BELLUM PATRONUM
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Version 34
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Groupes fermés
Les sang-purs étrangers sont fermés. Redirigez-vous vers les familles de la saga ou des membres.
équilibre des groupes
Nous manquons d'étudiants, de membres des partis politiques Phénix et Gardiens. Nous manquons également de Mangemorts.
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Reine C. Delacroix admin - i don't want just a memory Répartition : 31/03/2017 Hiboux Envoyés : 1203
| Queen of the nightpar Reine C. Delacroix, Ven 31 Mar - 18:27 ( #) | Reine Calixte Lenoir Violet Chachki sang mêlé 27 ans célibataire bisexuelle Meneuse de Revue Needle, grenouille dendrobate et phasme Officiellement neutre, pro-Ordre par conviction credit image | |
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] À propos Nom: Lenoir Prénom: Reine Calixte Âge et Date de Naissance: 27 ans, 06 Juin 1956 Nature du sang: Sang mêlé Situation familiale: Sa mère est moldue et vit en France, à Paris. Elle n'a pas d'autres enfants, rendant Reine plus importante que tout à ses yeux. Son père est un sorcier anglais qui a deux autres fils. Reine n'a rencontré que son frère aîné, qui ne lui veut pas que du bien. Elle est une enfant illégitime, au sang impur, qu'il aimerait voir disparaître.Miroir du Rised: Elle se voit homme. Sans artifice féminin. Sans risque pour sa vie, sans risque pour sa mère. Une vie insouciante et paisible sous sa véritable apparence. Epouvantard: Sa mère morte. Composition de la baguette magique: 24,4 cm, bois de sapin, aile de Doxy. Fabriquée en France par la maison Debraie, elle est dotée de caractéristiques particulières. D'une fidélité à toute épreuve, et sans doute influencée par l'aile de Doxy en son centre, sa poignée se couvre de petits crochets libérant du venin quand quelqu'un d'autre que Reine s'en saisit. Si le venin n'est pas mortel, il est tout de même extrêmement urticant. Emploi: Officiellement, Reine est Meneuse de Revue dans un Cabaret, Le Mademoiselle, dont elle est également propriétaire. Officieusement elle est Auror, en mission d'espionnage pour le compte du gouvernement magique Français. Animal de compagnie: un caniche géant blanc nommé Antoinette | Caractère Reine est d'une nature extrêmement calme. Elle a été entraînée à faire preuve de sang froid en toute circonstance, non seulement parce que son métier le nécessite, mais aussi parce que la maîtrise parfaite de son pouvoir de métamorphomage dépend du contrôle de ses émotions. Chaque minute étant potentiellement dangereuse, elle est extrêmement observatrice et envisage toutes les possibilités dans chaque situation, son esprit vif, aiguisé à l'exercice, lui a par ailleurs sauvé la vie à plusieurs reprises. Elle ne sait plus faire confiance, aussi à-t-elle tendance à rester sur ses gardes et à n'offrir qu'une sympathie creuse, une amitié froide. Si elle est capable de faire preuve d'une cruauté sans pareil quand les événements l'y obligent, elle n'est pour autant pas d'un mauvais fond. Aucune malveillance ne l'anime et si elle n'expose pas sa bonté au grand jour, c'est qu'elle a appris à se méfier d'elle-même, trop souvent victime de sa propre gentillesse. Monstre de charisme, elle a fait de la séduction son arme la plus acérée, manipulant avec subtilité, charme et compliments nombre d'hommes et de femmes. Malgré sa profession, il serait mal avisé de la prendre pour l'une de ces courtisanes à la cuisse légère et aux mœurs cavalières. Personne en Angleterre n'a pu poser la main sur elle. Avec fermeté et détermination elle repousse les prétendants les plus insistants, n'hésitant pas à user de quelque sortilège pour se débarrasser des plus grossiers. Si elle se refuse avec tant de rigidité, c'est aussi parce qu'elle ne peut maintenir son pouvoir sous l'influence d'émotions fortes que pourrait engendrer l'intimité partagée d'un autre corps.
Élevée dans l'univers de la scène, les arts vivants sont pour elle une seconde nature. Elle évolue avec aisance sur les planches et communique sa passion avec naturel. Si elle est exigeante et perfectionniste dans ce domaine avec ses collaborateurs, elle est cependant capable de faire preuve d'une grande patience quand il s'agit d'enseigner et de transmettre son savoir faire. D'un professionnalisme à toute épreuve, elle est devenue une figure emblématique de la nuit magique londonienne en deux ans seulement.
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Patronus Reine s'est exercée au sortilège de patronus durant sa formation d'auror, sans grande difficulté, ses capacités de concentration poussées et son sang froid lui permettant d'isoler aisément les souvenirs heureux nécessaire à son accomplissement. Elle n'a cependant jamais vraiment réussi à obtenir de patronus corporel bien distinct. Si au milieu de l'intense amas de fumée d'argent apparaissait tantôt une patte, tantôt un œil ou une bouche, la forme précise de son patronus ne s'est jamais manifesté. Jusqu'à ce matin de 1979, à une heure trop avancée de la journée, ou trop tôt dans la nuit, réveillé par une étrange sensation, le regard d'Oscar a croisé celui de Needle, une petite grenouille dendrobate de quatre centimètres rose et noire. Surpris, il est resté immobile un long moment avant que les premiers mots soient échangés entre eux. Et comme c'était comme discuter avec lui-même, Oscar l'accueilli à bras ouverts dans son quotidien. Bien sûr, quelques ajustements furent nécessaires. Évoluant en grande partie dans un univers moldu, il ne pouvait se promener dans n'importe quelle rue avec une grenouille amazonienne extrêmement toxique sur l'épaule. C'est à ce moment que Needle a commencé à prendre sa seconde apparence, celle d'un phasme. Dissimulé dans ses cheveux, dans une manche, une poche, et quand il est Reine, dans son corsage, ses robes ou son sac à main. Il ne bouge pas, il attend, il observe, en permanence sur ses gardes, attentif au monde autour de lui. En vérité, il est le plus souvent sous la forme d'un phasme, et quand ils sont tous les deux, ou que la situation devient dangereuse, il se métamorphose en grenouille.
Oscar s'est interrogé plusieurs fois sur la signification de ces formes. Si la capacité qu'à le phasme à disparaître dans son environnement à rapidement fait sens avec ses propres capacités de métamorphose et son travail d'espion, il a été obligé de faire quelques recherches sur les grenouilles dendrobates. C'est là qu'il a apprit qu'elles pouvaient changer de couleurs, pour se fondre dans les communautés auxquelles elles appartiennent. Et qu'elles sont aussi réputées pour changer de sexe en fonction des besoins de la communauté à laquelle elles appartiennent, pour assurer leur survie. |
Pseudo et âge: Tim, 27 ans Où as-tu trouvé le forum ? Google Personnage: Inventé As-tu un autre compte sur BP ? non Présence: aussi régulière que possible Une remarque ? je suis rouillé |
Dernière édition par Reine C. Lenoir le Ven 5 Mai - 10:14, édité 3 fois |
| Reine C. Delacroix admin - i don't want just a memory Répartition : 31/03/2017 Hiboux Envoyés : 1203
| Re: Queen of the nightpar Reine C. Delacroix, Ven 31 Mar - 18:27 ( #) | La vie Ce n'est pas avoir et obtenir, mais être et devenir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ariette Lesser arrive à Paris le 20 Août 1949 contre l'avis de ses parents, par le train de 12h22. Elle a quitté sa Normandie natale pour tenter l'aventure de la capitale, 5000 francs qu'elle a volés dans le bas de laine au fond de l'armoire de sa mère en poche, de quoi payer une chambre à partager pour deux semaines tout au plus. Mais Ariette a un rêve. Ariette veut devenir chanteuse. Elle veut enregistrer des disques et passer à la radio, elle veut chanter dans des belles salles avec des sièges en velours rouge et de beaux lustres en cristal. Elle veut que ses chansons soient chantées dans tous les bals de France et que partout on ne prononce plus que son nom. Ariette Lesser, l'étoile de la chanson française. Et pour son rêve elle n'a pas peur de relever ses manches. Elle trouve un emploi dans une boulangerie rue du faubourg Saint Martin, pas loin du boulevard. Les journées commencent tôt, mais ça ne lui fait pas peur. Elle est en boutique, elle sert les clients. Si elle travaille bien, peut-être que Madame la patronne la laissera toucher à la caisse, plus tard. C'est elle qui l'a dit. Elle présente bien, elle est polie et elle a du caractère. Et la patronne elle aime bien ça, les filles avec du caractère, mais qui présentent bien. Le soir elle rentre rue Pétrelle, à douze minutes à pied du travail. Ce n'est pas très loin. Elle partage une chambre avec Colette, Colette Tachon, elle est petite main dans l'atelier de monsieur Dior. Ariette ne connaît pas, mais elle veut bien croire Colette quand elle lui dit que c'est du beau tissus qu'elle ne pourrait pas se payer avec tout son salaire de l'année. Elles sont vite devenues copines, elles parlent pendant des heures. Elles ne savent pas encore, mais seule la mort de Colette en 1972 mettra un terme à leur amitié. Parfois, le soir, elles sortent après le couvre-feu pour aller dans des bars. Elles dansent avec des beaux garçons, et parfois même, Ariette chante, quand la nuit s'achève et que les verres sont vides. Elles rentrent toujours toutes les deux, souvent elles retournent directement travailler, après une toilette rapide. Les journées sont alors longues, mais ce n'est qu'un faible prix à payer pour ces moments de joie. Au bout de cinq mois et demi elle a mis suffisamment d'argent de côté pour rembourser ses parents. Elle leur envoie sa première lettre, qui restera sans retour, avec un mandat postale de 5000 francs, elle ne leur doit plus rien. Il fait froid, l'eau a gelé dans la gouttière et le givre dessine des fleurs sur les vitres de leur chambre. C'est quelques jours seulement avant qu'elle ne quitte son emploi. Le boulanger a essayé de la peloter. La patronne lui avait pourtant dit que son bonhomme avait les mains baladeuses. Elle lui a pété le nez, il a perdu une dent, elle a récupéré son salaire avant de jeter son tablier. Elle enchaîne donc les petits boulots, les uns après les autres pendant plusieurs mois. C'est la galère, mais Colette l'aide à payer son loyer quand c'est trop compliqué. Elle chante de plus en plus souvent le soir. Elle commence à avoir ses admirateurs. Le 24 Juin 1951 elle commence à travailler dans la boutique de Mademoiselle Fontelle. C'est une boutique de lingerie. Elle n'est pas très à l'aise au début, elle a les mains qui tremblent et pique les clientes avec les aiguilles pendant les retouches. Mais Mademoiselle Fontelle est une gentille patronne. Elle la paye bien, et lui donne même quelques pièces en plus pour s'acheter des rubans neufs. Et elle lui offre des dessous de qualité tous les trois mois. Parce qu'il faut bien connaître pour bien vendre. Colette quitte l'atelier de Monsieur Dior pour la rejoindre, la chef d'atelier lui mène la vie dure, elle ne l'aime pas. Et puis ça tombe au bon moment, Mademoiselle Fontelle a besoin d'une couturière pour l'aider à l'atelier, elle commence à fatiguer. Le soir elles vont dans les soirées, elles vont danser, elles vont chanter. Elles s'amusent, elles rigolent. Parfois Mademoiselle les accompagne. Elle aime quand Ariette chante. Elle lui demande de chanter à la boutique. Elle lui dit que c'est du miel pour ses oreilles, et du bonheur pour son cœur. Alors Ariette chante, elle fredonne, elle murmure toute la journée.
Il est 2h42, le 2 Octobre 1953 dans un troquet de la rue des Abesses, un homme d'une cinquantaine d'années ne cesse de fixer Ariette pendant qu'elle chante. Elle ne s'en rend pas compte, trop occupée à répondre avec entrain aux notes de l'accordéon du musicien. Ce soir sa gorge lui fait mal, la fumée acre des cigarettes irrite ses yeux, mais elle ne s’interrompt pas, elle se livre encore une fois. Entièrement. A la fin de la chanson, il se lève, s'approche d'elle, lui tend un morceau de papier qu'elle saisit et il s'en va sans un regard en arrière. Ariette à déjà les yeux rivés sur le carton où elle ne peut lire qu'un seul mot : Producteur. Et la folle aventure commence. Les enregistrements. Les studios de musique. La radio. Les bals. Un nouvel appartement pour Colette et elle. Les concerts. Les articles. Les disques. L'ivresse. L'amour. Les amants. Les admirateurs. Les courriers. Colette devient sa secrétaire. Les nouvelles chansons. Les paroliers. Les musiciens. D'autres amants. D'autres chansons, D'autres concerts. Un nouvel appartement. D'autres disques. D'autres bals. D'autres articles. D'autres musiciens
La mort de Mademoiselle Fontelle.
La nouvelle est comme un coup de massue pour les deux jeunes femmes qui se laissant entraînée par cette frénésie grisante en avait oublié celle qui avait tant fait pour elles. Colette allait encore la voir, elle l'aidait souvent, elles écoutaient les disques d'Ariette en boucle sur le tourne disque flambant neuf acheté juste pour ses chansons. Mais elle, elle n'avait pas eu le temps de retourner dans cette petite boutique chaleureuse où elle s'était sentie si bien. Alors elle organise des funérailles somptueuses, grandiose et invite tout Paris à se joindre à elle pour célébrer cette femme merveilleuse. Et tout Paris répond présent. Les considérant comme les filles qu'elle n'avait jamais pu avoir, elle leur lègue tout. Colette décide de reprendre l'atelier de lingerie, aucune des deux ne peut se résoudre à la voir fermer, à la vendre. L'appartement au-dessus est laissée aux deux jeunes filles qui aident la couturière à la boutique. Ariette continue sa folle chevauchée seule, et elles se retrouvent le soir, chez elles. Le coup du sort semble avoir mis un peu de plomb dans la tête d'Ariette. Pour un temps du moins.
C'est un jeudi que ses résolutions volent en éclat. Le 2 Juin 1954, en entrant au café de Flore pour un rendez-vous, Ariette se retrouve en face d'un homme de haute stature. Il la dépasse de plus d'une tête. Ses cheveux sont d'un beau blond foncé, tirés vers l'arrière à la brillantine. Leurs regards se croise et l'air semble se charger d'électricité. Ils se sourient, ils se regardent, ils ne disent rien. C'est un coup de foudre. Elle ne rentre pas chez elle ce soir là. Ni les dix jours suivant. Ils vivent leur passion avec intensité, sans retenue. Pour dix jours. Puis Il s'en va, il rentre en Angleterre. Il va retrouver sa femme. Il lui promet de revenir, le plus vite possible. Mais il s'en va retrouver sa famille. Elle a l'impression qu'il arrache son cœur de sa poitrine. Comme il lui a promis il revient, trois fois durant l'été. Ils passent ensemble des moments délicieux. Elle a l'impression de ne vivre pleinement que lorsqu'il est là et chacun de ses départs est une peine. Quand il vient la retrouver pour la quatrième fois, c'est le 2 octobre 1955, elle fête ses 2 ans de carrière, Colette lui a fait une robe sublime, elle ne fait plus de lingerie, mais des costumes de scène époustouflants. La soirée est somptueuse, beaucoup sont venus pour lui rendre hommage. Elle ne trinque avec personne sinon à l'eau, elle ne supporte pas la fumée de cigarette, elle demande à prendre l'air. Il l'accompagne sur un banc sur le balcon et il pose sa veste sur ses épaules pour qu'elle ne prenne pas froid. Gêné, enfin il lui parle. De son fils né quelques mois plus tôt. Il ne quittera pas sa femme. Ariette lui annonce qu'elle est enceinte et qu'elle compte bien élever ce bébé. Plus tard il lui annoncera que la détermination de cette jeune femme moldue de 27 ans l'avait fait frémir, lui le puissant sorcier sang pur et qu'il ne l'avait aimé que d'avantage. Mais il ne quittera jamais sa femme pour elle. Tous les mois il vient la retrouver, prendre soin d'elle, s'enquérir de sa grossesse. Quand vient le temps de planifier l'accouchement, il lui impose deux sages femmes un peu étrange. Il les installe chez elle, dans l’hôtel particulier qu'elle vient d'acheter rue de la tour des dames. Elle ne comprend pas pourquoi elles seraient plus compétentes que d'autres. Il insiste. Le 06 Juin 1956, à 6h24 elle est réveillée par ses premières contractions. Elle perd les eaux rapidement après. Tout semble s'accélérer. Il n'est pas là, c'est Colette, son amie de toujours qui lui tient la main pendant le travail. Les deux sages femmes font des choses étranges avec des morceaux de bois, elle ne voit pas très bien mais elle s'en moque, bien trop occupée qu'elle est. La douleur n'est pas aussi violente que ce qu'elle attendait mais l'effort est intense. Au bout de trois heures à serrer de toutes ses forces la main de son amie, Ariette entend le premier cris de son enfant, un cris plein de force. Les deux sages femmes la regardent, sans lui donner son bébé, elles chuchotent entre elle, et l'une d'elle sort précipitamment. La sage femme ne lui donne pas son bébé. Elle semble hésitante, comme si quelque chose n'allait pas. Elle veut attendre que Monsieur arrive. Ariette ne comprend pas ce qu'il se passe, elle insiste pour le toucher, le sentir, la peur déforme sa voix, la colère aussi. Inquiète, Colette s'est levée. Dans un soupir de résignation, la sage femme pose l'enfant entre ses bras, et les yeux des deux amies s’écarquillent de stupeur.
Oscar Zachary Lesser est né le 06 Juin 1956 à 9h34 et il a les cheveux roses.
Dernière édition par Reine C. Lenoir le Ven 5 Mai - 10:16, édité 5 fois |
| Reine C. Delacroix admin - i don't want just a memory Répartition : 31/03/2017 Hiboux Envoyés : 1203
| Re: Queen of the nightpar Reine C. Delacroix, Ven 31 Mar - 18:27 ( #) | Le Monde du côté de celui qui est debout [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La nuit la maison vit. - 7 décembre 1959:
Il fait trop noir dans la chambre, même si la lumière du couloir s'infiltre par l’entrebâillement de la porte. Oscar a peur. Tout contre lui, il serre de toutes ses forces un chien en peluche, plus tout à fait blanc. Oscar a peur alors il n'arrive pas à dormir. Le rayon de lumière créer des ombres étranges sur les murs autour de lui. Les cheveux d'Oscar sont devenus blancs, comme son visage, il essaye de disparaître au milieu des draps de lin épais, peut-être. Au-dessus de sa tête le parquet craque, loin en dessous il entends la musique qui sort du petit salon, Colette doit encore être en train de tricoter dans son grand fauteuil à fleurs qui gratte un peu. Dehors le vent souffle et parfois il l'entend s'infiltrer dans la pièce par les petites fentes de la fenêtre. D'un coup la porte se met à bouger, dans un grincement sinistre, et toutes les ombres dans la pièce se mettent à danser, dans une gigue enfiévrée. C'est plus qu'il ne peut supporter, il se précipite hors de son lit, claque la porte contre le mur en l'ouvrant trop fort, et cours aussi vite que ses petites jambes lui permettent dans le couloir, dans les escaliers, jusqu'à se jeter contre les genoux de Colette et la serrer autant que possible tandis qu'elle passe la main dans ses cheveux en disant des mots doux pour le rassurer.
Willkommen, Bienvenue, Welcome. - 6 juin 1960:
C'était en juin, Oscar fêtait ses quatre ans et à l'occasion de son anniversaire Ariette avait libéré sa journée pour être avec lui. Ils étaient allés au zoo, ils avaient vu des girafes et des lions, et même un rhinocéros. Puis ils avaient mangé des glaces et ils étaient allés dans un grand magasin pour choisir un jouet. Il avait préféré une belle voiture à pédales rouge. Et c'est en le regardant faire des tours dans le salon, avec sa nouvelle voiture à pédales rouge, que la chanteuse pris enfin une décision qui révolutionnerait leurs vies. Elle ne voulait pas continuer à ne voir son fils que quelques jours par mois. Elle voulait le voir grandir, apprendre, découvrir le monde. Elle voulait faire partie de sa vie quotidienne. Elle voulait être avec lui tous les jours. Alors, elle arrêterait sa carrière pour un temps. Elle savait ce qu'elle allait faire. Et tandis que la voiture ralentissait, freinée dans son élan par l'épais tapis de laine, elle se tourna vers Colette. Je vais ouvrir un Cabaret, ici, à Paris.
Bonjour Monsieur - 3 mars 1961:
C'est trois mois avant son cinquième anniversaire qu'il fit sa rencontre. C'était un homme très grand, avec des cheveux blonds tirés en arrière et brillants. Il lui faisait peur. Il était beaucoup trop grand, et ne souriait vraiment pas assez pour ne pas faire peur. Quand Ariette le lui présenta comme étant son papa... cela ne le rassura pas vraiment. Parce que ça voulait dire qu'il avait le droit de lui mettre des fessées. Et vu la taille de ses mains, elles devaient faire vraiment mal, ses fessées. Mais son appréhension disparut quand l'homme commença à lui raconter des histoires merveilleuses, avec des baguettes magiques, des dragons et des licornes. Et des petits garçons qui changent de couleur de cheveux. Et ça c'était lui. Et son papa lui montra sa baguette magique, et il fit voler le fauteuil à fleur de tante Colette et c'était merveilleux. Il était pas trop mal en fait ce papa.
Se baigner dans les plumes - 26 avril 1963:
Il fait chaud dans les loges, tout le monde court dans tous les sens. Le spectacle va bientôt commencer. Et Oscar observe, allongé sous les costumes du portant, caché. Oh il sait bien que tout le monde fait semblant de ne pas le voir et sait où il est, mais c'est mieux d'être caché. Il regarde Michel, qui s'est maquillé comme une fille, et Josie, qui est peut-être une fille, ou un garçon, Oscar ne sait pas vraiment. Il y a Marie-Chantal, qui s'énerve parce que ses cheveux vont être tout aplatis à cause du chapeau, alors qu'elle vient de faire ses bigoudis. Marcel a mis une perruque toute gonflée, on croirait que sa tête est énorme. Édith fume une cigarette pendant que Marinette lui vernis les ongles de la main droite. Elle n'y arrive jamais sans dépasser. Roger court dans la loge sur ses nouvelles chaussures à talons toutes dorées, elles lui font mal aux pieds et il pense avoir du mal à danser avec, alors il essaye de les détendre, parce qu'il ne veut pas d'ampoules aux pieds. On entend le brouhaha venir de la salle qui se remplit petit à petit, comme une berceuse. Il fait chaud sous cette cascade de plumes qui lui tombe dessus et petit à petit le sommeil le gagne. Il se laisse sombrer, il n'arrive pas à lutter contre.
Avoir les cheveux noirs. - 23 septembre 1963:
Oscar tu dois apprendre à contrôler ta métamorphomagie. La voix de son père était sévère, il n'aimait pas trop quand son père parlait comme ça. Il faisait ce qu'il pouvait, ce n'était pas de sa faute si ses cheveux décidaient d'avoir leur vie à eux. Son précepteur était dans un coin, droit comme un i, c'était à peine s'il respirait. Lui non plus n'aimait pas trop quand son père parlait comme ça. On ne rigolait pas avec Monsieur son employeur, et quand il n'était pas satisfait des progrès de son fils, Monsieur avait tendance à exprimer avec véhémence tout le bien qu'il pensait des capacités pédagogiques de son employé. C'était toujours Ariette qui le faisait redescendre de ses grands chevaux, et permettait de détendre l’atmosphère. Oscar avait les cheveux roses ce matin-là, parce qu'il était de bonne humeur. C'était vendredi et il savait que le soir il pourrait aller au cabaret, il avait sept ans, c'était un grand garçon et maman lui avait promis qu'il pourrait voir le spectacle. Et ça ne plaisait pas à son père. Il voulait qu'il se maîtrise, et qu'il apprenne à ne plus laisser ses émotions contrôler ses talents. Il ne voulait pas que son fils ait les cheveux roses, il voulait que son fils soit blond. Comme beaucoup d'autres petits garçons, comme lui-même. Et parce qu'il n'avait vraiment pas envie de faire comme Monsieur son papa lui disait, Oscar décida d'avoir les cheveux noirs plutôt. Et les sourcils noirs aussi. Et que le plus souvent, il aurait les cheveux noirs. Et que tous les jours il aurait les cheveux noirs, et surtout les jours où il verrait Monsieur son papa.
Le reflet de la lumière sur les pailletes. - 12 juillet 1965:
A neuf ans, il ne se cachait plus sous le portant de costumes quand il venait au cabaret. Il s'asseyait à côté de Michel, d’Édith ou de Roger qu'il regardait se maquiller. Parfois Marinette lui peignait les ongles, et mettait du rouge sur sa bouche. Ils rigolaient. D'autres fois ils dansaient ensemble dans les coulisses. Oscar enfilait les chaussures trop grandes de Josie et Marie-Chantal lui mettait un boa de plumes autour du cou. Quand le spectacle commençait, il montait sur le balcon, et dans la petite loge le plus à droite, celle qui lui était réservée, il mémorisait chaque numéro. Et quand il rentrait, tard dans la nuit, la tête pleine d'images enchanteresses, il reproduisait chacun des mouvements dans la pénombre de sa chambre pendant que tout le monde s'endormait, épuisé. Et il s'imaginait, les projecteurs braqués sur lui, la poursuite accrochée à ses pas. Et il s'imaginait un costume scintillant, éblouissant, tandis que les applaudissements retentissaient avec force dans la salle pleine.
La fontaine aux roses de Beauxbâtons. - 30 septembre 1967:
Il fait gris. Il ne pleut pas, le ciel ne menace pas de tourner à l'orage. Mais il fait gris. Ou plutôt, il fait blanc. Et le jeune garçon plisse les yeux, parce que cette lumière blafarde lui fait mal. Il est seul dans la cour, assis sur le petit banc de pierre à regarder la fontaine érigée devant lui, imposante et délicate à la fois, véritable œuvre d'art. Il n'est pas ici depuis très longtemps, mais il sait déjà que c'est l'endroit qu'il préfère dans l'école. Accroché à son manteau de soie bleue, l'insigne des Guillory est éclatant. En si peu de temps il sait déjà qu'il ne se sentira jamais chez lui dans cette caste. Il sait qu'il n'a rien à y faire. Mais son père a usé de ses contacts pour influencer son admission chez les prestigieux savants. Et il déteste ça. Si on lui avait demandé son avis, il aurait préféré allez chez les Salvage, les Chastain éventuellement, les Vauquelin au pire. Mais pas les Guillory. Oscar ne veut pas le pouvoir, il ne veut pas être un leader, un savant, un penseur, un chercheur. Il veut juste profiter de la douceur du quotidien, s'amuser. Et danser. Depuis sa répartition, il a l'impression d'étouffer, il ne se sent pas libre dans sa classe, il se sent comme prisonnier. Et puis les autres ne l'aiment pas, son nom ne veut rien dire, il porte celui de sa mère, personne ne le connaît, tout le monde se moque bien d'une chanteuse moldue. Et parce qu'en réalité il n'est personne dans ce monde, on le regarde de haut, on le méprise, on l'ignore. Non, Oscar ne se sent pas à sa place ici. Alors, ses cheveux son gris, ternes, tout le temps. Oh il avait juré de les garder noirs, un beau noir soutenu et puissant, pour leur montrer qu'il se moque bien de leur comportement. Il a réussi à tenir les premiers jours, la première semaine, et petit à petit ils ont perdu de leur éclat, jusqu'à rester tristes et fatigués. Quand il a un peu de temps il vient ici, il vient se changer les idées. Il respire le parfum des roses et regarde l'eau de la fontaine couler. Dans ces moments d'oublie ses cheveux prennent une jolie teinte d'un blond rosé. Comme maintenant, où les yeux fermés il sourit, il s'abandonne au monde, avant d'être ramené à la réalité par une petite voix.
C'est vachement plus joli de cette couleur, tes cheveux. Gris j'aime pas trop.
Une petite fille aux yeux clairs cachés derrière d'épaisses lunette lui sourit. Ses boucles blondes, anglaises impeccables, glissent sur ses joues pour arriver à ses épaules, et sur sa poitrine, l'insigne des Guillory brille fort.
La métamorphose du pot à Lait - 15 février 1968:
Tout le monde le détestait toujours autant, à part Émeline. Elle était sa seule amie, les autres le voyait comme un insecte à écraser, une mouche collée sur leur par brise, et il ne voulait que le balayer de leur monde. Malheureusement pour eux, Oscar était un des meilleurs élèves de l'école. Pas dans toutes les matières, seulement certaines. Il réussissait ses sortilèges et enchantements presque du premier coup, il les surpassait en duel et en défense contre les forces du mal et il dominait largement tout le monde en métamorphose. De quoi susciter encore davantage de jalousie. Et Oscar prenait un malin plaisir à leur montrer qu'ils pouvaient dire tout ce qu'ils voulaient, le mépriser autant qu'ils voulaient, il les surpasserait toujours. Les blagues étaient donc devenues courantes, et s'il ne répliquait pas, pour éviter une escalade dans la bêtise, il arrivait à esquiver la majorité des pièges lui étant tendus. La majorité, mais pas tous. Et ce matin-là, légèrement en retard contrairement à ses habitudes, il n'avait pas fait autant attention à ses affaires durant son petit déjeuner que d'ordinaire. Si bien qu'au moment de sortir ses cinquante centimètres de parchemin à rendre en métamorphose, il s'était rendu compte que son flacon d'encre avait éclaté dans sa besace. Et correctement. Il s'était pulvérisé. Autant dire qu'il ne s'était pas cassé tout seul et qu'on l'avait aidé à exploser. Mais, à cet instant précis, tandis que le professeur ramassait les devoirs, l'identité du blagueur lui importait peu. Il devait trouver un moyen de ne pas voir son bulletin souffrir de cette plaisanterie douteuse. Et tandis que la très sévère Madame Moton s'arrêtait à son niveau, il se décida à tenter un coup d'éclat.
Je crains, Madame, de n'avoir rencontré un problème. Mon flacon a éclaté dans mon sac et mon devoir est couvert d'encre.
Tant de négligence ne vous ressemble pas, monsieur Lesser. Qu'allons nous faire ? Pour demain sur mon bureau ?
Être bon élève était un avantage, qu'elle lui offre une seconde chance était exceptionnel. Mais, même s'il avait déjà fait le devoir et que l'exercice serait par conséquent plus simple, tout le monde avait bien conscience qu'il lui faudrait la moitié de la nuit pour réussir à faire une dissertation aussi précise que celle qu'il avait devant lui, imbibée d'encre, et il était hors de question qu'il la bâcle. Déjà dans son dos il entendait ricaner.
Peut-être pourrais-je essayer un exercice pratique à la place ? Nous ne sommes censés métamorphoser un objet en animal que l'année prochaine... Mais, je pourrais essayer, peut-être.
Il la fixait droit dans les yeux, avec une assurance qui surpris la vieille femme.
Ma fois, nous pouvons l'envisager. Si vous ne réussissez pas, vous pourrez toujours me rendre votre devoir demain. Et si vous réussissez, ce dont je doute tout de même, et bien ce sera une belle illustration de ce devoir ! Suivez-moi devant la classe.
Il se leva à sa suite, sa baguette fermement serrée dans sa main. Il essayait de faire abstraction de tous les regards autour de lui, des sourires moqueurs ou dédaigneux, des couinements angoissés d’Émeline, et de son cœur tambourinant dans sa poitrine. Son professeur posa sur son bureau un pot à lait en porcelaine blanche parsemé de petits bouquets de fleurs roses. Le bec était légèrement ébréché, et la dorure de l'anse était un peu passée. Pour se concentrer sur le sortilège et y instiller toute sa magie, il abandonna sa maîtrise de lui-même. Ses yeux passèrent du vert au bleu, ses cheveux perdirent leur teinte rosée pour reprendre leur teinte naturelle, un blond presque blanc, que personne n'avait jamais vu en un an et demi. Puis avec force et conviction il pointa sa baguette sur l'objet et prononça la formule. Pendant quelques secondes rien ne se passa, la jubilation pouvait se voir dans les yeux de ses plus fervents détracteurs, mais Oscar n'y prêtait pas attention, il était concentré sur son sort, et il y mettait tout son cœur. Soudainement, des écailles se dessinèrent sur le pot, l'anse se détacha et devint une longue queue reptilienne, quatre pattes s'étirèrent, poussant la porcelaine comme on le ferait d'un tissu, des ailes se découpèrent et le bec s'allongea avant de se refermer en un museau fin. Puis les restes de pâte blanche retombèrent sur eux-mêmes, chaque jour se retrouva comblé. Et au bout de ce qui lui sembla être une éternité, sous le yeux ébahis de son professeur, devant toute sa classe silencieuse, il avait transformé le pot à lait en petit dragon blanc aux ailes de nacres s'ébrouant sur le bois brun. Le silence demeura, Oscar était complètement vidé, il avait puisé dans ses réserves. Pour la première fois de sa vie, il avait l'impression de ne plus sentir de magie dans son corps. Enfin Madame Moton sortit de son mutisme.
Prodigieux... Bien-sûr il a une marque sur le bec, et le doré n'est pas étincelant mais... et vous n'avez pas douze ans... Je... Je n'ai jamais vu ça... Vous n'aurez pas besoin de refaire le devoir monsieur Lesser, vous venez d'obtenir un optimal. Allez tout de même faire un tour à l'infirmerie avant de vous évanouir, vous allez subir une poussée de magie après cet effort, vous aurez mal. Mademoiselle Poiret accompagnez-le s'il vous plaît.
Avant d'ajouter, plus pour elle-même que pour la classe.
Un an d'avance sur le programme... qu'est-ce-que je vais bien pouvoir lui faire faire ?
Nuée de papiers bourdonnants. - 14 novembre 1969:
Cette fois ils étaient allés trop loin. Les plaisanteries avaient diminué depuis sa démonstration de métamorphoses, si ils avaient étés intimidés dans un premier temps, ce sont surtout les examens de fin d'année, les vacances, et l’effervescence de la rentrée et de tous les devoirs qu'ils avaient eus qui les avait maintenus éloignés de lui. Émeline le regardait, son regard plein de compassion, et lui contemplait la lettre déchirés en petits morceaux devant lui. Une soit disant erreur de la part du hibou, comme si les hiboux se trompaient de destinataires ! C'était une lettre de sa mère, il n'avait pas pu la lire, et il leur en voulait. Oh il leur en voulait tellement. Aussi sans penser à recoller les morceaux grâce à la magie, il attrapa calmement sa baguette qu'il pointa vers le petit tas de parchemins, et transforma chaque confetti en petit abeille. Il envoya ensuite la nuée attaquer ses camarades qui se mirent à courir en hurlant, n'arrivant pas à se débarrasser des insectes de papier. S'ils voulaient la guerre, ils l'auraient.
Le retour du bâton - 25 Janvier 1970:
C'est toi Lesser ?
Émeline s'était soudainement contractée, mal à l'aise, terrorisée même. Oscar, lui, regardait le garçon qui lui faisait face, indifférent. Il l'avait peut-être aperçu de loin, mais ils n'étaient pas dans la même caste, ils ne se fréquentaient pas. Son intérêt se réveilla un peu quand il remarqua l'insigne des Salvage sur sa robe.
Oui, pourquoi ?
Le garçon s'assit à côté de lui et prit une dragée dans la boîte entre les deux Guillory.
Choux-fleur, pas terrible. Il paraît que t'as appris une bonne leçon à Jonas Tignon hier. On m'a dit qu'il était encore à l'infirmerie en train de chier des bulles. Il l'a pas volé, c'est vraiment un sale con, ce type.
Oscar sourit. Il n'était pas vraiment responsable de l'incident. Il s'était juste contenté d'inverser leur deux verres. Jonas avait cru être discret en versant une potion dans son gobelet, mais son jus de pommes... était devenu orange. Un simple mouvement de baguette et son camarade était entré en ébullition. Littéralement. De tous ses orifices des bulles s'étaient mises à sortir. TOUS ses orifices. C'était loin d'être élégant. Bien sûr ses amis avaient tenté de faire accuser Oscar, mais il fallut peu de temps à leurs professeurs pour se rendre compte que le jeune blond s'était simplement contenté d'échanger leurs verres pour échapper à la mauvaise plaisanterie. Et donc, parce que terminer à l'infirmerie n'était pas suffisant, Jonas s'était retrouvé collé pour deux semaines, pour comportement dangereux.
Je m'appelle Martin Udriet, on pourrait traîner ensemble des fois, si tu veux !
Il s'éloigna d'eux, tandis que les cheveux du métamorphomage avaient pris une teinte rose criarde.
Le baiser dans la bibliothèque. - 28 Mai 1971:
La petite sœur de Martin l'aimait bien. Depuis qu'il avait commencé à passer du temps avec le groupe de Salvage, elle passait son temps à le coller. Elle glissait sa main dans ses cheveux, qu'elle aimait voir changer des couleurs, elle lui demandait d'imiter la tête de leurs professeurs et camarades. Elle était entreprenante aussi, elle aimait bien le frôler et faire des allusions qui faisaient rougir Oscar, des joues jusqu'aux cheveux. Son attitude était loin d'être convenable pour une jeune fille de quatorze ans, et pour une jeune fille tout court même, mais personne ne semblait s'en offusquer. A part lui. Aussi se trouva-t-il pris de court quand Juliette décida de l'embrasser, sur la bouche, entre deux rayons de la bibliothèque, avant de partir en riant de la blancheur soudaine de ses cheveux.
Le baiser sous l'escalier. - 31 mai 1971:
Il fallut trois jours à Oscar pour se remettre de ses émotions, et avouer à Martin que sa sœur l'avait embrassé à la bibliothèque, comportement qu'il ne cautionnait pas. Martin était déjà au courant, Juliette lui avait dit, et il se moquait bien de ce qu'elle faisait, c'était ses affaires. Il semblait irrité. Le métamorphomage ne comprenait pas pourquoi son ami s'énervait. Mais imaginant que c'était parce qu'il avait osé toucher sa soeur, il s'excusa, espérant ainsi éviter d'envenimer la situation, continuant de le suivre dans le couloir désert. Arrivé presque à la hauteur des escaliers, le Salvage se retourna brusquement, le poussa dans le renfoncement sous les marches et l'attrapa par le col, plantant son regard dans le sien.
Tu ne comprends vraiment rien, Oscar.
Et il plaqua ses lèvres contre celle du Guillory.
Les yeux d'Oscar se teintèrent d'un rose pâle, tandis que ses cheveux se transformait en nuit étoilée, un bleu de nuit parsemé de fils d'or. Il répondit à ce baiser.
Colette - 12 janvier 1972:
Il était convoqué par la directrice. La boule au ventre, il se dirigeait vers son bureau. Il n'avait jamais été convoqué, et bien sûr il se demandait ce qu'on pouvait lui reprocher. Depuis deux ans, et l'épisode des bulles, on ne l'embêtait plus, ou presque plus, et lui ne répondait plus. Il était parmi les plus travailleurs de sa promotion et ses résultats le prouvaient. Ses pensées s'orientèrent vers Martin... Peut-être les avait-on vus. S'ils prenaient d'ordinaire toutes les précautions possibles quand ils se retrouvaient juste tous les deux, il était possible que leur vigilance se soit relâchée à un moment. Aussi entra-t-il avec méfiance dans le bureau raffiné. Et, comme enchanté par le charme de la femme en face de lui, il ne prêta pas attention à ses premiers mots.
… votre père va donc venir vous chercher.
Devant son mutisme et ses yeux écarquillés par l'incompréhension, elle reprit.
Je crois que vous m'avez mal compris Monsieur Lerrer, votre père va venir vous chercher. Votre tante nous a quittée, Oscar.
Et tandis que ses cheveux, sa peau, ses yeux prenaient la pâleur de la neige, il eut l'impression qu'un pieu glacé se logeait dans son cœur.
L'enfer, c'est les autres. - 17 juin 1973:
Monsieur Lesser, il a été porté à mon attention que vous entreteniez une relation suivie avec un autre élève de cet établissement. Entendons nous bien, à titre personnel, et en tant que directrice de Beauxbâtons, je me moque bien de qui vous pouvez fréquenter. Mais nous vivons dans un monde impitoyable, la société magique française est intolérante et cruelle. Vous devez faire attention, réellement. Vous devez être discret. Si vous voulez continuer sur la voie de l'excellence, grimper les échelons de cette société et arriver en haut de la hiérarchie, il vous faudra luter à chaque instant et abandonner une partie de vous pour rester dans le conformisme que l'on attend de vous. Parce que s'ils trouvent la moindre faiblesse, le moindre détail pouvant vous desservir, ils n'hésiteront pas à vous mettre à terre et à vous piétiner. Et Monsieur Udriet avec vous. Vous pourrez vous en sortir, vous pourrez vivre dans le monde moldu, où votre mère vous assurera une vie décente. Votre père pourrait vous ouvrir des portes en Angleterre. Je sais que vous êtes parfaitement bilingue, vous êtes le plus doué des élèves de votre promotion, sinon de cette académie, comment ne pourriez vous pas réussir là-bas. Mais Monsieur Udriet ne pourrait pas s'en sortir aussi bien que vous. Son seul monde est ici. Si vous poursuivez les études que votre père veut vous voir suivre, si vous choisissez de continuer vos études selon votre premier vœux d'orientation, vous y perdrez trop. Ne devenez pas leur victime. Pourquoi ne pas aller vers les arts ?
Mon père ne me laissera jamais faire...
Et votre troisième vœux ? Vous avez plus que les capacités requises pour être Auror. Vous devriez réfléchir.
Sentir les planches de la scène sous ses pieds nus. - 16 juillet 1974:
Le spectacle est terminé depuis plusieurs heures au moins. Les coulisses ont été désertées par les danseurs comme les techniciens et Oscar attend sa mère pour rentrer. Il n'a pas envie de se retrouver seul dans leur maison, sans la présence de Colette à son retour c'est beaucoup trop triste. Sans compter que sa mère sera plus rapidement rentrée en transplanant qu'en taxi. Et ça ne le dérange pas de l'attendre, de profiter de cet endroit où il se sent si bien, seul. Arrivé sur la scène il se déchausse, puis doucement, comme quand il était petit, il reproduit les mouvements de danse qu'il a vu plus tôt. Il fait glisser ses pieds nus sur le bois chaud de la scène et intensifie ses mouvements, donne plus de cœur à son exercice. Dans une termine ses pas, qu'il s'arrête de souffle court, que dans sa tête les lumières se sont éteintes, que la musique ne joue plus, il entend des applaudissements dans la salle.
C'était beau mon chéri. Pourquoi tu ne danse pas dans le spectacle ?
Maîtrise de soi. - 08 octobre 1975:
Debout en équilibre sur une corde tendue entre deux piliers de marbre, les yeux bandés, les mains attachées dans le dos, nu, Oscar doit sentir et maîtriser chaque muscle de son corps. Il est fatigué, les courbatures l'élancent, il a l'impression d'être une crampe géante mais il ne peut rien lâcher. Il l'a choisie cette formation d'auror.
Bien, maintenant je vais te demander des modifications très précises de ton corps, tu vas devoir les faire. Si deux métamorphoses ne peuvent pas se cumuler bien sûr tu les remplaces, sinon tu les cumules.
Cheveux blonds. Cheveux longs. Bout des mèches rouges, non juste le bout, pas tous les cheveux. Peau de la main droite bleue. Ongles de la main gauche vert. Bec de canard. Trompe d'éléphant. Queue de Lion. Ongles des pouces jaunes.
L’enchaînement dure encore seize minutes et chaque transformation est un effort épuisant. Quand enfin on l'autorise à descendre et à relâcher la tension dans son corps, il saute de la corde et se laisse tomber au sol. Toutes les métamorphoses disparaissent et il reprend son aspect originel. Le souvenir d'une poussée de magie après un cours de métamorphose se rappelle à lui. Il va avoir encore plus mal.
L'ivresse de la danse. - 30 juin 1976:
La musique est forte et raisonne sur le sol, contre les murs, dans toute la pièce. Dans le grand salon de la maison, sa mère, en vacances, l'a autorisé à organiser une fête pour son anniversaire, avec ses amis. Il y a peu de monde de ses jeunes années à l'école, surtout des Salvages survoltés, mais tous ses camarade de formation d'auror. L'ambiance est brûlante, les corps s'échauffent et l'alcool abondant aide chacun à s'imprégner de cette ambiance exaltée. Même Emeline, qu'il n'a jamais vu comme ça, s'agite dans tous les sens au rythme du disco, musique moldue qu'il leur fait découvrir ce soir. Et au milieu de tous Oscar danse avec Martin, et il l'embrasse, et il l'enlace, et il croise le regard de son formateur, les sourcils froncés.
Marché - 3 juillet 1976:
Je ne dirais rien.
Je veux pas de ta pité.
Je dirais rien parce que tu vas faire quelque chose en échange. De toutes façons, le directeur de la sécurité te le proposera, tu as trop d'atout, et tu es trop doué pour être juste garde au Palais Royal. Rejoins mon équipe, deviens un Espion.
Quand nos chemins se séparent. - 2 septembre 1976:
Fais pas ça Oscar, t'es pas obligé. Je t'ai pas demandé de me protéger, ta mère t'a pas demandé de la protéger, ton père a une autre vie ailleurs, alors t'es certainement pas obligé de sacrifier la tienne pour nous autres. Pourquoi tu m'en as pas parlé plus tôt ? Merde
Parce que je savais que t'allais réagir comme ça !Je fais pas ça que pour toi, Martin. C'est aussi pour moi, je sais que je serais doué pour ça, je suis doué, c'est comme si tout mon être était fait pour ça ! Et je pourrais continuer à danser, sans que mon père ne trouve rien à y redire.
Mais c'est beaucoup trop dangereux Oscar, même si y'a pas de guerre en ce moment, tu sais pas où tu vas être envoyé. Et tu l'emmerdes ton père, fais ce que t'as envie de faire, il a sa vie, il a ses autres enfants à faire chier. Soit le fils de ta mère, merde, pas celui de ce pauvre con.
Ne parle pas de mon père comme ça !
Ouais ! Ton père c'est un connard, et t'es en train d'en prendre le chemin toi aussi. Et c'est pas parce que t'as les yeux qui deviennent rouge que je vais me calmer, alors maîtrise ton nuancier. T'as trop changé Oscar, et franchement, j'aime pas ce que t'es devenu, un toutou à la solde du Roi, un parfait petit sorcier français bien intégré dans ce système de merde.
C'est mieux pour nous Martin !
Non, c'est mieux pour toi ! Moi, le système, j'en ai jamais rien eu à foutre, et j'en ai toujours rien à foutre. Le système je l'emmerde, et j'ai plus envie de tout faire péter que de l'intégrer. Alors si toi tu y tiens tant, et bah t'y entreras tout seul.
Baptême - 13 mai 1977:
C'était une mission simple, mais c'était une mission quand même. Sa toute première. Ils avaient juste à entrer dans le café, s'asseoir à une table, et tendre l'oreille pour récupérer le maximum d'informations. Oscar tenait son formateur par le bras, pour l'occasion il était devenu Reine, ce personnage qu'il utilisait pour ses spectacles. Une femme pleine de charmes, incarnation de l'élégance à la parisienne. L'avantage que la métamorphomagie avait sur le polynectar ou les sorts de métamorphose corporelle, c'était l'absence de limitation de temps. Un don parfait pour ces missions.
Toi le frère que je n'ai jamais eu. - 20 aout 1977:
Oscar était plutôt stressé. Il était assis sur le bord du canapé à attendre l'arrivée de son père. Sa mère le regardait, attendrie et amusée. Ses cheveux changeaient de couleurs toutes les trois secondes, perdu dans ses pensées vagabondes, il ne faisait aucun effort pour maîtriser son apparence. A peine le tintement de la sonnette de la porte d'entrée retentit-il, qu'il se leva d'un bond de son siège. Il n'irait pas ouvrir, la gouvernante s'en occupait, mais il luttait pour ne pas aller voir les arrivants par l’entrebâillement de la porte, son père n'aimerait pas ça. Ils mirent d’ailleurs beaucoup trop de temps à arriver jusqu'au salon, c'était une torture pour lui. L’impatience et le stress rendait ses mains moites, tandis que dans sa poitrine son cœur jouait du tambour, donnant un rythme sur lequel danser un menuet à son estomac. Enfin ils furent annoncé. Et Oscar rencontra son grand-frère pour la première fois. Demi frère. Mais frère tout de même. Et à peine eut-il croisé son regard, qu'il sut que ce ne serait pas le frère qu'il avait attendu.
Baiser volé. - 10 Janvier 1978:
Merci de m'avoir couvert, mais pourquoi tu as fais ça ? Tétais pas obligé, César.
Tu vas déjà commencer par arrêter d'être sur la défensive tout le temps. Tu fais partie de mon équipe Oscar, je suis ton responsable, je te couvre. T'as du potentiel, t'es le meilleur de toutes les recrues, je veux que tu restes dans mon équipe. T'es encore en période d'essai, et ça c'est une bourde qui peut te coûter ta place, moi je vais m'en tirer avec un blâme qui mènera nulle part. C'est pas le premier, et certainement pas le dernier, mais je fais du trop bon boulot pour qu'ils se débarrassent de moi. . Donc détend toi, et dis juste merci.
Merci...
Tu sais, on se ressemble plus que tu pourrais le croire, ce serait bien que tu me vois comme un allié, et pas comme un ennemi. Ok je t'ai un peu forcé la main pour que tu fasses partie de mon équipe, mais c'était pour des bonnes raisons. T'es mieux avec moi que n'importe où ailleurs dans ce foutu job.
Je vois pas ce qu'on a en commun, à part nos origines modues.
Jacobe se retourne, l'attrape par la nuque, et vient coller sa bouche contre la sienne.
Il y a ça aussi.
Oscar est trop choqué pour réagir, comme sept ans plus tôt, dans la bibliothèque de Beauxbâtons, sous l'effet du baiser de Juliette Udriet, il rougit des joues jusqu'aux cheveux.
Le spectacle de l'espionne. - 14 avril 1979:
Sa cape de plumes couvre son corps quand elle entre sur scène, dans le noir le plus complet. La musique commence et le projecteur s'allume sur elle. Son corps commence à onduler, les poses, plus séductrices les unes que les autres, s'enchaînent, comme un appel au sexe. Les plumes tombent, les une après les autres révélant bientôt un corps nu, dont seules quelques parties sont cachées pas des strass éclatants. Au premier rang, son client la regarde, subjugué. Le poisson est ferré, la première partie de sa mission est remplie.
Ordre de Mission n°785638521475 - 1 mars 1980:
La mission était simple. Aller voir ce qu'il se passait au Royaume Uni. Les voies officielles étaient devenues inexploitables depuis que la France avait décidé de rompre ses accords avec Londres, suite au fameux sort de décembre 1978. Il serait leur contact là-bas. Il devait intégrer la société anglaise et se rapprocher de ses hautes sphère. Trouver un moyen de les infiltrer. Il partirait le premier juillet, mais d'ici là il devait trouver une histoire, créer une histoire. Il lui était évident qu'il utiliserait Reine. Il y était habitué maintenant et il pouvait donc tenir ses métamorphoses très longtemps. Des artifices moldus dont il avait apprit l'art dans le cabaret de sa mère lui permettait de tromper son monde par des moyens moins fatiguant de temps en temps. Puis, la danseuse commençait à être connue dans l'Europe Magique, pas seulement dans le monde moldu, et elle pourrait ainsi plus facilement s'intégrer. Plus rapidement du moins. Toutefois il devrait construire son personnage avec précision et rester sur ses gardes en permanence. Son prédécesseur sur la mission avait disparu.
Je me suis levé pour aller mourir. - 15 mai 1980:
Les yeux de Reine étaient encore rouges d'avoir pleuré quand elle franchit la porte métallique réservée au personnel. Les coulisses grouillaient de monde, machinistes, danseurs et transformistes s'agitaient en tous sens pour préparer le spectacle. Las elle entra dans sa loge et s'effondra devant sa coiffeuse. Toute cette ébullition l'épuisait, Elle ne participerait pas au spectacle ce soir-là. Pas après tout ce qui c'était passé plus tôt. Elle avait prévenu Madame par téléphone plus tôt, depuis le commissariat. De son corsage elle sortit une baguette qu'elle pointa vers la porte, la verrouillant d'un informulé. Elle retira ses escarpins jaunes, encore tâchés de sang, et fit glisser sa robe de jean le long de son corps. Ses cheveux brunissaient tandis que les boucles disparaissaient. Nu, Oscar réapparut dans le miroir en face d'elle, pour quelques minutes. Mais pas plus. Elle devait lui dire au revoir. Il était mort aujourd'hui aux yeux du monde. Surtout aux yeux de son frère. Pour survivre, pour mener sa mission à bien. Pour que sa mère soit en sécurité. A partir de cette instant et pour les mois à venir, les années peut-être, elle serait Reine. Fouillant dans un petit sac, elle sortit un stylo doré et un petit carnet à la couverture de cuir marine. Elle arracha une page et commença à écrire quelques mots. Sa lettre de démission.
Elle emballa toutes ses affaires, perruques, costumes et maquillage dans une grande malle de métal. Les tissus qu'elle venaient d'acheter étaient déjà rangé au fond, sans doutes que Madame les y avait mis. Elle enfila la dernière robe qui restait sur le portant, noire, et attacha ses longs cheveux raides en chignon. Après une retouche de rouge sur ses lèvres, elle rétrécit la malle de fer d'un autre informulé, et désormais aussi grosse qu'un poudrier, elle la rangea dans son sac à main. Sans dire au revoir à qui que ce soit, elle transplana non loin de chez elle, dans l'espoir de récupérer quelques affaires supplémentaires. Ensuite elle trouverait un moyen de voir César. Son départ allait peut-être se précipiter.
Et alors qu'un craquement sonore retentissait dans une rue du 14ème arrondissement, Madame, les yeux humides, lisait une note écrite en lettres bleu sur la page arrachée d'un petit carnet.
Oscar est mort, Maman.
Dernière édition par Reine C. Lenoir le Ven 7 Avr - 2:33, édité 28 fois |
| Reine C. Delacroix admin - i don't want just a memory Répartition : 31/03/2017 Hiboux Envoyés : 1203
| Re: Queen of the nightpar Reine C. Delacroix, Ven 31 Mar - 18:28 ( #) | La mort l’aurore d’une nouvelle vie [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ce soir on sort,Par Paul GraffMademoiselle Incontournable. Lassé par ces endroits à la mode que l'on fréquente toujours -bar, restaurants, théâtre, opéra-, j'ai été en-chan-té d'apprendre l'ouverture du Mademoiselle. Qu'est-ce donc, allez-vous me dire. Un cabaret, rien de moins ! Et pour le mener, personne d'autre que la formidable Reine Lenoir ! Si vous ne connaissez pas cette artiste exceptionnelle, il vous faut la découvrir. Danseuse française, toujours difficile à voir tant les places de ses différents numéros en Europe se sont arrachées, elle transpose le chic parisien dans ses spectacles à la séduction omniprésente : de véritables œuvres d'art. Alors quel ne fut pas mon ravissement d'apprendre qu'elle décidait enfin de poser ses bagages, d'autant plus qu’elle les pose à Londres. Le cabaret n'ouvre que vendredi en quinze, mais Reine Lenoir m'a fait l'immense honneur de me faire visiter la salle de spectacle avant son ouverture et d'échanger quelques mots sur la revue qu'elle y monte. Et que d'émerveillements mes amis, que de splendeurs. La jeune femme n'a rien laissé de côté. J'ai d'abord été surpris, en arrivant par Cheminette, de découvrir un hall d'entrée classique, mais pour une maison de ville, pas une salle de représentation. J'ai été accueilli à l'heure de notre rendez-vous par le majordome de Mademoiselle, oui un majordome, pas un elfe de maison, elle est pleine de surprises. Ce charmant jeune homme m'a fait patienter sur un fauteuil très confortable pour quinze minutes, quart d'heure de l'élégance - Reine Lenoir est de ces femmes qui cultivent l'art du désir - et quand elle vous apparaît enfin, vous oubliez bien vite cette attente, éclipsée par sa beauté. Je pensais la suivre et m'avançait vers la porte d'où elle était venue, quand avec grâce elle me désigne à la place l'immense miroir ancien trônant dans ce hall. Je ne m'y étais pas vraiment attardé, voilà des années que je ne me contemple plus dans l'apparition de mon reflet, le temps passant, la fierté ne peut plus éclipser la réalité. Et donc nous nous retrouvons devant ce miroir, elle me sourit, je me demande bien ce qu'elle veut que je fasse. Et elle m'invite à m'avancer dans le miroir. Et là je comprends enfin, c'est un miroir de superposition dans la plus pure tradition française. J'en avais entendu parler, mais je n'en avais jamais vu. Pour ceux qui ne sont pas amateurs d'antiquités, sachez que les miroirs de superposition étaient surtout utilisés au 17ème et 18ème siècle en France, dans les châteaux qui existaient à la frontière du monde moldu et du monde sorcier. Ils permettent en effet de superposer -comme son nom l'indique- un espace caché, dont la porte est un miroir, sur un espace existant et accessible à tous. Grandiose, Reine Lenoir fait de l'entrée de son cabaret un exploit de magie, trop rarement vécu, sensationnel. Nous entrons donc, et là, un raffinement, une délicatesse, une élégance... Je suis resté sans voix ! Littéralement, et ceux qui me connaissent savent que ce n’est pas mon genre. Nous nous asseyons sur l'un des canapés, une charmante jeune fille nous apporte un thé et des biscuits, ce n'est pas encore l'heure pour un cocktail, Mademoiselle a le respect des convenances. Puis nous discutons, de ce qui l'a amené à s'installer ici, du spectacle, de cette maison, de ce miroir. Et là, je suis sous le charme, non contente d'être une beauté, Reine Lenoir a de l'esprit, de la conversation, c'est une hôtesse charmante maîtresse de tous les atouts du beau sexe. Nous passons un moment délicieux et avant que je parte elle m'invite pour la première. Vous pouvez être certain que je ne manquerais ça pour rien au monde et je convie nombre de mes amis, mais vous aussi, cher lecteurs, à vous rendre au 35 Phillimore Gardens pour l'ouverture du Mademoiselle. En vous souhaitant une semaine pleine de divertissements, je vous retrouve Vendredi prochain pour une nouvelle sortie. Offert sous verre par son auteur, l'article de la gazette était accroché dans le hall d'entrée de la maison. Sur le papier un peu jaune, le titre en gros caractère lui donnait le sourire quand elle passait devant. Mademoiselle incontournable. Elle imaginait toujours « mademoiselle » prononcé avec l'accent anglais, déformant la prononciation, et le rendant si charmant. Elle se souvenait du jour de la visite de Paul Graff comme si c'était hier. Il avait parlé sans interruption pendant deux heures au moins, elle avait à peine pu répondre à ses questions. C'était de fait peu étonnant que son article soit aussi creux. Mais il lui avait fait une excellente publicité et avait ramené de nombreuses connaissances à fréquenter ses murs. Il était d'ailleurs lui-même un de ses fervent client et admirateur, et s'il restait une semaine sans venir, c'était soit qu'il était malade, soit qu'il avait une nouvelle maîtresse. C'était un séducteur, qui n'avait de séduisant que son portefeuille et ses nombreuses connaissances, aussi en changeait-il régulièrement. Il avait bien évidemment tenté de mettre la danseuse dans son lit, mais s'était rapidement vu éconduit par la belle, ce qui ne la rendait que plus respectable à ses yeux. Chez Paul Graff, la condition de la femme était définie par une vision poussiéreuse de son rôle dans la société. Malgré la mauvaise ambiance, lourdement posée sur le Londres magique, le cabaret prospérait. Les grandes pointures de la société sorcière trouvait toujours du temps pour venir au spectacle, se détendre, consommer. Et Reine avait toujours une oreille attentive pour écouter leurs épanchements alcoolisés. Le Ministre de la Magie lui-même venait parfois, mais elle n'était toujours pas invitée à partager sa table. L'obligeant à jouer de ses charmes auprès de sa coure pour glaner quelques informations intéressantes. Mais la tension puissante rendait sa mission compliquée. Les langues avaient peine à se délier. Elle était à Londres depuis plus de deux ans maintenant et elle se sentait seule. Sa mère lui manquait beaucoup, ses amis aussi. Elle n'aurait jamais imaginer devoir supporter une mission aussi longue. Les deux êtres dont elle se sentait les plus proches étaient son majordomes, à qui elle donnait des ordres, biaisant légèrement l'équité de leurs rapports, et Antoinette, son chien donc, qui ne parlait pas. Son secret lui pesait, comme il pesait sur son corps. Parfois, la fatigue était telle, qu'elle n'arrivait pas à se lever. Ces jours-là elle restait enfermée à double tour dans sa chambre sous sa réelle apparence. Parfois elle sortait, Oscar transplanait dans quelque quartier populaire de Londres, et il profitait du bonheur d'être lui-même. Tout en restant en permanence sur ses gardes, le danger pouvant se cacher partout. Elle n'était pas totalement certaine que son frère la croit morte, aussi n'entrait-elle en contact avec ses proches que par l'intermédiaire de César, son responsable à qui elle rendait des comptes régulièrement. Il lui donnait des nouvelles de sa mère, d’Émeline. De Martin aussi. La nostalgie était pesante et elle faisait de longues promenades dans Holland park pour se changer les idées et respirer un air plus frais. Souvent seul, parfois avec Sébastian, son majordome, qui une fois sorti de la maison pouvait se révéler très drôle, toujours avec Antoinette. Sa vie était devenue pleine de rituels précis. Les contraintes de son secret la poussait à vivre dans l’appréhension constante qu'il ne soit dévoilé. Elle passait ses nuits sa porte fermée à clef et scellée par la magie. Des sorts de protection puissants se mettait en place chaque fois qu'elle entrait dans sa chambre. Abandonnée au sommeil, elle ne pouvait conserver l'apparence d'une femme. Sa bonne, ne rentrait jamais dans ses appartements privés, même pour faire le ménage, elle préférait s'en occuper elle-même. Elle cachait en effet de nombreux artifices moldus, l'aidant quand les métamorphoses étaient trop compliquées pour son corps usé. Parce qu'Oscar ne devait pas être Reine seulement sur scène, il était Reine tous les jours de sa vie. Et pour être certaine de prendre le moins de risques possible, Audric, seule personne vivant en permanence dans sa maison, était un cracmol. Il ne forcerait pas sa porte à coups de sortilège, il ne risquait pas de rompre un sort de protection ou d'alarme par erreur, et encore moins un sort de camouflage, ou de métamorphose partiel, ou n'importe quoi d'autre qui aurait pu mettre son secret en danger. Et surtout il n'aurait aucune résistance à lui opposer si par malheur il apprenait des choses qu'il ne devait pas savoir. Tout était bon pour éviter le moindre risque .
Dernière édition par Reine C. Lenoir le Ven 25 Aoû - 10:58, édité 6 fois |
| | Re: Queen of the nightpar Invité, Ven 31 Mar - 18:41 ( #) | Bienvenue à toi, et bon courage pour ta fiche. Si tu as des questions n'hésite surtout pas à MP l'une d'entre nous |
| | Re: Queen of the nightpar Invité, Ven 31 Mar - 18:46 ( #) | Holy. Shit. Bienvenue Je suis rarement aussi emballé par un début de fiche, donc je te souhaite bon courage pour la suite que j'ai hâte de découvrir
Dernière édition par Freddie R. Potter le Ven 31 Mar - 19:28, édité 1 fois |
| A. Narcisse Hepburn admin - war is the sea i swim in Répartition : 13/02/2016 Hiboux Envoyés : 480
| Re: Queen of the nightpar A. Narcisse Hepburn, Ven 31 Mar - 19:14 ( #) | Je crois que je viens de trouver le nouvel idole de mon personnage (et patron aussi peut-être ) Je suis sous le charme total de ta manière d'écrire et de ton personnage. Je suis impatiente de lire la suite une fiche en trois tomes, ca promet En espérant d'avoir le plaisir de rp avec toi Bienvenue sur le forum et bonne écriture ! |
| | Re: Queen of the nightpar Invité, Ven 31 Mar - 19:18 ( #) | Ajoute moi sur la liste de tes fans Bienvenue |
| | Re: Queen of the nightpar Invité, Ven 31 Mar - 19:57 ( #) | Ce début de fiche est extrêmement prometteur, j'ai hâte de lire la suite Et ton avatar est tellement classe Bienvenue parmi nous |
| | Re: Queen of the nightpar Invité, Ven 31 Mar - 22:18 ( #) | wow wow wow j'ai tellement hate d'en lire davantage, le personnage a l'air d'envoyer du lourd bienvenue parmi nous |
| Reine C. Delacroix admin - i don't want just a memory Répartition : 31/03/2017 Hiboux Envoyés : 1203
| Re: Queen of the nightpar Reine C. Delacroix, Ven 31 Mar - 23:00 ( #) | Merci à tous J'ai la pression maintenant Je vais essayer de pas vous décevoir |
| | Re: Queen of the nightpar Guest, Sam 1 Avr - 9:50 ( #) | Bienvenue parmi nous |
| Trajan V. Delacroix admin - high above, the greatest wonder Répartition : 12/03/2017 Hiboux Envoyés : 190
| Re: Queen of the nightpar Trajan V. Delacroix, Sam 1 Avr - 10:41 ( #) | Je ne connaissais pas ton avatar, mais mon dieu qu'elle a la classe Bienvenue sur BP et bon courage pour ta fiche (vive les fiches de trois postes ) |
| | Re: Queen of the nightpar Invité, Sam 1 Avr - 11:30 ( #) | omg ce début de fiche je suis totalement fan Bienvenue à toi et pressée de lire la suite |
| | Re: Queen of the nightpar Invité, Sam 1 Avr - 11:47 ( #) | ta demande de particularité me donne déjà l'impression que le personnage va être trop cool bienvenue ! |
| | Re: Queen of the nightpar Contenu sponsorisé, ( #) | |
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