j’avais ressenti quelque chose de profond au milieu de cette foule, même sans comprendre comment fonctionnait leurs instruments et comment ils parvenaient à amplifier le son sans sortilège. « C’était sympa. J’écoute peu de musique de ce genre. » Je voulais lui accorder quelque chose mais c’était difficile. Quelque chose en moi le repoussait. Il était la honte de ma famille et on m’avait appris à le mépriser. Voilà qu’il se retrouvait en bas de l’échelle, déscolarisé, drogué et jouant pour quelques livres dans des bars miteux de l’est londonien. Mais nos parents ne voulaient pas en entendre parler. Ils avaient d’autres problèmes que leur cracmol de fils. « C’est quoi ce surnom, le Coyote ? T’as donné une fausse identité pour pas te faire tracer par la police ? » m’enquis-je enfin dans un soupir. Jacob sourit à nouveau et secoua la tête, portant son filtre à ses lèvres et recrachant un nuage de fumée dont le parfum embauma l’air et attira l’attention d’un jeune couple qui passait, non loin de nous. « Apparemment je ressemble à un coyote. Les gars du groupe vont loin dans leurs délires parfois. Mais j’aime bien le coyote. C’est moins prétentieux qu’un loup, moins domestique qu’un clébard. » Il se racla la gorge et reprit : « J’appartiens à aucune case. » Sa voix s’était faite plus profonde l’espace d’une seconde. Il soutint mon regard, retrouvant un semblant de lucidité et de sérieux qui me toucha étrangement au fond de ma poitrine. Tu vois, ton cœur est encore là, je peux le palper de mes mains impies. Mais c’est toi qui reste la sorcière, c’est toi qui es capable de me faire du mal. Voilà ce que je lus dans l’éclat ardent de ses iris noirs avant qu’il ne pousse un juron, ponctuation facile à toutes les phrases des camés du coin. Il était retombé dans les divergences de son esprit. Mais la drogue n’avait été qu’une voie parmi d’autres. Seul le monde sorcier l’avait condamné à errer à la croisée des chemins alors que l’on était tous conscients que chacun de ces sentiers boueux menaient en enfer. – (1972)
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(a touch of poetry) – That is the tragedy of losing an older brother. He stays still. You keep on and one day become the older one. It’s unnatural, that reversal. It’s the thing that keeps the family from ever being whole again. – (RIP Jacob Selwyn,1955-1972)

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Dernière édition par Ophelia B. Selwyn le Mar 18 Avr - 10:50, édité 9 fois
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par Invité, Mar 7 Fév - 13:16 (#)
Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times
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(thalia) – Le soleil se cachait derrière les nuages en ce jour de décembre et les Londoniens allaient tous vivre ce jeudi comme un jeudi ordinaire. Ils sortiraient faire leur jogging quotidien avant de rentrer chez eux pour se préparer à aller au travail, grommèleraient en constatant à quel point le métro était bondé, auraient à payer leurs factures et à joindre les deux bouts, amener leurs enfants à l’école car les vacances de Noël n’étaient pas encore arrivées et qu’ils voulaient ressembler à des parents modèles, ceux qui avaient concocté le meilleur déjeuner dans la plus belle des lunch-box de la ville. Il y aurait des mariages, des divorces, des naissances, beaucoup de naissances en ce jeudi de décembre. Les sorciers aussi vivraient un jour nouveau, simple, heureux, idéal pour aller dîner le soir au Chaudron Baveur et boire tous ensemble une tournée de bièraubeurres. Rien de bien extraordinaire mais une journée de plus à cocher sur le calendrier avant les fêtes. Les boutiques s’ornaient de guirlandes et de décorations fantastiques. Moldus et sorciers s’accordaient au moins sur une chose : on ne plaisantait pas avec la fin de l’année, c’était ce qu’on attendait le plus au monde.
Je venais d’avoir quinze ans et mon frère était mort. Je revoyais tous les jours son visage creusé par la fatigue, son corps installé en face de moi à la table familiale pour célébrer une quinzième fois ma naissance autour d’un menu gourmant. J’avais insisté pour qu’il vienne car nous le voyions peu durant l’année. Et il m’avait fait cet honneur, probablement plus par ironie que par réelle envie, affichant durant tout le repas un sourire étrange qui m’était adressé et répondant sèchement à nos parents lorsqu’ils daignaient s’adresser à ce fils ingrat dont ils se seraient bien passés lors de cette soirée. Ils avaient simplement hoché la tête lorsque je leur avais dit que je l’avais invité. Pas mal le coup du hibou, je sais même pas comment il m’a trouvé, m’avait-il marmonné en se présentant à la porte de notre demeure, maison qu’il avait quittée deux ans auparavant pour sillonner sans relâche les rues de la ville. Il n’y était jamais revenu. J’avais vu ses veines bleuâtres marquer ses bras maigres qu’il avait dissimulés sous les manches de sa chemise, mais mon regard perçant savait la vérité. Il avait porté du tissu de mauvaise qualité, froissé et râpé, une déchirure redessinant l’une des coutures que ma mère avait fixée lors de son accolade froide, se voulant accueillante. Mais il avait mis une chemise et cela m’avait touchée.
Il était mort à présent. Il s’était jeté du haut d’une fenêtre et son crâne s’était ouvert sur la chaussée. Apparemment, il était sous l’emprise de stupéfiants lorsqu’il l’avait fait, mais il n’avait pas hésité à sauter. Sa décision avait été prise longtemps auparavant puisqu’il nous avait laissé une lettre à Thalia et moi. Il m’avait donc légué un petit carnet noir où son esprit torturé avait écrit les paroles des chansons de son groupe. Thalia, elle, avait reçu le vinyle des Stooges, manifestement son groupe préféré dont il avait chanté les chansons au bar où je l’avais vu jouer. I want to be your dog, voilà donc celle qui m’avait tant marquée. Ma sœur avait neuf ans et était promise à un bel avenir. Je doutais que mes parents la laissent écouter des musiques moldues qui venaient des enfers de la fin des années soixante. Des Américains en plus. Même mort, Jacob n’avait donc aucun goût, selon eux.
L’enterrement s’est déroulé dans le silence le matin même et je marchais alors jusqu’à la maison, m’étant éclipsée après la cérémonie pour me retrouver seule avec moi-même. Son visage avait été pris en charge par les médicomages qui avaient retravaillé la fracture de son crâne et redessiné l’orbite de son œil ainsi que son arcade sourcilière pour qu’il paraisse plus beau dans le cercueil. Mon regard avait longtemps fixé le croque-mort à la boutique : il avait une longue veste noire et il ressemblait à un sorcier, pourtant c’était vers un commerçant moldu que mes parents s’étaient tournés pour choisir l’éternelle demeure du corps de leur fils. J’avais désiré venir sans hésitation. Je voulais être sûre qu’ils choisiraient le plus beau, qu’ils se réconcilieraient quelque part avec leur fils et que j’aurais le sentiment de voir quelque chose s’accomplir. D’où venait donc ce goût acide dans ma bouche ? Comme du sang, mais j’avais regardé et il n’y avait aucune trace pourpre sur mon palais.
Je refermai la porte d’entrée de l’appartement et écoutai un instant la plénitude du silence qui y résidait. Voilà ce que nous inspirait donc Jacob, ce qu’il avait laissé derrière lui : un mutisme assourdissant, cachant des questions éternelles et de fausses réponses. Il était mort et pourtant il restait quelque chose de lui, je pouvais presque le palper dans l’air ambiant. Mes parents s’étaient couchés. Ils avaient probablement trouvé la journée épuisante en cachant les larmes qui avaient perlé au coin de leurs yeux. Mais leur lâcheté était sans importance. Seules mes convictions m’importaient. Je me dirigeai vers le couloir et continuai jusqu’à pousser la porte de la chambre du fond. Ce n’était pas la mienne mais celle de Thalia, la plus lumineuse de la maison car elle avait sans le faire exprès mis feu aux rideaux de velours lorsqu’elle était plus jeune et que sa magie commençait à apparaître. Ma petite sœur était allongée sur son lit et elle lisait un livre pour jeunes sorciers nommé Le Mystère du Boutefeu Chinois. A mon approche, elle leva les yeux de son roman et m’adressa un sourire triste qui se voulait réconfortant. Après tout, elle aussi avait perdu son frère. Elle aussi avait pleuré. Et elle aussi se demandait si toute cette cérémonie n’avait pas été hypocrite puis qu’il avait été enterré dans le caveau des Selwyn alors que ces derniers l’avaient toujours soigneusement laissé à la lisière de leur jardin secret. Dis-moi Thalia, dis-moi s’il était un véritable Selwyn. Et si non, dis-moi si nous ne le sommes pas, nous non plus. La vérité sortait de la bouche des enfants : elle n’avait plus que deux ans avant d’être acceptée à Poudlard. Avant d’apprendre à vraiment mentir et à écouter la vérité, aussi blessante soit-elle. Je me demandais si elle allait suivre mes pas et être envoyée à Serpentard. Au fond, je l’espérais. Tous les sorciers de sa génération allaient être des petits frères ou sœurs de mes camarades de classe. Je savais lesquels elle devait fréquenter et lesquels elle devait éviter. Ma quête vers la purification était en marche, un réseau se formait dans les couloirs du château et j’avais même eu la chance d’être invitée à des événements organisés par des familles de sang-purs chez qui j’avais pu me faire positivement remarquer. Ophelia Selwyn, une future élite de la nation, m’avait glissé l’une de mes amies en citant les mots de sa propre mère, une Lestrange. Je voulais que mes parents soient fiers de moi. Pourtant, quelque chose clochait, sans que je puisse mettre le doigt dessus. Ils me regardaient avec admiration et confiance, mais également avec cette infime terreur figée dans leurs prunelles froides. Et si je pouvais peut-être comprendre d’où naissait ce sentiment qui était né à mon égard, je ne parvenais pas à saisir le sens des réactions similaires qu’ils avaient avec Thalia. Nous te soutiendrons quel que soit ton parcours Ophelia, mais nous ne pouvons pas faire les choix à ta place. C’est à toi d’y réfléchir. Je m’assis dans un soupir sur le lit de Thalia et elle ferma son livre pour venir s’installer à mes côtés et poser sa tête sur mon épaule. Elle me saisit la main droite et je lui tendis également la gauche pour qu’elle vienne réchauffer mes paumes glacées entre les siennes. Mes doigts tremblaient. De douleur, de tristesse et de cette peur de l’inconnu que la mort de Jacob venait de déclencher en moi. Je n’étais pas faite pour être l’aînée de la famille. L’équilibre, quoique subtil dans notre foyer, avait été présent un jour, tel un vase cassé dont on avait recollé les morceaux ensemble : il y avait une différence entre voir les fissures qui striaient la porcelaine mais qui témoignaient de l’équilibre parfait de l’objet, et de constater que le vase était si fragile qu’il s’effondrerait si l’on venait à le toucher pour retirer une pièce ébréchée du système, comme on enlevait un organe défectueux du corps d’un malade qui s’acharnait à rester vivant malgré la douleur. Quel morceau du vase étais-je, maintenant qu’ils gisaient tous à terre, dans la poussière ? Et Thalia ? La pauvre n’avait même pas eu le temps d’abandonner elle-même son innocence : on la lui retirait pour l’étouffer avec le linceul qui emportait son frère dans un autre monde. « Tu as réussi à penser à autre chose ? » me demanda-t-elle finalement de sa voix aiguë, son visage tourné vers le mien, trop juvénile pour avoir déjà connu la mort d’un proche. « Moi pas vraiment. Je ne sais pas quoi faire du cadeau qu’il m’a laissé. Nous n’avons plus de gramophone. » Je souris discrètement avant de lui répondre : « On trouvera une solution. En attendant, ne l’écoute pas en présence des parents, ça ne leur plaira pas beaucoup je pense. » Elle rit avec étrangeté puis ses mains glissèrent jusqu’à mes poignets blancs. « Il s’est donné la mort en se jetant par la fenêtre. Peut-être qu’il voulait simplement s’envoler, pas vraiment mourir. » Ma gorge se noua et je sentis les larmes remonter à mes yeux, ce pourquoi je fermai ces derniers immédiatement. Je ne sentis plus que la douceur des doigts de ma sœur sur ma peau fragile. « S’il avait voulu mourir, il aurait choisi d’être plus vulnérable. » Je finis par rouvrir les paupières. Des larmes avaient coulé sur mes joues et étaient tombées sur mes poignets dont les veines ressortaient dans les jeux d’ombres et de lumières que nous offrait cet après-midi nuageux. S’il avait voulu mourir, il se serait coupé les veines, pensais-je pour suivre la logique de ma petite sœur. Je hochai la tête pour lui signifier que j’avais compris et qu’elle n’avait pas à prononcer des mots aussi funestes. Mais je savais que c’était déjà trop tard. Elle était trop jeune pour déjà connaître la perte, pour déjà vivre la dégénérescence de sa demeure, pour déjà songer à comment on pouvait mourir en privilégiant l’efficacité au romantisme et à la poésie.
Il faisait nuit. Une nuit sans lune qui me maintint éveillée entre mes draps jusqu’en son cœur d’encre et d’étoiles. Je sortis le carnet de Jacob, décidée à en lire quelques lignes. Beaucoup de ratures et de fautes d’orthographe. Mais des phrases, ou bien simplement un puzzle de mots qui représentait si bien son esprit tourmenté. Il était poète aux yeux des Moldus car il parlait de choses qui communiquaient avant d’être comprises. Il parlait des sorciers comme de ses propres cauchemars. Etions-nous donc objectivés ou étaient-ce ses rêves qui devenaient anthropomorphes ? La question restait entière. Après quelques minutes, je lus les dernières lignes d’une page : they took my memory but gave her a home, split my family but she still calls me bro, she’s a girl of smoke that they should’ve blown away, instead it’s me who’s on my way, walking on burning sand.
Don’t take my hand, sister, you’re not the one.
They made you believe it but now you’re on your own,
Trust me, I know this road,
Cause they think it’s a play but for us it’s a load.
     
Je fronçai les sourcils puis fermai le carnet avant d’éteindre la chandelle d'un souffle épuisé, me retrouvant seule avec mes souvenirs et mes songes nébuleux. – (1972)

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(lyubomyra) – Les vapeurs chaudes du bain m’enveloppèrent tendrement et je laissai mon corps nu y plonger doucement. J’aimais la sensation de ma peau au contact de l’eau brûlante. Il me semblait que toutes les plaies se refermaient le temps de quelques minutes. Il faisait nuit noire dans le château et j’étais de garde mais l’éprouvante journée que je venais de passer m’avait lessivée. Je m’étais dirigée, après quelques minutes de solitude dans les couloirs, vers la Salle de Bain des préfets et j’avais constaté avec soulagement que cette dernière était vide. La sirène sur le vitrail dormait mais elle s’était éveillée à mon approche, lorsque j’avais ouvert les robinets et lancé dans l’immense baignoire des sels de toutes les couleurs. La mousse recouvrait ma poitrine et je finis par m’élancer sur le dos et me laisser glisser à la surface, là où je n’avais plus pied, là où ce bain devenait une étreinte qui me semblait presque maternelle. Des bras chauds et fluide m’entouraient pour me protéger, des doigts fins et propres coiffaient ma chevelure d’ébène qui dessinait comme les rayons de l’astre que mon visage formait au centre de cet univers aqueux. J’aurais pu m’endormir en ces eaux. J’aurais pu y mourir aussi : qu’importait, j’étais déjà au paradis.
Quelque chose me toucha le dos et je me redressai brusquement, éclaboussant autour de moi. Mais le seul bruit que j’entendis en retour vu le rire froid et mesquin de la sirène qui peignait à présent ses cheveux d’or, là, sur son rocher fictif. Je nageai jusqu’au bord du bassin et mes pieds en retrouvèrent le fond sans que je sorte mes épaules de l’eau. J’avais peut-être imaginé quelque chose. L’eau me paraissait plus sombre, plus opaque surtout. Finalement je compris qu’une créature se cachait sous la surface et que la noirceur du bain était en fait la traînée qu’elle laissait derrière elle. Je tournai la tête : mes vêtements et ma baguette étaient trop loin pour que je puisse les saisir sans sortir de l’eau, et donc sans attirer l’attention du nouveau-venu. Ce dernier s’était immobilisé au centre du bassin. Je ne ressentais plus aucune chaleur. Mes yeux scrutaient la surface qui ne tarda pas à être troublée par des mouvements étrangers. Un corps en sortit, dégoulinant de mousse et de ce liquide noir qu’il avait répandu autour de lui. Je plissai les paupières et une inquiétante familiarité me frappa : je connaissais la créature. Elle avait un visage que je n’avais jamais oublié depuis le premier jour. Lyubomyra. Ses côtes semblaient écartées et à l’intérieur, je pouvais observer les restes de ses organes qui pourrissaient. Les morceaux de peau qui lui restaient étaient recouverts d’écailles, lui donnant un aspect reptilien qui me donna la nausée. Elle s’approcha lentement et je ne pus rien faire, trop hypnotisée par cette mutation hideuse. « Où sont tes vêtements Ophelia ? » Je restai de marbre. Jamais je ne m’étais sentie plus à découvert qu’à cet instant. Encore un pas et sa voix sifflante retentit de nouveau. « Où est ton frère Ophelia ? » Je déglutis. Il n’était pas là. Il est mort. N’en parle pas, sombre idiote. Mais qui était la plus idiote alors que Myra continuait de réduire la distance qui nous séparait, jusqu’à ce qu’elle ne soit longue que de quelques centimètres. Ou peut-être pas. Tout me semblait relatif à un équilibre perdu. Elle n’avait pas bougé du centre du bassin et pourtant je sentais son souffle glacer l’eau autour de moi. « Où est ta sœur Ophelia ? » J’observai ses longs doigts caresser la surface comme s’il s’était agi d’un corps. J’imaginai qu’il s’agissait du mien simplement en fixant ses yeux amphibiens. « Je l’ai peut-être dévorée pendant ton sommeil … » Je reconnaissais la femme qu’elle avait été et que j’avais aimé scruter depuis le premier jour à Poudlard. Les plaisirs charnels prenaient ici d’autres formes : elle parlait de la chair comme nourriture divine qui l’avait transformée en cette créature hybride. Elle incarnait le péché à l'état pur et venait me tester lorsque j’étais le plus vulnérable. « Tais-toi, Sang-de-Bourbe … » Je voulus paraître autoritaire, mais en vérité je gémissais telle une enfant démunie. La noirceur de son corps avait atteint la pureté du mien et commençait à le recouvrir. Je regardais mes mains : ne gisais-je pas à présent sur le flanc d’un volcan, la cendres peignant mes phalanges pour me figer ? Chaque statue cachait donc en elle un phénix qui n’était pas parvenu à renaître des flammes qui l’avaient brûlé. « Un Sang-de-Bourbe ? Mais j’ai dévoré ta sœur, son visage en premier. Son sang coule dans mes veines et il a la même couleur que le mien. Tu ne trouves pas cela profond ? » La cendre était entrée en moi. Elle bouchait mes oreilles et s’était déposée sur ma langue, me forçant à tousser violemment. Mais je n’entendais plus ce que Myra, ce que la créature me disait. Seul le goût rouillé de la mort pavait mes mâchoires et je sentis quelque chose couler de mes oreilles, de mes ongles, de mon vagin douloureux. J’avais terriblement mal. Autour de moi, le décor était devenu sombre à son tour. Sur le vitrail ne siégeait plus la sirène, mais le portrait de Jacob qui m’observait en fronçant les sourcils, moralisateur. Il me fit un signe de la main pour me saluer et je pus voir du sang couler de son poignet ouvert. Pourtant il souriait encore.
Et la créature se jeta sur moi ; je me réveillai instantanément.
Je n’attendis pas la seconde suivante pour hurler de terreur : « THALIA ! » Les filles du dortoir se redressèrent une à une mais je m’en moquai. Je me levai et poussai la porte qui menait au couloir puis entrait en trombe dans le dortoir d’en face, là où ma sœur était censée dormir. Je l’imaginais déjà poignardée, les yeux vides, le corps raide et le sang marbrant ses draps. Je courus jusqu’à son lit et retira la couverture d’un geste sec. Elle était là. Les muscles tendus car elle ne comprenait pas ce que j’étais venue faire, d’où venait mon air hagard et ce que je comptais dire. Elle se recroquevilla sur elle-même alors que je palpais ses membres à la recherche d’une marque de morsure quelconque. Mais il n’y avait rien. Je la pris dans mes bras et la serrai fort. « J’ai … j’ai cru t’avoir perdue toi aussi … » Mes mots étaient énigmatiques mais son silence et l’étreinte qu’elle me rendit me rassura : elle comprenait. Je ne pus retenir quelques sanglots, puis elle me raccompagna à la porte, m’assurant une dernière fois que tout allait bien sous le regard toujours aussi étonné de ses voisines de dortoir. Je regagnai mon lit d’un pas traînant, mes amies se pressant autour de moi pour me demander si tout allait bien. « Pardon les filles … J’ai fait un cauchemar, je … excusez-moi, tout va bien. » Je ne savais même plus à qui je m’adressais véritablement mais j’entendis des retours encourageants. « Ca va aller, repose-toi. » Je m’allongeai dans mon lit sans fermer les yeux.
Après quelques secondes, le silence régnait de nouveau. Mais je ne pus dormir. J’avais l’impression que, dans le lit d’en face, on m’observait. Et dès que je tentais de regarder, je voyais une ombre recouvrir le mur. L’ombre de Myra, qui s’était redressée mais qui avait regardé la scène depuis le troisième plan, comme une fausse figurante. Ou bien l’ombre de mon cauchemar à forme humaine. C’était une histoire de famille. – (1976)

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(rimbaud) – Je transplanai en haut de l’échelle et me hissai sur le pont fragile menant à l’échafaudage. Je pouvais voir l’horizon déchirer le ciel depuis ce promontoire de ferraille. Ma main entoura la barrière d’acier et mes yeux parcoururent le sillon creusé par l’autoroute qui s’étalait en dessous de mes pieds. Les voitures me faisaient penser à des guirlandes sur le bitume, pavant l’asphalte comme une procession de chandelle aux couleurs électriques. Un cliquètement me fit serrer les dents et je tournai la tête pour observer une silhouette me rejoindre avec agilité sur la plateforme. J’arquai un sourcil et croisai les bras, pivotant pour venir appuyer mon dos sur la barre de métal et faire face au nouveau venu. « Quand une fille s’en va d’un bar et transplane dans un endroit isolé, c’est probablement pour rester un peu seule, par pour être suivie par celui qui l’emmerdait à la base. » Il resta silencieux et je penchai la tête, ne discernant pas les traits de son visage puisque ceux-ci se mêlaient au clair-obscur du crépuscule. « Juste un conseil, ne t’approche pas. C’est mon métier de frapper là où ça fait mal. » Il ricana finalement et leva les bras vers le ciel avec ironie pour me présenter ses paumes ouvertes et vides. « T’en fais pas. Je veux rien te faire. Juste discuter. » Je restai de marbre mais il continua : « Je m’appelle Arthur. J’étais étonné de voir une sorcière dans un pub moldu en pleine semaine. Ça m’a intrigué. » Je reconnaissais un accent d’outre-Manche que j’avais cru percevoir au comptoir lorsqu’il m’avait abordée. Un Français. Ils se croyaient encore romantiques. « Comme Arthur Rimbaud ? » m’enquis-je sèchement, insistant sur les intonations françaises dans le prénom. Cela le fit sourire. « Tu connais Rimbaud ? Tu es une littéraire alors ? » Je ne répondis pas. Je ne voulais pas lui raconter mon histoire. Je ne voulais pas lui dire que je me renseignais souvent sur certaines célébrités apparemment Moldues mais si exceptionnelles qu’elles ne pouvaient qu’être sorcières. « Oh je vois. Mais même Moldus, il crée sa propre magie grâce à son génie, et même nous, sorciers, ne sommes pas aussi talentueux. C’est comme votre William Shakespeare. » Mon corps se raidit alors que ses dents luisaient d’un éclat blanc face au coucher du soleil. Sur tous les bars moldus de Londres, j’étais tombée sur le seul où se cachait un Legilimens. Je serrai les points et sortit ma baguette. « Ecoute-moi bien Arthur Ducon, si tu rentres une seule fois de plus dans mon esprit pour y lire mes pensées, je transforme ton pénis en tulipe et toutes les abeilles du pays viendront te branler. J’étais la meilleure de ma classe en sortilège et en métamorphose donc je vais de nouveau transplaner et si tu me suis, tu ne pourras pas dire que je ne t’aurai pas prévenu. » Je levai ma baguette vers son entrejambe : son sourire satisfait avait disparu et il hocha la tête avant d’esquisser un mouvement de recul. Je transplanai de nouveau sans un seul mot de plus.
J’apparus sur un pont que j’avais cru avoir imaginé lors de mon transplanage mais voilà qu’il était bien réel, devant mes yeux. En-dessous, une rivière coulait et j’en écoutai le murmure aqueux pour me reposer un instant. Il faisait déjà nuit ici. Le silence régnait et l’obscurité aussi, jusqu’à ce que celle-ci soit brisée par une lueur jaune au bout du pont, s’approchant de moi. Ma prise sur le manche de ma baguette se raffermit, prête à jeter un sortilège à Arthur, puisqu’il avait eu l’idiote témérité de me suivre. Mais je retins mon geste en remarquant que la silhouette n’était pas celle du Legilimens mais celle d’un homme bien plus trapu, muni d’une lampe-torche et coiffé d’un béret. C’était un Moldu. Il s’immobilisa et me pointa du doigt. « Mademoiselle … » Une expression terrifiée transparut sur son visage et je fronçai les sourcils, interdite. « Ne bougez pas … derrière vous … il y a un loup … » Je tournai la tête et remarquai en effet la forme d’un canidé se découpant dans les ténèbres. Je déglutis, agacée, avant de pivoter de nouveau vers le Moldu. « Ce n’est pas un loup. » Je levai ma baguette et un air consterné traversa ses traits grossiers : il ne comprenait pas mon assurance. Je pus voir dans ses yeux qu’au fond, il avait saisi que j’étais différente, même avant que je lui lance un sortilège de paralysie. On le traiterait de fou mais il connaîtrait la vérité. Cela nous arrivait à tous. « C’est un Coyote. » Mais il était déjà raide, allongé sur le sol, à la fois conscient et inconscient. Complètement perdu.
Je me retournai vers le bord du pont. Le muret protégeait à peine un jeune enfant d’une chute et j’y grimpai machinalement, comme possédée par une force extérieure dont je ne connaissais pas l’origine. Fais attention. La voix éraillée de mon patronus résonnait dans ma tête et fit couler quelques gouttes de sueur dans mon dos. Il avait sa voix. Je me souvenais de son apparition comme si c’était hier, sous la forme d’une petite grenouille d’or qui s’était très vite nichée dans mon cou. Peu bavarde, je pouvais tout de même sentir le moindre de ses jugements se faufiler jusqu’à mon esprit dès que je prenais une décision. Je n’avais jamais compris l’étrange familiarité que Rimbaud, puisqu’il s’agissait là du nom que j’avais fini par lui donner, m’inspirait chaque jour. Puis la peste était venue et j’avais cru le perdre pour de bon : j’étais devenu le vase brisé et on égarait les morceaux dans les crevasses ténébreuses de l’enfer pour ensuite tenter de recomposer le puzzle en en cachant les trous et les fissures. On m’avait arraché une partie de mon âme pour me la rendre ensuite, piétinée et scindée en deux : le coyote avait fait son apparition et j’avais finalement saisi le sens qu’il devait me signifier. J’avais compris qu’il ne représentait pas seulement mon âme désynchronisée de mon corps, mais bien un écho de mon cœur où se cachaient mes plus grandes peurs et mes faiblesses les plus subtiles. Il était la passion à l’état pur, ma joie d’enfant, ma fraternité et ma maladresse. Il était la balance de mes émotions et si par malheur on venait à le toucher, je pouvais sentir en moi quelque chose se briser, une lame me transpercer la poitrine et une douleur insoutenable s’emparer de mes membres, mais aucune trace, donc aucune cicatrice : la peine ne cessait jamais. Ne saute pas dans la rivière. Un sourire courba mes lèvres avec douceur. J’étais dressée face au vide et seules ses paroles me rattachaient au pont. Rimbaud me rejoignit sur le rebord et je lui lançai un regard serein, ce qui était assez rare pour qu’il le remarque et me fixe, jusqu’à ce que je tourne la tête et ferme les yeux. « Je … » Mes prunelles avaient noirci, reflétant les flots obscurs de la rivière, semblable à de l’encre indélébile. Peut-être qu’elle était profonde. Ou peut-être qu’en y plongeant, j’allais m’écraser sur les rochers. « Je veux juste savoir ce qu’il a ressenti lorsqu’il s’est suicidé. » Un silence ponctua mes paroles, puis le bruit du fracas de mon corps contre la surface placide de l’eau. J’étais tombée.
Ophelia
Réveille-toi
Tu ne peux pas rester là.

J’ouvris les yeux et fut saisie à la gorge par l’odeur aseptisée des produits chimiques qui m’enveloppait. Je me redressai et constatai que j’étais dans un hôpital, ou peut-être une clinique. A mes côtés, dans le lit voisin, se trouvait l’homme auquel j’avais jeté un sort, toujours raide et immobile. Je voulus me lever mais ma peau fut tirée par des aiguilles plantées dans mes bras et me reliant à des poches diverses. J’avais été repêchée par des Moldus. Tes habits sont au pied de ton lit mais ils sont trempés, tu dois en trouver d’autres. Je grelotais, glacée par l’eau de la rivière. Je m’étais évanouie en atteignant la berge et Rimbaud avait dû reprendre sa forme de mantelle pour se cacher lorsque l’on m’avait retrouvée. Ils ont fouillé ta sacoche mais pas d’inquiétude, le sortilège d’extension était indétectable aux yeux des Moldus. Je hochai la tête avant de décrocher les aiguilles de mes bras et de poser les pieds à terre. Les drogues que l’on m’avait administrées firent leur effet : je n’allais pas pouvoir transplaner pour le moment mais je devais sortir d’ici. Ouvrant mon sac, j’y retrouvai ma baguette magique avec soulagement. Puis je commençai à fouiller jusqu’à retrouver une large cape noire en laine que j’enfilai sans attendre. Ce n’était pas le lieu approprié pour sécher mes vêtements. Le sortilège risquait de faire du bruit à la longue et d’attirer le personnel. Je me relevai, à présent vêtue jusqu’aux pieds, la cape traînant sur le sol. Je mis la capuche puis pris mes affaires avant de me tourner vers mon voisin de chevet. Levant une dernière fois ma baguette vers lui, je chuchotai finite incantatem et n’attendis même pas de le voir retrouver l’usage de ses membres. Cela ne m’intéressait pas, je ne l’avais pas libéré par charité.
Je l’avais libéré par pitié, car je les trouvais tous pitoyables. – (1981)

★ ★ ★

(the mark) – J’avais pris une décision. Et j’avais tué pour pouvoir la prendre. J’avais trahi pour que l’on m’accepte, menti pour que l’on me croie, disparu pour mieux renaître. Je voulais choisir mon destin et y être scellée pour ne plus me tromper, pour garder un axe droit à travers le brouillard et me fier à mes valeurs. J’avais construit ma voie moi-même et j’arrivais enfin au sommet de la montagne, là où l’air était si pur qu’il brûlait les poumons des plus faibles. Mais j’avais cessé d’être faible. Mon sang en était d’autant plus purifié, lavé de toutes ces erreurs qui avaient rendu ma famille impie, indigne de confiance.
Je suivis les silhouettes encapuchonnées devant moi. Il restait une dernière étape et j’avais pris la décision de ne plus revenir en arrière. Mon corps battait si fort. Il devait déjà m’entendre respirer s’Il était là. Je ne pouvais voir le visage de ceux qui me guidaient. Ils étaient tels des ombres sur les murs des corridors. Seule la baguette du premier, éclairant devant lui, m’indiquait qu’ils étaient bien tous présents. Enfin, nous montâmes un dernier étage, le parquet craquant comme si nous marchions sur les osselets de petits animaux morts, et on m’indiqua une porte en noyer au fond du couloir. Je devais y aller seule, ne bénéficier d’aucune aide. Ces gens n’étaient pas présents pour m’aider, de toute évidence, et ils ne le seraient jamais. Je l’avais compris. Nous n’avions qu’une seule tâche : servir, et non aider. Je m’avançai dans les ténèbres, trop hypnotisée par les lueurs vertes sur les murs pour penser à sortir ma baguette. Il y avait un danger derrière cette porte mais il m’appelait et je me jetais dans la gueule du loup car j’avais appris à ne plus craindre ses crocs luisant. J’actionnai la poignée et entrai dans la pièce. Il s’agissait d’un petit salon personnel donnant sur une salle de bain et une chambre à coucher. Un appartement privé, en bref, décoré avec le goût austère et froid qui me rappelait la salle commune de Serpentard, dans les cachots : très élégant mais peu réconfortant. Un feu léchait des bûches dans la cheminée de marbre et je m’approchai du centre de la pièce, cherchant un interlocuteur. « Maître … êtes-vous là ? » Ma voix soumise témoignait de ma sincérité : Il était la seule chose que je craignais encore, car Il devait être craint et non adoré. « Dites-moi ce que je dois faire … » Je sentais Sa présence, partout autour de moi. Mais je ne réalisai que mes mains tremblaient qu’à l’instant où Il sortit de la chambre d’un pas lent et gracieux. Etait-ce bien Lui ? Son visage apparut à la lumière et je pus détailler ses traits pour la première fois. Je retins mon souffle : Il était si jeune. Il était si beau également, habillé simplement d’une cape semblable à celle de Ses serviteurs, sans vraiment de distinction. Mais Il avait quelque chose en plus dans Son aura : Il était irrémédiablement attirant. Je ne parlais pas d’esthétique mais d’un charme véritable, au sens magique du terme, comme s’Il était né de la fusion de deux enchantements contraires. Sa peau blanche laiteuse Lui donnait l’aspect d’un fantôme, pourtant je ne m’étais jamais sentie aussi vivante qu’en Sa présence. Il s’approcha et je restai immobile, attendant Ses mots comme s’Il allait me révéler une vérité suprême. Mais n’était-ce pas le cas, après tout ? « Ophelia Selwyn. » dit-Il simple, affichant ensuite un sourire glacial. Il s’avança et se posta si proche de moi que des frissons me parcoururent l’échine. « Seule toi sais ce que tu dois faire. » Il me scruta longuement et je me sentis comme aimantée à Son corps. Pourtant Il ne faisait rien. Rien de plus que me regarder et me sourire avec une placidité terrifiante. Puis je lâchai prise brutalement, ne tenant plus debout face à Lui. Mes genoux se plièrent et gagnèrent le sol. Mon corps suivit et je me prosternai à Ses pieds sans réfléchir : voilà ce que je devais faire, j’en avais la certitude. « Prenez-moi dans vos rangs, Maître. Je vous suis dévouée, corps et âme. » Je ne bougeai pas alors qu’Il fit un pas de plus, la semelle de Ses chaussures frôlant mes cheveux qui traînaient dans la poussière. « Relève-toi Ophelia. » Je déglutis puis m’exécutai en silence. Sa main passa dans mes mèches brunes pour me recoiffer et je me laissai faire alors qu’Il approchait Ses lèvres de mon oreille pour me chuchoter quelques mots : « Corps et âme ? » Il se saisit finalement de mon poignet et, par réflexe j’eus un mouvement de recul, mais Sa prise était ferme et je ne pus m’en défaire. Je sentis Rimbaud quitter mon épaule et sauter à terre, se changeant subitement en coyote. Une douleur lancinante traversa mes veines, mon bras, puis mon corps tout entier. Mon patronus grogna agressivement à Son intention mais il ploya sous la souffrance subite qu’on lui infligeait, se roulant en boule au sol comme un chiot sans défense. Je gémis jusqu’à ce que de véritables larmes coulent sur mes joues. Elles étaient brûlantes elles aussi. Mon sang bouillonnait et je crus un instant qu’il allait faire exploser mes artères et transpercer ma peau pour me réduire en une flaque immonde d’ossements et d’entrailles encore chaudes. « Je vous en supplie, j’ai si mal … » Mais Il ne cilla pas, me fixant toujours avec la même expression, celle qui ne L’avait pas quitté depuis qu’Il avait prononcé mon nom. Il me réduisait en cendres. Il me tuait pour me faire renaître, mais ce n’était pas dans ma nature : j’étais une statue à laquelle Il rendait sa liberté de phénix. La brûlure en était insupportable.
Et puis cela prit fin pour ne laisser qu’une plaie atroce sur mon poignet, comme sur ceux des suicidés. Je m’évanouis après en avoir distingué la forme noirâtre : un crâne dont la bouche laissait sortir un serpent qui s’enroulait sur lui-même à l’infini. Une marque indélébile pour un Seigneur immortel. – (1982)

★ ★ ★

(outro) – Je raffermis ma prise sur les pans de mon manteau pour conserver la chaleur. César était en retard mais il aimait se faire désirer, il pensait qu’ainsi on lui reconnaissait un quelconque panache. Ce qui était faux, bien évidemment, mais briser son ego était parfois dangereux. Je m’adossai au mur et y posai l’arrière de mon crâne en soupirant. Devant moi se découpait l’entrée d’une petite boutique aux rideaux rouges. Des bacs étaient sur le trottoir, remplis de vinyles divers et je m’approchai finalement pour venir les observer de plus près. Mes doigts glissèrent entre les pochettes et mes yeux lurent chaque titre, chaque nom, détaillant les couleurs de chaque album d’une façon si méticuleuse que j’en oubliai presque les alentours et la pluie qui commençait à tomber sur mes épaules et mes cheveux. « Sympa le look. » Je relevai la tête et croisai le regard d’un homme trapu, à la barbe fournie et aux cheveux longs, attachés derrière son crâne. Il recrachait la fumée d’une cigarette qu’il venait d’allumer et me scrutait, faisant référence à ma cape noire qui descendait jusqu’à mes chevilles. Le tissu avait été cousu par des mages nippons et s’adaptait à la taille de son porteur. Elle avait d’ailleurs une certaine résistance au feu car des runes y avaient été brodées grâce à du fil d’or. Je lui répondis par un sourire froid. « C’est japonais. » Il afficha une moue approbatrice avant de poursuivre : « Tu cherches un album en particulier ? » Mon index joua un instant avec l’une des pochettes puis la lâcha finalement, mon regard glissant de nouveau vers le vendeur. « J’aime bien les Stooges. » Il laissa échapper un grognement intéressé et hocha plusieurs fois la tête. Je remarquai la lueur dans ses yeux noisettes, discrète mais brillante : il les aimait bien aussi. Non, mieux, il les adorait et avait voyagé jusqu’aux Etats-Unis pour les voir en concert, dix ou quinze ans plus tôt. Il avait croisé Iggy Pop à la sortie de la salle et lui avait échangé deux mots que le musicien avait bien vite oubliés, mais sa réponse resterait gravée dans la mémoire du jeune mélomane jusqu’à sa mort. « Tu es une fille de goût à ce que je vois. » Mon sourire s’accentua. Je le sentis s’adoucir, doucement. Je le sentis frôler des souvenirs que je ne voulais pas remuer aujourd’hui, ni jamais en vérité. L’espace d’un instant, je me mordis la lèvre involontairement et tournai la tête vers l’entrée de la boutique qui me paraissait d’un coup plus familière, comme lorsque l’on entrait dans la maison de ses grands-parents et que l’odeur des vacances et des plats garnis nous embaumaient les narines et l’esprit. Je savais que je pouvais y passer des heures car, en ce qui concernait la musique, je n’y connaissais pas grand-chose mais cela me fascinait. Et je n’avais même pas besoin de parler de musique moldue. Après tout, certains d’entre eux avaient écrit de si beaux morceaux qu’ils en étaient devenus immortels. N’était-ce pas là l’aspiration d’un bon nombre de sorciers ? Je sentis Rimbaud passer sous ma manche, glisser contre ma baguette que je tenais cachée, prête à être dégainée, puis s’accrocher aux plis de ma cape pour grimper le long de mon bras. Sa couleur d’or attira immédiatement l’attention du Moldu qui fronça les sourcils, se demandant s’il s’agissait d’un véritable animal ou d’un motif qui ornait le tissu. Aucun des deux, pensais-je immédiatement. Puis son regard rencontra de nouveau le mien et ma réponse se métamorphosa : les deux. Car Rimbaud avait un cœur qui battait à l’unisson du mien, ce qui prouvait qu’il était vivant, bien plus vivant que beaucoup d’autres créatures, mais il était aussi ce motif épars, marginal, comme brodé sur mon corps pour que l’on me connaisse ou me reconnaisse, le fragment perdu de mon âme qui volait autour de moi comme un satellite. Moi-même je ne comprenais pas son entière signification. Mais je sus qu’à cet instant précis, la douleur que la Marque des Ténèbres lui avait infligée aurait été un peu soulagée si j’avais pénétré chez ce disquaire pour y parler musique. Mais il en fut autrement.
J’entendis mon nom et cela me tira de mes pensées. La silhouette de César se découpait à quelques pas de là et ce dernier me fixait avec cet air suspicieux qu’il avait toujours lorsque quelque chose lui déplaisait. Il n’eut pas besoin de dire un mot de plus. Je lançai un regard au Moldu, ce coup d’œil qui voulait tout lui dire mais qu’il ne comprendrait pas. J’aurais aimé rester mais je dois partir. Je m’exécutai sans épiloguer et César fit volte-face sans le moindre commentaire. Mieux valait ne pas en parler. Omettre était la meilleure façon pour ne pas douter. Le Seigneur des Ténèbres reconnaitrait les Siens, le moment venu. « Apparemment ils ont retrouvé la piste d’un copain à toi. » J’arquai un sourcil et affichai un air interrogateur. « L’Auror allemand d’il y a quelques mois. Kai Blumenthal. Le vieux con qui t’a fait bobo. » Le soupçon de moquerie avec lequel il parla suffit à m’agacer mais je restai de marbre. Il m’enseigne l’indifférence. Nous continuâmes jusqu’au bout de la rue et bifurquâmes dans une impasse sombre. Puis nous transplanâmes en silence, ne laissant derrière nous que l’odeur âpre de l’inconnu, puisque nous étions des monstres oniriques habillés de mystère. – (1983)      

★ ★ ★



Dernière édition par Ophelia B. Selwyn le Lun 27 Fév - 12:04, édité 19 fois
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Mar 7 Fév - 13:16 (#)
p

edit: ELSAAAAAAAAAAAA SCREAMING Han! Chou Twisted #teamashy4ever GAGA je me sens tellement fière de mes talents de persuasion, t'as pas idée :( /sort
je suis teeeeeeeeellement contente que tu sois revenue, pour faire un perso dans ma famille en plus hihi commentçaj'aipasencorelecompte i can't wait de faire ta lil sis/cousine/wtf the fuck Twisted faut encore qu'on parle très sérieusement lien Hen ! et qu'on complote sur la famille HOHOHOHOHOHOHOHOHHO HOHOHOHOHOHOHOHOHHO HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
BREF je suis so happy, t'es trop belle et trop parfaite et trop elsa quoi bave toi et moi on va se faire des trucs de foufou Robert47cm #tomletauxherbes #ripinpeacelemeilleurbrotpdumonde #onvaenfaireunencoremieux
JE T'AIME FORT FORT FORT Twisted Twisted Twisted Twisted Twisted cute et j'ai trop hâte de voir ce que tu vas faire d'ophelia dead #teamashy4ever


Dernière édition par Philip H. Jacobsen le Mar 7 Fév - 13:29, édité 1 fois
Nam So Hyun
admin - the universe is full of intentions
Nam So Hyun
Répartition : 19/01/2014
Hiboux Envoyés : 1391
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Nam So Hyun, Mar 7 Fév - 13:17 (#)
hidbf


Edit
Elsa, mais quelle surprise Twisted Twisted je suis tellement contente de te voir de retour ici BP crymeariver en plus avec Ophelia qui me vend tellement du rêve, parce qu'elle sera parfaite, et qu'elle est une hit wizard et qu'elle est badass et qu'elle est parfaite et qu'elle est belllleeuuuuh et qu'elle est legen-wait for it- dary.
Jediraismêmedairymaisuniquementparcequelyubomyrasupportepaslelactose #c'estmieuxquelechoufleurwesh

Sinon j'ai déjà des feels, t'es parfaite, Ophelia est parfaite, je radote, je remercie Laura roll je suis vraiment trop contente de te revoir ici crymeariver tu m'as manqué :hugs: je ne te ferais pas une déclaration d'amour parce que tu le sais, je suis quelqu'un dans la retenue et dans la réserve jaredditoui appelez-moipénélope.toosoon?

Spoiler:


Dernière édition par Lyubomyra Hulyahrotsky le Mar 7 Fév - 17:24, édité 1 fois
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Mar 7 Fév - 13:29 (#)
comment tu les fais beuguer wuuuuut
rebienvenue à la maison love stacy jolie en plus Brille
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Mer 8 Fév - 8:42 (#)
rebienvenue Brille Selwyn bave Chou
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Mer 8 Fév - 12:35 (#)
Rebienvenue alors ! here's to the one with the smoking stare (ophelia) 1568345221 (je remets pas l'ancien perso..?)
Ta présentation promet du lourd GAGA et j'adore les noms !
Nos perso et familles devraient se trouver des points communs... ;)
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Mer 8 Fév - 14:01 (#)
Lyubomyra Hulyahrotsky a écrit:
Sinon j'ai déjà des feels, t'es parfaite, Ophelia est parfaite, je radote, je remercie Laura roll

j'espère bien, j'ai un peu fait votre ship sans ton avis roll /meurt

et juste. Jacob. je meurs adieu dead t'aurais pas pu prendre meilleur prénom pour le frère de deux de nos persos et sérieux je vais jamais m'en remettre RIP jacob jacobsen RIP RIP RIP RIP
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Mer 8 Fév - 14:42 (#)
/débarque après la guerre

Ma petite Elsaaaaa Chou
Je suis trop ravie de te revoir parmi nous et même si nos idées de liens ne sont pas encore totalement claires, j'ai super hâte qu'on approfondisse tout ça Chou
Et de lire ta fiche parce que tu écris comme une déesse.
BREF, ME LOVE YOUUUUUU ET REBIENVENUE Chou Chou SCREAMING taggletesamoi taggletesamoi Daengelo Daengelo Daengelo
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Mer 8 Fév - 16:07 (#)
Brille Brille Brille
(je voulais pas répondre avant d'avoir une signature et un notebook un peu correct adieuuu Arrow )

laura, c'est arrivé tellement vite, je comprends pas here's to the one with the smoking stare (ophelia) 4248863152 tu me l'as trop bien vendue cette petite Selwyn en même temps Chou feels Twisted drama Twisted everywhere Twisted Twisted je veux tout ça pour rendre hommage à notre tomlet aux herbes qui n'a jamais vraiment vu le jour, mais oui ce sera encore mieux cette fois hihi JE T'AIME FORT FORT FORT AUSSI SCREAMING AlexetIsy #ripinpeacejacobjacobsen

loulou, Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo Daengelo
(je pourrais arrêter mon commentaire dès à présent #loulsa)
mais #ophyra Twisted Chou les feels hihi quoi il est bizarre notre ship wuuuuut n'importe quoi wuuuuut wuuuuut wuuuuut #mortauxjaloux
JE T'AIME MA ENTP (entp et otp ça rime) (coïncidance je ne pense pas) (bisou) (cumin) (love)

elizabeth, elles bugguent facilement roll merci, et lupita Chou elle est parfaite dead

ryan, merci Daengelo rosier 8) 8)

zephyr, merci #teamashy4ever j'étais Sasha Faust, je suis partie y'a un peu moins de deux mois après un long moment d'inactivité, normal que tu ne me remettes pas here's to the one with the smoking stare (ophelia) 4248863152 merci pour les compliments et un lien s'impose clairement hihi hihi

sou(sou), zjiojzieizeu QUOI PAS CLAIRES, ON VA CLARIFIER TOUT CA wuuuuut wuuuuut wuuuuut jtm ma sou d'amour et tu manques à Paname TT merci beaucoup Potté je mérite pas tous ces compliments omg dead dead
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Ven 10 Fév - 10:47 (#)
Rebienvenue à toi HOHOHOHOHOHOHOHOHHO J'espère que tu te plairas à nouveau parmi nous :3
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Ven 10 Fév - 20:32 (#)
Quel accueil,  tu es une star Robert47cm Re-Bienvenue (si j'ai bien compris) courage pour ta fiche YoucandoIt
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Sam 11 Fév - 20:09 (#)
Re bienvenuuuuue here's to the one with the smoking stare (ophelia) 2895445845 Hâte de croiser ton personnage irp SCREAMING MOHOHO (Kai te Hen !)
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Sam 11 Fév - 23:57 (#)
Re bienvenue Robert47cm
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
par Invité, Dim 12 Fév - 9:41 (#)
Rebienvenue à toi Chou Hâte que tu sois validée HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
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Message Re: here's to the one with the smoking stare (ophelia)
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