BELLUM PATRONUM


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Mes larmes seront de la couleur de ton sang — Charlie
BELLUM PATRONUM ::  :: Nox
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Message Mes larmes seront de la couleur de ton sang — Charlie
par Invité, Ven 7 Avr - 14:18 (#)
Bloody tears
Charlie & Beatrix
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Silence parfait.
Une tasse de thé à la main, Beatrix laisse son regard s’enfoncer dans les couleurs du soleil couchant. Elle laisse ses pensées d’éparpiller un peu partout dans sa mémoire. Elle laisse ses souvenirs la submerger sans pour autant l’atteindre. Car rien ne l’atteint. Elle est insensible à la douleur des autres. Insensible à sa propre douleur. Elle n’a pas été attristée quand on lui a appris que sa fille avait disparu. Elle sait où elle est. Elle sait qu’elle est avec ces résistants. Mais elle ne s’en moque pas. Car cette gamine salit son nom. Ce nom que Beatrix a mis tant de temps à dorer, ce nom qui se doit de prospérer, de devenir effrayant. Elle veut qu’on frissonne en entendant les gens prononcer son nom. Elle veut qu’on la craigne. Car il y a quelque chose de jouissif au fait d’insuffler la peur chez des inconnus. Un sentiment de puissance dont elle est devenue accro.
Léger grattement de porte.
Beatrix se raidit, froissée par ce bruit qui vient perturber le cours de ses pensées. « Entrez. » Ton sec, assez fort pour être entendu sans pour autant avoir besoin de crier. Elle ne se retourne pas, elle sait qui vient la voir au bruit qu’il fait. La faiblesse avec laquelle il ouvre la porte, le fait qu’il n’entre pas complètement dans le bureau. La peur de son assistant rempli déjà l’air de la pièce et Beatrix ne peut s’empêcher de sourire. «Ce sont les dossiers que vous m’aviez demandé de traiter … je … euh … je… » « Tu les poses sur mon bureau et tu te retires sans bruit. » Elle soupire. Elle a beau apprécier son efficacité et son respect envers elle, elle reste exaspérée par son incapacité à prendre de lui-même des décisions. Il faut dire qu’il n’est là que depuis 1 mois. Son prédécesseur ayant mis les voiles en même temps que toutes ces affaires de « rébellion ».
La porte se referme, le silence revient.
Mais Beatrix s’est réveillée de sa torpeur. Elle boit une gorgée de son thé encore un peu brûlant et se retourne vers les dossiers que lui a déposé sa chiffe-molle – elle ne retient jamais les prénoms des gens qui la servent, trouvant que cela serait déjà bien trop d’honneur. D’une main délicate, elle en tourne quelques pages, laisse ses yeux parcourir les lignes sans pour autant les lire. Elle se dit que son assistant a fait un travail convenable et qu’elle le lira chez elle. Au calme, là où elle sera absolument certaine que personne ne viendra la perturber. D’un coup de baguette elle laisse ses affaires rentrer dans son sac à main pendant qu’elle termine sa boisson. Une fois finie, elle ne range pas la tasse. Elle enfile son manteau et son sac à main, la tasse toujours à la main. Elle sort de son bureau et traverse les couloirs sans accorder de regards aux gens qu’elle croise. De ce pas assuré et naturellement fier, elle arrive dans la cuisine. Une jeune femme, visage livide et d’un blond sale que Beatrix trouve sans vie, vient à sa rencontre. « Que puis-je pour vous Madame ? » Alors seulement la Dilleachta prend conscience de l’existence de cette fille, plantant son regard froid et sévère sur la demoiselle qui a osé lui adressé la parole. Et finalement, quand elle sent la faiblesse de cette cuisinière, elle laisse son visage s’adoucir. « Je me doutais bien qu’il y avait du nouveau monde ici… (elle tend sa tasse)La prochaine fois que vous m’apporterez un thé, choisissez une vaisselle en bon état. » Haussant les sourcils, la jeune fille ne semble pas comprendre. Commençant à perdre patiente, Beatrix montre de son index les dessins sur la porcelaine qui commencent très lentement à s’estomper. Et sans un commentaire de plus, elle laisse la tasse tomber sur le carrelage froid, faisant exploser en mille morceaux la vaisselle. « Une boisson parfaite. Un repas parfait. Une vaisselle parfaite. Si vous ne respectez pas cela, soyez prête à prendre vos affaires. » Elle sourit et tourne les talons, soulagée d’avoir pris une fois de plus les choses en main.

Il fait froid.
La demeure est glacée, plongée dans le noir et vide de vie elle est glaciale et pourrait même faire penser qu’elle est abandonnée. Et pourtant Beatrix y passe ses journées. Des journées en solitaire qui lui conviennent à merveille. Il est vrai que lorsque son époux ou lorsque Cailin étaient présents l’ambiance était toute autre mais elle n’éprouve aucune nostalgie envers ces jours. Elle allume les lumières, réchauffant un peu plus cette grande bâtisse. Se dévêtissant, elle range minutieusement ses affaires dans l’entrée et s’avance pieds nus jusqu’au salon. Mais elle s’arrête avant même de s’en être approchée. Elle sent le courant d’air. Un vent frais qui n’a pas à être là. Lentement, elle s’empare de sa baguette et avance prudemment dans sa propre maison. Une fois dans le salon, elle voit une jeune femme se tenir là, en plein milieu de la pièce. « Mademoiselle DeBreteuil ? » Malgré l’obscurité, elle parvient à voir les traits de son visage éclairé par les derniers rayons du soleil. Sans lâcher sa baguette, l’enserrant au contraire, elle la baisse pour montrer à l’intruse qu’elle n’a pas crainte d’elle. Non, elle est juste curieuse. Curieuse de cette visite. Curieuse de savoir ce qu’elle devient. Curieuse de savoir comment elle sera félicitée quand elle l’apportera à Azkaban. 




Dernière édition par Beatrix Dilleachta le Sam 20 Mai - 11:25, édité 1 fois
Charlie de Breteuil
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Message Re: Mes larmes seront de la couleur de ton sang — Charlie
par Charlie de Breteuil, Lun 24 Avr - 17:28 (#)
Mes larmes seront de la couleur de ton sang
EXORDIUM.
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Elle s’avance vers le bâtiment improvisé hôpital. Un poids se fait de plus en plus pressent dans sa poitrine. Elle n’aime pas y aller. Elle n’aime pas y aller parce qu’Alice de Breteuil était morte là-bas. Elle n’aime pas y aller parce que tout ce qu’elle voit, c’est la mort, la douleur et les larmes. Elle n’aime pas y aller parce qu’elle a l’impression qu’elle va se noyer dans tout ce malheur.

Mais elle n’a pas le choix.

Ca ne dépend pas d’elle. Ca n’a jamais dépendu d’elle. Si elle y allait ce n’était pas pour elle. Si elle y allait, c’était simplement parce qu’une amie s’y trouvait et que son état ne s’arrangeait pas depuis la bataille de Godric’s Hollow. Alors, il lui était tout simplement impensable de ne pas passer quelques heures avec elle. Tous les jours. Parce que Caitlin Dilleatcha n’avait personne d’autre qu’elle actuellement. Parce que Caitlin Dilleatcha avait fait un choix, un choix qui allait jouer sur sa vie mais Charlotte de Breteuil n’en avait pas encore conscience.

Alors elle pousse la porte.

Elle rentre sans ménagement, le pas quelque peu presser, ne faisant plus attention à la misère qu’il y avait autour d’elle. Les soins étaient compliqués à adminsitrer et elle n’avait pas besoin d’avoir un diplôme en médicomagie pour le savoir. Les lieux n’étaient pas appropriés. Les lieux étaient petits, les malades et les blessés entassés là parce qu’on n’avait pas de place ailleurs. On ne pouvait pas les amener à Sainte Mangouste parce que c’était signer leur arrêt de mort. Alors on faisait avec les moyens du bord. Alors on essayait de leur sauver la vie comme on pouvait.

C’était étrange de passer parmi ces blessés voir ces corps sans vie et de ne pas regarder.

A une époque, Charlotte de Breteuil aurait regardé. Elle se serait arrêtée et elle aurait eu un instant de recueillement, une parole douce ou gentille. A une époque, elle aurait pris le temps. Mais ça c’était avant tout ça. Parce que ce qu’elle avait pu voir en voyageant dans le monde, parce que les endroits qu’elle avait visitée n’avait pas la même réalité. Certes, il y avait la guerre là-bas aussi. Certes, il y avait la famine, les maladies et encore moins d’aide qu’ici, mais elle n’avait jamais été impliquée émotionnellement. Ca n’était pas sa guerre à elle après tout.

Sauf qu’aujourd’hui, c’était le cas.

Alors les choses, ses agissements prenaient une tournure différente. Ce n’était plus le même malheur. Ce n’était plus la même peine. C’était pire. C’était plus proche d’elle, ça la touchait directement. Elle avait perdu sa grand-mère et aujourd’hui, une amie était gravement blessée. C’était totalement différent que de s’inquiéter pour des étrangers. Ca n’avait pas le même goût, ça n’avait pas le même impact.

Ca s’inscrivait dans sa peau, dans sa chaire et dans son cœur.
Et ça lacérait tout sur son passage.
Ca la prenait aux tripes.
Ca la prenait au cœur.
Ca lui donnait des insomnies.
Ca la faisait pleurer.
Ca la tuait aussi d’une certaine manière.

Mais elle gardait l’espoir pour Caitlin, parce qu’elle croyait en la vie. Parce que pour elle Caitlin Dilleachta était jeune, forte et qu’elle allait s’en sortir. Parce qu’elle devait s’en sortir. Alors quand elle arriva dans la pièce où se trouvait son amie, elle était sereine. Une main se pose sur son épaule et elle s’arrête pour faire face à sa mère.

Astrid avait le regard fatigué, les traits tirés. Astrid semblait peinée. Astrid semblait épuisée.

« Maman ? Ca va ? »

Silence.

Elle voit que sa mère lutte. Elle voit que sa mère a envie de lui dire quelque chose. Elle sent que quelque chose se passe. Et ce silence qui se prolonge.

« Maman ? Qu’est-ce qu’il y a ? »
« Chérie, je… je suis désolée… Ton amie… Elle n’a pas survécu. Elle a succombé à ses blessures il y a quelques heures malgré tous nos soins… Mais le matériel… »

Une sensation froide lui donne la chair de poule.

Elle déglutit difficilement.

« Quo… quoi ? Mais je… Je suis venue la voir hier soir et elle… elle semblait s’être un peu remise… »

La main d’Astrid se resserre sur son épaule avant qu’elle ne la prenne dans ses bras et de lui murmurer doucement, si doucement qu’on aurait dit une caresse sur sa joue :

« Je suis désolée chérie… »

Et les larmes se mettent alors à couler alors qu’elle se laisse aller dans les bras de sa mère. Elle se sentait partir dans sa peine. Elle sentait qu’elle se noyait dans ses larmes. Elle sentait que la mort était là, partout autour d’elle, partout à s’infiltrer à polluer l’atmosphère. A tuer. Encore et encore. Et elle était faitguée, si fatiguée de se battre pour survivre. Elle était si fatiguée de cotoyer la mort. Elle était si fatiguée de tout.

Et elle appela le nom de Caitlin.

Caitlin est morte.
Caitlin ne sourirait plus.
Caitlin ne lui parlerait plus.
Caitlin était morte, seule.

Seule.

Il lui fallut plusieurs heures pour que finalement elle sorte de son état. Il lui fallut plusieurs heures pour reprendre ses esprits devant le corps sans vie de la jeune fille, morte trop tôt. Il lui fallut plusieurs heures pour se rendre compte qu’elle avait cette lettre dans sa main, cette lettre que sa mère le lui avait glissé avant de la laisser un peu seule devant le corps de son amie.

Elle vient alors jouer avec le parchemin et commence à le lire avant de subitement s’arrêter. Un frisson glacer lui parcourt le corps et elle relève les yeux, le regard plein de larme.

Beatrix.

C’était une lettre pour sa mère. Une lettre que Caitlin avait de toute évidence voulu écrire au cas où il lui arriverait quelque chose. Et actuellement, cette lettre se trouvait entre ses mains…

« Charlie, c’est de la folie. Tu connais Beatrix, tu sais très bien qu’elle serait du genre à te dénoncer ou te tendre un piège ou.. »

Elle savait.

Elle savait très bien qui était Beatrix Dilleachta. Elle savait très bien qu’elle ne la portait pas dans son cœur pour ses idées et que le stage qu’elle avait fait c’était assez mal passé. Mais là il s’agissait de sa fille. De sa chair. De son sang. Il s’agissait de sa fille. De sa fille. De son enfant.

« Je ne peux pas lui envoyer la lettre comme ça Voltaire… C’est horrible. »

« Ne fait pas quelque chose sous le coup de l’émotion. Cette femme risque d’exploser et te faire du mal si… »

Elle ferme les yeux. Elle inspire profondément et finalement elle vide sa tête, de toute émotion, de toute tristesse. Et elle réfléchit. Elle ne pouvait pas lui envoyer la lettre comme ça. Elle ne pouvait pas … laisser un seul doute. Il fallait que quelqu’un lui dise. Mais Charlie savait que dans ce cas, elle risquait sa propre vie. Alors elle devait faire un choix : Prendre un risque et aller voir Beatrix ou simplement jouer sa sécurité et lui envoyer lâchement la lettre ?

Elle rouvre les yeux.

Son choix était fait.

----

Elle inspire profondément. Il fait noir ici. Noir comme sur son âme. Noir comme sur son cœur. Noir comme la nouvelle qu’elle venait délivrer. Noir comme cette époque, et ces derniers mois. Tout s’accordait. Tout semblait mener à ici. Elle bouge finalement avant de se décider d’ouvrir d’un sortilège la porte de derrière et d’entrer dans la demeure. Elle ne savait pas du tout ce qui allait se passer. Elle ne voulait pas de confrontation, elle ne voulait pas se battre. Elle n’avait pourtant pas le choix. Elle y était, elle ne pouvait plus reculer.

Elle était chez les Dilleachta et elle ne pouvait plus reculer.

Elle s’avance doucement en essayant de faire le moins de bruit possible. Voltaire, sous sa forme d’épervier, aux aguets. Elle n’a pas averti Beatrix de son arrivée, mais elle avait dit à tout le monde où elle allait au cas où… Au cas où. Ses proches avaient émis des contraintes, on lui avait même proposée de l’accompagnée mais Charlie avait décliné. Ce serait tout simplement inapproprié. C’était déjà inapproprié que ce soit elle qui apporte la nouvelle alors une personne totalement étrangère…

Son cœur se gonfle.

Elle n’avait aucune envie de le faire. Elle n’avait aucune envie de prononcer les mots ni de faire face au regard glacé de la femme qui la méprisait temps. Mais elle n’avait plus le choix. Alors elle attend là, dans le salon sans vraiment trop savoir quoi faire. Elle pensa même un instant à laisser la lettre et s’en aller aussi vite qu’elle était arrivée… Sauf qu’elle entendit du bruit. Quelqu’un venait de rentrer et Charlie se sentit se raidir, retenant son souffle.

« Mademoiselle DeBreteuil ? »

Elle est là, baguette à la main, ses cheveux roux tombant sur ses épaules, ses grands yeux bleus la fixant. Les même que ceux que Caitlin venait de fermer. La même couleur de cheveux. Le même petit nez. Le même visage. Charlotte regarde la baguette qui s’abaisse mais n’abaisse pas la sienne pour autant. Elle ne sait pas à quoi s’attendre. Et elle a raison de se méfier. Parce qu’une fois la nouvelle dite…

Elle s’éclaircit la gorge avant de légèrement relever les bras et de finlement répondre : « Madame Dilleachta. Je suis désolée d’entrer comme une voleuse chez vous. J’avais seulement une nouvelle importante à… » Sa voix se brise un instant mais elle décide de continuer. « … Vous dire. Cela ne me semblait pas approprié de vous envoyer simplement une lettre alors… »

Elle s’arrêta de nouveau.

Il fallait qu’elle fasse vite. Il fallait qu’elle fasse vite parce que c’était de la torture. Autant pour elle-même que pour Beatrix. Elle prend une grande inspiration, tente de maîtriser sa voix avant de finalement souffler :

« J’ai une mauvaise nouvelle concernant Caitlin. »

Elle s’arrête encore. Elle sent que les mots ne veulent pas sortir. Elle sent qu’elle ne veut pas le dire, que ça reste bloquer dans sa gorge.

Courage. Tu vas y arriver.

« Caitlin est morte. Elle n’a pas survécu à ses blessures… Elle est morte dans l’après-midi. »

Et elle retint son souffle, attendant une réaction, le cœur blessé, le cœur en miette. Mais la vérité était bel et bien là. La vérité venait de sortir. Une vérité qui faisait mal. Une vérité insoutenable, mais une vérité quand même. Et elle attendit. Elle attendit que le monstre de la peine et de la colère se réveille en Beatrix, prête à se défendre. Prête à se défendre et à survivre. A survivre comme elle l’avait toujours fait.
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Message Re: Mes larmes seront de la couleur de ton sang — Charlie
par Invité, Sam 20 Mai - 11:57 (#)
Bloody tears
Charlie & Beatrix
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]On était en automne.
Les feuilles changeaient de couleur, le paysage devenait plus chaleureux tandis que les températures dégringolaient petit à petit.  Beatrix était assise sur un banc et elle observait les enfants qui s’amusaient dans les feuilles mortes. Un anorak jaune pour les protéger du froid et de la pluie légère qui s’abattait sur Londres, ils sautaient dans les flaques d’eau et se couraient les uns après les autres. Ne se souciant pas de leur propreté, de leur hygiène ou encore moins des dangers que pouvaient leur apporter une telle agitation, ils s’amusaient tout simplement.
Beatrix n’arrivait pas à se rappeler un temps aussi paisible, un temps où elle n’avait pas à s’inquiéter de ce que serait fait l’avenir. Elle a toujours eu peur du lendemain, toujours craintive de ce que l’avenir lui réservait. Alors aujourd’hui elle essaie d’anticiper les évènements. Chaque chose est planifiée, chaque chose est organisée au moindre détail, à la minute près. Pour ne pas se faire surprendre. Pour ne pas avoir peur et ne pas savoir comment réagir. Même cet enfant. Sa conception avait été programmée et sa venue au monde a été décidée. Encore un mois et ce petit être viendra perturber sa vie. Mais ça ne dérangeait pas Beatrix. Elle n’avait pas la même joie de donner naissance qu’une femme ordinaire. Non, elle n’avait que faire du bonheur maternel, elle était simplement heureuse d’avoir un descendant pour cette lignée qui se voulait prometteuse. Elle voulait que son enfant porte son nom et elle s’était battue avec son époux pour qu’enfant il accepte. Dilleachta, voilà un nom qui ferait trembler le monde dans quelques années. Un sourire aux lèvres, elle passait sa main sur son ventre gonflé. Apaisée et enthousiaste comme une enfant pour ce futur prometteur qui lui tendait les bras.
Mais pour une fois, ses plans devaient être chamboulés. La douleur se fit dans son bas ventre, une douleur insupportable. Un liquide vint couler le long de ses jambes et elle se mit à crier sans s’en rendre compte. Un moldu avait appelé une ambulance, on l’avait emmené dans un hôpital moldu et on l’avait accouchée. Son mari l’avait rejointe et était heureux de voir leur petite fille en bonne santé tout comme sa femme. Mais Beatrix n’était pas heureuse. Elle affichait une mine grave, sentant que cette enfant allait être une source de problèmes.

La baguette à la main, elle regardait la demoiselle au beau milieu de son salon. Elle aurait pu allumer la lumière pour mieux la discerner mais elle n’en avait pas besoin. Elle se remémorait parfaitement le visage de cette sorcière et les quelques filets de lumière qui traversaient la fenêtre l’aidaient dans la reconstitution de son visage.  « Madame Dilleachta. Je suis désolée d’entrer comme une voleuse chez vous. J’avais seulement une nouvelle importante à …(sa voix se casse) Vous dire. Cela ne me semblait pas approprié de vous envoyer simplement une lettre alors… » Beatrix fronce les sourcils. Curieuse de savoir de quoi pourrait lui parler cette traitresse, cette insolente, elle ne pipe mot, toute ouïe pour la suite des informations. « J’ai une mauvaise nouvelle concernant Caitlin. » Le cœur de Beatrix manque un battement malgré elle en entendant ce nom. Sa fille. Cette enfant indigne qui a fuit son domicile pour partir à l’aventure et salir sa réputation. « Caitlin est morte. Elle n’a pas survécu à ses blessures… Elle est morte dans l’après-midi. » Et alors, plus rien. Charlie se tu, attendant la réaction de la part de la rousse. Mais dans le cœur de Beatrix, rien ne changeait. Il est vrai qu’elle ressentie un léger pincement au cœur mais rien de bien tracassant. Il n’y avait pas son ventre qui se tordait de douleur, ses larmes qui remontaient pour venir essuyer sa tristesse tout simplement parce qu’il n’y en avait pas, de tristesse. Elle eut un léger flash, visualisant une dernière fois le visage de son enfant lors de sa vie mais ça ne lui fit rien de plus. « Et cela vous étonne ? » Enfin, commençant à en avoir assez de parler dans le noir, elle alluma la lumière du salon. Elle plissa d’abord les yeux, aveuglée par l’éclat qui venait illuminer toute la pièce. Elle pu enfin détailler son intruse. Elle semblait fatiguée et Beatrix ne pu s’empêcher de remarquer qu’elle n’était pas aussi propre que lors de son séjour au ministère. C’était, selon la Dilleachta, son état naturel qui la représentait parfaitement : une folle au teint sale et à l’apparence d’une fille de rue. La baguette toujours à la main, elle se dirigea vers son bar pour se servir un verre de vin. Elle n’en proposa pas à la blondinette, jugeant que ce serait donner de la confiture aux cochons. Elle s’installa face à la sorcière, souriant à son regard presque étonné. « Qu’y a-t-il ? Vous croyez que j’allais m’effondrer en larmes ? Allons, il était évident que Caitlin n’aurait pas survécu à ce qu’il se trame dehors. Elle n’était pas assez forte, elle n’était pas comme moi. Elle était trop comme son père, trop douce et trop stupide. Elle ne méritait pas de porter mon nom, elle ne faisait que le salir à chaque jour. » Le regard s’égarant dans le vague et le doigt tapotant le verre, elle se mit à réfléchir. « Cependant, il est vrai que sa disparition est regrettable …(elle plongea le regard dans celui de Charlie)Me voilà sans héritier… » Car le voilà le principal problème, Caitlin, bien que désobéissante et faible, pouvait porter le nom de Dilleachta sur les générations suivantes. Mais avec sa mort, l’avenir de la lignée était compromis et il allait être difficile de trouver un nouvel héritier, l’horloge biologique de Beatrix lui jouant des tours. Il lui faudrait retrouver un époux digne d’elle, qu’elle tombe enceinte et qu’elle donne naissance à un enfant en bonne santé… voilà un défi auquel elle ne s’attendait pas. « Jusqu’au bout cette gamine m’aura embêté ! » Crachant son venin entre ses dents, elle se maudissait d’avoir mis au monde une pareille calamité.


Charlie de Breteuil
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Message Re: Mes larmes seront de la couleur de ton sang — Charlie
par Charlie de Breteuil, Mar 23 Mai - 10:29 (#)
Mes larmes seront de la couleur de ton sang
EXORDIUM.
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Elle s’attendait à un vent de colère. Elle s’attendait à trembler sous la peine et le désespoir de Beatrix Dilleatcha. Elle s’attendait à devoir se battre car elle aurait été celle prise en grippe par la sorcière à cause de sa tristesse. Elle s’attendait à tout.

Tout sauf à cette réaction.

Pourtant, elle retint son souffle après avoir lâché ces mots. Pourtant, elle attend, guette aux aguets. Elle est là, toujours dans le noir, sa baguette en main et retient son souffle, sent que sa présence tente de se faire plus petit pour ne pas se faire débusquer. Après tout, elle n’est qu’une scélérate ici. Après tout, elle n’est qu’une étrangère qui venait apporter les mauvaises nouvelles et une chose que l’histoire lui avait appris était que les messagers étaient toujours les boucs émissaires et elle attendait donc que la colère de Beatrix s’abatte sur elle une bonne fois pour toute.

« Et cela vous étonne ? »

Un frisson horrible la parcourut. Un frisson immonde accompagnée de cette voix froide et sans émotion. Et puis la lumière jaillie. Charlotte reste quelques instants là à essayer de se faire à la nouvelle luminosité de la pièce hébétée. Mais elle savait que la lumière qui ondoyait n’y était pour rien dans son hébétitude. C’était plutôt la réaction de Beatrix incroyable et inimaginable.

Et cela l’étonnait ?

Charlie ne répondit pas. A vrai dire, elle était totalement sonnée par cette phrase, par ce dédain et par cette réaction. Elle s’était attendue à tout. Elle pensait qu’elle aurait engrené le désespoir de Beatrix, l’aurait vu pleurée ou autre. Il n’en fut rien. La rousse au regard froid et à l’air maniéré venait de s’approcher d’une bouteille de ce qui ressemblait à du vin et s’en servait un verre et Charlotte de Breteuil la regardait faire, estomaquée. Même Voltaire, trop choqué ne pipait mot.

« Qu’y a-t-il ? Vous croyez que j’allais m’effondrer en larmes ? Allons, il était évident que Caitlin n’aurait pas survécu à ce qu’il se trame dehors. Elle n’était pas assez forte, elle n’était pas comme moi. Elle était trop comme son père, trop douce et trop stupide. Elle ne méritait pas de porter mon nom, elle ne faisait que le salir à chaque jour. »

Le frisson la reprend et Charlie sentit la bile lui monter.

« Mais elle est tarée ?! » s’écria Voltaire hors de lui.

Et elle comprenait son ressentit. Et elle comprenait parfaitement son indignation devant les paroles surréalistes de Beatrix Dilleachta. C’était tout simplement impensable qu’une mère puisse penser cela de son enfant. Charlotte savait pourtant que certaines femmes n’étaient pas faites pour être mères. Après tout, Astrid de Breteuil le lui avait montré à l’aube de ses dix ans bien que les circonstances fussent différentes et depuis, l’eau avait coulé sous les ponts. Mais Charlotte était totalement ahurie par les phrases de Beatrix.

Sa fille n’était qu’une freluche gênante qu’elle retirait de sa vie.
Qu’aurait pensé sa fille qui reposait maintenant dans le firmament, ces cieux qui semblaient pourtant cher à Beatrix ? Elle, Caitlin, qui avait même sur son lit de mort eu une pensée pour sa mère.

Charlie de Breteuil avait envie de vomir.

« Cependant, il est vrai que sa disparition est regrettable … Me voilà sans héritier… »

« Mais elle est sérieuse ?! » hurla Voltaire qui s’agitait à côté d’elle sous sa forme d’épervier.

Charlotte regardait toujous Beatrix, captant la moindre de ses émotions. Elle se demanda un instant, dans son hébétitude si les paroles de Beatrix ne cachaient pas en réalité sa peine et son deuil. Elle se demanda si la réaction de pleure et de tristesse et de colère vis-à-vis de la vie qui lui avait arraché sa fille n’allait pas venir plus tard, probablement quand elle ne serait plus là et qu’elle serait retournée à Godric’s Hollow sous le pétrichor si caractéristique de la région.

Quand est-ce que la balafre du cœur de Beatrix se montrerait-il enfin ?

Quelque chose lui disait intérieurement qu’il n’y en avait pas. Quelque chose lui disait que Beatrix était un monstre d’égoîsme et de froideur. Après tout, elle l’avait bien cotoyé pendant un mois au Ministère, à se prendre des remarques sur ses opinions politiques. A se faire juger parce qu’elle ne partageait pas le même avis, n’avait pas la même cause… Charlie s’était pourtant montrée des plus courtisanesque. Cela ne suffit cependant pas à calmer la rage et la haine que pouvait éprouver Beatrix envers des gens comme elle.

Alors est-ce que la réaction de Beatrix en cet instant étonnait Charlie ?
Pas le moins du monde.

Et elle avait totalement perdu espoir en cette femme en cet instant alors qu’elle achevait, visiblement contrariée :

« Jusqu’au bout cette gamine m’aura embêté ! »

Le cœur de Charlie se serra et sa main se serra sur la lettre qu’elle tenait toujours dans la main, la froissant légèrement. Son cœur se serra car elle eut une pensée pour Caitlin. Son cœur se serra car elle se rendait compte que Caitlin, même si elle en avait payé de sa vie avait fait le bon choix. Caitlin était morte en défiant sa mère. Caitlin était morte pour ses opinions et même si elle lui avait adressé une lettre posthume, Charlotte ressentait qu’en réalité le lien qui unissait cette femme et sa défunte fille était brisé depuis longtemps, si ce n’est depuis la naissance de celle-ci. Le plus triste dans tout ça, c’était que Charlie se disait que Caitlin allait probablement être enterrée à Godric’s Hollow parmi des inconnus alors qu’elle aurait pu être avec son père…

Respire. s’entendit-elle penser.

Il fallait qu’elle respire, qu’elle prenne sur elle pour ne pas exploser, qu’elle fasse acte de galanterie et de diplomatie. Même si elle était foncièrement dégoûtée par la réaction de Beatrix, elle savait qu’elle ne pouvait pas se risquer de dire ou de faire quelque chose de trop. Evidemment, elle se doutait que Beatrix ne la laisserait pas forcément partir comme ça, après tout, elle était une fugitive, mais Charlie avait l’impression qu’elle n’avait rien à faire ici.

L’air été pollué par le vice et la pourriture qui émanait de cette femme.

Charlie n’avait qu’une envie : de partir le plus loin possible d’ici.

Décidant malgré tout de réagir et de remplir, honorablement les dernières volontés de son amie, elle finit par s’approcher d’une petite table, suffisamment loin de Beatrix cependant avant de déclarer à la sorcière :

« Elle a malgré tout avant sa mort voulu vous faire parvenir cette lettre… Je vous la mets ici si jamais vous souhaitez la lire… »

Elle faisait de son mieux pour ne pas montrer le dégoût qu’elle éprouvait pour cette femme. Elle faisait de son mieux pour rester impassible. Mais elle sentait la rage de Voltaire. Mais elle sentait le dégoût la saisir. Se reculant pour tenter de s’éloigner et de revenir sur ses pas, elle finit par souffler d’un ton bas :

« Je crois que je vais donc vous laisser. J’ai remplis mon devoir en venant jusqu’à vous… »

Elle s’arrête un instant, sentant que quelque chose la démangeait qu’elle avait envie de dire ses quatre vérités à Beatrix, à quel point elle ne méritait pas sa fille mais elle se mordit la langue et acheva finalement :

« Encore toutes mes condoléances Madame Dilleachta. »

Et elle commença à s’éloigner, baguette en main.

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Message Re: Mes larmes seront de la couleur de ton sang — Charlie
par Invité, Lun 19 Juin - 21:47 (#)
Bloody tears
Charlie & Beatrix
Say my name and his in the same breath I dare you to say they taste the same
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Beatrix Dilleachta avait depuis longtemps compris la leçon. Il ne servait à rien de laisser les sentiments l’emporter sur la raison. Il ne servait à rien de se laisser vaincre par toute la douleur d’une peine. Amour ou famille, la compassion était bien trop dangereuse. Si elle souhaitait étendre son avenir encore plus loin dans le monde des sorciers, si elle voulait écraser du talon tout ceux qui se mettraient en travers de son chemin, il fallait qu’elle soit sans cœur. Et ça elle le savait. Elle l’avait su dès l’instant où elle avait lu sur le visage des bonnes sœurs cet air de dégout désagréable. Elle qui les avait considérées comme sa famille, voilà qu’elle s’était retrouvée traquée par ceux qu’elle aimait et la solitude l’avait conquise. Elle avait compris dès lors qu’il ne servait à rien de compter sur les autres, mieux valait se contenter de sa propre présence.

Alors elle avait tenté d’enfermer tous ses instincts maternels dans une cage au fond de son cœur de pierre, comme les sentiments qu’elle avait pu un jour ressentir pour son défunt époux. Jamais on n’avait vu cette froide rouquine verser une larme. On avait entendu ses dents grincer, on avait senti la haine et le vice dans son regard mais jamais elle n’avait laissé paraître une seule faiblesse. Pas même sa fille. Cette enfant, désirée sans tout autant l’être. Seul son père avait réussi à lui montrer un amour immense. Un sentiment qui, à l’époque, était suffisamment fort pour remplacer l’indifférence de sa mère. Elle qui ne la regardait presque jamais, qui la prenait à peine dans ses bras, qui avait cessé de l’allaiter dès le début, qui ne lui racontait pas d’histoire, ne la bordait pas, ne l’aimait pas tout simplement.

C’était donc évident que Beatrix Dilleachta n’avait éprouvé aucun pincement au cœur lorsque la vagabonde qu’était Charlie De Breteuil lui avait annoncé le décès de sa progéniture. Elle s’en moquait royalement, peut-être même trouvait-elle ici même un soulagement face à cette enfant à problème. Et pourtant il lui en restait un terriblement épineux à résoudre : sa descendance. Sa mission principale était de faire trembler son nom à travers le monde et les âges mais si personne n’était là pour transmettre le patronyme qu’elle portait tout comme ses valeurs, il n’y avait plus aucun intérêt.

Elle porta son verre à sa bouche, s’abreuvant de son alcool en restant entrainée dans ses pensées. « Elle a malgré tout avant sa mort voulu vous faire parvenir cette lettre… Je vous la mets ici si jamais vous souhaitez la lire… » Elle jeta un regard curieux et méfiant à la lettre que venait de déposer la sorcière sur son guéridon. Une lettre. Elle se demandait quels reproches cette enfant pouvait encore lui faire. « Je crois que je vais donc vous laisser. J’ai remplis mon devoir en venant jusqu’à vous… Encore toutes mes condoléances Madame Dilleachta. » Ses yeux se levèrent jusqu’à la demoiselle, elle la vit se rapprocher dangereusement de la fenêtre et ses sourcils se froncèrent. Sans bouger d’un centimètre, elle tourna légèrement sa baguette et chaque sortie de la demeure furent fermées pour de bon, enfermant les deux femmes dans ce manoir. Elle finit son verre et s’avança lentement de quelques pas vers la délinquante. « Je vous remercie Miss De Breteuil d’être venue me prévenir, il est vrai que je vous respecte. D’une part pour le courage que vous avez trouvé pour vous aventurer dans des lignes dangereuses pour une fugitive telle que vous. D’autre part, pour la bienséance que vous avez eu de m’annoncer cette … terrible nouvelle de vive voix plutôt que sur un vulgaire parchemin. » Elle lui sourit, de ce sourire si chaleureux et froid en même temps. Ce sourire qu’un inconnu trouvait amicale et apaisant mais que quelqu’un d’accoutumé à cette sorcière connaissait sous des traits plus dangereux. « Enfin, je tiens à vous remercier pour la future promotion que va m’apporter votre capture. » Et sa phrase à peine terminée elle lança un « Petrificus totalus » 


Charlie de Breteuil
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Charlie de Breteuil
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Message Re: Mes larmes seront de la couleur de ton sang — Charlie
par Charlie de Breteuil, Lun 10 Juil - 14:03 (#)
Mes larmes seront de la couleur de ton sang
EXORDIUM.
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« Je le sens mal Charlie. Elle est beaucoup trop calme. »

La voix de Voltaire semblait inquiète et elle le comprenait. Elle-même n’était pas rassurée par ce calme, cette froideur et l’ambiance glaciale qui régnait dans le séjour de Beatrix. Elle savait bien sûr que Beatrix n’était du genre à montrer ses sentiments. En réalité, Charlie l’avait suffisamment côtoyée pour savoir qu’elle ne ressentait probablement pas grand-chose et que son cœur était remplie d’ambition… et sec comme le désert.

Evidemment, elle aurait dû s’en douter.
Evidemment, elle aurait dû le savoir.
Evidemment, c’était évident que Beatrix dirait ce genre de choses sur sa fille.

Et un instant, Charlie pensa à Kaitlin. Un instant, elle se rendit compte qu’elle ne savait pas grand-chose de la relation que Kaitlin et Beatrix avaient entretenues. La seule chose dont elle était certaine, c’était la douleur dans le regard de Kaitlin lorsqu’elle évoquait sa mère.

Cette même douleur que Charlie avait éprouvée il y a quelques temps envers sa propre mère.

Quelque chose lui disait, en cet instant, en observant Beatrix, en voyant ses agissements, son calme et ce verre d’alcool dans sa main, que toutes les femmes n’étaient pas faites pour être mères. Beatrix en était de toute évidence la preuve vivante et cette constatation laissa Charlie froide.

Elle semblait totalement détachée de la situation, plus touchée par ce que penserait Kaitlin qu’elle savait avoir été une personne aimante, touchante et touchée. Elle se rendait compte qu’elle n’avait rien à faire là et que son geste avait beau être noble… Cette femme en face d’elle ne le méritait nullement.

Et qu’elle ne méritait nullement d’avoir eu une fille aussi merveilleuse et adorable que Kaitlin avait pu l’être.

Elle sentait qu’elle devait partir. Elle sentait qu’elle n’était pas la bienvenue ici et elle sentait que le danger était imminent. Beatrix était un dragon. Un dragon qui dormait et dont elle sentait le feu grossir et se former dans son gosier. Elle sentait que ce dragon était en train de se réveiller et allait, une fois la gueule ouverte, tout détruire sur son passage. Et Charlotte de Breteuil ne voulait pas être un dommage collatéral. Alors, il était temps pour elle de prendre conger et de s’en aller le plus vite et le plus loin possible de cette demeure qui la rendait malade.

De cette femme qui la mettait mal à l’aise.

Mais quelque chose lui disait que cela n’allait pas être aussi facile qu’elle l’aurait pensé.

Elle reculait, cherchant toujours à voir bien en évidence Beatrix au cas où elle tenterait quelque chose. Elle reculait et sentait que plus elle faisait de pas en arrière, plus, elle se sentait respirer de nouveau correctement. Elle savait qu’il y avait une fenêtre derrière-elle et cela ne l’embêtait nullement de sortir par là. Repasser par la porte de derrière serait passer trop près de la rousse et elle ne voulait pas tenter le risque. Alors elle reculait, sa baguette en main, sur le qui-vive.

Le souffle court.
L’observant presque sans ciller pour en pas la perdre du regard ;

Mais c’est alors qu’elle entendit les cliquetis et elle sentit ses cheveux se dresser sur sa tête en comprenant que Beatrix venait de totalement fermer sa maison… Ce qui voulait dire qu’elle était enfermer…

Ce qui voulait dire aussi que pour sortir, elle devrait utiliser la force.

« Charlie… »

Elle sentait sa tension monter, son cœur battre à la chamade et la peur, petit à petit s’infiltrer en elle.

Elle était une hors-la-loi, une fugitive qu’on avait enfermé puis, qui se retrouvait sans maison, poursuivie et pourchassée. Elle refusait de retourner là-bas, au Complexe ou de se faire enfermer à Azkaban… ou pire. Elle refusait cette éventualité et elle refudait de donner l’opportunité à cette femme de lui faire du mal.

Pourtant, Beatrix, comme Charlie le craignait, semblait déjà vouloir mettre son plan à exécution :

« Je vous remercie Miss De Breteuil d’être venue me prévenir, il est vrai que je vous respecte. D’une part pour le courage que vous avez trouvé pour vous aventurer dans des lignes dangereuses pour une fugitive telle que vous. D’autre part, pour la bienséance que vous avez eu de m’annoncer cette … terrible nouvelle de vive voix plutôt que sur un vulgaire parchemin. »

Etrangement, elle n’accordait aucun crédit à ce que venait de lui dire la sorcière et Charlie, en la voyant s’avancer, une fois son verre finit, lui souriant de ce sourire qui lui faisait froid dans le dos, recula en levant sa baguette.

« Enfin, je tiens à vous remercier pour la future promotion que va m’apporter votre capture. Petrificus totalus. »

« Protego ! » s’exclama-t-elle en même temps que Beatrix.

Elle vit un bouclier se former du bout de sa baguette et l’envelopper de toute sa hauteur et le sortilège que venait de lancer la rousse rebondit pour atterrir quelque part d’autre dans la pièce. Du coin de l’œil, Charlie entendit une lampe exploser et soudainement, l’éclairage se fit moindre.

« Cache-toi Charlie ! » hurla Voltaire qui ne pouvait rien faire d’autre de la conseiller.

Charlie sentit l’adrénaline monter en elle et d’un seul coup, elle visa le verre derrière Beatrix :

« Accio verre et bouteiller ! »
`
Et profitant du fait que Beatrix dût empêcher le verre qu’elle avait précédemment bu et la bouteille dans laquelle se tenait le précieux liquide de venir s’écraser sur elle, l’ancienne Gryffondor se mit à courir vers la porte la plus proche pour s’y abriter.

Evidemment, elle savait que Beatrix avait l’avantage. Elle connaissait sa maison et Charlie n’était pas dans un terrain qu’elle connaissait. Mais elle refusait de se battre contre cette femme. Tout ce qu’elle devait faire était de trouver une sortie, faire exploser une porte, une fenêtre, ou peu importe. Mais elle ne voulait nullement faire du mal à Beatrix ou se battre plus longtemps avec elle.

Elle était hors d’haleine. Elle sentait tous ses muscles se tendre à cause de la pression et de la peur. Elle sentait l’adrénaline s’immiscer partout dans son corps.

Elle sentait Voltaire hors de lui, affreusement en colère par l’action de cette femme qui ne pensait qu’à son ambition.

Une femme sans cœur.
Une femme sans remord.
Une femme qui n’avait pas encore compris que malgré son sang, elle ne serait jamais acceptée par l’élite.

« Beatrix, je ne veux pas me battre avec vous…. Je vous en prie, je n’ai fait qu’apporter la nouvelle… Je ne vous veux aucun mal… Je veux juste… Partir. »

Elle jeta un coup d’œil pour voir où était Beatrix mais ne la voyant pas dans son champ de vision, elle se cacha une nouvelle fois. Son regard se posa sur la pièce dans laquelle elle se trouvait et qui était conjointe au salon. C’était le couloir qui menait à la cuisine. Elle était totalement à découvert ici et si elle pouvait atteindre la cuisine… elle aurait probablement une chance s’en sortir.

Mais Charlotte, dans sa bonté et son envie de ne pas agresser malgré qu’on l’ait agressée, voulait malgré tout raisonner la représentante du gouvernement.

En sachant d’avance que c’était probablement totalement inutile.

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